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 (inachevé) rae △ frayeur, froid, faux pas

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MessageSujet: (inachevé) rae △ frayeur, froid, faux pas    (inachevé) rae △ frayeur, froid, faux pas  EmptyMer 7 Jan - 18:05


FRAYEUR, FROID, FAUX PAS /

À presque-vingt-ans, Angus Rosenbach peut se vanter d'avoir compris au moins une chose que sa soeur jumelle ne semble pas toujours saisir : si l'on veut se faire une place dans la monde, il faut, plus souvent qu'autrement, être autre chose que le fils de. Personne n'a envie que l'on se réfère à lui comme l'éternel adolescent qui n'a jamais rien accompli sauf être né sous une bonne étoile ; si l'on a des aspirations, il faut travailler pour obtenir des choses à la hauteur des standards que l'on établit pour soi-même. Voilà la pensée qui a motivé Angus le jour où, presque trop anxieux pour se lever, il s'est rendu au bureau du professeur Crowlley pour passer l'entrevue fatidique qui lui a valu—attention—le poste de second de laboratoire du chercheur émérite. Et qui dit travail dit salaire, surtout à Oxford. Mais qui dit travail avec professeur émérite, dit couverture de presse qui vient parfois avec, surtout à Oxford. Au milieu du mois de décembre, Angus a participé à un colloque où il a donné quelques résultats de recherche ; le colloque était suivi d'une séance photos pour les « jeunes espoirs scientifiques » de telle ou telle revue. Tu iras chercher ton chèque ici, stipulait le courriel que lui avait envoyé Crowlley suite à la séance. Maman Rosenbach était si fière : le petit Angus commençait à arriver à quelque chose.

Mais, faute aux vacances, à l'alcool et aux nombreuses erreurs qui parfois lient les deux, surtout quand on a presque-vingt-ans, Angus s'est réveillé ce matin, le lundi 5 janvier 2015, avec une boule de remords dans la gorge de la taille du Lichtenstein—pour un pays c'est petit, mais pour des remords, ça fait quand même pas mal. Remords de quoi, remords de où ? Bonne question. Il faudrait demander à la zone du cerveau qui gère ce genre de stress sans nom, qui en assaille certains plus facilement et plus fort que d'autres. Anxiété. Anxiété. Anxiété. Ankylosé. Mal dans sa peau, dans son âme, dans son cosmos interne ; ce matin, Angus a même eu du mal à se tirer du lit. Pourquoi ils ne peuvent pas faire comme tous les autres employeurs et envoyer le chèque par la poste ? C'est ce qu'il se demande, le regard voyageant entre les numéros des locaux de la bibliothèque et son cellulaire, où brille le e-mail du prof. Crowlley. Il recherche le bureau de Mrs F., chargée des financements en sciences. Mrs F., Mrs FFfffffffuck avec tout ce stress je dépenserai ces 100£ dans une bonne bouteille de whisky, peut-être un Lagavullin 16 ans que je boirai tout seul ce soir dans ma chambre, ouais.

Ah, le bureau. Jonglant des pieds (avant, arrière, avant, arrière, pas-de-bourré), c'est en quasi-trébuchant qu'Angus cogne à la porte et la traverse, se retrouvant dans un joli bureau où une jeune femme à lunettes est installée.

ANGUS — euh, en fait, c'est que, oui, bonjour—

Il s'interrompt parce que la jeune femme a levé la tête et qu'il l'a reconnue—c'est extrêmement gênant de reconnaître une femme parce que votre meilleure amie  a connu une situation de malaise avec elle et qu'elle l'a langoureusement stalké sur Facebook au moyen de votre ordinateur. Rae Fitzpatrick. L'humiliatrix publique, celle qui se prend pour une autre, qui a osé tenir tête à Iseult et qui, par conséquent vient assez haut dans la liste des têtes à abattre. Enfin. Il exagère—mais c'est ça, le pire, avec l'anxiété, c'est de savoir que vous exagérez, mais de ne rien pouvoir y faire. Une autre journée, Angus n'en aurait peut-être pas fait un cas, mais aujourd'hui, ses os sont faits de verre, et sa conscience, de papier de soie. Les yeux écarquillés derrière ses lunettes, Angus expire fort avant d'expirer par la bouche avec un pffffffffffft sonore. fuck it. i can't do this. 100$ de plus ou de moins, pour une entrevue insipide où il a parlé plus que d'autre chose de son expérience depuis le jour où il s'était fait enlever les broches...

ANGUS —j—je m'excuse. je vais revenir un autre jour. peut-être l'an prochain. il reste combien d'années avant votre retraite ? ça expire quand, un chèque de Lagav—euh, de 100£ ?

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Rae I. Fitzpatrick




Rae I. Fitzpatrick
ADMIN — Wisdom's speaking to you


☆ date d'arrivée : 06/12/2014
☆ potins balancés : 2583


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MessageSujet: Re: (inachevé) rae △ frayeur, froid, faux pas    (inachevé) rae △ frayeur, froid, faux pas  EmptyLun 26 Jan - 0:33

Si les années avaient beau passer, certaines habitudes avaient la vie dure. Elles restaient profondément ancrées, sans aucune écorchure, bravant les intempéries. Les éléments. Et le temps aussi. L’année 2015 venait d’arriver, tout sourire, traînant dans son sillage des trente ans de la belle comme un fardeau. Alors, l’Irlandaise se présumait aveugle. Elle voulait échapper aux ravages du temps, à la première ride, aux premiers cheveux blancs. Entourée d’adolescents dans la force de l’âge, son miroir ne lui renvoyait qu’un reflet biaisé, une réalité imaginaire, un éclat faiblissant. Le miroir, c’était Oxford. C’était ces murs de pierres aussi, gardiens de la jeunesse, l’emprisonnant à l’intérieur (elle et la jeunesse). Pourtant, alors que le temps défilait, certaines choses ne changeaient pas – et la relation entre Rae et les lundi matin en faisait partie. N’étant pas une personne du matin, la brune voyait dans tous ces lundi matin l’œuvre du Diable. Elle avait pris pour habitude d’enchaîner les cafés, l’œil absent et l’air hagard, sans que rien ne puisse la réveiller réellement avant que l’après-midi ne soit bien entamée. Elle ne supportait pas l’interruption qu’apportait le week-end après une semaine bien chargée ; elle se détendait trop, rallongeait ses journées au détriment de ses nuits, bouleversait son horloge interne. Plus d’une fois, elle s’était surprise à espérer qu’il n’y ait pas de week-end ou, plus souvent, qu’elle n’ait pas à travailler en semaine (et entre nous, de l’autre côté de l’océan, c’était arrivé plus d’une fois). Mais de tous les premiers lundi de janvier, celui-ci était (de mémoire) le pire qu’elle ait à surmonter : pire qu’un week-end, il se pointait après deux semaines de repos. Et en plus de ça, elle vieillissait.

Les murs de pierre d’Oxford n’étaient qu’un alibi, une belle couverture, pour attirer les esprits curieux et avides de connaissances. Mais à l’intérieur, ce n’étaient qu’une série de parpaings blancs et d’isolation (sonore) désastreuse. Depuis son bureau, Rae entendait la conversation téléphonique du bureau voisin et si elle se moquait de recevoir des conseils de cuisine par murs interposés, elle préférait ne pas connaître les détails sur la vie sexuelle de l’autre secrétaire qui remplissait parfaitement le rôle de la blonde écervelée. Décervelée, qui sait ? L’autre se retrouvait sans cervelle alors que la Fitzpatrick avait l’impression de voir ses neurones fondre à mesure que la conversation avançait. Café chaud entre les mains, touche de lait mais sans sucre, Rae bouillait de ne pas avoir d’earphones sur elle. Elle passa sa main dans ses cheveux, signe d’un énervement naissant, décoiffant et recoiffant l’ensemble. On tapa à sa porte l’instant suivant, tenta de taper qui sait – un brun se contenta d’y entrer en trompe. Elle releva la tête, dévisageant l’intrus à travers ses lunettes (elle détestait mettre des lentilles le lundi, elle avait toute ses chances de se crever l’œil à la place).
Euh, en fait, c'est que, oui, bonjour. Bonjour. Plaît-il ? Que veux-tu l’abruti ?
Alors qu’elle lui portant un semblant d'attention, l’étudiant sembla perdre l’usage de la parole. Sans ciller, retenant presque sa respiration, il se contenta de la regarder sans émettre le moindre son. Mains sur la porcelaine de sa tasse, Rae pensa un instant laisser échapper deux doigts pour qu’ils aillent pianoter d’énervement sur le contre-plaqué de la table. Awkward. Ils étaient tous deux plongés dans un silence plus ou moins tendu, s’attendant à ce que l’autre lâche l’info le premier – du moins, c’était ce que l’Irlandaise attendait car elle n’était pas d’humeur à démarrer une conversation. Pffff sonore ; elle leva les yeux au ciel en contrepartie. Elle n’était pas payée pour qu’on lui envoie des énergumènes à la con en matinée. Tapotant du pied, elle commençait à s’impatienter.

Je m'excuse. Je vais revenir un autre jour. Peut-être l'an prochain. Il reste combien d'années avant votre retraite ? Ca expire quand, un chèque de Lagav—euh, de 100£ ?
Deuxième moment awkward. La demoiselle fronça les sourcils, déposant son regard sur la carrure de l’étudiant. Elle prenait un air froid et détaché, celui qu’on les autres employés d’Oxford pour montrer leur supériorité. Elle prenait son air hautain, simplement, le même qu’elle portait lorsqu’elle avait été une POSH. C’était une sorte de plaisir malsain, cette possibilité de mettre les autres mal à l’aise et de les voir tenter de nager en surface alors qu’ils paniquaient. Alors, petit, qu'allais-tu faire?

C’est quoi ton problème ? L’Irlandaise n’avait jamais fait dans la finesse, avait toujours demandé les choses telles qu’elles lui apparaissaient. L’accent s’était fait roque, profondément marqué par sa ville natale mais étrangement assoupli par dix ans passés à Philie. Du menton, elle désigna le brun. Ca ne te dérange pas de fermer la porte, par hasard … et toi de l’autre côté de la porte, hein ? Pas de ménagement, pas d’humeur. Retraite ? WTF ? Qu’est-ce qu’il lui voulait celui-là ? Ensuite, tu frappes de nouveau. T’entres. Et tu te présentes.

Arquant un sourcil, la demoiselle attendait que le brun se bouge.  Sans gêne aucune, elle laissa de nouveau ses yeux le détailler, lui donnant la vingtaine au maximum. Il devait certainement avoir la frousse des débutants, le manque d’assurance de ceux qui ne sont pas « fils et filles de ». Pourtant, il lui disait quelque chose. Il avait dans son visage quelque chose de vaguement familier – comme un air de déjà-vu. Mais à plusieurs reprises. Alors que l’étudiant tanguait toujours d’une jambe à l’autre ne sachant quoi faire, Rae leva sa main dans les airs. A peu de choses près, la comparaison avec César aurait pu être frappante mais elle n’était pas là pour la mise à mort. Quoique.

Attend ! Elle haussa la voix, l’interpella, tenta de re-capter son attention. Tu ne serais pas le président de l’Oxford Scientific Society ?
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