(inachevé)Un rendez-vous pour un autre (Iseult & James)

Un rendez-vous pour un autre

slowly you run for me, but do you know me at all ?

James ✧ Iseult

Les doigts doux et délicats de la rousse referment la fine boucle de ses escarpins avant de remonter vers les lobes de ses oreilles pour y accrocher des boucles d’oreilles pendantes pour ensuite se poser sur ses hanches et défaire les légers plis de la robe qu’elle porte. La jeune femme observe son reflet dans le miroir, satisfaite de l’image qu’il renvoit : l’assurance, l’élégance, le raffinement et la distinction. Tout à fait ce qu’Iseult voulait renvoyer lors de son rendez-vous avec Seyrah Fallen, la préceptrice du Bodley Club. Elle était à peine de retour et devait pourtant déjà faire face à des rendez-vous professionnels tels que celui-ci. Ayant récupéré la place de présidente qui lui revenait de droit au sein de ce club, elle se devait de faire les choses bien, de se mettre au courant de l’avancée de ces lectures au cours des sept derniers mois mais aussi de mettre au point un planning en béton pour cette année scolaire qui commençait à peine. De ce qu’elle avait pu en voir en passant au club, sa remplaçante n’avait pas entreprit grand chose, il était hors de question qu’elle suive cette voie pleine d’ennui et de monotonie.

Lors du trajet en taxi qui la mène au Cherwell Boathouse, Lady Kennedy remet en place ses idées à l’ordre du jour. Pas besoin pour elle de les noter, sa mémoire ne faillira pas, mais se les remémorer ne fait jamais de mal, d’autant plus que ce brainstorming personnel lui permet d’ajuter de nouvelles idées. Elle est bien en avance lorsque le taxi arrive devant le restaurant. Elle règle sa note en laissant un pourboire et entre dans l’enceinte du restaurant tout en s’imprégnant de son atmosphère. Chandelles, fleurs fraiches, léger ballottement sur le bateau, lumières tamisées, tout est réuni pour créer une ambiance qui se veut romantique. Un sourire s’affiche sur ses lèvres et elle décide de passer le temps au comptoir, près du petit coin salon aménagé pour les attentes. Ça fait toujours mieux d’attendre là plutôt que d’être assis seul à une table. Elle commande un verre de vin blanc de la meilleure cuvée qu’ils ont en réserve. Le serveur pose le verre devant elle après le lui avoir fait goûter, Iseult a à peine le temps de soupirer légèrement qu’un élément extérieur vient s’immiscer dans a petite bulle de tranquillité. « Puis-je ? » La jeune femme hausse un sourcil sans même tourner la tête vers l’opportuniste. Une réponse de sa part est-elle nécessaire ? Il a déjà pris place sur la chaise haute vacante à ses côtés. Il aura au moins eu le mérite de demander gentiment. « James Lewis Caroll, enchanté. » se présente-t-il alors. L’étudiante hausse un nouveau sourcil tout en ayant envie de lui rire au nez mais contient ses réactions primitives. Ce n’est qu’alors qu’elle décide de se tourner vers lui. « Iseult Kennedy, de même. » en bonne diplomate qu’elle est, et surement à cause des réflexes qu’elle a emporté avec elle, elle lui tend la main pour la lui serrer. Sa poigne n’est pas trop lâche, pas trop ferme. Bon point pour lui. Portant le verre de vin à ses lèvres, la rouquine l’observe du coin de l’œil. Il a l’air grand, bien taillé, en tout cas, elle ne peut manquer qu’il est bien apprêté, si ce n’est un faux pas concernant sa tignasse. Surement est-il désireux de garder une part de fougue au milieu de tout ce guindage. Le jeune homme poursuit la conversation, ce qui ne l’étonne pas puisqu’il a été avenant jusque là. « Je viens d'arriver dans la région et dans l'université d'Oxford. Vous êtes ici depuis longtemps ? » Oh, un nouveau, intéressant. Tout en espérant qu’il ne fasse que passer. Puisqu’elle prend cette conversation comme quelque chose de léger, et surtout comme lui permettant de passer le temps d’attente de Mme Fallen, Iseult décide de lui répondre sans se la jouer, avec légèreté. « C’est une belle ville, n’est-ce pas ? » Oxford a ses patrimoines architecturaux qu’il faut lui reconnaître. Le jeune homme lève son verre en trinquant à leur rencontre, elle le suit dans son mouvement tout en décidant de lui laisser ce plaisir puisque cette rencontre ne serait qu’éphémère. « Pour ma part, j’ai quitté la ville il y a sept mois, mais me voilà de retour. » Mais loin d’elle l’envie de s’éterniser sur ce qui la concerne personnellement. Il est nouveau, elle veut en savoir plus sur lui. « Vous êtes étudiant, donc … D’où venez-vous ? Et pourquoi Oxford ? » demande-t-elle, tout en espérant qu’il valait mieux que l’un de ces ratés ayant échoué dans une autre université et ayant eu une gracieuse place à Oxford grâce à papa et maman. Tout ce qu’elle détestait, et tout ce qu’elle voulait tenir loin d’elle.