Sujet: Déjeuner sur l'herbe ( Arabella&Thomas) Mar 14 Juil - 21:28
En été, la ville d’ Oxford était bien différent de celle qu’elle était tout au long de l’année. La logique voulait que dans la plupart des villes, l’arrivée des beaux jours et des vacances déchaine un vent de folie sur les esprits étudiants jusque là condamnés à rester cloitré pour étudier, les faisant enchaîner les fêtes et les soirées. Alors qu’il descendait en vitesse une rue pavée legerement en pente, tous freins lâchés et jambes étendues de chaque coté du vélo, Arthur ne pouvait s’empécher de remarquer qu’ici, c’était tout à fait l’inverse qui se produisait. La plupart des élèves ayant deserté les rues et les logements, remplacés par des touristes souvent intimidés par la solennité (apparente) de l’endroit, un calme plat avait remplacé l’effervescence habituelle des ruelles. Cependant, tandis qu’il reprenait l’exercice fastidieux du pedalage, Arthur se disait que cela n’etait peut etre pas plus mal...De toutes les manières cela ne le dérangeait pas, il avait su s’amuser au beau milieu d’une demeure qui ne comptait pas un voisin à des kilometres à la ronde, ce n’était pas une ville à peine somnolente qui allait l'inquiéter quant au bon déroulement de ses vacances. A cette pensée, un petit sourire satisfait etira ses lèvres. Son père avait failli ruiner son costume en renversant son verre de scotch dessus lorsque son fils lui avait annoncé qu’il passerait cet été là à Oxford. Cela avait bien evidemment suscité les moqueries de son ainé, qui n’y croyait pas, mais l’excuse de vouloir prolonger son séjour dans l’université afin d’ameliorer ses notes était plutot bien passée et le patriarche, tout d’abord surpris, avait finalement accepté. Evidemment, cela n’était qu’une excuse qui allait permettre à Arthur de passer l’intégralité de ses vacances en compagnie de Thomas -tout en allegeant le loyer de celui-ci, ce qui n’était pas plus mal puisque son ami était resté là uniquement pour renflouer ses maigres économies-, et des autres élèves qui avaient fait le meme choix que lui. Il etait arrivé la veille au soir, et était d’ailleurs en chemin vers un lieu de rendez-vous, où il devait retrouver Hughes, et Arabella pour une première reunion estivale aux airs champêtres. Comme il avait hate de les retrouver!
Avoir la ville pour eux, l’adminstration et une grande partie du professorat ayant fuit l’etablissement avec la meme hate que leurs élèves, avait quelque chose de grisant, et Arthur s’en delectait déjà. Un peu comme si on le laissait entrer dans un immense terrain de jeu. Garant son bolide contre la devanture d’une boucherie, il entra dans l’echoppe pour en ressortir de longues minutes plus tard, un sac bien remplie à la main. Il avait longuement hesité, n’etant pas très familier avec ce genre d’achat. Il esperait neanmoins que l’un de ses deux comparses saurait comment decouper le poulet roti, car lui n’en avait aucune idée. Il retroussa les manches de sa chemise à carreau claire et grimpa de nouveau sur le vélo qu’il avait emprunté, essayant tant bien que mal de ne pas coincer le plastique fin du sac dans les rayons de la roue . Il s’arreta quelques rues plus loin pour acheter du pain, puis il se remit en route. Direction la fontaine Mercury. Il fit tinter sa sonnette pour le plaisir de l’entendre raisonner sur les murs du passage qui ouvrait sur la fameuse pelouse du Christ Church College, faisant se retourner quelques uns des touristes qui flânait dans l’enceinte du batiment. Le temps était clair et chaud, de merveilleuses conditions pour le pique-nique qu’il s’appretait à partager avec ses amis. Arrivé au milieu de la place, près de la fontaine, il laissa tomber le vélo à terre et s’assit au bord de la pelouse. Il eut beau passer son regard pétillant sur les groupes qui traversaient lentement la cours, nulle trace de ses amis. Pour une fois, c’etait lui qui etait en avance. Il laissa echapper un soupir légèrement contrarié, et grommela dans sa barbe. Ne sachant pas combien de temps il aurait ainsi à attendre au soleil, il s’allongea nonchalamment sur l’herbe, fermant ses yeux pour profiter de ce petit bain de soleil et tenant fermement, presque affectueusement, le sac de victuailles contre lui. Il pouvait sentir la merveilleuse odeur du poulet lui chatouiller les narines.
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Sujet: Re: Déjeuner sur l'herbe ( Arabella&Thomas) Mar 14 Juil - 23:30
L’été était enfin arrivé à Oxford, et les touristes avec. Le Côte, ce restaurant aux allures de brasserie française, n’avait jamais connu une telle affluence de clients. Thomas ne pleurait pas sa peine car les pourboires étaient au rendez-vous, et son expérience au sein de l’établissement le rendait d’autant plus appréciable aux yeux de ses supérieurs, qui lui confiaient le briefing des saisonniers. Il était souvent appelé au secours par ses collègues qui faisaient la découverte du Menu, et rencontraient naturellement des difficultés avec les termes français. Si le champ lexical culinaire français n’avait plus de secret pour l’étudiant, il était en revanche incapable de répondre aux clients venus de l’hexagone qui le pensait amoureux de la langue de Molière. Peu importait du moment qu’il était capable d’expliquer que « frisée » était le nom d’une salade et pas seulement un état capillaire. Bien qu’habitué aux longs services, son endurance était mise à rude épreuve, car il avait beau être quelqu’un de sérieux, le mental avait du mal à ignorer l’ambiance détendue et insouciante des vacances, et il s’il n’était pas si juste au niveau budget, il aurait déjà jeté son tablier pour rejoindre ses amis. Une promenade à vélo dans la vieille ville d’Oxford suivie d’un pique nic, il y avait de quoi laisser rêveur lorsque vous aviez des piles d’assiettes sur les bras. L’idée avait été lancée par Arabella, une camarade du Bodley Club, qui avait également invité Arthur à la dernière minute. S’il connaissait très bien Wellesley, il ne voyait jamais la rousse en dehors du club de lecture. Thomas ramena les assiettes à dessert vides à la cuisine, avant de se rendre dans le minuscule vestiaire où le personnel pouvait laisser sacs et manteaux. Enlevant le gilet noir qui avait pour mission de rendre les serveurs plus français, l’étudiant en médecine le rangea dans son sac qu’il passa en bandoulière. Il sortit du cagibi et traversa la salle intérieure d’un pas guilleret, soulagé de voir la fin du service.
Avant d’aller enfourcher son vélo, il décida d’aller faire des emplettes pour le pique nic. Lorsqu’il se retrouva dans les rayons du petit supermarché, l’évidence lui sauta au nez qu’ils auraient dû se mettre d’accord sur qui amenait quoi. Aussi il décida de miser sur son expérience personnelle. Il avait déjà une quiche de taille raisonnable dans son sac, cadeau d’un des cuistots du Côte. Des chips, tout le monde aimait les chips. Beaucoup de chips même, trois paquets, car il savait que ni lui ni Arthur ne pourraient se contenter d’en partager un. Ses petites courses dans un sac, il alla enfin retrouver son vélo. C’était un véritable objet vintage, et qui malgré des déraillements de plus en plus fréquents, restait un très bon moyen de transport. Il prit la direction du point de rendez-vous, en ralentissant pour ne pas risquer de heurter les vacanciers qui avaient tendance à penser qu’en été toutes les rues devenaient soudainement piétonnes. Il serait bien passé se changer pour enfiler une tenue un peu plus détendue que la chemise blanche impeccablement repassée et le pantalon noir règlementaires du Côte, mais l’envie de rejoindre ses camarades était plus forte. Il repéra son colocataire dès qu’il entra dans la cour. Il était plus ponctuel pour un pique nic que pour les cours, et cela n’étonnait pas Thomas. Il descendit de vélo et marcha en poussant l’engin jusqu’à ce qu’à arriver à côté du brun, qui s’était étalé dans l’herbe. Il fronça les sourcils en regardant le vélo lui aussi jeté sur la pelouse impeccable. « Tu sais, parfois je me demande si c’est vraiment toi mon colocataire depuis quatre ans. Depuis tout ce temps que tu es ici t’as toujours pas imprimé qu’on a pas le droit de se prélasser sur les pelouses. »
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Sujet: Re: Déjeuner sur l'herbe ( Arabella&Thomas) Mer 15 Juil - 12:54
Bodley Club
« Pique nique aux airs d'interdit »
« DRING DRING » retentit dans la chambre silencieuse. D’un geste de la main, Bella vient plaquer un oreiller sur sa tête afin de s’obstruer ses oreilles tout en bougonnant. La sonnerie se fait toujours aussi virulente dans les tympans de la demoiselle l’obligeant à faire face à la réalité, elle doit se lever si la demoiselle veut arriver à l’heure au rendez-vous. C’était sans compter sur son réveil qui ne voulait rien entendre, et continuer de jouer la mélodie infernale. Bella n’était pas encore d’humeur à chercher d’où venait le problème, et fit tomber son réveil sur le sol, espérant que le bruit s’arrête en même temps que le choc. Pari gagné. Serrant son coussin dans ses bras, Bella resta un long moment étalé dans son lit, regardant le plafond comme une œuvre d’art. La journée s’annonçait longue, interminable même. C’est avec cette certitude que l’étudiante sortie de son lit pour se préparer.
Dix heures du matin, ce n’était pas l’aurore, et pourtant Arabella avait l’impression qu’il était tout juste six heures. Cette impression est surement due au fait qu’elle ait travaillé jusqu’à pas d’heures pour corriger les dernières copies du professeur Fitzwilliam, en tant qu’assistante. Entre son job à mi-temps au cabinet d’avocats, et son poste d’assistante, ce n’était pas les vacances pour tout le monde. Loin de là. Heureusement, elle n’était pas la seule à rester sur Oxford cet été, l’étudiante pourrait compter sur ses collègues du Bodley club pour lui tenir compagnie de temps à autre avec une réunion en plein air. C’était d’ailleurs son rendez-vous du midi, Bella devait rejoindre Thomas et Arthur pour un pique-nique improvisé aux abords de la fontaine Mercury.
Prenant une douche express, puis enfilant une robe d’été fleurie avec quelques touches de dentelle au niveau du buste, et une paire de talons compensés pour compléter le tout, elle était fin prête. Bella n’oublia pas de caresser son chat, Simpkin, et de lui donner à manger. C’était un vrai gouffre. Avant de partir, Bella attrapa ses lunettes de soleil, son chapeau, et un cabas en paille dans lequel attendait déjà une bouteille de Chardonnay dans un sac de congélation. Dans la ruelle en bas de chez elle s’était installé un marché bio. Récupérant son vélo dans le garage de la résidence, elle s’arrêta à un premier stand pour acheter des tomates cerise, quelques carottes prés coupés, des carrés de chou fleurs, etc. Puis elle fit une halte au stand fromager pour récupérer une buche de chèvre, et de l’emmental. Enfin, elle s’arrêta prendre un petit pot de crème ail et fine herbe pour assaisonner les légumes. Bella ne comptait pas sur les garçons pour amener le côté light au repas, et peut-être même n’apprécient-ils pas en manger. Elle verrait ça le moment venu.
Installant ses achats dans son cabas en paille, elle installa se dernier dans le petit panier qui surplombait son vélo. Après quelques minutes de pédalage, elle arrivait enfin à destination. Bella ne put s’empêcher de sourire en attendant la remarque de Thomas à l’encontre d’Arthur. La demoiselle pensait déjeuner sur le gazon. Descendant de son vélo, récupérant le panier, et déposant son véhicule auprès d’un arbre. Elle s’assit à côté d’Arthur. « Tu as peur de quoi Thomas ? Qu’ils appellent la Police ? » Le taquina-t-elle. Sortant ses achats de son sac, elle les disposa sur l'herbe fraîchement coupée. « J'espère que vous avez faim les garçons ! »