(inachevé) Hey Brother There's An Endless Road To Rediscover ~ Emma & Liam ~

Elle avait tant de route, tant de voyage pour y parvenir. Emma avait mis les doutes et les hésitations, derrière elle. Il fallait qu'elle trouve une famille. Une famille qui pour une fois, voudrait bien d'elle. Une famille. C'était tout ce qu'elle désirait. Un frère, une mère , un père, et une soeur. Des sourires, des rires et des blagues non humiliantes. Une maison chaleureuse avec des repas copieux. De l'amour et de la joie ! Son professeur lui avait donné son adresse. Elle avait hésité à venir. Allais-tu la rejeter ? C'était une option. Elle avait peur de ça. Peur d'avoir fait trop de chemin pour finalement se retrouver dans la même situation. Qu'elle aurait aimé vivre dans cette maison, aux pelouses fleuries. Même de l'extérieur, elle respirait la chaleur et la tendresse. Elle était au courant pour ta petite amie, pour son père. Elle compatissait pour la professeur d'espagnol, pauvre femme. Mais pour son père, elle en fut ravie. Elle avait eu peur qu'il vient la menacer elle. Emma avait peur de son père. Il l'avait martyrisé étant enfant, tout comme toi, une claque pour un oui ou pour un non, une raclée si elle osait dire un truc à son père comme " papa, peux-tu me donner le sel".  Emma n'avait pas droit d'appeler ses parents comme tout le monde. Même ses parents adoptifs. Quelque chose clochait en elle et Emma n'avait pas eu la même chance que toi, elle n'avait pas eu de mère tendre et douce , de soeur qui la défend. Elle, elle s'était fait seule avec le métier immoral de sa mère, et l'injustice de son père.

Inspirant, respirant. Emma sortit de sa voiture et venait sous le perron. Vêtue d'un legging noir et d'un top blanc qui dévoilait ses rondeurs et sa féminité. Ses talons claquaient et ses cheveux blond comme les blés qu'elle avait lissé pour une fois, tombait doucement dans son dos. Elle était prête à te rencontrer, à te rencontrer véritablement comme étant son frère. Tu ne la verrais plus comme une élève faisant de la gym. Se tenant droite, elle venait à toquer. L'air frais de la nuit, Emma grelottait malgré sa veste en cuir couleur camel, tenant un cadeau pour ta fille et celle de Lucia. Une peluche d'un chat, Marie dans l'Aristochat. Emma adorait ce Disney, Paris , la Ville Lumière. Une mère qui veillait sur ses enfants et une histoire d'amour. Le rêve pour elle. Elle, pour l'amour corrompue ! Elle triturait la peluche et retoquait, tu étais là, à n'en pas douter. Finalement tu finis par ouvrir la porte, tu étais là. Tes yeux cernés par la fatigue. Il était clair, qu'Emma n'aimerait pas vivre dans ta situation.

-Hey, je peux te parler ? Demanda-t-elle en triturant la peluche.

Elle t'offrit un sourire gêné , Emma savait qu'en te regardant, que tu ne savais pas comment elle avait su pour ton adresse.

-C'est votre ami Eliakim qui m'a donné votre adresse, s'enquit Emma doucement.

La belle blonde se sentait nerveuse, la peur la prenait à nouveau mais pas question de reculer, elle allait briser les barrières de silence qui les entoure depuis la naissance.

Je fais de nombreux aller retour pour m'entretenir avec ma conjointe, et passer du temps auprès de mon enfant. Cela me prend énormément de temps et d'énergie également. Le sommeil me manque, et me rend quelque peu aigri, cependant c'est nécessaire pour pouvoir être en leur compagnie qui m'est indispensable comme celle de mon garçonnet. Le processus recommencera, lorsque viendra le moment ou elle devra emmener dans sa maison, étant donner que nous ne vivons pas encore ensemble. J'espère qu'un moment on pourra cohabiter ensemble comme une grande famille, heureuse, et épanouis. Ce que j'ai toujours souhaité fondé comme entourage. Et ce que je n'ai pas pu avoir malheureusement, avec un homme méprisant, qui m'a maltraité, battu, et qui me considère même pas comme son propre enfant. Il a manqué de s'en prendre à ma femme, et a voulu provoqué la mort de mon enfant, ce qui me rend encore plus haineux à son sujet, qu'à la normale. Je suis bien obligé cependant de demander de l'aide pour m'en débarrasser complètement. Le bonheur sera quand elles pourront sortir, et qu'on pourra passer du temps ensemble, non séparé, et qu'en même temps il adosse son rôle de grand frère, en lui donnant des taches de grands garçons, avant de prendre les responsabilités. Je me doute qu'il souffre, d'être plus enfant unique, et que Lucia aborde un comportement différent à son égard, au prix même de l'ignorer ou de l'abandonner. Car il n'est pas son enfant biologique, et qu'il a peur que cela se ressente.

J'en suis sur qu'elle n'est pas comme ça, et qu'après son traumatisme passait, qu'elle reprend son rôle de belle-mère comme auparavant. Cela disparaîtra avec le temps, ce que m'a souligné le médecin. J'espère qu'il a raison, un enfant risque d'en partir beaucoup. Je ne veux en aucun cas que cela se ressente sur mon garçonnet, comme ma femme. Le même schéma de mon ex-femme, avec un bonheur de famille, avec qu'un événement, ou un comportement ne vienne tout chambouler. Je vais devoir tout lui expliquer pour qu'il attende, en se préoccupant de sa sœur, comme moi je me soucierais toujours de lui. Et même si sa sœur demande beaucoup d'attention. Ils en demandent beaucoup tous les deux, en même temps il n'a que cinq ans, et on ne peut pas lui demander de grandir trop vite, comme moi dans mon enfance. Je ne veux pas qu'il vive ce que j'ai vécu, en se sentant délaisser, ou abandonner. Bref pour changer de sujet, quelqu'un frappe à la porte, qui peut vouloir me voir à une heure tardive, comme celle-ci, sans même songer à me prévenir, par un coup de téléphone. Je me frotte les yeux avant de voir que cela n'a pas réveiller mon enfant, qui dort toujours à point fermer, qui ont un sommeil profond pour ne pas les déranger. Je viens donc à me diriger vers la porte, pour savoir qui souhaite me rendre une visite impromptu.

- Hey, je peux te parler ? Demande-t-elle, pour s'entretenir un moment en ma compagnie.

Qui peut bien me vouloir, Emma ? Je ne sais pas comment elle a eu mon adresse, mais comme à son habitude, cela doit être probablement une personne qui me connaît. Ce qu'elle va probablement m'avouer dans quelques temps, néanmoins elle ne peut pas rester éternellement dehors, avec un froid comme ça, c'est suicidaire quand même. Je l'invite donc à rentrer, en m'écartant de la porte pour ouvrir amplement. Je fais donc signe de rentrer avant qu'elle souhaite me tenir au courant de quelque chose qui apparemment semble en rapport avec sa venue devant ma demeure.

- C'est votre ami Eliakim qui m'a donné votre adresse, informe-t-elle de comment elle a su retrouver ma maison.

Ca je n'en doute même pas. Il a le toupet de donner mon adresse à une femme, une étudiante, qui sera le prochain ? Ou même la prochaine ? Du moins cela doit être un minimum important, selon lui, néanmoins car je ne vois pas ce qui pourrait se régler sur le champ. Demain on aurait meme pu en parler en privé, mais apparemment non. Tiens, je remarque que même le lycée est au courant de l'accouchement de ma conjointe. On ne peut donc rien dissimuler dans cette académie, Oxford, obtient chaque ragoût, ou même information, même ce qui est dans le cadre d'une vie personnel. Je croyais que ma vie n'était pas prioritaire dans leur registre, que c'était ceux des étudiants, comme de Alice, ou même de Eliakim qui est quand même plus connu. Bref, on ne va pas s'attarder sur le sujet, on va quand même entretenir une conversation.

- Rentre, Emma, invitais-je à rentrer dans mon domicile, avant de lui indiquer le chemin de la salle à manger, Que puis-je faire pour toi ? Demandais-je à la jeune femme.

Il était là devant elle,  se tenant droit comme un militaire en service. Il avait l'air fatigué. Ce qui était normal après un tel accouchement même si la plus à plaindre restait sa compagne dans cette histoire. Emma maudissait son père, son géniteur. Cet homme infâme qui l'avait malmené au même titre que Liam. Mais Liam avait eu ce qu'elle n'avait pas pu avoir. Une famille qui l'aime. Il devait s'estimer heureux d'avoir cela, que malgré la dureté de son père, il avait réussi sa vie. Elle, abandonnée, jetée, rejetée, rabaissée sans cesse. Elle avait été seule pour se reconstruire, seule à faire ses armes pour se défendre face au monde. On l'avait laissé seule et en colère contre un monde qu'elle n'arrivait pas à comprendre. Au fur et à mesure, qu'elle grandissait, elle avait fini par comprendre tout cela mais lorsqu'elle n'avait été qu'une petite fille, elle s'était toujours demandée ce qui avait cloché chez elle ! Quelque chose clochait chez elle mais ce n'était pas elle, c'était ce qu'elle pouvait appeler " la famille". On ne lui avait pas donné d'amour et de soutien. On ne lui avait pas donné une mère attentive, et aimante. On lui avait donné du rejet et de la solitude. Une solitude qui la pesait. Chaque jour, elle se levait en la ressentant, elle voulait mettre fin à cette solitude. Mais comment ? On ne lui donnait pas les astuces. Emma avait du mal à être bonne. Elle n'était qu'une peste, qu'une fille de prostituée. La corruption était dans ses veines. Son père la terrifiait, il n'avait jamais vraiment rien pour elle. Elle était le fruit de son aventure secrète, de son vice. Elle n'était rien d'autre que le fruit de sa propre honte ! Ainsi, il la haïssait. Il haïssait de la regarder.

Il haïssait de venir la voir. Elle lui rappelait sa propre débauche, son vice d'aimer trop les femmes. Elle était la honte, sa honte et celle de sa mère biologique. Et ça ! Sa mère adoptive le savait. Pour elle, elle n'était qu'une honte, elle n'en avait rien à faire de ce qu'elle a bien pu ressentir lorsque sa mère biologique l'avait abandonné et rejeté au profit de son travail. De ce que son père lui donnait comme raclée pour un oui, pour un non, parce qu'elle l'a regardé et l'a appelé du mot interdit " papa". Quant à son père adoptif, il l'avait renié, rejeté. Maintenant, il l'ignorait. Cela fait plus de 5 ans qu'elle n'ait plus de nouvelles de lui, qu'elle ne l'ait plus fait face. Elle pensait que tout cela était de sa faute, que tout ce qui se passait était sa faute. Le divorce, le rejet de ses parents adoptifs, le rejet et la solitude de ses parents biologiques. Comment voulez-vous qu'elle tourne bien ? Comment voulez-vous qu'elle ne soit plus en colère contre le monde entier ? Après tout, n'était-elle pas juste une petite fille qui n'avait rien demander si ce n'est qu'être aimée ? Emma voulait être quelqu'un de bien, avoir une famille, quelqu'un à qui se tenir et surtout, connaître cette famille, qui lui avait l'air bien aimante comparée à celles qu'elle avait toujours connu.

Une famille normale selon elle, connaître sa petite nièce, connaître ta compagne. Connaître son petit neveu, sa demi soeur, et sa belle-mère. Elle savait que cela allait être dur. Elle savait que sa belle-mère n'allait pas l'accepter ni même sa demi-soeur mais elle espérait qu'en passant par toi, cela pourrait aider à l'adaptation. Si tu ne la rejetais pas comme tous les autres avant toi. Elle espérait que tu l'aimes, que tu comprennes qu'elle était tout comme toi, une victime de tout cela. Bien sûr, elle ne savait pas comment te le dire mais il le fallait le dire. Il fallait qu'on sache la vérité, que tout le monde sache qui elle est vraiment, que tu connaisses une part oubliée de l'histoire. Qu'elle ne soit plus cette ombre dans le tableau, la personne oubliée dans la photo de la famille mais celle qui en fait partie.

Elle rentrait dans la maison, triturant une peluche qu'elle avait acheté pour la petite fille, pour fêter sa naissance. C'était Dumbo, l’éléphant volant enveloppé dans une couverture. Il est bébé. Emma eut un sourire. Enfant, elle n'avait pas vraiment eu de belle peluche rien que pour elle. Elle n'avait pas eu de jouets ni de peluche. La chaleur de la maison lui fit aussitôt du bien. Elle te tendit la peluche. Dumbo, était un héro pour elle. Un éléphant spéciale, qui a un défaut et qui apprend à vivre avec. Un beau dessin animé, qu'elle avait vu en foyer d'accueil. Un dessin animé à double sens puisqu'elle s'était vue en lui , et elle imaginait qu'elle retrouve une mère aimante. En vain. Emma s'assit à côté de la cheminée.

-Tiens c'est pour ta fille, félicitation pour vous deux, s'enquit-elle en montrant la peluche du doigt.

Elle eut un soupire , c'était dur , les mots affluaient dans sa gorge.

-Assis-toi, si te plaît, je dois te dire quelque chose. Ce n'est pas facile, intima Emma tout doucement en prenant le siège en face d'elle.

Elle attendit que tu t'assieds afin de se donner plus d'assurance et de confiance en elle.

Ils sont quasiment tous au courant pour ma relation avec l'enseignante d'espagnole, puis à présent pour la naissance de notre deuxième enfant, en comptant mon garçon. Il va s'en dire qu'on ne peut rien dissimuler éternellement, quelqu'un viendra sans doute apprendre à un moment. Je souhaites seulement une vie comme inconvénients, sans même les paillettes, comme si nous étions des personnes célèbres. Je ne suis rien de cet homme, uniquement un père de deux enfant, amoureux d'une femme, qui souhaite seulement être heureux comme n'importe qui dans ce monde. Oui, un père, pas comme le mien, qui m'a maltraité, m'a frappé, et même qui m'a humilié pour son pur plaisir avec son premier fils qui est exactement comme lui. J'essaye de devenir un homme meilleur, qu'on ne me voit pas comme mon géniteur. Il n'y a rien qui fait penser à un homme violent, impulsif, appréciant blesser quelqu'un, même si je peux me comporter un peu brusque quand on me l'impose. Il aurait du être porter disparu depuis longtemps, pour pouvoir nous protéger. Là il a soudainement réapparu pour provoquer une fausse couche, comptant empêcher mon bonheur, en effrayant mon entourage, dans son comportement.

- Je te remercie, c'est aimable de ta part, Remerciais-je, en prenant la peluche qu'elle me tend.

C'est une belle attention de sa part, de me remettre un présent pour mon deuxième enfant. Dumbo, un éléphant qui a la capacité de voler, et qui touchant, mon garçonnet a beaucoup apprécié. Il a grandit, maintenant c'est devenu un grand homme, qui comme chacun a changé de goût, de vêtement, et qui veut me ressembler. Le plus surprenant c'est qu'elle me demande de prendre place, voulant m'annoncer quelque chose d'important. Que va-t-elle m'annoncer ? Il s'est produit quelque chose pendant mon absence, ou même Eliakim a un problème, et lui a demandé d'envoyer le message par quelqu'un. Cela ne lui ressemble pas pour autant. Je songe sérieusement à m'inquiéter, au vu de comment elle compte me ménager. Je viens donc m'asseoir comme celle-ci souhaite, espérant ne pas déranger mon garçon. Qui est sûrement endormi, au vue de l'heure qui est en ce moment.

- Qu'est-ce qui se passe ? Demandais-je d'un ton relativement inquiet, étant pas prévenu.

Je ne sais pas quel lien peut-elle avoir avec mon meilleur ami, ou même mon entourage. J'ai perdu tout contact avec mon géniteur depuis longtemps, c'est mieux comme ça. Il ne m'a pas épargné, et m'a provoqué d'innombrables souffrances, qui resteront éternellement en mémoire, tellement ce qui m'a infligé m'a vraiment chamboulé. Le seul avantage c'est que ca m'a permis d'aller m'engager et changer moralement. A une époque, j'ai été qu'un homme qui couchait avec des femmes par simple plaisir uniquement, et non pas pour m'engager sentimentalement, et me moquant de l'autorité. Étant donné que pour le coup, l'armée m'a complètement changé. Ils ne t'épargnent même pas, on te prend comme un soldat, une machine, et non comme un humain, on attend beaucoup d'un homme, de protéger, de défendre son peuple, néanmoins ca demande de la volonté, et un caractère d'acier pour accomplir sa mission. Je suis plus en mesure du coup de me contrôler, et de me venger. J'aimerai seulement que Eliakim a pu se débarrasser complètement de cet homme. Le monde se portera bien sans lui, et moi de meme surtout pour mon entourage. J'espère vraiment que tout redeviendra à la norme, mais c'est pas gagné pour le moment.

Les barrières étaient encore installées, elle regardait les pans des murs, décorés de photos de famille, de son neveu qu'elle n'avait jamais pu connaître, d'une demi-soeur dont elle ne serait jamais complice, d'une mère aimante avec ses enfants. Des phots de Noel joyeux, des photos d'une famille plutôt unie. Tout ce qu'elle n'avait jamais connu. Une famille qui s'aime et qui se comprennent entre eux. L'injustice la frappait de part en part. Tu avais tout eu, on t'avait tout donné à toi. Alors qu'elle, Emma pouvait tout donner pour avoir une famille ainsi, elle ne l'avait jamais eu. Tu faisais parti de ses photos. La seule photo d'elle, gamine, c'était celle qu'elle avait dans son dossier pour les foyers d'accueil. La seule trace de sa misérable existence. Tu avais eu plus de chance qu'elle, dans ce lot. Elle était la partie invisible, la partie cachée de son père. Elle était une enfant oubliée, invisible. Dans la photo de famille, là où tu te tenais à l’extrémité de ton père, elle aurait du y reposer aux côtés du père. Mais elle n'était pas là , elle ne le serait jamais, car personne ne l'aurait accepté, tout le monde l'aurait laissé avec sa prostituée qui lui servait de mère. Mais elle ne pouvait s'empêcher de rester dans l'ombre d'une vie, de toute une famille. Tout le monde devait savoir son existence.

Elle avait souffert de beaucoup de choses, de la solitude, du rejet et surtout de l'ombre qu'elle était. Une ombre dans ce tableau. Son père avait eu une famille et où  il semblait plus qu'heureux d'être avec eux, pas comme quand il lui rendait visite. Emma espérait connaître son neveu et sa petite nièce, elle aurait aimé retrouver son âme d'enfant qui a longtemps disparu sous les regards mauvais de ses " parents". Même sa propre mère adoptive l'avait rejeté suite à son divorce avec son mari avec qui elle avait eu plusieurs enfants. Depuis, c'était un père adoptif aussi absent que le biologique et une mère moqueuse, distante et froide. Sa mère la rabaissait souvent au rang de sa mère biologique. Qu'elle aurait aimé faire partie de ces belles photos, elle n'était pas parfaite mais c'était cela ce qui ressemblait le plus à une famille selon elle. Le dilemme était posé, cela va être dur à accepter, espérant que Liam ne la rejette pas cette fois-ci, elle en serait brisée, toute une vie, elle avait rêvé de ce moment où elle te rencontrait. Leur père lui avait souvent parlé de ses autres enfants mais tu semblais être quelque peu le plus écorché des autres avec elle. Emma avait toujours rêvé d'avoir une mère aimante et attentive à elle, une soeur à prendre pour modèle. Un frère complice avec qui jouer et plus tard, des neveux et des nièces pour leur raconter ses folles aventures. Que va-t-elle leur raconter , elle, l'enfant unique et oublié de tous. Qu'un jour, pour s'amuser sa mère l'avait enfermé dans un placard de la cuisine, la contorsionnant dans des positions désagréables pendant des heures Ce n'était pas un rêve.

Elle espérait les connaître et peut-être passer un Noel en famille, loin de celui de sa famille adoptive qui la dénigrait. Comme d'habitude, Emma n'aurait pas de cadeaux pour Noel. Elle préférait le passer seule mais sa mère adoptive, l'obligerait à venir pour sois disant passer du temps en " famille ". Emma avait eu du mal à s'intégrer dans cette famille. Car tout d'abord, le père ne la considérait pas comme sa propre gamine, préférant lui rabâcher qu'elle n'était pas de son sang. Selon Emma , la famille n'était pas qu'une question de sang mais aussi de ressenti, de feeling. Elle te regardait, stressant par rapport à ce qu'elle allait te dire. Elle priait tous les Dieux de la terre, de lui venir en aide en ce moment même si ces Dieux restaient sourds à ses questions, à ses doutes et surtout à son stress. Allais-tu l'accepter ou au contraire la rejeter comme tant d'autres l'avaient fait auparavant. Emma devait se lancer qu'importe les conséquences, c'était trop tard, elle avait fait trop de chemins pour fuir encore une fois.

-Je vais vous dire un truc, un secret gardé dans la famille, depuis des années, depuis ma naissance. Il y a très longtemps, un homme violent est venu voir une femme de joie et lui a fait une fille. Cette fille, c'était moi. Et, cet homme était votre père, et le miens aussi. Je suis ta soeur, enfin , ta demi-soeur, déclara-elle d'une voix tremblante.

Elle avait baissé les yeux puis les relever pour te regarder dans les yeux, ta réaction comptait énormément pour elle, son coeur battant à la chamade.

Il a par moment certaines choses qu'on souhaiterait ne pas s'en rappeler, comme d'un mauvais cauchemar, de quelque chose qui nous hante jusqu'à devenir insomniaque. Un homme méprisant, malveillant, impulsif, frappant son dernier enfant, à tout rompre, fêlant une côte, parsemant son corps de bleue, humiliant devant des personnes. J'ai été enfant mal aimé, non-désiré, et abandonné par son géniteur pour pouvoir reprendre une vie quelconque avec une prostituée, une femme de joie. Pour ensuite rompre pour aller avec une autre femme, pensant probablement qu'au plaisir et non au bonheur de la femme. Je frappe le mur de ma force, essayant de ne pas interrompre le sommeil de mon chéri, qui doit rependre un cycle régulier pour demain. Je ne désire pas entretenir un quelconque rapport avec une personne m'évoquant mon géniteur, néanmoins je ne peux pas reprocher à celle-ci d'être son enfant, tout comme moi. Je ne sais donc pas comment réagir, mes songes sont confuses, mon esprit est troublé par cette révélation qui m'agace beaucoup par rapport à cet homme, non la jeune femme qui n'y est pour rien dans ce problème familial. Et moi-même me vois-je comme lui, impulsif, un peu violent quand on me provoque, froid, et méfiant, partiellement c'est l'armée qui m'a rendu ainsi. Mais pour ce qui est de la violence, c'est principalement mon père. On ne dit pas qu'on devient ce qu'on est.

Je suis né d'un militaire hautain, méprisant, et impulsif, et d'une femme aimante, protectrice, un contraste énorme, mais comment a-t-elle pu ressentir des sentiments pour mon géniteur ? Il y a un proverbe qui exprime cela comme ça ; le cœur a ses raisons, que la raison ignore, cela s'applique parfaitement à ma famille décomposée. Sachant que ma mère sera ravis d'apprendre que papa pendant son exil s'est trouvé plusieurs compagnes, vraiment superbe ! Je devrais être plus compréhensif, mais mon père exaspère, mais je donne néanmoins la chance à Emma, malgré qu'il me faudra du temps avant de l'accepter. Cela est quelque peu soudain, et même surprenant. La pilule sera dure à digérer pour engager une relation comme une famille. Cependant je ferai des efforts pour démontrer qu'au contraire de mon géniteur, je ne compte pas abandonner, parce qu'elle provient d'une prostituée, et d'un homme que je méprise énormément. Le summum sera probablement à annoncer ça à mon enfant, qui ne doit absolument pas apprendre ce qu'est une prostituée, sinon cela viendra le perturber, ou le traumatiser un peu comme sa maman.

- Je …, Me stoppais-je en m'interrompant, avant de me lever et commençant à tourner, Je ne veux rien à voir avec cet homme qui a été mon bourreau, Dis-je en essayant de reprendre mon calme.

Je tourne en rond, en boucle, pendant un moment, ne invitant pas à partir sur le champ, étant donner que je dois en premier temps reprendre mon calme. Avant d'engager une conversation, normale, sans me comporter impulsivement, sans qu'elle en soit néanmoins responsable. Qu'est-ce qu'elle y pouvait ? On ne choisit pas notre famille, ou même l'endroit ou nous naissons, cependant les adultes provoquent les événements, comme les grossesses, ou les mariages. Et dire que cela sera sûrement la prochaine étape, de penser à pouvoir me marier avec ma femme. L'étape cruciale pour former une famille, comme ce que Emma voudrait, je présume non ? Je suis prêt à tendre ma main pour entreprendre des efforts pour avoir une relation similaire à une famille recomposé, néanmoins qu'on vienne pas me parler de mon géniteur. Je ne supporte pas cet homme, il m'exaspère et me rend agacé. Je me stoppe brusquement avant de reprendre le dialogue pour la rassurer cependant :

- Navré, c'est innatendu, Excusais-je de mon comportement pas très professionnel, Il me faudra probablement du temps pour t'accepter. Je suis prêt à te donner une chance. Si tu me laisses du temps, c'est que mon.. notre géniteur m'a causé beaucoup de tord.. Qu'il est dur d'accepter la moindre chose provenant de lui ! Expliquais-je, en prenant place sur mon canapé.

Un rejet ? Savez-vous le sentiment qu'un enfant peut avoir face au rejet d'une personne qui doit lui sembler cher à ses yeux ? L'horreur, la tristesse et l'incompréhension, l'injustice parfois. Des sentiments intenses qui se mélangeaient pour n'en former qu'un. En abuser pouvait créer une énorme brèche dans le coeur de l'enfant. Parfois la violence n'était rien face au rejet. La violence prouvait qu'on avait une place, qu'on avait une certaine importance mais lorsqu'on rejetait, ignorait une personne alors que celle-ci dépendait d'elle montrait à quel point, elle n'avait rien à faire dans sa vie. Qu'elle était dérangeante et inutile. Pour elle, Emma. C'était simple ! Elle n'était qu'une erreur de son géniteur, de sa génitrice. Une erreur pour elle. Une petite chose sale et répugnante. C'était ainsi qu'elle se voyait depuis toute petite dans le reflet des personnes qui l'avaient côtoyé dans son enfance. Etait-ce une appréhension ? Ou juste la réalité ? Ce qu'elle savait, c'était qu'elle avait ressenti cette lueur remplie de dégoût et de haine venant de son père. Lui, au moins, il ne s'en cachait pas de la haïr ainsi ! Il lui montrait en sifflant des ordres et des méchancetés. Les mots pouvaient être plus violents que les coups. Un coup ferait mal au moment mais les mots rentraient et tournaient, pouvaient hanter parfois nos songes. Les mots étaient plus violents et pouvaient faire plus mal. Les mots refletaient de ce qu'on pouvait penser de la personne tandis quelqu'un qui frappe, ne disait pas vraiment ce qu'ils pensaient. Emma n'avait pas pu penser à son enfance, elle n'en avait pas eu. Hors l'école, elle se retrouvait seule, écoutant ou regardant sa mère faire son travail avec des hommes différents tous les jours. Elle avait été en colère.

En colère contre sa mère biologique. Celle-ci préférait passer du temps à donner du plaisir aux hommes, de leur donner des bons souvenirs d'elle plutôt que de s'occuper de sa fille qui peinait à faire ses devoirs, ou même à nettoyer la maison. Ou encore, elle aurait aimé que sa mère biologique la prend une fois dans ses bras et lui montre de l'attention. Une soirée. Emma n'en avait pas demandé plus. Une soirée où elles auraient pu se retrouver, que tout le rejet soit pardonné par la petite fille. Qu'elle la prend dans ses bras en lui murmurant des mots doux, lui coiffant ses jolis cheveux blonds aux boucles dorées. Emma n'avait pas eu ce genre de moment avec sa mère biologique, d'ailleurs, au fond d'elle, elle espérait que sa génitrice la regrettait. Qu'elle regrette de l'avoir rejeté et abandonné ? D'avoir ignoré ce regard suppliant et implorant ? Ce regard qui était si innocent ? De l'avoir rejeté et parfois frappé car Emma réclamait un tant soit peu d'attention. Oui, c'était ce qu'Emma espérait au fond d'elle. Que son père et sa mère biologiques la regrettent amèrement. Qu'ils se rappellent de cette petite fille isolée et mal aimée.

Oui, Emma a été mal aimée et mal menée, voir mal traitée dans son enfance. On l'avait rejeté, humilié, isolée, rabaissée mais on ne lui avait jamais donné un compliment sincère. Un compliment d'enfant. Un compliment qui lui aurait donné confiance en elle. Son père l'avait traité comme une vulgaire chose, sa mère comme une erreur et quelque chose d'horrible à cacher face à ses " clients". Ses parents adoptifs étaient pareilles, une vulgaire chose à prendre en pitié. Une chose qui implorait à l'amour et à la tendre. Une chose qu'on pouvait manipuler et influencer à sa guise. Une chose, comme tu viens de le dire. Une colère lui prit. Elle n'était pas une chose, elle était une victime dans l'histoire plus que toi. La victime, la martyr oubliée, les conséquences de quelque chose qu'elle n'avait pas fait. Il fallait que cela s'arrête. Ses poings se serraient tandis qu'elle te regardait. Toi, il t'avait fait beaucoup mal mais toi, tu avais eu quelqu'un à t'accrocher, derrière qui te cacher.

-Ok, est-ce que j'ai l'air d'être une chose ? Non, je suis une personne qui a peut-être plus souffert que toi dans l'histoire. Oui, c'est triste ce qui est arrivé à ta femme et ta fille, qui est ma nièce ! Est-ce que j'ai l'air d'être un homme violent et méprisant ? Apprends à faire la différence ! Ce n'est pas parce que je viens de cet enfoiré, que forcément, je suis cet enfoiré. Tout ce que je veux, c'est de connaître ma famille, celle où on m'a oublié ! Alors ton excuse, tu te la gardes. Je croyais que ma mère adoptive m'avait dit cela pour me blesser mais elle avait eu raison sur toute la ligne, concernant votre famille, déclara-t-elle tout doucement d'une voix douce. Je te souhaite beaucoup de bonheur dans ta famille, ajouta-t-elle en insistant férocement sur les derniers mots.

Emma se levait et ré-enfilait son manteau. La belle blonde voulait partir, elle te toisait. Encore une fois, on l'avait pris pour une chose et on la rejetait .