Il faut apprendre à aimer ce qui nous fait du bien ~ Seyrah et Eden

Le noir. L'obscurité. La Haine. Ces trois mots me représentaient parfaitement bien. Ayant grandis sans mes parents, j'avais développé une haine envers tous les adultes, une quelconque autorité m'agaçait. Ma crise d'adolescence avait été très éprouvante pour ma tante. J'en ai eu conscience seulement récemment en découvrant les élèves que j'allais avoir cette année. Moi aussi j'étais étudiante à Oxford, et je savais pertinemment qu'il était facile de tomber dans le cercle vicieux de l'échec. Les soirées alcoolisées, puis la drogue. Je me souvenais de toutes ces soirées (ou du moins celles dont je me souviens). Le lendemain, nous ressemblions à des cadavres Anastasia et moi. Les deux zombies, mais notre état n'était rien comparé à celui de certains de mes camarades qui consommaient des drogues dures. Pour ma part, je n'ai jamais été attirée par cela. L'alcool me suffisant amplement. Les rares fois où j'en consommais, je finissais très mal, et souvent, je m'endormais sur la cuvette des toilettes. Au petit matin, j'étais réveillée par les gens qui souhaitaient utiliser les toilettes. Fort heureusement, ils avaient eu la bonté de me réveiller au lieu de faire leurs besoins sur moi. Quoique, cela a dû arriver, mais heureusement, je n'en ai pas la moindre idée. Pas même un flash.

Je savais que ce monde de débauche nous entrainait vers le bas avec une aisance déconcertante. Je noyais mon chagrin là-dedans, jusqu'au jour où la réalité me rattrapa. Le monde du travail s'ouvrait pour moi. Finis les soirées étudiantes. Mon innocence n'était plus. Malgré toute ma bonne volonté, j'avais échoué en tant qu'avocate, tombant naïvement dans les bras de mon second client. Ce dernier se suicida en prison quelques mois plus tard. Ce jour-là, un flic était venu me l'annoncer, exactement comme lorsque mes parents sont morts lors d'une mission. Mais ce jour-là, pour cet homme, je n'avais pas pleuré. J'étais entrée dans une colère noire. Cette haine me colle à la peau depuis. Je me contente de vivre avec, en tentant de l'oublier de temps en temps. Et ce soir, je voulais l'oublier le temps d'une nuit. Alors, j'envoyais un SMS à Eden. Une élève très fêtarde qui connait de très bons plans. Je me rendis donc au Camera Night Club, habillée d'une robe noire et blanche transparente dans le dos. Mes cheveux étaient joliment bouclés et mon maquillage restait naturel. Un peu de noir autour des yeux et le tour est joué !

Assise à une table avec mon téléphone, j'attendais patiemment l'arrivée de la jeune femme. Des gens éméchés passaient de temps à autre en hurlant des paroles littéralement inaudibles. Puis, ce fut Eden qui arriva. Alors que je me décalais pour lui faire une place, celle-ci m'entraîna au carré vip. L'endroit où seuls les plus riches peuvent entrer. Je regarde autour de moi avec stupéfaction, avant de lui sourire, sincèrement.

- Avec plaisir !

J'attrapais ma coupe de champagne et trinqua avec elle, tout sourire. Je savais que cette soirée allait être fort agréable.

Si un jour on aurait dit que Seyrah irait en boite de nuit, la concernée aurait littéralement éclaté de rire. C'était autrefois inconcevable pour cette femme de se rendre dans ce lieu de débauche. Là où la transpiration se mêlait à l'odeur de l'alcool qui voulait à flot. Faire la fête était quelque chose d'inconnus pour cette belle blonde. Au vu de son éducation quasiment militaire cela n'était guère étonnant et plutôt attendu. La juvénile avait découvert le monde de la nuit durant ces années d'études à Oxford. La ville de tous les pêchés. De ceux de Seyrah qu'elle voulait garder secrets. Elle fi la rencontre de personnes extraordinaires. Dont Anastasia. Sa meilleure amie qui était devenue bien plus après. Elles couchaient fréquemment ensemble. Son amie ressentait le besoin de se faire désirer après sa rupture. Anastasia avait très mal digéré la fin de son couple. Seyrah avait été sa bouée de sauvetage.

Les années de folie se terminèrent brusquement. La belle blonde débuta son travail d'avocate, le monde du travail était un véritable choc. A la fac, tout était beaucoup plus simple. Plus accessible. Et surtout, elle n'avait pas autant de responsabilités. Ce choc fut véritablement compliqué. Seyrah dérapa rapidement, et tomba dans les bras d'un de ses clients. Evidemment, leur relation était proscrite. Quand elle fut montrée au grand jour, tout bascula. L'aînée des Fallen déchanta. Elle fut radiée de l'ordre des avocats et son amant de suicida. Secouée par une dépression, elle décida de reprendre ses esprits. Alors, elle devint professeur ici, à Oxford. La fac qui l'avait vu grandir. Une nouvelle vie s'offrait à elle. La blonde se devait d'oublier ce passé désastreux et avancer. Elle était forte et surmonterait tout cela. Espérons simplement que les gens ne s'amusent pas à lui rappeler son échec cuisant.

Ce soir, elle comptait tout oublier. Elle allait simplement se vider la tête en buvant et en dansant jusqu'au petit matin. Quoi de mieux que d'appeler Éden Winchester ? Cette élève était la débauchée par excellence. Le monde de la nuit était le sien. Grâce à ses connaissances, elles purent se rendre dans la partie VIP accompagné d'une bouteille de champagne. Seyrah était étonnée mais ne refusa pas la coupe. Elle trinqua avec l'étudiante en esquissant un doux sourire.

- A cette soirée !

Répondit-elle avant de tiquer à ses paroles. D'accord. La jeune femme devait être incroyablement riche pour se permettre une telle chose. Mais par respect, Seyrah ne voulait pas abuser. Elle allait donc se contrôler et ne pas boire de trop. Une gorgée d champagne avalée, elle se leva en compagnie d'Eden pour se rendre sur le podium situé au milieu de la piste. La professeure laissa son amie monter la première avant de la rejoindre. Dès leur entrée, des yeux masculins se posaient sur elles. Seyrah s'en amusa en remuant d'autant plus les hanches, souriant à l'étudiante à ses côtés.

- Tu danse bien.

Rétorqua l'ancienne avocate. Elle adressait à cette dernière un sourire complice en lui donnant un léger coup de fesse.

Le monde de la nuit avait toujours été quelque chose d'étrange pour cette jeune femme à la vie si mouvementée. Elle avait d'abord haït ce monde puis elle l'avait adoré. Ces années d'études à Oxford avaient été les meilleures de sa vie. C'était indéniable. Seyrah se rappelait avoir été épanouie. Il ne passait pas un jour où elle souriait à cette époque. Dans les bras de sa meilleure amie, Anastasia, elle avait les meilleurs souvenirs. Des souvenirs tristes, mais surtout des heureux où elles avaient passé d'incroyables soirées, à rigoler, toutes les deux sans se soucier des garçons. L'innocence de cette époque était belle et bien révolue à cet instant. Cette innocence avait laissé place à de la méfiance. Une méfiance accrue par ces quelques années de travail en tant qu'avocate. La jeune femme s'était alors renfermée comme une huitre, s'enfonçant dans un profond mutisme auquel il fut difficile de se séparer. Seyrah savait que la route était encore longue. Elle n'était plus seule. Des gens étaient là pour la soutenir et l'aider à aller de l'avant en oubliant cette histoire tragique. L'ancienne avocate était lucide, rien de tout cela ne serait arrivé si elle avait fait preuve de plus de jugeote.

Quoi de mieux que de sortir pour oublier ses tracas ? Rien d'autre sans doute. Les effluves d'alcool circulant dans son sang lui laissait un goût agréable dans la gorge. Celui de la folie, de la frénésie. La professeure voulait se lâcher ce soir. Ce soir, elle allait laisser son corps parler et briser ainsi toutes les barrières qu'elle avait si difficilement fondée. Ce soir, elle allait s'amuser, et pas qu'un peu. Seyrah ne savait pas être raisonnable lorsqu'il s'agissait de sortir et de faire la fête. Un milieu qu'elle apprivoisait de nouveau. Le début était difficile, mais le plaisir ne sera que plus grand lorsqu'elle aura reprit l'habitude. C'est un peu comme le vélo, ça ne s'oublie pas. Même les gens prudes avaient eu une vie avant, ce que les élèves semblaient ignorer. Sous ses airs de femme sage, Seyrah avait également participé à de nombreuses soirées. Elle avait finit dans des états pas possibles, la drogue, l'alcool, le sexe. Tout cela était incroyablement familier. Cela s'avérait tellement facile de retomber dedans. D'en sortir beaucoup moins. La chute n'en n'avait été que plus grande. La belle blonde s'était faite belle pour l'occasion, ressortant une vieille robe blanche et noir avec le dos nu. Ses cheveux blonds était légèrement bouclés, tombant gracieusement sur ses épaules.

Ce fut donc en compagnie d'Eden qu'elle pénétra dans le carré VIP. Au moins, avec cette élève, elle était sûre de passer une bonne soirée. Eden est la reine de ce monde, celle qui le connait bien mieux que quiconque, celle qui a sut le dompter. Mais jusqu'à quand cette triste comédie dura-t-elle ? Jusqu'au coma éthylique ? Evidemment, les gens préféraient occulter ses questions et les reporter au lendemain. Ce n'était rien d'autre qu'un cercle vicieux, celui de la nuit, du mal-être. Finalement, elle sortait pour se soigner, tout comme Seyrah à l'époque. Elle sortait pour oublier à quel point sa vie pouvait être merdique, à quel point elle était seule. Alcoolique ? Oui, on pouvait dire ça. Seyrah savait qu'elle aurait pu aller très loin si elle n'avait pas arrêté les études. Elle aurait très mal fini. Aujourd'hui, la voici prof dans la fac où elle était élève. Drôle d'ironie. Cela ne pouvait que faire sourire. La jeune femme grimpa en compagnie de belle blonde sur l'estrade. Elle calqua ensuite ses mouvements sur les siens, bougeant ses hanches.

- Oh oui, ça ne s'oublie pas !

Répondit la concernée en esquissant un immense sourire, ayant levée la voix afin qu'elle puisse l'entendre malgré le brouhaha. La professeure de droit fixait Eden danser contre la barre, avec ce sourire aguicheur, Seyrah ne put s'empêcher de rire légèrement. Elle débuta ensuite une danse sexy, mouvant ses hanches en rond, sous les yeux ébahis de quelques hommes en bas. La belle blonde s'approcha de la barre, faire la danse du ventre, ses prunelles bleues scrutant chaque personnes présentes avant de bifurquer sur Eden, accompagnées d'une lueur de malice.

La jeune femme n'aimait guère ce monde là, le jugeant beaucoup trop violent, elle le voyait réellement comme un monde débauche là où les gens se lâchaient littéralement. Seyrah appréciait cette sensation, celle de tout laisser tomber et de se détendre. Ce soir-là, elle comptait bien oublier ses soucis. La professeure s'était donc vêtue de sa plus belle robe, et s'était maquillée de manière plus excessive que d'habitude. Ses lèvres étaient rouge et ses yeux bien noir. Pour la semaine, elle ne voyait simplement pas l'utilité de se maquiller, elle préférait opter pour le naturel. A dire vrai, elle n'avait pas vraiment besoin de mettre du font de teint, sa peau étant en très bonne état. Le maquillage ne faisait que l'abîmer encore plus. Et puis, les critiques lui passaient au dessus, que ce soit sur son maquillage ou sa manière de s'habiller, légèrement classique voire garçon manqué. Son éducation dure ne l'avait pas aidé à devenir plus féminine, malheureusement. La vie ne l'avait pas aidé, tout simplement.

La soirée battait déjà son plein lorsque la belle blonde pointa le bout de son nez dans la boite de nuit. La drogue et l'alcool coulaient à flot. Les gens dansaient frénétiquement sur une musique entraînante. L'ambiance était révoltée. Les corps en sueur se mouvaient sans cesse, Seyrah se trouvait sur le podium en compagnie d'Eden, une des élèves de l'université. D'abord réticente quant à cette idée, la belle blonde se fichait pas mal de leurs différences de statut. Elles voulaient juste s'amuser, rien de bien méchant. Néanmoins, l'ancienne avocate peinait à se lâcher complètement, sa timidité refaisant surface, elle ne supportait pas non plus les mains baladeuses des hommes. Ces derniers se voyaient violemment réprimander si ils osaient la toucher. Ce dégoût se voyait exacerbé par l'alcool. Pour l'heure, elle calquait ses mouvements sur ceux de la jeune Winchester. Comme toujours, Seyrah faisait preuve d'une maîtrise d'elle-même exceptionnelle. Pour une maniaque du contrôle, il était compliqué de se lâcher totalement. Une petite voix dans sa tête était toujours là pour la faire revenir sur le droit chemin. Elle lança donc un regard charmeur à Eden avant d'éclater de rire, grand dieu, elle sentait ridicule à danser ainsi contre la barre. Puis, elle acquiesça et suivit l'étudiante jusqu'au carré VIP.

Arrivée devant le canapé, elle s'y assit aux côtés de son amie, la gratifiant d'un grand sourire. Son verre entre les doigts, elle but une gorgée du breuvage puis reposa ce dernier sur la table basse. Alors, elle joignait ses mains sur ses cuisses, observant Eden.

- Je sais qu'avec toi, j'allais m'amuser. Et puis bon, je n'ai pas d'amis.

Seyrah venait à hausser les épaules, affichant un petit sourire triste désormais.

- Je suis pas vraiment douée pour me faire de nouveaux amis.

Seyrah ne s'habillait que rarement comme une vraie femme. Elle préférait mettre un bon vieux jean troué qu'une robe ou une jupe. Elle privilégiait le confort à la beauté des vêtements. Parfois, on pouvait la prendre pour un garçon manqué, en plus de son caractère fort qui était le vestige d'une éducation dure voire militaire. La jeune femme était plutôt farouche avec les inconnus, elle était très méfiante voire prudente. Elle avait assurément appris à être prudente à cause des désaveux qu'elle avait pu connaître auparavant. Les hommes, les femmes, elle ne leur faisait réellement plus confiance. Elle préférait prendre du recul et se renfermer dans sa bulle de solitude là où elle se sentait réellement bien. Car oui, la solitude était un cercle vicieux duquel il était difficile de s'échapper. Seyrah n'était pas stupide, elle avait parfaitement conscience qu'elle devait changer radicalement sa manière d'agir. Elle devait apprendre à se lâcher, à s'amuser comme Eden le faisait. Dans un sens, elle admirait cet aspect de la jeune étudiante. Cette dernière se fichait bien de son image, elle était courageuse, malgré le fait que ce monde de débauche soit en train de la détruire.

La foule se faisait plus intense tandis que la belle blonde s'étonnait à danser de manière sexy aux côtés de la juvénile. Grand dieu, il y a des années de cela, elle aurait littéralement ris au nez de la personne voulant l'inviter à aller en boîte. Voilà qu'aujourd'hui, elle s'y trouvait. Ce monde-là, elle n'y était plus habituée, tant et si bien qu'elle peinait encore à se lâcher totalement. Les regards avides des hommes étaient dérangeants, intrusifs. Elle avait envie de descendre du podium pour leur sauter dessus les étrangler. Mais non. Il fallait rester calme. Parfaitement calme. La violence n'était pas la solution. Alors, elle reporta son attention sur celle qui l'accompagnait ce soir dans ce monde de débauche et de folie. Seyrah se sentit subitement entraîner hors du podium, elle tuait littéralement ces types du regard en passant auprès d'eux. Ils s'étaient aussitôt reculés la queue entre les jambes, en voyant son air glacial. Un petit sourire satisfait étira ensuite ses fines lippes féminines. Que c'était amusant de jouer la dominatrice. Enfin, ce n'était en rien un jeu car Seyrah n'était pas une femme soumise, loin de là.

S'asseyant sur le canapé aux côtés d'Eden, la belle blonde esquissait un doux sourire triste. Se faire des amis n'était guère sa passion. Elle n'y arrivait pas. Aller vers les autres lui paraissait insurmontable. A dire vrai, elle se sentirait stupide, voire ridicule.

- Tu as raison, ce n'est pas la quantité le plus important mais la qualité.

Elle avait sans doute deux amies. Lucia et Ana. Deux amies avec qui elle était très proche, pour qui elle serait capable de beaucoup. Naïvement, elle suivit Eden jusqu'au serveur. Seyrah restait silencieuse, assez bouleversée face à cette nouvelle expérience. Elle n'en fut pas moins déçue, bien que subitement gênée par de telles paroles. Elle tournait la tête vers Eden, esquissant un doux sourire.

- Oui...Tu l'as fait avec une facilité déconcertante.

Dit-elle en soufflant, impressionnée de la voir autant à l'aise avec les inconnus.

Même étant petite, Seyrah peinait à se faire des amis. A l'école, elle traînait souvent toute seule et s'amusait également toute seule. Elle était une enfant plutôt farouche et garçon manqué. Elle était la première à déclencher des bagarres si on osait s'attaquer à ses amis. Et encore aujourd'hui, cette part d'elle-même n'avait pas disparu. Bien entendu, elle savait que la violence n'était pas la solution. Il fallait privilégier les paroles aux poings. La violence ne faisait qu'envenimer la situation, mais surtout, mettre en danger les gens. Bon nombre de gens se retrouvaient à l'hôpital, voire pire. Seyrah avait toujours été bagarreuse et assez forte tête. Les hommes la voyaient rarement comme une femme, mais plutôt comme une créature étrange qui parlait bien trop fort pour être une fille. Ce jugement, elle l'avait vécu comme un enfer. La belle blonde ne supportait pas l'injustice. Et elle n'hésitait pas à se faire entendre, quitte à que cela déplaise fortement aux gens. Elle aussi savait se battre.

Les deux jeunes femmes retournèrent donc dans le carré VIP, là où elles n'allaient pas être ennuyées par des quelconques types étranges ou autre. Car oui, les hommes ne cessaient de les regarder, de les déshabiller du regard même. Seyrah se sentait mal à l'aise. Grand dieu, elle avait perdu l'habitude de se rendre en boite de nuit. Elle se rendait compte que les années passaient à une vitesse folle. Aujourd'hui, elle n'avait plus vraiment l'âge de ce genre de choses, et elle en prenait conscience ce soir. Ce monde avait bien changé. Fort heureusement, Eden était là, et sa présence était un don du ciel ! Elle avait la parole facile et n'avait pas froid aux yeux. Se faire des amis lui paraissait facile. Seyrah, quant à elle voyait bien qu'elle était loin du compte. Elle ne voulait s'attacher à quiconque de peur de souffrir, alors, elle s'enfermait souvent dans une carapace de froideur. La vie lui avait appris à se méfier de tout, sans doute à tord malheureusement. Sans crier gare, la conversation tournait à la confidence. Et Seyrah essayait de tout avouer, même si elle restait encore assez fermée. Triturant ses doigts, elle hochait la tête.

- Tu as raison.

Les vrais amis se comptaient sur les doigts d'une main, c'était bien vrai. Seyrah pouvait en témoigner. La seule amie qu'elle avait aujourd'hui était Anastasia. Et peut-être Lucia. Tendant sa main, elle attrapait son verre de champagne pour le finir. Elle se leva ensuite.

- Et bien sûr que je m'amuse, j'espère que c'est réciproque ! On va prendre des shots. Mais c'est moi qui paye !

Elle esquissait un grand sourire avant de partir au bar commande une dizaine de shots. Ce soir, elle voulait s'amuser, au diable la Seyrah timide.