Boring day, crazy girls [Olivia]

Boring day, crazy girls.

EDEN A. WINCHESTER & OLIVIA ROSEBURY.

Ça faisait bien longtemps qu'Olivia ne s'était pas refusé une sortie. Les examens approchaient, certains avaient lieu dans la semaine... Elle savait qu'elle aurait dû s'y prendre plus tôt, mais elle avait toujours réussi sans trop de révisions jusqu'à présent. Ce temps était révolu, il fallait qu'elle se mette un coup de pied aux fesses désormais. Alors pour la première fois de l'année, Olivia avait refusé une invitation pour une autre de ces « fêtes de l'année ». C'en était une spéciale décompression avant les partiels, une petite pause dans le stress des révisions. Elle en avait besoin, de s'y prendre au dernier moment elle se donnait un stress de dingue, et elle le savait depuis le début. Mais elle avait toujours mieux à faire, il y avait toujours le film du moment au cinéma, il y avait toujours une série intéressante disponible en streaming, elle arrivait toujours à se dégoter un livre captivant. Mais rien de bien neuf sur ses révisions. Et elle avait justement attendu cette invitation frustrante pour commencer à mettre le nez dans ses bouquins. Les examens commençaient seulement dans quelques jours, et il fallait voir la quantité de choses qu'elle devait se mettre en tête. D'habitude elle s'en sortait en écoutant attentivement les cours, mais on peut dire que les sorties cette année se sont multipliées par elle ne savait combien par rapports aux années précédentes, et elle finissait par s'endormir pendant ses heures de cours, du moins quand elle prenait la motivation nécessaire pour s'y rendre. Bien souvent elle prétextait une maladie et arrivait à gratter quelques cours à Noa ou à une âme gentille qui elle avait réussi à se lever. Maintenant les choses sérieuses prenaient le dessus, il fallait qu'elle arrête de déconner, qu'elle se motive, sept heures de révision quotidienne minimum, même si elle savait qu'elle ne les tiendrait pas une journée.

Et elle avait finit par s'endormir, à une heure pas possible du presque matin. Il était 5 ou 6 heures la dernière fois qu'elle avait posé un œil sur son réveil, et puis après... et puis après c'était le trou noir. La veille, elle avait relu vite fait quelques chapitres de cours, sans pour autant les connaître sur le bout des doigts, il fallait qu'elle s'y remette aujourd'hui, se noyer dans les études plutôt que dans les regrets d'avoir pu manquer une soirée. Elle aurait dû dormir moins que ça, dix heures ça faisait bien trop. Et encore, elle s'était faite réveiller par Eden. Laydiana ne semblait pas être là, et encore heureux car Olivia sait que d'après ce que comptait faire Eden, et comment elle réagirait... il valait mieux qu'elles se dépêchent de nettoyer ou d'au moins cacher leurs conneries avant que Laydiana ne débarque. Au moins, elle avait eu le mérite de la réveiller, même s'il existait des milliers de façons plus conventionnelles.

« Putain de merde... » émergeait-elle en vitesse.

Une substance avait pris d'assaut son visage endormi. Elle portait une main à la texture et la plaçait sous ses yeux pour l'analyser. De la chantilly, il manquait plus que ça. Laydiana allait vraiment gueuler, fallait voir comment ça commençait.

Il y avait une tasse de thé encore pleine sur la table de nuit d'Olivia. Elle l'avait fait peu de temps avant de s'endormir ce matin, dans l'espoir vain que ça la tiendrait debout. Au final, elle n'avait réussi qu'à le rendre imbuvable, alors autant s'en servir comme il se devait. Sans prévenir, elle se saisit du meuble et se vengeait de l'attaque d'Eden.

« Tu vas ramasser ma pauvre. Que la perdante fasse le ménage ! » criait-elle.

Tout le voisinage devait l'entendre à cet instant. Olivia n'était pas allée à la fête, mais la fête venait à elle...

Codes par Wild Hunger.

Boring day, crazy girls.

EDEN A. WINCHESTER & OLIVIA ROSEBURY.

ÇSérieusement, Olivia ne savait pas quoi penser d'Eden et de ses conneries. D'un côté, elle devait réviser pour ses examens, c'était la dernière ligne droite, ensuite elle pourrait profiter de longs mois de vacances à se dorer la pilule sûrement dans le Sud de l'Angleterre, pourquoi pas en Méditerranée, peut-être même qu'elle resterait dans les alentours d'Oxford. Elle n'en savait trop rien encore, elle verrait sûrement en fonction des autres, elle verrait sûrement en fonction de ses résultats. Alors donc oui, d'un côté elle se devait de bosser à fond pour réussir son année, passer en classe supérieure et faire plaisir à sa mère. De l'autre elle regrettait de rater des soirées, elle regrettait de ne pas s'amuser elle aussi et de faire une pause dans ses révisions, bien qu'elle les avait entamées il n'y a pas si longtemps, pour ne pas dire la veille ou l'avant-veille. Alors si elle n'allait pas aux soirées qu'on organisait alors qu'elle savait pertinemment qu'elle ne pouvait plus se permettre de s'y rendre, c'était Eden qui amenait la fête à l'appartement. Quand le chat n'est pas là, les souris dansent. Quand Laydiana ne surveille pas, Eden et Olivia foutent le bordel. Et même si la perspective de tout nettoyer idéalement avant que la troisième ne revienne occupait les esprits d'Olivia, elle craignait la réaction de la troisième personne qui vivait sous ce toit, elle avait surtout envie de s'éclater, relâcher un peu ses cahiers, sur lesquels elle s'acharnait comme une dingue depuis seulement quelques heures. Enfin quelques heures... depuis peu de temps qu'elle avait commencé ses révisions quoi. Intensité de travail maximale pour une durée de révisions raccourcie. Il lui faudrait surtout beaucoup de chances pour qu'elle réussisse son année. Elle se connaissait, elle pensait laisser certains thèmes de côté, jusque là elle avait toujours eu la chance de tomber sur ceux qu'elle avait travaillé... pourvu qu'il en soit de même cette année...

Bref, pour en revenir au moment. Eden avait sorti Olivia du lit d'une façon peu commune. Venez donc la déranger dans son sommeil. Suivant les jours, suivant le nombre d'heures qu'elle avait passées à dormir, il se pouvait qu'elle s'acharne comme une furie sur l'abominable être qui avait osé la déranger, à lui balancer des râlements de six pieds de long pendant des heures parfois. Mais elle pouvait aussi bien se prêter au jeu, et c'est ce qu'elle fit avec Eden. Le ménage n'avait pas été fait depuis un moment, il fallait bien que l'une d'elles s'y mettent, alors le défi qu'Olivia lançait à Eden était la parfaite occasion.

« Que tu crois ! La serpillière ça te va mieux qu'à moi, Cendrillon ! » répondait-elle à la fauteuse de trouble.

Sur ces mots, Olivia couru vers le réfrigérateur, évitant au mieux les possibles projectiles d'Eden. Son réveil avait été spécial, ses draps étaient dans un état lamentable, et il faudrait sûrement qu'elle essaie de nettoyer son matelas si la matière était passée au travers de la couche de tissu, mais elle préférait s'amuser, sur le moment. Enfin... Eden eut la même idée qu'Olivia concernant la cuisine... Olivia poussa Eden sur la table, elle ne pouvait s'empêcher d'avoir une pensée salace, à force de fréquenter des personnes à l'esprit retourné, elle devenait comme eux. Cependant, elle se retint de faire une remarque et se contenta simplement de sourire intérieurement. Elle ouvrait le frigo, à la recherche d'un aliment qui pourrait redécorer la tenue de sa colocataire.

« Tu es bien terne, aujourd'hui... » faisait remarquer Olivia à Eden.

Elle prit le paquet d’œufs, ils allaient passer de date de toute façon, et donnait un peu de couleur aux vêtements de son adversaire. Laydiana avait laissé des yaourts au fromage blanc aussi. Ils étaient périmés depuis près d'un mois, tout comme cette bouteille de lait. Elle était convaincue qu'ils étaient encore bons, mais Olivia ne se fiait qu'aux dates de péremption et à la légende selon laquelle une bouteille de lait devait passer à la poubelle si elle était ouverte depuis plus de trois ou quatre jours. Du moins c'est ce qu'elle avait entendu dire.

« Non seulement tu vas devoir décrasser le sol de fond en comble, mais tu vas devoir passer quelques heures sous la douche... et tu paieras la facture d'eau chaude au passage ! T'as voulu me réveiller, tu vas le payer ma chère... »

Elle voulait jouer ? Que le jeu commence, les munitions étaient prêtes à l'emploi dans les bras d'Olivia.

Codes par Wild Hunger.

Boring day, crazy girls.

EDEN A. WINCHESTER & OLIVIA ROSEBURY.

Ç'aurait été n'importe qui d'autre, Olivia aurait sûrement râlé un bon moment, gueulé comme une furie, elle aurait demandé à ce qu'on lui paye le pressing, le shampooing et les draps de rechanges. Elle aurait gueulé jusqu'à ce que l'une se mette à faire le ménage. Elle se mettait à la place de Laydiana quelques secondes, elle se l'imaginait en train de péter une crise, elle qui faisait des corvées bien sérieuses pendant que ses bordéliques de colocataires foutaient la merde à l'appartement. Elle se l'imaginait gueuler et elle aurait bien eu raison. Mais maintenant qu'Olivia était complice, maintenant qu'elle était coupable de saccage à coup de missiles alimentaires, maintenant qu'elle était impliquée dans la bêtise d'Eden, elle n'allait pas s'arrêter. Elle évitait de penser à Laydiana, elle n'avait pas envie de se pourrir son réveil et le bon moment qu'elle passait avec sa blondasse de colocataire.
Tout y passait, farine, œufs, chantilly, lait... le réfrigérateur et les placards allaient morfler aujourd'hui. Olivia avait tendance à faire elle-même les listes de courses, les listes de toute façon c'était son délire. Elle pensait qu'il faudrait qu'elle l'allonge un peu cette liste, et qu'elle en demande un peu à son porte-monnaie, aussi.

Olivia avait décidé que tous les coups étaient permis, alors elle s'était permise de mettre Eden hors coup pour la ruée vers le réfrigérateur. Et là, le saccage commençait vraiment, ça voulait dire que ça n'allait pas s'arrêter à la chantilly et la tasse de thé froid. Ça irait bien plus loin. Elles allaient se faire tuer par la troisième locataire, se répétait Olivia. Mais plus elle y pensait, plus elle s'en foutait. Si elles n'avaient plus le droit de s'amuser... tant pis pour le gaspillage de nourriture, les pauvres mangeront mieux demain.
Eden s'était vengée d'Olivia, c'était comme ça depuis le début en fait, chacune se vengeait de l'autre, d'un coup chaque fois plus terrible. Cette fois, Eden s'en prit à la farine, et renvoya le nom de la princesse à Olivia. À son tour, Olivia s'avançait lentement, l'air menaçant peint sur son visage, une remarque bien placée et le sourire d'Eden s'effaçait. Jusque là, elles y étaient allées soft, elle s'étaient toujours lancé des ingrédients qui partaient assez facilement avec un peu de shampooing. Mais étalez vous une demi-douzaine d'oeufs sur le haut du crâne, et vous verrez comme la vie vous paraîtra bien plus compliquée.

« Une omelette pour la gueule de bois, j'ai entendu dire que c'était bon... » elle avait un large sourire.

Et sur ces mots, malgré le tu ne vas pas oser de sa colocataire, Olivia empoignait plusieurs œufs, deux ou trois d'abord, et d'un coup pas trop sec elle les aplatit sur le crâne de la blondinette. Elle l'avait cherché, il ne fallait pas réveiller Olivia aujourd'hui, même si au fond elle l'aimait bien. Elle ne s'arrêtait plus d'éclater des œufs sur la jadis belle chevelure de la jeune femme, Olivia regardait avec satisfaction ce qui faisait le blanc de l’œuf dégouliner comme de vulgaires crachats sur le haut du corps d'Eden. Olivia aurait pu continuer longtemps comme ça, mais il y avait plusieurs barrages. De un, il n'y avait désormais plus d'oeuf. De deux, Eden se jetait sur son agresseuse pour la plaquer contre le frigo, la bouteille de lait à la main, menaçant de ruiner la tenue de l'étudiante en droit.

« Non mais là c'est dégueulasse, tu sais de quand il date ce ma... »

Elle fut coupée. Le liquide coulait sur le haut du crâne d'Olivia, répandant une odeur infecte autour d'elle. Son estomac se soulevait, elle n'avait qu'une envie, celle de filer jusqu'aux toilettes pour faire ressortir le peu d'aliments qu'elle avait ingurgités depuis la veille. L'odeur du lait périmé, elle ne pouvait vraiment pas, elle n'en revenait pas qu'Eden soit allée jusque là ! Le pire c'était qu'Olivia se laissait faire. D'un certain côté, on aurait pu les prendre pour des gamines d'une dizaine d'années maximum qui se maquillaient l'une l'autre. Avec un autre style de maquillage, évidemment. Eden terminait son œuvre avec une petite touche de farine. OK, Olivia en convenait, elle risquait de passer un bon bout de temps sous la douche.

« À mon tour maintenant, redonnes-moi ça ! » et sans demander son reste, elle s'emparait du paquet de poudre blanche.

À son tour, elle saupoudrais sa colocataire de farine. Si les œufs étaient une véritable plaie dans les cheveux, ajoutez-y un peu de farine pour faire sécher un peu le tout, rendre l'effet un peu pâte à gâteau, et arrachez-vous la chevelure une fois que vous passerez sous la douche. Pour ses douze ans, des amis à Olivia s'étaient amusées à la tartiner de farine et d’œufs... au bout de trois jours, elle avait retrouvé encore quelques mèches de cheveux anormalement gluantes.
Puis, Olivia vit Eden prendre l'huile. Non...

« Attends, j'ai un truc ! On s'est assez fait de crasses toutes les deux, occupons-nous main dans la main de l'appartement. » Sur ces mots, Olivia s'emparait du vinaigre. « Il paraît que pour le ménage c'est pas mal... »

Elle attrapait deux bouteilles de vinaigre, les deux seules qui traînaient à l'appartement à vrai dire. Elle en laissait verser quelques filets sur les meubles, le parquet, les rideaux. Elle se rapprochait d'Eden, dévissait le bouchon de la deuxième bouteille et la lui tendait.

« Ça sent tellement fort le vinaigre... » remarquait-elle, un sourire en coin.

Revenant sur sa décision de directement ruiner l'appartement, elle bloquait Eden, comme cette dernière l'avait fait quelques secondes plus tôt avec elle et levait la bouteille quelques centimètres au dessus de sa tête. Cette fois-ci, elle positionnait la bouteille directement à la verticale.

« Fermes tes yeux, ça pique un peu ! »

Elles n'avaient qu'une vie, il fallait qu'elles en profitent, et surtout aujourd'hui, car aucun doute qu'une fois que Laydiana serait rentrée, on ne les retrouve que quelques années plus tard peut-être, sauvagement enterrées au sommet d'une montagne constamment couverte de neige.

Codes par Wild Hunger.