(terminé) take shelter ✗ daisy

Tenant un Long Island Iced Tea de la main gauche, Breeony brassait de l’air avec l’autre. Au centre de l’attention, un sourire éclatant aux lèvres, la demoiselle passait d’histoires en histoires sous l’écoute attentive de ces compagnons de Cambridge. Ses paroles étouffaient le murmure ambiant du Bridge Club sans qu’elle n’ait pour autant à hausser la voix ; il n’était pas encore minuit, les joueurs (les vrais) n’étaient pas encore présents. Pour l’occasion – et surtout pour l’été – le club voulait ouvrir ses portes à une clientèle plus large, chose qui n’était possible que lorsque l’université était fermée. Ce soir, au lieu des soirées de bridge mouvementées, l’endroit allait accueillir parties de poker (et de bridge). Et si Breeony n’était douée en aucun des jeux, notamment car elle ne pouvait garder son sérieux, elle ne pouvait pas passer à côté de l’action. Alors, au lieu d’arriver après minuit et ne disposer que des places restantes, elle avait décidé de commencer sa soirée entre potes aux alentours de dix-neuf heures. L’horloge, à présent, était sur le point d’entamer les dix dernières minutes avant le nouveau jour. Autant dire qu’avec la descente de la blonde, de cocktails en cocktails, elle avait la verve facile et la tonalité plus aigüe qu’à la normale.

Pourtant, elle n’était pas la seule à rire. Podge, surnommé ainsi car il était petit et enrobé, balançait pas mal sur l’étudiante qu’il avait dû affronter en mathématiques pour les Varsities. Josie, quant à elle, s’exprimait avec un accent des Highlands incompréhensible si bien que personne ne savait si le rire était dû à son élocution ou à sa triste performance en 3 x 500 mètres : pour une raison qu’elle n’expliquait pas, elle avait trébuché dès les premiers mètres. Les Varsities. En ce mois de juillet, les épreuves tombaient (disperses) et étaient le sujet de conversation des étudiants depuis plusieurs semaines déjà. Autant dire que Breeony commençait à s’essouffler ; elle n’avait plus assez de matière, plus assez de support. Apres être passée par l’épreuve d’escrime, l’étudiante avait réussi à ramener le sujet de conversation sur une personne toute autre : Daisy Hamilton, la fille du doyen d’Oxford. Depuis qu’Oxford  était en compétition évidente avec Cambridge, Breeony avait décidé qu’ils devaient tous s’opposer aux valeurs d’Oxford. Daisy en était la parfaite représentante. Podge reçu un coup sur l’épaule de Blythe lorsqu’il s’écria un peu trop fort que : « Pourtant, moi, j’me la ferai bien » sous le rire, hilare, de Joshua alors qu’il mimait le mouvement. Sirotant une énième gorgée de son cocktail, l’œil de Bree capta la présence de ladite concernée non loin du groupe. Se tournant vers ses potes, la blonde reprit un ton conspirateur, baissa de quelques octaves pour ne lâcher qu’un léger murmure. Ses amis étaient accrochés à ses lèvres, buvant ses paroles et le mensonge qu’elle avait initié quelques mois auparavant. Car bien qu’elle soit à la recherche de la vérité, de la vraie, du pourquoi du comment à travers ses études d’archéologie, Breeony mentait comme elle respirait : « J’serai toi, j’parlerai pas trop fort Podge. Tu t’souviens quand j’vous montrais les bleus et de cette histoire de donzelle qui m’a attaqué sans raison ? C’est elle, Podge. C’est cette beauté aux yeux bleus et mélancoliques qui font fondre la glace de mon cœur. » Pause. Blanc. « Oé ben, faut croire que la violence : ca m’excite. » Deuxième coup de la part de Blythe pour le jeune homme.

Daisy Hamilton est probablement la personne la plus détestée au sein de l’université de Cambridge, et probablement au sein d’Oxford également. Toutefois, elle semble en accord avec sa réputation. Après tout, être craint est parfois mieux qu’être aimé. C’est la petite fille prodige du Doyen, et elle assume totalement ce rôle. Après tout, pourquoi se donner tant de mal sinon ? Ces notes sont excellentes, c’est une leadeuse dans le domaine sportif, et elle participe aux bonnes œuvres. Oui, c’est une jeune femme qui connait son importance, et qui choisit les personnes dignes d’entrer dans son cercle en fonction.

Avec les Varsities, les clubs élargissent leurs clientèles, ouvrent plus tôt, augmentent les activités proposés le soir. Ainsi, le Bridge Club à prévu en dehors des sempiternelles parties de Bridge quelques parties de Poker dès minuit. Daisy est une étudiante joueuse qui n’a pas peur de perdre quelques billets, si elle peut en gagner le double. Puis, jouer au Poker à quelque chose d’excitant. Peut-être jouerait-elle contre un élève de Cambridge ce soir, la partie deviendrait immédiatement plus intéressante. Buvant quelques cocktails avec ses amis, la fille du Doyen s’amusait, rigolait, et critiquait quelques fois des étudiants qui passaient sous leurs yeux. Regardant un groupe d’étudiants de Cambridge, Daisy reconnut l’une d’eux qui dès son arrivée, c’était amusée à balancer quelques rumeurs fausses sur son compte. Le personnel, et étudiants, qui la connaissait un minimum savaient que tout ceci était faux. Jamais Daisy ne prendrait la peine de frapper quelqu’un au risque de se faire mal elle-même. Elle avait d’autres moyens plus efficaces pour parvenir à ses fins.

Oubliant la présence de cette menteuse hors pair, Daisy dansa sur la piste, gigotant en rythme, se déhanchant sur la musique jusqu’à que le DJ annonce l’heure du Poker. Tenant sa pochette argentée d’une main, elle alla s’installer directement vers une table du fond où l’ambiance était plus tamisée, personnelle, et promettait un jeu plus important avec des joueurs expérimentés. Voyant un deux de ses amis la rejoindre sur les fauteuils d’à côté, d’autres étudiants vinrent progressivement les rejoindre. Sortant ses jetons de sa pochette, Daisy commença à les installer sur le tapis. Les petits joueurs devront changer de table, ou suivre. Faisant un signe au serveur, la jeune femme commanda un verre de bourbon pour compléter sa panoplie. Voyant la blonde s’asseoir en face d’elle, quelque peu ivre, Daisy ne la prenait pas en considération. Une personne qui a besoin de mentir pour se sentir exister n’avait au fond, aucune importance. Peut-être les deux jeunes femmes auraient-elles l’occasion de régler leurs différends au cours de la partie.

Entre inconscience et imprudence, Podge continuait de dévorer Daisy du regard. Enfoncé dans son fauteuil, il suivait du regard chacun de ses mouvements, se délectait des courbes de son corps tandis que Blythe tentait de lui faire attendre raison. Breeony, de son côté, ne pouvait s’empêcher de se marrer devant le regard intrusif de son compagnon de Cambridge. Brassant l’air, elle tentait d’attirer son attention – sans succès. Les pupilles du jeune homme scrutaient avec envie la fille du doyen d’Oxford. Si elle représentait tout ce qu’il ne supportait pas, elle représentait aussi l’interdit. Pour Podge, Daisy était le fruit interdit, la pomme dans le jardin d’Eden. Pauvre Blythe : amoureuse depuis des années de son comparse masculin, elle n’avait jamais réussi à récolter le moindre regard. Perturbateurs, emmerdeurs et joueurs, Joshua et Breeony décidèrent de tourner le siège de Podge pour que l’autre brune (Daisy) ne soit plus dans son champ de vision. Les pieds du siège crissèrent contre le parquet tandis que le jeune homme protestait, battant à son tour des bras, râlant qu’on lui retirait la « septième merveille du monde » des yeux. L’archéologue, pour toute réponse, lui frotta le haut du crâne pour qu’il arrête ses conneries.

Arrêt de la chanson. Le DJ annonça l’heure du poker. Ceux qui étaient venus uniquement pour danser protestèrent avant d’être cordialement invités à prendre la porte. Dans la foule, Breeony suivit Daisy du coin de l’œil, la découvrant à une autre table. Hautaine, elle balayait l’ensemble de la pièce de son regard froid, sortant ses jetons sans prêter le moindre sourire. Penché par-dessus l’épaule de Breeony, Joshua donna coup de tête en direction de la fille du doyen.
« J’parie que t’as envie de l’éclater.
« T’aurais pas pu mieux parier. »
« Si. Je peux parier que tu vas la battre, » dit-il en déposant ses propres jetons sur la table. Joshua avait le cœur sur la main, faisait parti des amis fortunés de Breeony. Tous les deux avaient un respect immense pour l’autre. « Pour l’honneur de Cambridge »
« Pour l’honneur de Cambridge ! »

Gonflée par son envie de battre Oxford – Oxford et tous ses représentants – la blonde quitta ses amis qui l’encouragèrent en claquant des mains. Légèrement vacillante, Breeony se dirigea vers Daisy, la tête haute. Elle avait un regard vissé au coin des lèvres. Elle déposa son cocktail sur la table avant de s’assoir. Erreur de parcours. La demoiselle glissa de son siège, glissa à terre, se prit le bord de la table dans le front. Elle laissa échapper un juron tandis que la clique (ses amis) hurlait de rire de l’autre bout de la pièce. Ses deux futurs voisins l’aidèrent à la relever en l’attrapant sans ses aisselles, l’informant que non, vraiment, si elle avait bu, elle ferait mieux de ne pas jouer. L’Ecossaise les fit taire d’un regard avant de croiser celui d’Hamilton. Lentement, d’une lenteur exaspérante, la demoiselle sortir ses jetons un à un, les faisant claquer contre le bois de la table. Son voisin de droite claqua sa langue contre son palais, visiblement agacé, tandis qu’elle continuait son manège. D’un claquement de doigt, elle indiqua au serveur de lui apporter un autre long island ice tea.
[color=firebrick] « Hamilton. Quel plaisir de te revoir. »[color] Ironie. Le seul plaisir qu’éprouvait Breeony, pour le moment, était d’imaginer l’agacement qu’elle lui procurerait en gagnant la partie. Le plaisir qu’elle éprouverait en récoltant l’argent de tous ces riches – pour le rendre gracieusement à Joshua. Pour l’occasion, elle espérait que la chance des débutants allait l’aider. Reprenant son ton de conspiratrice de tantôt, Breeony baissa d’une octave. « Faites attention, mes amis. A défaut de frapper, Hamilton aime aussi mordre. Surtout lorsqu’on est sur son chemin. » Rumeur. Rumeur. Lentement, une autre rumeur prenait place dans son esprit, laissant la blonde afficher un sourire radieux alors qu’elle soutenait le regard d’Hamilton.

L’archéologue regarda ses cartes. Un deux et un roi. Elle n’était pas une experte en poker mais savait très bien qu’elle n’allait pas aller loin avec ça. Pourtant, pourtant, elle augmenta la mise en doublant le nombre de jeton. Pour une première main, c’était à elle de poser la grosse blinde.

Une fois assise à la table, son verre de bourbon près de ses jetons, Daisy regarde la cambridgienne non loin d’elle se demandant si elle allait jouer au poker dans son état d’ébriété. La première chose qu’elle remarqua, c’est que son ennemie ne jouerait pas son propre argent, mais celui de son camarade. Arquant légèrement un sourcil, Daisy regarda attentivement le jeune homme en question. Elle ne le connaissait pas, mais rien de surprenant à cela. Tout le monde prit place autour de la table, et Daisy salua l’homme à ces côtés qu’elle connaissait plutôt bien étant donné qu’il enseignait à Oxford. Sa réputation laissait entendre que c’était un joueur invétéré. Il ne savait trop comment percevoir le signe de la jeune femme. Etait-elle contente de l’avoir comme joueur à sa table, ou cela signifiait-il sa tête en première page de l’Oxymoron dès le lendemain matin ? « Ravie de vous voir ici, Professeur. » Déclara-t-elle, son sempiternel sourire indéchiffrable aux lèvres. Daisy ne le dénoncerai pas au journal, mais si elle le lui laissait entendre peut-être que cela le découragerait en cours de route, la laissant ainsi gagner.

Breeony décida de jouer à la table de la fille du Doyen. Une table réservée aux joueurs professionnels, ou alors aux joueurs voulant gaspiller de l’argent. Daisy connaissait les règles, mais elle n’avait joué qu’une dizaine de fois. Cela lui paraissait suffisant pour s’attaquer aux autres requins autour d’elle. Quand la blonde voulu s’asseoir sur le tabouret en cuir, elle glissa et se frappa la tête la première contre la table. Daisy ne put s’empêcher de glousser quelques secondes avant de reprendre son sérieux et de s’adresser au croupier « Monsieur, n’est-il pas interdit de jouer dans cet état ? Elle ne saurait probablement pas différencier un 6 d’un 9. Ce serait dépouiller un homme déjà à terre. » Il parut être d’accord avec ces propos, tout du moins sur l’alcool, mais la mythomane s’était déjà installée sortant ces jetons un par un agaçant ces voisins de jeu qui l’avait pourtant gentiment aidé à se relever. Quand elle lui adressa la parole, Daisy répondit sereinement « c’est toujours un plaisir de jouer contre Cambridge. Surtout quand l’outsider est d’ores et déjà hors-jeu ». Face à son petit manège, Daisy poursuivi « tu apprends à compter combien de jetons tu devras rembourser à ton ami à la fin de la soirée ? ». Un silence s’installa pendant que Breeony déposait ces jetons, mais la voilà qui recommençait encore une fois à mystifier avec sa langue de vipère. La fille du Doyen remarqua le regard insistant d’un jeune homme de la bande de la harpie, ainsi que le regard vénéneux d’une jeune femme qui devait probablement avoir le béguin pour le jeune garçon en question. Il n’était pas désagréable à regarder, mais il n’avait nullement la grâce et le mystère d’Angelus. Jamais Daisy ne craquerait pour un étudiant quelconque comme lui, il devrait céder aux avances de son amie qui ne rêve que de ça. Soudainement, Daisy se demanda si elle pourrait jouer de ce béguin. Quoi que si ce n’est un béguin, une attirance. Pour toute réponse à la provocation récente de la blondinette Daisy commença à lui répondre « Je ne vais pas relever tes piques mesquines et insignifiantes, mais … », et elle lança un regard profond et joueur vers le jeune homme qui la dévorait littéralement des yeux « je suis persuadée que tu m’imagines déjà te mordre à différents endroits… ». Un blanc vient faire son entrée tandis que le jeune homme se perdait déjà dans ces fantasmes, mais Daisy le rompit avec un rire tonitruant « cela n’arrivera jamais. Jamais. » La fille du Doyen accentua sur le dernier mot, c’était une gifle bien méritée. Ils allaient tous la détester des heures durant pour cette humiliation publique. Gratuite qui plus est, une juste récompense aux mensonges de leur camarade.

Le croupier saisi un paquet de cartes et le mélangea rapidement, il en distribua une à chaque joueur deux fois de suite afin que tout le monde en ait deux. Les joueurs peuvent enfin regarder leurs cartes.

Confrontation directe, sans demi-mesure. Le miel avait tôt fait de se changer en vinaigre, suintant des pores de l’Ecossaise qui ne pensait qu’à abattre le dragon qui avait pris possession de la table de poker. Entourée de ses jetons, un verre de bourbon en main, Daisy avait des allures de Smaug. Devant elle, les jetons brillaient comme autant de pièces d’or, triste gain accumulé au fil des décennies par les nains du Hobbit. La tête haute, elle se prenait pour ce qu’elle n’était pas, semblait sympathiser avec les professeurs présents à sa table, avait l’air paumé dans un rôle qui n’était pas à sa taille car trop grand. Et juste pour ça, pour le fait qu’elle osât draguer Podge sous le regard amoureux de Blythe, Breeony avait envie de l’écraser. De réduire à néant sa réputation. De montrer à tous qui elle était, derrière son masque de facticité.

Aussi, la Cambridgienne se garda bien de répondre à l’attaque frontale de son ennemie, peu certaine de pouvoir garder son calme par lui suite (ce qui pouvait poser problème dans une partie de poker). Préférant afficher une mine moqueuse, tirant la langue pour toute réponse, Breeony laissa couler bien qu’elle murmura (quasi silencieusement) qu’elle connaissait parfaitement la différence entre un 6 et un 9 ; merci bien, elle n’était pas la dernière des abruties. A la table voisine, sirotant leur cocktail (so fancy !), Joshua et ses compagnons encouragèrent une dernière fois Breeony d’un large sourire et d’un « thumb » en l’air. La blonde soupira, termina de faire claquer ses jetons sur le bois de la table – son voisin leva les yeux au ciel.

« C’est toujours un plaisir de jouer contre Cambridge. Surtout quand l’outsider est d’ores et déjà hors-jeu », poursuivit Daisy, acerbe.
« Les gains sont plus important quand tu paries sur l’underdog. » L’underdog, c’était elle-même. Au sein d’Oxford, elle savait qu’elle n’était pas appréciée.
« Tu apprends à compter combien de jetons tu devras rembourser à ton ami à la fin de la soirée ? »
« Je tente de voir le minimum de jetons nécessaire pour t’abattre », acheva Breeony en faisant claquer sa langue contre son palai.

L’échange entre les deux jeunes femmes fut direct mais vif ; la tension s’éleva dans les airs. Etouffante. Le professeur et l’autre voisin de l’archéologue en devenir échangèrent un regard inquiet et amusé, coincés entre elles deux. Et alors que Breeony en profita pour prendre une gorgée de son cocktail – à peine déposé sur la table – LadyHamilton (qui n’avait rien d’une lady) en profita pour s’en prendre directement à Podge. Le prendre par les sentiments ; quel coup bas. La blonde serra le poing, continua d’afficher un sourire de circonstance alors qu’elle imaginait enfoncer son point autre part : dans la gueule de l’autre brune.

Le croupier ne tarda pas à retourner les cartes sur la table. La première : ni un roi ni un deux. Même pas de la couleur qu’elle avait en main. Pourtant, pour tromper ses adversaires, Breeony cacha sa déception par un fin sourire au coin des lèvres. Elle espérait qu’avec sa belle gueule, elle pouvait tromper le sexe masculin. Le croupier retourna la seconde carte ; toujours rien. Pourtant, pour le jeu, pour le bluff aussi, Breeony augmenta la mise. Son voisin ne mit pas longtemps pour en faire autant, l’archéologue l’encourageant d’un sourire en coin goguenard. Sur quoi, elle claqua des doigts en direction du serveur.

« Un scotch » De l’autre côté de la table, on commença à râler. « Pour mon voisin. Vous en mettrez un autre pour mademoiselle Hamilton. Il paraît qu’elle aime sa boisson comme elle aime les hommes : petit et fort en bouche, acheva-t-elle, véritable vipère. A l’autre table, Joshua partit d’un rire tandis que Podge ne savait toujours plus où se placer.

Le croupier finit par retourner la dernière carte. Breeony, n’ayant pas passé son tour, fut confrontée à un nouvel échec. (résultat du dé, NON) Elle soupira, retourna ses cartes sur la table. Elle avait perdu la première main ; ce n’était pas pour autant qu’elle allait perdre la partie. […]Au cours de l’heure, les piques entre les deux jeunes femmes avaient été incessantes tant et si bien que c’était à se demander si les autres joueurs avaient déserté pour faute de mauvaise main … ou parce qu’ils ne voulaient pas être coincés entre elles deux. Heureusement qu’elles ne s’étaient jamais affronté directement aux Varsities … D’un claquement de doigt, Breeony demanda au serveur de revenir et de lui servir un autre « Long Island Iced Tea », elle savait qu’elle allait en avoir besoin pour la dernière manche. Même si elle n’était pas certaine de rester jusqu’au bout. Il faut dire qu’avec tout l’alcool qu’elle avait ingurgité, la vision de l’Ecossaise commençait à se flouter. Lentement. Dangereusement. Ce qui ne l’empêchait pas, entre deux gorgées, de lâcher un clin d’œil indécent envers la fille du doyen.