(inachevé) dust devil swept you away (lucia)

5 mois de grossesse. Lucia en était à son cinquième mois et tout se passait relativement bien. Elle avait finalement tout raconté à Liam. Un Liam qui a été en colère puis qui s'était fait à cette idée. Il adorait cette petite fille, il était d'ailleurs celui qui lui toucha  le plus son ventre. Lucia ne le faisait que très rarement, non pas parce qu'elle le haïssait, non parce qu'elle ne le voulait pas. Elle avait peur pour sa fille. Malgré les mois de grossesses, malgré les gens qui la rassurent, qui disaient qu'elle ferait une bonne mère. La peur était toujours là, Lucia avait toujours peur de toucher son ventre. De le caresser, bien sûr, il lui arrivait de le faire, mais c'était très rare. Lucia avait des doutes sur sa maternité. Allait-elle être une bonne mère ? La belle cubaine ne se sentait pas prête à être mère mais elle ne voulait pas dire adieu à un autre enfant, elle allait improviser. Lucia n'était pas dupe, beaucoup de gens doutaient d'elle et de sa maternité. Dans la voiture menant à chez toi, Lucia lançait un regard vers son ventre arrondi, où elle ressentait des petits coups de temps en temps, comme si sa fille la soutenait, l'épaulait en ce moment. Comme si elle lui disait, qu'elle allait bien et qu'il fallait qu'elle se retire ses peurs de sa tête. Bien sûr, malgré sa peur de caresser son ventre arrondi par la grossesse, Lucia aimait son enfant plus que tout, elle avait été émerveillée face au premier coup, bien que paniquer, elle avait été émerveillée de ressentir sa fille, comme si elle ne faisait qu'un avec elle. Un lien fusionnel qui l'émerveillait autant qui l'effrayait. Si elle perdait sa fille, si Lucia la perdait, elle ne s'en remettrait pas. Oui, elle était aussi forte que de la roche mais celle-ci peut toujours s'effondrer. La cubaine adorait sa fille, aimait la ressentir frapper dans son ventre arrondi. Il y avait cette peur d'être mère, cette peur de la perdre qui la rongeaient encore plus maintenant qu'elle sentait que sa fille était en vie, qu'elle était vivant, qu'elle la ressentait.

Tout doucement, Lucia venait poser une main sur son ventre arrondi, là où son petit bébé venait de taper pour la rassurer. Le gynécologue, toi, Ethan lui disaient que le bébé allait bien, qu'elle allait bien mais Lucia ne se sentait pas rassurée pour autant, elle le dirait le jour où elle tiendrait, bien en vie , saine et sauve, en parfaite santé dans ses bras. La belle cubaine le caressait quelque peu, regardant le paysage défiler devant elle. Lucia n'aimait pas vraiment aller dans ta maison familiale avec ta soeur qui ne l'appréciait guère et le malaise entre ta mère et elle. Ce n'était pas son monde à elle. La grande maison luxueuse, le grand jardin, la piscine, les gens habiller d'une façon chic. Non, Lucia n'avait pas connu la richesse mais seulement la pauvreté, ce n'était pas son monde et ça tu ne pouvais pas le concevoir mais cela avait créé des tensions inutiles dans leur couple. Des tensions qui avait aggravé quelque peu sa grossesse. La cubaine ne savait pas comment aujourd'hui, cela allait être. Elle espérait que cela passera ce malaise autant que ses doutes . Lucia espérait que tout ira pour le mieux et que ta soeur ne cesse de la regarder avec insistance. A peine, la porte ouverte. Lucia eut toute l'attention du petit Ethan qui voulait être un grand frère hors norme pour sa petite soeur à venir. La belle cubaine enceinte avait déjà quelques idées pour des prénoms, mais elle voulait attendre de tenir sa fille dans les bras pour lui donner un prénom. Un prétexte pour ne pas la perdre. Lucia avait aidé le petit garçon tout en jouant avec lui, répondant à ses questions qu'il se posait pour sa petite soeur.

Lucia était impatiente de connaître sa fille, et ne voulait surtout pas la perdre. La belle cubaine venait à prendre Ethan dans ses bras, tout en descendant les escaliers pour te rejoindre dans la cuisine. Elle hocha la tête envers ta soeur.

-Que se passe-t-il ? Demanda Lucia en vous regardant tous les deux.

Ethan était dans ses bras, Lucia formait ainsi une belle-mère au poil. Lucia reçut un coup énorme de sa fille, qui lui avait fait horriblement mal, lui tirant une grimace, la faisant plier en deux.

-Aie, faut que je m'assoie, s'enquit-elle d'une façon saccadée.

Lucia respirait d'une façon saccadée tandis qu'elle te regardait, ne sachant pas quoi faire. Elle sentait l'atmosphère s'assombrir, alors qu'elle ne comprenait pas pourquoi, en plus, elle avait horriblement mal.

Lucia ne savait pas pourquoi elle avait des douleurs ainsi. Etait-ce là pour lui rappeler son passé douloureux ? Pour lui rappeler sa propre faiblesse ? La perte de son autre bébé ? Comme si son ventre lui rappelait ce qu'elle avait fait et que si elle continuait à être ainsi, elle allait perdre cela. Perde un bébé à 5 mois, bientôt 6, c'était pire que de perdre un en début de grossesse d'un avortement, ça, Lucia le savait, le sentait que si elle perdait sa petite fille, elle ne se le pardonnerait jamais. Cette douleur si forte, si poignante, si aiguë dans son ventre, était pour lui rappeler ses fantômes du passé. D'un coin de la pièce, elle voyait sa mère la regarder avec du dédain, comme si elle la croyait incapable d'avoir un enfant, de le garder, d'être une bonne mère. Elle voyait son père dans l'autre coin , la regarder avec une grande déception qui se lisait parfaitement dans les yeux. Elle voyait son ex, la regardait avec un sourire enjoué tenant un paquet tissus dont une petite quenotte bleutée dépassait. Son bébé mort. A chaque fois, qu'elle ressentait cette terrible douleur s'insinuer en elle , elle revoyait ces personnes de son passé, qu'elle avait côtoyé. Cette image est vite chassée par une, plus agréable qu'était ton sourire mais cette image restait assez longtemps dans son esprit pour l'angoisser quelque peu, la traumatiser et s'efforcer de ne pas penser à perdre son petit bébé, sa petite fille. Elle ne voulait pas te perdre , elle ne voulait pas te decevoir, en la perdant. Elle ne voulait pas voir ce dédain qui disait très clairement " je te l'avais dis, elle n'est même pas bonne à être mère".

Non, Lucia ne voulait pas ce genre de regard, elle n'en avait pas besoin si cela arriverait. Sans doute, Lucia se sentirait dépressive et aigrie plus que d'habitude. Elle perdrait la joie de vivre, qui la caractériserait si bien. Deuxième perte , et Lucia savait que cela serait de sa faute. La famille de Liam qui la regardait déjà presque de travers alors là, elle n'imaginait même pas les regards pesants sur elle, les messes basses sur elle. Lucia savait qu'on l'acceptait par rapport à toi, car ta soeur et ta mère en étaient obligées. Elles la toléraient parce que c'était ton enfant et que tu l'aimais, que tu revivais avec elle mais sinon après cette reconnaissance, elles ne voyaient qu'une sale cubaine pauvre qui ne te méritait pas. Ce n'était qu'une tolérance qui créait un malaise lorsqu'elle venait.  Une personne indésirable ? Qui peut être aussi indésiré qu'elle, ici ? La vérité tomba de la bouche d'Ethan. Un gamin très intelligent. Ton père. Elle eut une frisson et se laissa emporter par toi. Lucia ne comprenait pas pourquoi, tout le monde en avait autant peur, la cubaine pouvait le remettre en place avec un bon coup de poing dans la figure et des gifles, mais ce coup-ci, elle n'était pas seule. Il y avait le bébé, un bébé fragile, qui bougeait , vivait dans son ventre, un bébé qui avait déjà des émotions, et qui croyait en elle. Lucia devait rester calme pour elle, pour sa fille. Pour elles deux, pour leur bien. Non, elle devait commencer à agir pour deux personnes, pas que pour se protéger mais protéger un être très fragile et qui avait besoin d'elle. Elle a du se cacher dans la chambre d'un enfant pour sa fille.

La douleur était partie, son ventre s'était calmée et le bébé continuait à tapoter doucement contre les parois de son ventre, elle avait l'impression que cela résonnait à travers elle, tant que tout cela était intense. Elle avait peur que cet homme arrive à la frapper. La panique qu'elle lisait dans tes yeux , malgré ton ton doux et rassurant, ne la détendait pas assez. Elle eut un soupire , tout en te regardant toucher son ventre, ta petite fille tapant. Elle est vivante et cela la rassurait Lucia de la sentir en elle, vivre et semble même s'y plaire. La cubaine sourit, leur petite fille t'adorait déjà beaucoup et tu seras un bon père, elle n'en doutait pas, une seule seconde, mais pour elle, c'était une autre histoire.

-Oui, ça va, s'enquit-elle effrayée par ta panique.

Ton père n'était pas un rigolo mais pas à ce point, elle l'entendit hurler une insulte, et Lucia serra sa main droite pour former un poing, afin de se retenir tandis que l'autre venait caresser son ventre arrondi par la grossesse. Il était rare qu'elle fasse cela, très, très rare, seulement lorsqu'elle avait peur. Elle répondit à ton doux baiser, souriant lorsque tu posas ton front contre le siens.

-Fais attention à toi, déclara-t-elle avant de laisser tomber sa main sur le matelas.

Ce genre de moment rare était court et bref avec elle. Lucia ne se le caressait pas tellement le ventre et pas longtemps. Elle venait à réaliser qu'elle n'avait pas peur que pour elle mais pour sa petite fille aussi. Une sensation bizarre et à la fois agréable. Une once de maternité venait-elle d'être née en elle ?

Lucia était une guerrière ! Elle n'était pas le genre de femme qui restait assise bien dans son coin pendant qu'elle se faisait insulter. Elle n'était pas du tout à se laisser faire. Lucia partait du principe que du moment qu'on avait une fierté, une vie, il fallait se battre tout le temps. Mais en ce moment, une personne dépendait d'elle et de sa capacité à rester calme face aux insultes qui profanaient son être. Sa fille méritait de vivre, sa fille en valait mille fois la chandelle de rester calme. C'était de marcher dans son jeu de descendre et fracasser son crâne avec une batte de baseball et ses poings mais son ventre bien arrondis par la grossesse, son ventre unique barrière pour protéger sa petite fille . Une petite fille déjà bien affaiblie par une grossesse à risque. C'était déjà risqué par un pic d'angoisse, Lucia ne voulait pas prendre un coup de poing bien placé et perdre son espoir, son bébé. Elle ne s'en remettrait jamais. Sa fille méritait la chandelle. Etre une bonne mère commençait par cela, à faire des concessions, à ravaler sa maudite fierté pour sa fille. C'était ça, n'est-ce pas ? La petite lui donnait un coup, heureuse de cette révélation que s'était faite Lucia. La belle cubaine adorait la petite, elle adorait la sensation de ne faire qu'un avec ce petit être vivant qui bougeait, et vivait en elle. Sa fille était là pour elle. Elle était là pour sa fille. Une relation fusionnelle, une douceur dans ces petits coups. Son coeur tressautait au coup, une agréable sensation. Une douceur primitive émanait de sa fille mais que Lucia ne répondait pas assez souvent. Caresser son ventre avec tendresse, était quelque chose rare que Lucia faisait en réponse de la tendresse de sa fille. Elle n'arrivait pas à le faire, elle avait du mal le faire, pas contre sa fille. La belle cubaine ne savait pas comment répondre à cet amour si évident déjà aux yeux de sa fille et non au siens. C'était un réflexe chez certaines femmes, mais pas chez Lucia.

La belle cubaine desserra les poings doucement en te regardant, dans les yeux. Toi, qui redonnait cette tendresse à leur enfant à venir. Toi, qui aimait caresser son visage , son ventre, mettre ta main sur son ventre lorsque tu dormais. Tu l'aimais, tu seras un bon père. C'était une évidence, tu prenais déjà plus soin de leur petite fille, que Lucia faisait. Faisant parler des mauvaises langues contre Lucia. On la disait tous incapable d'adorer son enfant, de bien l'éduquer. Elle, à qui sa mère ne s'était jamais occupée, ni la regarder, ni jouer avec elle, sa mère qui l'ignorait. Elle, qui avait causé beaucoup de souffrance à son père, souffrant de la solitude alors qu'il faisait tout pour la garder auprès d'elle, et une maison. Lui, qui la traitait comme une princesse gourmande. Elle essayera de ne pas reproduire les mêmes erreurs de ses parents mais avec toi, cela sera assez aisée. Tu étais né pour être père. Un bon père pas comme le tiens. Elle eut un sourire en te regardant, heureuse de t'avoir trouvé pour fonder une famille, il ne fallait plus que quatre mois et se débarrasser du père pour que leur petite fille naisse. Elle avait fait le plus dur. Le bébé était viable et en bonne santé, selon le médecin mais elle avait toujours ce doute, elle voyait toujours ce nuage sombre au dessus de sa tête, comme une épée de Damoclès qui ne partira pas avant qu'elle ait sa fille dans ses bras, lui murmurant des mots d'amour, la dévorant du regard. Plus que 4 mois et le tour était joué. Plus que 4 mois à faire attention. Plus que 4 mois avant qu'elle tient sa fille dans ses bras.

-Je n'avais pas l'intention de le faire, Liam. Rester là signifie être une bonne mère, n'est-ce pas ? Demanda-t-elle pour être sûre de ça.

Ces temps-ci, Lucia était prise de doutes et de soupçon pour être une bonne mère. Elle aimerait tant être une bonne mère, c'était son souhait le plus cher qu'elle s'était fait depuis quelque temps, depuis qu'elle avait parlé à Alice. Alice l'avait tellement aidé à appréhender le bébé et lui donner de l'espoir. Alice était la soeur, qu'elle n'avait jamais eu.

La belle cubaine répondit à ton baiser avec une douceur mélangeant sa langue avec la tienne. Une douceur extrême se dégageait d'eux. Leur relation avait pris un autre tournant depuis la grossesse. Ce n'était plus que de l'amour d'adolescent frivole et enfiévré. Maintenant, il y avait une certaine maturité, une douceur, une tendresse dans leur couple dû à leur petite fille qui donnait des petits coups, heureux de l'attention que son père avaient pour elles. Suite à cela, tu partis et elle fronça les sourcils en entendant les cris et un bruit de coup de poing qui s'abattait sur le visage de quelqu'un. Lucia avait peur pour Liam mais décidait de ne pas montrer sa peur. D'autant plus que ton père doit être assez vieux et ne doit plus avoir autant de force qu'à sa trentaine. Elle venait à serrer son beau-fils dans ses bras. Une relation mère-fils, de copain-copine quand Lucia a en quelque sorte le syndrome de Peter Pan. Petite, elle n'avait pas eu de poupée à elle, de jouets à elle, elle jouait avec des cailloux alors la belle cubaine s'amusait avec toi, ré-apprenant les joies de l'enfance.

-Oui, il va revenir. Papa c'est le plus fort et quand on se bat pour sa famille, pour des gens qu'on aime, ce sont les plus forts. Quand elles se battent pour sa famille, elles gagnent toujours, alors papa gagnera, s'enquit-elle doucement.

Lucia venait caresser ses cheveux, embrassant son front tout en le serrant dans ses bras. Elle adorait cette relation avec lui.

La grossesse était quelque chose de magique. Une magique intense, belle et remplie de lumière. Une magie qui enivrait le plus souvent l'entourage, les enjouait. La grossesse révélait tant de choses dans une famille, de l'amour, de la joie pour cette annonce importante. Elle révélait la relation fusionnelle envers la famille. Bientôt sa fille ferait partie de la famille, elle était en bonne santé, ta famille avait été heureuse lorsque tu avais annoncé sa grossesse, pour le bébé, ils étaient heureux d'accueillir un nouveau petit être dans la famille. Mais ils se méfiaient d'elle, et de savoir si elle va être une bonne mère pour le bébé. La grossesse révélait beaucoup de choses surtout chez les mères. Lucia sentait ce qu'était enfin de l'amour maternel. Ce lien si intense, si universel envers ses enfants. Elle n'était pas encore là, elle n'avait pas vu sa fille. Mais elle l'aimait déjà d'une façon si intense que cela la dépassait complètement. Une mère était tout pour un enfant. Elle ressentait qu'elle était tout pour sa fille, elle la maintenait en vie, et il ne fallait pas qu'elle perde le fil, qu'elle laisse sa fille partir loin d'elle. Sa fille , elle la tiendra dans ses bras, sa fille verrait pour la première fois qu'elle ouvrira les yeux dans ce monde, sa mère en train de lui sourire. Oui, elle sera la première à la porter, à ce qu'elles se regardent, c'était sa promesse qu'elle lui faisait. D'ailleurs, Eden finit par aller jouer et Lucia avait décidé de faire part de cette promesse à l'écrit, une lettre adressée uniquement à sa fille. Il fallait qu'elle la mette par écrit, car si elle échoue, cette lettre sera toujours là pour lui montrer le bon chemin. Finalement, la crise de panique qu'elle avait eu avec la venue du grand-père de sa fille, du père de son homme avait du bon. Cette lettre lui donnait de l'espoir et de la véracité dans ses propos, dans son amour, qu'elle éprouvait pour sa fille. Si, les femmes de ta famille lisaient cette lettre, elles comprendront sans doute le mal être qui subsistait en elle. Elle avait été une mauvaise fille pour sa mère, sa mère n'avait pas été bonne avec elle en même temps, en premier lieu. Elle n'avait pas eu la même chance que toi, ou ta soeur.

Ils partageaient un moment ensemble, un moment fusionnel. Un moment que si la grossesse n'avait pas eu lieu, celui-ci n'aurait jamais pu exister. La grossesse avait révélé autre chose en elle. Une tendresse envers les hommes, ou envers tout le monde. Lucia n'était pas une tendre de nature mais sa grossesse avait révélé la mère qui sommeillait en elle. Elle avait révélé la tendresse en elle. Une tendresse, qu'elle donnait évidement aux deux hommes dans sa vie et à sa fille. Lucia adorait aller acheter des choses pour le bébé, des peluches. Elle aurait aimé le faire pour le premier qu'elle ait perdu. Finalement, tu n'aurais pas du leur dire qu'elle avait avorté le premier, c'était peut-être pour ça , qu'elles se méfiaient à propos de sa capacité à être une bonne mère. Mais ce n'était pas ta faute, tu ne pensais pas à mal. Alors Lucia préférait ignorer les regards suspicieux en allant acheter des choses pour le bébé, pas grand chose, des vêtements pour filles, des biberons, tétines, des jouets, des bavoirs et surtout des peluches. Lucia adorait les peluches, il n'y a pas longtemps, elle avait acheté un livre de contes de fées et une peluche en forme d'un cygne blanc.  Lucia n'en avait pas eu dans son enfance, sa mère ne lui avait pas offert ce genre de choses, elle ne lui avait vraiment rien acheté, pas même une sucette. Les vêtements , qu'elle avait, était ceux de la fille de sa voisine.  Les jouets, elle en avait jamais eu. Sa mère ne lui achetait rien, la plupart du temps et lorsque son père l'avait pris, elle avait été trop âgée pour avoir des nounours. Lucia voulait que sa fille ait tout ce qu'elle n'avait jamais eu la chance d'avoir lorsqu'elle était bébé. Elle espérait vraiment que tout aille pour le mieux, elle avait des idées de prénoms et comment elle allait peindre sa chambre de bébé. Il fallait qu'elle en parle à Liam. Il fallait qu'il se débarrasse de son père, que ta mère et soeur la voient comme une mère. Il fallait que tu règles ça avec elles, mais Lucia ne voulait pas créer d'embrouille dans ta famille. Après tout, elle n'était que l'étrangère et elle voulait que sa fille connaisse ce qu'était la famille, une des choses qui lui avait manqué dans sa vie.

-J'espère que tu as raison, je veux tenir ma fille dans mes bras , que je sois la première chose qu'elle voit, que je sois la première à la regarder, c'est mon souhait le plus cher. Je veux qu'elle ait tout ce que je n'ai pas eu la chance d'avoir, c'est-à-dire, une famille qui se soucient, une mère qui l'aime plus que tout, déclara-t-elle doucement avec une lueur remplie d'espoir.  Je me fais des promesses, je lui en fais mais je ne peux pas m'empêcher de tenir rigueur des gens qui me croient incapables d'être une bonne mère , tu crois que je suis incapable de l'être ? Vraiment ?  Je veux être une bonne mère sauf que la mienne, contrairement à la tienne, ne m'a pas donné les clés, ne m'a rien donné pour l'être, s'enquit-elle tout doucement. C'est juste que j'ai peur pour elle, surtout pour elle, non pour moi, je sais me battre mais pas elle, elle a besoin de moi, elle dépend de moi, et elle est la première personne qui dépend de moi, ajouta-t-elle pour qu'il comprenne son mal-être.

Suite à ton départ, et son assurance à Ethan, il était parti jouer ou faire un énième dessin pour sa petite soeur. Elle eut un sourire, elle avait voulu cela pour sa fille, un grand frère qui prend soin d'elle, qui la protège ou même qui joue avec elle. Il était si mignon, ce petit. Lucia n'arrivait pas à comprendre comme sa mère l'avait pu l'abandonner. Elle savait ce que cela faisait d'être abandonné par une mère. Et si , tu avais continué à mentir comme son père avait fait avec elle, il aurait souffert tout comme elle. Heureusement que tu avais tenu compte de son conseil. Un abandon, si tu n'étais pas tout seul, cela se soignait très bien, tout comme Ethan qui n'en garderait presque aucun souvenir mais Lucia, elle avait du se faire une raison toute seule, à se réparer toute seule. Elle en gardait encore des fragments qui l'empêchaient d'avancer correctement avec sa fille. Lucia avait décidé d'écrire une lettre. Prenant un stylo, une feuille, s'installant à la fenêtre. Elle décidait de l'écrire, à quel point, elle l'aimait, à quel point, elle était impatiente de la rencontrer et surtout qu'elle lui donnerait ce qu'elle n'avait jamais pu avoir. Sa lettre.

" Dear Evanna, or Emma, or Alice,
to my little girl,
Your dad just asked if this is a love letter. I guess it kind of is. I never got to know really my mother. I have no idea what she must have felt when she carried me. So I thought I’d write to you, so that you can know how happy I am at this very moment. How much your father and I can’t wait to meet you. And I want to make you a promise. Three things that you will have that I never did. A safe home. Someone to tell you that they love you every single day. And, someone to fight for you, no matter what. In other words, a family. So there you go baby girl. The rest we’re going to have to figure out together.

I love you,Your Mom"

Elle n'écoutait plus vraiment ce qui se passait en bas, tout ce qu'elle faisait, c'était d'écrire ce qu'elle ressentait et d'enfermer cela dans une enveloppe. Puis, elle se mit à t'attendre patiemment que tu reviennes. Lorsqu'elle entendit le gyrophare de la police, elle eut un sourire. Enfin, elle allait pouvoir t'embrasser. Lucia entendit la police rentrer et elle décidait de commencer à descendre les escaliers pour aller voir ce qui se passe, restant dans un coin, en haut des escaliers. Elle vit deux hommes fous de rage. Sommant à Ethan de rester dans la chambre, telle une lionne protégeant un lionceau d'un horrible traumatisme. Elle te regardait, tu étais différent, un lion. C'était ce qu'elle voulait voir, une lionne devrait avoir son lion à ses côtés et il était là devant elle. Pour une fois, elle venait à caresser son ventre.

 Lucia n'était pas une reine, elle n'avait pas de couronne, et surtout pas la richesse. Elle n'avait pas cette prestance, ce charisme, que seules les dames du monde détenaient. Elle savait juste marcher avec de la sensualité. Oui, Lucia avait un tout autre charisme, il était beaucoup plus naturel, moins imposant mais plus naturel. Elle dégageait tout ce que les femmes pauvres avaient. Les femmes pauvres n'avaient pas d'argent mais elles dégageaient tout ce que les hommes adoraient vraiment. De la sensualité, quelque chose de magnétique, d'énigmatique. Mais Lucia n'était pas vraiment une reine, elle était une guerrière, une battante. Elle s'était battue corps et âmes pour beaucoup de choses mais son dernier combat était le plus important. Sa fille. Sa fille, sa bataille. Lucia avait beau être une guerrière, elle avait besoin d'un roi pour la guider parmi ce champs de bataille. Un roi fort mais qui semblait perdre de plus en plus de sa carrure imposante face à un de ses démons. Le roi semblait dévasté par lui, si bien que Lucia sa guerrière le ressentait. Comment allaient-ils pouvoir élever un enfant ensemble, s'il s'arrêtait à cela ? Comment pourraient-ils laisser leur fille à l'école en toute tranquillité lorsqu'on voyait cet homme vociférer des insultes à son égard, et des menaces à son enfant qui n'était pas encore né ? Comment pourrait-elle laisser vivre son enfant librement après ce coup ? Lucia regardait la scène d'un air passif tandis que cet homme se faisait emmener par les policiers. Lucia était sous le choc, il lançait des propos racistes, sur ses origines et son statut financier, proclamant des dires sur elle et des plans qu'elle avait pu faire. Il devait être interner cet homme, voir cela en elle, cela la dégoûtait. Cela lui donnait un goût d'amertume dans sa bouche. Il était vraiment ignoble même son père qui n'avait pas eu une belle vie. D'ailleurs, elle avait été la seule chose de bien dans sa vie. Il avait vu des choses horribles et il n'avait pas été ainsi. Un adultère ? C'était fort possible. Lorsque la porte se refermait, que la soeur parlait et qu'elle vit Liam partir dans la salle de bain, la mine abattue et ensanglantée. Il n'était pas habitué , ce roi à être au front.

Il n'était pas habitué à être mis dans une mauvaise posture, il ne savait pas comment réagir. Il ne savait pas se relever comme elle, avait appris cela très jeune. Il n'avait pas été enfant tout comme elle, mais lui, il avait eu quelque chose de différent d'elle. Il n'avait pas grandi comme elle. Il n'avait pas grandi de la même manière Il avait eu une amertume différent de la sienne. Une amertume, qu'elle avait eu de la main d'un autre homme. Une amertume qui l'empêchait d'avancer correctement. Il se battait contre le vent. Les gens ne feront toujours que les critiquer à cause de leur enfance pathétique. Ta mère et ta soeur en étaient les premières avec elle. Ils ne feront toujours cela, nous mettre encore plus de doute. Pour les gens, les mauvaises arbres donnaient des mauvais graines. Lucia avait eu une mauvaise mère qui ne s'était jamais battue pour elle. Forcément à leurs yeux, elle en serait une. Lucia se battait avec du vent mais elle se battait avec de l'acharnement. Un acharnement venant de son enfance. Elle se battrait pour son enfant, Lucia montrerait le contraire. Elle n'était pas une mauvaise personne malgré que sa mère fut mauvaise avec elle. Elle eut un énorme coup dans le ventre mais la douleur semblait s'atténuer, encore un coup de son bébé sans doute. Tout doucement, elle descendit les escaliers, se faisant attraper le coude par la soeur qui la rassurerait sur l'état mental de Liam et qu'il ne lui ferait aucun mal. Lucia était en colère, elle n'avait pas peur de Liam mais de son père ! Il avait menacé un petit bébé ! Pourquoi devait-elle toujours le protéger, ou rassurer les autres ? Il fallait toujours qu'elle vienne donner des conseils à Lucia, ceci l'énervait. Lucia s'était faite seule, elle avait vécu des choses plus traumatiques ce qu'elle avait bien pu avoir dans sa vie. La cubaine en avait un peu marre mais acceptait finalement de ne rien dire, de ne pas créer d'embrouilles. Elle avait dit cela, d'une manière, que Lucia se sentait inférieure ou incapable de rassurer Liam. Pourtant tous les deux se ressemblaient plus qu'autre chose même si ce n'était pas la même amertume.

Ta soeur n'arrêtait pas de la critiquer sans cesse en mettant des doutes sur sa grossesses et sa capacité à être une bonne mère.  Cela l'avait rendu beaucoup plus amère qu'autre chose, ta famille ne l'acceptait pas trop. Lucia la regardait d'un oeil mauvais, bon nombre de fois, elle lui avait fait des remarques sur comment se tenir, de ce qu'elle n'avait pas à manger pour le bien-être du bébé. La manière dont elle lui disait ce genre de choses,  ne faisait qu'accroître ses doutes sur sa capacité et sa maternité. La belle cubaine reçut un nouveau coup très douloureux, comme des aiguilles qui la piquaient au sein de son estomac. Lucia décidait de l'ignorer, regardant ta soeur comme une défiance, la défiant. C'était un regard noir et amer. Croyait-elle vraiment que Lucia ignorait qu'elle avait déjà parlé dans son dos ? Ta mère avait été douce et gentille avec elle , lors de l'annonce puis l'autre fois, lorsqu'elle était venue, sa mère avait un tout autre regard, rempli de suspicions et de doutes la concernant. Lucia vit avec joie, ta soeur baisser le regard au bout de quelque minutes,  Lucia avait en quelque sorte gagné. Elle choisit ce moment pour partir sans un regard pour cette blonde qui au lieu de la comprendre et de compatir, n'avait fait que de la rabaisser. Lucia la quittait pour aller dans la salle de bain, toquant doucement, elle rentra dans celle-ci. Elle te vit le poing en sang , Lucia décida de prendre des bandages et du désinfectant  pour la soigner.

C'était silencieux, mais tendre à la fois, Lucia était minutieuse et attentive à tes moues. Elle t'offrit un doux sourire fier de toi. Mais ce sourire se transforma vite en une grimace de douleur. Un autre coup se fit sentir , encore plus fort, plus douloureux, comme un énorme crac en elle. Sa respiration se bloqua dans sa poitrine tandis qu'elle sentit quelque chose qui coulait entre ses jambes. Lucia eut les larmes aux yeux tout en baissant le regard. Elle vit avec effroi, du sang couler sur le carrelage de la salle de bain. Non ! Non ! Lucia pleurait et te regardait en même temps, sa vue se brouillait dangereusement. Sa vision était floue. Elle se sentait mal, terriblement mal mais la seule pensée qui fut c'était pour son enfant. Elle avait échoué, elle avait perdu !

-Pardon, je te demande pardon , murmura-t-elle à Liam. Je la perds, je ne suis pas une bonne mère, ajouta-t-elle par la suite sur une voix remplie de douleur et d'un coeur brisé.

Il s'ensuivit d'un cri qui résonnait dangereusement. Elle l'avait perdu ! Elle la perdait ! C'était trop tôt !