I think I might like you. ~ Will & April

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Will & April

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C’était une belle journée ensoleillée. Les gens étaient incroyablement souriant ce jour là. C’était dingue ce que la météo pouvait faire sur le morale et l’humeur du monde. J'étais sur le chemin du retour. Will m'avait été invité chez lui ce soir et je souhaitais prendre une douche avant de le rejoindre. Malgré le bon temps, cette journée avait été très longue. Entre mes cours et le rattrapage de certains élèves, j'étais exténuée. Avant de rentrer, je m'étais arrêtée à la cafétéria pour emporter un jus de fruits. Il me fallait ma dose de vitamines pour me reprendre. Je me réjouissais de ce repas. J'aimais beaucoup passer du temps avec Will. On était très proches, on se confiait sur tout. Même si je ne lui avais pas révélé la vraie raison de mon divorce, je savais que tôt ou tord j'allais le faire. Je lui faisais confiance et c'était incroyable de ma part. Je pensais ne pouvoir jamais refaire confiance à un homme après ce qui m'était arrivé. Avec Will, c'était différent.

Arrivé à la maison, je me dirigeais immédiatement dans ma salle de bain. J'avais une heure devant moi pour me préparer et c'était largement suffisant. Je ne faisais pas partie de ces filles qui prenait une après-midi entière pour se préparer. Dix minutes plus tard, j'étais sortie de la douche et j'avais enfilé une petite robe légère rouge. J'aimais beaucoup le rouge. Cette couleur faisait ressortir ma chevelure blonde et mon teint pâle. Mes cheveux étaient ondulés naturellement, je n'avais besoin que de rajouter un peu de mascara et d'un rouge à lèvre raccordé à ma robe.

J'étais arrivée chez Will avec cinq minutes d'avance. Je détestais être en retard et mon ami l'avait remarqué. Il avait préparé un succulent repas italien. Tout ce que j'aimais. La nourriture italienne aura ma peau. J'avais quasiment mangé tout ce qu'il m'avait servi et à la fin, j'étais complètement repue. J'avais insisté pour l'aider à débarrasser la table et une fois fait, on avait rejoins le salon avec un verre de vin blanc à la main. Je m'installais dans le fauteuil près de lui.

- Merci pour ce repas. C'était succulent. Tu m'avais caché tes talents culinaires.

Je lui souriais et j'apportais mon verre à mes lèvres pour avaler une gorgée.

- Je risquerais de venir frapper à ta porte tous les soirs pour ce fameux plat de pâtes.

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Dernière édition par April P. Jenkinson le Sam 11 Juin - 22:39, édité 1 fois

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Will & April

La journée avait été longue, très longue. Entre les préparatifs des examens de fin d’année et les élèves dont les talents musicaux laissaient à désirer tellement ils étaient nerveux, je n’avais pas vraiment eu le temps de me reposer trente secondes. Mais le pire dans tout ça, c’était que j’avais invité April chez moi le soir même. Enfin, ce n’était pas le pire puisque j’étais l’homme le plus heureux de la terre qu’elle ait accepté, mais l’attente était terrible. J’avais été encore plus chiant que d’habitude avec mes élèves et l’un d’entre eux s’était retenu de me balancer des reproches à la tête, je l’avais bien remarqué. Heureusement qu’il s’était abstenu, sinon je n’aurais probablement pas été bien gentil.

Toujours est-il que j’avais fini par rentrer chez moi, épuisé. Après un petit café pour me mettre un coup de pied aux fesses, j’avais commencé la préparation du repas. Rien de bien impressionnant, juste un gratin de pâtes au jambon. J’étais un piètre cuisinier et April le savait, alors je ne m’étais pas trop foulé. C’était l’intention qui comptait, pas vrai ? En plus le goût était loin d’être mauvais, c’est juste que c’était à peu près la seule chose que je savais cuisiner. A peu près, oui. Je ne suis pas nul à ce point, je vous rassure.

J’avais ensuite filé à la douche, je m’étais coiffé, bien habillé… J’avais fait un effort pour April. Elle était réellement l’une des personnes avec lesquelles je me sentais le mieux à Oxford, et j’avoue que j’avais secrètement craqué pour elle. April était une jolie femme et en plus de ça elle avait un caractère en or, alors le jour où je m’étais dit qu’elle ne me laissait pas indifférent, ça ne m’avait même pas surpris.

Vu que je sentais enfin bon, j’étais repassé par la cuisine pour vérifier que tout allait bien de ce côté-là, et pour préparer un petit apéro des plus simples. Mon chat s’était posté devant le four dans l’espoir d’obtenir quelques bouts de jambon. Jambon qu’il n’obtiendrait évidemment pas, pas en présence d’April tout du moins.

Elle était arrivée avec un peu d’avance, comme à son habitude, et le repas s’était incroyablement bien passé. Parler de tout et de rien avec elle me plaisait terriblement, et puis son rire valait tout l’or du monde. J’avais passé le repas à la regarder, sans vraiment me préoccuper de ce qui se trouvait dans mon assiette. Disons que… mon gratin n’était absolument pas une priorité à ce moment-là !

Nous nous retrouvions finalement dans le salon, posés dans le canapé, en train de siroter un excellent verre de vin blanc. Lorsqu’elle me complimenta pour mes talents culinaires, je ris doucement et lui répondis :

« Il ne faut pas être un chef trois étoiles pour faire un gratin de pâtes… Mais merci, ça fait toujours plaisir ! » Je penchai légèrement la tête, un regard doux posé sur elle, lorsqu’elle reprit la parole. Son rouge à lèvres laissa une légère trace sur le verre de vin, et je me surpris à trouver ça très attirant, mais me repris tant bien que mal. « Faudra pas frapper à la porte puisqu’elle te sera ouverte tous les soirs » lui répondis-je dans un sourire, d’une voix douce, presque en chuchotant. Oh que oui, elle lui serait ouverte. Si ça ne dépendait que de moi, on passerait toutes nos journées et nos soirées ensemble, mais ça, ce n’était que le résultat de mon esprit un peu chamboulé. « J’essaye de faire de mon mieux, tu sais… » poursuivis-je. Je m’interrompis quelques instants, baissant mon regard vers mon verre, mon sourire s’effaçant peu à peu. « J’essaye d’être le mec parfait qui fait tout dans les règles de l’art, vraiment, mais ça fait une éternité que… » Je cherchais les mots. « Que je n’ai plus eu à le faire, disons. » Je soupirai et posai mon regard sur April, un sourire en coin aux lèvres. J’étais pathétique. Restait plus qu’à espérer qu’elle trouve ça touchant. L’espoir fait vivre.

Emi Burton

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L'enseignement m'avait aidé à surmonter mon divorce. Même si j'aimais ça, même si j'avais plaisir de voir mes élèves réussir, cette journée m'avait montré qu'il était temps que je freine un peu. Un élève n'avait pas eu peur de montrer qu'il n'était là que pour essayer d'avoir sa moyenne juste en étant agréable. Garder patience, c'est ce que je m'étais répété tout le long du cours. Sauf qu'à la fin, je lui ai laissé un ultimatum. Soit il travaillait vraiment soit je le virais du cours. Je passais uniquement mes nuits chez moi, j'étais la plupart du temps à l'université. Il était temps que je pense à moi, à essayer de faire des choses qui me font plaisir. Passer du temps avec Will me rendait très heureuse et ça me faisait énormément de bien. Nous étions aussi collègues et c'est lors de la fin de mon cours que nous avions discuté. Il jouait du piano et je l'avais entendu en passant devant sa classe. Il jouait extrêmement bien et je pouvais l'écouter sans me lasser. J'aurais pu être nerveuse pour ce repas. Il faut dire que Will est le premier homme que je laisse rentrer dans ma vie depuis mon divorce. Mais je me sentais bien et je voulais que ça continue comme ça. J'avais complètement craqué pour lui et j'espérais que c'était réciproque.

Le repas s'était déroulé merveilleusement bien. Comme à notre habitude, on avait discuté de tout et de rien. Il me faisait rire, j'étais immédiatement détendue en sa présence. On avait rejoins le salon pour continuer la soirée. Même si j'étais fatiguée, je ne voulais pas partir. Je ris légèrement quand il me répondit qu'il ne fallait pas être chef pour savoir cuisiner ce plat. "C'est vrai que ce n'est pas un plat élaboré mais, je trouve qu'il était très bon quand même. Ce n'est pas donné à tout le monde de cuisiner." Pour ma part, j'avais eu la chance d'avoir ce talent. Ma mère cuisinait très souvent pour toute la famille et je m'étais intéressée à la cuisine dès mon plus jeune âge. "La prochaine fois, c'est moi qui cuisine. Si tu as une envie particulière, n'hésites pas. Je me ferais un plaisir." Je lui souris tendrement lorsqu'il me précisa que sa porte me sera toujours ouverte. Ce n'était pas une déclaration mais, j'avais ce petit papillon dans le ventre. Vous savez, comme quand on tombe amoureux lorsqu'on est adolescent. "Alors j'espère que tu ne m'en voudras pas si je te prend au mot et que je débarque ici tous les soirs." Chez lui ou chez moi, peut m'importait tant que je le voyais. J'avais remarqué dernièrement que j'avais très envie d'avoir des nouvelles de lui tous les jours. J'avais posé ma main sur la sienne lorsqu'il m'expliqua qu'il essayait de faire de son mieux. "C'est parfait Will... Sincèrement. Et je suis désolée si je te parais un peu nerveuse car c'est la même chose pour moi, depuis mon divorce." Je lui souris tendrement essayant de le rassurer. J'espérais de tout cœur qu'il sache que les moments que je passais avec lui étaient tous merveilleux. J'avais retiré ma main pour la remettre sur mon verre, peur de me montrer trop entreprenante.

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La prochaine fois ce serait April qui cuisinerait ? J’avais plus que hâte de voir ça. Ca ne pouvait pas être bien pire que moi en tout cas, alors je lui faisais entièrement confiance. Son invitation me rendit heureux, parce qu’elle prouvait que je n’étais pas le seul à apprécier sa présence, c’était réciproque. Lorsqu’elle ajouta que je pouvais même lui faire part de mes envies, je ris doucement avant de lui répondre :

« Oh, non, j’aime pas m’imposer. Et puis je crois bien que quoi que tu fasses, ça me plaira énormément ! »

Surtout que je serais beaucoup plus concentré sur son magnifique visage plutôt que sur le repas qu’elle me préparerait, ça je le savais à l’avance. Elle pouvait même m’emmener manger un kebab que je ne le remarquerais même pas. Elle réagit avec enthousiasme à mon invitation de passer ses soirées ici et ça m’arracha un sourire attendri, alors que je pris une nouvelle gorgée de vin.

« Bien sûr que je ne t’en voudrai pas… Tu peux même débarquer ici tous les matins si tu veux, ça me permettrait de me réveiller en beauté tous les jours. »

Oui, je lui faisais un peu de charme. Oui, j’avais peut-être l’aspect d’un dragueur un peu lourd, un peu cliché. Je n’étais peut-être pas le roi du romantisme mais… je faisais des efforts ! Pour la faire se sentir bien, pour lui plaire, pour la faire rire. C’est ce que je lui fis comprendre d’ailleurs, puis elle posa sa main sur la mienne, ce qui me surprit un peu. Elle me rassura en me disant que c’était parfait, puis s’excusa parce qu’elle était dans le même cas que moi suite à son divorce.

« T’en fais pas, on va… » Elle retira sa main, ce qui me surprit à nouveau, et je ne pus m’empêcher d’entrelacer ses doigts au miens à nouveau, parce que j’aimais cette proximité. « On va surmonter ça à deux. Si tu le veux bien. » Je soupirai doucement en repensant à ma fille. Est-ce que j’avais le droit de me lancer dans une autre histoire alors que j’avais une petite qui aimerait sûrement rencontrer son papa dès qu’elle serait en âge de se poser des questions à ce propos ? Malgré le fait que ce moment avec April soit totalement parfait, je ne pus m’empêcher de me sentir quelque peu incertain. « J’ai envie de vivre ma vie à fond, parce que ça fait bien trop longtemps que je suis enfermé tout seul dans mon boulot et dans ce loft. Mais quand même… j’ai pas l’impression d’avoir le droit de vivre le bonheur absolu, je ne le mérite pas. Toi tu le mérites pleinement, mais pas avec moi… pas avec un simple professeur de musique qui a totalement raté sa vie de famille et qui a une fille dont il ne connaît même plus le visage. »

Emi Burton

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Mise à part l'enseignement et la lecture, la cuisine était ma deuxième passion. Je cuisinais de tout et les pâtisseries n'avaient plus aucun secret pour moi. Je remerciais cette bonne étoile au dessus de ma tête qui me gardait un corps affiné. Etant très gourmande, je mangeais de tout et j'aimais essayer différents restaurants dès que je le pouvais. Depuis mon divorce, je n'avais plus eu l'occasion de cuisiner pour quelqu'un. Les dîners de famille se déroulaient toujours chez ma mère et elle se chargeait de tout. J'étais heureuse à la perspective de cuisiner pour quelqu'un, surtout pour Will. Au fil de mon mariage, cuisiner pour un homme me donnait un goût amer. Pas facile d'être la petite femme parfaite en cuisine pour un homme qui vous battait. Encore plus difficile sachant comment la soirée se déroulait immédiatement après. Mais Will me faisait oublier ces moments horribles. Je lui souris légèrement. "D'accord. Mmmm j'ai déjà une petite idée. Apprête toi à prendre quelques kilos. J'aime vraiment cuisiner et je serais capable de faire ça tous les soirs." Tous les matins, les après-midis et les soirées. Je n'avais plus qu'une envie, c'était d'être avec lui. Plus la soirée passait, plus j'étais persuadée de mes sentiments naissant pour lui. Et il le confirmait lorsqu'il ajoutait que je pouvais passer tous les matins. C'était réciproque. Heureusement que j'avais un peu de retenue, j'aurais probablement sauter sur ses genoux pour l'embrasser.

J'avais retiré ma main, peur d'être trop entreprenante pour lui. Pourtant, il glissait sa main sur la mienne pour entrelacer nos doigts, ce qui me fait sourire. De mon pouce, je me mis à caresser ses doigts doucement. "Je veux surmonter ça avec toi." J'étais sincère et je l'avais dit en me montrant très sûre de moi. Je fronçais les sourcils lorsqu'il continuait à parler. Ne pas mériter le bonheur. Un simple professeur comme lui. Je n'étais pas d'accord. Je ne connaissais pas son passé en détails, lui non plus. C'était peut-être l'occasion de le faire. "Tu n'as pas le droit de dire ça Will... Tu mérites le bonheur autant que moi. Ne te dénigre pas comme ça. Tu es un homme formidable. Un simple professeur de musique ? Tu aides tes élèves à réaliser leurs rêves. A surmonter les difficultés de la vie. Tu es quelqu'un de bien. Tu mérites le bonheur et bien plus que ça. Tu m'aides moi aussi. Je ne pourrais dire depuis combien de temps je ne m'étais pas sentie aussi... détendue, bien, heureuse. Et c'est grâce à toi." Je m'étais relevée pour le regarder bien en face. J'avais posé mon autre main sur sa joue, comme pour être certaine qu'il me comprenait bien.

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Je ne savais pas si c'était le vin qui me faisait tourner la tête, mais je ne m'étais plus senti aussi léger depuis des années. Plus que le vin, ça devait être April. J'étais bien conscient que la boisson n'y était pour rien, mais j'avais du mal à avouer que pour la première fois depuis mon divorce, j'étais en train de tomber amoureux. J'avais toujours usé de mon bouclier psychologique pour résister à ce genre de choses. Après tout, j'avais une fille. Qui ne se souvenait probablement pas de moi, certes, mais Rose était bien là, quelque part à Londres. Elle prendrait sûrement très mal le fait que son père se soit mis avec quelqu'un d'autre comme si ça avait été la chose la plus évidente à faire. Non, mes sentiments pour April n'étaient pas évidents. Ils étaient même quelque peu effrayants en y réfléchissant, mais ils me faisaient me sentir bien, tellement bien.

"Tant que tu m'acceptes même avec quelques kilos en trop, ça me va", répondis-je dans un sourire par rapport à ce qu'elle me cuisinerait. "Et pour ce qui en est de cuisiner tous les soirs... Ce serait avec plaisir, mais j'aime bien cuisiner aussi, alors on préparera nos petits plats à tour de rôle !"

Loin de moi l'idée de profiter de sa gentillesse, aussi. Je ne connaissais pas les détails de sa précédente relation, mais je savais qu'elle n'avait pas été toute rose et cette fois, il fallait qu'elle prenne du temps pour elle, qu'elle profite pleinement de la vie. Comme elle le méritait.

Mon regard se posa sur ses doigts qui caressaient les miens, doucement, et ses paroles me décrochèrent un sourire. Elle voulait surmonter ça avec moi. Mes yeux clairs se tournèrent vers elle et je hochai brièvement la tête. Elle surmonterait ça avec moi. Je ne lui ferais aucun mal, pas même les jours les plus sombres. Je ne referais pas la même erreur deux fois, c'était hors de question.

"On va surmonter ça ensemble", lui répondis-je, le visage déterminé. Seulement, quelques moments de réflexion firent monter un certain sentiment de tristesse en moi. Comme si mes souvenirs du passé voulaient à tout prix m'empêcher d'être heureux. J'en fis part à April, qui posa sa main sur ma joue. J'appuyai doucement ma tête contre sa paume, fermant les yeux quelques instants. Ses paroles me firent chaud au coeur. Elle balayait toutes les idées noires qui me hantaient l'esprit et c'est exactement ce dont j'avais besoin. Le regard rivé sur elle, je l'écoutais. Elle était si belle. Quand elle parlait, quand elle souriait, probablement même au réveil, sans maquillage avec les cheveux en bataille. Parfaite.

"Merci mille fois pour ce que tu viens de dire...", lui soufflai-je doucement, prenant la main qu'elle avait posé sur ma joue dans la mienne. Le moment aurait pu être parfait. Il aurait pu, si seulement il n'y avait pas eu cette impression de cacher des choses à April. Ce n'était d'ailleurs pas qu'une impression, elle ne savait pas ce que j'avais pu faire dans le passé, la raison pour laquelle j'avais perdu la garde de ma fille. Je restai silencieux un moment, le regard posé sur nos mains. Un petit soupir m'échappa et je commençai, sentant le rythme de mon coeur s'accélérer de nervosité : "Ecoute... je ne connais pas grand-chose de ton passé, et tu connais à peine le mien..." Mon regard se posa sur Jack, qui me fixait de ses yeux verts, comme pour m'encourager à tout avouer à April. Je me concentrai sur cette dernière, prenant ses mains dans les miennes. "Y'a certaines choses qu'il faut que tu saches, avant de me voir comme l'homme parfait, ce que je ne suis absolument pas..." J'allais probablement gâcher la soirée, mais je ne pouvais pas lui cacher la vérité plus longtemps. Je passai doucement mes doigts sur les siens, tout en poursuivant : "Il y a quelques années, j'ai perdu la garde de ma fille... C'était le pire moment de toute ma vie. Et comme tu t'en doutes probablement, ils avaient une bonne raison de m'éloigner de ma fille." Je ne parlais jamais de cette période de ma vie à qui que ce soit, alors en parler à la femme qui me faisait rêver, c'était terriblement difficile. Mon coeur cognait contre ma poitrine, mes doigts se mirent à trembler un peu. "J'ai... levé la main sur ma femme, une seule fois. Une fois de trop. Je ne sais même plus pourquoi, c'était tellement stupide... Je n'ai jamais autant regretté quoi que ce soit dans ma vie." Je me tus un instant, guettant la réaction d'April. Qu'elle s'enfuie en courant, ça aurait été la moindre des choses. Ca paraissait même évident. "La plus grande erreur que j'aie jamais faite..." murmurai-je, plus pour moi-même que pour elle, le regard vide. Voilà, c'était dit. Ma sincérité foutrait probablement les choses en l'air, mais je m'étais promis d'être honnête, quoi qu'il advienne. Surtout avec April.

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