Cette interview me dérangeait plus que autre chose, je ne savais pas réellement ce que j’allais pouvoir lui répondre. Je n’aime guère parler de ma vie, de ce qui s’est passé, le fait d’avoir perdu ma mère à l’âge de dix-huit ans, le fait que mon père se croit tellement haut placé dans le monde qu’il pense pouvoir choisir celle que j’épouserais. Il faudrait que je parle de ce titre que l’on a en Italie, et tout ce qu’il engendre. Bien sûr que je n’avais jamais eu à me plaindre et que cela m’a toujours plus ou moins amusé, puis être riche à l’âge de dix-huit ans ce n’est pas donné à tout le monde.
Pour cette interview, j’avais choisi
des vêtements la veille. Il n’était pas question de faire trop classe ou pas assez, il fallait viser juste. J’avais alors choisi ma petite veste en cuir noir, un pantalon noir, et un t-shirt en col grand v de même couleur que le reste. J’avais aussi choisi
des petites chaussures à l’italienne pour montrer avec fierté d’où je viens, mais aussi que nous savons faire dans l’élégance.
La sonnette avait retentit bien plus vite que je ne l’avais pensé, bien trop rapidement. Je m’étais donc diriger vers la porte d’entrée pour ouvrir à mon invité, la journaliste. Je pouvais apercevoir une femme probablement âgée d’une trentaine d’année, blonde avec un regard ravissant. Je lui avais alors demandé si elle était bien la chroniqueuse, rapidement j’eus ma réponse et même quelques renseignements en plus comme son prénom.
Après avoir répondu à sa poignée de main, d’un signe de la main, je l’invitai à rentrer dans ma demeure, un peu presser.
« Installer vous ici, vous avez besoin de quelque chose de précis, vous souhaitez commencer par quoi, photo ? Interview ? » Je connaissais un peu le monde du journalisme ou plutôt j’avais pris l’habitude d’être interviewé de temps en temps dans de grands journaux italiens. Parfois à des moments embarrassant comme le décès de ma mère qui avait fait la une, mais aussi à des évènements agréables comme à certains bals.
En la laissant s’installer je me dirigeai vers mon frigidaire afin de voir ce que je pourrais servir à mon invité de la soirée. Lorsque j’ouvris le frigo, ce fut une grande surprise, rien à offrir à boire de frais. Je regarde dans mes placards, plus de boisons, plus de biscuits. J’avais une nouvelle fois oublié de faire les courses avant de recevoir.
*C’est ça de toujours être en soirée* Pensais je.
« Que pensais-vous de faire cette interview dans un endroit que j’affecte particulièrement ? »