Hey Brother. AEDAN&MISCHA

Hey Brother
Aedan & Mischa
Il arriva à l'étage d'Aedan avec difficulté, titubant dans les escaliers car il avait refusé de prendre l’ascenseur. Et la raison en était de sa père du monstre des boutons. Le monstre des boutons est un être terrible qui faisait en sorte de bloquer les boutons quand on a le plus besoin. Alors les êtres qui osaient ignorer le monstre des boutons quand ils prenaient l’ascenseur se retrouvaient bien souvent bloqués entre deux étages sans pouvoir appeler à l'aide. Alors Mischa avait décidé de prendre l'escalier, car les escaliers n'avalaient que les gens qui osaient rester immobile, et il avait la prétention de croire qu'il pouvait monter les étages sans même s'arrêter. Il avait commencé son ascension le plus facilement du monde, courant entre les marches pour échapper au monstre qui le suivait à la trace. Il riait comme un demeuré mais bientôt tout se mit à tourner autour de lui et il dû descendre de deux ou trois marches, se retenant difficilement à la rambarde. Mais il devait réussir à monter jusqu'à l'étage de son frère. Il avait besoin de le voir et aucun monstre ne pourrait l'empêcher de parler à Aedan. Il avait des choses à lui dire. Il ne savait plus quoi, mais cela lui reviendrait. Il était son frère, merde, il avait le droit de venir le voir.
Alors il montait les escaliers, terminant son ascension à quatre pattes, trouvant que cette posture lui donnait plus de stabilité. Les murs autour de lui se mirent à trembler, les tableaux lui souriaient, et il leur fit un doigt. Il était plus fort qu'eux de toute façon. « HEY BROTHER ! There's an endless road to redescoveeeeeeeeeeeeeerrrrrr ! » Se mit-il à chanter alors qu'il se trouvait à l'étage d'Aedan. Il y avait trois portes devant lui, et fatalité il ne se souvenait plus de celle de son frère. Ou alors il ne l'avait jamais su. Passons, il se mit à tambouriner contre le mur. « AEDAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAN ! »  Cria-t-il comme un dément. Il n'était pas très tard, car de toute façon il ne rentrait pas d'une soirée trop alcoolisé ce fourbe, mais d'un après midi dans le Parc de l'Université.

Les élèves modestes d'Oxford ne pouvaient pas sortir dans les lieux branchés, ils n'étaient pas invités à toutes les mondanités de Monsieur le Doyen, et la majorité n'en avaient rien à foutre. Alors cet après midi là ils s'étaient retrouvés au Parc de l'Université pour boire quelques bières, du whisky, et quelques bouteilles de Vodka. Un ou deux mecs un peu étranges leur avaient ramené de quoi planer, et de quoi s'amuser un peu, délirant avec des champignons magiques durant quelques heures. Mischa avait pris sa guitare pour mettre une ambiance particulière durant la fête, et à présent il ne se souvenait plus où elle était. Mais ce n'était pas grave, elle lui reviendra. Sans aucune valeur à part sentimentale, l'instrument ne pourra pas aller très loin. Alors, ivre et drogué, le bellâtre avait commencé à parler de son frère avec qui il avait échangé quelques messages le jour-même. Il avait appelé sa mère qui l'avait invectivé pour l'avoir dérangé durant son télé crochet, et il avait fini par partir à pied jusqu'à l'immeuble d'Aedan. A présent, il se trouvait dans son couloir, incapable de se souvenir de son numéro de porte. Et ce fourbe ne voulait pas l'aider.
Enfoiré. « BROOOOOO ! OUVRE MOI BORDEL ! SOIS PAS CON ! JE PASSE PAS A TRAVERS LES MURS ! » dit-il comme si cet argument suffisait pour convaincre cette tête de mûle d'Aedan. Pourquoi fallait-il que lui un mec si cool et si branché soit le jumeau d'un trou du cul comme Aedan Dempsey ? Et pourquoi fallait-il qu'il ne veuille pas changer de frère malgré tout ! Aedan lui avait laissé un message il y a quelques semaines de cela lui disant qu'ils avaient un demi-frère et une demi-sœur. Délire totale d'un mec en manque de vie sociale, selon Mischa qui n'avait pas cherché à en savoir plus. Sa vie était assez compliqué comme cela, et la famille n'était pas vraiment ce qu'il appelait une valeur sure de toute façon.  
Il commença à taper sur une porte au hasard. « ALLER BRO ! Je t'ai écris une chanson, tu veux pas l'écouter ? Putain… Merde j'ai pas ma guitare. Je devrais te la chanter sans guitare. Ah non… mais tu peux pas l'écouter. T'aime pas la chanson. D'ailleurs comment tu peux ne pas aimer la chanson ? C'est comme ne pas aimer le saucisson. Ou la Bière ! Mais c'est bon la bière, Bro ! »  Disait-il parlant aux murs comme à son frère, il regardait le plafond où s'échappait les autres étages de l'immeuble, comme subjugé par tant d'espace et de lumière. « Je t'aime Aedan, mais putain que t'es con ! ALLEZ OUVRE ! » Disait-il, le répétant encore et encore, espérant que peut être il était au bon étage.

Hey Brother
Aedan & Mischa
Mischa ne tenait pas l'alcool. Il n'y avait rien à faire, dés qu'il buvait une bière le jeune homme commençait à être joviale, aimant tout ceux qui l'entouraient. Après deux bières il disait tout ce qui lui passait par l'esprit. Après trois bière, il était capable de danser, à moitié nu, sur le part ou sur la scène. Après quatre bières il draguait du mieux qu'il pouvait - car il faut avouer aussi que le jeune homme ne savait pas draguer avec autant d'aisance et de subtilité que d'autres hommes - toutes les femmes et les hommes qu'il trouvait beaux. Après cinq bières, il chantaient des chansons paillardes en français - faisant croire par la même occasion qu'il savait parler français. Et il ne pouvait pas vous dire ce qu'il se passait après six bières. Il ne savait même pas si un jour il était arrivé jusque là. Et quand il faisait des soirées Vodka c'était bien pire. Il n'était pas rare qu'il se réveille le lendemain au milieu d'un parc public avec des gens qu'il ne connaissait pas, ou qu'il ne souvenait pas connaitre. Ce n'était pas grave en soi, c'était plutôt amusant. Il n'avait pas l'alcool mauvais, bien au contraire. Chaque fois qu'il s'était battu avec quelqu'un dans un bar il était parfaitement sobre. Mischa était un pacifiste à la base, mais quand on s'en prend à ses amis il devient méchant. Ou quand on s'en prend à une fille sans raison. Il ne supporte pas la violence. Il ne supporte pas l'injustice. Il ne supporte pas qu'on fasse du mal aux gens qu'il aime. Mischa a énormément d'amis, et de très bons amis. Parce qu'il n'a plus de famille. Il a renié sa famille y a des années. Cependant, il ne peut pas s'empêcher de regretter la relation qu'il entretient avec son frère. Malgré tout Aedan était son jumeau, il était au autre part de lui-même. Ils avaient été terriblement complices durant toutes leurs enfance. Aujourd'hui Mischa était la Némésis d'Aedan. Une part de lui-même qu'il détestait. Ils ne se supportaient pas. Mais comme Mischa le hurlait dans le couloir de son jumeau, il l'aimait.
Il était devant chez Aedan, s'égosillant dans l'espoir que son frère l'entende, et lui ouvre. Pourquoi est-ce qu'il était venu le voir ? Il ne s'en souvenait pas, il ne réfléchissait même pas. Peut être qu'il l'avait vu cette putain de sixième bières ce soir-là. Ce qui expliquait son état. Alors qu'il était en train de regarder le bas de la cage d'escalier, hurlant toujours, il se sentit prit par le bras et projeté soudainement dans le vide. Ou pas dans le vide. Ailleurs. Il passa un encadrement de porte, et trébucha sur le sol plat. Oui oui, il trébucha alors qu'il n'y avait rien sur quoi trébucher. Il se rattrapa tant bien que mal sur la première chose qu'il rencontra : une chaise. Qui tomba. Emportant Mischa avec elle qui se retrouva bientôt sur le sol à quatre pattes. Il eut du mal à comprendre où il se trouvait, et se tourna, s'asseyant sur le sol, regardant son frère. Il sourit. « Ecoute, t’es bien gentil de débarquer comme ça à cette heure là chez moi, mais faudrait que tu sois dans un meilleur état pour qu’on puisse causer. Et j’aime les chansons, j’aime juste pas les tiennes. Et non, la bière, c’est pas bon. » Mischa, assis sur le sol, les deux jambes devant lui, fit une moue boudeuse et croisa les bras sur sa poitrine. « Tu vois c'est toujours comme ca avec toi. T'es méchant. J'ai rien fait et tu es méchant avec moi. » Dit-il avec la voix d'un gamin. Il chercha une nouvelle fois un appuie et trouvant une chaise il arriva à se lever. Difficilement cela dit. Il se mit d'abord à genou, puis déplia une jambe et l'autre, et se retrouva debout devant son frère.

Il regarda son frère, les deux mains sur les hanches, et le toisait d'un regard qui se voulait sévère. Ou en tout cas sûr. « Et mes chansons sont cools. Tu dis ça mais tu sais pas ! Tu viens jamais m'écouter chanter. »  Dit-il comme si cet argument aller démonter toute l'argumentation de son frère. Et la bière c'est bon. Pensa-t-il avec plus d'assurance encore. Il se détourna d'Aedan et regarda chez lui. C'était sympa, mais c'était triste. C'était plus grand que chez Mischa. En même temps ce dernier vivait dans une chambre chez l'habitant en ce moment. En attendant de trouver un nouvel appartement. Ou plutôt un nouveau studio. Il n'aimait pas l'intérieur de chez son frère. C'était froid. C'était pas beau. En plus il n'y avait même pas de photo de lui. Ca c'était sans doute le plus triste. « Puis on peut causer. Pour une fois que tu veux me causer. Tu veux causer de quoi Frangin ? Il s'est passé un truc cool dans ta vie ? Tu veux partager avec ton bro ? »  Proposa Mischa en voulant taper dans l'épaule de son frère - comme le ferait un homme normal - mais avec une vue un peu perturbé il tapa dans le vide et avec l'élan il perdit l'équilibre et se rattrapa sur son frère, s'accrochant à ses épaules pour ne pas tomber.

Hey Brother
Aedan & Mischa
Il aimerait pouvoir apprécier son frère. Vraiment. Il ne l'avouera sans doute jamais mais il aimerait ne pas penser les mots Abrutis, égocentrique et crétins quand il pensait à Aedan. Mais il en était incapable. Quand il regardait sa tête d'abrutis il ne pouvait que penser au fait qu'il avait un potentiel de crétin enfouie en lui et qu'il savait l'exploiter à merveilles. Comment lui et son frère pouvaient être si différents ? Il voyait Aedan comme un véritable enfoiré qui s'intéressait d'abord à lui avant de s'intéresser aux autres. Et si les autres pouvaient lui apporter ce dont il avait besoin ce n'était que meilleur. Terriblement hautain regardant les autres comme s'ils étaient des moins que rien, son frère avait le droit à ses pires regards. Est-ce qu'Aedan avait un peu de respect pour Mischa à défaut d'avoir de l'amour pour son jumeau ? Mischa perdait de plus en plus l'espoir de le voir redevenir le garçon qui faisait tout pour protéger son petit frère, désireux de le voir devenir un homme fort. Aedan avait changé. Lui aussi. Il avait décidé d'être vrai, là où Aedan excellait dans l'art de l'hypocrisie. Il avait décidé de vivre ses rêves, là où Aedan avait prit le chemin que leurs parents avaient tracé pour eux. Il avait décidé de détester son frère, de le rabaisser sans cesse, ne cherchant même plus à le comprendre. « Arrête de te plaindre un peu, t’as pas quatre piges, t'en as vingt de plus ! » Mischa pose sur lui un regard nonchalant, laissant une de ses mains partir dans les airs l'air de dire parles toujours tu m'intéresse. « Quand je ne me plains pas, tu ne m'écoute pas. » Répondit-il comme si c'était une évidence pour lui.
Ivre, drogué, il avait recherché la présence de son frère. Il faisait relativement souvent, faisant chier Aedan à rythme irrégulier. Peut être une ou deux fois dans l'année. Une manière pour lui aussi de rappeler qu'il était en vie. Puisque ses parents préféraient demander à Aedan de ses nouvelles plutôt qu'à lui. Alors Mischa venait chez son frère. Ils ne se croisaient pas à l'Université. Déjà parce qu'ils n'allaient pas à la même fac, et parce que Mischa ne supportait pas les amis suffisants de son frère. Il ne trainait pas avec le bas peuple celui-ci, dédaignant ceux qui n'avaient pas plus de revenus que lui. Dédaignant tout ce qui faisait sa vie. Hautain. Putain de narcisse qui finir par se noyer. Mais Mischa le sait, il ne laissera jamais son frère se noyer malgré tout.
Comme souvent quand il venait le voir dans ces instants, Mischa essayait de comprendre. Il ne le pouvait pas vraiment, parce que son cerveau ne réagissait pas normalement, mais instinctivement il voulait essayer. Pourquoi son frère le jugeait sans savoir ? Pourquoi il ne venait pas l'écouter jouer ? Peut être qu'il pourrai voir ? Qu'il pourrait comprendre ? Il l'espérait, ardemment. « J’ai pas le temps pour venir écouter tes chansons sorties de je ne sais quel coin de ta tête. Mais un jour je viendrais, si j’en ai envie. » Mischa sourit, et dans une étreinte maladroite vient enserrait son frère, une minute. Moins même. Quelques secondes. Lui murmurant un Merci à l'oreille. Ce n'était même pas une promesse, mais c'est plus que ce qu'il n'avait jamais eut. Alors il l'apprécia. Ce fut au tour d'Aedan de venir se plaindre – chacun son tour – de ne pas pouvoir causer avec son frère. Alors Mischa lui proposa de profiter de la situation. « Causer ? Tu veux causer de quoi ? Du fait que tu débarques chez moi complètement ivre et que tu n’arrives même pas à tenir debout ? T’as de la chance que les voisins soient pas là, sinon c’est sûr moi que les ennuis seraient retombées, comme toujours. Et non, il se passe grand-chose dans ma vie, pas pour l’instant en tout cas. Et toi ? Quelque chose de nouveau dans ta vie ? Tu es passée d’une bière brune à une bière blonde d’un seul coup ? » Mischa réalisa soudainement qu'Aedan avait des voisins, et mis ses mains sur sa bouche, avec un Chuut sonore avant de se mettre à rire. « Tu voudrais causer avec moi autre que bourré ? Moi pas. J'te supporte pas quand j'ai pas pu. T'as moins l'air con avec un verre dans le nez. » Dit-il comme si c'était une évidence. Ils ne prenaient jamais le temps de parler. Ils criaient, oui, mais ils parlaient pas. « Je suis passé à la rousse. Crétin. Et toi, tu es passé sur toutes les blondes et les brunes ca y est ? » demanda-t-il avec un air cochon sur le visage, dévisageant son pervers de frère avec un air moqueur.

Hey Brother
Aedan & Mischa
Quand il était ivre mort, fatigué, et souvent drogué, il n'était pas rare que Mischa cherche la présence de son frère. Cet état de fait n'étonnait plus ses amis, mais l'étonnait lui-même. La raison pour laquelle il cherchait à retrouver Aedan quand il était dans cet état lui échappait complètement, surtout quand on sait que lorsqu'il est ivre, le simple fait d'entendre le prénom de son frère le mettait dans un état de bouderie avancé. Il refuse d'entendre parler d'Aedan. Jamais. Sauf si c'est avec Breeony pour se foutre de sa tronche quand il se ramène au diner du Doyen déguisé comme un pingouin. Mais c'était différent, et c'était Breeony, sans doute la seule personne à tout connaître des raisons qui ont poussé Mischa à détester son frère au fur et à mesure des années. Sans compter que Bree avait la décence de tester Aedan au moins autant que lui. Ce qui était somme tout vachement agréable.
Du reste, quand il se réveillait le lendemain de ces soirées à pleurer à la porte de son frère, ou sur son épaule, il se sentait comme un con. Dans son fort intérieur sans doute regrettait-il cette situation, mais il ne pouvait rien y changer. Aedan ne l'aimait pas, et lui ne supportait pas les airs de son frère. Ils étaient bien trop différents, que ce soit du point de vue de leur choix, de leur manière d'être, ou de leur conviction. Mischa devait sans doute l'accepter, mais une part de lui le refuser. Saloperie d'inconscient autonome. « Tu te plains tout le temps, je suis bien obligé de t’écouter ! Dès que tu viens à moi, c’est pour te plaindre de quelque chose qui ne va pas. Maintenant, grande nouveauté, tu viens chez moi complètement déchiré alors que j’essaie de passer une soirée tranquille. » Mischa lui lance un regard dubitatif, comme si ce que disait son frère n'avait de sens que pour lui. Après tout sa vie n'était-elle pas une suite de soirées tranquille ? Un instant Mischa se demanda ce que son taré de frère pouvait bien faire pour s'amuser, mais il ne trouva pas la réponse à cette question. C'était peine perdu, il ne savait rien de son frère. Remarque, c'était bien peut être bien mieux ainsi. Sinon il se sentirait le devoir de rappeler à Aedan qu'on a qu'une vie et qu'il faut savoir en profiter.
Du reste, il arriva – pour la première fois – à avoir une pseudo-non-promesse d'Aedan de venir le voir jouer. Le prenant dans ses bras sous le coup de l'émotion il n'osa y croire, et espéra sincèrement se souvenir de cela le lendemain. « Tu n’avais pas besoin de me prendre dans tes bras, je ne t’ai pas promis de venir te voir jouer et de hurler que j’aime ce que tu fais, que je t’aime et que tu es mon jumeau adoré, en aucun cas. » Mischa haussa les épaules. Cela n'avait pas d'importance. Et puis, de toute façon il ne doutait pas de ses capacités en tant que musicien. « Tu seras bientôt une de nos groupies Bro, tu ne pourras pas t'en empêcher. » Dit-il comme s'il en était si persuadé qu'Aedan devrait l'être aussi.
Du reste, Mischa entama une remarque peu sympathique à l'encontre de son frère – de toute façon il avait toujours du mal à être sympathique avec lui, même si ce n'était pas vraiment méchant. « Et donc, si je suis si con que tu le dis, pourquoi est-ce que tu continues à essayer de prouver que tu existes ? Et non, je n’ai pas vraiment de préférences pour les blondes et les brunes, tu sais, je ne suis pas quelqu’un de difficile, que ce soit en bières ou en autre chose.» Bonne question. Pourquoi continuait-il à courir après Aedan pour lui dire qu'il existait ? Il sait pas. Soudainement l'évidence de l'inutilité de sa démarche lui claqua au visage, et il regarda la porte de son frère. « Je sais pas. Très bonne question. Après tout tu ne peux pas ignorer que j'existe, je suis toi. Enfin un autre toi mais toi. Merde… J'ai besoin de pisser. » Dit-il soudainement, son corps lui rappelant les bières qu'il s'était enfilé dans la soirée.
Sans demander son reste, il alla dans les toilettes de son frère, quelques instants d'intimité, avant de se laver les mains – il était un être propre et consciencieux le petit – et de revenir dans le salon en titubant. Trouvant un fauteuil – ou un canapé, une chaise, un pouf il ne sait pas – il s'y installe et regarde Aedan. « Et qu'est-ce que mon frère faisait pour sa petite soirée tranquille ? Tu regarde les films interdits au moins de seize sur les chaines cablés ? Au fait tu pourras dire aux parents que je suis en vie ? Ils m'emmerdent à jamais me répondre au téléphone et à venir se plaindre à toi. » Dit-il se rappelant soudainement le message que sa mère lui avait fait passer par le biais de son frère, encore. « J'peux dormir ici ce soir ? Je sais pas où j'ai foutu ma moto. Ou si j'suis venu à pied… Elles sont où mes clés ? » Se demanda-t-il en regardant autour de lui – plafond, sol, fenêtre – comme si elles allaient apparaître soudainement.