(inachevé) It's simple, until you make it complicated - H&Y

☆ date d'arrivée · **☆ date d'arrivée** : 16/06/2015 **☆ potins balancés** : 741

It's simple until you make it complicated/span>

Hayden M.
feat.
Yani-Grey M.

	L'année scolaire avait repris son cours. Pas exactement comme je l'avais imaginé, mais elle avait redémarré pour de bon. Les soirées, les cours... Il devenait à nouveau difficile de gérer le garage, mes relations, mon mensonge. Je n'avais toujours pas retrouvé mes sœurs, et du côté d'Eden, tout partait de travers. Une année qui s'annonçait mouvementée, donc.
La pluie tapait contre les vitres, près desquelles je m'étais réfugié. Comme tous les matins où je prévoyais d'aller à l'université, je m'étais levé tôt, afin de faire un tour au garage, vérifier deux ou trois choses, avertir de mon absence, avant d'assister au premier cours de la journée. Je n'allais pas tous les jours à l’université d'Oxford, à cause du garage. J'avais énormément de choses à faire, mais il était nécessaire que je fasse acte de présence en tant qu'étudiant, un maximum, afin de garder mon secret plausible et de progresser dans mon apprentissage juridique. Oui, mon objectif était toujours de retrouver mes sœurs et de monter en grade dans la justice afin de venger les horreurs dont ma famille avait été victime. Et réussir dans le milieu n'était possible que si je restais un minimum sérieux dans ce projet d'études. Le cours n'ayant pas encore lieu, je m'étais assis au Zappi's, un chocolat chaud en mains, comme j'en avais l'habitude. C'était un moment où je pouvais me mettre dans le bain, reprendre calmement mon rôle d'élève, et laisser derrière moi Yani-Grey le garagiste. Cela me permettait d'oublier petit à petit mes soucis, mes sœurs perdues quelque part. C'était un moyen de m'immerger, au milieu des autres étudiants qui pénétraient petit à petit dans le café. J'entendais leurs discutions, j'écoutais les derniers ragots, je choppais des informations ... J'entrais dans la peau d'un espion avide de chaque détail. Parce qu'il n'est pas facile de se baptiser soit même étudiant universitaire alors que l'on ne l'est pas. Il y a des façons d'être, des façons de parler, des façons d'agir propres à ce statut, qu'il faut s’approprier. Surtout si, comme dans mon pseudo cas, on est un riche héritier. Excuse moi, il te reste deux ou trois pancakes? J'arrêtais la serveuse alors qu'elle passait d'une table à l'autre. Je venais de recevoir un énième message d'Eden, et je n'avais aucunement envie de le lire. Et lorsque j'étais plus ou moins en colère, déçu, il fallait que je mange. Avec un sourire comme ceux auxquels elle avait réussi à m'habituer, la petite rousse m'apporta ma commande. Elle était adorable dans ses manières gauches, probablement émoustillée par l'attention que je lui porte. Dommage pour elle que cette attention ne soit que pour remplir mon estomac et calmer mes nerfs. C'est à ce moment là qu'elle choisit d'entrer dans la salle principale du café. Trempée, essoufflée, je ne décelais que ses cheveux barrant son visage. De la place où j'étais, je n'aurais pas pu voir beaucoup plus, presque caché derrière une colonne. Mais son entrée fut fracassante, assez pour attirer mon attention et me détourner du groupe d'élèves, plus loin. Je l'observais un instant pester contre son parapluie mal luné, contre ses chaussures trempées, contre le monde entier. Curieusement, elle me fit sourire. Jusqu'à ce que son regard croise les quelques centimètres qu'elle pouvait apercevoir du mien.
© Gasmask