Dans les yeux du passé. ELIAKIM & ANASTASIA

Dans les yeux du passé
Anastasia & Eliakim
Anastasia est en train de fermer mon ordinateur portable alors qu'elle entend l'eau de la douche s'éteindre. Un coup d'oeil vers l'horloge lui permet de voir qu'il est déjà neuf heures du matin. Le cours commence dans une heure. Elles vont mettre une vingtaine de minutes pour s'y rendre. Mais connaissant Lily elle peut être capable de se préparer pendant l'heure qui vient. Elle s'est levée il y a dix minutes, elle doit encore déjeuner, s'habiller et coiffer son énorme tignasse. Autant dire qu'elles n'étaient pas encore sur le départ. Terminant son travail – enfin – Anastasia quitte le bureau, rangeant son ordinateur, pour rejoindre la cuisine. « Lily ! Tu veux quoi au petit déjeuner ? » Demande-t-elle, criant à travers l'appartement. Elle sait que sa fille l'entendra, les murs résonnent tout ce qui peut être dit. Elle attend un petit peu, entend le bruit de la porte de la salle de bain qui s'ouvre soudainement, et le silence prouvant que sa fille est en pleine réflexion. « Céréales et jus d'orange, Steuplait ! » Hurle-t-elle avant de courir – à en croire le bruit sur le parquet – jusqu'à sa chambre pour s'habiller. Pendant qu'elle choisit soigneusement sa tenue – assez confortable pour monter à cheval – Anastasia lui sort un bol, les céréales, le lait, le jus de fruit. Et se prépare un café, prend un cake, et pose le tout sur la table de la cuisine.
Elle adorait ces instants. Nous étions samedi matin, et elle avait sa fille à la maison. Depuis le début de l'année scolaire Lily était dans un internat Londonien pour suivre ses cours. Elle était très douée à l'école, et Anastasia lui payait une des meilleures écoles privées de la capitale. Elle tenait à ce que sa fille ait toutes les chances de son côtés, qu'elle puisse faire ce qu'elle voulait sans risquer de ne pas avoir le niveau, ou les possibilités. Que tous les chemins lui soient ouverts. Elle adorait sa fille. Elle n'était pas un monstre sans coeur contrairement à ce que beaucoup de gens pourraient croire. Au travail elle était sans pitié, et elle ne laissait pas de place à la médiocrité ou à la flemmardise. Mais à la maison, avec sa fille, elle était à l'écoute, protectrice, voire un peu trop. Elle lui offrait tout ce qu'elle pouvait, travaillant dure pour elle. Elle avait toujours travaillé dure pour Lily. Pour qu'elle ne manque jamais de rien. Elle avait réussi à lui offrir une vie stable, et bien qu'elle n'ait pas de père elle avait une mère prête à tout pour elle.

La sortant de ses pensés, la pré-adolescente – puisque tel était le terme exacte pour une enfant de dix ans – se jeta sur son bol de céréale. Elle avait mis un pantalon près du corps – comme ceux des cavaliers – un vieux t-shirt trop grand pour elle, et avait attaché ses cheveux en une queue de cheval plus ou moins soignée. Quant à Anastasia elle portait un jean, des baskets blanches, et une chemise à carreaux rouges. Par-dessus elle avait mis un poncho blanc pour ne pas craindre le froid. « Tu prends ta veste, il ne fait pas chaud dehors. » « Je sais, Maman. Tu me l'as déjà répété quinze fois. » Se tournant vers sa fille avec un air autoritaire et choquée, Anastasia la fixa un instant sans dire un mot.  « Pardon… oui je la prendrais Maman. » Répéta sa fille sur un ton plus calme et doux. « Pas d'insolence sous ce toit jeune fille, tu le sais. Et on va devoir se bouger un peu plus. » Dit-elle remarquant qu'elles mettaient plus de temps que prévu pour se préparer. Terminant leur déjeuner rapidement, elles laissèrent tout sur la table – sauf le lait – et partirent vers la voiture.
Dans celle-ci Lily s'assit à l'arrière, et sa mère lui laissa l'Iphone pour choisir ce qu'elle voulait écouter comme musique – directement branchée à la voiture. Elles passèrent un trajet dans le calme, chantant toutes les deux, alors qu'elles traçaient la route jusqu'au club d'équitation. Jusqu'à présent, Anastasia amené sa fille à Londres les week-ends pour qu'elle voit ses arrières grands parents. Mais ceux-ci avaient déménagés dans le Sud du Pays, pour se rapprocher de la mer et soigner leur rhumatisme. De plus, comme elle était en internat toute la semaine, la jeune fille demandait à rester à Oxford les week-ends. Et elle avait très envie de commencer à faire du cheval. Une activité contre laquelle Anastasia n'avait rien de mal. Elle connaissait plutôt bien le club pour travailler avec eux depuis des années. Elle arriva sur le parking, et gara sa voiture. Sa fille, surexcitée, sortie rapidement de la voiture, et allait pour partir en courant vers le club à proprement parler. « Regarde où tu vas Lily ! » Dit-elle en fermant la voiture, et partant à la suite de sa fille. Cette dernière s'élançait vers les chevaux dans leur boxe. « Regarde Maman ils sont be... » L'enfant entra dans quelqu'un alors qu'elle avait le regarde tourner vers sa mère. Celle-ci se mit alors à courir vers elle. « Qu'est-ce que je t'avais dit Lily ! Tu n'as rien chérie ? Désolée monsieur elle... » n'a pas fait attention. Soudainement, Anastasia se retrouva sous le regard bleu et tendre d'Eliakim. Elle ne s'attendait pas à le voir ici. Elle ne s'attendait pas à ce que sa fille lui rentre dedans. Lily. Lily qu'Eliakim avait vu n'aitre. Lily qu'il n'avait pas vu depuis bientôt six ans. Lily, la fille de Néo. Eliakim, un des rares à avoir connu le père de Lily. Un père dont elle manquait parfois cruellement. « Eliakim. Excuse moi. Tu vas bien ? »

Dans les yeux du passé
Anastasia & Eliakim
Anastasia était terriblement mal à l'aise. Elle n'aurait jamais imaginer se retrouver dans une telle situation. En outre elle ne savait pas comment présenter la situation à Eliakim. Ils avaient été si proches durant leurs études, comment expliquer qu'elle se soit éloignée sans aucune explication ? Elle s'en voulait, et c'était sans doute un de ses plus grands regrets aujourd'hui. Son départ d'Oxford pour sa sixième année d'études. Sans aucune explication supplémentaire. Rien. Pas même un regard en arrière, pas même un message pour celui qu'elle considérait comme son meilleur ami à l'époque. Eliakim qui avait été là quand Néo était parti, qui avait été là quand elle avait accouchée, et qui l'avait aidée à jongler entre sa fille, ses études, et son boulot étudiant pour s'en sortir financièrement. Eliakim qui avait été un de ses amis les plus proches avec Seyrah. Elle l'avait laissé sur le côté de la route, continuant son chemin sans se retourner vers lui. Et aujourd'hui elle se retrouvait devant cet état de fait, et elle s'en voulait.
Elle était revenue à Oxford depuis quelques années maintenant. Elle savait qu'Eliakim faisait partie du corps professoral – car après tout elle était chargée des recrutements et des relations inter-universitaires. Elle connaissait les noms de tous les professeurs des universités oxfordiennes. Elle avait toujours évité Eliakim. De toute façon sur le plan professionnelle elle n'avait aucune raison de le retrouver dans son bureau. Il était sans doute l'un des professeurs les plus doués, appréciés, et professionnels qui se trouvaient à Oxford. Malgré sa réputation de tombeur il n'avait jamais laissé derrière lui un scandale qui aurait gêné l'administration. Jusqu'à l'été dernier. Ils s'étaient retrouvés dans un bar d'Oxford, discutant de ce qui n'allaient pas dans leur vie comme ils l'auraient fait des années auparavant. PAs un mot sur Lily cependant. Elle avait trop honte pour en parler à son ami, de peur qu'il lui en veuille pour cela. Une soirée tranquille entre deux amis. Ils s'étaient quittés en se promettant de remettre cela. Depuis la rentrée était arrivée, et ils n'avaient pas eu l'occasion de se croiser à nouveau.

Et voila à présent que Lily avait foncé droit dans Eliakim, le bousculant, et surtout reculant de plusieurs pas sous la force de son mouvement. Anastasia se retrouvait à présent avec Eliakim devant elle. Et elle parlait d'une voix monocorde, de peur de le voir exploser. Lily était sa filleule, il avait le droit de la voir, mais Anastasia la gardait farouchement loin de toutes les affaires de l'Université. Elle savait que la vie Oxfordienne était impitoyable. Apprendre qu'elle avait une fille, se serait lancé une course à l'indice : comment la Gorgone – elle connaissait évidemment le surnom dont les élèves (et certains professeurs) l'avaient affublée – pouvait avoir une fille ? Qui était le père ? Le père… sans doute la plus grande souffrance de sa fille. Anastasia lui avait dit tout ce qu'elle savait sur Néo. Elle lui avait parlé de Seyrah – sa marraine – qu'elle voyait une ou deux fois dans l'année. ET elle avait parlé d'Eliakim, son parrain, qui vivait loin d'elles. Lily n'était pas d'un naturel très curieux. Elle ne cherchait pas à connaître les gens s'ils ne prenaient pas la peine de venir la voir. Ou s'ils ne faisaient pas partie de son univers. C'était une enfant calme et timide en règel général, qui ne faisait pas d'histoire, et qui n'aimait pas se faire remarquer. « Aucun problème. Je vais bien et toi ? » Anastasia sourit, toujours tendue à l'idée qu'Eliakim lui fasse des reproches sur Lily, ou pire, qu'il ne regarde l'enfant que de haut. Qu'il lui en veuille à elle c'était légitime. Mais elle ne voulait pas qu'il en tienne rigueur à Lily.
Fort heureusement, Eliakim se baissa à la hauteur de Lily – qui n'était pas très grande malgré son âge – et lui sourit. L'enfant se colla un peu plus à sa mère, impressionnée et honteuse d'avoir foncé dans Eliakim. « Salut Lily. Tu ne dois pas te souvenir de moi tu étais petite la dernière fois que je t'ai gardée... Je suis ton parrain. » Petite ? C'était un faible mot. Elle savait à peine marcher et parler peu. Elle jouait encore avec des jouets qui ne contenaient aucun petits morceaux, et elle vivait dans un appartement si petit qu'Anastasia dormait dans le salon pour laisser la chambre à sa fille. Mais, étonnement, après avoir regardé sa mère qui lui sourit pour la rassurer, la jeune fille prit un peu plus d'assurance et sourit. « Tu es Eliakim. Maman m'a parlé de toi. Je suis désolée de t'avoir bousculé, j'espère que je ne t'ai pas fait mal. » Dit la petite fille. Anastasia sentit le rouge lui monter aux joues. Définitivement elle était terriblement gênée. « Tu viens prendre un cours d'équitation ? » L'enfant regarda autour d'elle, jugeant de la situation. Est-ce qu'elle allait lui dire la vérité, ou est-ce qu'elle devait se taire. Mais derrière Eliakim apparut une cavalière, et la jeune fille fut si étonnée et excitée qu'elle ne la lâcha plus du regard. « Oui. Maman a dit que je pouvais commencer l'équitation cette année, mais je dois d'abord essayer pour voir si ca me plait vraiment. » Expliqua-t-elle.

Anastasia remarqua Alice Kensington qui la salua d'une geste de la main et d'un sourire en arrivant à leur hauteur. Elle portait encore sa tenue de cavalière, et sa veste avec le blason du club d'équitation d'Oxford. Elle avait sa bombe sous le bras, et posa une main sur l'épaule d'Eliakim pour lui signifier sa présence. Puis Alice sourit à la jeune fille et lui tendit la main. « Salut, moi c'est Alice. Je m'occupe des cours d'équitation. Si tu veux je peux te montrer les chevaux et te faire un tour de piste ? » Lily se tourna vers sa mère, attendant son consentement. « Ecoute Alice, et sois prudente. » Demanda Anastasia, laissant sa fille partir sans un mot de plus, suivant Alice qui demanda un baiser à son amant avant de filer avec Lily.
Se retrouvant seul Anastasia sentit la gêne revenir. Elle se tourna vers Eliakim, ne sachant que dire de plus. Mais elle devait se lancer. Elle ne voulait pas qu'il subsiste des non-dits entre eux, ou une situation délicate. « Eliakim, je… Je suis désolée de ne pas… T'avoir parlé de Lily plus tôt. J'espère que tu ne… m'en veux pas trop d'être partie avec elle. » Dit-elle, baissant le regard, et jouant avec ses mains. Ce n'était pas de son genre, mais quand elle se sentait pas coupable Anastasia ne savait pas comment réagir. Elle qui était si habituée à avoir raison, et à assumer ses choix. Elle se rendait compte qu'elle avait dû inquiéter son ami – et peut être même l'avait-elle blessée – à l'époque et elle ne pouvait pas l'accepter sans revenir sur le sujet. Que ce soit douloureux, mais que les choses soient dites entre eux.

Dans les yeux du passé
Anastasia & Eliakim
Anastasia regarde Alice prendre en charge rapidement Lily, avec une ou deux phrases et en lui tendant la main. Sa fille se tourne vers elle avant de partir en trottinant, heureuse de pouvoir faire une activité qui lui tient à coeur depuis quelques temps déjà. Mais Anastasia n'est pas dupe, toutes les petites filles ont leur période canassons en tout cas une grande majorité. Peut être que Lily voudra arrêter au bout d'une année, d'un mois, ou d'une heure. C'est pour cela qu'elle préfère lui offrir un cours d'essaie plutôt que de l'inscrire sans même essayer une fois. Sa fille est d'une grande curiosité. Elle a toujours envie de tout essayer, mais malheureusement elle ne peut pas toujours tout faire. Elle ne peut pas faire du théâtre, de la danse, de la musique, de l'équitation, et de la peinture. Elle a ses cours, son internat, et malgré tout Anastasia n'a pas des revenus sans fond. Elle travaille énormément pour que sa fille puisse avoir tout ce dont elle a besoin, mais elle a aussi appris à lui refuser les choses quand ca devient trop. Sans compter que Lily est du genre à vouloir faire quelque chose et à s'arrêter en cours de route quand une nouvelle passion lui passe sous le nez. Elle a voulu commencer le cheval après avoir vu L'homme qui murmurait à l'oreille des chevaux. Peut être que quand elle verra Sauver Willy elle demandera à faire des études pour devenir soigneuse d'orques. Anastasia comprend cette manière de faire, Néo était exactement pareil. Il avait tellement testé de nouvelles choses qu'il pouvait écrire un CV uniquement avec ses activités extra-scolaire. Sa fille avait hérité de sa soif de découvrir et d'apprendre. En plus de son regard bleu brillant.
Soupirant profondément, la jeune femme tentait de calmer les battements de son coeur alors qu'elle se retrouvait seule face à Eliakim. Etrangement, là où elle se fichait du regard des autres, alors qu'elle s'était retrouvée enceinte de son frère adoptif par alliance à l'université, elle redoutait aujourd'hui ce qu'il pourrait lui dire. Elle était partie, le laissant à l'arrière de sa vie sans rien lui dire, sans jamais vraiment revenir vers lui. Tous les ans elle recevait un cadeau pour Lily le jour de son anniversaire, avec une carte signée de son nom. Elle le donnait à la petite fille et elle lui disait toujours  : c'est de la part de son Parrain. Il vit loin, mais tu vois il pense toujours à toi. Elle lui avait aussi montré les photos d'Eliakim, et la jeune fille avait écrit une lettre pour son parrain une fois. Anastasia l'avait envoyée à une adresse qu'elle avait trouvé pour Eliakim Crowlley, mais elles n'avaient jamais reçu de réponse, ou alors elle s'était perdue. Du reste, elle ne l'avait pas rappelé, jamais. Elle s'en voulait aujourd'hui. Mais il faut dire qu'entre Lily, la fin de sa thèse, et le boulot elle avait eut rarement du temps pour elle. « Écoute... Je comprends que tout ce que tu as vécu pouvait être douloureux. Je ne t'en veux de rien, je sais tout ce que tu as traversé. J'aimerais... Enfin... »  Elle respire soudainement. Jamais elle ne pourra assez remercier Eliakim pour être l'homme et l'ami qu'il était. Il avait été son meilleur ami, la comprenant mieux que quiconque. Et aujourd'hui encore il semblait prêt à lui pardonner toutes les erreurs qu'elle avait pu faire. Qu'importe qu'elle l'ait blessé ou pas à l'époque. Ils faisaient table rase de tout cela pour reprendre une nouvelle amitié. Et elle en était heureuse. « Demande moi tout ce que tu veux Elia. » Dit-elle avec un sourire confiant, prête à tout lui accorder aujourd'hui. « J'aimerais savoir si je peux voir Lily de temps en temps ? Personne n'en saura rien. Pas même le conseil, je te promet que si tu veux la garder secrète elle le restera mais je suis son parrain et... Elle me manque. » Le coeur d'Anastasia se serra. Culpabilisant de l'avoir séparée de sa nièce aussi longtemps elle sourit, et se rapprocha d'Eliakim pour le prendre dans ses bras. Elle était heureuse de le retrouver, et par là elle assurait que cette distance entre eux disparaissait. Peut être qu'ils ne seront plus jamais aussi proches qu'ils l'étaient fut un temps, mais ils pouvaient se faire confiance et compter l'un sur l'autre. Elle sourit, embrassa sa joue et se détacha de lui. « Quand tu veux Elia. Elle est là à partir du Vendredi jusqu'au Dimanche soir. Après je la ramène à Londres. Elle est en internat là-bas cette année. Et elle est là pour les vacances scolaires aussi, évidemment. Comme elle n'a pas de liens avec ... » Son père. Elle ne termina pas sa phrase. C'était assez douloureux d'en parler encore. Son plus grand regret ? Que Néo et Lily ne se soient jamais vus. « Elle va chez mes grands-parents parfois, mais je pense qu'elle sera plus heureuse de passer du temps avec son parrain. Je lui ai parlé de toi tu sais. Chaque fois qu'elle recevait tes cadeaux. Merci d'ailleurs… C'était adorable et tu n'étais vraiment pas obligé. » Dit-elle, sincèrement touché par tout ce qu'il avait pu faire pour elle durant toutes ces années.
Ils s'approchèrent du terrain où Alice apprenait à Lily à mettre une selle et à monter à cheval, s'adossant aux barrières.  « Comment vas-tu Anastasia ? La dernière fois nous n'avons pas énormément parlé... Comment vas-tu vraiment ? » La dernière fois elle n'allait pas bien du tout et il l'avait bien remarqué. Elle sourit, et se tourna vers lui. Depuis est-ce que sa vie avait changé ? Elle était devenue une vraie groupie pour Ezeckiel Bennett, mais elle refusait de l'admettre. Peut être qu'elle devrait en parler à Eliakim cela dit … Cette incroyable fascination et cette attirance qu'il exerçait sur elle. Alors que ce n'était qu'un mec prétentieux. Un putain de bon amant. Mais un mec prétentieux. « Fatiguée. Le travail me prend énormément de temps. Et presque tout mon temps libre d'ailleurs. Je… Je pense de plus en plus à Néo. Ca fait dix ans cette année qu'il est parti. Il ne connaît pas sa fille. Je n'ai pas réussi à le retrouver, et je doute qu'il me cherche. Je me dis de plus en plus … Que peut être qu'il ne reviendra pas. Et ca me terrifie. » Avoua-t-elle. Les larmes montèrent à ses yeux, mais rapidement elle prit un mouchoir dans sa poche et les essuya.   « MAMAN REGARDE ! » Elle regarda sa fille et sourit. Elle était sur le cheval, se tenant fermement. Fière, et magnifique. « Je me demande si je dois engager quelqu'un pour retrouver Néo. Et en même temps… Je sais pas… je me dis que peut être qu'il est temps que je passe à autre chose. » Dit-elle en regardant Eliakim. Un discours qu'une femme peut porter uniquement quand elle a ouvert les yeux sur une nouvelle source d'affection. Elle n'en avait pas encore conscience, mais finalement cette attirance pour Ezeckiel allait la sauver. « Et toi ? Comment vas tu réellement Eliakim ? »

Dans les yeux du passé
Anastasia & Eliakim
« C'était normal. » Sans doute de son point de vue oui. Mais lorsque Anastasia voyait la manière dont sa propre mère réagissait avec Lily elle doutait de la conception de famille de certains membres de la sienne. Andrea avait toujours été un oncle doux et attentionné pour sa nièce, et Sasha savait faire des sacrifices pour pouvoir offrir des peluches à Lily de temps en temps. Mais pour le reste, Anastasia avait plus souvent compté sur la générosité de ses amis que de sa propre famille. Sa mère refusait de parler à Lily, ou la regardait comme si elle étiat un monstre. Son beau-père la jugeait avec la même sévérité, refusant de parler de son existence à son fils. Elle avait dix ans à présent et elle n'avait jamais pu parler avec son père, une situation qui mettait Anastasia dans une rage sans borne. Outre le fait qu'elle attendait Néo, persuadée qu'il était l'homme de sa vie, elle avait l'espoir surtout qu'il rencontre un jour sa fille. Mais leurs parents faisaient barrière. Ce qui expliquait qu'à présent Anastasia ne répondait même plus aux appels de sa mère. Hypocrite qui se pensait encore assez bien pour l'avoir à diner à sa table quand elle le désirait. Sans doute une manière de se faire bien voir par ses amies de la haute qui aimait voir chez elle une femme proche de ses enfants. Ca faisait bonne figure de la jouer maman gâteau. Elle avait joué de la sorte avec Lily durant quelques années. Jusqu'à ce que Anastasia ouvre les yeux, refusant que sa fille soit ainsi exposé au monde comme une poupée que l'on appelle par son prénom quand ca les arrange. C'était une enfant fantastique qui méritait le meilleur. Qu'importe qu'elle ne voit pas sa grand-mère pour cela.
Du reste, depuis qu'elle avait couché avec une certaine rock star elle s'étonnait de voir que sa vision de la chose changeait. Parfois – si elle n'y faisait pas gaffe – elle s'imaginait revoir Ezeckiel, et lui accorder une partie de sexe plus intime. Elle avait envie de l'embrasser, et pourtant jamais Anastasia n'avait envie d'embrasser un homme. Ce geste n'appartenait qu'aux couples amoureux dans sa conception de la chose. Elle embrassait rarement ses amants. Et parfois ce n'était qu'une fois, sous le coup du désir, leur mordant la lèvre au passage. Avec Ezeckiel c'était différent. Elle en venait à se demander quel était le goût de ses lèvres. Leur partie de sexe endiablé avait laissé un coup d'y revient-y à la jeune femme qui n'arrivait pas à se sortir cet amant de son esprit. « Ton discours change Ana... » Eliakim s'en rendait compte lui aussi. Elle avait l'impression de s'être arrêtée de vivre il y a dix ans. Ezeckiel avait été un coup de fouet pour lui rappeler qu'elle était une femme, et qu'elle ne vivait plus que comme un automate. Elle obligeait Lily à vivre de la même manière de plus, et cela elle ne pouvait pas l'accepter. Ils regardèrent sa fille qui montait bien droite sur le cheval. Heureuse comme tout. « Elle est magnifique. C'était évident... Lily était superbe déjà enfant. » Elle sourit, et se tourna vers Eliakim. Taquine. « Le portrait craché de sa mère n'est-ce pas ? » demanda-t-elle sur le ton de plaisanterie. En réalité à part ses cheveux blonds, le visage de Lily ressemblait bien plus à Néo qu'à elle. Une chose à laquelle elle s'était raccrochée chaque fois que son ancien amour lui manquait. Jusqu'à aujourd'hui. Elle sentait que cette attente avait quelque chose de stupide. Ce matin elle n'était pas aller à l'observatoire. En réalité elle n'y était plus allée depuis… Ezeckiel. Putain il lui avait vraiment retourné le cerveau, et elle ne s'en rendait compte que maintenant. « Pourquoi... Un discours aussi nouveau ? Tu as rencontré quelqu'un ? Du moins quelqu'un te trouble ? » Elle sourit, plus gênée qu'autre chose à présent. Etait-elle si transparente ? Elle chercha les mots juste pour dire ce qu'il s'était passé, mais forcée de constater qu'elle n'arrivait pas vraiment à le dire. Parler d'Ezeckiel ? Pourquoi pas, peut être qu'Eliakim pourra l'aider à y voir plus claire. « Pas vraiment disons que… J'ai… Tu connais Ezeckiel Bennet ? Je le voyais comme une star terriblement prétentieuse et j'ai aussi découvert un… des meilleurs amants qu'il soit. J'arrive pas à me le sortir de la tête c'est atroce. Et pourtant dieu sait qu'il m'exaspère. » Dit-elle, essayant de rendre le paradoxe de cette situation.

Elle en vint à demander à Eliakim comme lui même allée, surprenant son regard caressant vers celle qu'il avait choisit. Alice Kensington, fille de Lord Kensington, un homme charmant qu'Anastasia connaissait d'un point de vue professionnel. « Ca devrait aller. Normalement... Sauf que mon couple n'est pas aussi solide que ça. En apparence tout va bien, nous sommes unis mais... Alice m'en veut encore tellement. J'ai l'impression que tous mes efforts sont inutiles, que je ne réussirais jamais à me faire vraiment pardonner. Depuis qu'elle est de retour je suis irréprochable, un véritable époux modèle. Et ce n'est pas assez finalement... » Anastasia ne connaissait pas l'histoire en détail. Il l'avait trompé, elle était partie, il s'était drogué. Il avait subi un sevrage. Point. C'est tout ce dont elle était au courant, et elle ne voulait pas retourner le couteau dans la plaie de son ami, ce n'était pas son genre. Quant bien même elle ne savait pas vraiment que dire de plus pour le faire aller mieux, se contentant d'écouter ce qu'il disait. Mais de ce qu'il semblait en dire – du point de vue d'Anastasia – Alice cherchait simplement à se protéger. Ebranlée. Les femmes réagissaient comme cela. Elle réagissait comme cela. Refusant l'amour d'aucun homme parce que l'un d'entre eux l'avait laissé. « C'est rien, une mauvaise passe de couple. Je suis heureux de vous voir... Ça me fait plaisir. » Elle sourit, et se laisse aller contre son ami, l'embrassant sur la joue. Elle remarque alors le regard interrogatif d'Alice et se mit à rire, en se détachant d'Eliakim. « Elle m'a l'air d'être terriblement possessive en tout cas. Tu sais… Je pense que tout cela l'a ébranlée autant que toi. Laisse lui du temps, ca va s'arranger. » Dit-elle, confiante. « Et au cas où ca ne va pas, tu es le bienvenue à la maison évidemment ! » promit-elle avec un sourire encourageant.
Elle était aussi terriblement heureuse de retrouver son ami, et confident. Elle se rend compte alors qu'Eliakim lui a manqué, et que la vie sans lui n'était plus vraiment la même. Elle regarde Lily sur son cheval. Alice lache les traines, et demande à Lily d'essayer de faire un tour de terrain. Concentrée l'enfant s'élance, se tenant bien droite, les reines dans les mains. « Est-ce que tu pensais qu'un jour nous serions à nouveau là tous les deux ? Dix ans apèrs ? Les choses ont tellement changé… » DIt-elle, rêveuse. « Tu m'as manqué Elia... » Avoua-t-elle finalement.

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Anastasia & Eliakim
Et voila qu'elle se met à parler d'Ezeckiel à Eliakim. Comment cela était-il arrivé ? Après tout elle n'est pas du genre à s'emballer pour un mec. Elle ne s'est jamais emballé pour personne depuis Néo. Il faut dire que la pilule avait été dure à avaler, et elle est encore endeuillée de cette relation. Amoureuse depuis ses sept ans du jeune femme elle l'avait vue la quitter à ses dix-neuf ans. Il avait été son premier baiser. Son premier ami. Son premier meilleur ami. Son premier confident. Son premier amoureux. Son premier amant. Il avait été l'homme de sa vie, son premier amour. Il avait été son univers, tout ce qui comptait pour elle. Il était le père de sa vie quant bien même il l'ignorait. Elle était devenue une paria pour sa famille en décidant de garder Lily et de l'élever seule, espérant que Néo reviendrait un jour. Mais il n'était jamais revenue, et forcée de constater que peut être que cela ne changerait pas. Elle avait sa vie à vivre. Et aujourd'hui celui qui occupait ses pensés c'était Ezeckiel. Avouant cela à Eliakim elle fut étonnée de voir son regard stupéfait. « Chanceuse. J'aurais tué pour l'avoir même une minute ! » Scepticisme qui barrait le visage de la jeune femme. il était sérieux ? Bon. Il y avait des raisons pour cela, sans doute. Ezeckiel était terriblement sexy, sans compter qu'il avait été une star mondialement connue. Eliakim était une de ses groupies ? C'était mignon. Pensa-t-elle en souriant, moqueuse, n'osant dire quoi que ce soit. « Peut-être qu'il t'a fait renaître des choses que tu pensais morte à jamais. Non ? » N'importe quoi. Elle hausse les épaules, lève les yeux au ciel, refusant de croire une chose aussi stupide. Et qu'est-ce qu'il aurait pu faire renaitre en elle ? Elle n'est pas faite pour l'amour, elle ne l'a jamais vraiment été de toute façon. Elle ne croyait plus en tout cela. Et elle n'était pas seule. Elle avait Lily, elle ne pouvait pas tout simplement s'imaginer amoureuse et prendre le risque de voir sa fille souffrir par l'abandon d'un second homme. Elle ne faisait jamais dormir les hommes avec lesquels elle couchait chez elle. Parce qu'elle ne voulait pas perturber Lily. « L'orgasme. C'est un putain de bon coup ! »  Dit-elle, sarcastique, refusant de croire à une vision romantique de la chose. C'était stupide. De toute façon il était imbu de lui-même. Le genre de mec qu'elle ne supportait pas. Mais elle avouait sans peine qu'il était un coup merveilleux, et un amant extrêmement doué. Très bien monté. Pourvue de généreux attributs. Putain elle rougit en y repensant, elle le sent.

Changeant de sujet, elle en vient à parler du couple de son ami. Celui-ci semble des plus inquiets, mais un regard rapide vers Alice permet à Anastasia de comprendre qu'il se trompe sans doute, s'inquiétant pour rien. S'ils ont vécu des choses compliquées et difficiles alors sans doute la jeune femme avait-elle besoin de temps pour s'en remettre. Et qui pourrait l'en blâmer. Inquiet sans doute à l'idée de la perdre, Eliakim voyait cette attente et ce besoin de temps comme les prémisses d'un temps plus sombre pour leur couple. Mais Anastasia ne s'inquiétait pas. Ils étaient faits pour être ensemble et s'aimaient, c'était indéniable. Elle avait l'impression de se revoir avec Néo, se regardant amoureusement. Un regard terriblement possessif qui explosait cette étreinte aux yeux du monde. Eliakim appartenait à Alice, le regard presque véhément de la jeune femme vers elle le lui fit bien comprendre. Elle était trop proche d'Eliakim et la jeune femme semble s'en inquiéter. Mais alors qu'elle se tourna vers son ami, celui-ci fit un geste vers Alice qui sourit et se re-concentra vers Lily. Qu'ils sont cons ces deux-là, pense-t-elle en levant les yeux au ciel. Ils sont adorables, mignons, et apparemment très doués avec les enfants. Un couple magnifique, qui attendri la jeune femme.
Ils en viennent à parler de choses et d'autres. Anastasia n'arrive pas à croire qu'ils se retrouvent dans cette situation. Dix ans après, discutant comme si rien n'avait changé entre eux. Pourtant les choses n'étaient plus les mêmes. Meurtris, abandonnés, ils avaient terriblement changés tous les deux. « J'espérais en tout cas que tout serait ainsi. » Elle sourit. Elle aussi sans doute espérait-elle pouvoir le retrouver et être à nouveau proche de lui. Elle avait d'autres amis, elle avait fait des rencontres incroyables à Cambridge. Jack, son meilleur ami, entre autre. Un homosexuel qui espérait encore rencontrer l'homme de sa vie en boite de nuit. Taré. Du reste, personne ne pouvait remplacer Eliakim dans sa vie. Il la connaissait depuis des années. Il la connaissait par coeur. Il avait cette faculté de lui faire parler de ce qu'elle cachait, de ce qu'elle ne voulait pas voir. Il la comprenait beaucoup trop bien et cela l'agaçait parfois. Mais cela lui avait manqué, et elle le lui avoua. « Toi aussi Ana. Toi, la petite, je pensais souvent à vous. J'ai toujours le petit bracelet de naissance de Lily. » Elle sourit. C'était adorable. Il était adorable. Elle ne pensait pas qu'il serait resté aussi attachée à Lily. Pas alors qu'elle avait grandi loin de lui. Pas alors qu'il n'avait pas eut la chance de l'avoir avec lui. Elle s'en voulait pour cela aujourd'hui. Elle ne sait pas quoi dire, alors elle se tait, se tourne vers sa fille, qui apprend à présent le trot, forçant sur les jambes pour ne pas valser dans tous les sens. Elle sent qu'elle se plait, et qu'elle est bien partie pour payer des cours d'équitation à l'enfant. « Avoue, il t'a marqué Ezeckiel n'est-ce pas ? Par sa musique où autre chose, il finit toujours par attirer l'attention. » Elle perd son sourire et le foudroie du regard. Ta gueule Crowlley. « Pas plus qu'un autre. Sauf peut être pour son talent sexuel. J'avoue que c'est agréable de se faire sauter par un mec aussi doué. Mais rien de plus. »  Dit-elle, aveuglée par sa peur de s'engager, d'oublier Néo, de voir un homme entrer dans sa vie. Elle refuse qu'un homme entre dans sa vie et dans celle de Lily. Elle ne peut pas faire cela sans réfléchir aux conséquences. C'était compliqué. Trop compliqué pour qu'elle vienne se prendre la tête avec un homme qui n'en valait pas la peine. Ezeckiel n'était pas un homme pour elle, elle en restait persuadée. « Ca durera le temps que ça durera. De temps en temps, histoire de s'amuser, mais rien de plus. Entre Lily et le boulot je n'ai pas le temps de tenter une relation avec un homme aussi prétentieux. Il est agaçant... Terriblement agaçant. » dit-elle, accrochée à cette idée, refusant de voir combien leur entente sexuelle était parfaite. Une chose plutôt révélatrice cela dit. « Quant à sa musique, je ne connais pas plus que cela. Je n'ai jamais été mélomane. Mais j'ai cru comprendre que tu étais sa groupie... »  Dit-elle, moqueuse.

Dans les yeux du passé
Anastasia & Eliakim
Elle en parlait crument pour cacher sans doute les battements hiératiques de son coeur. Elle ne voulait pas penser à Ezeckiel avec romantisme ou émotion, il était son amant. point. Rien de plus, et il ne sera jamais rien de plus. Anastasia avait obligé son coeur à cesser d'aimer il y a dix ans, et elle n'était pas habituée à tomber amoureuse, ou même à s'émouvoir d'une rencontre. Pour elle il n'existait que deux types de relation avec les hommes : l'amitié et le sexe. Tout le reste était proscrit de sa vie. Elle ne pouvait pas perdre son temps à penser à un homme, à sortir, à aller au cinéma, à faire connaissance. Elle était une femme occupée, et aucun homme n'avait de place dans sa vie. Sauf Néo sans doute, si jamais il décidait de revenir un jour. Mais là encore elle avait de plus en plus de mal à y croire. Néo ne reviendra pas, voila la terrible vérité qui lui étreignait le coeur depuis des jours à présent. Dix ans qu'elle l'attendait, espérant qu'il reviendrait à elle, quittant New-York et la vie qu'il devait avoir là-bas. Trouvant un moyen de la revoir, de la retrouver, de revenir dans les bras de cette femme qu'il disait aimer plus que tout. Mais ils avaient dix-neuf ans. Quel poids avait la promesse de deux adolescents dans une vie ? Elle s'était raccrochée à cela pendant des années, pour ne pas perdre pied. Parce que la douleur était trop forte à supporter pour une fille de dix-neuf ans abandonnée par sa famille, et par l'homme qu'elle aimait, enceinte, et terrifiée. Fort heureusement elle avait pu compter sur ses amis, et notamment sur Eliakim. Elle avait beau l'avoir quitté, il lui avait terriblement manqué. Elle avait pu compter sur la présence de Jack à Cambridge. Mais Eliakim était son ami pré-cambridgien , qui connaissait Néo, qui avait été là tout le long de sa grossesse, qui avait tenu sa main lors de l'accouchement - et il en avait porté les ecchymoses pendant des semaines. Il avait été son second frère, son protecteur, son ami fidèle et présent. Quand Andrea pleurait encore la perte d'Aaron, se re-centrant sur lui-même, Eliakim avait été là pour s'occuper d'Anastasia. Toujours. Elle avait toujours pu compter sur lui.
Et aujourd'hui elle le retrouvait. Après quelques instants gênants elle découvrait que cette amitié n'avait pas une seule ride, même dix ans après. Il était toujours là pour l'écouter, et elle lui parlait avec autant de naturel qu'avant. Parler d'Ezeckiel la gênait assez il fallait bien l'avouer, mais si Eliakim tenait à en entendre plus sur le professeur-musicien-prétentieux-meilleuramantdetouslestemps alors fort bien, elle ne pouvait pas lui refuser cela. « Au point que tu as rougisses juste en pensant à ça ? Oui j'imagine ! » Elle lève les yeux au ciel et tente de tapoter sur ses joues pour ôter la couleur rouge qui doit les habiter à présent. Gênée elle l'était à présent, c'était indéniable, mais elle ne devait pas laisser le trouble qui accompagner le souvenir d'Ezeckiel prendre le dessus sur tout le reste. Notamment sur sa lucidité. C'était un amant exceptionnel. C'était une partie de jambe en l'air bestiale. Ce n'était que cela. Ils ne s'étaient pas revus depuis, et c'était très bien ainsi.
Mais Eliakim reste accrocher à cette nouvelle comme un chien sur son os, et la jeune femme décide de jouer le jeu, essayant de se persuader qu'il n'y avait rien. Absolument rien. Sinon une attraction sexuelle délirante entre eux. Elle ne peut pas admettre le fait qu'il était sans doute le mec le plus sexy qu'elle ait rencontré depuis longtemps, qu'il avait un quelque chose en plus qu'elle appréciait sans dire ce que c'était. Bref. Elle était troublée, mais elle ne l'avouera sans doute jamais. Pas aussi tôt. Pas alors qu'elle se battait avec l'idée que peut être Néo ne reviendrait pas. Tout cela était trop pour elle, et elle avait peur de perdre pied. Elle ne pouvait pas se permettre de laisser ses problèmes prendre le dessus sur sa vie. Pas alors qu'elle avait Lily. Sa fille était sa priorité et devra le rester qu'importe qui elle rencontrait. Mais pour l'heure Lily montait à cheval, et elle avait une discussion d'un autre monde avec Eliakim : « En temps normal je t'aurais bien dis que je devrais essayer pour juger. Mais cette option n'est plus envisageable pour moi! » Elle se tourne vers lui, et lui met un coup de coude dans les côtes. Crétin mime-t-elle sur ses lèvres, silencieusement. Il était ainsi, Eliakim, avec son sourire à faire fondre le coeur des dames. Personne ne pouvait résister à l'envie de l'aimer, de l'apprécier. Il vous mettait à l'aise, vous vous sentiez protéger dans les bras de ce mec immense. Et elle adorait cela. Il était son ami, un de ses meilleurs amis, un de ses plus anciens amis, et elle était plus qu'heureuse de se retrouver à ses côtés aujourd'hui.
Alors, profitant du fait qu'il semblait connaitre Ezeckiel elle lui en demanda plus à son sujet. Elle se rendait compte qu'elle ne savait rien sur Ezeckiel, et elle avait soudainement envie d'en entendre plus à son sujet. « J'adore ce qu'il fait. C'est un très grand musicien et chanteur. Un compositeur hors du commun, très humble contrairement à ce que tu penses. Et pourtant il pourrait se la péter avec le don qu'il a. » Elle hausse un sourcil. Humble ? Sincèrement ? Elle n'y croyait pas. Les seules fois où elle l'avait croisé il l'avait jugé avec tellement de jemenfoustisme qu'elle ne l'avait vu qu'à la manière d'une musicien stupide et vaniteux. Elle ne pouvait pas croire qu'il était le genre de génie qui n'assumait pas d'être un musicien terriblement sexy et doué de ses dix doigts. « Tu veux que je t'arrange un coup ? Tu semble amoureux c'est mignon. » Dit-elle en tournant vers lui un regard moqueur. Passer par le sarcasme pour ne pas montrer qu'elle était piquée dans sa curiosité.
Elle tourna le regard vers Lily qui montait à cheval et sourit. Elle était un peu inquiète, mais Anastasia n'arrêterait Alice pour rien au monde. Elle savait ce qu'elle faisait, et si Ana était un mère protectrice, elle n'avait pas peur de voir sa fille faire ses expériences et tester ses limites. Elle avait dix ans, elle allait entrer doucement dans une pré-adolescence qui risquait de la mettre dans des situations où elle perdrait le contrôle. Alors autant la laisser faire ses choix et voir où sont ses limites. « De toute façon ce n'était qu'une fois et rien ne me dit que cela recommencera. Je n'ai pas le temps de me prendre la tête avec les hommes. J'ai Lily, elle est ma priorité absolue. » Dit-elle en souriant quand elle voyait sa fille s'accrocher comme une dingue au cheval sur lequelle elle était, essayant d'écouter les conseils d'Alice. « Qu'est-ce que tu ferais à ma place Elia ? Est-ce que... je dois retrouver Néo pour lui parler de Lily ? Est-ce que je dois dire à Lily que son père ne reviendra jamais ? Est-ce que je dois en parler à mon beau-père ? Est-ce que ... J'ai le droit de faire entrer quelqu'un dans nos vies alors que c'est déjà terriblement compliqué ? » se demanda-t-elle à voix haute. Et soudainement une question - terrible - lui vint en tête et elle tourna le regard vers son ami, hésitante, se mordant la lèvre inférieure. « Tu n'as ... jamais eu de nouvelle toi ? »

Dans les yeux du passé
Anastasia & Eliakim
Parler d'Ezeckiel la rend nerveuse, et quand elle est nerveuse elle répond pas le sarcasme et l'ironie. C'est sans doute pour cela qu'elle se tourne vers Eliakim pour le taquiner. Son ton est gentiment moqueur, mais cache plus ou moins son mal être face à cette conversation. Elle n'arrive pas à réfléchir à sa relation avec Ezeckiel. Pourtant elle ne devrait même pas y réfléchir : il n'y avait pas de relation entre elle et Ezeckiel. Quelque chose de sexuelle, de très plaisant, et c'est tout. Il faut dire qu'il était le meilleur amant qu'elle avait eut aussi, il y avait de quoi vous retourner le cerveau. Mais elle allait se remettre de cela, au final. Elle allait réussir à reprendre le contrôler sur sa vie un jour ou l'autre, laissant Ezeckiel à sa place : dans un coin sombre de sa vie où personne ne pouvait le voir. Un secret, non pas honteux mais du moins qu'elle ne savait pas vraiment assumer. Elle ne s'était jamais retrouver dans une situation semblable. Avec un amant qu'elle désirait à ce point. En général elle couchait avec un homme et le désir passait. Ou alors s'il revenait c'est qu'elle ne le désirait pas, sous le coup de l'alcool ou de l'euphorie d'une soirée en boite. C'est l'excuse qu'elle trouvait aux fois où elle avait cédé devant Tobias; Après il y avait aussi ceux qu'elle considérait comme des collègues, ou des amis. Plus rares, mais tout de même. Anastasia avait une vie amoureuse inexistante, et une vie sexuelle terriblement compliquée. Et elle gardait cela secret. Alors en parlait ouvertement la mettait mal à l'aise. « Il pourrait tomber amoureux, je te le laisse va ! » Elle pouffe de rire, et lève les yeux au ciel. Le peu que l'on puisse dire c'est qu'Eliakim savait la remettre à l'aise. Elle ne doit pas se prendre la tête de toute façon. Pas pour Ezeckiel. Jamais. Jamais aucun homme ne devra lui faire tourner la tête encore, au risque de lui faire oublier ce qui importait véritablement dans sa vie.
Et ce qu'elle avait de plus important c'était cette adorable petite fille qui montait à cheval devant eux. Lily était adorable, concentrée, et heureuse. C'était une enfant incroyable, curieuse et téméraire. Anastasia était très fière de l'avoir, très fière de l'avoir gardée malgré le départ de Néo. Elle avait morflé, c'était vrai, et elle avait pu compter sur Eliakim. Elle avait flippé, passant des nuits blanches à se demander si elle était une bonne mère. Mais aujourd'hui elle regardait sa fille et elle souriait. « Elle vaut tout l'or du monde. » Elle n'aurait pas pu dire mieux. Elle était son trésor, sa princesse, sa fierté. Elle était ce qu'elle avait fait de mieux dans ce monde. Elle, elle ne comptait pas vraiment. Ce qui l'inquiétait c'était Lily. Et de plus en plus, alors que Lily grandissait et s'approchait de l'adolescence elle se posait des questions en ce qui concernait son père. Lily était au courant de beaucoup de choses. Son père s'appelait Néo. Lui et Anastasia s'étaient aimés plus que tout. Mais il avait dû partir avant sa naissance. Elle ne lui avait jamais dit que son père ignorait son existence, incapable d'expliquer pourquoi c'était si dure pour elle de l'annoncer à Néo. Elle ne voulait pas que Lily se voit comme un secret terrible. Elle ne voulait pas qu'elle se demande ce qui n'allait pas chez elle. Déjà que ses grands parents ne voulaient pas la voir. Fort heureusement, Anastasia pouvait compter sur ses propres grands parents pour offrir un semblant de sentiment familiale à la petite fille. Tout cela la faisait souffrir, et la faisait douter d'elle.
Alors comme elle le faisait avant elle demanda son avis à Eliakim. Mais elle avait oublié une chose : Eliakim était franc. Pire encore il se fichait de la vexer, n'usant pas des mots les plus tendres pour la rassurer. Il lui disait ce qu'il pensait, tout simplement, et tant pis si elle devait lui faire la tronche après cela. « Je pense que tu devrais forcer ta mère à te dire ce qu'il devient et si il est toujours... Enfin... En vie. Car même ça tu ne le sais pas au final. » C'était sans doute une chose quasiment impossible. Mais elle devrait prendre sur elle, et aller voir sa mère. Exiger une explication en tête à tête. Néo avait une fille, depuis dix ans, et il l'ignorait. Anastasia ne savait même pas si le père de sa vie était en vie, c'est vrai. Mais quelque part au fond d'elle, elle savait. Elle savait qu'il était encore en vie. Ou alors elle préférait s'en persuader. « Après... Le dire à Lily... Ana toute cette histoire c'était il y a 10 ans et j'admire ton amour et ta dévotion pour lui mais tu t'interdis à aimer... Et inconsciemment cela prive Lily d'un père dont elle aurait besoin tu vois ? Je ne te dis pas ça méchamment je pense juste que si Neo avait eu un minimum de courage... Il aurait pu te retrouver également. Il sait que tu es ici c'est évident. Tu sais quand j'ai voulu retrouver Maxime j'ai réussi en quelques jours. Si je ne l'ai pas contacté c'est que je ne le devais pas mais... Enfin Neo a juré de te revenir et voilà dix ans que tu attends sans un dernier signe de vie. Je serais toi je tenterais de me reconstruire après avoir forcé les miens à me donner des nouvelles. Et je vivrais... Tu es magnifique Ana. Je suis sur qu'un autre homme t'attend et qu'il n'est pas loin. » Ok. Elle est prise entre l'envie de le gifler, de l'embrasser, de pleurer et de sourire. Putain Crowlley t'es chiant. Elle soupire, réfléchit un instant, et grince des dents. C'était douloureux d'entendre cela. Elle privait sa fille d'un père. Elle se privait du bonheur. Elle ne disait pas qu'elle trouverait satisfaction dans les bras d'Ezeckiel, mais Eliakim avait raison. Elle devait réouvrir son coeur, ou au moins son regard. Néo ne reviendra pas. Il aurait pu revenir. Elle l'attendait depuis dix ans Putain ! « Tu m'emmerde Crowlley. C'est... Douloureux. Tu m'emmerde parce que tu as sans doute raison mais là tout de suite j'ai envie de te frapper. » Dit-elle en perdant son sourire. Elle retenait les larmes qui risquaient de la submerger. Pourquoi elle avait voulu en parler avec lui déjà ? Parce qu'il avait toujours été de bon conseil. Mais elle s'enfermait dans ses convictions depuis dix ans. C'était dur de faire tomber les murs qu'elle s'était forgée depuis tout ce temps.
Elle finit quand même par demander à Eliakim si lui avait eut des nouvelles de Néo. « Jamais. Même si c'est pas faute d'avoir essayé d’appeler au numéro où il logeait... Je crois d'ailleurs qu'on a porté plainte après moi pour harcèlement après ça. » Elle sourit, un sourire triste mais amusé. Cela ne l'étonnait pas d'Eliakim, mais ce n'était pas fait pour la rassurer. Est-ce que Néo pouvait vraiment être mort ? Non. Sans doute pas. Elle en aurait entendu parler sans doute. Sa mère ne se serait pas gêné pour lui porter ce coup de grâce après tout. « J'aurais voulu qu'il revienne pour toi et la petite... Mais demande toi si il voulait vraiment revenir au final. » Elle tourne vers lui un regard foudroyant. « Si tu continue à me dire des vérités, je vais te frapper. » Dit-elle comme une menace. Elle finit par sentir une larme lui couler sur la joue, et vient l'essuyer rapidement. Lily tourne toujours, riant soudainement quand Alice fait faire un petit galop au cheval. Sa fille. Elle doit avancer pour sa fille. « Ca me terrifie, Putain ! Dis moi que je pourrais t'emmerder à tout heure du jour ou de la nuit Elia. J'irai voir ma mère la semaine prochaine. Je t'appelerai... Quand j'en sortirais. Je sens que je vais en avoir besoin. » Elle se tourne vers lui, et lui lance un regard perdu. « Est-ce que tu as réussi à guérir de Maxime toi ? Comment ... On fait ? Pour oublier ? passer à autre chose ? » 

Dans les yeux du passé
Anastasia & Eliakim
« On c'est toujours promis de ne jamais se mentir. Je ne veux pas te dire d'attendre alors qu'il ne reviendra peut-être pas. » Vrai. Et elle ne peut pas lui en vouloir de lui dire ce qu'elle n'a pas envie d'entendre. C'est justement parce qu'elle n'a pas envie de l'entendre qu'il se doit de le lui dire. Elle sait tout cela, quelque part au fond d'elle, elle le sait. La prise de conscience est longue et difficile, mais quelque part elle s'est tellement rattachée à cette idée qu'elle s'est protégée. Penser qu'elle n'appartenait qu'à Néo, qu'il reviendrait pour elle, ca a été une belle excuse pour ne pas dire Adieu à cette relation. Pour ne pas prendre le risque de s'ouvrir à d'autres hommes. Ne plus prendre le risque de tombée amoureuse, et de souffrir une fois encore. Penser encore et toujours à Néo ca a été le bon moyen de se couper du reste du monde, de ne jamais avoir à faire des rencontres sérieuses, ou à s'engager. Elle n'a jamais eut à s'ouvrir à un homme, à lui parler de ses blessures et de ses peurs, et d'en guérir quelque part. En dix ans elle n'avait jamais fait le deuil de cette relation amoureuse. Elle avait passé plus de temps à pleurer Néo qu'à l'aimer finalement, elle en prenait conscience. Aujourd'hui elle avait perdu l'espoir de le voir revenir, et l'utopie qui la berçait devenait dangereuse. Elle ne laissait aucun homme venir la rendre heureuse. Elle vivait pour sa fille, pour payer les factures, et pour que Lily ait la vie qu'elle voulait. Mais elle, elle ne faisait rien pour elle. Ombre du passé, elle courait derrière une chose qu'il lui sera refuser. Le regard de Néo, le retour du père de sa fille, le retour à un passé révolue. Elle ne devait pas courir après cet homme qui n'était sans doute plus celui qu'elle connaissait, celui qu'elle avait aimé. Elle devait recommencer à vivre. Mais ne plus se rattacher à Néo c'était ne plus se raccrocher à quoi que ce soit. Seule. Elle devra se reconstruire seule. « Je suis désolé. Je te promet que si dans 10 ans tu es seule, je te prends comme seconde épouse. » Elle se tourne vers Eliakim, un sourire coquin au visage. Il avait le don de la faire sourire même dans les moments aussi dramatique. Seuls Lily et Jack étaient capables de cela aujourd'hui. Eux, et Eliakim. Qu'il était bon de retrouver son ami, son confident. Le parrain de Lily. Souvent elle avait pensé à Eliakim comme à un ange-gardien. Présent dans les moments difficiles de sa vie : le départ de Néo, sa grossesse et maintenant l'aube d'une nouvelle existence. Il était toujours là pour la soutenir, l'aider. Elle pourra toujours compter sur la présence d'Eliakim, il apparaissait toujours quand elle en avait le plus besoin. « Je deviendrais ta maitresse cachée, et je satisferais tes moindres désirs. Tu pourras profiter de ma longue expérience de catin.» Dit-elle en haussant les sourcils, comme si elle l'invitait dans sa spirale infernale. Elle avait eut des amants. Des maitresses. Beaucoup trop. Beaucoup trop souvent. Elle s'était perdue, refusant d'ouvrir son coeur à défaut d'ouvrir ses cuisses trop facilement. Aujourd'hui elle devait réapprendre à s'ouvrir aux autres. Ou peut être pas. Peut être qu'elle pourrait mourir en vieille fille avec ses chats et ses chiens. Elle s'imaginait parfois, seule dans un appartement envahie d'animaux qu'elle aurait sauver de la mort. Elle serait capable de vivre comme cela. C'était plus simple pour elle de fuir que d'être confrontée aux autres. Mais quelque part, une putain de voix dans sa tête lui disait qu'Ezeckiel ne la laisserait pas faire ca.
Laissant de côté sa pensée soudaine, elle se tourne vers Eliakim et le remercie d'être à ses côtés. Lui demandant si elle pouvait encore abusée de son amitié. Autant être honnête, elle allait encore le faire chier. « Je serais toujours là pour toi. Tu sais... On va emménager dans une grande maison avec Alice et on a deux chambres libres... Si la semaine tu as peur d'être seule tu peux venir à la maison ne serais-ce qu'un soir. Alice ne dira rien bien au contraire et Ghost s'entendra sûrement très bien avec Ockla et Summer. » Il allait emménager avec Alice. Elle était étonnée de l'apprendre. Est-ce qu'il avait vécu avec Maxime à l'époque ? Plus ou moins, mais ils n'avaient pas fait un achat sur le long terme. Eliakim était devenu un homme,il n'était plus un étudiant, un adolescent. Il était un homme, heureux dans sa vie de couple. « Je ne savais pas que vous alliez emménager ensemble ! C'est que tout ne va pas si mal entre vous. Toutes mes félicitations. Et merci pour l'invitation... Je saurais m'en souvenir. Par contre Ghost n'est pas très sympathique avec les autres chiens. Au pire je pourrais le laisser seul pour une soirée. »  Dit-elle alors qu'elle était tout à fait consciente du caractère de merde de son chien. Ou de son loup. Il faut dire que l'espèce de Ghost n'était pas des plus simples. Les chiens-loups sont des espèces très particulière, avec un côté sauvage et indomptable qui les poussait à attaquer les autres animaux qu'ils ne connaissaient pas. Passons.
Elle finit par lui poser une question sans doute encore difficile pour lui. Mais elle avait besoin de savoir. Tous les deux avaient aimé à la folie. Mais à la différence d'elle, Eliakim avait finit par accepter d'aimer à nouveau, et il avait continué d'avancer. Elle l'enviait pour cela. Vraiment. « Je n'ai jamais vraiment guéri de Maxime. Parfois je me surprends à penser à lui et je sent que je l'aime encore. D'autres jours... Je ne ressent rien. Le plus souvent il n'est même pas dans mon esprit. J'ai eu la chance de rencontrer Alice quelques mois après le départ de Maxime. Elle m'a sauvée... La seule chose qui te sauvera Ana c'est de faire une nouvelle rencontre, de te rendre compte que l'amour est toujours en toi. Tu as peut-être déjà fait cette rencontre, je ne sais pas. On ne peut pas passer à autre chose, la vie seulement fait que l'on pense moins à l'autre. Et un matin on se lève avec un sourire nouveau. Ca m'a fait ça pour Maxime... » Elle sourit. Il avait sans doute raison. Le seul moyen de guérir d'une histoire d'amour ? C'était d'aimer à nouveau. Elle devra se préparer pour cela. Ca allait prendre du temps d'ouvrir à nouveau son corps, de faire tomber les murs qu'elle avait dressé autour de son coeur. Mais sans doute un homme patient saurait y faire. Un homme qui saura la mériter, l'aimer. Il restait à savoir quel serait cet homme.
Elle prend la main d'Eliakim dans la sienne et se tourne vers lui, souriant. Dans la carrière, Alice fait ralentir le cheval et parle à Lily quand elle se trouve à l'arrêt. L'enfant acquiesce avant de sortir, toujours sur le cheval, pour le ramener vers les écuries. « Merci Elia. Vraiment. » Elle était franche, et honnête. Alice arriva vers eux, après avoir aidé Lily à descendre de cheval. Anastasia sourit à la jeune Kensington. « Alors, votre verdict ? » Demanda-t-elle en gardant un oeil vers sa fille qui était descendu du cheval, et le guidait vers l'abreuvoir. « Elle est à l'aise. Un peu stressée mais c'est normal. Elle a pas mal d'équilibre, ce qui est une excellente chose, et elle sait écouter. Je la prendrais dans un de mes cours avec plaisir. Après vous pouvez décider d'avoir un cours privé ou un cours collectif. »  Anastasia acquiesce, l'enfant menant le cheval maintenant vers les écuries pour qu'il puisse être désangler. Elle le mène, le laisse à un cavalier, et revient vers sa maman, sa bombe toujours la tête. Un immense sourire sur le visage. Ca lui avait plu. « Maman ! Maman ! Tu m'as vue ?! C'était génial ! »  Anastasia lève les yeux au ciel et aide sa fille à enlever la bombe - elle semblait l'avoir oubliée sans elle était sur un petit nuage. « On passe par l'accueil en partant, comme ca je prend le dossier d'inscription. Tu dis merci à Alice et Eliakim, et on y va ? »  Demanda-t-elle à sa fille qui s'exécuta.