(inachevé) Parfois, vous avez juste besoin d'un peu d'aide ~ Maxime et Eden

☆ date d'arrivée · **☆ date d'arrivée** : 17/04/2015 **☆ potins balancés** : 2573

❝Parfois, vous avez juste besoin d'un peu d'aide❞
Maxime & Eden

Mercredi. Le temps passait d’une lenteur folle et les journées se ressemblaient toutes. Je me couchais à huit heures du matin pour me lever vers vingt heures. Je me rhabillais et c’était repartis pour une soirée à boire, à fumer, à sniffer, à vivre dans l’excès le plus total. Ce soir ne faisait pas exception à la règle. La fête se passait dans un de ces grands manoirs où l’on peut se perdre rien qu’en allant aux toilettes. Les parents partis pour une semaine, le fils avait décidé de retourner toute la baraque. Après tout, ce n’était pas lui qui allait nettoyer mais les femmes de ménage qui étaient à sa disposition. Sombre abruti. Je ne le connaissais pas mais j’avais été invitée par un copain d’un copain de la copine du gars en question. Toujours est-il que j’étais à cette soirée et que le manoir était bondé de monde. C’était un bordel sans nom et je me demande combien de livres cet abruti prétentieux a donné à ses voisins pour qu’ils se taisent. En tout cas, ce soir, tout était pire. Tellement pire. Je ne sais pas quelles sortes de mélanges ces connards ont fait mais c’était puissant. Je n’avais aucune notion des distances. Aucune notion du temps. Je ne voyais plus les visages. Je n’entendais plus la musique. Je voyais les gens autour de moi qui se dépêchaient, criaient, courraient. Je n’entends qu’un seul mot. « Police ». Il fallait que je rentre chez moi. Il fallait que je sorte de cette maison au plus vite avant que les flics arrivent et qu’ils m’embarquent. Je suis le mouvement mais mes jambes sont comme du coton et il est bien difficile de mettre un pied devant l’autre.

Sans comprendre comment, je me retrouve dans la rue, assez loin du lieu où a eu lieu la fête. J’ai vu plusieurs voitures de police passer en trombe à côté de moi mais heureusement ils ne m’ont pas vu ou n’ont pas fait attention à moi. J’ai l’impression de marcher dans des sables mouvants, je dois avoir la démarche d’un zombie en manque de cerveaux. Mais soudain mes jambes me lâchent et je m’écroule au sol. Génial, mon jean est déchiré. Je m’adosse contre le mur derrière moi et remonte mes genoux contre ma poitrine. Ma tête tourne et j’ai l’impression d’avoir trois chantiers de constructions à l’intérieur de ma boite crânienne. Je devrais être habituée à la drogue depuis le temps. Pourquoi est-ce que je ressens ça bordel. Je me laisse tomber sur mon côté gauche et me retrouve en position fœtal. Impossible de faire un pas de plus. Impossible de rentrer chez moi. Puis je sens mon corps partir ailleurs et mes yeux se ferment lentement.

Je sens quelqu’un qui me secoue. Quelqu’un qui m’appelle. Pas par mon prénom mais je sais qu’il s’adresse à moi. J’ouvre péniblement les yeux et vois un homme, penché sur moi qui tente de me réveiller. J’ai le cerveau en compote et je ne sens plus aucune partie de mon corps. D’une voix enrouée et rauque au possible, je lui dis :

« J’veux rentrer chez moi. S’vous plait. »

Je n’ai aucune idée de qui il est et ce n'était pas dans mes habitudes de demander de l'aide mais pour le coup, j’en avais vraiment besoin.

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Parfois, vous avez juste besoin d'un peu d'aide

Eden & Maxime

Liloo croyait qu'il était au théâtre, et elle devait probablement en avoir profité pour sortir avec ses amis. Peut-être même qu'elle serait chanceuse et trouverait quelqu'un avec qui passer la nuit. Maxime espérait que c'était le cas. Il connaissait bien son amie, sa fiancée (même après un an il avait encore du mal à s'y faire !) et jamais il ne lui demanderait qu'elle lui reste fidèle à cause de leur prétendue relation. Après tout, la même semaine où ils avaient annoncé leurs fiançailles, Maxime était retourné voir Eliakim. Au moins, ils savaient tous les deux à quoi s'en tenir et ils s'en portaient mieux ainsi. Au moins, maintenant il avait la paix. Ses parents ne lui mettaient plus la pression pour trouver une petite amie convenable (ils passaient facilement outre la réputation de leur future belle-fille quand ils se rappelaient la fortune qu'elle allait ramener dans leur famille) et Maxime n'avait pas à s’embarrasser des tracas habituels d'une relation. Il pouvait se consacrer entièrement à ses recherches, et c'est tout ce qu'il se demandait. Il savait que ce n'était pas très sain comme comportement, mais c'était plus facile pour lui de fuir la réalité en se plongeant dans des manuscrits que d'affronter ses problèmes en face.

Après l'une des journées les plus chargées de sa semaine, Maxime avait décidé de s'offrir un petit plaisir. La dernière comédie d'Anne Hathaway était sortie, et il avait tout organisé en sorte qu'il puisse y aller seul et tranquillement. Pas qu'il avait honte mais... quand même un petit peu. Il connaissait que trop bien l'esprit d'élitisme d'Oxford et de ses professeurs, mais il n'avait jamais pu résister aux comédies grand public.

Deux voitures de police, gyrophares allumés et sirènes hurlantes, filèrent à côté de lui et Maxime se demanda ce qui avait bien pu se passer, mais rapidement oublia cela alors qu'il mettait de la musique sur son téléphone. Il ne pleuvait pas et il était bien emmitouflé dans son écharpe et son manteau (non non, Maxime n'est pas du tout du genre frileux, voyons !), rentrer à pied lui ferait du bien.

Il marchait depuis quelques minutes lorsqu'il remarqua une personne tituber devant lui sur le trottoir. Il y avait quelques passants dans la rue, mais aucun ne semblait faire attention à elle. Maxime fronça des sourcils et garda un oeil sur la jeune femme au cas où. Il ne voulait pas passer pour un stalker mais elle était visiblement mal au point. Soudain elle tomba à terre et se recroquevilla. Maxime ne perdit pas un instant et se précipita vers elle tout en retirant ses écouteurs et éteignit sa musique avant de fourrer le tout pèle-mêle dans une poche de son manteau.

" Mademoiselle ? appela-t-il doucement pour annoncer sa présence sans effrayer l'inconnue. "

La demoiselle ferma les yeux et Maxime hésita un moment avant de poser sa main sur son épaule. Elle ne réagit pas et il commença à la secouer doucement pour la réveiller. Elle n'était vraiment pas bien, et s'endormir dans son état n'était pas forcément la meilleure idée.

" Mademoiselle, tout va bien ? "

C'était une question stupide, il en avait conscience. Visiblement non, elle n'allait pas bien, mais il avait besoin d'attirer son attention. De sa main libre, il ressortit son téléphone et commença à composer le numéro des urgences quand une voix enrouée se fit entendre :

" J'veux rentrer chez moi. S'vous plaît. "

Maxime se mordit la lèvre alors que son doigt était prêt à appuyer sur le bouton d'appel. Au moins elle était réveillée et elle avait besoin d'aide, mais si elle ne voulait pas...

" Je crois que je ferais mieux d'appeler les urgences, déclara-t-il d'une voix calme. "

Il n'était pas idiot, elle était jeune et il savait ce qui pouvait se passer dans les soirées, l'alcool et la drogue qui y circulaient. Mais il ne pouvait tout de même pas la laisser comme ça !

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❝Parfois, vous avez juste besoin d'un peu d'aide❞
Maxime & Eden

Jamais de ma vie je ne me suis effondrée si rapidement avec peu grand-chose. J’avais pris quoi ? Quatre cinq verres, j’avais dû tirer trois lattes sur deux joints, rien de bien fou lorsque l’on me connait. Et pourtant, je n’étais plus maitre de mon corps. Tous mes gestes étaient comme ralentis et je n’arrivais pas à lever un bras sans que celui-ci ne retombe mollement le long de mon corps. Je n’avais plus aucune force, je ne pouvais plus parler et j’avais l’impression de regarder mon corps, de me regarder, d’en haut. J’en ai essayé des choses, surtout à Amsterdam à vrai dire, mais alors ce soir, ces connards ont réussi à me mettre K.O. avec trois fois rien. Bravo, il faudra que je pense à les féliciter. Ou pas. J’étais tellement mal, tellement bizarre, que j’aurai voulu mourir sur le champ ou m’endormir et me réveiller d’un cauchemar. Sauf que c’était la réalité, je m’en suis rendu compte lorsque je me suis vautrée par terre après quelques minutes de marche qui m’ont paru durer une éternité. Mes jambes avançaient sans que le veuille, elle me portait je ne sais où. Je chancelais trop, je n’arrivais plus à tenir et voilà, je suis tombée comme une merde en parlant poliment. J’espère juste qu’ils sont tous dans le même état de moi et ce, devant les flics histoire de passer la nuit en cellule de dégrisement qui est beaucoup moins confortable qu’un bon lit. Où même le sol, le sol est plus confortable que la cellule.

Alors voilà, j’étais par terre en train de débattre intérieurement des problèmes de la vie : pourquoi la nuit est noire et pas rose ? Pourquoi doit-on changer de serviettes de bain alors que quand on sort de la douche, on est propre ? Pourquoi je n’ai pas pu faire deux mètres de plus afin d’atteindre ce banc ? Ou alors ce sont cinq mètres… Pourquoi tous ces pourquoi ? Le pire dans tout ça, c’est que l’on ne saura jamais les réponses à ces questions. Elles sont tellement idiotes et logiques que la réponse ne pourra être trouvée. C’est comme ça que les choses fonctionnent et malgré toute notre bonne volonté, nous ne pouvons pas changer le cours des choses. Je trouve que la vie est particulièrement, vivement que la mienne s’arrête que je n’ai plus à me poser toutes ces questions, à la limite de l’inconscience sur un putain de trottoir dans le quartier Sud d’Oxford. Mais il faut croire que cette nuit-là, j’ai eu droit à un ange gardien. Alors que j’étais prête à tomber dans les vapes, j’ai entendu que l’on m’interpellait, que l’on essayait de me réveiller. Je me suis raccrochée de toutes mes forces à cette voix pour essayer de revenir sur la terre ferme. Il me secouait doucement, comme pur m’inciter à rester avec lui, pour inciter à ne pas sombrer de nouveau. Puis j’ai essayé de prononcer une phrase, j’ai essayé de lui dire que je voulais rentrer chez moi, d’une voix enrouée car je ne sentais même plus ma gorge. Puis je remarquais qu’il avait son téléphone en main. Putain il voulait appeler les urgences. Et c’est ce qu’il me dit après. Il voulait appeler les urgences. Mais non, je ne voulais pas, il ne fallait pas que j’aille à l’hôpital après tout ce que j’ai consommé. Alors j’ai essayé de me mettre assise, j’ai mis ma main sur la sienne et je lui ai dit d’une voix à peu près claire :

« Non, non... S’il vous plait, je veux juste rentrer chez moi ou je sais pas mais non… pas les urgences. »

Je voyais qu’il commençait à paniquer. Qui ne le ferait pas ? Tu rentres chez toi tranquille et tu vois un déchet humain par terre, en train de moitié mourir. Alors j’ai planté mes yeux dans les siens et je lui ai avoué :

« Écoute hum… j’ai juste consommé un truc vraiment fort et… et en gros j’suis défoncée mais y’a rien de grave … Il faut juste m’aider à trouver une maison pour dormir… »

Je savais que c’était malpoli de le tutoyer mais bon, il n’avait pas 40 piges non plus. Alors je le suppliais du regard, je le suppliais de ne pas appeler ces foutues ambulances.

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Parfois, vous avez juste besoin d'un peu d'aide

Eden & Maxime

« Non, non. S’il vous plait, je veux juste rentrer chez moi ou je sais pas mais non… pas les urgences, murmura la jeune femme. »

Maxime se mordit la lèvre. Il ne voulait pas aller contre l'avis de l'inconnue, mais elle n'était visiblement pas en état de raisonner et il ne pouvait pas la laisser comme ça. Il allait lancer l'appel malgré les paroles de la jeune femme lorsque celle-ci reprit, le coupant dans son élan :

« Écoute hum, j’ai juste consommé un truc vraiment fort et… et en gros j’suis défoncée mais y’a rien de grave. Il faut juste m’aider à trouver une maison pour dormir. »

Poussant un soupir, Maxime finit par ranger son téléphone dans son manteau et remua un peu. Accroupi devant l'inconnue, il commençait à avoir des fourmilles dans les jambes mais il essaya de ne pas penser à cette désagréable sensation pour se concentrer sur la personne devant lui.

« Okay, finit-il par déclarer pour rassurer la jeune femme. »

Il avait encore quelques hésitations, mais il se rappelait des soirées étudiantes auxquelles il avait participé et il commençait à croire ce qu'elle venait de lui dire.

« Tu peux te relever ? demanda-t-il, tendant son bras pour lui offrir un appui si besoin. Tu habites où ? »

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❝Parfois, vous avez juste besoin d'un peu d'aide❞
Maxime & Eden

Je voyais qu’il hésitait et qu’il voulait appeler les urgences. Mais s’il les appelait, ça allait mal finir et j’allais me retrouver chez les flics pour expliquer pourquoi je suis dans un état si lamentable. Si jamais je retrouve les connards qui ont foutu des trucs dans mon verre je leur fais la peau. J’ai l’habitude de boire, fumer, sniffer et autre, jamais je n’ai eu une telle réaction et presque instantanée en plus. Je faisais peine à voir sur ce trottoir, en train de me demander si je n’allais pas sombrer dans les ténèbres plus vite que prévu. Bien sûr, là était le but de la soirée, je voulais me déchirer la tête pour oublier tous mes problèmes. Et pour les oublier, c’est réussi. Je ne suis même plus sure de savoir où j’habite. J’explique difficilement à cet inconnu pourquoi je suis dans cet état, et à la fin de ma tirade je le vois ranger son téléphone dans sa poche en soupirant. Je souffle de soulagement et me repose contre le mur en l’observant.

Il était accroupi devant moi et son « okay » me fit sourire doucement. Il m’avait l’air d’être vraiment gentil, avec un bon fond. Il me semblait l’avoir déjà vu mais je ne me souviens pas où alors j’arrête aussitôt de réfléchir et je laisse l’air frais de la soirée me détendre. Sa voix brise le doux silence qui s’était installé et je lève les yeux vers lui pour lui répondre :

« Je ne sais pas si je peux me relever seule… Et j’habite dans le quartier Nord, à environ quinze minutes d’ici je dirais… »

Je jette ma tête en arrière en faisant attention de ne pas percuter le mur derrière moi. La nuit est claire et les étoiles sont tellement visibles. Je me reconcentre sur mon sauveur et voyant qu’il tend son bras, je le saisis et prends appui sur lui pour me relever. Ma tête tourne dangereusement et je chancèle légèrement avant de me retenir à lui. Une fois stable, je tourne la tête vers lui pour lui dire :

« Au fait, moi c’est Eden. Eden Winchester. Et…. Je sais qu’on se connait pas et tout mais tu pourrais me ramener s’il te plait ? Je me sens pas de marcher en fait… »

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