T'es là pour moi, j'suis là pour toi. Cherche pas ! Willow&Séraphin

T'es là pour moi, j'suis là pour toi. Cherche pas !
Willow & Séraphin
Sa voiture trace et slalome entre les autres véhicules, il ne fait pas attention aux coups de klaxons et aux regards outrés des passants. Une jeune fille lui jette un regard assassin, il lui lance un baiser volant auquel elle répond d'un magnifique fuck. « Ho... Coquine ! » Dit-il bien trop fort pour qu'elle ne l'entende pas. Elle le regarde, choquée mais bien vite, ses joues s'empourprent et elle détourne les yeux pour poursuivre sa route. Il est arrêté à un feu rouge, il attend et commence à râler face à cette saloperie de feu qui ne veut pas passer au vert. Lorsqu'une autre couleur s'affiche, il écrase l'accélérateur et repart de plus belle dans les rues d'Oxford. Il doit se rendre chez Willow, sa meilleure amie ne va pas bien et elle a des potins à lui raconter. Comme toujours elle est là pour lui lorsqu’il va mal, il peut lui rendre la pareille et être là pour elle lorsqu'elle ne va pas bien. Avant d'arriver il s'arrête dans une épicerie et achète un pack de bières et un gros gâteaux au chocolat ainsi que des hot-dogs, de quoi manger ce soir et se faire exploser le ventre. Ils devraient être tout les deux ce soir, les autres garçons du Coffre ne sont pas là. Yani est à une soirée, Alex... Il ne sait pas. Et Saphir, sans doute à répéter dans un coin. Il n'arrête pas de répéter de toute façon, il est étrange ce garçon. Il parle pas, au moins il est pas gonflant ! Séraphin a emménagé au coffre depuis quelques jours et contrairement à ce qu'on pourrait le penser, ça se passe assez bien avec les autres. Il a déjà eu sa phase connard et pourtant, il a pris sur lui afin de ne pas être trop gonflant avec tout le monde. Il a plutôt bien réussi, il est allé courir. De quoi le détendre et le rendre plus aimable une fois de retour chez eux. Il a sa chambre, son coin intime et au moins, il se sent bien moins seul. Il y a bien eu un petit accrochage avec Yani qui a un fort caractère, mais rien de grave et les deux hommes ont partagés une bière après une petite heure d'engueulade légère. Il a fini par annoncer à ses parents qu'il quittait l'appartement pour aller vivre en colocation, ils lui ont crachés au visage qu'il était trop invivable pour que quelqu'un le supporte. Et finalement, il leur prouve le contraire. Il est assez fier de lui. Finalement il arrive au coffre et rapidement, gare sa voiture devant le bâtiment. Il rentre, chargé des bières, du gâteau et des hot-dogs. « T'es là chou ? » Crie Séraphin dans le bâtiment alors qu'il met les sandwichs au micro-ondes pour les faire réchauffer. Il prend également deux assiettes et il pose deux belles parts de gâteau dessus. Là, il sort un petit saladier en fer, le batteur électrique et de la crème fraîche. Il se met à faire une chantilly maison, attendant que Willow termine ce qu'elle fait. Il termine de mettre la table et dépose sur les parts de gâteau, une belle cuillère de chantilly. Puis il sort deux bières, s'en ouvre une et attend que Willow arrive.

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Willow & Séraphin
« Je t’aime aussi Maman. Je te rappelle demain. J’dois voir Jack normalement. » Elle entend un soupire sinistre de l’autre côté du combiné et retient un énième mot de réconfort. Elle sait que cela ne servira à rien, elle sait qu’aucun mot ne saurait ôter à sa mère la sensation que tout cela n’a pas de sens. Aucun parent ne devrait avoir à enterrer un enfant, n’est-ce pas ? Ce n’est pas dans l’ordre naturel des choses. « Prends soin de toi Low. On t’aime. » Elle sourit, inspire profondément et raccroche finalement. Cela fait presque une heure qu’elle discute avec sa mère, son père et son grand frère – qui se trouvait chez leurs parents ce jour-là – leur annonçant la dure nouvelle : William était décédé. Enfin ces mots avaient franchi la barrière de ses lèvres, et elle avait eut du mal à retenir ses larmes. Encore. Elle s’était pourtant promis d’être forte, mais les larmes montaient dans sa gorge et l’étrangler sans qu’elle ne puisse rien faire. Elle avait beau savoir sans l’expliquer qu’elle ne verrait pas son frère, se préparer depuis deux ans à cette nouvelle, elle n’en était pas moins douloureuse.
Elle inspira profondément et se leva. Elle se trouvait sur son lit, dans cet espace intime qui était le sien. Elle portait sa salopette en jean emplie de peinture, et dessous une chemise de mec bien trop grande pour elle. Elle avait attaché ses cheveux dans un chignon lâché, et elle avait une trace de peinture sur la joue. Elle s’était arrêtée de travailler pour appeler ses parents, mais depuis presque vingt-quatre heures elle n’avait pas quitté l’atelier. Incapable de dormir. Incapable de penser. Incapable de rester inactive sur son lit en espérant que ses rêves ne l’amèneraient pas dans les bras réconfortants de son jumeau disparu.

Alors elle peignait. Ce n’était sans doute pas mieux, car dans tous les coups et les dessins qu’elle traçait elle sentait qu’elle recherchait quelque chose de William. Un regard, un sourire, une lueur dans son putain de regard. Excédée elle sentit son portable vibrer dans la poche de sa salopette. Elle le prend. Séraphin. Elle sourit – pour la première fois depuis longtemps – et lui annonce qu’elle a revu Yoenai. Ils ne se sont pas vus depuis qu’elle a pu jouir de la présence de son ancienne amante. De sa belle sœur endeuillée. Putain de situation de merde. Il lui répond qu’il arrive, et elle range son téléphone. Elle se rend compte qu’elle a fait, que cela fait un moment qu’elle n’a pas mangé. Dans le ventre elle a un reste de Pizza qu’elle a volé à Yani, et un café. Ou deux. Bon ok… cinq.
Elle entendit la porte du Coffre s’ouvrir, mais ne bougeait pas. Elle était avec son pinceau à la main, la toile immense devant elle, recouverte de couleurs. Le visage de son frère se détachant du fond, son regard doux lui donnant l’impression d’être caressée, protégée. Comme si sa présence n’était pas si éloignée d’elle. Elle sourit. « T’es là chou ? » Elle met son pinceau dans la poche de devant de sa salopette, et prend un chiffon pour s’essuyer les mains, sortant de l’atelier en poussant la porte coulissante. Elle arrive alors dans le grand salon. « J’suis là bébé ! Viens, on prends tout et on mange dans l’atelier. » Dit-elle en arrivant vers lui, ses chaussettes glissant sur le parquet. Elle prend alors un plateau dans la cuisine, y pose un maximum de choses, et retourne dans l’atelier, où elle le pose sur la planche qui lui sert pour poser tout son matériel. Elle le pousse dans un coin, et met table assez rapidement, sortant un tabouret pour Séraphin, et l’invitant à s’y asseoir. « Je… J’ai besoin de bosser. Comment tu vas ? » demanda-t-elle, alors qu’elle lui montre rapidement le portrait de son frère en cours de travail.

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Willow & Séraphin
Willow, sa meilleure amie va mal. En temps normal Séraphin n'est pas le genre à s'occuper des autres. Il n'aime pas qu'on s'occupe de lui alors il ne fait pas attention aux autres comme ça il n'est pas redevable en cas de gueule de bois où de chagrin amoureux. Hors Willow c'est pas pareil, c'est sa meilleure amie et sans doute la seule femme avec qui il traîne sans (trop) d'arrières pensées. Bon si il pouvait se l'envoyer il ne dit pas non mais en temps normal il se comporte avec elle comme avec un pote, les couilles et les crachats en moins. Sinon ils sont identiques, collé comme les doigts d'une main. C'est la sœur qu'il n'a pas, la perle qu'il adore chérir autant qu'il peut. Alors, en voyant qu'elle va mal et en sentant l'appel de détresse caché dans son texto, il n'attend pas avant de sauter dans sa voiture pour aller la retrouver. Il fait sécher un de ses cours au passage mais tant pis, il le rattrapera dés le lendemain. Armé d'un gâteau au chocolat et de hot-dogs bien gras, il finit par arriver au Coffre et remarque avec plaisir qu'ils seront tous les deux. Tant mieux, il vont pouvoir lui parler tranquillement. Pas qu'ils manquent d'intimité, seulement Séraphin aime être tranquille lorsqu’il joue au bon samaritain. Ce qui lui arrive une fois par an grand maximum. Alors il commence par couper deux belles parts de gâteau au chocolat, il fait la chantilly maison et en dispose dans des assiettes à dessert pendant que les sandwiches chauffent dans le micro-ondes. Il en saliverait presque d'avance. Puis il l'appelle d'une voix forte, attendant qu'elle arrive en buvant une bière. « J’suis là bébé ! Viens, on prends tout et on mange dans l’atelier. » Dit-elle en pointant le bout de son nez. Il lui sourit et attrape le pack de bières alors qu'elle met sur un plateau, les sandwichs et le gâteau.

Ils partent dans l'atelier, il la suit sagement et s'installe sur une chaise en arrivant. « Je… J’ai besoin de bosser. Comment tu vas ? » Dit-elle en montrant un tableau. Séraphin relève la tête et a le souffle coupé en une seconde. « Il est magnifique... » Dit-il en se levant pour le regarder de plus prêt. Le visage de l'homme en question semble lumineux et heureux, le regard est rieur comme si il venait de faire une bonne blague. « C'est William... Non ? » Dit-il en se tournant vers elle. Il s'approche et l'embrasse tendrement sur le front. « Bosse, t’inquiète, moi j'attaque ! » Il revient à sa place et prend un des deux sandwichs pour mordre dedans avec appétit. Pendant quelques secondes il ne dit rien, il regarde seulement la toile magnifique et colorée devant lui. « Ca va plutôt pas mal... Et toi ? » Dit-il, tendrement à son amie. « Va-y balance, j'suis prêt à être l'épaule sur laquelle tu as besoin de te lâcher ! » Il se lève et lui fait face. Il tapote sur ses abdos avec un sourire. « Allez tape, laisse éclater ta rage, ça te fera du bien ! » Typiquement masculin et bourrin.

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Willow & Séraphin
En théorie l’atelier du Coffre est ouvert à tous les colocataires. En pratique, c’est surtout son espace à elle. Quand elle a voulu acheter le Coffre, deux ans auparavant, c’était dans l’optique d’en faire un atelier collaboratif, et une galerie. Un lieu où les jeunes artistes pourraient venir jouir d’une liberté sans limite, créant comme ils l’entendaient, échangeant leurs idées, et leurs visions du monde. Elle avait toujours ce rêve, en elle, dans un coin de son esprit. Mais elle n’avait pas eut l’occasion de le réaliser encore. Elle avait acheté le Coffre, et en avait fait son lieu de vie, parce que Delilah – à présent Yoenai – l’avait mise à la porte. Elle ne le regrettait pas, cela dit, mais qu’elle se retrouvait seule dans son atelier elle y pensait parfois. A ce que cet endroit aurait dû être. Son atelier était empli de choses et d’autres. C’était un véritable bordel que personne ne prenait le risque de venir déranger. Elle le savait quand quelqu’un venait déranger ses affaires, et elle le supportait difficilement. Elle avait ses toiles, ses photographies, mais aussi de l’argile, quelques sculptures en platre, et dans un coin elle avait même de quoi faire de l’aérographe. Elle avait repeint le mur du fond, et avait fait un grand tag lorsque Yani avait emménager. C’était son mur d’expression . Une fois tous les trois mois elle le repeignait en blanc, et elle invitait les autres colocataires à venir le peindre avec elle. Ils y faisait ce qu’ils voulaient, et elle prenait l’ouvrage final en photo pour le rajouter à une collection dans un de ses innombrables albums. Elle adorait cet endroit, elle s’y sentait bien. Alors c’est naturellement qu’elle proposa à Séraphin de venir s’y réfugier.
Aujourd’hui plus qu’aucun autre jour elle avait besoin de se sentir à l’abris. A l’abris du monde, des sentiments, de la souffrance. C’était son havre de paix, son cocon. « Il est magnifique... » Elle se tourna vers son meilleur ami. Il avait les yeux rivés sur l’immense toile qui les dépassait tous les deux. LE visage de William semblait se moquer d’eux, et leur sourire en même temps. « C'est William... Non ? » La gorge de la jeune femme se serrer, mais elle s’obligea à sourire, acquiesçant. « Je ne voulais pas le peindre au départ, je voulais chasser son image de ma tête. Mais … Il parrait que lorsque l’on dessine on recherche les traits de ceux que l’on connaît. Inconsciemment. Je l’ai représenter sans m’en rendre compte. » Avoua-t-elle les yeux embués par l’émotion. Elle passe son bras contre son visage pour effacer les traces de larmes et détourne le regard de Séraphin pour qu’il ne voit pas son trouble. C’était stupide, sans aucun doute. Elle avait le droit de pleurer non ? Sauf qu’elle avait déjà bien trop pleurer ce frère qu’elle savait avoir perdu depuis longtemps. Deux ans. Deux ans durant lesquels ils avaient laissé Delilah espérer. Deux ans durant lesquels sa famille avait espéré. Elle leur en voulait. A tous, au monde, à l’armée. Elle ne sait pas, mais elle leur en veut.

« Bosse, t’inquiète, moi j'attaque ! » Annonce-t-il en allant prendre un hot dog qu’il met dans sa bouche. Le ventre de la jeune femme crie famine mais elle l’ignore, reprenant ses pinceaux pour venir rajouter des traces. Elle peint en dripping, lançant des jets de peintures sur la toile pour exulter sa colère, sa souffrance, ses pleurs. Ca lui fait du bien, ca libère ses muscles. Ca rend la toile plus vivante, plus… vivante… Elle grimace alors qu’une vague d’émotions la saisit. Vivant… Putain. « Ca va plutôt pas mal... Et toi ? » Haussement d’épaules peu convaincue. Comment était-elle censée aller après tout ? Elle ne répond pas, continuant à jouer avec ses pinceaux, jusqu’à ce que son bras soit endoloris. Elle se rend compte alors qu’elle sert beaucoup trop le pinceau, que ses mains sont blanches, et qu’elle a le corps tendu dans une tension extrême. L’envie de pleurer, de frapper de… Elle ne sait pas. Son frère est mort. Son frère…

Soudainement Séraphin est à côté d’elle. « Va-y balance, j'suis prêt à être l'épaule sur laquelle tu as besoin de te lâcher ! » Elle laisse échappe un rire, un rire triste, mélancolique, pas vraiment amusée, ou peut être un peu. Son affliction bien trop grande pour qu’elle puisse rire franchement. Son corps bat plus vite, et à présent que Séraphin est là elle sent qu’elle lâche prise. Elle peut être elle-même avec lui, il ne lui dira rien. Mais est-ce que c’est ce qu’elle voulait ? Frapper ? « Allez tape, laisse éclater ta rage, ça te fera du bien ! » Il frappe ses abdos et elle le fixe. Elle ne bouge pas, pendant un moment, alors que son souffle devient de plus en plus hiératique. « Mon frère… mon frère… est mort. » Dit-elle en laissant tomber le pinceau qu’elle a dans les mains. Elle se tourne vers Séraphin et le regarde dans les yeux. Elle se mord la lèvre, inspire profondément mais les larmes se mettent à couler malgré elle. « Mon frère est mort ! Mon frère est mort, et ils ont mit deux ans à retrouver son corps ! Deux ans dans le désert ! » Elle frappe un coup de pied dans un pot de peintue qui s’écoule sur le sol et s’approche de Séraphin, les larmes coulant franchement sur ses joues, avec que son regard est incendière, brisé, révoltée. « Mon frère est mort, assassiné par cette guerre à la con ! Qui n’a aucun sens !? Pourquoi ?? Pourquoi ?? » Elle frappe dans le ventre de Séraphin, sa colère l’envahissant à mesure que les mots s’écoulent. Elle exulte, tapant plus fort encore, répétant Pourquoi encore et encore. Pourquoi était-il mort ? Pourquoi lui ? Pourquoi la laissait-elle seule ? Pourquoi laissait-il ce vide en elle ? Pourquoi il venait hanter ses rêves ? Pourquoi avait-il laissé Yoenai meurtrie ? Pourquoi il était pas revenu ? Pourquoi il lui avait pas fait la promesse de revenir ? Pourquoi ? Pourquoi ? « Mon frère jumeau est mort… et il me manque tellement… » Avoua-t-elle en se laissant aller contre le torse de Séraphin, pleurant à chaude larme, épuisée, sa colère évanouie pour ne laisser que cette terrible réalité.

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Willow & Séraphin
Lorsqu'il a emménagé ici, Willow lui a signalée qu'ils devaient repeindre l'immense mur contenant une fresque en blanc, pour qu'ils puissent peindre dessus. Tous ensemble, tous les mecs du Coffre -Car il considère presque Willow comme un mec- pour prendre une photo qui viendra enrichir un des albums de son amie. Il n'est pas contre l'idée même si en règle générale il n'aime pas montrer ses dessins, rares sont ceux qui ont la chance d'admirer ses œuvres. Mais pour Willow il le fera, il n'a pas le cœur à lui refuser quoi que ce soit de toute façon. C'est bien la seule à jouir de cette position auprès de lui, elle est la sœur qu'il avait mais qu'il ne supportait pas, il est la grande sœur qui n'a pas cherchée à le juger et qui a seulement voulu le protéger et s’occuper de lui. C'est son age gardien cette fille. Alors maintenant qu'il sait que ça ne va pas aujourd’hui, il ne peut pas la laisse toute seule dans son coin, ce serait ignoble de sa part et vraiment horrible pour leur amitié. Elle est toujours là lorsqu'il a besoin, lorsqu'il a ses crises de folie et que personne ne le supporte, que même lui a du mal à vivre et à se supporter. Il ne sait pas si ils vont parler, si ils vont seulement regarder la télé où si elle va bosser, au moins il sera là, sa présence sera importante si elle a besoin de tout lâcher et de pleurer contre lui. Ce n'est pas énorme, mais il ne sait pas comment faire. La situation est délicate, elle a perdue son frère jumeau. Il ne sait pas ce que ça fait, il ne peut pas se permettre de dire que c'est quelque chose qu'il connaît car ce serait faux. Alors il sera là, juste là pour elle. « Je ne voulais pas le peindre au départ, je voulais chasser son image de ma tête. Mais … Il parrait que lorsque l’on dessine on recherche les traits de ceux que l’on connaît. Inconsciemment. Je l’ai représenter sans m’en rendre compte. » Il ne dit rien, n’ajoute aucun mot pour ne pas la faire pleurer davantage, il oit bien qu'elle lutte pour ne pas laisser les larmes couler déjà. Il vient s'installer et manger alors qu'elle recommence à bosser, sans doute pour se changer les idées et s'éviter de penser. C'est ce que font souvent les artistes lorsqu'ils vont mal, ils oublient de penser en travaillant encore et encore. Puis, alors qu'il la voit s'acharner contre le pinceau et que ses doigts deviennent blancs à force de serrer la tige en bois, il se lève et lui dit qu'elle peut se lâcher sur lui, qu'elle peut le frapper jusqu'à lui faire mal il s'en fou. Il la regarde et attend, elle lâche un rire sans joie en se levant également.

« Mon frère est mort ! Mon frère est mort, et ils ont mit deux ans à retrouver son corps ! Deux ans dans le désert ! » Puis alors qu'il ne s'y attendait pas elle donne un coup de pied dans un pot de peinture, il sursaute sous la surprise. « Oui ton frère est mort Willow. » Dit-il, comme si il prenait conscience de ce qu'elle vivait. Elle se met à pleurer et s'approche de lui, aussitôt il se contracte, conscient qu'elle risque de le frapper pour extérioriser. « Mon frère est mort, assassiné par cette guerre à la con ! Qui n’a aucun sens !? Pourquoi ?? Pourquoi ?? » Dit-elle en le frappant dans le ventre de plus en plus fort alors qu'il pose ses mains sur ses épaules. « Mon frère jumeau est mort… et il me manque tellement… » Il la prend contre lui et la serre contre son torse, doucement, la laissant pleurer à chaudes larmes pendant plusieurs minutes. Il la laisse, elle a le droit de pleurer, d'être triste, elle devra faire le deuil de son frère même si elle ne le fera jamais vraiment. Le lien entre jumeau est tellement fort que William laissera toujours une plaie en elle, une plaie que personne ne mourra jamais fermer, pas même ses autres frères. Il la laisse pleurer, il la réconforte, caresse son dos, range une mèche de cheveux derrière son oreille. Puis au bout de quelques minutes elle se calme. Ils restent debout, elle contre lui, dans le silence de cet atelier qui renferme toute sa peine. Sous le regard amusé et émerveillé de ce faux William de peinture, elle pleure. « Regarde moi Willow. » Dit-il en relevant son visage et en essuyant les dernières larmes qui coulent sur sa joue. « Personne ne remplacera William. Mais il vit en toi. A travers tes peintures, à travers ta propre vie. Vous étiez jumeaux, vous partagez un lien tellement fort et indestructible. Il est là, dans chacun de tes gestes, dans ton regard il est là. Ne pleure pas pour sa mort, pleure tous les moments où vous auriez pu être ensemble qui ne se feront jamais. Pense à lui avec le sourire, il n'aurait pas voulu que tu te laisses sombrer. » Dit-il avec un sourire tendre. « Il aurait voulu que tu te battes et que tu t'accroches. Pour lui tu dois faire ça. »

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Willow & Séraphin
Elle craque. Soudainement la vérité lui explose au visage et elle ne peut pas retenir ses larmes. Ce n'est pas uniquement la douleur de cette perte, ce vide intense qu'elle ressent dans sa poitrine depuis deux ans et qui la torture. Ce n'est pas seulement les regrets de savoir que William ne sera pas là à l'avenir, quand elle sera diplômée, quand elle ouvrira sa galerie, quand elle se mariera... Ce n'était pas seulement la souffrance, la douleur de l'absence et le manque de son jumeau. Il y avait aussi de la rage, de la colère et un sentiment d'injustice si fort qu'elle avait l'impression qu'elle manquait d'air. Elle ne comprenait pas pourquoi lui. Pourquoi mettre deux ans pour le retrouver. Pourquoi est-ce qu'il avait accepté cette mission ? Pourquoi est-ce qu'il était reparti une dernière fois ? Elle repensait à ces derniers jours avec eux, qui revenaient à son esprit dans un souvenir cuisant et incroyablement détaillé. Elle se rendit compte alors que son frère lui avait dit adieu . Il s'était préparé à ne pas revenir. Putain.
Elle a réussi à se contenir. A l'époque elle n'avait eut le temps de pleurer, elle s'était retrouvée à la rue, et avait maintenant son esprit occupé pour ne pas revivre les heures d'angoisse en sachant pertinemment qu'elles étaient liés à William. Mais à présent, dans les bras de Séraphin elle se laissait aller. « Oui ton frère est mort Willow. »   Non . Il refusait d'entendre ses mots et elle sentit une vague de colère la saisir avec que son corps réagit avec toute la virulence dont elle est capable. Elle veut lui faire mal, l'empêcher de dire ces mots encore une fois. Elle refuse de croire que cela soit vrai. Elle refuse de l'entendre. Elle ne veut pas que Séraphin le lui dise. Séraphin ne le lui a jamais menti, Séraphin ne lui dit que la vérité, sans concession. Non, son frère n'est pas mort. Déni qui va la rendre malade. Mais elle doit l'accepter. Elle va le voir, elle va l'enterrer, elle va lui dire Adieu dans quelques jours. Elle pleure, elle voit trouble à travers les larmes, mais ses bras s'effondrent toujours sur le corps de son meilleur ami qui ne réagit, pas, qui la laisse faire en bandant les muscles. Putain . Elle pleure. Elle s'effondre. Elle se retrouve dans son emprise.

Elle se laisse aller contre son torse et pleure de tout son saoul, des sanglots bruyants lui échappant. Elle extériorise ses émotions, ses sentiments. Elle accepte, doucement. Les minutes passent et elle s'attachent à Séraphin comme s'il devait la sauver, comme si elle se noyait. Elle se noie. Séraphin la sert contre lui et elle s'enivre de son parfait si familier et rassurant. Inspire, expire, inspire... elle se calme, doucement. Mais reste contre lui. Sa chaleur l'entoure et la rassure. « Regarde moi Willow. » Elle se détache un peu de lui, inspire profondément et relève les yeux vers lui. Elle a les yeux rouges et bouffis, le nez rouge, et la morve qui coule au-dessus de sa bouche comme les enfants. Elle s'essuie sur sa manche, sans aucune élégance, dans un bruit de reniflement. Elle ressemble à rien, mais elle s'en fout. Willow c'est pas une putain de princesse. Elle va pas se cacher, elle va pas faire genre . Les mains de Séraphin enserrent son visage, et essuie ses lèvres. Elle voudrait lui sourire, le rassurer. Mais non, elle en est incapable. « Personne ne remplacera William. Mais il vit en toi. A travers tes peintures, à travers ta propre vie. Vous étiez jumeaux, vous partagez un lien tellement fort et indestructible. Il est là, dans chacun de tes gestes, dans ton regard il est là. Ne pleure pas pour sa mort, pleure tous les moments où vous auriez pu être ensemble qui ne se feront jamais. Pense à lui avec le sourire, il n'aurait pas voulu que tu te laisses sombrer. » A mesure qu'il parle elle a l'impression de retrouver son oxygène, de mieux respirer. Elle a l'impression... « Tu parles comme lui. » Murmure-t-elle avec un sourire triste mais ému aux lèvres. Elle doit être forte, elle l'a promis à William. Alors elle sera forte. Elle l'a pleuré à présent elle doit avancer. A présent elle doit relever la tête. Elle tourne le regard vers sa peinture, le regard malicieux et tendre de William sur elle. Il vit à travers ta peinture . Elle l'espère. « Il aurait voulu que tu te battes et que tu t'accroches. Pour lui tu dois faire ça. »   Il lui sourit, et elle le lui rend à présent. Elle le prend aussi entre ses mains et vient poser un baiser chaste sur ses lèvres. Elle le fait rarement, pour ainsi dire c'est la première fois. Elle le faisait avec William quand ils étaient enfants. Quand elle pleurait et qu'il venait la consoler. Un baiser qui n'avait rien de sensuel. Le baiser d'une soeur. « Je serai forte. Je le lui ai promis... » Dit-elle, en prenant à nouveau Séraphin contre elle. « Tu resteras avec moi, Séraphin ? J'ai besoin de toi... » Dit-elle dans un souffle. Elle avait besoin de le sentir à ses côtés, elle avait besoin de l'avoir à ses côtés pour lui rappeler William, pour lui rappeler ce qu'elle devait faire. Ce qu'elle était.

Elle se détacha finalement, se après avoir inspiré profondément elle alla vers la table pour prendre de quoi boire, et son hot dog. Elle s'assit, soudainement épuisée. « J'ai revu Delilah, elle se fait appeler Yoenai maintenant... Elle est venue au salon de tatouage hier. Pour me l'annoncer. Elle venait de l'apprendre le matin même. Elle m'a demandée de lui tatouer des ailes d'anges sur la nuque. » dit-elle d'une voix blanche, retenant l'incroyable émotion qui l'étreint quand elle pense à Yoenai. « Elle était... Elle n'a pas changé. » Dit-elle en fermant les yeux, inspirant pour retenir les sentiments amoureux toujours terriblement présent en elle.

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Willow & Séraphin
Mais qu'est ce qu'ils ont fait au bon dieu pour mériter cela ? Qu'est ce que Willow a fait pour supporter la perte d'un frère jumeau, d'un double qui est ancré dans sa chair ? D'un autre qui laissera toujours un vide par son absence, elle se fera toujours sentir. Willow aura toujours l’impression qu'il lui manque quelque chose, quelqu'un pour se sentir totalement en phase avec elle même. Il sait qu'elle va souffrir de ce manque et qu'aucun de ses autres frères ne comblera ce manque laissé par William. Un instant il en veut à cet homme qu'il ne connaît pas, il l'aurait en face il lui hurlerait des horreurs au visage. Il lui en veut d'avoir voulu jouer les héros à l'armée, d'avoir mis sa sœur et sa copine dans cet état, d'avoir signé pour s'envoyer à la mort sans regarder ce qu'il allait laisser et ce qu'il allait massacrer par son absence. Il lui en veut de laisser sa sœur, de laisser Yoenaï même si il ne la connaît pas et même si il ne connaît pas William. Il en veut à cet héros de guerre, ce frère que Willow pleure. Il sait que c'est injuste, il sait que c'est les conséquences de la détresse de son amie qui le fait parler. Séraphin n'est pas juste, il est entier et actuellement il doit défouler sa colère sur quelqu'un et ce quelqu'un n'est autre que William. Il lui en voudra tout comme il l'admirera et secrètement, il se jurera de veiller sur Willow comme William le faisait de sa place de frère. Séraphin ne dit rien, il bande ses muscles lorsque Willow le frappe, il retient sa respiration alors qu'elle se défoule dans son ventre. Il la laisse taper, il se moque de la douleur, des hématomes demain, des marques. Tant qu'elle se sent mieux, même une seconde, alors il peut supporter.

Il peut tout supporter pour elle, il pourrait la porter à bout de bras si cela lui faisait du bien. Elle tombe il la relève, elle trébuche, il la rattrape. C'est ça leur amitié, il est son roc aujourd'hui alors qu'elle se laisse sombrer. Il se promet de ne pas la laisser tomber, elle n'aura pas le temps, il sera derrière pour la soutenir. C'est son rôle à Séraphin. Être son meilleur ami et l'aider, tout simplement. Ainsi lorsqu'elle se met à pleurer il la prend contre lui alors qu'elle arrête de le frapper, il la berce pendant quelques secondes, lui laissant le loisir de pleurer son frère. Pleurer fait du bien, ça permet d'extérioriser, elle en a plus besoin que personne à cet instant. « Tu resteras avec moi, Séraphin ? J'ai besoin de toi... » « Toujours. » Dit-il comme une promesse en venant embrasser son front. Il n'est pas prêt de la lâcher sa Willow. « Je dors avec toi ce soir. » Dit-il alors qu'elle se détache de lui et qu'elle part chercher de quoi manger. Il ne dit rien et se passe une main distraite sur le ventre comme pour effacer les légères douleurs qui lui restent. Lui même reprend son sandwich et mord dedans avec appétit. « J'ai revu Delilah, elle se fait appeler Yoenai maintenant... Elle est venue au salon de tatouage hier. Pour me l'annoncer. Elle venait de l'apprendre le matin même. Elle m'a demandée de lui tatouer des ailes d'anges sur la nuque. » Il reprend un autre morceau de son hot-dog tout en la regardant. « Et tu l'as fais ? » Dit-il entre deux bouchées. « Elle était... Elle n'a pas changé. » Il sourit doucement. « T'es grave mordue toi... » Murmure Séraphin en posant sur elle un sourire doux. « Comment... Elle va ? » Demande l'étudiant en prenant une gorgée de bière. Comment elle supporte, comment elle survit face à la douleur ?« J'suis là Low hein... » Murmure Séraphin. Il est là, pour toujours.

T'es là pour moi, j'suis là pour toi. Cherche pas !
Willow & Séraphin
Elle se perd dans son regard, si tendre et aimant à cet instant. Ce n’est pas un amour romantique, où perle une brillance passionnée particulière, un sourire dans le regard qui vous donne envie de sourire à votre tour. Dans le regard de Séraphin c’est une lueur confiante et protectrice : c’est le regard d’un frère. Elle le reconnut, car c’était le même regard que William posait sur elle quand elle était enfant. Il l’étreignait de son regard, comme pour la protéger, comme pour prendre soin d’elle, comme pour … lui prouver qu’il sera là. « Toujours. » Elle sourit, vient embrasser la joue de Séraphin une fois encore, et s’apaise, se calme. Elle se dit soudainement que ce n’est pas un hasard si la vie lui a envoyé Séraphin. Séraphin qui avait tant besoin d’une amie, d’une oreille attentive, qui ne serait pas là pour le juger ou renier ce qu’il pouvait être. Ce qu’il pouvait faire. Elle, sans aucun jugement, sans aucun a priori sur les autres, ayant appris à les prendre tels qu’ils sont, elle allait avoir besoin d’un nouveau frère. Un frère qui pourrait toujours la comprendre, et la protéger. Pas qu’elle fut une faible femme, elle savait se battre, elle savait prendre soin d’elle, elle savait imposer sa voix. Mais elle était prisonnière de ses sentiments, bien trop présent, bien trop exacerbé. Et lui, il avait la capacité de l’apaiser, comme personne.

Elle quitte ses bras pour venir trouver à manger, se rendant compte qu’elle a faim. Son ventre gronde furieusement et commence à la faire souffrir. Elle a besoin de manger. Elle croque dans le Hot Dog tiède avec plaisir avant de parler d’un autre sujet épineux : Delilah. Elle lui avoue qu’elle la revu, la veille, venue pour lui annoncer que son frère était mort et qu’elle voulait se faire tatouer pour lui. Un tatouage qui l’aidera à ne pas oublier l’amour de sa vie, celui qui fut son mari. « Et tu l'as fais ? » Willow croque encore dans le Hot Dog, comme si manger aller l’aider à contenir ses larmes à la simple pensé de ces deux êtres qui ont tout été pour elle. Et qui aujourd’hui l’ont quitté, chacun à leur manière. « Evidemment. Elle en avait besoin. » Dit-elle avec une voix calme et posée, détachant chaque syllabe. Et ce n’était que la pure vérité. CE tatouage n’était pas un caprice, ou un tatouage fait comme cela « pour le fun ». Elle avait eut besoin de pleurer, de souffrir, pour dire Adieu à son homme. « Elle pleurait. » Rajouta-t-elle comme pour prouver de ses paroles. Mais alors qu’elle parlait de Yoenai ses yeux brillaient d’un lueur particulièrement brillante. La revoir lui avait fait du bien. Enormément bien. « T'es grave mordue toi... » Elle sourit, timidement, et regarde son meilleur ami, avec du ketchup autour de la bouche. « Elle est tout pour moi. Elle sera toujours la seule à compter. » Dit-elle avec ferveur. Elle n’allait pas lui mentir, cela serait stupide – et peu crédible de plus – car après tout il savait combien elle aimait Yoenai, combien cette rupture l’avait blessée, combien elle avait besoin d’elle comme sœur, meilleure amie, confidente. Personne ne la connaissait mieux, sauf lui peut être. Elle était essentielle à son existence, et à son équilibre.

« Comment... Elle va ? » Willow prendre une bière et l’ouvre, en buvant plusieurs gorgées. « Elle vient de perdre son mari. Elle espérait qu’il reviendrait, je le sais. Mais quelque part… Quelque chose en elle savait que j’avais raison. Elle se battra pour lui. Elle doit faire son deuil. » dit-elle, ne sachant quoi dire d’autre sur les sentiments qui assaillait sa meilleure amie. Elle était détruite, évidemment, mais elle n’était pas désespérée. Elle saurait continuer à vivre. « J'suis là Low hein... » Elle sourit, et lui caressa la joue. « Je sais, Amour. Merci. Je crois que je ne pourrais pas… m’en sortir sans toi. » Dit-elle avec une sincérité incroyablement. Elle prit un second Hot Dog, et le mit dans sa bouche. « Je vais devoir aller à Paris pour l’enterrement. J’ai appelé mes parents et mes frères pour le leur dire… Ca va être horrible. J’ai beau… l’avoir senti il y a deux ans, je crois que je ne réalise pas encore. » Dit-elle à voix basse. Elle releva la tête vers lui finalement. « Je devrais faire quelque chose pour elle, tu pense ? Je n’ai pas eut de nouvelle depuis hier. J’aurai envie de… De la voir. D’être là, mais en même temps… Je me sens coupable. »

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Willow & Séraphin
« Evidemment. Elle en avait besoin. » Il hoche la tête, la question est stupide. Mais comme toujours Séraphin pose des questions stupides, c'est presque sa marque de fabrique. Et là où ça ferait hurler d'autres, sa meilleure amie lui répond normalement. Elle a fait ce tatouage, elle n'aurait pas pu le lui refuser sans doute alors qu'elle en avait besoin pour exorciser son amour de jeunesse perdu à jamais. Séraphin ne rajoute rien et pendant quelques secondes ils mangent simplement, comme si la présence de l'autre avait un effet bénéfique et apaisant. Puis son amie ajoute que Yoenai pleurait, évidemment il ne pouvait en être autrement. « Pleurer n'est pas une mauvaise chose. » Dit-il en attaquant la seconde moitié de son hot-dog qui se retrouve être bien plus gros qu'il ne l'aurait pensé. Il y a de quoi manger pour deux sur ce sandwich. Mais Séraphin est le genre de mec à manger et bien se défendre à table, il ne faut pas lui servir des demi-portions, ce n'est pas assez. Avec le sport qu'il fait tous les jours et le fait qu'il est incapable de rester en place, il a tendance à se dépenser bien plus qu'il ne consomme. Enfin il fait remarquer à son amie qu'elle est accroc à Yoenaï et sourit en entendant sa réponse. « Elle est tout pour moi. Elle sera toujours la seule à compter. » C'est tellement mignon... Elle le rendrait presque jaloux et romantique. Il remarque qu'elle a les yeux qui pétillent alors qu'elle parle de son ancienne amante. C'est la première fois qu'il voit quelqu'un amoureux et c'est... Étrange ? Oui c'est le mot.

Il lui demande comment va Yoenaï, la question est encore une fois stupide il le sait, mais par respect il demande. Son amie parle un instant de William et du fait que Yoenaï doit faire son deuil. Il hoche la tête, tout ceci prendra du temps, ce sera douloureux. Mais nécessaire si elle veut un jour se reconstruire. « Je sais, Amour. Merci. Je crois que je ne pourrais pas… m’en sortir sans toi. » Lui dit-elle alors qu'il lui assure qu'il est là pour elle. Il lui sourit et hausse les épaules. Il fait ça pour elle, uniquement pour elle. Il sera là quoi qu'il arrive, elle est son amie et il a juré d'être là comme un frère. Il l'aime sa Willow. « Je vais devoir aller à Paris pour l’enterrement. J’ai appelé mes parents et mes frères pour le leur dire… Ca va être horrible. J’ai beau… l’avoir senti il y a deux ans, je crois que je ne réalise pas encore. » Il grimace alors qu'une idée passe dans son esprit. Aussi rapide que l'éclair, il hésite à lui en parler puis au final il se rend compte qu'elle aura peut-être besoin de lui. « Tu veux que je vienne ? » Dit-il tendrement. Puis il se rattrape aussitôt. « Pas à l'enterrement... Mais juste que je sois là, à l'hôtel. Je t'attendrais... J'imagine que tu ne voudras pas dormir seule ce soir là... » Puis il lui sourit alors qu'elle lui parle encore. « Je devrais faire quelque chose pour elle, tu pense ? Je n’ai pas eut de nouvelle depuis hier. J’aurai envie de… De la voir. D’être là, mais en même temps… Je me sens coupable. » « Tu n'es coupable de rien sauf d’avoir aimé la mauvaise fille. Tu devrais la voir... Elle n'a que toi. Tu es ce qui se rapproche le plus de William, elle a peut-être besoin de te parler. » Il termine sa bière et la jette dans le carton avant d'en reprendre une seconde. Il fait sauter le bouchon avant de terminer son sandwich et de se sortir une cigarette, qu'il s'allume tout en sirotant son alcool. Qu'elle journée de merde au final.

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Willow & Séraphin
« Pleurer n'est pas une mauvaise chose. » Elle sourit. Non, en effet, pleurer n'était pas une mauvaise chose. Mais Willow avait grandit dans un univers principalement masculin, où la seule marque de sensibilité venait de sa mère, puis de Delilah. Elle, elle avait été élevée à la dure par ses grands frères. Alors pleurer ne faisait pas parti des options. Ou alors dans le privée d'une chambre ou d'une salle de bain coupée du monde. La première personne devant laquelle elle avait pleuré c'était Delilah. Et c'était arrivé une seule et unique fois. Le jour où elle avait ressentit cette perte horrible. Depuis elle avait trouvé refuge dans les bras de Séraphin. Et sans qu'elle ne comprenne comment la confiance qu'elle avait en lui était assez grande pour qu'elle se montre vulnérable. Car c'est bien de cela dont il s'agissait. Devant ses frères elle ne pouvait pas se montrer vulnérable, de peur qu'ils utilisent cette marque de faiblesse pour lui faire la misère. Et même s'ils l'adoraient, ils ne plaisantaient pas les Leah-Rose quand ils s'agissaient d'apprendre à leur petite soeur combien la vie était dure et injuste. Alors pleurer n'était pas une habitude pour elle, bien au contraire. Elle préférait serrer les dents et ravaler ses émotions. Mais là, c'était bien trop dur. Là, elle avait eut besoin de craquer. Et elle n'en avait pas honte.

Elle était en train de manger, ce qui lui permettait d'oublier sa peine. La nourriture avait un véritable effet thérapeutique sur elle, ce qui expliquait qu'elle soit toujours en train de bouffer. Surtout quand c'est gras, sucré, et dégoulinant. Un reste de sa nationalité américaine sans doute. « Tu veux que je vienne ? »   Stupeur, elle reste avec son hot dog levé, le ketchup coulant sur sa main alors que bouche ouverte elle fixe Séraphin. Hein ? « Pas à l'enterrement... Mais juste que je sois là, à l'hôtel. Je t'attendrais... J'imagine que tu ne voudras pas dormir seule ce soir là... » Elle sentit l'émotion l'étreindre - elle était une véritable fontaine aujourd'hui - et sourit à son meilleur ami. Que ferait-elle sans lui, elle se le demandait. Il savait exactement quoi faire, et que dire à cet instant. « Tu ferais cela pour moi ? » Question rhétorique et stupide mais elle n'arrivait pas à y croire. Il était véritablement un ange, alors que le reste du monde ne voyait chez lui que ses crises de démences. Rien n'allait pas chez lui, bien au contraire. Il ne demandait qu'à être aimé comme il était.

Ils parlent alors de Delilah, Yoenai... Qu'importe. Elle soupire, avouant combien elle pouvait encore l'aimer à demi mot. Avouant qu'elle ne savait pas quoi faire, et combien elle se sentait coupable parce qu'elle ne pouvait pas l'ignorer. « Tu n'es coupable de rien sauf d’avoir aimé la mauvaise fille. Tu devrais la voir... Elle n'a que toi. Tu es ce qui se rapproche le plus de William, elle a peut-être besoin de te parler. » elle acquiesce et inspire profondément. Yoenai était seule à présent, seule avec ses démons, et son deuil. Il est vrai que Willow ne pouvait pas décemment la laisser dans cet état, elle avait besoin de la voir et de lui parler. Mais en même temps elle ne savait pas si elle supporterait de la voir pleurer son frère. Elle était désespérée par cette situation. Alors qu'il termine de manger, Séraphin sort une clope et l'allume. Elle prend son paquet et lui en prend une aussi, sans même lui demander l'autorisation. Qu'il râle, elle s'en fout. « Cette histoire est digne d'un roman non ? La fille qui tombe amoureuse de la femme de son jumeau. Ca ne pouvait que mal finir... » Dit-elle avec un sourire triste. « Je n'aurai jamais cru que... Que ca se finirait par la mort de William. » Dit-elle en soupirant, murmurant ces mots avec une culpabilité évidente. « Parce que maintenant, égoïstement, une voix en moi me dit que je peux espérer la retrouver et ne l'avoir que pour moi. » Avoua-t-elle en regardant Séraphin droit dans les yeux.
Elle prit la clope entre ses lèvres et inspira profondément, riant de ses propres mots. « Tu devrais peut être me donner le numéro de ta psy. Comment ca se passe avec elle d'ailleurs ? »

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Willow & Séraphin
Il retrouve en Willow la sœur qu'il n'a pas vraiment eu. Bien-sûr Séraphin a une sœur et même une demi-sœur, mais il n'était pas proche d'elles. Pas assez du moins pour assumer un rôle de grand frère auquel il n'a jamais été préparé. De toute façon il est trop égoïste pour s'attarder sur sa famille. Il faut avouer que tout n'a jamais été rose avec sa famille, ayant son accident très jeune il a été très difficile de l’élever avec sa pathologie qui déjà ressortait. Son caractère était déjà difficile, il avait beaucoup de chose à dire et piquait des colères assez souvent même si il état un enfant adorable en dehors de ça. Mais après l'accident tout était pire, il était insupportable et incroyablement agressif avec sa sœur, la vrai. Cette sœur parfaite qui elle n'avait pas eu d'accident, qui n'avait rien au cerveau et qui n'était pas colérique ni agressive, tout son contraire. Mais colérique elle l'était, avec lui du moins. Ils ne s'entendaient pas et attendaient toujours le bon moment pour se le faire sentir. Puis elle était rapporteuse sa sœur, elle ne manquait pas un moment de crier au père où a la mère que Seraphin l'avait frappé, il ne supportait pas ce côté cafteur chez sa sœur. Et il lui a fait sentir plus d'une fois. Donc la dernière fois en lui brisant le nez, souvenir pas vraiment heureux et dont il a honte. Elle l'avait cherchée, elle passait son temps à le provoquer de toute façon. Pour voir jusqu'où il était capable d'aller. Et elle a vue, cela a emmené son frère en hôpital psychiatrique de toute façon. Et ça il lui en veut, il a juré de ne jamais plus la voir au risque de lui refaire le portraits définitivement. Autant dire que Seraphin n'a pas eu de petite sœur ni de grande sœur, pas une qui le prenait comme il était de toute façon. Sa famille a toujours été ses amis et rien n'a jamais changé avec le temps. Willow c'est sa famille et alors qu'il lui propose de venir et qu'elle reste stupéfaite, il se dit un instant que l'idée est mauvaise et qu'il n'a pas sa place là bas. Puis elle lui demande si il est sérieux, il hoche la tête avec un petit sourire. « Je ferais tout pour toi Willow. Surtout si ça ne va pas. » De toute façon ce n'est pas un voyage à Paris qui va lui faire mal aux finances où même à ses cours, il s'en moque. Il est en avance sur tout le monde, avec sa thèse déjà terminée et ses résultats excellents, ses professeurs ne vont même pas râler lorsqu'il va annoncer qu'il va manquer une semaine. Et au pire même si ils râlent, ce n'est pas cela qui le fera changer d'avis. Son amie, sa sœur a besoin de lui. Il sera là, point barre.

« Cette histoire est digne d'un roman non ? La fille qui tombe amoureuse de la femme de son jumeau. Ca ne pouvait que mal finir... » Il remarque qu'elle lui a piquée sa cigarette, il lui lance un faux regard lourd de reproche alors qu'il s'en sort une et qu'il l'allume. « Arrête de te torturer... Tu maîtrises pas tes sentiments Willow. » Dit-il en fumant sa cigarette tout en buvant sa bière. « Je n'aurai jamais cru que... Que ca se finirait par la mort de William. » Il l'écoute, ne sachant que dire face à la détresse de son amie. Elle est prise dans sa culpabilité actuellement et il sait qu'aucun mot n'apaiserait sa douleur. « Parce que maintenant, égoïstement, une voix en moi me dit que je peux espérer la retrouver et ne l'avoir que pour moi. » Dit-elle en le regardant dans les yeux. Il soupire et se lève, venant s'asseoir à coté d'elle et en posant sa tête sur son épaule. « C'est normal. Tu l'aimes. » Dit-il simplement, comme si cela était la chose la plus naturelle qui existe. « Tu devrais peut être me donner le numéro de ta psy. Comment ca se passe avec elle d'ailleurs ? » Il lève les yeux au ciel et soupire avant de tirer une dernière latte sur sa cigarette. Il se lève et part écraser le mégot dans le cendrier puis il se tourne vers Willow avec un sourire. « Elle cherche à me déstabiliser. Elle va vite se calmer ! » Dit-il en s'approchant d'une toile vierge contre le mur. D'un regard il demande à Willow si il peut peindre dessus. Lorsqu'elle le lui donne, il attrape un tube de peinture et commence à danser les contours de quelque chose, ne sachant pas vraiment quoi pour l'instant. Sans pinceau, simplement à l'aide du bout de ses doigts. « Je l'ai croisée au parc l'autre jour. Elle est sympa au final mais je ne sais pas... On dirait qu'elle veut me provoquer. Comme si elle voulait voir jusqu'où je peux aller. Je lui fais peur on dirait... » Dit-il avec un petit sourire. « Mais elle est canon alors pour l'instant j’accepte de la revoir ! » Son dessin prend forme, il représente un loup noir hurlant lors d'une nuit de pleine lune. Il commence à tracer les yeux, doucement, la langue entre les lèvres comme lorsqu'il se concentre au maximum. « Au pire dés que j'aurais eu ce que je veux, je la lâcherais. » Dit-il avec un regard plein de sous-entendus.

T'es là pour moi, j'suis là pour toi. Cherche pas !
Willow & Séraphin
« Je ferais tout pour toi Willow. Surtout si ça ne va pas. » Elle est touchée par les paroles de son meilleur, se rendant compte que (sans doute) elle était la seule à avoir le droit à ce genre d'attention de sa part. Séraphin n'est pas un mec très entouré, et quant bien même il le serait il n'accorde pas sa confiance à n'importe qui. Parfois Willow se retrouve à s'interroger à ce sujet. Après tout pourquoi aurait-elle - elle - gagnée la confiance du bellâtre ? Qu'avait-elle eut de plus que les autres ? Pourquoi elle, alors qu'elle était largement plus brute, franche voir violente que certaines filles ? Elle disait les choses comme elle les pensait, et si Séraphin était un sale con elle n'hésitait pas à le lui dire en ces termes : T'es un sale con. Inutile d'entourer cette évidence autour d'un paquet cadeaux de mots mielleux. Elle avait depuis longtemps compris que la franchise était récompensés par les gens honnêtes. Séraphin était un mec bien. Un mec bien qui avait connu des choses difficiles.
Elle était touchée de pouvoir compter sur lui, consciente qu'elle pouvait se reposer sur son épaule, et profiter de sa présence réconfortante. L'idée de l'avoir à Paris pour l'enterrement de son frère la rassura, et elle se sentait plus légère à l'idée de devoir s'y rendre. Quant bien même cela signifiait se retrouver face à Yoenai. « Arrête de te torturer... Tu maîtrises pas tes sentiments Willow. » Elle acquiesce. Ce n'était pas faute d'essayer pourtant. Car elle aurait bien aimé pouvoir maitriser les sentiments qu'elle avait envers la copine de son frère. A la place de quoi, elle l'avait emportée avec elle dans une spirale de désir, de sexe, et de secret. Elles avaient menti toutes les deux à l'homme qui comptait le plus dans leur vie. Il y avait de quoi se sentir coupable... Non ? « C'est normal. Tu l'aimes. » Vérité évidente, qu'elle tente de réprimer par une grimace. Elle l'aimait, elle l'avait aimé. Qui tu pense berner, tu l'aimes encore. Elle grimace, refusant cette évidence parce qu'elle était bien trop lourde à porter pour l'instant. Elle ne pouvait pas aimer Yoenai, alors qu'elle venait de perdre son mari. Alors qu'elle était en deuil. Alors que cela faisait deux ans qu'elles ne s'étaient pas vues. Bordel. « Tu seras là pour m'empêcher de faire n'importe quoi à Paris, hein ? » demanda-t-elle en se tournant vers lui, exigence face à la persistance de ses sentiments face à Yoenai. Séraphin pourrait l'empêcher de commettre l'inévitable. Ou alors il ferait exactement le contraire, parce qu'il savait qu'au fond c'est ce qu'elle attendait.

Elle préfère rapidement changer de sujet pour se concentrer sur la psychologue de Séraphin, lui demandant comment se passer les séances avec elle d'un ton qui se voulait léger. Elle cachait une inquiétude réelle. « Elle cherche à me déstabiliser. Elle va vite se calmer ! » Sourire. Evidemment c'était le travail de la psy d'essayer de rentrer dans la tête du bellâtre. Néanmoins, aucun d'entre eux n'avait encore été assez doué pour comprendre comment percer la carapace de Séraphin. Ce qui désespéré un peu Willow. Pas qu'elle pense qu'il avait besoin d'un psy, mais au moins elle espérait le voir un jour allait à ses séances sans avoir en tête l'idée que c'était une torture parfaitement trouvé par ses parents. « Je l'ai croisée au parc l'autre jour. Elle est sympa au final mais je ne sais pas... On dirait qu'elle veut me provoquer. Comme si elle voulait voir jusqu'où je peux aller. Je lui fais peur on dirait... » Surprise de l'entendre parler de la sorte. Elle est sympa ? Est-ce qu'elle l'avait déjà entendu dire ce genre de choses au sujet de quelqu'un ? Non. Définitivement non. Jamais. Elle restait interdite face à ce qu'il lui disait, se demandant bien comment la jeune femme avait pu passer de la psy salope de base à elle est sympa. Les mots importaient avec Séraphin. Vraiment, et Willow le garda dans un coin de son esprit. « Mais elle est canon alors pour l'instant j’accepte de la revoir ! » Là elle le retrouvait et lâcha un rire franc. « Au pire dés que j'aurais eu ce que je veux, je la lâcherais. » Elle secoue la tête, et se levant elle vient mettre le bordel dans ses cheveux. « Je te retrouve bien là. »  Dit-elle en souriant, venant l'embrasser sur la joue et le prendre dans ses bras dans une étreinte bien plus amicale et sereine à présent. « Merci Chaton. » Dit-elle finalement, le regard brillant.
Terminant son regard, elle finit par lui demander de rester sage, et se met à discuter des cours, des autres colocataires, du reste. De la vie. Parce qu'après tout elle devait rester sur cette évidence : la vie continuait.