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 C'est là qu'il la vit pour la première fois. MISCHEN.

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Mischa Dempsey




Mischa Dempsey
ASTRAL — against the system


☆ date d'arrivée : 18/07/2015
☆ potins balancés : 1083


C'est là qu'il la vit pour la première fois. MISCHEN.  Empty
MessageSujet: C'est là qu'il la vit pour la première fois. MISCHEN.    C'est là qu'il la vit pour la première fois. MISCHEN.  EmptyDim 13 Sep - 22:34

MUSIQUE
C'est là qu'il la vit pour la première fois
Eden & Mischa
La lumière des projecteurs l'aveuglaient alors qu'il se préparait à interpréter la dernière chanson de la soirée. L'ambiance était au rendez-vous comme à chaque fois que les Dingoes ate my baby se produisait dans ce petit pub d'Oxford. Les quatre membres qui constituaient le groupe adoraient cet endroit, et pour cause : il y avait toujours de jolies filles et des mecs sexys, les étudiants les connaissaient et adoraient leurs chansons, et le gérant leur offrait toujours des boissons à volonté. Parce que faire venir ce groupe lui faisait venir de la clientèle. Et de toute façon quand ils étaient sur scène ils n'avaient pas vraiment le temps de consommer. Les Dingoes s'était formé il y a quatre ans maintenant. Après avoir passé près de deux années à jouer dans un garage ou près d'un squat dans les bois, ils avaient finalement réussi à décrocher un contrat au Deepers. Une première soirée durant laquelle ils avaient repris les tubes des célèbres Rolling Stone, Guns'n'Roses, ou encore Iggy Pop. Dire qu'ils avaient eut un succès monstrueux serait peu dire. Ils étaient revenus une seconde fois, puis une troisième, et depuis un an maintenant ils étaient invités à venir jouer tous les mois. Le Pub devenait alors The place to be pour la jeunesse rock'n'roll, déjanté, ivre, droguée et modeste d'Oxford.
Il était rare de croiser des jeunes gens de la haute société dans un tel lieu. Le Deepers c'était un peu le squat du bas peuple, où on pouvait croiser tout ce qu'il y avait de plus incroyable, improbable et pitoyable dans le monde. Mischa adorait cet endroit. Il y venait quasiment tous les soirs boire un coup avec son groupe d'amis complètement déjanté. Parmi eux il pouvait toujours compter sur les membres des Dingos. Il y avait son bassiste, un grand gaillard qui ferait peur à n'importe qui, avec des piercings partout et tatoué comme serait tagguée une rue de Londres. Mais il était sans doute aussi le mec le plus romantique et le plus attentionné que Mischa pouvait connaître. Contrairement à son batteur qui était un véritable guignol, adorant les blagues, les nanas, et la bière. Un joueur de foot complètement fêlé qui jonglait entre le stade et le garage de ses parents où il avait sa batterie fétiche. Enfin il y avait la touche féminine. Une jeune demoiselle rousse, bien plus macho et violente que Mischa lui-même. Très féminine avec ses mini-jupes et son maquillage travaillé, il ne fallait surtout pas venir lui casser du sucre sur le dos. Sauf si on désirait se retrouver au milieu d'une salle de bondé, à moitié nu et les quatre fers en l'air. La demoiselle ne se laissait pas marcher sur les pieds. Et il y avait lui. Mischa Dempsey, un jeune baroudeur qui ne se séparait jamais de sa guitare et préféré mourir que d'abandonner sa vie faite de liberté. Ils étaient devenus inséparables, et leur complicité se voyait sur scène alors qu'ils enchainaient les morceaux pendant presque trois heures.

Revenons au début de notre histoire. Ils entamaient leur dernière chanson à présent. Mischa était torse nu sur scène, envoyant souvent son t-shirt valser vers les groupies en furie qui s'écrasaient sur le devant de la scène ou montaient pour danser contre lui alors qu'il essayait de terminer sa chanson. Du reste, cela l'amusait énormément. La chaleur des projecteurs devenaient vraiment insupportable et les grosses goutes de sueur perlaient sur son front.
Ses doigts dansaient sur sa guitare alors que s'élevaient dans la salle les premières notes d'un Mashup qu'il avait mis en place avec sa chanteuse. La voix de cette dernière le suivirent, il la regardait, bougeant en rythme avec elle alors que la musique prenait de l'ampleur. Dure, violente, rock, elle pulsait aux oreilles du public qui chantaient en coeur. Mischa prenait son pied, c'était sans doute la meilleure des sensations au monde que d'être en symbiose avec son public, avec ses musiciens, avec sa chanteuse. Il murmura quelques mots au micro, d'une voix déshumanisée. Il était hors du monde. Loin de ses angoisses, loin de ses problèmes. Il était loin d'Oxford, loin d'Aedan, loin de l'appel de sa mère plus tôt dans la journée, loin de son demi-frère, loin d'Arabella, loin de tout. Il était libre. Quand il jouait de la musique, il était totalement libre. Il se mit à chanter les coeurs de la chanson alors que sa chanteuse continuait ses paroles, regardant le public, prenant le micro pour se rapprocher de la foule. Les bras levés dans cette salle minuscule envahirent l'espace comme les tentacules d'un monstre énorme. Mischa le surplombait avec joie, grattant sa fidèle compagne pour en tirer le meilleur de tous les sons.  

Puis tout s'arrêta sous les hurlements et les applaudissements de la foule. La chanteuse les remercia chaleureusement, présentant chacun de ses partenaires avant de quitter la scène, promettant de revenir le mois suivant. Et tous les mois ca recommence. Dans les coulisses ils ont la chance d'avoir une douche qu'ils se partagent. Mischa est le premier à en profiter, prenant son gel pour pouvoir se faire une petite toilette. Il se rafraichit, prend ses vêtements propres et les mets sur lui. Il range le reste dans son sac, et sa guitare avec de se tourner vers les autres. « Je vais boire un verre les gars, ne m'attendaient pas. Je rangerai le tout dans le fourgon demain, personne d'autre ne joue. Vous avez géré ! »  Ils se tapèrent dans la main et Mischa rejoignit alors le parking pour ranger sa gratte et son sac dans le coffre d'un immense fourgon blanc qui lui appartenait. Enfin qui appartenait au groupe au vue de l'immense tag représentant un Dingo sur le coté.  
Il retourna dans le bar où la musique de fond ne gâchée rien à l'ambiance spectaculaire qui régnait quelques instants d'avant. Il salua quelques connaissances, avant de se diriger vers le bar. C'est là qu'il la vit pour la première fois. Elle était baignée dans la pénombre, en plein milieu de la salle. Elle buvait un verre d'une chose inconnue, et semblait complètement perdue. Non pas dans la sens où l'alcool lui ferait perdre ses repères, mais dans le sens où elle ne savait pas où accrocher son regard pour ne pas sombrer. Elle se laissait aller dans l'ombre sans chercher à se raccrocher à quoi que ce soit. Mischa l'observer de loin, subjugué par la vision de cette fille étrange qu'il n'avait encore jamais vu. Et pourtant il venait souvent dans le coin. Attiré, aimanté par cette vision étonnante il s'approcha d'elle avec sa bière et prit place sur le tabouret à côté d'elle. Elle ne semblait pas l'avoir remarqué, ou alors elle faisait en sorte de l'ignorer. Il en profita donc pour l'observer plus avant encore.  
Son maquillage avec coulé sous ses yeux clairs, et ses cheveux étaient emmêlés tant et si bien qu'il ne comprenait pas s'ils étaient lisses ou bouclés. Ils étaient roses en tout cas, chose qui le fit sourire. Elle était richement habillée. Bien mieux que lui qui faisait tâche soudainement avec son jean troué, ses bottes de ranger, et son t-shirt des Stones. Mais il ne s'en formalisait pas, ce n'était pas son genre de juger les autres sur l'apparence, et encore moins sur la richesse qu'ils semblaient avoir. Il s'en carré l'oignon, à dire vrai. Elle avait terminé son verre et le barman s'approcha pour lui en servir un autre – sans doute. Mischa choisit alors ce moment pour s'incruster. « Tu devrais essayer le maquillage qui coule sous tes yeux, ca te donne un air de cocker. » Dit-il en lui souriant, lui tendant un mouchoir pour qu'elle puisse s'exécuter si l'envie lui en prenait. Il avait dit cela avec toute la franchise qui le caractérisait, sans prendre de gants, et sans méchanceté ou préjugé. « Je peux t'offrir ton prochain verre ou tu vas t'écrouler sur le sol ? » Demanda-t-il sans être sur de son état d'ébriété.  
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Eden A. Winchester




Eden A. Winchester
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MessageSujet: Re: C'est là qu'il la vit pour la première fois. MISCHEN.    C'est là qu'il la vit pour la première fois. MISCHEN.  EmptyMar 15 Sep - 20:38


    

❝C'est là qu'il la vit pour la première fois❞
Mishen ♥


Perdue. Voilà comment je me sentais à cet instant précis. Ma vie était devenue un néant tout flou dont je ne pouvais m’échapper. Je ne ressens plus rien si ce n’est que le manque de drogue ou d’alcool. J’ai perdu du poids, à tel point que l’on voit les os de mon cou qui ressortent. Mes vêtements me taillent tous trop grand mais je m’en fous. Je me fous de tout et de tout le monde. Enfin non, seuls Alice et Angelus comptent. Mes phares dans cette nuit bien trop longue. Par chance, je ne travaillais pas aujourd’hui. Mon patron qui me couve, un peu trop, m’a donné deux semaines pour me reposer, faire le point et tout le bordel. Sauf que je ne suis pas fatiguée et qu’il n’y a pas de point à faire. Si je ne travaille pas, si je ne vais pas au Deepers, je me sens encore plus seule, encore plus vidée. Je passe mes journées dans le noir, avec mes joints et mes rails de coke. Je ne sors qu’une dizaine de minute le matin et le soir pour sortir Lullaby, mon bébé, ma petite boule de poil qui compte plus que moi-même. J’ai besoin d’aller travailler, de montrer que je vais bien, que je ne dépéris pas. Mais lorsque je vais dans la salle de bain, je me rends compte que je ne pourrais pas cacher tout ceci bien longtemps. Je décide de porter des vêtements larges qui cacheront ma maigreur trop importante. Un jean boyfriend et un top ample en dessous d’une veste blaser, rien de mieux. Deux coups de pinceaux plus tard, un faux sourire sur le visage et je peux partir vers le bar, ma deuxième maison, l’endroit où je me sens bien. A me voir comme ça, on pourrait croire que tout va bien. Personne ne pourrait se douter que j’envisage de mourir prochainement.

Bien évidemment, mon plan ne s’est pas passé comme prévu. Premièrement, lorsque je suis arrivée au Deepers il y avait foule. Autant de monde à l’extérieur qu’à l’intérieur. Bien évidemment, les Dingoes jouaient ce soir. Ce groupe a su se faire une réputation à Oxford et il faut qu’ils jouent bien. Très bien même, surtout qu’ils jouent les classiques. Je n’avais jamais eu l’occasion de leur parler, lorsqu’ils venaient c’était mon jour de repos alors bon. Mais j’ai entendu parler d’eux et leur réputation les précède. Je me fraie un chemin entre les corps en sueur des fumeurs puis entre ceux des danseurs pour enfin atteindre le comptoir. Mon patron me voit et me fait un regard de menace du genre « Si tu ne rentres pas chez toi, je te vire à coups de pieds au cul ». Je le supplie limite de travailler mais il refuse et ignore mes regards de cocker. Avec un regard de défi, je lui dis que je reste quand même pour prendre un verre et qu’il ne peut pas virer un client. Il me foudroie du regard mais au final il me fait un sourire qui me met du baume au cœur. Un peu. Je lui demande un cocktail à la Eden, ma recette spéciale, et il me l’apporte aussitôt en me disant qu’il m’en servira qu’un. Il me dit toujours ça et au final je finis sur la table, couchée, ivre morte. Au milieu de ce mini concert, je trouve une table vide. Je m’y installe et détaille la scène qui se joue devant moi. La foule en délire qui saute, lève les mains en l’air et tout le bordel, le guitariste qui jette son T-Shirt, ce qui fait hurler les filles du premier rang. Il est plutôt sexy celui-là, comment ça se fait que je ne l’ai pas vu plutôt ? Je sirote doucement mon cocktail et m’allume une clope. On me regarde de travers et je fais de même, ce qui suffit à détourner leurs sales yeux de moi. Mon regard revient sur la scène et l’apothéose était proche. C’est toujours comme ça à un concert, le meilleur pour la fin, la chanson qui fera dire « Ok on retournera les voir à leur prochain show ». Puis je me perds dans mes pensées, encore une fois.

Je savais où j’allais mourir. Et je savais aussi comment j’allais le faire. J’irais sur le toit de l’observatoire et je prendrais des tas de trucs en peu de temps. Je vais mourir sous les étoiles, c’est une mort très poétique. Je ne sais pas encore quand mais le jour approche, de plus en plus. Et il y a cette lettre que je dois, cette lettre que je n’ai pas touchée depuis ce fameux jour. J’ai encore beaucoup trop de choses à donner, à régler avant de partir. Malgré tout, ma vie va me manquer. Tous ces gens que je connais et qui font partie de mon quotidien, ces gens que j’aime, que j’ai appris à aimer. Je sors vaguement de mes pensées et remarque que le concert s’est arrêté. Les musiciens sont en train de tout ranger et l’habituelle musique de fond a repris ses droits. La foule commence à affluer vers le bar, assoiffée. Le coup de rush, bonne chance les gars. Je bois deux gorgées de mon cocktail à base de vodka, rhum et whisky et encore une fois, je me perds dans mes pensées, je ne fais plus attention à rien ni personne.

C’est le barman et collègue, Jake, qui me sort de ma torpeur en m’apportant un autre verre avec un clin d’œil. Je n’ai même pas remarqué que mon verre était vide, génial. Je le remercie avec un demi-sourire puis remarque que quelqu’un est venu à côté de moi. Le guitariste. Il me parle d’une voix douce et j’accepte son mouchoir pour m’essuyer le visage. Une fois ma peau redevenue rose, je me tourne vers lui et lui dit en souriant à moitié:

« J'en ai encore ? Merci pour le mouchoir, c’est pas tout le monde qui viendrait me dire ça. »

Il propose ensuite de m’offrir le prochain verre si je ne suis pas trop saoule. Moi ? Saoule ? Il en faut beaucoup plus.

« Crois-moi, il en faut beaucoup plus pour me faire tomber. Ce ne sont pas deux trois verres qui vont réussir à me saouler. »

Je ris légèrement et pris une gorgée de ma boisson tout en le détaillant. Il avait ces cheveux que tous rockeurs ont et des yeux terriblement bleus. J’aimais la façon dont il était habillé. Il avait un truc qui m’empêchait de retirer mes yeux de lui. Je reprends un gorgée de ma boisson ambrée afin de me reprendre puis tend une main vers lui en disant :

« Fan des Stones? En passant, je m’appelle Eden Winchester. Et toi Monsieur-Je-Fous-Le-Feu ? Heureux de votre concert de ce soir ? »




    
© Pando
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Mischa Dempsey




Mischa Dempsey
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MessageSujet: Re: C'est là qu'il la vit pour la première fois. MISCHEN.    C'est là qu'il la vit pour la première fois. MISCHEN.  EmptyJeu 17 Sep - 0:19

MUSIQUE
C'est là qu'il la vit pour la première fois
Eden & Mischa
Mischa avait pour habitude de prendre un verre après ses concerts. Il aimait cette ambiance un peu feutré, où les fans se calmaient doucement, prenant un verre entre amis, discutant de leurs sensations et de leurs impressions pendant que la régie du bar se chargeait de ranger le matériel. Coup de boost pour les barmaids c'était aussi un moment privilégié pour Mischa qui descendait de scène, et prenait le temps de savourer la véritable ambiance des pub anglais. Il adorait cette endroit. C'est ici au Deepers qu'il avait passé ses premières soirées en tant qu'étudiant à Oxford. S'il avait été barmaid un temps, c'est surtout les Dingoes qui lui avaient souvent permis de manger le soir venu. Pour le reste, il régnait ici une sorte de frénésie qu'il n'arrivait pas à nommer. Il s'était fait énormément d'amis à Oxford, et la majorité venait ici. L'ambiance chaleureuse et bonne enfant poussaient les inconnus à discuter entre eux, s'offrant des verres en toute amitié, loin de l'hypocrisie et des jeux de séduction que l'on pouvait rencontrer dans la majorité des endroits à la mode à Oxford. Ici on est entre amis, et c'est quelque chose de terriblement rare dans la ville étudiante.
Le jeune guitariste n'était pas du genre à aller draguer à tout va, d'ailleurs il est un très mauvais dragueur. Incapable de se mettre en avant en tant que fabuleux amant, il finissait souvent par rire de sa propre stupidité, incapable de croire à la mascarade qu'il pouvait sortir aux filles. Au grand damn de la plupart de ses amis. Il était un homme sincère et franc, qui n'avait pas sa langue dans sa poche, mais qui se gardait bien d'être mauvais ou cruel sans bonne raison. La seule personne dans ce monde à essuyer ses insultes était Aedan, son frère jumeau, pour des raisons qui ne regardaient qu'eux deux en outre. Pour le reste, Mischa était quelqu'un de sincère, d'amicale, qui se montrait tel qu'il était sans se soucier de ce qu'on pourrait bien penser de lui. Fier de ce caractère, il se considérait comme quelqu'un de bien. Et il remarquait que cela plaisait. Il n'avait pas de mal à rentrer avec des filles chez lui le soir. Il se présentait à elle comme un ami, et s'ils voulaient s'amuser alors il était partant. Il ne disait jamais « non » à une jolie fille, surtout pas quand il s'agissait de passer un bon moment. Le sexe était un jeu pour lui, non pas mesquin et manipulateur, mais vraiment un jeu. Un moment où on est en osmose avec queqlu'un d'autre, où on partage quelque chose de bon. Il n'était pas rare de le voir rire pendant l'amour, quant bien même le désir et le plaisir serait toujours là. Il ne faisait pas l'amour sérieusement, le visage fermé et les mimiques des stars du porno comme ligne de conduite. Et il offrait le petit déjeuner en plus de cela. Autrement dit, Mischa considérait qu'il était quelqu'un de sociable, mais de droit. Incapable de mentir sur ce qu'il est ou sur ce qu'il pense, il se présente entièrement aux gens qui l'entourent. Il se donne entièrement, sans masque, sans mensonge.

Cette fille lui plaisait. C'était la première fois qu'il la voyait, pourtant il avait l'impression qu'elle était une habituée des lieux. Elle était seule, mais buvait son cocktail à une table, sans compter qu'un des barmaid vient en personne la servir prenant le pas sur le travail des serveurs. Qui était-elle ? Pourquoi ne l'avait-il jamais vu ? Depuis un an maintenant il était pas mal en vadrouille. Les Dingoes tournaient de plus en plus aux alentours d'Oxford, et dans la région de Londres, et il passait au Deepers Pub de moins en moins souvent. Peut être qu'il l'avait ratée. Mais alors le destin les mettant sur le chemin l'un de l'autre ce soir il ne passerait pas à côté de cette occasion, s'invitant à sa table pour entamer une conversation avec elle. En tout bien tout honneur, aucune arrière pensée ne percer dans le regard amicale et joviale de Mischa. Jamais. Il se présenter d'une manière naturelle et spontanée, sans même pensée aux conséquences de ses actes. Parce qu'il en avait envie, simplement, et c'était sans doute l'unique bonne raison pour venir parler à cette fille.  
Elle avait le regard perdu, éteint, comme si quelque chose était brisé chez elle. Il n'avait jamais vu une fille avec un regard aussi délirant. Magnifique, clair, mais éteint. Comme si aucune lumière ne pouvait percer son être. Il sourit, cependant, toujours d'un naturel joyeux, et lui offrit d'essuyer ses yeux où le maquillage coulait. Ce qu'elle fit en prenant le mouchoir qu'il lui tendit. Il la regardait faire, chacun de ses gestes. Elle essuya consciencieusement le maquillage avant de se tourner vers lui. « J'en ai encore ? Merci pour le mouchoir, c’est pas tout le monde qui viendrait me dire ça. » Un demi-sourire nait alors sur les lèvres de la jeune femme et Mischa l'observe avec un air faussement concentré. Il s'approche un peu et la scrute, soulignant du regard le contour de ses yeux, puis son nez et sa bouche. « Non, tu es parfaite à présent. Le gens sont des crétins, et je suis un rebelle des normes sociales. » Dit-il pour toute explication à son comportement. Il refusait à se cantonner à une manière de faire parce que c'est comme ca et pas autrement. Ne pas dire à quelqu'un qu'il a de la salade sur la dent, du maquillage qui coule, ou une étiquette qui sort. Sous prétexte qu'il ne faut pas vexer les gens ou ne pas montrer du doigt leurs imperfections. Il se refusait à suivre les règles stupides de la vie en société. Si un truc ne va pas, pourquoi ne pas le dire ? Pour la peine il gagner un sourire d'une jolie fille, il n'y avait pas de quoi fouetter un chat.
Du reste, il lui proposa de lui offrir un verre, lui demandant si elle pourrait tenir le coup. Elle semblait fatiguée, et il ne savait si son état était dû à l'alcool ou à la véritable fatigue. Après tout elle semblait aussi être passablement alerte. Et son deuxième verre ne devait pas l'avoir beaucoup entamée. « Crois-moi, il en faut beaucoup plus pour me faire tomber. Ce ne sont pas deux trois verres qui vont réussir à me saouler. » Il haussa un sourcil et laissa échapper un rire. « Fort bien, alors la prochaine tournée est pour moi ! Et combien de verres te faut-il pour te saouler dans ce cas ? » demanda-t-il sur le ton de la confidence, véritablement intrigué, comme un enfant prêt à relever un défis. Il laissa un morceau de sa langue sortir de sa bouche, comme s'il était en train de préparer un mauvais coup. Il la regardait droit dans les yeux, la défiant de lui donner un nombre, comme s'il était prêt à prouver qu'il pouvait faire mieux qu'elle. Il n'était pas habitué à se bourrer la gueule, sans compter qu'il tenait mal l'alcool, se mettant à chanter toute sorte de choses plus ou moins catholiques, roulant dans la boue pour faire une courses de roulade, ou allant chez son frère pour lui faire une déclaration d'amour enflammée.  

La jeune femme prend une gorgée de sa boisson, et dans un même mouvement Mischa prend sa bière qu'il porte à ses lèvres. « Fan des Stones? En passant, je m’appelle Eden Winchester. Et toi Monsieur-Je-Fous-Le-Feu ? Heureux de votre concert de ce soir ? » Eden Winchester… un nom qui ne lui disait strictement rien, mais qu'il trouva fortement original. Eden. La promesse d'un paradis sur terre. Il sourit, en baissant son regard sur le t-shirt qu'il avait mis. « Je t'ai mis le feu à toi aussi? » demanda-t-il avec une voix terriblement pas sexy, lui lançant un regard de chien en chaleur qui risquait plus de la faire fuir qu'autre chose. Jamais sérieux, toujours tournant à la dérision les habitudes des jeunes qui l'entouraient, il partie dans un rire franc, avant de se décider à enfin répondre à ses questions. « Mischa Dempsey, mais appelle moi Misch. Enchanté de te rencontrer Eden. Très beau prénom en passant. Très poétique. » Dit-il avec un sourire sincère cette fois, loin d'être sur la rigolade et la moquerie. Il but une gorgée de bière encore, avant de continuer la conversation. « Les Dingoes ont géré ce soir ! J'adore jouer ici, il y a toujours une ambiance du tonerre ! Tu… Nous connaissais ? Je ne t'ai jamais vu dans le coin. » Dit-il, laissant passer une question sous sa déclaration, curieux de savoir si elle était une fan ou simplement une heureuse coïncidence. « Mon t-shirt des Gun's était sale, je me suis rabattu sur ce que j'avais. Dis moi que tu es un fan des Stones je t'en pries. Si tu fais partie de cette jeunesse décadente qui adulte des êtres comme les One Direction ou Miley Cirus je vais être dans l'obligatoire de retirer mon invitation à t'offrir ton prochain verre. » Dit-il en tournant vers elle un regard suppliant. Il s'étonnait de la facilité avec laquelle il lui parlait. Comme s'il la connaissait depuis toujours.
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MessageSujet: Re: C'est là qu'il la vit pour la première fois. MISCHEN.    C'est là qu'il la vit pour la première fois. MISCHEN.  EmptyJeu 24 Sep - 19:23


    

❝C'est là qu'il la vit pour la première fois❞
Mishen ♥


Je n’avais pas pour habitude de rester en place, sans rien faire. Il faut toujours que je sois en mouvement, soit à jouer de la musique, soit à sortir Lullaby, soit à travailler. Si mon patron me garde malgré mes excès c’est parce que je travaille bien, je peux prendre un service toute seule sans problème. Bon ok il y a aussi le fait qu’il me considère comme la fille qu’il n’a jamais eu. C’est un homme courageux que j’admire énormément car en dépit de tout ce qu’il a connu, il n’a pas sombré. Et le plus étonnant est que, pour un patron de bar, il ne boit pas une goutte d’alcool et n’en a jamais bu. La raison ? Son frère est décédé de ça, coma éthylique. Il a déjà songé à vendre le bar mais non. Il s’est relevé et il est aujourd’hui l’un des hommes les plus respectés d’Oxford. Le Deepers n’est pas seulement un bar étudiant, c’est tellement plus que cela. Premièrement, il n’y a pas que les étudiants qui y vont. Il y a aussi des professeurs, des avocats, cadres et autres costumes noirs sur mesure. Avec ses briques rouges apparentes et la décoration noir tranchant avec les murs, c’est un endroit chaleureux qui est complet chaque soir. Tout le monde s’y retrouve et au fil des mois, des années, c’est devenu comme une seconde famille.

Le bar avait toujours l’habitude d’être complet, la bière coulait à flots tous les soirs. Mais depuis que les Dingoes jouent, la masse de monde a doublé. Personnellement, je n’avais jamais assisté à un de leur concert car à chaque fois, cela tombait pendant mon jour de repos. Cependant, j’ai toujours entendu d’excellent retour, certains même ne pouvaient entrer dans le bar et restaient à l’extérieur. Ce soir, j’avais enfin l’occasion de les entendre. J’étais certes ailleurs la plupart de temps, tanguant sur ce minuscule fil qui me sépare de la Mort mais bon, j’entendais enfin ce groupe qui fait vibrer Oxford. Assise à ma table, je repense aux dernières semaines qui sont passées. La visite au cimetière il y a deux semaines de cela, l’anniversaire de ma mère, la lettre, la débauche, la déchéance. En deux semaines, j’ai pratiquement perdu dix kilos, pratiquement, le rose de mes cheveux n’est plus tout à fait rose, mes yeux sont cernés et je ne me rappelle pas de la dernière fois que j’ai ramené quelqu’un dans mon lit, moi qui n’avais plus l’habitude de dormir seule. J’ai enchainé les conquêtes en cinq ans de temps et du jour au lendemain j’ai tout arrêté. De toute façon, je ne peux plus rien faire. Les soirées que je fais à présent me mettent K.O. et la plupart du temps je finis inconsciente ou pas loin. Avant, j’étais consciente de mes faits et gestes. Avant ça. Avant que la mort ne s’insinue lentement mais surement dans mon esprit, dans mon corps. Et ce soir, elle est encore plus proche que jamais.

Sauf qu’il a fallu que quelqu’un arrive. Il a fallu qu’il arrive, avec ses longs cheveux et son T-shirt des Stones, mon groupe de rock préféré. Bien que je sois plus Beethoven, étonnant non ? Il a fallu qu’en une parole, il chasse les idées noires qui me trottaient dans la tête. Je ne l’avais vu, ni même aperçu. Ce qui est étrange vu le nombre de soirée que je fais et vu qu’il doit être aussi à Oxford. Il me dit vaguement quelque chose mais je ne me souviens vraiment pas l’avoir vu. Cette impression de doute ou de déjà vu me panique et j’ai horreur de ne pas être sûre de quelque chose. Bizarrement je me sens en confiance avec lui, je n’ai pas cette impression qu’il veut juste me baiser comme la plupart des mecs qui viennent me parler. Il avait cet air joyeux qu’a un enfant de huit ans devant une vitrine de Noël. Tout le contraire de moi qui doit très certainement ressembler à un putain de zombie. Il n’y a rien de méchant dans sa voix lorsqu’il me fait une remarque sur mon maquillage et c’est avec plaisir que je prends son mouchoir afin d’essuyer le noir sur mon visage. Lorsque je lui demande si j’en ai encore, il me scrute et me dit que non. Essayant de paraitre le plus joviale possible, je lui réponds :

« Ah parce que je n’étais pas parfaite avant ? Je ne suis pas non plus pour les normes et autres codes qu’on nous impose, Bienvenue au club. »

Tous ces trucs de politesses, de codes, j’en ai horreur. Si les gens ont des imperfections, pourquoi ne pas leur montrer ? Je veux dire par là que s’ils ne voient pas leur imperfection, ils ne pourront jamais les transformer en perfection. Derrière tout défaut se trouve une qualité, c’est ce qui rend la chose plus belle. Il ne faut pas avoir peur de dire la vérité aux gens, il ne faut avoir peur de rien. Le guitariste me propose ensuite un verre que je ne peux pas refuser. Il rit lorsque je lui réponds et je dois avouer qu’il est contagieux. Pour la première fois en deux semaines, je ris de bon cœur. Je me penche ensuite vers lui, comme pour lui dire un secret, employant le même ton que lui :

« Combien de verres pour me saouler ? C’est une excellente question. Disons qu’il faut beaucoup de mélange de beaucoup d’alcools de différents pays. »

Il me regardait droit dans les yeux et je tenais, sans baisser le regard. Il voulait me bourrer ? Il le sera bien avant moi. Je tiens mieux l’alcool que n’importe qui d’autre, personne n’ose me défier en soirée. Il ne doit pas connaitre les records que j’ai gagnés au fil des ans. Bon après tout on ne se connait pas, il ne doit rien savoir de ma vie de débauche totale. J’ai un sourire de gagnant avant de boire une gorgée de ma boisson et de me présenter comme il se doit. Je lève un sourcil alors qu’il me fait une allusion perverse suivit d’un regard de mec en manque et réponds en essayant de ne pas rire :

« T’aimerais bien n’est-ce pas ? Mais non, tu ne m’as pas mis le feu. Pas du tout. »

Je baisse la tête en me mordant la lèvre inférieure afin de ne pas sourire. Il est le seul qui me fait me sentir bien depuis longtemps et pourtant, il ne fait rien d‘autre que de me sourire et de parler avec une voix terriblement sexy. La fatigue doit beaucoup jouer. Je manque de m’étrangler lorsqu’il se présente. Je tousse avant de me reprendre puis réponds :

« Attends, attends, Dempsey comme Dempsey ? T’es le frère d’Aedan ? Putain je savais bien que ton visage me rappelait quelqu’un ! »

Puis je renchaine aussitôt en ajoutant :

« Je n’aime pas donner des surnoms aux gens, tu seras donc Misha. Et puis c’est un beau prénom, ne le raccourci pas. »

Il est le frère d’Aedan, le Aedan avec qui j’ai couché, le Aedan qui m’a… bordel. Il me parle ensuite de son groupe, de ses T-Shirts et de la jeunesse d’aujourd’hui. Je finis ma boisson tout en l’écoutant, d’une seule traite…  

« J’ai une gueule à aimer des chanteurs pour gamine de treize ans ? Bien évidemment que j’aime les Stones, et les Guns aussi. J’adore le rock, ça nous fait un point commun. Mais mon répertoire est plutôt essentiellement composé de Beethoven, Tchaïkovski, Mozart. Je ne pense pas que t’écoutes, si ?»

Je lui souris chaleureusement, ravie de partager ma passion avec quelqu’un qui me comprend. Enfin je ne suis pas sure qu’il écoute du Classique mais bon, du moment qu’il est fan de rock. Je le fixe de mes yeux bleus et d’un air innocent je lui dis :

« Il semblerait que mon verre soit vide… »

Je regarde ensuite au ciel, histoire d’accentuer cet air faussement innocent. Si seulement j’avais fait une rencontre comme celle-là plus tôt dans ma vie.


    
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Mischa Dempsey




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MessageSujet: Re: C'est là qu'il la vit pour la première fois. MISCHEN.    C'est là qu'il la vit pour la première fois. MISCHEN.  EmptyVen 25 Sep - 20:45

C'est là qu'il la vit pour la première fois
Eden & Mischa
« Ah parce que je n’étais pas parfaite avant ? Je ne suis pas non plus pour les normes et autres codes qu’on nous impose, Bienvenue au club. » Mischa la trouvait marrante. Il n'était pas rare qu'il passe la soirée dans le Deepers après le concert, mais c'était la première fois qu'il s'asseyait à une table avec une fille qu'il n'avait jamais vu. Contrairement à ce que l'on pourrait penser au vue de son rôle dans le Dingoes, Mischa n'était pas un grand dragueur. Il avait eut quelques histoires, des conquêtes sans lendemain, mais il n'était pas de ces adolescents qui cherchaient à tout pris à passer chaque nuit de leur vie avec une fille différente. Ou un garçon. Il avait eut des expériences gays aussi mais cela restaient assez exceptionnels. Il n'avait rien contre les homosexuels, bien au contraire. Il avait énormément d'amis gay avec qui il passait le plus clair de son temps. Après tout il n'allait pas juger les personnes, et encore moins sur leurs orientations sexuels. Il n'était pas du genre à juger les gens. Mischa prenait les gens comme ils se présentaient à lui. Il ne les jugeait pas, il ne leur faisait pas la morale, il ne venait pas les critiquer. Il avait la fâcheuse tendance à toujours voir le bon côté chez tout le monde. En échange, il demandait à ce que les autres le laisse être celui qu'il désirait être. Mischa Dempsey, le seul l'unique. Chanteur, compositeur et guitariste des Dingoes at my baby , étudiant en musique, diplômé en philosophie. Pauvre, certes, mais un mec avec énormément de joie et de délires à offrir. Il n'avait aucun désir de pouvoir, ou même d'être riche un jour. Il voulait continuer la vie qu'il menait. Aller aux quatre coins du monde, faire de la musique, et rencontrer des gens extraordinaires.
Cette fille qu'il rencontrait ce soir était vraiment unique. Son sourire, son regard un peu perdu, et sa maigreur lui donnaient un air vulnérable qui touchait Mischa. Sensible aux sentiments des autres, le musicien était toujours attiré par ceux qui souffraient. Il n'y pouvait rien, il avait cette habitude depuis qu'il était enfant. L'ami des âmes désespérés, il faisait toujours tout pour rendre leurs sourires et leurs joies de vivre à ceux qui ne voyaient plus pourquoi continuer. Cette fille semblait être terriblement seule ce soir, alors le musicien était venue la trouver. Si ce ne devait être qu'une conversation, un soir, dans un bar, il espérait cependant qu'elle en profiterait assez pour oublier ce qui n'allait pas dans sa vie. Qu'elle se sentirait bien le peu de temps que cela devait durer. Il ne souhaitait rien d'autre. La voir sourire, et il était comblé. Mais plus que cela il sentait qu'ils étaient déjà sur la même longueur d'ondes. Rien qu'à voir son style de vêtement et ses cheveux roses il imaginait bien qu'elle n'était pas le genre de fille à toujours être dans les lois et à écouter ce qu'on lui disait. Il adorait ces filles. Sa meilleure amie Breeony était très exactement dans le même genre. Une espèce de rebelle qui ne voulait écouter que ses propres envies et emmerder le reste du monde. C'était ces personnes qui fascinaient Mischa. Il avait tendance à faire de même – certes – principalement parce que depuis qu'il était enfant on lui dictait sa conduite. A l'âge de Seize ans sa soif de liberté l'avait poussé à fuguer de chez lui. La liberté. Rien n'était plus important que cela pour lui. Dans tous les domaines. Tout le temps. Être libre, être qui on voulait. Et emmerder le reste du monde.

Continuant cette conversation charmante, le bellâtre demanda à la jeune femme combien de verres elle devrait boire pour être ivre. « Combien de verres pour me saouler ? C’est une excellente question. Disons qu’il faut beaucoup de mélange de beaucoup d’alcools de différents pays. » Impressionné, le guitariste ouvrit de grands yeux ronds et laissa un rire s'échapper de ses lèvres. Puis, avec une mine boudeuse, sur le ton du secret il se pencha vers elle. Comme pour lui dire une chose si terrible qu'elle devrait être la seule à entendre. Il regarda autour d'eux, en chien de faïence avant de lui avouer la chose la plus terrible de sa vie : « Je ne tiens pas l'alcool. Fais moi boire encore une bière et je danserai sur la table pour toi. » Dit-il avec un air contrit. Pauvre petit garçon. Il n'y pouvait rien. Malgré toutes les soirées qu'il pouvait faire son corps ne s'était jamais habitué à l'alcool. Il ne le tenait pas, le rendant euphorique très rapidement, il pouvait terminer la soirée affalé dans un canapé à refaire le monde avec un oreiller en guise de compère. Il y avait quelques photographies de lui qui tournaient le montrant dans des situations vraiment hilarantes. Cependant jamais le garçon n'avait bu jusqu'à oublier ses nuits, c'était aussi une chose qu'il voulait maitriser. Ne jamais oublier, ne jamais faire de mal aux autres, ne jamais profiter de la situation. Il ne fera jamais de mal à une fille, quant bien même elle lui plairait, en utilisant l'alcool ou les drogues. Et il avait la fâcheuse tendance à défoncer les mecs qui osaient le faire. Quant bien même il prônait la non-violence. Un vrai petit hippie.
Au tac-au-tac, se regardant droit dans les yeux, les deux jeunes adultes faisaient connaissance à leur manière. Est-ce qu'il avait réussi à lui mettre le feu ? Lui demanda-t-il en faignant d'être un gros dragueur du dimanche. « T’aimerais bien n’est-ce pas ? Mais non, tu ne m’as pas mis le feu. Pas du tout. » Il haussa les sourcils dans un air pseudo-assuré. « Ca ne saurait tarder, je reste confiant. » Dit-il avait de partir dans un rire qu'il ne pouvait pas maitriser. Elle lui souriait en retour, et cela suffisait à faire passer un bon moment au jeune homme. Elle semblait ne plus penser à ce qui la troublait, et il en était heureux. Il n'irait pas s’immiscer dans sa vie à lui demander des détails – jamais – il n'était pas de ce genre-là. Il considérait qu'à partir du moment où elle souriait et riait même à coeur joie, alors il avait réussi sa mission.

Ils en vinrent – enfin – à se présenter. Elle se nommait Eden Winchester, et la seule chose que lui évoqua son nom c'était la malheureuse marque de fusils qui avaient permises de disséminer les amérindiens aux Etats-Unis. Eden, cependant, restait un nom plein de surprises et de promesses. Il adorait ce genre de prénoms, originaux. Il décida que son prénom lui allait bien, d'une manière ironique elle n'était pas le genre de fille qui semblait douce et sage, à la manière du jardin d'Eden plein de bonté et de sainteté. Mais elle avait quelque chose qu'il ne saurait dire. Il se présenta à son tour. Mais ca réaction faillit lui prendre sa bonne humeur. « Attends, attends, Dempsey comme Dempsey ? T’es le frère d’Aedan ? Putain je savais bien que ton visage me rappelait quelqu’un ! » Le frère d'Aedan Un instant il perdit son sourire. Il avait eut l'impression d'avoir entendu cela toute sa vie. Durant des années il n'avait été relégué qu'à ce rang-là. Le frère d'Aedan. Lorsqu'il était enfant il accepté cette périphrase pour le désigner sans broncher. Mais vers ses dix ans il commençait déjà à exiger qu'on le nomme Mischa car il n'avait pas de prénom pour rien. Constamment comparé à son frère – par ses parents, ses professeurs, les filles, ses amis et même Aedan lui même – il avait commencé à développer une véritable haine envers son jumeau. Cherchant à se différencier de lui, il avait laissé ses cheveux poussés en boucle châtains, et il refusait de porter les mêmes vêtements pseudo BCBG que son frangin. Et même là, alors qu'il se trouvait au Deepers, son élément, son univers, son endroit à lui, son frère revenait. Petit con pensa-t-il alors qu'il fulminait. Le frère d'Aedan… Il ne pouvait pas taper du poings sur la table et s'énerver contre Eden, elle ne pouvait pas savoir. Mais tout de même, il espérait ne pas être simplement le frère d'Aedan. Il attendait le moment où elle commencerait à les comparer à présent. Il avait l'habitude. Toujours relégué au second plan, il passait après Aedan dans le coeur de tout le monde. Sauf dans celui de Breeony. C'était un fait, sa meilleure amie se foutait de la gueule d'Aedan au moins autant que lui. « Ouais Aedan est mon frère jumeau. » répondit-il, bougon, attendant à présent le verdict de la jeune femme. Il aurait aimé qu'elle passe à autre chose, oubliant le fait qu'elle connaissait Aedan. Mais Mischa avait peu d'espoir. Son frère avait toujours eut la première place. « Je n’aime pas donner des surnoms aux gens, tu seras donc Misha. Et puis c’est un beau prénom, ne le raccourci pas. » Etonné, le jeune homme releva le regard vers elle. Un compliment sur son prénom. Elle lui souriait, et il lui rendit, oubliant son moment de perdition pendant un temps. Revenant dans un moment qu'il appréciait. Elle était vraiment incroyable définitivement. Il adorait cela. « Va pour Mischa alors. » Dit-il en prenant sa bière pour en boire une gorgée encore.

Elle s'arrêta ensuite sur son t-shirt, et sur le ton de la plaisanterie il demanda si elle était du genre à aimer les One Direction. Il était assez désespéré de voir la tournure que prenait le rock'n'roll – si on pouvait encore l'appeler ainsi – de nos jours. Encore fan des grands noms du mouvement, il ne pouvait pas passer un moment sans écouter les Guns, Iggy Pop, ou les Rolling Stones. C'était comme une drogue. Une dépendance contre laquelle il ne pouvait rien. « J’ai une gueule à aimer des chanteurs pour gamine de treize ans ? Bien évidemment que j’aime les Stones, et les Guns aussi. J’adore le rock, ça nous fait un point commun. Mais mon répertoire est plutôt essentiellement composé de Beethoven, Tchaïkovski, Mozart. Je ne pense pas que t’écoutes, si ?» Définitivement il pourrait tomber amoureux de cette nana. Etudiant en musique il avait forcément écouté des auteurs classiques, et il s'inspirait énormément de leurs accords pour écrire ses propres compositions. C'était la base après tout, on ne pouvait rien faire contre cela.  « La sonate au clair de lune de Beethoven. C'est le premier morceau qui a réussi à me faire pleurer. Et c'est aussi sans doute pour cela que j'étudie la musique aujourd'hui. J'avais trois ans. » Dit-il pour toute réponse. Il adorait la musique classique. Il pourrait en écouter constamment. Sans doute son deuxième amour après le Rock. Il était un garçon plein de surprise hein ? Il y avait même un morceau rap dans les chansons des Dingoes. Il le jouait rarement cependant, car cela demander une diction parfaite.
Ils parlaient, ils parlaient, mais avec tout cela la jeune femme termina bientôt son verre. « Il semblerait que mon verre soit vide… » Serviable, le jeune homme haussa un sourcil entendu. « Le prochain est pour moi alors... » Dit-il en prenant le verre vide de la jeune femme. Il se leva, s'excusant un instant auprès d'Eden pour aller vers le bar – non loin de là. Le concert étant terminé depuis un moment il semblait que toutes les personnes présentes dans le bar soient enfin servis. Mischa arriva sous le sourire du serveur. « Une bière et la même chose pour la jeune femme, s'il te plait. » Le barman prit le verre vide, et bientôt lui servit le cocktail et la bouteille avec un clin d'oeil entendu. Mischa le remercia, leva les yeux au ciel et retourna vers la table pour déposer le verre devant la jeune femme. Il leva sa bière. « A cette rencontre fortuite alors. » Dit-il en lui proposant de trinquer avec lui. Il aurait aimé que cela dure encore longtemps. Il s'amusait comme un fou en réalité, et son sourire ne semblait plus pouvoir quitter son visage. « Tu es étudiante à Oxford sinon ? Dans quel domaine ? » demanda-t-il par pure curiosité.

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Eden A. Winchester




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MessageSujet: Re: C'est là qu'il la vit pour la première fois. MISCHEN.    C'est là qu'il la vit pour la première fois. MISCHEN.  EmptyDim 27 Sep - 21:51


    

❝C'est là qu'il la vit pour la première fois❞
Mishen ♥


Je me demande comment les gens autour de moi me voient. Est-ce qu’ils me voient comme une fille paumée ? Ou bien comme une étudiante banale qui profite de sa soirée ? Est-ce qu’ils me voient comme une cliente ? Ou bien comme la barmaid que je suis habituellement ? Est-ce qu’ils me voient comme une fille à aider ? Ou bien au contraire comme une fille à couler ? Ces questions trottent dans ma tête ce soir et je ne peux m’empêcher de m’imaginer ce que ces gens pensent de moi. Ce n’est pas dans mes habitudes, je n’accorde pas d’importance à ce que l’on peut penser de moi. Tu m’apprécies tant mieux, tu ne m’aimes pas tant pis. Je ne suis pas le genre de personne à vouloir se faire aimer de tous, à vouloir faire bonne impression au premier regard ou autre. Non, moi je suis le genre de personne qui se fout du regard des autres et qui se fout de l’impression qu’elle donne à ceux qu’elle croise. Mais ce soir tout est différent et je ne sais pas pourquoi mais j’ai envie de détailler les personnes présentes.. Déjà il y a ce vieux qui me fixe avec ses yeux à moitié aveugle. Vieux riche qui veut se faire une jeunette, vieux riche qui pense que tout s’achète avec des billets. Puis il y a cet avocat, trop concentré sur ses dossiers pour remarquer qu’il boit dans un verre vide depuis des lustres. Et il y a mon patron, qui me regarde avec inquiétude. Une inquiétude presque paternelle. J’essaie de le rassurer avec un sourire mais rien n’y fait. Et enfin, il y a lui. Lui qui se tient juste devant moi, lui qui m’a fait remarquer que mon maquillage avait coulé partout sur mon visage. Juste lui, qui monopolise maintenant toute mon attention.

Je ne sais pas pourquoi il est venu me retrouver moi en particulier, surtout que je ne le connaissais pas. Enfin il me disait vaguement un truc mais passons, j’étais pratiquement sure que je ne l’avais jamais vu. Il avait des yeux clairs dans lesquelles je me perdais déjà. Bordel Winchester arrête de le fixer comme ça. Une chose était sure ; il ne venait pas de mon monde, ce monde de riches faux-culs qui pensent tout acheter avec des liasses de billets. Lui était sincère et entier, je l’ai su à la seconde où il m’a parlé. Mais malheureusement je ne vais le connaitre que peu de temps. J’aurais aimé le rencontrer avant tout ça, avant tout ce merdier qu’est devenue ma vie. Mais il faut croire que le destin m’en veut beaucoup. Il a l’air d’être comme moi au fond, je suis sure que nous nous ressemblons pas mal. Il a l’air d’aimer la liberté, de se foutre de tout et de tout le monde, de vivre pour lui et pour la musique. La musique… Cet art que j’ai trop oublié durant ces semaines, mon violon sous mon lit sera très certainement désaccordé lorsqu’Angelus va le reprendre. Il a ce genre de sourire qui vous redonne confiance, ce genre de sourire qui peut changer le monde. Ses yeux sont tellement éclatants et tellement profonds que c’en est étourdissant. L’alcool me fait divaguer, il faut que j’arrête de penser comme une ado avec son premier amour, c’est quoi ça ? Il faudrait peut-être que je l’évoque dans ma lettre… Peut-être que je devrais lui donner ma collection de vinyles… Il faut que je réfléchisse mais pour l’instant, il faut surtout que je me concentre sur la conversation avant de partir trop loin dans mes pensées.
Lorsque j’évoque mes compétences d’alcoolique, mon compagnon de soirée ouvre grand les yeux et lâche un petit rire. Je souris en retour puis reprends mon sérieux lorsqu’il se penche vers moi, comme pour me dire un secret d’état. Il jauge les gens du regard et je fais de même. Lorsqu’il m’avoue qu’il ne tient pas l’alcool, je porte une main à mon cœur et fait un regard compatissant. Puis avec un regard de défi, je lui réponds :

« J’aimerais bien te voir danser sur une table, on n’a jamais fait ça pour moi. »

J’ai toujours eu une espèce de don pour tenir l’alcool. Certes maintenant je tiens mieux qu’au début mais bon, même au début lorsque j’avais 14 ans, j’étais la dernière à être debout à ranger la maison et faire le ménage. Je me finissais souvent toute seule et je dois avouer que ce n’est pas top et gerber seule, derrière un buisson. Vraiment pas top. Pour les drogues c’est la même chose, il faut soit un truc bien fort pour pouvoir me défoncer ou alors plusieurs rail en très peu de temps. Je pense que mon corps s’est habitué à tout ça, à toutes ces merdes dont je suis maintenant dépendante. Puis on en vient à la drague. Enfin je ne sais pas si on peut appeler ça comme ça vu ses compétences médiocres mais il me fait rire et peu importe ses phrases de merde. Lorsqu’il rit, je ris aussi, je ne peux pas m’en empêcher. Certes c’était un petit rire timide mais ça lui suffisait, je le voyais à la façon qu’il me regardait. J’avais perdu l’habitude de sourire.

Il s’appelle Misha. Un prénom tout simple, court mais avec une certaine mélodie. J’aimais ce genre de prénoms peu commun, ce genre de prénoms qui vous fait vous sentir hors du commun. Et puis il le portait bien et Misha, c’était un excellent prénom pour un musicien tel que lui. Mais lorsque je lui fais la remarque sur son frère, je remarque que son visage se ferme, son sourire s’efface. Merde. Je suppose qu’il doit y avoir une histoire de famille mouvementée derrière tout ça. Ou je ne sais pas mais ça me fait de la peine. Je ne connais rien de sa vie mais le voir se refermer à l’évocation de son frère me rend triste, plus que d’habitude je veux dire. J’ai toujours voulu avoir un frère ou une sœur avec qui passer du temps mais malheureusement le destin en a voulu autrement et me voilà fille unique, orpheline de mère, avec un père trop occupé avec ses dossiers. Bien joué la famille.

Il ne me répond pas tout de suite et je n’ose pas relancer, de peur de le blesser ou je ne sais quoi. Alors j’attends. J’attends et je bois. Lorsqu’enfin sa voix résonne, cela confirme mes pensées : il y a un truc entre son frère et lui. La relation que j’ai avec son frère est… étrange. Un jour on s’apprécie et celui d’après on se fait des vacheries. Je me rapproche de lui et lui pince doucement une joue en voyant son air bougon puis je lui dis :

« Roooh allez ne boude pas ! De toute façon je ne porte pas spécialement ton frère dans mon cœur , j’espère que tu vas rectifier le tir histoire que je n’ai pas une mauvaise image des Dempsey. »

Puis je me rapproche un peu plus afin de lui dire à l’oreille :

« Et en plus, t’es beaucoup plus sexy que lui »

Je m’éloigne avec un sourire joueur aux lèvres. Il semblerait que l’Eden d’avant ne soit pas totalement partie au final. Ou alors c’est juste lui. Il sourit lorsque je le complimente sur son prénom avant de boire une gorgée de sa bière. Je fais de même avec mon cocktail et la conversation poursuit son cours. Nous en venons bien évidemment à parler musique, puisque c’est notre plus gros point commun. La musique fait partie de moi, bien que je l’ai délaissé ces derniers temps, elle est toujours en moi, elle fait battre mon cœur. Je lui parle de mes goûts très éclectiques et il semblerait qu’il ait les mêmes puisqu’il me parle de Beethoven. Je ne peux retenir le sourire béat qui étire mes lèvres tant je suis heureuse et impressionnée. Je suis sure que j’ai les yeux qui pétillent comme ceux d’un enfant devant une vitrine de Noël.

« Attends, t’aimes Beethoven ? C’est un rêve c’est ça ? Tu n’es pas réel ? Comment peut-on être à ce point identiques ? Et t’aimes Tchaïkovski ? Et Bach ? Et du coup.. »

Je m’arrête en plaquant mes deux mains sur ma bouche. Je m’emporte, c’est la première fois qu’un tel truc m’arrive. En même temps c’est la première fois qu’on me parle de la célèbre sonate de Beethoven. Avec un sourire gêné, je m’excuse en lui disant :

« Pardon, je m’emporte de trop, surement l’alcool ou la fatigue. »

Puis je rebois une autre gorgée afin de me donner de la contenance. Putain la honte, je ne me suis jamais autant dévoilée comme ça à quelqu’un. Enfin pas aussi vite tout du moins. Je change vite de sujet en évoquant mon verre vide, tentant de lui faire oublier mon moment d’égarement. Il se lève afin de rejoindre le bar et je peux reprendre mes esprits. Putain Winchester il t’arrive quoi là ? Reprends toi bordel. Il revient avec nos deux boissons puis lèvre sa bière vers moi afin de trinquer. Je fais tinter mon verre contre sa bouteille et lui réponds :

« A la musique surtout. »

Je voulais que cette conversation dure toute la nuit, je voulais en apprendre plus sur lui. Jamais je n’ai connu un tel besoin pour quelqu’un. Il me demande ensuite quelles études je suis et je ne peux m’empêcher de grimacer en passant une main dans mes cheveux emmêlés. Mais je veux jouer la carte de la franchise et je lui réponds :

« Hum.. Ouais je suis à Oxford, j’étudie la musique et je suis en cinquième année. Enfin bon, je ne suis pas retournée en cours depuis la rentrée, je vais surement me désinscrire. »

Je baisse les yeux sur ma boisson avant de reprendre une gorgée. J’évite son regard puis réfléchis à un sujet de conversation afin d’oublier que je suis un cas désespéré. Et puis je ne veux pas qu’il me pose trop de question sur le pourquoi du comment. Mon regard se porte sur le vieux piano du bar. J’ai passé des heures entières à le raccorder et j’en jouais souvent lors des fermetures, lorsque les gens finissaient leurs dernières boissons de la soirée. Mais ça fait trop longtemps que mes doigts n’ont pas effleuré ses touches. Je relève les yeux vers lui comme si de rien n’était et je lui demande :

« A ce que j’ai cru comprendre, la guitare est ton instrument fétiche mais tu sais en jouer d’autres ?»



    
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MessageSujet: Re: C'est là qu'il la vit pour la première fois. MISCHEN.    C'est là qu'il la vit pour la première fois. MISCHEN.  EmptyDim 4 Oct - 19:35

MUSIQUE
C'est là qu'il la vit pour la première fois
Eden & Mischa
C'était Aedan que l'on regardait. Il était le fils prodigue, celui qui avait un charme naturelle. Celui qui faisait du sport, celui qui plaisait aux filles. Il avait un humeur délirant, et un charme évident. Il avait une manière de vous regardez si douce et tendre que vous pouviez tomber amoureux d'un coup d'oeil. Il était un charmeur, un charlatan du coeur qui s'envoyait tout ce qui avait l'air d'être humain. Aedan n'avait pas de moralité aux yeux de son frère, et Mischa ne le reconnaissait plus vraiment. Il se souvenait d'un enfant joyeux, fort, dominant, qui protégeait son frère autant que – parfois – il essayait de lui apprendre à être plus fort. Mais Mischa n'était pas comme cela. Mischa c'était le jumeau timide, celui que personne ne remarquait, que personne ne connaissait vraiment. C'était le rêveur entre les deux, celui qui s'enfermait dans sa chambre et jouer avec des ombres chinoises durant des heures, s'enfermant dans un monde qui n'appartenait qu'à lui. Mischa c'était le frère effacé, celui que l'on nommait Le frère de celui qui durant des années n'avait pas eut de noms. Jusqu'à disparaître complètement au regard de la première fille qu'il avait aimé. Une jeune demoiselle au doux nom qu'il a oublié aujourd'hui. Durant des semaines ils ont parlé, discutant de tout et de rien, refaisant le monde. Il s'était confié à elle, l'avait écoutée durant des heures. Et pourquoi au final ? Pour qu'elle l'embrasse en murmurant le doux nom de son frère. Aedan, avait-elle désiré ardemment. Le jeune homme, timide et gentil, doux et calme, de l'âge de quinze ans explosa. Son frère l'avait mangé petit à petit, prenant toute la place au soleil, le cachant dans son ombres jusqu'à ce qu'il n'existe plus. Il n'avait été personne. Durant des années il n'était rien. Même aux yeux de leurs parents qui ne juraient que par Aedan. Et pourquoi ? Parce qu'il était plus sérieux à l'école, parce qu'il suivait les règles et avait le soucie de plaire. Pas Mischa. Mischa n'a jamais cherché à plaire à qui que ce soit. Ou du moins il n'avait jamais cherché à changer pour pouvoir plaire. Aedan était le menteur, Mischa était le rêveur. Aucun des deux n'étaient parfaits, tous les deux avaient déçus leurs parents finalement. Sans doute.
Depuis des années maintenant Mischa n'avait pas parlé à son frère. Ils s'évitaient pendant les fêtes, ne se parlant que s'ils y étaient profondément obligés. Et bien souvent cela se terminer dans des disputes terribles sans queue ni tête avant que la famille ne se sépare, plus déchirée sans doute qu'avant cela encore. Mischa détestait cette situation. Cela le bouffait de ne plus être aussi proche de son frère que lorsqu'ils étaient enfant. Mais il était incapable de se souvenir comment ils en étaient arrivés là. La haine s'était insinuée en lui sans qu'il ne puisse rien faire pour l'empêcher. Et depuis il essaie de rester aussi loin possible d'Aedan. Il aimait l'idée qu'il s'était créé une nouvelle famille, loin de lui. Une famille qui n'appartenait qu'à lui. Il refusait d'être à nouveau comparé à son frère. Il était tellement de fois, et si longtemps était le frère décevant. Celui qui n'était pas à la hauteur. Celui qui n'avait pas d'avenir, celui qui se trompait, celui qui était trop timide, trop rêveur, trop mauvais à l'école. Il était moins bon qu'Aedan sur beaucoup de matière, mais quand il était passionné par un professeur ou une matière personne ne pouvait le battre. Une compétition constante c'était installée entre eux deux. Il ne le supportait pas. Mais il n'arrivait pas à aller contre cela.
Le Deepers Pub était son domaine, c'était son univers. Une fois par mois le pub s'illuminait aux couleurs des Dingoes, et il pouvait oublier l'existence d'Aedan. Personne – dans la majorité des fans du groupe – ne savait qu'il avait un frère jumeau. Et il adorait cela. Ils ne connaissaient que lui Mischa. Il existait dans leur regard, il existait dans leurs applaudissements, et leurs cris. Il existait et c'était le meilleur des sentiments au monde. Alors qu'il rencontrait cette fille, seule et si mystérieuse il aurait aimé ne l'avoir qu'à lui. Que ces instants ne lui appartienne qu'à lui. Loin d'Aedan. Chaque fois qu'il entendait le nom de son frère la colère revenait instantanément. « Roooh allez ne boude pas ! De toute façon je ne porte pas spécialement ton frère dans mon cœur , j’espère que tu vas rectifier le tir histoire que je n’ai pas une mauvaise image des Dempsey. » Mais tout cela disparut dans son sourire, alors qu'elle se penche un peu plus vers lui. C'est la première personne à lui faire cet effet là. Il la regarde droit dans les yeux, et il oublie tout ce qui concerne Aedan. Il oublie tout, et sourit. Tout est oublié, son ressentiment est déjà loin, et il se retrouve à nouveau propulsé sur cette table du Deepers avec cette femme. Eden, magnifique Eden. Chose improbable, arrivée pour la première fois. « Et en plus, t’es beaucoup plus sexy que lui » Il est penché sur la table, en synchronisme avec elle. Il lui sourit, sur le ton de la confidence et acquiesce. « C'est ce que je me tue à lui répéter, mais l'orgueil de monsieur l'empêche de voir la vérité en face. » Dit-il, tournant dérision le caractère si particulier de son frère. C'est agréable, en fait, d'être mis en avant face à Aedan. Qu'une fille le mette de côté pour lui. Il ne se souvient pas que cela soit déjà arrivé avant. A part avec Breeony. Durant des années Breeony avait été la seule personne à avoir toute la confiance de Mischa. Parce qu'elle l'avait choisie elle aussi. Elle aussi le préféré à l'orgueil et la prétention d'Aedan. Heureux, satisfait, le bellâtre pris sa bière, et en but quelques gorgée encore.

Il imagine en boire une seconde puis un troisième, se retrouvant bien souvent dans une situation délicate, dansant sur la table, ou au milieu de la foule, emportant Eden dans son sillage qu'elle l'ait décidée ou non. Est-ce qu'elle serait partante ? Sans doute s'il en croyait ce qu'elle lui avait dit plus tôt :  J’aimerais bien te voir danser sur une table, on n’a jamais fait ça pour moi.  Folie, idée saugrenue et pourtant si tentante. Folie adolescente qui lui ressemble pourtant beaucoup. Il n'a pas de limite, pas vraiment, pas en ce qui concerne ce que la vie lui propose. Quand une possibilité s'offre à lui il s'engouffre dedans et profite de l'instant. Il est ainsi, Mischa, ne se posant que peu de question profitant de la vie sans se demander de quoi demain sera fait. Il ne sait pas ce qu'il sera plus tard. Il s'en fiche en réalité, car la seule chose qui importe pour lui c'est le moment présent. C'est ce qu'il se passe ici et maintenant. A Londres il connaissait un groupe de Street Artists et de danseurs de rues, qui taguaient le métro londonien d'une phrase qui sans cesse a tourné dans son esprit : Je suis là. Maintenant, dans l'instant, et c'est tout ce qui compte en réalité. Là, maintenant, ce que tu es, avec qui tu es, et ce que tu fais. Vivant ainsi il a des souvenirs d'une pureté si incroyable qu'il pourrait pleurer en y repensant. Il garde chaque détail de ces instants. Le regard de plus en plus brillant d'Eden. Sa lèvre inférieure fendue à divers endroits, camouflaient par un gloss qui disparaît à mesure qu'elle boit. Les gens qui les entourent, de moins en moins nombreux, allant dehors pour fumer. Le barman qui jongle avec des bouteilles. La scène vidée à présent, la musique qui continue de tourner doucement au-dessus de leur tête. Les deux verres vident devant eux, qu'il s'empresse d'aller remplir. Tous les instants de cette rencontre restent gravés dans son esprit, comme autant d'images poétique dont il se resservira un jour. Pour écrire, car c'est cela qu'il fait. Il pose les instants, ces instants volés du présent, un présent déjà passé. Quelque chose dans l'avenir, qu'il espère sans vraiment le vouloir, trop curieux de voir de quoi le présent sera fait. Poète des temps modernes, des temps présents. Instantané.
Il s'assoit à nouveau devant elle, alors qu'ils se mettent à parler de musique. Un sujet sensible, qu'il adore. Il est tout de suite passionné, trouvant en elle la parfaite locutrice. Alors qu'il la rassure sur le fait qu'il n'est pas qu'un rockeur fan des Stones, elle semble s'illuminer soudainement. Son regard pétille, et son être entier se soulève sous une joie indescriptible. Une groupie, pense-t-il soudainement, alors qu'elle l'assiège d'une joie qui lui coupe le souffle. « Attends, t’aimes Beethoven ? C’est un rêve c’est ça ? Tu n’es pas réel ? Comment peut-on être à ce point identiques ? Et t’aimes Tchaïkovski ? Et Bach ? Et du coup.. » Elle s'arrête. Il a le souffle court, il ne sait pas trop quoi dire. Il est perdu. Comment réagir ? Dire quelque chose. N'importe quoi. Un truc intelligent. « Pardon, je m’emporte de trop, surement l’alcool ou la fatigue. » Il laisse échapper un rire. Elle est soudainement éteinte à nouveau, se rasseyant sur sa chaise. Dommage. Instant volé. « Je rêve de voir le Lac des Cygnes, la musique de Tchaïkovski me fait rêver. » Dit-il pour toute réponse. Il n'était pas aussi emphatique, mais quand il parlait de musique classique il avait quand même cette lueur pétillante dans le regard. Il adorait la musique classique, elle était unique. Elle l'apaisait, le transportant vers d'autres endroits. Dans un espace poétique et hors du temps. Quelque chose d'unique. Quelque chose de l'ordre du divin. « Si j'avais su que la musique classique faisait fondre les filles, j'aurai été un véritable Dom Juan. J'ai raté ma vie. » Dit-il avant de repartir au bar pour remplir leurs verres.

Il revient avec un cocktail pour la dame et une autre bière pour lui. Trinquons. « A la musique surtout. » Alors soit, ils trinquent à la musique, rencontre prodigieuse. Avançant dans cette conversation, il lui demande le genre d'études qu'elle suit à Oxford, et la réponse le laisse cependant sceptique. « Hum.. Ouais je suis à Oxford, j’étudie la musique et je suis en cinquième année. Enfin bon, je ne suis pas retournée en cours depuis la rentrée, je vais surement me désinscrire. » Il reste bouche-bée. La vie parfois est une véritable petite coquine. Fourbe et mauvaise elle passe par des chemins étranges pour permettre aux gens de se rencontrer. Il reste ébahit devant la situation avant de laisser un rire échapper. « Je suis en cinquième année de musique aussi. On a pas dû se croiser avant, nous étions beaucoup plus nombreux. Dommage… je suis sûr qu'on aurait cartonné en binôme. » Dit-il en lui offrant un clin d'oeil complice. Il prend sa bière et en boit une gorgée encore. « Tu quitte l'Université pour faire quoi ? J'hésites à me lancer aussi, mais je me laisse encore deux ans pour passer mon diplôme, le temps de… faire décoller les Dingoes.»  Dit-il en montrant la scène à présent vide. Il avait envie de quitter les cours depuis sa première année. Prendre sa guitare et faire le tour du monde. Ne s'occuper de rien d'autre que de découvrir le monde, de rencontrer des êtres uniques, et de faire de la musique. Il ne désirait rien d'autre que cela. Mais il n'était pas stupide. Il ne pouvait pas vivre comme un baroudeur toute sa vie. Il allait devoir trouver un métier, ou tout du moins il devra vivre de quelque chose. Il voulait vivre de musique. C'est tout ce qui avait de l'importance à ses yeux. Pour le moment. « A ce que j’ai cru comprendre, la guitare est ton instrument fétiche mais tu sais en jouer d’autres ?» Il acquiesce, alors qu'il est en train de boire une nouvelle gorgée de sa boisson. « J'ai commencé avec le piano, la guitare n'a pas été mon premier choix. Mais c'est l'instrument qui me … parle le plus. Je fais aussi de l'harmonica comme tous les vrais cow-boy. De la basse, de la batterie. Je suis un pro du triangle. Un dingue du tambourin. J'ai essayé le violon mais je suis terriblement mauvais. Et la dernière fois que j'ai joué de la flûte j'ai fait péter une vitre. » Dit-il avait un air déçu, désolé. Il la regarde ensuite comme s'il voulait voir à travers d'elle. « Toi je suis sûre que tu joue d'un instrument totalement … en décalage avec ton air rock et libéré. Genre de la Harpe ? Du Clavecin ? »
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Eden A. Winchester




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MessageSujet: Re: C'est là qu'il la vit pour la première fois. MISCHEN.    C'est là qu'il la vit pour la première fois. MISCHEN.  EmptyMar 13 Oct - 20:28


    

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Lorsque j’étais enfant, j’étais la petite fille parfait, celle que tout le monde voulait avoir. Avec mes longs cheveux blonds et mes robes assorties à mes chaussettes, toutes les femmes qui me voyaient voulaient m’avoir comme fille. Et j’aurai aussi aimé les avoir comme mères, ne serait-ce qu’une. Aux yeux des autres enfants, j’étais vu comme un Alien, une fille d’une autre planète. C’est vrai ça, qui n’a pas de maman ? A six ans, on ne comprend pas forcément que la vie n’est pas toujours rose et qu’à un moment ou un autre, tout dégénère, une erreur dans la Matrix et le Paradis devient alors un Enfer. C’est ce qu’a dû ressentir mon père lorsqu’il a vu l’amour de sa vie partir en laissant derrière elle un bébé. Et il faut croire qu’il n’a pas su gérer ce qui lui tombait dessus. Il était encore à l’école lorsqu’il m’a eu, j’ai donc commencé à grandir avec ma grand-mère qui m’a aujourd’hui renié. Plus rien, silence radio. Puis lorsqu’il a enfin eu son diplôme et qu’on a eu notre chez-nous, il m’a confié à une nourrice. Enfin, plusieurs. Il est sans arrêt dans ses dossiers et compensait sa non-présence par des montagnes de cadeaux. Jouets, consoles de jeux, vêtements, animaux de compagnie, j’ai tout eu. Vous pensez certainement que j’ai eu une enfance dorée mais j’aurai préféré avoir mon père à mes côtés pour m’expliquer la vie et ses mystères plutôt qu’une poupée qui parle toute seule. Je n’ai jamais aimé l’argent, les cadeaux hors de prix. Tout ça, ce n’est que du paraître, des moyens pour se faire bien voir par des personnes qui pensent que l’argent fait le bonheur. Mais lorsqu’on est enfant, la chose la plus importante est d’avoir ses deux parents avec soi. Une mère décédée et un père prit dans les dossiers, on a vu mieux.

Mais heureusement les temps ont changé et en grandissant je me suis rendu compte de tout ce que l’argent provoque. L’avarice, l’avidité, l’égoïsme, l’orgueil. Toute cette société n’est contrôlée que par ça et ça m’exaspère au plus haut point. Entrée dans l’adolescence, j’ai vite compris que l’argent ne faisait rien et qu’il fallait vivre par soin même, profiter comme s’il n’y avait pas de lendemain. J’ai trop profité on dirait bien. Drogue, alcool, sexe, j’ai tout essayé lors de ma première année de lycée. Fini les jupes plissées, bonjour les jeans déchirés. Je me souviens avoir brûlé toutes mes anciennes fringues dans mon jardin sous l’œil horrifié de mes gouvernantes. Les pauvres, elles doivent se retourner dans leur tombe si elles voient comment je vis en ce moment. Ou plutôt comment je vivais avant tout ça, tout ce noir constant, ce flou total qui plane sur ma vie. Bien sûr, je fais toujours autant la fête mais les buts ont changé. Les autres font tout ça pour s’amuser, moi je le fais pour mourir. Qui aurait pu croire que moi, Eden Winchester, la fille que tout le monde pense insensible puisse devenir comme ceci ? Une moins que rien qui va se suicider tant elle est lâche. Je ne suis rien d’autre qu’une lâche qui ne peut pas avance dans la vie, qui ne le peut plus du moins. Tout ça va s’arrêter en quelques secondes. Plus de fête à s’en retourner le cerveau, plus d’éclats de rire provoqués par la drogue, plus de lendemains difficiles. J’espère juste laisser une trace de mon passage sur Terre, je ne veux juste pas être oubliée au bout d’une semaine.

Et pourtant, lorsque je l’ai vu, c’est comme si ma vie s’améliorait, c’est comme si tout allait changer. C’était comme un coup du destin, un coup pour que je reste sur cette Terre. Mais c’était impossible, il fallait que je parte, je ne devais pas abandonner mon projet. Ça doit être le mélange d’alcool, de drogue et de fatigue qui me fait penser comme cela mais il émane de lui une aura qui me met aussitôt en confiance. Je me demande comment aurait été ma vie si je l’avais connu plus tôt. J’aurai certainement couché avec lui avant de disparaitre. Mais maintenant, avant de mourir, je me suis dit qu’il fallait que je regarde réellement les gens, que je profite du temps qu’il me reste avec de vraies personnes. Et lui, il était une personne entière, quelqu’un de bien qui avait un beau futur devant lui. Peut-être que son groupe deviendra célèbre, peut-être qu’une grande carrière les attend. Lorsque je me penche un peu plus vers lui et qu’il me sourit, j’oublie tout. J’oublie mon projet de suicide, j’oublie qui je suis et où je suis. Il n’y a que lui et moi et je me gifle intérieurement. Putain, je ne dois rien ressentir. Je dois reconstruire ces murs qu’il a détruit en un sourire, une parole. Je rigole doucement lorsqu’il me parle de son frère et ajoute sur le même ton que lui :

« Il devrait vraiment arrêter de se voilà la face »

Je ne le connaissais que depuis quelques minutes mais je le préférais déjà à son frère. Il m’a directement mise en confiance et je ne peux retenir ce sourire béat qui étire mes lèvres. Je sirote doucement ma boisson, ne voulant pas laisser l’alcool altérer mes gestes. Lorsque je bois de trop, je sais que je change et qu’une seule idée est présente dans mon esprit : le sexe. J’ai toujours été comme ça mais je ne veux pas de ça avec lui, pas avec Misha. Ce n’est pas que je ne le trouve pas attirant, bien au contraire, mais disons que je ne veux pas prendre le risque de m’attacher à lui étant donné que déjà à ce moment précis, je ne suis pas indifférente. Après cette soirée, je dois tout faire pour ne plus le revoir afin qu’il ne souffre pas trop lorsque mon heure sera venue. Pour la première fois, je pense aux autres avant moi-même. Mais je me dois de profiter de l’instant, je me dois de vivre un maximum. Chaque détail de cette scène figée dans le temps compte. Le vieux client qui vient tous le soir et qui ne boit qu’une seule bière, accoudé au bar. Ou encore cette étudiante, qui révise en sirotant un soda, près du piano. Je sais qu’elle envie d’en jouer mais elle a peur d’être jugée. Je sais qu’un jour, elle trouvera le courage. Tous ces gens ont une importance dans ce moment, une incidence.

Il ne part qu’un court instant mais directement, il y a un vide. Heureusement, il revient vite et je lui souris alors qu’il se rassoit en face de moi en posant nos boissons sur la table. Puis nous venons à parler musique et je m’emballe de trop, j’en perds le souffle. La musique représente une grosse partie de ma vie, je ne peux pas vivre sans et j’espère bien qu’il y en aura à mes funérailles. Il rit lorsque je m’excuse et me parle de ses goûts niveau musique classique. Tchaïkovski, mon compositeur préféré et de loin. Puis il ajoute qu’il a loupé sa vocation, ce qui me fait rire doucement. Mon sourire enfantin revient et je lui réponds :

« Tchaïkovski est vraiment mon compositeur préféré, j’ai dû voir le Lac des Cygnes au moins cinq fois. Mais j’adore tellement ce ballet, je rêverai d’y retourner. Et tu sais, la musique en général fait fondre les filles, j’en vois des tas dans la salle qui te dévore du regard. »

Et c’était vrai, la plupart des filles présentes rêverait d’être à ma place en ce moment-même. Je me demande toujours pourquoi moi, qui ressemble à un restant de zombie et pas une autre. Lorsqu’il revient avec nos deux verres pleins, nous trinquons et la discussion repart de plus belle sur un sujet sensible : la fac. Gênée, je lui réponds que j’arrête les cours mais il se focalise en premier sur le fait que je sois en cinquième année en musique. J’ouvre grand les yeux et reste stoïque quelques secondes lorsqu’il me dit qu’il est lui aussi en musique, en cinquième année. Bordel. Il me fait un clin d’œil et j’ai l’impression de fondre de l’intérieur. Bordel Winchester, ressaisit toi merde. Alors qu’il boit, je lui réponds :

« Un vrai duo de choc ! Dommage qu’on ne se soit pas croisés. Je suppose que le Destin voulait que l’on se croise seulement maintenant. »

Puis il reprend sur le fait d’arrêter la fac. Il a la même envie que moi et plus les minutes passent, plus je me dis que nous nous ressemblons de trop. Je bois une longue gorgée afin de cacher mon malaise et lui réponds en essayant de chercher les bons mots :

« Disons que j’ai des projets personnels qui vont m’empêcher d’aller en cours. Je n’ai pas peur pour les Dingoes, je suis sure que vous pouvez aller ailleurs et connaître un succès fou. »

Son groupe est doué, j’ai confiance en eux et en leur future carrière. Je lui souris tendrement, je ne peux juste pas m’en empêcher. Il me fait me sentir tellement bien, je ne pensais pas ressentir cela avant de partir. Puis nous parlons des différents instruments de musique. Je l’écoute parler tout en buvant ma boisson et je suis étonnée d’apprendre qu’il a commencé par le piano. Je ris franchement en voyant sa moue désolée et je me reprends afin de lui répondre :

« Du piano hein ? Comme moi, on a vraiment trop de points communs. Tu me fais penser à ces hommes orchestres, qui jouent d’un tas d’instruments. Je trouve ça génial, je rêve d’apprendre la batterie. Et pour ma part, ni harpe, ni clavecin. J’ai commencé ma vie de musicienne avec un violon, violon que j’ai toujours. Il est comme une partie de moi. Puis j’ai vite appris le piano. Ce sont mes deux instruments fétiches mais comme toi je suis une touche à tout et chaque instrument m’attire. »

Je fais une pause afin de reprendre de l’air puis continue :

« Mon rêve serait de faire de le tour du monde afin de découvrir des musiques d’ailleurs. Taper sur un vrai djembé d’Afrique, souffler dans une flûte faite de bambou… Voilà, c’est ça mon rêve le plus cher. »

Je ne sais pas pourquoi mais avec lui, je me sentais vraiment en confiance et je savais qu’il me comprenait. En voyant le piano derrière, j’eue une subite envie de jouer un morceau. Je n’avais pas joué depuis des semaines mais Misha me donnait cette envie de jouer. Je fais grincer ma chaise sur le sol puis lui tend la main en lui disant :

« Un morceau à quatre mains, ça te dit ? »



    
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Mischa Dempsey




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MessageSujet: Re: C'est là qu'il la vit pour la première fois. MISCHEN.    C'est là qu'il la vit pour la première fois. MISCHEN.  EmptyDim 18 Oct - 19:14

C'est là qu'il la vit pour la première fois
Eden & Mischa
Mischa la regarde avec un regard pétillant. Il adorait faire de nouvelles rencontres. Il était persuadé que tout avait un sens dans l'univers. Il ne pouvait pas rencontrer quelqu'un sans que cela n'ait un sens, sans que cela ne le nourrisse en quelque sorte, et ne lui permette d'apprendre des choses, ou de grandir. Il se nourrissait de ses discussions, de ses rencontres, de ses voyages, et espérait véritablement embrasser le monde dans sa globalité. Il aimait découvrir les autres, leurs intérêts, leurs passions, leur manière de voir le monde. Lui-même avec une vision philosophique des choses : accepter de dire oui à l'existence c'était prendre le risque d'avoir peur, de ne plus être assurée, mais aussi de grandir, de faire des découverte, de voyager, de grandir. Quand il part à l'autre bout du monde sans billet de retour il a toujours la hantise de ne pas pouvoir en revenir. Mais une fois sur place il doit se surpasser, découvrant des richesses dans son fort intérieur qu'il n'aurait sans doute jamais soupçonner sans cela. Une capacité à s'adapter totalement incroyable. Il avait aussi appris qu'il était assez doué en langue, et il en parlait presque cinq aujourd'hui : anglais, français, espagnol, italien, et chinois. Riche de ses expériences il en était toujours revenu meilleur, rêveur, et empli d'inspiration. Sa musique n'en était que meilleur, et c'est sans doute cela qui le poussait à repartir ensuite.
C'est aussi pour cela qu'il allait toujours vers les autres. Leur parlant, quitte à recevoir un soufflet ou à prendre un râteau. Il s'en fichait, parce que parfois il faisait des rencontres fantastiques. Comme ce soir. Il était ravi d'être venu vers cette fille assise seule et qui semblait perdue, triste, mélancolique. Il était ravi d'avoir pu lui offrir un verre et d'avoir entamé la conversation avec elle. Ils parlent sans interruption, le temps filant autour d'eux sans qu'ils s'en inquiètent et il adorait cela. La musique arrivait bien vite au coeur de la conversation, et il fut plus que ravie de la voir passionnée aussi. Parlant musique classique il lui avoua une chose que peu de personne savait. Il était un amoureux de la musique classique, et comment cela pouvait en être autrement. C'était sans doute la seule musique à pouvoir lui faire monter les larmes aux yeux et à lui donner envie d'écrire durant des heures. « Tchaïkovski est vraiment mon compositeur préféré, j’ai dû voir le Lac des Cygnes au moins cinq fois. Mais j’adore tellement ce ballet, je rêverai d’y retourner. Et tu sais, la musique en général fait fondre les filles, j’en vois des tas dans la salle qui te dévore du regard. » Il hausse un sourcil, ne croyant pas ce qu'elle vient de lui dire. Pas sur Tchaïkovski parce que c'était une évidence que le Lac des Cygnes était le plus beau ballet de tous les temps, mais sur les filles qui le dévorent du regard. Il fait un tour de salle, croisant le regard de quelques fans qu'il connaît et qui lui font un signe de la main. Des filles avec lesquelles il s'est déjà amusé. Mais rien que pour ce qu'elles mangent au petit déjeuner il n'avait pas les moyens de réitérer l'expérience. « Je devrais peut être aller les voir pour profiter de leur admiration sans faille à mon égard ? Ca me donnerait un côté bad boy non ? » Demanda-t-il avant d'exploser de rire. Sans déconner, ce n'était pas du tout son genre. Et il préférait de loin continuer cette soirée avec Eden.
Il continue alors la conversation, parlant des cours, s'étonnant d'apprendre qu'ils étaient dans le même cursus, et dans la même année. Mais avec les diverses classes en musique les années précédentes ils ne s'étaient pas croisés. Et apparemment maintenant elle n'allait plus vraiment en cours. Dommage. « Un vrai duo de choc ! Dommage qu’on ne se soit pas croisés. Je suppose que le Destin voulait que l’on se croise seulement maintenant. » Il sourit en l'entendant parler du Destin. Est-ce qu'elle serait du genre à y croire aussi, comme lui ? La ferveur qu'il m'était dans l'idée de destin était sans pareil. Il y croyait comme certain croyaient en Dieu. Le Destin régissait sa vie, et s'amusait toujours avec lui. Il aimait les surprises, surtout de ce genre. Il a hâte de savoir ce que le destin leur réserve en outre. Peut être qu'ils se voient aujourd'hui parce qu'ils ont besoin l'un de l'autre alors qu'avant ils n'auraient pas pu s'entendre aussi bien. Peut être qu'ils ne se seraient pas arrêtés l'un sur l'autre. Aujourd'hui une entente étonnante les lié déjà. Comme s'ils se connaissaient depuis longtemps. C'était agréable.

Il lui demanda pourquoi elle arrêtait les études, touché, curieux. « Disons que j’ai des projets personnels qui vont m’empêcher d’aller en cours. Je n’ai pas peur pour les Dingoes, je suis sure que vous pouvez aller ailleurs et connaître un succès fou. » Elle ne veut pas en dire plus, et il ne creusera pas d'avantage, partageant son désire de faire décoller les Dingoes. Mais le groupe fonctionne à l'ancienne . Ils ne sont pas du genre à jouer avec les platines, ou à faire des chansons commerciales. Ils aimaient le rock à l'ancienne, et faire danser les foules. Des mélodies parlant du Destin, de la folie, de la drogue, du sexe. Tout ce qui rend la vie excitante après tout. Tout ce qui fait triper les jeunes de nos jours. « Espérons le. Et espérons que tes projets te mènent où tu le souhaite. » Dit-il un sourire aux lèvres. Il esssayait parfois d'imaginer les Dingoes dans quelques années. Mais forcé de constaté que c'est surtout un groupe d'étudiants. Beaucoup de ses membres n'étudient même pas la musique. Comme Breeony par exemple. Il savait que les jours du groupe étaient plus ou moins compté. Il avait encore de belles années devant lui, mais un jour il devra s'en séparer et sans doute continuer sa route en solitaire pour faire carrière dans la musique. Mais il ne voulait pas y penser, angoissant à l'idée de l'avenir. Il était du genre à penser au jour le jour. Il ne savait même pas ce qu'il ferait le lendemain. Il préférait profiter de l'instant présent.
Pour l'heure il essayait de deviner ce qu'Eden pouvait faire comme instrument, lui avouant comment lui-même en était arrivé à la Guitare. Mais il touchait un peu à tout, terriblement curieux d'en apprendre le maximum. Même s'il était une véritable catastrophe avec certains d'entre eux. « Du piano hein ? Comme moi, on a vraiment trop de points communs. Tu me fais penser à ces hommes orchestres, qui jouent d’un tas d’instruments. Je trouve ça génial, je rêve d’apprendre la batterie. Et pour ma part, ni harpe, ni clavecin. J’ai commencé ma vie de musicienne avec un violon, violon que j’ai toujours. Il est comme une partie de moi. Puis j’ai vite appris le piano. Ce sont mes deux instruments fétiches mais comme toi je suis une touche à tout et chaque instrument m’attire. » Des points communs ils en avaient énormément en effet. Il se demanda comment ils avaient pu se manquer jusqu'à présent. La vie est vraiment étonnante. Le violon… Un instrument qu'il trouvait terrible. Il avait un gros fantasme sur le violon – rien de sexuel à cela – en duo avec la guitare électrique. Depuis des années il avait envie d'écrire des morceaux pour ces deux instruments, mais il ne connaissait pas de violoniste assez doué pour pouvoir écrire à quatre mains. Peut être était-ce pour cela qu'Eden arrivait dans sa vie à présent ? Une nouvelle source d'inspiration ? Une nouvelle muse. « Le violon est un instrument génial. Je… rêve de jouer en duo avec une violoniste depuis des années. » Avoua-t-il avec un immense sourire aux lèvres. Il n'en dit pas plus, croisant son regard perdu dans le vague de la foule. Jusqu'à une jeune femme assise au piano près de la scène, qui semblait incapable de se décider à jouer.

Il se tourna vers la table, et termina sa bière d'un trait. « Mon rêve serait de faire de le tour du monde afin de découvrir des musiques d’ailleurs. Taper sur un vrai djembé d’Afrique, souffler dans une flûte faite de bambou… Voilà, c’est ça mon rêve le plus cher. » Il lève un regard, de plus en plus surpris par la jeune femme. Lui, il faisait le tour du monde à la recherche d'ailleurs, de nouveauté. Il trouvait de la musique dans tout ce qu'il voyait, dans tout ce qu'il découvrait. Il avait un djembé africain chez lui, quelques instruments d'Amazonie aussi. Il était un touche à tout, terriblement curieux, et terriblement vorace. Il voulait tout voir, tout connaître, qu'importe s'il devait vendre son corps pour cela. Il n'avait pas de limite. « Pourquoi ne pas le faire alors ? » C'était si évident pour lui. La seul chose qui nous retient c'est la peur, ou la flemme. L'incapacité à se lever et à prendre la décision. Mais ce n'est que l'être qui se bloque lui-même. Lui avait prit la décision de se libérer il y a des années de cela, et il en était heureux. Il ne se refusait plus rien à présent, disant oui à tout ce que la vie lui proposait.
Elle se tourna vers le piano et le lui montra. « Un morceau à quatre mains, ça te dit ? » Il sourit, et posa sa bouteille vide avant de se lever et de lui prend la main. « Avec plaisir. ». Il la suit jusqu'au piano, où la jeune fille de tantôt est partie. Il lui présente le siège et attend qu'elle prenne place pour en faire de même. Il ouvre le couvercle, et entame un morceau. Le premier qui lui vient. Entonnement il ne s'agit pas d'un classique. Ce n'est ni du Chopin ni du Mozart. C'est une chanson qu'il adore jouer au piano depuis qu'il a découvert l'univers décalé de Tim Burton. The Piano Duet Il se tourne vers elle et l'invite à jouer avec lui cette conversation entre deux êtres que tout sépare, même la mort. Il joue, en duo avec Eden, regardant ses mains qui courent sur le clavier en même temps que lui, souriant. Ils sont sur la même longueur d'onde, le rythme de l'un se basant sur celui de l'autre. Il n'arrive pas à croire qu'une telle synchronisation puisse exister avec une inconnue. Car elle était encore que cela. Une fois le morceau terminé il se tourne vers elle avec un sourire ravi. « Tu es plutôt douée en fait. Ca t'arrive souvent de faire ce genre de chose ? Invité des inconnus à jouer avec toi ? » Demande-t-il en riant.
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MessageSujet: Re: C'est là qu'il la vit pour la première fois. MISCHEN.    C'est là qu'il la vit pour la première fois. MISCHEN.  EmptyMar 27 Oct - 16:56


    

❝C'est là qu'il la vit pour la première fois❞
Mishen ♥


Je me rappelle de mes premiers jours à Oxford, riches en nouvelles rencontres, riches en nouveaux visages. Je me souviens à quel point j’aimais ces rencontres, ces nouvelles amitiés. On ne se connaissait pas, on ne connaissait pas le passé des autres et c’est ça qui rendait le moment encore plus magique. Pas de critiques, pas de jugements, juste des rires autour d’une bière ou deux. Parfois l’amitié dure, parfois cela ne dure qu’un soir. Mais au fond, il n’y a rien de mieux que de faire connaissance avec des inconnus, apprendre à connaitre l’autre. C’est exactement ce que j’ai ressenti avec Misha. Cet inconnu était venu vers moi sans aucune arrière-pensée et puis la conversation s’est faite normalement. Pas de questions sur mes derniers excès comme l’aurait fait quelqu’un qui me connaissait, pas de question sur le dernier mec qui est venu chez moi où je ne sais quoi. Avec Misha tout était simple et sans prise de tête. L’atmosphère était légère et à ce moment-là, c’était la seule personne qui me faisait me sentir bien. Je pouvais lui parler de moi sans complexes parce que j’ai de suite senti qu’il ne me jugerait pas pour mes goûts, ce que je faisais ou autre. Je me suis directement sentie bien et je vous jure, cette sensation est la meilleure au monde.

J’aimais aller vers les gens, j’aimais leur parler de moi sans qu’ils sachent vraiment qui je suis. Me dévoiler tout en gardant une part de mystère était ce que je savais faire de mieux. Cependant avec Misha, rien ne s’était passé comme d’habitude. Je lui avais dévoilé des trucs que personne ne savait. Mes rêves, mon compositeur préféré, peu de gens avait connaissance de cela. Et lorsqu’il me regardait, j’avais l’impression qu’il lisait en moi comme un livre ouvert. J’avais l’impression que je ne pouvais rien lui cacher. Comment un inconnu pouvait-il me faire cela ? Comment un inconnu pouvait me mettre si facilement en totale confiance ? Le pire dans cette rencontre est que je ne l’avais jamais vu alors qu’il était en cinquième année de musique à Oxford, comme moi, et qu’il venait souvent jouer dans le bar où je travaille. La vie s’est amusé avec nous, elle ne voulait pas que nous nous rencontrions avant ce soir-là. Je ne peux pas ne pas croire au destin après toutes ces coïncidences. J’ai rencontré Misha à un moment étrange de ma vie, je l’ai rencontré alors que j’étais au plus bas. J’avais commencé à me détacher de tout le monde, j’avais tout planifié jusque dans les moindres détails. Tout était parfaitement près, je me devais juste de vivre un peu plus. Et il est arrivé et dès qu’il m’a parlé j’ai su que tous mes plans ne tiendraient plus longtemps. Il n’était pas comme les autres mais je ne pouvais pas rester pour lui, je ne pouvais pas le faire souffrir. Je devais juste tout re-planifier à nouveaux. Ce n’était qu’un imprévu. Un merveilleux imprévu.

La conversation poursuit naturellement son cours, comme si nous nous connaissions depuis toujours. Je ris et ça me fait du bien. Je ne savais même plus le son qu’avait mon rire pour être honnête. Lorsque je fais une remarque sur les filles qui fixent Misha en pouffant avec leurs copines, celui-ci hausse un sourcil et tourne la tête afin de vérifier. Certaines lui font un signe de main tandis que d’autres baissent la tête en rougissant. Je lève les yeux au ciel en voyant ce spectacle médiocre. S’il leur plait pourquoi ne pas venir le voir ? Je veux dire ok il est dans un groupe de musique mais il n’est pas inaccessible. Je ne comprendrais jamais ces filles qui se damnerait pour parler avec un mec mais qui n’oseront jamais faire le premier pas. Il se retourna vers moi afin de me dire qu’il devrait aller les voir avant d’exploser de rire. Je ris aussi, de bon cœur, avant de reboire une gorgée de mon cocktail. Une fois calmée je lui répondis :

« Arrête, je suis sure que si tu dis ne serait-ce qu’un mot elles font se liquéfier. Tu sais le fantasme du musicien et tout le bordel. »

C’est après que j’ai su qu’il était étudiant en musique. Quelle magnifique coïncidence quoiqu’un peu flippante quand on y pense. Pourquoi ne l’ai-je pas rencontré plus tôt ? C’est le destin, quelqu’un quelque part décide des rencontres que les gens font, décide des événements qui chamboulent une vie. Rien n’arrive au hasard, tout est un enchainement logique de causes et conséquences faisant parties du Destin. Le grand Destin, Karma ou je ne sais quoi qui régit nos vies en nous faisant passer pour de simples mortels. C’est vrai, qui peut contester le Destin ? Personne car après tout, ce truc n’est qu’un mot, une notion, pour nous faire rêver. Et pour ma part, ça fonctionnait à merveille. Puis je lui parle de ma non-présence en cours et que de ce fait, nous n’avions pas pu nous  voir beaucoup de fois.  Je voulais restée vague concernant mon « projet » de fin de vie. C’est plus classe que « suicide » dit comme ça. En même temps, je n’allais pas lui dire « Hey, moi c’est Eden, je compte me suicider, tu veux boire un verre ? » Mauvais plan. Alors je restais vague, faisant tout mon possible pour qu’il ne se doute de rien. Et il le comprenait car il ne chercha à aller plus loin, à faire son curieux. Plusieurs personnes n’auraient pas eu cette noblesse, je lui en étais intérieurement reconnaissante de ne pas m’harceler de questions. Il me dit ensuite qu’il espérait que mes projets me mèneront où je le voulais. Je lui fis un petit sourire. Je l’espérais aussi, pas d’autres imprévus je vous en prie. Parler avec lui était tellement simple, pourquoi la vie n’est pas toujours comme cela ? Pourquoi est-on obligé d’en baver pour pouvoir espérer un minimum de bonheur après ? Il me posa la question sur les instruments que je jouais. Alors je lui parle de mon violon, mon violon qui est comme une partie de moi, un membre à part. Il me confit ensuite, avec un grand sourire, qu’il aimerait faire un duo avec une violoniste. Alors je lui souris en retour et lui dis :

« Alors on en fera un. Dans cette vie ou dans une autre, je te dois un duo violon/guitare. »

Je me suis rendue compte trop tard que le « ou dans une autre » était peut-être de trop. Alors je perdis mon regard dans la foule, essayant de ne rien montrer. La fille assise près du piano me faisait de la peine, vraiment. J’aurai temps voulu lui montrer comment faire, lui montrer qu’elle pouvait le faire. Mais la conversation repartit de plus belle sur les rêves. Mon rêve de jouer de tous les instruments du monde. Son regard me perturba un instant alors pour me redonner de la contenance, je repris une autre gorgée. La boisson commençait à faire effet, je ne ressentais presque plus la douleur qui m’habitait. Il me demande ensuite pourquoi ne pas réaliser mon rêve. Je réfléchis quelques temps à une réponse avant de lui dire :

« Si je le réalise tout de suite, je n’aurais plus de rêve. Il faut que j’en trouve un autre avant de réaliser le premier. »

Très philosophie Eden, Il va penser que t’es déjà bourrée. Quelle magnifique impression je vais faire. Lorsque je ui propose un morceau à quatre mains au piano, il n’hésite pas et me prends direct la main. Je l’emmène, zigzaguant entre les tables, jusqu’au piano où nous nous asseyons sur le siège molletonné que j’ai moi-même refait. Oui j’en suis assez fière, tout comme je suis fière d’avoir accordé ce vieux piano. Il soulève le couvercle et commence à jouer. Plus les notes raisonnent, plus mon sourire s’élargit. Il a choisi à des morceaux présent dans mon Burton préféré. Je le regarde, un sourire béat étirant mes lèvres et lorsqu’il tourne la tête vers moi, je me mets à jouer avec lui. Et c’est parfait. Je n’arrête pas de sourire Je n’ai jamais eu une telle synchronisation, on est pareils, on était fait pour se rencontrer. Je donne la dernière note et me tourne vers lui, toujours en souriant comme une folle. Il rit en me demandant si j’invitais souvent des gens à jouer avec moi et comme un miroir, je ris aussi avant de lui répondre :

« T’es pas mal non plus, tu m’épates et ce morceau est l’un de mes préférés. Si je fais ça souvent ? Non, jamais, mais il faut bien une première fois à tout. »

Je m’arrêtai une seconde avant de reprendre :

« Je n’avais fait de duos en fait, sur un piano je veux dire. J’ai toujours pensé que le piano était un instrument pour un seul musicien. Tu viens de me démontrer le contraire. »

Puis je me retournais vers le piano et entamais un nouveau morceau. Rivers Flows in you de Yiruma. J’adorais ce morceau à la fois triste et plein de vie. Je fis les premières notes sur la piano et tournai rapidement la tête vers Misha afin qu’il me suive. Puis je me reconcentrais sur les touches, mais plus je jouais, plus je voyais flou. Cette chanson me faisait tellement penser à ma mère, je n'aurais pas dû la jouer. J'essayais tant bien que mal de ravaler mes larmes, en vain. Putain Eden merde, ne fais pas ta faible.



    
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MessageSujet: Re: C'est là qu'il la vit pour la première fois. MISCHEN.    C'est là qu'il la vit pour la première fois. MISCHEN.  EmptySam 31 Oct - 21:00

C'est là qu'il la vit pour la première fois
Eden & Mischa
Il se rappelait lorsqu'il était arrivé à Oxford. Le coeur remplit de bonne volonté et surtout d'un espoir nouveau. Celui d'être libéré du jong de ses parents et de son frère. Arrivé quelque part où il n'était personne pour devenir un homme dont il pourrait être fière. Durant toute son enfance il était resté dans l'ombre d'Aedan, disparaissant face à des gens qui oubliait même son prénom. Le frère d'Aedan était-il resté pendant beaucoup trop longtemps. Même sa mère ne le reconnaissait pas bien souvent. L'agacement et la blessure que cela avait crée en lui, l'avait fait haïr Aedan plus que quiconque en ce monde. Il s'en voudrait presque de ressentir pour cela pour son frère s'il ne le lui rendait pas aussi bien. Du reste, il était arrivé à Oxford – l'université où ses parents voulaient le voir étudier – avec la ferme intention de faire ce qui lui plaisait. Allant à l'encontre des envies parentales il s'était inscrit en musique. Deux jours après son arrivée il était déjà dans le Parc de L'université à fumer des joints avec un groupe de hippie musicien qui étudiaient l'art plastique, le théâtre et la musique. Refusant de se mélanger à cette jeunesse dorée qui se pensait meilleure que tout le reste, il les regardait de loin, heureux d'être personne pour eux, alors que son frère trouvait sa place parmi eux, apprenant l'art de la manipulation et de l’excès. Le seul excès dont Mischa était coupable c'était sa liberté.
Il avait fait des rencontres sensationnelles depuis qu'il était à Oxford. Ces rencontres avaient de lui celui qu'il était aujourd'hui. Certaines avaient sans doute eut plus d'importance que d'autres cependant. Sa rencontre avec Killian dans un pub londonien, créant entre eux une amitié qui ne s'arrêta plus jamais malgré leurs différences. Ils avaient fait les quatre cent coups tous les deux, squattant des fêtes où ils n'auraient jamais dû se trouver, rencontrant des filles incroyablement complaisantes que Killian s'était allègrement envoyé. Jouant de la musique des nuits durant sans s'arrêter. Parce que c'est cela qui les rapproche le plus au final : le musique. Il y avait aussi sa rencontre avec Cath, une magnifique brune rencontrée sur une île indienne. Une jeune femme avec un air si mystérieux et mélancolique qu'il s'était senti l'obligation de la faire sourire, jouant pour elle à sa demande. Elle avait sans doute était sa rencontre la plus marquante de ces cinq dernières années. Cette jeune-femme était à l'origine de la décision qui avait changé le court de son existence : la création des Dingoes ate my baby. Trois jours durant ils s'étaient enfermés dans une bulle de rêve, vivant de musique et de littérature. Se perdant dans les idées philosophiques de l'autre, adolescents rebelles et hors du monde qui posait sur lui un regard si distancié qu'ils s'étaient perdus en de vaine parole. Un songe, une idée de l'idylle, de la femme parfaite, de la sirène qui n'avait jamais vraiment quitté Mischa. Il ne l'avait jamais revue, mais il était revenue à Londres avec un projet nouveau et un nom : Dingoe. Et à présent il y avait sa rencontre avec Eden, qui semblait marqué une nouvelle page de son histoire.
Il constatait que malgré tout, ces rencontres avait une chose en commun : la musique. Mischa ne vivait que pour et part la musique, la trouvant partout, la cherchant dans les discours, et dans les passions des autres. « Arrête, je suis sure que si tu dis ne serait-ce qu’un mot elles font se liquéfier. Tu sais le fantasme du musicien et tout le bordel. » Il se mit à rire. Jamais il n'avait utilisé la musique pour ce genre de dessein. Killian l'aurait fait, mais Killian était ce genre de garçon. Mischa vivait de la musique, pour elle. Elle était sa maitresse, son amante la plus fidèle, et il l’adorait avec ferveur, comme un croyant. Elle était sa religion, sa ligne de conduite. Elle était ce qu'il avait de plus précieux, tout ce qui lui était resté quand il était parti de chez lui. Il ne lui était plus rien resté d'autre que sa guitare, et son envie d'être musicien. A quoi pouvait-il se raccrocher d'autre après tout ? Sa famille lui avait tourné le dos. La seule personne qui lui était restée était Breeony sa meilleure amie depuis l'enfance. Elle l'avait poussée à vivre de ses rêves. Parce que rien n'était plus précieux que cela finalement. Un rêve.

Ils parlèrent de tout et de rien, s'arrêtant sur les gouts de chacun, partageant comme s'ils se connaissaient depuis toujours. Sur la même longueur d'ondes, il s'étonnait lui-même de la franchise et de l'honnêteté avec laquelle il lui parlait. « Alors on en fera un. Dans cette vie ou dans une autre, je te dois un duo violon/guitare. » Il sourit, et lui tendit la main. « Promis ? » Dit-il sur un ton de défis. Il espérait vraiment depuis longtemps écrire un morceau pour un violon et une guitare. Il imaginait déjà cela comme un face à face à la manière des battle de break dance qu'il allait voir – et auxquels il participait parfois – à Londres. Mais il lui faudrait une violoniste de talent pour écrire cela avec lui. Il adorait le violon, mais n'en jouait pas. Il n'avait jamais su en jouer, chose qu'il regrettait. Il espérait qu'Eden accepte de faire cela avec lui, et pour lui. Ce serait tellement exaltant de pouvoir faire cela. Pouvoir écrire une partitions à quatre mains. C'est une chose qu'il n'avait jamais faite, car il n'avait jamais été assez en accord avec un autre musicien ou interprète. Jamais il n'avait trouvé La personne qui saurait le comprendre par un regard, ou qui saurait deviner ses envies. Il entendait parfois des couples se targuaient de fonctionner ainsi, et il se riait de les voir se séparer deux semaines après pour un quiproquo. Mais ce genre d'entente artistique devait être possible, il osait y croire. Comme il croyait au destin, à la fatalité, ou au hasard. Qui n'était jamais vraiment du hasard, mais le jeu de la vie. Une manière pour elle de rappelait que les hommes ne tiennent jamais les reines. En ce qui concernait Mischa il était persuadé que la seule chose que les hommes pouvaient vraiment maitriser ce sont leurs rêves. Et leur conviction, leur désir de les réaliser. S'il voulait aller en Afrique, il bossait, mettait de l'argent de côté, et partait en Afrique. Il n'y a de limite que pour sa propre imagination. « Si je le réalise tout de suite, je n’aurais plus de rêve. Il faut que j’en trouve un autre avant de réaliser le premier. » Il sourit. Durant des années il avait pensé de la sorte aussi, mais c'était avant d'oser réaliser ses rêves. Alors il se rendait compte que la vie lui donnait toujours l'occasion de rêver encore et encore. Après tout c'était ce qui faisait de lui un homme. Sa capacité à rêver. Sa capacité à s'imaginer ailleurs, autrement. « Tu apprendras rapidement que c'est en réalisant tes rêves que tu apprends le mieux à rêver. » Dit-il pour toute réponse. Il était une machine à rêve, et à désire. L'envie d'être ailleurs, de découvrir les autres, de découvrir le monde le rendait vivant. C'était en lui, cela faisait de lui ce qu'il étiat, et il pourrait pas changer cela. Il en était terriblement fier.

Il passèrent rapidement à autre chose, et sans que Mischa ne sache vraiment comment ils se retrouvèrent derrière le piano sur le côté de la scène. Jouant à quatre mains le morceaux qu'il lui proposa. Dans la salle quelques personnes applaudirent quand ils eurent terminé. La majorité des clients se trouvaient cependant autour du bar ou dehors pour fumer et ne faisaient pas vraiment attention à eux. Ce qui ne dérangeait pas Mischa, entièrement tourné vers Eden. Comme hypnotisé, fasciné par la jeune femme qu'il découvrait. « T’es pas mal non plus, tu m’épates et ce morceau est l’un de mes préférés. Si je fais ça souvent ? Non, jamais, mais il faut bien une première fois à tout. » Il sourit. Il n'avouera sans doute pas que lui non plus ne fait pas ca très souvent. Car il était rare – de son point de vue – de s'entendre aussi rapidement avec quelqu'un dés la première rencontre. Même avec Killian il ne s'amusait pas à faire cela dés les premiers jours de leur rencontre. C'était une chose qu'il trouvait presque divine, extraordinaire. Une magique que seule la musique pouvait créer. La cohésion entre eux était parfaite. Ils suivaient le rythme donné par l'un ou l'autre, se mettant sur le même tempo comme si leurs coeur battaient à l'unission. Incroyable. Il ne pouvait pas croire qu'une telle chose soit possible avec une inconnue, et pourtant il le vivait aujourd'hui. Il en était ravi. Excité il serait prêt sans doute à jouer toute la nuit s'il le fallait. « Je n’avais fait de duos en fait, sur un piano je veux dire. J’ai toujours pensé que le piano était un instrument pour un seul musicien. Tu viens de me démontrer le contraire. » Il sourit. Il avait joué en duo sur un piano avec des camarades de classe, pour le désir, rien de plus. Mais aujourd'hui c'était vraiment particulier, et il découvrait cette nouvelle manière de jouer avec une joie sans égale. Aujourd'hui il découvrait son âme sœur musicale – pensa-t-il avec un romantisme exacerbé par l'alcool sans doute – et alors qu'elle entamait un nouveau morceau il le reconnut et la suivit.
Rapidement cependant il sentit sa compagne se tendre et se tourna vers elle. Il rata une touche en se rendant compte qu'elle était en train de pleurer. Mais elle continua de jouer, et il en fit de même. Sans doute ce morceau lui rappelait-il quelqu'un, ou quelque chose, il ne savait pas, et il ne pensait pas avoir le droit de s'arrêter pour lui demander des explications. C'était un des premiers morceaux qu'il avait apprit à jouer. Il l'adorait, le trouvant remplie d'une poésie et d'une délicatesse rare. Jamais aucun morceau n'avait eut cet effet sur lui quand il jouait. Il était transporté. Mais rapidement les notes se firent plus rares et sourdes, jusqu'à s'éteindre sous les doigts des deux pianistes. Il se tourna vers elle, et avec un sourire, il essuya une larme qui coulait sur sa joue. « C'est le premier morceau que j'ai appris à jouer tout seul. Mes parents ne voulaient pas que je fasse de la musique, alors j'allais chez des amis pour apprendre. » Dit-il, comme si partageait cela avec elle pourrait la faire sourire. Et lui signifiait qu'elle n'avait pas à être gênée de pleurer. Elle ne semblait pas être le genre de fille à se laisser facilement aller à ses sentiments, et sans doute cela pourrait-il la gêner. Mais Mischa ne se permettait pas d'entrer dans l'intimité des autres, leur posant des questions gênante juste pour savoir . Il se fichait de savoir les choses, tant que les gens étaient capables de sourire. « Tu veux qu'on arrête ? Je peux … te proposer un verre et une clope ? Comme ca on prend un peu l'air. J'ai l'impression qu'on étouffe ici !  » Dit-il avec un air plus détendu, désireux de lui faire oublier sa tristesse pour passer à autre chose. Il se leva alors du piano et lui tendit la main. L'invitant à rejoindre le bar pour prendre deux verres avant d'aller prendre l'air un petit peu ?
Au bar il s'adressa au serveur. « Tu nous sers deux bières s'il te plait ? » demanda-t-il. Prenant les deux verres pour aller dehors. Il invita Eden d'un geste de la tête. « Après vous My Lady » Dit-il avec un air joviale, avant de la suivre à l'extérieur. La différence de température lui donna l'impression de respirer plus librement. Il proposa à Eden de prendre place près d'une des tables hautes posées à l'extérieur et délaissée par un groupe d'amis qui partaient. Il y posé les deux verres ainsi que son tabac qu'il sortie de sa poche, ses papiers à rouler et ses filtres. Il commença à s'en rouler une quand il reprit la parole. « Tu en veux ? » demanda-t-il s'abord par politesse, alors qu'il en prit une dans sa bouche, et l'alluma avec son briquet.
« Ca fait longtemps que tu joue du piano ? Tu es juste… terriblement douée. »
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Eden A. Winchester




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MessageSujet: Re: C'est là qu'il la vit pour la première fois. MISCHEN.    C'est là qu'il la vit pour la première fois. MISCHEN.  EmptyDim 15 Nov - 20:53


    

❝C'est là qu'il la vit pour la première fois❞
Mishen ♥



Je me rappellerais toujours du jour où j’ai tenu un violon pour la première fois. Je devais avoir six ans à l’époque lorsque mon père m’a emmené dans un magasin vendant des instruments de musique. Il m’a fait entrer et m’a dit « Choisis en un ». Trois mots, trois minuscules mots qui sont à l’origine de ma passion pour la musique. Alors j’ai commencé à marcher autours des instruments, mes chaussettes assortie à mon chapeau et le nœud dans mes cheveux blonds. J’ai d’abord toujours du bout des doigts un saxophone. Trop imposant, trop froid. Puis je me suis dirigée vers une harpe. Trop imposante aussi mais j’ai aimé le toucher des cordes sur mes doigts. L’instrument d’après était un violoncelle, l’instrument de ma mère. Mais cela ne me correspondait pas, trop grave, trop de prestance que je n’avais pas. Et là, ça m’est apparu comme une évidence. Non loin du violoncelle se trouvait un violon, un magnifique violon baroque. Je me suis tournée vers mon père et le vendeur en disant que c’est celui-là que je voulais. Je suis sortie du magasin peu de temps après, le violon dans son étui. Depuis ce jour, je ne cesse d’en jouer, avec tout l’amour dont je suis capable. Les premiers jours étaient difficiles, surtout pour mon père et mes différentes nourrices. Je m’entrainais jours et nuits, je n’avais pas de cesse. Mon prof particulier ne venait que deux heures par jour et même quand il n’était pas là, je jouais. Je jouais à avoir mal au bras et aux doigts. Ainsi à débuter ma carrière de violoniste.

La musique a toujours fait partie de ma vie et j’en veux encore plus, d’où mon rêve de jouer de tous les instruments du monde. Dès huit ans, j’ai appris le piano, en plus du violon. Puis le violoncelle, pour faire honneur à ma mère. Mon essai à la flûte à bec était un total échec, je me suis rattrapée avec la clarinette. La musique était toute ma vie, l’essence de mon existence. Lorsque je jouais, j’étais dans mon univers, mon monde à moi où personne ne peut m’attraper ou me faire du mal. Et puis, nous pouvons tout exprimer par la musique. Mozart a créé la musique que l’on utilise pour les mariages et Chopin, celle pour les enterrements. Un autre de mes rêves serait de créer ma propre symphonie, une pièce où j’exprimerais mon sentiment sur telle ou telle chose. Mais bon, vu l’état actuelle des choses, cela n’arrivera pas. Je ne laisserais pas de traces de mon existence sur cette terre. Juste le souvenir de mes soirées où j’ai fini déchirée, bourrée, stoned. Et j’espère juste qu’à mon enterrement, il n’y aura pas cette musique de Chopin, beaucoup trop triste et qui nous fait encore plus pleurer. Non, il faut une musique avec du punch, la septième de Beethoven ou même la neuvième. Mais pas cette musique morbide qui, bien que magnifique, vous fout en dépression pour trois mois. Quelle ironie j’ai de dire ça moi. Mais voilà, il semblerait que j’ai trouvé mon ange gardien. Mischa.

Dès qu’il est venu me parler, j’ai su qu’il n’était comme les autres, j’ai su qu’il était mieux. Tellement mieux que ces abrutis bourrés de fric. Il avait cette étincelle dans le regard, cette joie de vivre qui pourrait guérir les maladies qui ravage le monde. Il représentait à lui tout seul ce que tout le monde a toujours voulu : le ticket gagnant du Loto, les trois vœux de la lampe d’Aladin et le remède contre le cancer. En une soirée, j’avais trouvé ces trois choses et je ne savais pas comment le remercier d’être venu me trouver ce soir-là. Je suis plus détendue, plus en sécurité et j’aimais avoir cette sensation. On riait comme si nous nous connaissions depuis des années alors que ça ne fait que quelques minutes. Quelques minutes qui ont contenu le monde, une éternité. Tout était parfait et pour la première fois en plusieurs semaines, je me suis sentie bien et en paix avec moi-même. Nous étions tellement semblables, je n’en revenais pas d’une tellement ressemblance. J’avais l’impression de le connaitre depuis toujours, comme s’il était dans ma vie depuis le commencement. Cela me perturbait autant que ça me fascinait. Il vient ensuite à me parler d’un duo avec lui. Je ne pouvais pas lui affirmer qu’on en ferait un, je manquais de temps. Mais devant son ton de défi, je ne pouvais pas nier. Alors, employant le même ton que lui, je lui réponds :

« Promis. »

J’espère juste avoir assez de temps pour tenir ma promesse. Mais je crois en la réincarnation. Alors si nous ne jouons dans cette vie, ce sera dans une autre. J’ai envie d’y croire. La conversation dérive ensuite sur les rêves. Bien évidemment j’en avais des tas, tous plus ou moins importants, plus ou moins réalisables. J’étais une grande rêveuse et ce, depuis toujours. Je ne m’arrête jamais de rêver, je vois voir le Monde. Le vrai monde, celui sans buildings, sans hôtels cinq étoiles, sans voiture hors de prix. Partir en immersion dans une tribu en Afrique pour jouer sur un djembé et découvrir leurs mœurs. Partir en immersion dans une tribu Amazonienne pour apprendre à jouer sur une flûte de bambou. Et tellement d’autres du même genre. Je veux écouter la musique du monde, la plus vieille de toutes. Mischa me dit que c’est en réalisant ses rêves que nous apprenons à rêver. Je n’avais jamais vu les choses de la sorte pour être honnête et pour le coup, j’étais soufflée. Je ne savais quoi lui répondre. Je lui souris chaleureusement avant de baisser les yeux sur mon verre pour réfléchir à ce qu’il venait de me dire. Il avait raison mais parfois, s’engager vers l’inconnu, ça peut faire peur. J’ai l’habitude de voyager, j’ai posé un pied sur tous les continents, sauf l’Antarctique, mais je n’ai pas réellement vécu. La plupart du temps, je passais mes nuits en boite et mes journées à dormir pour recommencer le soir. Cercle vicieux infernal. Sans que je ne pose plus de questions, j’entraine Mischa vers le piano où nous nous asseyons tous les deux. Jamais je n’avais joué à deux sur un piano, j’ai toujours pensé que c’était un instrument pour un seul musicien. Mischa m’a démontré que je me trompais. Il commence un morceau que j’aime et que je connais et tout naturellement je le suis. C’est comme si nous nous étions entrainés pendant des jours et des jours. Pas une seule fausse note. Je n’ai jamais ressenti une telle complicité.

A la fin de ce morceau génial, je lui avoue ne jamais avoir joué en duo sur un piano puis nous recommençons. Sauf que ce coup-ci, je donne la première note. Et je n’aurai pas dû. J’ai commencé à jouer le premier morceau qui m’ait passé par la tête mais l’émotion me submerge et je commence à pleurer en silence, sans pour autant arrêter de jouer. Mischa le voit et rate une touche avant de se reprendre et de continuer à jouer. Mes larmes se tarissent un peu au fil que le morceau avance, jusqu’à disparaitre à la dernière note. Je suis bouleversée, je n’ose pas me tourner vers lui car je venais de lui montrer une de mes faiblesses. Il se tourne vers moi avec son éternel sourire et une larme fourbe roule sur ma joue. Il l’essuie et je lui souris en retour, reconnaissante qu’il ne me pose pas de questions. Il me dit que c’est le premier morceau qu’il a appris à jouer.

« C’était l’un des morceaux préférés de ma maman. Je l’ai appris à l’âge de huit ans je crois. Je suis épatée par ces musiciens qui apprennent tout seuls »

Je me sens en totale confiance avec lui et je ressens une sensation de bien-être inouïe, jamais je n’avais ressenti ça avec quelqu’un. Jamais. Mischa me propose ensuite de sortir prendre l’air puis je le regarde se lever et me tendre sa main. Je la saisis et me lève à mon tour afin de le suivre. Une fois debout, je lui réponds d’une petite voix :

« Ouais, allons prendre l’air, ça me fera du bien je pense…. »

Je lui souris chaleureusement puis il m’entraine à travers les tables. On s’arrête au bar où il commande deux bières. Il lâche ma main pour prendre les deux verres et nous allons dehors. Tellement courtois qu’il me laisse passer la première. Je suis donc la première à recevoir le vent frais de la soirée me caresser le visage. Que cela me fait du bien. Je ferme les yeux sous cette délicieuse sensation puis je me retourne vers Mischa qui vient de sortir à son tour. Il me propose de nous s’asseoir à une table haute et je grimpe difficilement sur le tabouret. Je ne suis pas petite. Le tabouret est juste trop haut. Enfin installée, je le vois sortir du tabac et des feuilles pour se rouler une cigarette. Il m’en propose une mais je réponds :

« Non je te remercie mais je ne suis pas adepte des roulées. Par contre je veux bien ton feu, j’ai oublié le mien je crois. »

Je sors ensuite mon paquet de cigarette et j’en place une entre mes lèvres avant de prendre le briquet de Mischa. J’inspire une grande latte qui me fait direct du bien et me détend. J’expire la fumée dans l’air frais avant de reposer mon regard sur le brun en face de moi. Me regard se perd dans la nuit et c’est sa voix qui me ramène sur terre. Je rougis légèrement, surement à cause du froid. Puis je lui réponds avec un petit rire :

« J’ai commencé le piano à 8 ans donc ouais, ça fait pas mal de temps. Et merci du compliment, tu es aussi terriblement doué. Et puis un mec qui connait un morceau d’un Tim Burton a tout mon respect. Et toi, tu joues depuis longtemps ? »

Je le regarde avec un sourire en coin avant de prendre mon verre pour en boire une gorgée. Le liquide ambré descend dans ma gorge et me réchauffe, en quelque sorte. Je suis pris par un élan de curiosité. Soudainement j’ai envie de tout savoir de lui, de le connaitre, d’apprendre à la connaitre. Je repense à ce qu’il m’a dit plus tôt au piano et je lui demande :

« Au fait, si ce n’est pas trop indiscret, pourquoi tes parents ne voulaient pas que tu joues du piano ? Je veux dire, la musique est un art magnifique, ils devraient être fier d’avoir un fils aussi talentueux que toi. »




    
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MessageSujet: Re: C'est là qu'il la vit pour la première fois. MISCHEN.    C'est là qu'il la vit pour la première fois. MISCHEN.  EmptyDim 22 Nov - 21:52

C'est là qu'il la vit pour la première fois
Eden & Mischa
La musique est dans sa vie depuis toujours. Dans sa chambre, il se mettait les CD de ses groupes préférés en boucle, imaginant qu'il se trouvait sur scène. Le cris de la foule dans ses oreilles le rendait ivre de bonheur, il saurait jouer de la guitare comme un Dieu et il pourrait écrire ses propres chansons. La poésie il l'écrit depuis qu'à l'école on lui à apprit à former des mots avec ses stylos de couleurs. Il n'a jamais vraiment arrêter. Et les poèmes sont devenus des mélodies. Aujourd'hui les mélodies sont des chansons. Il n'a jamais arrêté d'écrire. La musique coule dans ses veines, elle fait battre son coeur dans ses tampes, et le réveille au milieu de la nuit avec des notes qui l'obsède. Mais cette passion qui le dévore depuis toujours il n'a jamais pu la partager avec quiconque. Quand ils étaient enfants Aedan et lui s'amusaient sur des chansons, mais rapidement Aedan avait trouvé les fantaisies créatrices de son frère assez ridicule. Apprendre qu'il partait à Oxford étudiant la musique c'était sans doute le sommet de la stupidité aux yeux du jumeau.
Cependant Mischa n'avait pas étudier uniquement la musique. Il venait de terminer son cursus en Philosophie et avait terminé cinquième de sa promotion. Cependant, il avait décidé d'arrêter ces études-là pour se donner entièrement à la musique. Mais la philosophie l'avait toujours accompagné. Il avait le sentiment de porter sur le monde un regard reculé, comme hors-du-temps, créatif. Son professeur de philosophie au lycée passait des heures à discuter avec Mischa. Sur le monde, les théories sur le hasard, dieu ou même l'être. L'âme, la liberté, le sens, la cause, la conscience, la création, l'art. Tout cela n'avait pas de raison d'être, mais tout cela existait. Questionnement existencielles qui ne quittaient jamais vraiment le jeune homme. Il était à la recherche du sens, constamment. Et il avait décidé il y a longtemps que pour comprendre il devait découvrir. Plus il découvrait, et moins il comprenait la raison de tout cela. Il n'y avait pas de logique à l'existence, il y avait juste de la magie. Alors si l'existence était miraculeuse, le meilleur moyen d'en profiter c'était de lui dire oui . Tout rêve était le départ d'un nouveau projet de vie. Lui, il rêvait de vivre de sa musique. Alors il s'abandonnait entièrement à elle.
« Promis. » Sourire du musicien alors que la vie lui offrait une nouvelle rencontre. Hasard, beauté de la fatalité qui le mit sur le chemin d'Eden ce soir. Il ne voulait pas chercher à comprendre, ou à donner un sens à tout cela. Il voulait juste ne profiter, laisser le temps faire les choses, et se laisser profiter de l'instant. Il parlait avec la jeune femme sans se prendre la tête, se laissant aller à des réflexions sur la musique et la vie. Le rêve, le classique, le piano, ils passaient d'un sujet à l'autre avec une facilité étonnante. Comme si leurs esprits étaient avides de se connaitre. C'était agréable et délirant même que de discuter de la sorte avec une quasi-inconnue. Mais pourquoi refuser de pousser plus loin encore. Pourquoi ne pas la suivre au piano, et se mettre à jouer le premier morceau qui lui vient. Pourquoi chercher à obtenir quelque chose de cette rencontre ? Il n'était pas comme tous ces mecs qui se rendent dans les bars dans l'espoir de lever une jeune femme et profiter de quelques services sexuels qu'ils pourraient avoir de leur part. Ne leur parler, et ne s'intéressait à elles que pour avoir leur confiance en espérant pouvoir se vider. Un comportement que Mischa ne comprenait pas. Il ne l'avait jamais fait, et il ne le fera jamais. Il était bien trop curieux de connaitre les personnes, de discuter, de voir ce qu'elles avaient à offrir. Il n'attendait rien d'Eden. Après cette soirée s'ils décidaient de ne pas se revoir alors fort bien. Il ne l'obligeait à rien, mais il s'offrait totalement, s'abandonnant à cet instant comme jamais. Et sans arrière pensée. Il était seulement lui-même, honnête et rêveur.
Elle se mit à jouer à son tour un morceau qui tenait au coeur de Mischa. Il l'avait appris au piano il y a fort longtemps. Et il avait même tenté d'en faire une version à la guitare une fois. Quand il était plus jeune. Cela n'avait rien donné de bien probant. « C’était l’un des morceaux préférés de ma maman. Je l’ai appris à l’âge de huit ans je crois. Je suis épatée par ces musiciens qui apprennent tout seuls » Il sourit. Elle se livrait à lui, d'une voix douce et rêveuse. Elle était ailleurs, dans des souvenirs qui n'appartenait qu'à elle, et la beauté naturelle d'Eden le frappa en plein visage. Ils étaient sous la lumière bleutée d'un spot. Le regard d'Eden brillait et ses cheveux était entouré d'un halo surnaturel. Elle semblait venir d'un ailleurs fantastique qui n'appartenait qu'à elle. Et cela fit sourire Mischa. Lui inspirant quelques poèmes niais qu'il aurait écrit plus jeune.
Les musiciens qui apprennent seuls, il en faisait parti. « Quand la passion est là, apprendre devient un jeu. »  dit-il avec le sourire. Les premiers morceaux qu'il avait réussi à jouer, il les avait appris tout seul. Ses parents lui avaient offert une petite guitare bon marché un soir de Noël. Il devait avoir une dizaine d'année. Il avait été sur internet pour trouver des tutoriels, cherchant d'abord tout seul pour réussir à avoir un son de cet instrument. Mais les guitares se désaccordent facilement, et il avait ramé pour réussir à en faire quelque chose. Il avait commencé par apprendre seul avant de pouvoir compter sur le père musicien d'un de ses amis arrivé à ses quatorze ans. Il ne s'était plus jamais arrêté depuis, et avait même pu s'offrir des cours privés en échange de quelques travail d'étudiants.
Il remarqua cependant que ce morceau avait beaucoup trop marqué Eden et lui proposa d'aller prendre l'air. « Ouais, allons prendre l’air, ça me fera du bien je pense…. » Il sourit, et ouvre le chemin, passant par le bar pour prendre deux bières dont une pour Eden. Il lui tient la porte, et c'est la première à profiter de l'air frais du début de l'automne. Quant à lui il se rend compte qu'il porte uniquement un t-shirt, et que cela est un peu frais. Mais sur la terrasse le bar a placé quelques radiateurs extérieurs qui le réchauffent aussi. Il peut profiter de l'air frais, sans mourir de froid. Comme tout cela est ingénieux ! Il s'assoit à une table, Eden face à lui, pose les deux bières et sort ses roulées. Il n'a pas une préférence pour les roulées, non, mais il n'a pas l'argent pour se payer des paquets de cigarettes constamment. C'est la fin du mois, il mange surtout des pâtes, et fumer des roulées. « Non je te remercie mais je ne suis pas adepte des roulées. Par contre je veux bien ton feu, j’ai oublié le mien je crois. » Il acquiesce et passe son briquet noir à Eden pour qu'elle puisse allumer sa cigarette. Rapidement il termine de préparer la sienne et l'allume à son tour. Il prend sa bière et en boit une gorgée. Avant de reprendre la conversation. Il s'étonne d'être aussi à l'aise avec quelqu'un, mais c'est facile de parler à Eden. C'est facile de se lier à elle, et de s'attendrir. Il l'écoute avec un intérêt non feint, désireux d'en apprendre toujours plus sur elle. « J’ai commencé le piano à 8 ans donc ouais, ça fait pas mal de temps. Et merci du compliment, tu es aussi terriblement doué. Et puis un mec qui connait un morceau d’un Tim Burton a tout mon respect. Et toi, tu joues depuis longtemps ? » Une jeune artiste alors. Ca ne l'étonne pas vraiment d'apprendre qu'elle fait de la musique depuis aussi longtemps, elle semble vraiment avoir cela dans le sens. Un peu comme lui en fait, mais il avait dû se battre pour apprendre, et il avait réussi à avoir un professeur que trop tard à son gout. Cependant il avait travaillé jusqu'à se faire saigner les doigts. Il avait eut des cornes, les peaux mortes s'accumulant durant des années. « J'ai eut une guitare à 10 ans. Mais j'ai pu vraiment apprendre à mes quatorze ans seulement. » Dit-il, levant les yeux au ciel pour calculer les années, un air réfléchi sur le visage. Il tira sur sa cigarette. « Quant à Tim Burton, les musiques de Danny Elfman sont les meilleures musiques de film de tous les temps. Je ne m'en lasse jamais. »  Dit-il avec des yeux pétillant, relâchant l'air chargé de tabac. Dans un même mouvement ils prennent leur bière et en boivent une gorgée. Mimétisme soudain entre eux, preuve que le courant passe. Ils sont sur la même longueur d'ondes, et leurs corps réagissent en conséquence. Ils n'y pensent pas vraiment, ils le vivent simplement. « Au fait, si ce n’est pas trop indiscret, pourquoi tes parents ne voulaient pas que tu joues du piano ? Je veux dire, la musique est un art magnifique, ils devraient être fier d’avoir un fils aussi talentueux que toi. » Il sourit. Elle a eut la chance d'avoir une mère qui était musicienne. A ce qu'il a comprit, ou deviner, elle n'est plus vraiment là à présent. Loin ? Décédée ? Il ne sait pas, il ne posera pas la question. Il ne désire pas la faire pleurer à nouveau. Quant à lui, dans sa famille, le risque de pauvreté pousse à faire pas mal de choses. En l'occurrence à faire des études qui rapportent de l'argent, et non pas se la jouer comme un artiste bohème qui vivra sous les ponts. « Ce n'est pas indiscret, je n'ai rien à caché. » Dit-il comme pour la rassurer. Il ne veut pas qu'elle s'empêche de lui poser des questions, il n'a pas honte de là où il vient, ou de qui il est. Il n'est pas du genre à cacher quoi que ce soit, peut être trop franc. Ou trop naïf. Ou un peu des deux. « Ma mère considère que la musique c'est un amusement. Comme une passade d'adolescent. Ca ne l'a pas dérangé de me voir jouer quand j'étais enfant mais... Elle aurait souhaité que je fasse des études utiles . Diplômé en philosophie et en musique, ce n'est pas assez.... rentables à ses yeux. »  Dit-il, expliquant les raisons qui ont poussé sa mère à le renier en quelque sorte. La mère Dempsey était une femme avec une poigne de fer, habituée à ce que ses enfants l'écoute aux doigts et à l'oeil. Mischa avait refusé de l'écouter cette fois. Depuis ils ne se parlaient plus vraiment. « Elle s'inquiète pour l'avenir. Pour notre avenir. Je le comprends, mais je veux vivre de mon rêve. Personne ne pourra jamais m'empêcher de rêver. »  Dit-il avec un immense sourire. « Et toi, tu as décidé de t'adonner à la musique en l'honneur de ta mère c'est cela ? Elle était musicienne ? » 
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Eden A. Winchester




Eden A. Winchester
ASTRAL — against the system


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MessageSujet: Re: C'est là qu'il la vit pour la première fois. MISCHEN.    C'est là qu'il la vit pour la première fois. MISCHEN.  EmptyMar 24 Nov - 21:46


    

❝C'est là qu'il la vit pour la première fois❞
Mishen ♥



Quand on y pense, c’est fou à quel point la vie peut être une garce avec nous. Elle vous fout à terre, vous empêche de vous relever pour au final mettre un miracle sur votre route, un espoir de revoir enfin la lumière. C’est ce qu’il se passait avec moi. J’étais au plus bas, je n’arrivais plus à me relever, j’étais au bord du gouffre. Ou déjà tombée au fond. Et il est arrivé. Il m’a vu comme personne ne m’a jamais vu. Il a vu la personne en moi et pas juste la droguée qui espère noyer son chagrin dans un cocktail immonde. Il m’a vu et au moment où il m’a parlé j’ai su qu’il allait prendre une place trop importante dans ma vie. Vous savez, on a souvent ce sentiment. On pense qu’une personne n’est que de passage mais au final elle reste, et elle continue de vous faire sentir bien. On s’entendait trop bien pour que ce ne soit qu’un hasard, tout était écrit. Mischa est celui qu’il manquait à ma pitoyable et dieu que j’aurai aimé le rencontrer plus tôt, à un meilleur moment de ma vie. Il m’aurait évité de sombrer, de tomber. Quand je rencontre ses yeux, je sais qu’il est déjà trop impliqué.

Il me fait rire alors que je ne le connais que depuis quelques minutes. Il a réussi à briser les murailles que je m’étais érigée et c’est comme si je le connaissais depuis des années. Comme si on était liés par un quelconque lien invisible. Ouais c’est débile je sais, c’est trop parfait, trop lisse. Il doit forcément y avoir une tare, une tâche à ce tableau si parfait. Pourquoi est-il venu à ma rencontre ? Pourquoi m’a-t-il parlé alors que la plupart des gens n’osent pas ? Il ne doit pas avoir qui je suis et la réputation que je me traine. C’est comme s’il voulait me connaitre au-delà de toutes ces merdes qu’on raconte sur moi, ces gens qui croient qu’ils peuvent briser quelqu’un avec un article mal-écrit et des rumeurs quotidiennes. J’en ai juste marre de tout ceci. Marre que les mecs me veulent et que les filles me jalousent. Je veux juste être moi. Une musicienne. Une étudiante. Rien de plus. Pas la « dépravée d’Oxford », pas la « fille facile ». Non. Juste moi. Je pense que c’est pour ça que je parle à Mischa, que j’accepte de me confier à lui, parce qu’il est différent des autres. Il n’est pas un putain de mouton. Son sourire pourrait guérir n’importe quel malade tellement il est magnifique et il me fait du bien, je me sens mieux à chaque fois qu’il me sourit. Je sais que ce n’est que passager, qu’une fois tout ça finit je re-sombrerais. Mais pour l’instant je profite du moment présent, de ce moment parfait après ces jours d’obscurité totale.

Plus la soirée avance, plus je me rends compte que nous sommes pareils. Nous sommes tous deux des musiciens. La musique fait partie de nos vies, nous l’étudions, nous la jouons. Elle nous possède, fait battre nos cœurs à l’unisson. Lorsqu’on a commencé à jouer ensemble sur ce piano, j’ai été bluffée par le choix de ce morceau, morceau que j’adore, que je connais par cœur. Je l’ai suivi, on s’accordait comme si nous nous entrainions ensemble depuis toujours. On jouait tous deux avec passion, avec douceur et je ne pouvais pas m’arrêter de sourire. A la fin de ce morceau, je ne pouvais pas m’arrêter là. Alors je choisis moi-même le prochain morceau, pensant que ça ne me ferait rien. Je me suis bien trompée. Rien que les premières notes que je jouais me donnèrent les larmes aux yeux et Mischa le remarque, il en loupe une note. Je lui expliquais ce que représentait ce morceau pour moi et il m’écoutait attentivement, ne me quittant pas des yeux. Toujours avec son air naturellement gentil, il me propose d’aller dehors pour prendre l’air, s’aérer un peu l’esprit dans le froid de début d’automne. Il faisait toujours froid de bonheur à Oxford, mais l’automne ne me dérangeait pas, c’était sans aucun doute ma saison préférée. Le vent me frappe doucement le visage, faisant bouger les quelques mèches rebelles qui entourent mon visage. On s’assoit à une table et je murmure un petit « merci » lorsqu’il pose une bière devant moi. Les radiateurs d’extérieur me permettent de ne pas avoir trop froid, ça me plait. Je refuse une de ses roulées avant de prendre son briquet pour allumer une de mes cigarettes. Je lui redonne après et fume ma clope tranquillement alors qu’il allume la sienne. Nous parlons du morceau de Tim Burton que nous avons joué et de sa première guitare. Je l’écoute en tirant une latte puis je recrache la fumée en même temps que lui. Un putain de miroir.

« Je pense que Tim Burton est un véritable génie. Accompagné de Danny Elfman, le duo gagnant. Je dois avoir tous ces films chez moi, grosse grosse fan. »

Je ris doucement avant de boire une gorgée de ma boisson ambrée. Il fait de même, en même temps et ça me choque autant que ça m’impressionne. Jamais je n’avais eu une telle connexion avec quelqu’un. Je me sentais ridiculement bien avec lui, c’est comme si le temps s’arrêtait pour nous laisser vivre, rien que tous les deux. Les autres clients fumant dehors n’ont plus d’importance, le froid ne m’importe plus, seul lui compte. Et ça m’effraie car jamais je n’avais ressenti ça, jamais je ne m’étais sentie aussi bien avec un quasi inconnu. Il met de le chaleur et c’est plus fort que moi, je ne peux m’arrêter de sourire, c’est comme un automatisme. Et ça me fait du bien, dieux que ça m’avait manqué de rire et sourire et parler avec quelqu’un aussi longtemps. La conversation dérive ensuite sur sa mère et je l’écoute attentivement, tout en fumant ma clope. Je ne le quitte pas des yeux, lui montrant que je l’écoute. J’apprends qu’i a un diplôme en philosophie, je ne l’aurais jamais deviné. Et j’apprends aussi que sa mère fait partie de ces gens qui ne voient pas la musique comme un métier. Je secoue la tête en écrasant ma clope avant de lui répondre :

« La musique est le plus beau des métiers. Un métier où l’on est épanoui. Je préfère mille fois vivre de ça plutôt que de rester dans un bureau toute la journée. »

Je lève les yeux au ciel puis reporte mon regard sur lui en poursuivant :

« Vis ce que t’as à vivre Mischa, amuse toi sur scène, tu es le maitre de ta destinée. »

Et ce qui devait arriver arriva. Il se mit à parler de ma mère. Je détourne le regard quelques secondes afin de me reprendre. Je ne vais pas pleurer deux fois dans une soirée faut pas déconner. Alors je respire un grand coup et l’air frais me fait du bien. Je bois une gorgée de bière pour me donner du courage et lui réponds :

« Oui c’est…. Pour lui rendre hommage. Elle était principalement violoncelliste et jouait beaucoup quand elle était enceinte. Mon père disait souvent que je donnais des coups pour qu’elle continue. »

Je souris à ce doux souvenir que m’a transmis mon père. Puis je reprends :

« Malheureusement, à quelques mois du termes elle est tombée malade. Gravement malade même. Et c’était soit ma vie, soit la sienne. Tu peux facilement deviner qui elle a choisi de sauver »

Je lève la tête à la fin de mon récit et regarde les étoiles. L’air que je recrache est blanc, un peu comme un dragon. Je ne sais plus quoi dire après cette confession. Mes yeux reviennent sur Mischa et c’est là que je me rends compte qu’il a un style bien à lui, un style de rockeur, de baroudeur. Il est magnifique. Je chasse toutes ses pensées puis finis ma bière. Mon patron commence à ranger les chaises dehors en me regardant attentivement voir si je ne suis pas trop bourrée. Il agit comme un père et dans mon coeur, il est comme telle. Je lui fais un petit sourire et il frappe doucement son poignet pour dire qu’il est l’heure. Je me retourne vers Mischa et lui dit :

« Malheureusement je crois que le bar va fermer, je n’avais pas remarquer qu’il était presque vide »

Je ris doucement avant de continuer :

« Merci pour cette soirée Mischa, tu m’as changé les idées et …. Bien juste merci, pour tout. »

Je me lève de ma chaise, les membres légèrement engourdis. Je me poste à côté de lui et dépose un doux baiser sur sa joue.

« J’espère qu’on se reverra. »

Sur ces mots je pars dans le froid de la nuit Oxfordienne, persuadée de bien dormir après de longues semaines d’insomnies.




    
© Pando
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