(inachevé) « Que peut-on offrir à quelqu'un qui a déjà tout ce qu'il désire ? » † Alexandre & Aedan

☆ date d'arrivée · **☆ date d'arrivée** : 17/11/2015 **☆ potins balancés** : 323

Alexandre & Aedan

« Que peut-on offrir à quelqu'un qui a déjà tout ce qu'il désire ? »

Voilà, c'est la grande question existentielle. La réponse est d'autant plus dure à trouver quand une mer et un pays tout entiers nous séparent de la personne pour laquelle on se creuse les méninges. Heureusement qu'en trois ans à vivre sous le même toit je savais bien qu'on avait plus ou moins les même goûts, sans trop savoir comment ça se faisait. C'était plus reposant et ça facilitait la recherche. En plus j'avais un contact infiltré pour soumettre mes idées et attendre l'aval ou le rejet de ces dernières. Inutile de faire un doublon de ce qu'il avait déjà ... Mais je suis à peu près sûr que vous ne comprenez pas grand chose à ce que je vous raconte et que je devrais peut-être repartir de zéro pour vous permettre de raccrocher le wagon. En fait, ce qu'il se passait, c'était que mon demi-frère me tannait pour que je vienne passer les fêtes de fin d'année en France. C'était juste hyper tentant, comme idée, je dois l'avouer. Mais d'un autre côté, j'avais un examen super important pour mon année juste à la rentrée. J'aurais adoré ne pas avoir à réfléchir et à prendre mes dispositions pour faire le voyage, et passer une bonne semaine peinard avec ma famille, à me tourner les pouces en riant et en faisant de la musique, sauf que je savais aussi que je ne risquais pas de travailler beaucoup, et donc que je risquais de planter un gros coefficient important pour mon année. Je n'étais donc pas encore décidé, et pour cette raison, je me sentais vraiment nul. J'avais passé à peine quelques jours avec eux, cette année, et la dernière fois que j'avais vu mes cadets c'était une petite semaine début juin qu'ils étaient venus passer au manoir avec moi. Autant dire que ça remontait vraiment loin et que je crevais d'envie de les voir. Mais je ne pouvais pas prendre de décision trop hâtive. J'essayais de trouver un bon compromis.

Mais pour le moment, je restais là, à Oxford. J'essayais de me donner de bonnes résolutions au travail, et ça n'était pas si simple. Je me sentais le besoin de me racheter, aussi, d'où la recherche de cadeaux. Ce n'était pas pour les acheter, pour les amadouer, mais c'était plus fort que moi, pendant quinze ans j'avais été coupé de toute famille, et maintenant celle que j'avais retrouvée était la prunelle de mes yeux. J'avais tendance à les gâter beaucoup. Pour preuve, j'avais déjà leurs cadeaux de noël, et je comptais envoyer quelque chose dans la semaine. Pour ma sœur, ça avait été très simple de trouver. Elle aimait tout, et je savais qu'il y avait un parfum qu'elle aimait par dessus tout sans pour autant déjà l'avoir acheté. Et je le lui avais acheté. Pour mon frère, c'était beaucoup plus difficile. En fait, il n'était vraiment pas exigent. Il se contentait de ce qu'il avait et se ravissait toujours de ce qu'on lui offrait. Trouver LE cadeau était d'autant plus difficile, parce qu'il n'était peut-être pas un enfant gâté, mais lorsqu'il désirait quelque chose, notre mère se faisait un plaisir de le lui offrir. Il avait généralement son anniversaire en décalé, quand quelque chose lui plaisait.

Enfin, heureusement, ma mère était là pour m'aider à trouver le cadeau qui lui plairait réellement. J'avais un petit lot d'idées, que j'avais épuisé sans trouver quoi que ce soit d'original, et finalement j'avais opté pour un jeu vidéo. C'était très classique, j'en étais conscient, presque banal même, mais il n'en était pas moins que ça fonctionnait à tous les coups. Surtout que, lui comme moi, nous en étions de grands amateurs, et qu'on ratait rarement l'occasion de passer une nuit blanche manette à la main. Là en l'occurrence j'avais pensé à lui offrir le nouveau Guitar Hero parce qu'on avait joué pas mal à ça pendant sa semaine au manoir et que je savais qu'il n'avait que la plus ancienne version chez lui. Pour le moment, du moins, parce que j'étais plutôt bien décidé à le lui offrir, surtout que ma mère trouvait que c'était un bonne idée. Normalement ça lui plairait bien, au gamin. Comme quoi, des fois, les idées les plus simples étaient aussi les meilleures. J'avais donc bravé le vent, le crachin, la grisaille pour me rendre à la boutique de jeux vidéos d'Oxford. Peu importait le temps, pour moi, les achats, c'était aujourd'hui ou jamais, après j'avais une semaine chargée, entre les cours, les révisions, et puis la pratique, aussi. La musique demandait du temps, et il me semblait aussi qu'on s'était calé une répétition pour les Dingoes. Le genre de truc où tu sais quand tu arrives mais tu ne sais pas quand tu repars. C'était bien, n'empêche, vu la bonne ambiance qu'on avait dans le groupe. On aurait quand même du mal à sortir du bon son sans bonne ambiance.

Je passais finalement le seuil de la boutique, laissant derrière moi le temps hivernal que nous offrait l'Angleterre. Tout en saluant le caissier, je passais une main dans mes cheveux humides, me disant par la même occasion qu'il serait de bon ton de prendre rendez-vous chez le coiffeur, soupirant d'avance pour le manque de motivation à aller perdre mon temps assis dans un salon de coiffure. La fin d'année arrivait beaucoup trop vite, et j'avais l'impression de vivre à deux cents kilomètres heure. Je n'avais plus trop le temps de faire les choses et c'était bien dommage. Enfin, je gardais ça pour moi, et m'enfonçais dans la boutique, sortant de mon trench-coat noir mon téléphone portable pour répondre à un message de ma mère. J'étais plutôt amusé parce qu'elle me disait, d'ailleurs, et un fin sourire en coin étirait mes lèvres tandis que je tapais la réponse, tout en regardant du coin de l'œil les nouveautés et les bons plans jeu. Je remis finalement mon téléphone dans ma poche tout en tournant la tête vers l'entrée du magasin, où la sonnette annonçait l'entrée ou la sortie d'un client. Curiosité, vieux fond de méfiance, c'était pour le coup la curiosité qui l'emportait tandis que je cherchais à surveiller du coin de l'œil les allers et venus des personnes dans le magasin.

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« Que peut-on offrir à quelqu'un qui a déjà tout ce qu'il désire ? »

Noël approchait, et Aedan n’avait aucune idée de ce qu’il pouvait offrir ne serait-ce qu’à Alice et Eliakim, qui l’invitaient si gentiment, avec son frère et Bella. Il ne savait même pas s’il y avait d’autres invités, mais ce n’est pas vraiment son affaire, les membres de sa famille passent avant les autres. Le retournement de situation par rapport à sa famille le faisait rire, parce qu’il y a quelques mois encore, il n’aurait jamais pensé cela, sauf pour Arabella avec qui il avait toujours eu une meilleure relation, bien avant de savoir qu’elle était en fait de sa famille. Comme quoi son géniteur avait déposé ses graines un peu partout.
L’irlandais avait aujourd’hui décidé de s’attaquer au cadeau de Mischa. Son frère, à qui il allait offrir un cadeau, comme il ne l’avait pas fait depuis des années. Il ne savait pas quoi offrir au jumeau, puisque celui-ci se contentait déjà de ce qu’il avait. Aedan ne le comprenait pas sur cette satisfaction presque permanente qu’il avait. Lui, il avait toujours besoin d’acheter plus. Il était sûrement un des plus gros consommateurs du Royaume-Uni, mais cela ne le gênait pas plus que cela, parce que presque tout était utile pour lui. Mischa n’était pas comme ça, et c’était donc un des nombreux points de désaccord qu’il avait avec son frère, ce qui ne faisait que rajouter une raison supplémentaire de s’engueuler, parmi les plusieurs milliers de raisons qu’ils avaient déjà de chercher la petite bête, de s’envoyer quelques (gentilles) insultes cachées comme ils adoraient le faire, en tout cas comme Aedan aimait beaucoup le faire avec son frère. Mais cette année, c’était différent. Aedan allait acheter quelque chose à son frère, et il avait pensé à lui offrir un jeu vidéo, ou quelque chose dans le genre. Il ne savait pas trop quoi lui prendre, parce qu’il ne connaissait pas vraiment les jeux que son frère aimait. Tant pis, il verrait là-bas, il trouverait bien quelque chose. Ou alors il enquêterait discrètement, comme il savait le faire. Au pire il pouvait toujours tenter de contacter Eliakim pour savoir si Mischa ne lui avait pas dit ce qu’il voulait à Noël. Mischa et Eliakim semblaient assez proches, Aedan pourrait toujours s’en servir pour trouver ce qu’il voulait pour son jumeau.
Il n’aimait pas le temps qu’il faisait ce jour-là, trop humide, trop maussade, mais il devait faire avec. Aedan se dirigea vers la boutique jeux vidéos non loin de chez lui, où il allait commencer son expédition et son aventure dans le but de trouver le Saint Graal, le cadeau pour ce cher Mischa Dempsey. Il passa alors la porte, prit la peine de saluer le caissier, la bouche cachée par son écharpe bleutée qui lui remontait jusqu’au nez avant de se diriger vers une allée du magasin au hasard, où il commença à regarder les jeux pour différentes consoles. D’ailleurs, quelle console Mischa pouvait-il avoir chez lui ? Aedan n’en avait aucune idée. Il jura et se rendit compte qu’il était vraiment mal barré, en se maudissant de s’être lancé dans une telle recherche sans même s’être renseigné avant.

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« Que peut-on offrir à quelqu'un qui a déjà tout ce qu'il désire ? »

Noël c'était quand même bien une période de l'année pour se compliquer la vie en beauté avec les cadeaux en tous genres qu'on s'offrait les uns les autres et qu'il fallait parfois feindre d'être heureux de recevoir. A bien y réfléchir, passé un âge, eh bien la magie s'envolait pour laisser place à un véritable casse-tête chinois, surtout quand les personnes qu'on voulait choyer se trouvaient loin et que, par conséquent, on ne savait pas trop ce qui pourrait leur être vraiment utile ou leur plaire, et surtout qu'elles ne l'avaient pas déjà. Ou alors il fallait avoir de bons informateurs sur place, voilà la seule solution. Et ça, c'était bien ma chance, d'avoir quelqu'un à domicile pour m'aiguiller selon mes plus ou moins bonnes idées. Et là, visiblement, je n'étais pas mal parti du tout avec cette histoire de jeu vidéo. En même temps je commençais tout de même à bien connaître ma cible, mine de rien, parce qu'on en avait passé un peu, du temps sous le même toit. Le principe d'être une famille, quoi.

J'étais donc en train de comparer quelques petites choses lorsque quelqu'un entra, attirant ma curiosité. C'était un jeune homme, voilà tout ce que je pouvais savoir de là où j'étais, avec son écharpe remontée jusque sur son nez. Il était plutôt élégant, dans sa tenue. Il portait ça plutôt bien. Mais je ne m'attardais pas plus avant à l'observer, puisqu'il disparut dans les rayons et que je me réintéressais à mes comparaisons, ne m'inquiétant pas plus que ça de ce qu'il se passait autour de moi pendant un moment. Finalement, avec un soupir, je me désintéressais du rayon, reculant à l'aveuglette d'un pas et bousculant quelqu'un. Oh, rien de violent, simplement de très désagréable pour l'autre sûrement, et d'impoli de ma part, surtout. Je me retournais donc, plutôt vivement, visiblement contrit.

« Désolé je ... » Fermais la bouche, l'air très bête, et un sourire d'excuses naquit sur mes lèvres. « Ça va ? » Question sûrement bête elle aussi, puisqu'il n'avait pas non plus fait un vol plané, mais sait-on jamais. Des fois il y avait des accidents tellement ... bêtes ! « J'aurais du regarder où j'allais, navré. »

Et sincèrement avec ça ! lors, pour la première fois, je posais vraiment mon regard bleu glacier dans celui de mon interlocuteur, qui m'en rappela un autre, Et rapidement la ressemblance avec quelqu'un que je connaissais me frappa, malgré ce visage-là partiellement caché sous une écharpe pour la malencontreuse victime de ma maladresse.

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« Que peut-on offrir à quelqu'un qui a déjà tout ce qu'il désire ? »

J'ai mal joué mon coup et j'ai perdu tout ce que j'avais écrit, et je ne me souviens même pas de ce que j'ai écrit :mdr: (je suis un boulet ouais :arrow: ) Je suis désolé si ça te gêne :pleure: J'écrirais peut-être un truc pour remplacer :arrow:

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« Que peut-on offrir à quelqu'un qui a déjà tout ce qu'il désire ? »

Au jeu de la recherche de cadeau, il y avait les gens pleins de merveilleuses idées, et il y avait moi, dans le genre qui galérait royalement à trouver quelque chose, mais sans vouloir m'en vanter, généralement je touchais le point juste à chaque fois. C'était juste que je me faisais fumer le cerveau des semaines et des semaines des fois. Mais ça valait le coup. Pour voir le plaisir de mes proches en ouvrant le paquet, bon sang, ça valait le coup. Il n'y avait rien qui puisse avoir plus de prix à me yeux que de leur faire plaisir, surtout que je le pouvais et que, par dessus tout, ils étaient tout ce qu'il me restait de famille. Enfin bref, j'étais à la recherche d'un cadeau, et avec tout ça, je ne regardais plus vraiment autour de moi.

Tant et si bien que je percutais quelqu'un, et m'excusais d'emblée, bien entendu, m'assurant que celui que j'avais percuté - l'élégant jeune homme que j'avais observé à son entrée dans le magasin - était bien debout et que le choc n'ait pas été plus violent qu'il n'y paraissait. Mais tandis qu'il m'assurait que ça allait, je me détendis un peu, sans oublier pour autant de m'excuser, et c'était sincère. Je n'avais pas l'habitude de percuter les gens comme ça, et la plupart du temps ça me mettait relativement mal à l'aise. Une paire de fois ça c'était mal passé, les bousculades, alors maintenant très peu pour moi. Mais mon regard avait finalement accroché celui de mon interlocuteur, qui me paraissait familier. Et après quelques secondes à le scruter, je mis un nom dessus. Mischa. Enfin, pas vraiment Mischa, du coup, mais c'était à lui que j'avais pensé en voyant ces yeux. A la question, légèrement défensive, que posa le jeune homme, je passais une main dans mes cheveux, vieux réflexe, répondant avec un sourire légèrement en coin.

« Oh, on a du se croiser. Au Deeper's, sûrement. J'y suis souvent, vu que je fais parti d'un groupe. Dingoes ate my Baby. »

C'était dit avec une certaine nonchalance. Ce n'était pas exceptionnel, inutile de s'en servir comme d'une arme pour déclencher le mode groupie. Et puis, à vrai dire, en n'étant pas vraiment sûr de l'identité du garçon face à moi, je n'avais pas envie de fanfaronner et d'avoir l'air trop bête après pour autant.

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« Que peut-on offrir à quelqu'un qui a déjà tout ce qu'il désire ? »

Aedan ne se faisait pas souvent pousser. Habituellement, il était celui qui poussait, même sans le faire exprès. Il s’excusait, bien souvent, sauf quand il s’avérait qu’il s’agissait d’une personne qu’il n’appréciait vraiment pas. C’était rare, mais le hasard faisait bien (ou mal selon le point de vue) les choses certaines fois. Bon, cette fois il avait de la chance, il était tombé sur quelqu’un (ou plutôt ce quelqu’un lui était tombé dessus) et il s’avérait assez … agréable à regarder. Poli en plus de cela, mais qui semblait avoir une certaine tendance à se baser sur ses acquis pour « draguer ». En effet, alors qu’Aedan lui demandait s’ils ne s’étaient pas déjà rencontrés quelque part, son interlocuteur passa une main dans ses cheveux à la manière d’une rock star un peu trop imbue d’elle-même et qui semblait se reposer sur sa « célébrité » pour attirer toutes les personnes avides de célébrité et de reconnaissance vers lui. Aedan n’était pas comme cela, loin de là, il n’avait pas besoin de se faire remarquer, tout du moins pas toujours, et pas par tout le monde.

« Tu dois connaître Mischa alors ? Mon frère jumeau. Je suis Aedan. J’espère que tu as déjà entendu parler de moi quand même ! »

L’irlandais baissa son écharpe de façon à ce que le reste de son visage soit visible. Un léger sourire étira les lèvres de l’étudiant qui en profita pour lancer une des remarques acerbes dont il possédait la recette secrète.

« J’ai dû venir vous voir jouer une ou deux fois, j’ai honnêtement pas aimé. »

Cela était fait, il venait de démontrer par a plus b qu’il n’était pas une groupie prête à se jeter sur lui sous prétexte qu’il savait jouer d’un instrument et qu’il se produisait avec un groupe dans quelques bars certains soirs. Non, Aedan n’était pas ainsi, et le prendre pour tel le vexait réellement. Il avait une dignité quand même, il ne fallait pas exagérer et il ne fallait pas le prendre pour un intéressé. (Il pouvait l’être certaines fois, mais c’était une autre histoire.)
Cependant, il pouvait s’avérer utile pour quelque chose. Puisqu’il connaissait Mischa, il allait l’aider à trouver un cadeau à son jumeau. Alors, il le prit le poignet et lui sourit.

« Tiens, puisque tu connais mon frère, tu m’aides pour lui trouver un jeu qu’il aime ? Si jamais tu cherchais un cadeau à offrir à quelqu’un, tu pourras le chercher par la même occasion. »

Sans même attendre la réponse du jeune homme, Aedan l’entraîna à sa suite dans les rayons. Il était donc prêt à commencer sa chasse.

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« Que peut-on offrir à quelqu'un qui a déjà tout ce qu'il désire ? »

Dans le regard de celui que j'avais bousculé, quelque chose me rappelait quelqu'un d'autre. Et, après m'être excusé et avoir gardé mon regard glacial posé sur le jeune homme, il avait fini par me demander si par hasard nous ne nous serions pas déjà croisés. Alors j'avais répondu très naturellement. Même si on m'en accusait parfois, le fait que je fasse partie des Dingoes n'était pas ma répartie miracle pour attirer quelqu'un dans mes filets, et loin de là, même. Là, je m'en étais servi parce que j'étais à peu près sûr que c'était le dénominateur que j'avais en commun avec l'inconnu face à moi. Et en réalité j'avais raison. Plus que les Dingoes, notre dénominateur commun, c'était Mischa. Mon filleul de promo, petit frère par la pensée parfois. Son frère, son jumeau. D'où la flagrante ressemblance. Un sourire en coin étira mes lèvres.

« C'est bien ce qu'il me semblait, vous avez les mêmes yeux. » En même temps, généralement, des jumeaux, ça se ressemblait beaucoup, non ? « On peut dire que je connais Mischa, oui. Il ne parle pas souvent de toi, cela dit. Même si ça lui arrive. » Réponse qui se voulait sincère. « Enchanté de faire ta connaissance, malgré ma maladresse. »

Pourquoi enchanté ? Parce qu'il y avait comme un magnétisme, à ce moment-là, malgré la méfiance d'Aedan, malgré ma retenue. Rien d'extraordinaire pourtant, si ce n'était une intuition, un instinct, que je cherchais à faire taire. Ce qui était très facile, en réalité. Il suffisait de le vouloir ... Un peu, au moins. Lorsque le visage de l'irlandais fut visible, je le détaillais rapidement, curieux de trouver les différences avec son jumeau, avant de reposer mes yeux glacés sur son regard. Franc, je ne comptais pas laisser mon regard dériver. Ce sur quoi continua Aedan me fit rire, sincèrement.

« Je sais, Mischa a du le dire ... A peu près chaque fois qu'il a parlé de toi. »

Je lui servis un sourire plus charmant que charmeur. Qu'il n'aime pas les Dingoes ne me dérangeait pas plus que ça. On ne pouvais pas plaire à tout le monde, c'était bien certain, et vu les soucis d'entente entre les jumeaux, qu'Aedan adore le groupe - ou l'admette seulement, à la limite - m'aurait franchement étonné. Enfin, il n'y avait pas de quoi en faire un plat, en tous cas. Lorsque finalement les doigts du garçon se refermèrent sur mon poignet, je baissais rapidement les yeux, étonné par ce geste, avant de remonter mon regard vers le sien, un sourire assuré aux lèvres, haussant un sourcil interrogateur. Il fallait le dire, cette attitude n'avait rien d'un étonnement désagréable, au contraire, même. La situation avait plutôt de quoi m'amuser, il fallait le dire. Tout en me laissant entraîner de bonne grâce, je lui répondis.

« Tu as de la chance qu'il me tanne depuis des semaines, je sais exactement ce qui lui ferait plaisir. » Un rire léger m'échappa. Mischa était du genre ... Déterminé, quand il pensait à quelque chose, et au fond, c'était presque impossible de s'en plaindre. « Et j'ai déjà trouvé ce que je vais acheter. » Ajoutai-je avec un soupçon de sarcasme dans la voix. Puis je refermais mes doigts autour du poignet d'Aedan, à mon tour, m'assurant une prise ferme avant d'émettre une tension. « Je t'épargne le tour du magasin. Suis-moi. » Et je bifurquais dans la bonne allée, un sourire aux lèvres. Je m'arrêtais devant un présentoir, me tournant vers le jeune homme. « Ça fait vraiment un bon moment qu'il dit qu'il veut se l'acheter alors ... Si tu veux lui faire plaisir, je pense que ça sera parfait. »

Je devais quand même avouer qu'au final, connaissant le lien détruit des jumeaux - les grandes lignes au moins - je ne comprenais pas vraiment pourquoi soudainement l'un cherchait un cadeau à l'autre mais ... Soyons honnêtes, ça ne me regardait pas. Ce qui me regardait, à la limite, c'était de bien rendre le service qu'on m'avait plus ou moins demandé. Et encore, ça c'était parce que j'étais comme ça, tout le monde ne l'aurait sûrement pas fait.

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« Que peut-on offrir à quelqu'un qui a déjà tout ce qu'il désire ? »

Mischa ne parlait pas souvent de lui ? ça faisait mal d’entendre cela, mal à l’ego surtout. Entendre que son jumeau ne parlait pas souvent de lui blessait son ego un peu trop gros. Bon, il fallait avouer qu’il ne parlait pas de lui à tout le monde non plus, ou tout le temps. De toute façon, qu’est-ce qu’il pouvait dire d’autres que décrire leur enfance et la relation désormais conflictuelle qu’ils avaient ? Rien, parce qu’ils ne se parlaient plus très souvent désormais, ou quand ils se parlaient, c’était qu’ils étaient sur le point de reprendre une de leurs éternelles disputes, ou bien qu’ils étaient au bord de la crise de nerfs et qu’ils réussissaient à se calmer l’un l’autre. (Ce qui est très paradoxal car Mischa et Aedan ont de nombreux différends mais réussissent à rester en confiance l’un envers l’autre.) S’il n’y avait rien à dire sur lui, alors Aedan comprenait que Mischa n’en parle pas souvent.

« J’espère que les seules fois où il parle de moi sont pour dire du bien de moi, sinon ça ne sert à rien ! »

Aedan répondit à son interlocuteur (est-ce qu’il lui avait dit son nom au moins ?) qu’il était enchanté et que sa maladresse était déjà oubliée. Il n’allait pas tenir d’une simple bousculade où ils étaient tous deux fautifs puisque lui-même ne regardait pas vraiment ce qu’il faisait. De toute façon, à quoi bon chercher un fautif dans une simple bousculade qui n’a blessé personne ? C’était oublié dès la minute où il s’était excusé, alors Aedan avait vraiment autre chose à penser. Comme par exemple le cadeau pour son frère qu’il cherchait sans relâche. Il avait enfin trouvé quelqu’un pour l’aider, en la personne de … Il fallait vraiment qu’il lui demande son nom, parce que là ça devenait insoutenable !

« D’ailleurs, je ne me souviens plus si tu m’as dit ton nom ? C’est un peu désagréable de s’adresser à quelqu’un sans connaître son nom en fait. »

Aedan fut emmené par cet inconnu (oui, il allait enfin savoir son prénom !) vers un endroit où des jeux pourraient intéresser Mischa. Apparemment, il veut même celui-là depuis longtemps. Alors, Aedan prend un boîtier et regarde son interlocuteur :

« C’est quoi ce jeu exactement ? »

Il n’avait aucune idée de quel type de jeu il pouvait s’agir. Contrairement à Mischa, il ne jouait vraiment que très peu à des jeux vidéos. Lui il était plutôt livres et films que jeux vidéos et musique.

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« Que peut-on offrir à quelqu'un qui a déjà tout ce qu'il désire ? »

Les seules chose que les jumeaux avaient en commun était leur physique extrêmement similaire et leur nom de famille. Du reste, ils étaient d'après les dires radicalement opposés, ce qui pouvait être assez amusant, si cela ne créait pas un horrible fossé entre eux deux. A Oxford, peu de personnes n'étaient pas au courant de leur important différent. Moi ça ne me faisait ni chaud ni froid, ma fois. C'était dommage pour eux, parce qu'à mes yeux la famille c'était tout ce qu'il y a de plus sacré, mais ce n'était pas mon problème, au final.

Face à Aedan, j'avais joué la carte de la sincérité, et lorsque je lui avais dit que son frère ne parlait pas souvent de lui, ce qui était vrai et n'était pas fait pour le blesser, je vis son nez tourner et j'enregistrais avec intérêt cette information. Intérêt et une pointe d'étonnement, réfléchissant un peu pour savoir si j'avais dit quelque chose de mal ou s'il était juste particulièrement susceptible et égocentrique. C'était plus vraisemblablement la seconde option, puisque je n'avais pas l'impression d'avoir dit quoi que ce soit de travers, bien que ça pourrait assez facilement m'arriver tout de même. Je répondis avec un sourire.

« Je crois que ça dépend des jours et de son humeur. »

L'amusement était tangible dans ma voix. Mischa ne disait jamais réellement grand mal de son frère, sans en dire le plus grand bien. C'était parfois ambigu, tout comme devait l'être leur relation désormais. Finalement, Aedan s'était mis en tête de trouver le cadeau parfait pour son jumeau et il m'avait entraîné à sa suite, sa main entourant mon poignet, et lorsqu'il s'était arrêté, il en avait profité pour me demander mon nom. Réflexion faite, peut-être que je ne l'avais pas dit. Avec un simple sourire aux lèvres, je haussais les épaules avec une certaine désinvolture. C'était peut-être désagréable pour lui, ça ne l'était pas le moins du monde pour moi. Mais soit, il avait raison, mieux valait que je lui donne mon nom pour ne pas rester éternellement l'inconnu du Games Workshop.

« Je m'appelle Alexandre, mais tout le monde m'appelle Alex. »

Plus court, plus rapide, moins français. Eh oui, c'était un héritage de ma mère que j'avais toujours porté, cette version francophone de mon prénom, qui interloquait parfois à l'écrit et poussait à tendre l'oreille à l'oral. Il n'était pas rare que les personnes pensent à une erreur avec mon prénom. Seulement, non, j'étais bien un anglais, ayant grandi en Angleterre, avec un prénom français. Une touche d'exotisme peut-être ? Ou une simple curiosité, une banalité, vous vous vouliez. Je m'en fichais pas mal, parce que j'aimais mon prénom, et à mon goût il faisait d'autant plus sens qu'il me venait de ma mère, et non de mon père. Ce n'était définitivement pas négligeable à mes yeux.

Enfin bref. J'avais finalement emmené Aedan directement dans un rayon du magasin, puisque depuis le temps, je savais exactement ce qui plairait à son jumeau. Il fallait dire que l'irlandais me serinait régulièrement avec ça, et que lorsqu'il avait une idée dans la tête, on ne pouvait pas dire qu'il l'avait autre part. Il était même tout ce qu'il y a de plus déterminé dans ses choix. Et légèrement buté quand il avait une idée. Mais bon, ça faisait aussi partie de son charme. J'y songeais avec un amusement certain alors que le jeune homme qui m'accompagnait me questionnait sur le jeu. Un très léger rire franchit mes lèvres.

« Il y a plusieurs chansons et des chorégraphies à effectuer. C'est plutôt déjanté et ça permet de bonnes soirées entre potes. » Mon regard se posa sur celui de mon interlocuteur. « En somme, ça correspond assez bien à Mischa. »

Déjanté pour passer une bonne soirée entre potes, c'était la définition du leader des Dingoes. Sûrement l'une de ces différences avec son frère, qui semblait plus ... Distant. Plus posé et plus mature dans une certaine mesure, peut-être. Ce qui n'était pas forcément mieux que le caractère de Mischa. Ce n'était qu'une question de point de vue, et à mon avis peu de personnes connaissaient suffisamment les deux pour pouvoir vraiment en juger. Je passais finalement une main dans mes cheveux.

« Je peux encore t'être utile ? »

Il y avait une pointe de quelque chose dans ma voix. Un peu entre le sarcasme et la moquerie, mais sans être méchant ni piquant.

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« Que peut-on offrir à quelqu'un qui a déjà tout ce qu'il désire ? »

Pour être honnête, le fait que Mischa ne parle pas beaucoup de lui n’étonnait pas du tout. Aedan ne parlait pas beaucoup de son jumeau non plus, ile ne voyait pas vraiment ce qu’il pouvait dire à part les énormes disputes qui éclataient presque toutes les fois où ils se parlaient, ou cette énorme différend qu’ils avaient depuis des années. Et encore, il évitait juste d’en parler, parce qu’il n’était pas objectif par rapport à ça, et il savait qu’il finirait par s’énerver. Mischa faisait la même chose, ce n’était pas étonnant.

« J’ai l’impression qu’avec Mischa, tout dépend des jours et de son humeur. »

Il ne voulait pas être méchant, c’était ce qu’il pensait de son frère. Tant pis s’il avait en face de lui son ami, ou quelqu’un qui l’appréciait énormément, ce n’était pas son affaire. Si cet Alexandre (est-ce que la prononciation était la bonne ou non ?) n’était pas content, tant pis.

« Alexandre ? C’est pas anglais ça non ? Ou alors tu n’es pas anglais et tu prononces les choses bizarrement ? »

L’irlandais préférait Alex, au moins, il n’y avait pas de problèmes pour la prononciation, ou pour se rappeler du prénom, parce que Alex, c’était bien plus facile à se rappeler que le nom étrange qu’il avait.
Alex finit par lui expliquer ce que contenait ce jeu, et quand il dit que tout ceci ressemblait à Mischa, Aedan lâcha un petit rire (discret et pas dédaigneux c’est promis).

« ça devrait vraiment lui plaire alors. »

C’était loin d’être le genre de soirée qu’Aedan aimait. Il préférait de loin les soirées tranquilles avec des amis, sans trop d’agitation. Malgré tout, il lui arrivait bien évidemment d’aller dans des soirées où il ressort souvent complètement retourné, encore plus dédaigneux qu’à l’habitude quand il buvait bien trop. Mais c’était bien évidemment une autre histoire.
Son interlocuteur lui demanda s’il pouvait lui être encore utile, Aedan ne savait pas ce qu’il devait répondre. Oui ? Parce qu’il n’avait clairement plus aucune utilité à ses yeux, ou alors non ? Il n’avait pas envie de le laisser partir, sans vraiment savoir pourquoi.

« C’est à toi de voir, as-tu besoin de moi ? »

Détourner la question, c’était la seule vraie façon de continuer cette conversation.

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