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 (inachevé) pru △ néons, cafés, rayons x, toi

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MessageSujet: (inachevé) pru △ néons, cafés, rayons x, toi    (inachevé) pru △ néons, cafés, rayons x, toi  EmptyVen 9 Jan - 20:30

NÉONS, CAFÉS, RAYONS X, TOI /

Au primaire on lui a fait apprendre le français et étrangement c'est par ce biais-là qu'il a décidé qu'il voulait être médecin. Pour faire une version exhaustive de cette tranche de vie d'Angus Rosenbach, il faut remonter jusqu'à cette fatidique quatrième année, donc, où maman a tranché : ce ne serait ni l'italien, ni le mandarin, ni le russe, mais bien le français. Et donc, Angus avait appris le français. La professeure était douce et blonde, elle sentait la lavande et elle avait un accent intrigant pour un enfant de Londres, habitué à ceux, irlandais, écossais et indiens, des amis de la classe. Malgré un QI plus que raisonnable, il était vite apparu évident qu'Angus n'avait aucun don pour  les langues. Ainsi, pour faciliter l'apprentissage, la douce et gentille professeure lui avait prêté un livre. Elle avait dit : c'était mon préféré quand j'étais petite. Et donc, par politesse, par admiration, par honneur, Angus était passé à travers, s'appliquant à chercher tous les mots inconnus dans le dictionnaire. C'était un livre qui s'appelait L'évasion de Kamo et qui traitait entre autres d'un long coma passé dans une chambre d'hôpital. Coma. Voilà un mot intrigant. De fil en aiguille en Wikipedia, Angus s'était décidé : quand il serait grand, il verrait un coma, un vrai de vrai. Ah ! ce que les rêves d'enfants peuvent parfois sembler étranges...

Ce coma-ci n'a rien de passionnant. Il n'est ni le sujet d'une intrigue, d'une passion, d'un rebondissement—il est seulement triste. Elle s'appelle Mrs. Getzinger, elle a soixante-treize ans, elle est veuve et son fils unique vient la visiter une ou deux fois par semaine. Ça fait déjà près de deux mois qu'elle est là. Elle n'en endurera pas deux autres, prédit avec une effroyable froideur le docteur qui lui est assigné. Angus, qui complète sa deuxième semaine en soins gériatriques, passe chaque jour la voir, assister aux examens et noter leurs résultats. Cela ne lui fait aucun bien. Cela n'est pas enrichissant ou stimulant ou intrigant. Cela n'est rien d'autre que triste. Par moments, lorsque le docteur prend la pression de la vieille dame ou qu'il consulte les dossiers à côté du lit, le regard d'Angus se perd et vagabonde le long des poignets frêles, des joues émaciées, des paupières cireuses—il assiste, humble spectateur, à une scène mentale où il se jette sur la malade et la secoue par les deux épaules, lui hurlant de se réveiller. Mais il ne le fait jamais ; ça serait bien inutile. La même personne qui a écrit L'évasion de Kamo a aussi dit « le pire dans le pire, c'est l'attente du pire », et bien qu'Angus ne le sache pas, s'il était au courant, c'est probablement ce qu'il n'oserait pas dire au quarantenaire qui vient, toutes les semaines, visiter sa tendre maman qui va bientôt mourir.

Heure du lunch. Voici venue le temps des sandwichs et des rigolades. En laissant son sarrau au vestiaire, Angus se demande pour l'énième fois comment il va faire pour devenir médecin. À l'école et sur papier, c'est bien beau : ce ne sont que des bronches obstruées, des cellules cancéreuses, des gaines de myéline qui se détachent et causent une sclérose—ce ne sont que des probabilités, des chiffres, des malchances. Dans la chambre d'hôpital, dans le bloc opératoire, cependant, ça n'a rien d'une chance : c'est là, c'est terrible, ça meurt, ça ne repose que sur une fraction de courage et sur les doigts habiles d'un médecin qui, lui aussi !, n'est qu'un homme. Il faudra apprendre à faire la part des choses et à te distancier de tout ça, Angus Rosenbach. Mais en attendant d'avoir plus de moyens, profite de ton sandwich au végépaté et de ta bouteille d'eau Perrier.

Il y a cette salle de rayons x qui n'est plus utilisée depuis quelques semaines parce qu'on en a ouvert des nouvelles dans une autre aile de l'hôpital—il n'y reste que les néons, des chaises, une table et quelques classeurs, verrouillés à clé. Angus pourrait choisir de manger dans la salle des stagiaires ou à la cafétéria, avec le reste de ses collègues étudiants de médecine, mais il les côtoie tellement, entre les cours, les stages, les oeuvres charitables, qu'il préfère s'exiler ici pour une petite heure par jour, avec Prudence. Ils ont pris l'habitude de se barricader dans cette pièce pour discuter dans le calme en partageant leur repas. Puisqu'il finit souvent quelques minutes après elle, c'est Angus qui passe prendre le café et qui la rejoint. Aujourd'hui ne fait pas exception : lorsqu'il tourne le coin du couloir, sac à lunch dans une main et plateau de cafés dans l'autre, il aperçoit la porte entrouverte de la salle, éclairée de ses néons, et à l'intérieur, une paire de baskets qui frôlent le sol, attachées aux jambes assises d'une brunette aux yeux vifs. Momentanément,  Angus a un flash de Mrs. Getzinger, seule dans sa chambre, quelques étages au-dessus. Sa mâchoire se serre et ses dents grincent. Il s'appuie dans l'ouverture de la porte et regarde Prudence à travers ses lunettes.

ANGUS— ce bâtiment est plein de personnes qui vont mourir et d'habitude ça ne m'affecte pas trop mais aujourd'hui c'est terrible. tu veux aller manger dehors ?

Il lui tend le plateau de cafés et réalise un de ses rêves de toujours, entonnant un air que la jeune fille doit avoir entendu mille fois :

ANGUS, très enthousiaste—  the sun is up, the sky is blue, it's beautiful, and sooo are yoouuu! dear Prudence, won't you come out to pla-a-a-ayyyy?
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MessageSujet: Re: (inachevé) pru △ néons, cafés, rayons x, toi    (inachevé) pru △ néons, cafés, rayons x, toi  EmptyMer 14 Jan - 17:02

NÉONS, CAFÉS, RAYONS X, TOI  × ft. Angus & Prudence
Prudence n’avait pas cours aujourd’hui et malgré la tonne de devoirs qui l’attendait sur son bureau, elle sortit de son appartement et pris soin de fermer la porte à clé. Une fois en bas de l’immeuble, elle ferma rapidement son blouson et enfila son casque. Pas question d’être en retard. Elle enfourcha sa moto et prit la direction de l’hôpital. C’était aujourd’hui que Prudence devait aller à l’hôpital. C’était sa parenthèse secrète de la semaine. Elle allait passer la journée bénévolement avec des enfants gravement malades pour leur lire des histoires, discuter ou jouer avec eux quand ils le peuvent. Aucun de ses amis proches de la faculté ne sait ce qu’elle fait de son temps libre. Elle n’a pas envie qu’on lui pose des questions sur le pourquoi du comment. Elle n’a pas envie d’évoquer sa petite sœur. Elle ne veut pas de leur pitié, sollicitude ou compassion… Peu importe comment on l’appelle.

Prudence aperçoit l’hôpital après avoir tourné à l’angle d’une rue et commence à ralentir. Elle stoppe sa moto sur sa place habituelle et ôte son casque. La jeune femme entre dans le hall d’entrée et les odeurs des désinfectants l’accueillent. Elle a toujours détesté cette odeur, cela lui rappelle trop la mort de sa petite sœur. Elle avait l’habitude de passer des journées entières avec elle, dans sa chambre et ces odeurs, ses murs blancs, les néons étaient devenus son quotidien. Jusqu’au jour où…

Prudence se présente à l’accueil et elle récupère la liste des chambres qu’elle peut visiter dans la journée. Elle commence par sa petite favorite : Cassandra, qu’elle surnomme Cass. Elle a 10 ans et est atteinte d’un cancer. Elle a déjà fait plus de chimio que son petit corps ne peut le supporter. Elle est maigre, le temps pâle et la peau presque transparente. Son crâne est dépourvu de cheveux et pourtant Prudence la trouve belle. Ses grands yeux bleus sont graves mais une lueur de malice est toujours présente. Elle aime rire et c’est un plaisir pour Prudence de parler et discuter avec elle. Elles parlent de littérature, de cinéma, de la vie à l’extérieur de l’hôpital, de leurs familles respectives, des garçons… Tout y passe. Cass est un peu la petite sœur qu’elle a perdue. La jeune femme sait qu’elle s’est trop attaché cette gamine et que si elle ne s’en sort pas, elle aura l’impression de perdre une deuxième fois sa sœur. Mais elle ne peut pas faire les choses à moitié. Prudence regarde sa montre et s’aperçoit qu’il est l’heure de manger au moment où une infirmière entre pour les soins. Avec un déchirement au cœur, elle quitte la chambre et essaye de ne pas penser qu’elle l’a peut-être vue pour la dernière fois. Elle sait qu’elle a peu de chance de s’en sortir mais elle veut y croire.

Prudence se dirige alors vers une pièce abandonnée où elle a l’habitude de déjeuner en compagnie d’Angus, lui aussi étudiant à Oxford. Lui aussi est confronté aux malheur et cela lui fait du bien de discuter avec quelqu’un qui la comprend. Elle ne l’entend pas arriver, perdu dans ses pensées et tripotant son bracelet. Elle lève les yeux alors qu’il prend la parole. Prudence le comprend. Elle n’a pas besoin de poser de question pour savoir que lui aussi a été confronté à quelque chose de difficile à accepter. Prudence se lève et prend le plateau de café qu’il lui tend. « Ça marche. A moi aussi, ça me fera du bien de prendre l’air. » Et c’est vrai. L’atmosphère pesante de l’hôpital ne la quitte pas tant qu’elle ère dans ses couloirs ou dans ses chambre. Prudence sourit alors qu’il entonne une chanson qu’elle a déjà entendue plusieurs fois. « Tu chantes vachement bien Angus. Tu devrais tenter de percer dans la chanson. » Prudence prend un ai sérieux alors que sa voix est rieuse. Ils se dirigent maintenant vers l’extérieur et Prudence décide de le questionner. « Qu’est-ce qui s’est passé ce matin pour que tu fasses cette tête-là ? » Prudence ajoute alors l’ébouriffant gentiment. « Mais si tu préfères qu’on parle d’autres choses, on peut aussi. »

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MessageSujet: Re: (inachevé) pru △ néons, cafés, rayons x, toi    (inachevé) pru △ néons, cafés, rayons x, toi  EmptyMer 21 Jan - 22:44

Les Beatles ne mentent jamais : le ciel est bleu dehors, et même si la neige est encore reine en Angleterre, la température est clémente, assez du moins pour passer une demi-heure sur les bancs à l'extérieur sans se geler le bout des doigts. On dirait que l'hiver est beau partout sauf dans les parkings, où la neige est toute sale, noircie par les ambulances qui fendent à travers, amoncelée dans des coins ou bien tapée entre les espaces de parking.

PRU— Qu’est-ce qui s’est passé ce matin pour que tu fasses cette tête-là ? Mais si tu préfères qu’on parle d’autres choses, on peut aussi.

Angus hausse les épaules et pince la bouche. Il tire une cigarette de ses poches dès qu'ils ont un pied dehors, jette un coup d'oeil à droite et à gauche pour voir si l'un de ses superviseurs serait dans le coin. Alors que le tabac, il était une fois, fût vendu comme produit de relaxation sans égal par les professionnels de la santé, il n'est pas, en 2015, recommandable pour un étudiant en médecine de fumer, qui plus est dans un stationnement d'hôpital.

ANGUS— Il y a cette vieille, Mrs. Getzinger. Ça fait des mois qu'elle est dans le coma, je pense qu'à ce stade-ci, ils savent qu'elle ne pourra pas s'en sortir. Et son fils, qui vient la voir quand il a le temps... l'ennui coupable, sur son visage... ça me mortifie, Pru.  

Il tire une longue bouffée de cigarette, s'assoyant sur un banc et déposant d'une main le plateau de cafés à côté de lui. Il regarde Pru, à contre-jour, qui tarde à s'assoir.

ANGUS— C'est juste que certains jours, ça a l'air plus inévitable que d'autres, tu sais ? La mort, je veux dire.

Il plonge son regard dans la neige brune du stationnement, serrant les dents, la cigarette se consumant d'elle-même entre ses doigts immobiles. La mort, la mort... toujours un sujet qui met en appétit !

ANGUS— Des fois j'ai l'impression que je ne vais jamais arriver à accepter, quand je serai médecin, que je ne pourrai pas sauver tout le monde. D'autres fois, j'ai peur, au contraire, de prendre l'habitude... de veiller tous les jours les Mrs. Getzinger dans cet hôpital, avec, dans le fond de la tête, un petit soupir, un petit rictus... quand est-ce qu'elle va crever, celle-là ? Pour moi, c'est terrifiant.

Il tire une seconde bouffée de cigarette, les yeux toujours dans le vide, grand ouverts.

ANGUS— I wish I had something funny to say right now, pour dissiper la tension, mais je ne trouve rien.

hrp:
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