Du pain, du vin, du potin. ANAKIM.

Du pain, du vin, du potin !
Anastasia & Eliakim
Elle avait faim. Il faut dire que son petit déjeuner remontait à plusieurs heures, et qu'elle n'avait pas même eut le temps de s'arrêter de travailler pour prendre un café. Elle était constamment en réunion avec les différents professeurs et gérant des universités d'Oxford pour mettre en place les nouveaux systèmes de sécurités sur l'ensemble de la ville. Mettre au norme tous les règlements afin qu'ils soient semblables pour tous les élèves. Depuis Novembre elle n'arrêtait pas de faire la police, essayant de mettre tout le monde d'accord.
Pour l'heure, il y avait déjà plusieurs policiers et membres de la sécurité aux entrées des bâtiments principaux afin de fouiller les sacs, et de vérifier les identités des élèves à chaque fois qu'ils entraient. Il y avait aussi des portiques de sécurité dans trois d'entre eux pour le moment. Là où il y avait le plus d'élèves. Des mesures de sécurité qui n'était pas au gout de tout le monde, certains y voyant là une mesure restrictive qui risquait de créer la panique chez les élèves. Mais Anastasia s'en fichait pas mal. Tout ce qui importait pour elle c'est qu'il n'y ait plus d'accident de ce genre. Le corps professoral n'avait pas eut à se retrouver face aux parents de Balthazar, elle si. Sans compter qu'elle avait été en audio-conférence avec son homonyme cambridgien pour mettre les choses au clair. Cette affaire n'était pas terminée encore, et cela lui prenait toute son énergie que de faire son travail convenablement.

Alors elle avait demandé à se changer les idées auprès de son meilleur ami : Eliakim. Un de ses très bons amis dirons-nous plutôt. Le plus ancien, car ils se connaissent depuis plus de dix ans. Il la connaissait parfaitement, et maintenant qu'ils s'étaient retrouvés elle tenait à passer un peu de temps avec lui. Après tout il était le parrain de sa fille. Ils n'avaient pas passé de temps ensemble depuis Noël, alors qu'elle et Lily étaient venues chez Eliakim et sa femme pour déjeuner. Alice était une des filles les plus connues, populaires et influentes d'Oxford. Anastasia ne l'appréciait pas plus que cela, mais par dessus tout elle exécrait son père. Le Lord Kensington était une personne assez cruel, au regard froid, et intransigeant avec cela. Des qualités qu'elle appréciait en temps normal, mais son arrogance la mettait hors d'elle. Il semblait croire qu'il était irrésistible. Il ne l'était pas, cela dit. Bien au contraire.
Du reste, Anastasia se retenait de dire tout cela à Eliakim. C'était sa nouvelle famille, et elle refusait d'avoir un quelconque préjugé. Peut être qu'Alice n'était pas comme le Lord son père. Peut être qu'elle était faite pour Eliakim. Peut être qu'ils étaient heureux tous les deux après tout. C'est sans doute pour avoir des réponses à toutes ces questions qu'elle lui avait proposé de déjeuner avec elle. Et pour profiter d'une repas avec un ami. Se changer les idées.

Midi, elle sort de son bureau, prend sa veste, son sac, et sort une clope. Alors qu'elle arrive devant le bâtiment elle se rend compte qu'Eliakim n'est pas encore là. En retard, certes mais elle l'excusait car il donne des cours deux batiments plus loin jusqu'à onze heures quarante-cinq. Il suffisant qu'un élève vienne lui casser les pieds à la fin de son cours pour être un peu retenu. Pas de souci, la jeune femme en profite pour fumer sa clope, regardant de travers un groupe d'élèves qui parlent de fringues, et de chaussures. C'est lorsque l'une d'entre elle relève sa jupe pour montrer les motifs de son collant que la présence d'Anastasia se fait sentir : « Ce n'est pas un bordel ici, Mademoiselle Lawrence. Votre cuisse charnue n'intéresse personne. Mais savoir que vous l'exiber devant tout le monde pourrait fort bien intéressé votre père. » regard glacial de la jeune femme qui - après un mot vers ses amis - fait volte-face et s'en va vers le bâtiment des sciences. C'est de là qu'arrive Eliakim. Accueilli par un grand sourire par son amie. « J'ai failli d'attendre ! Tu sais te faire désirer... Comment tu vas mon chaton ? » Demanda-t-elle en le prenant dans ses bras, faisant attention à garder sa cigarette loin de sa veste et de ses cheveux.

Du pain, du vin, du potin !
Anastasia & Eliakim
Ces derniers temps Anastasia avait l'impression d'être un peu skyzophrène sur les bords. Il lui arrivait de se réveiller d'une excellente humeur, capable de déplacer des montagnes, et de faire la folle toute la journée, d'être contente et même gentille. Et soudainement, il suffisait qu'une personne ne lui revienne pas pour qu'elle soit en colère, agacée, et qu'elle envoie chier tout le monde. Elle voit Ezeckiel et elle sent que toute la tension accumulée durant ses heures de travail s'évanouit. Il part pour rentrer chez lui et elle est agacée par tout ce qui l'entoure. Elle est chiante, terriblement chiante, comme si elle avait ses règles tous les jours, et c'est fatiguant. Terriblement fatiguant.
Entre le travail, le stress, les élèves qui font n'importe quoi, les professeurs qui l'agacent prodigieusement, et le peu de temps qu'elle avait pour elle elle risquait d'imploser. Mais fort heureusement pour elle, elle pouvait compter sur la présence de ses amis, et en premier lieu il y avait Eliakim. Son cher et tendre Eliakim, qui arriva dans un état de nerfs évident. Il lançait des regards ténébreux autour de lui, à commencer par le groupe d'étudiante qu'Anastasia venait de remettre à sa place. Elles n'avaient qu'à pas se trouver là, qu'elles viennent pas se plaindre. « Désolé, mon devoir m'a forcé à expliqué la reproduction cellulaire à une fille qui a le néant en guise de cerveau. » Ah oui... Elle comprenait cela. Elle le prit dans ses bras en guise de salut, et lui sourit quand il lui annonça ceci. « Donne moi son nom, je ferai de sa vie administrative un enfer. » proposa-t-elle d'un ton naturel. Qu'il y ait au moins une bonne raison de travailler à l'administration de cette université. Elle pourrait perdre le dossier de cette charmante élève, ou la faire descendre de plusieurs classes, ou encore la faire redoubler en faisant de ses notes des preuves de sa stupidité. Elle l'avait déjà fait. Tout comme elle avait déjà refusé des bourses d'excellence, ou des aides de tout genre pour certains élèves qui profitaient du nom et papa ou maman pour se faire remarquer. Quelle belle bande d'abrutis. Quand elle pense qu'elle avait bossé comme une malade pour être acceptée à Oxford, et pour y rester. Jusqu'à ce qu'elle tombe enceinte. « Comment vas-tu ? » Elle réfléchit un instant, reprenant sa cigarette entre ses lèvres pour en tirer une latte. « Aussi bien que je le peux ! C'est une période de merde au taff, mais ça tu le sais déjà. » Dit-elle en commençant à marcher pour quitter l'enceinte de l'université.

Ils traversèrent la route, et se retrouvèrent devant un petit café.
Ici il y avait des professeurs, des membres de l'administration, mais finalement peu d'élèves. Et surtout peu de personnes qui appréciaient Anastasia. Ils seraient tranquille. Alors qu'ils entrèrent, trois professeurs quittèrent la salle en laissant un pourboire plutôt conséquent, sans doute n'avaient-ils pas le temps d'attendre qu'on leur fasse la monnaie. Qu'ils se cassent. Elle s'en fout. Elle rentre, lance un regard au serveur qui vient lui proposer de prendre une table. « On est deux. Au fond de la salle, on veut pas se prendre le froid chaque fois que quelqu'un entre ou sort. » Exigea-t-elle avec une amabilité froide et exigeante. Le serveur tenta de lui sourire, et les amena à une petite tableau au fond de la pièce, loin de tout et de tout le monde. Parfait. Elle ôta sa veste, la mit derrière sa chaise et s'assit. Eliakim en fit de même. Le serveur leur donna deux cartes et s'éclipsa. Enfin, elle pouvait se poser. « Comment va ma nièce adorée ? » Elle se tourna vers son ami, et lui sourit. « Incroyablement bien ! Elle va bientôt avoir une compétition de Danse rythmique assez importante. Le week-end du 27 Février, à Londres. Si tu veux venir, elle en sera ravie. » Dit-elle en souriant. Il était normal qu'elle l'invite, il était le parrain de Lily après tout, et elle sera ravie de le voir à cette occasion, Anastasia le savait bien.
« Allez raconte moi tout ! Je suis avide de potins en tout genre ! » Elle haussa un sourcil en mode t'es sérieux mec ? « Tu t'prends pour l'Oxymoron ? » Dit-elle en riant. Que pouvait-elle bien avoir à lui raconter ? « Commandons d'abord, je meurs de faim. »
Elle fit un geste au serveur qui vint prendre leur commande. Elle demanda un Fish&Chips avec une salade verte. Elle avait terriblement faim. Elle avait l'impression de ne pas avoir mangé depuis des jours, c'était horrible. Elle attendit qu'Eliakim en fasse de même et rendit les cartes. « Qu'est-ce que je pourrais te raconter... Peut être mes trois rendez-vous avec Ezeckiel qui se sont... Un peu trop bien passés à mon gout ? Ce mec est juste... Surprenant. Vraiment. Et tenace, terriblement tenace. » Dit-elle, en sachant pas vraiment quoi dire de plus. Elle ne voulait pas que cela s'ébruite, et regardait autour d'eux que personne ne les écoute. Mais il n'y avait personne pour être là et les espionner. « Il m'a emmené faire de la voile, et une grande randonnée avec Lily. Elle a pêché ! C'était.... C'était parfait. Vraiment. » Dit-elle en rougissant un peu. « J'imagine que je pourrais... Me laisser un peu aller. Lily l'aime beaucoup, mais comme tout adolescente qui se respecte face à une rock star. Ce qui m'effraie le plus c'est... De me retrouver à nouveau sous les feux des projecteurs. » Avoua-t-elle, partageant ses craintes avec celui qui avait été le témoin de sa première fuite en avant lorsqu'elle s'était retrouvée au centre de toutes les rumeurs.
« Et toi, qu'as-tu à me raconter ? »

Du pain, du vin, du potin !
Anastasia & Eliakim
Depuis combien de temps ne s'est-elle pas retrouvée à manger un morceau avec Eliakim. Ils le faisaient assez souvent lorsqu'ils étaient étudiants. Elle se souvenait d'eux, dans leur bande d'amis, avec Néo, Maxime, et quelques autres étudiants, qui formaient un véritable groupe assez improbable sur certains points. Ils déjeunaient dans le parc de l'université, achetant quelques sandwich et des bières, les partageant avant de retourner en cours chacun de leur côté. Elle ne se souvient pas comment elle a rencontré Eliakim. Elle a l'impression de le connaitre depuis toujours à présent. Il est un de ses repères, dans son existence. Une personne sur qui elle peut compter. Elle sait qu'elle l'a déçue, sans doute en disparaissant comme elle l'a fait. Mais il ne semble pas lui en tenir rigueur. L'eau a coulé sous les ponts, et aujourd'hui ils sont plus proches que jamais. C'est donc tout naturellement qu'elle se retrouve à déjeuner avec lui, un jour où elle se sentirait capable de tuer quelqu'un.

Ils en viennent rapidement à parler potin, et en l'occurence elle lui fit part de ses rendez vous avec Ezeckiel. Elle en gardait un souvenir mémorable, cuisant... Brûlant entre ses reins depuis son réveil. Elle avait quitté Ezeckiel la veille et depuis il ne quittait pas son esprit. Elle avait un besoin physique de lui. Elle avait envie de sexe, elle avait envie d'Ezeckiel, et elle s'en rendait compte maintenant, expliquant son comportement terrible depuis le levé. Elle se fout en boule pour rien, et quiconque se retrouve devant elle subit ses foudres. Même si c'est injustifié. C'est pas injustifié, les gens sont des crétins. Vrai. Sauf peut être Eliakim. « Laisse toi aller, porter par cette histoire qui démarre et qui vous fera du bien à tous les deux. Tu as besoin d'un homme tendre et gentil qui pourra s'occuper de toi. Et Lily a besoin de voir sa mère heureuse. Tu sais Ezeckiel ne fait plus la une des magasines depuis des années, il a toujours été très discret. Ca ne m'étonnerait même pas que votre histoire reste dans le domaine du privé. C'est un musicien qui a toujours su garder sa vie privée... Dans l'ombre justement. Lily et toi vous ne risquez rien, je ne pense pas. » Elle lui sourit, se demandant s'il avait raison. Mais ce n'était pas tant les magazines que l'Oxymoron qui l'inquiétait. Et si jamais Ezeckiel... reprenait ses activités de célébrités ? Et si jamais on en venait à découvrir leur liaison ? Et si jamais on découvrait qu'elle était la même Anastasia qu'il y a dix ans. La fille qui est tombée enceinte de son demi-frère et qui s'est tirée rapidement ? Elle a peur des rumeurs, des ragots, et surtout d'être sous le feu des projecteurs. « Je crains bien plus les articles de l'Oxymoron sur notre sujet. Tu sais à quel point je déteste être au centre de l'attention... » Dit-elle en baissant le regard. C'est une chose qui n'avait pas changé, malgré les années et sa réussite aux sein de l'Université. Elle ressentait toujours une terrible honte à l'idée d'être dans l'Oxymoron. Elle n'avait pas ce courage-là. Elle n'était pas assez forte pour supporter les regards et les qu'en-dira-t-on. « Mais je vais... en profiter. Pas de prise de tête, je laisse le temps faire son oeuvre. Après tout il a passé l'épreuve Rencard sans sexe . Il a le droit à sa récompense maintenant. » Dit-elle en offrant un regard complice avec Eliakim.

Pour l'heure elle changea de sujet et demanda à son ami ce que lui avait à lui raconter à son tour. Après tout il semblait... Heureux, malgré un comportement un peu râleur quand il était arrivé. Il avait une bonne forme physique (comparée aux photographies qui avaient circulé à la rentrée) et il était presque rayonnant. Sans compté qu'il avait des petites cernes de fatigue sous les yeux. Bah alors mon Elia, les nuits avec ta fiancée sont trop agités ? Pensa-t-elle, gentiment moqueuse. « On a emménagé avec Alice. Tout se passe bien, on est heureux et bien l'un avec l'autre. C'est une femme qui me surprend de jour en jour elle... Change. Elle évolue. C'est merveilleux. Et... Ha oui... » Elle haussa un sourcil. C'était une bonne chose, vraiment. Après tout elle avait gardé d'elle une image d'une enfant gâtée par son père. Le Lord Kensington faisait parti du conseil d'administration, et Anastasia avait eut affaire à lui plusieurs fois. Un homme charmant, mais assez imposant et charismatique. Alors apprendre que sa chère et tendre fille devient une adulte c'est une bonne nouvelle. Sans doute au contacte d'Eliakim. Mais elle n'eut pas le temps de penser à tout cela en vrai. Car il lui annonça une chose fantastique : « Alice a acceptée de m'épouser il y a six jours à Londres, dans un musée ! » Les yeux d'Anastasia s'ouvrirent en grand. C'était une putain d'excellente nouvelle !! Elle sourit, en grand, et sautilla sur sa chaise. Un mariage, c'était toujours une excellente nouvelle après tout non ? Elle remarqua que la joie d'Eliakim était évidente aussi. En lui annonçant son visage c'était illuminé. Il était radieux. Et terriblement fire. « OH TOUTES MES FELICITATIONS ELIA ! » Dit-elle en se penchant vers lui pour le prendre dans ses bras et l'embrasser sur la joue. Avant de rapidement reprendre sa place. « Nous pensions prendre Lily comme demoiselle d'honneur, tu penses que ça lui ferait plaisir ? » Elle sourit. Elle gardait Lily cachait depuis des années, personne ne connaissait son existence à Oxford. Elle tenait à ce qu'elle reste loin de toutes les rumeurs, et le fonctionnement malsain de cette université (elle restait uniquement pour son travail... et à présent pour cette famille qu'elle s'est créée). Mais elle ne pouvait pas le refuser au parrain de sa fille. « Elle en sera sans doute ravie Elia. Vraiment... Tu pourrais venir lui demander ce week-end ? Ou on pourrait venir vous voir, ta futur femme et toi ? » Proposa-t-elle en ravalant son angoisse. Il était peut être temps qu'elle arrête de s'en faire pour tout.
Durant une seconde elle pensa qu'en effet elle n'était plus seule pour gérer son quotidien, qu'avec Ezeckiel à ses côtés tout sera plus simple, mais elle ravala cette idée. Elle assurait, assumait toute seule depuis dix ans. Elle pouvait continuer. Elle ne voulait pas le contraindre à s'engager dans une histoire avec une femme aussi compliquée qu'elle. Passons. « Pas trop angoissé à l'idée de marier la fille de Lord Kensington ? Cet homme est impressionnant. Je serai terrifiée à ta place. Tu vas faire les choses à l'ancienne et lui demander son approbation ? » Demanda-t-elle, un ton moqueur caché par son sourire. Leurs plats arrivèrent et elle se mit à manger. « En tout cas c'est une excellente nouvelle. Vraiment. C'est... Je suis ravie de te voir heureux à nouveau. Tu ne m'as jamais semblé aussi radieux même du temps de Maxime... »

Du pain, du vin, du potin !
Anastasia & Eliakim
« L'Oxymoron est seulement un torchon que personne ne devrait lire. Plus on lui donne de l'importance, plus il publiera des articles. » Peut être oui, sans doute même. Mais ce torchon avait réussi à devenir une véritable référence à Oxford. Capable de faire et défaire des réputations. Et en ce qui concernait Anastasia, il avait réussi à la détruire socialement. Seule, abandonnée par son homme, enceinte, elle avait absolument tout perdu. Jusqu'à sa fierté, et ses amis. En tout cas l'avait-elle cru à l'époque. Elle avait fuit, parce qu'elle n'avait plus que cela à faire, pour éviter les regards mauvais, les jugements, et les inconnus la montrant du doigt comme une pestiféré. Aujourd'hui elle est capable de se montrer comme une femme forte, qui n'écoute pas les rumeurs, et ce qui se murmurent sur son passage, mais elle reste terriblement fragile. Les rumeurs l'ont détruite, elle refuse d'être à nouveau dans le centre de toutes les conversations.
Pour l'heure, cependant, son histoire était plus ou moins secrète. Ses proches étaient au courant : Jack, Seyrah, Eliakim et Lily. Elle n'avait besoin que de cela. Le reste du monde devait continuer à ne pas s'intéresser à elle. Il n'y a qu'à cette condition qu'elle se sentait bien. Ezeckiel et elle, s'était peut être une histoire qui pouvait donner quelque chose de bien. Mais pour le savoir elle devait surtout rester en dehors des articles de l'Oxymoron, et vivre sa vie sans que les autres (surtout les inconnus) lui disent quoi faire ou quoi dire. Combien avaient-ils été à lui dire d'avorter ? D'abandonner son enfant ? Ou même de se tuer ? Elle gardait tout cela comme une blessure à peine cicatrisée. Elle n'en avait jamais parlé à Eliakim. Elle n'en avait jamais parlé à personne. Elle en avait eut honte à l'époque. Et aujourd'hui c'était révolu. « Je l'ai croisé ce matin. Il avait l'air heureux, il avait un sourire rayonnant. Et un groupe de groupies qui le dévoraient du regard, comme toujours. Tu auras des ennemies... » Elle sentit son coeur se serrer. Un temps. Une seconde. Ouais, il a des groupies. Mais ca ne signifie pas qu'il le remarque ou qu'il en a quelque chose à foutre. « C'est mon côté Rien à foutre de ta vie qui l'a séduit de toute façon. Les groupies c'est surfait. » dit-elle avec un côté saloperie tout à fait adéquat.

Enfin, il lui annonça qu'il allait se marier. Une annonce qui remplit son amie d'une joie intense. Il était heureux, amoureux, et il allait le crier au reste du monde ? C'était une excellente chose ! Vraiment, une excellente chose ! Après tout ce qu'il avait traversé et vécu suite au départ de Maxime, il méritait d'avancer, de faire sa vie, et d'aimer comme un fou à nouveau. « Champagne s'il vous plaît ! » Dit-il en regardant le serveur qui s'exécuta presque aussitôt. Champagne, au milieu de la journée ? Ok. Elle allait bossé, ça devrait la détendre un peu de boire un verre. Ou deux. « Nous devons trinquer à mon mariage. Et à ton avenir qui se profile auprès d'un musicien très canon ! » Un musicien canon ? « A force de le complimenter je vais bientôt croire que mon ennemi numéro un c'est toi mon chou. » Dit-elle en lui offrant son visage si tu touche à mon mec je te défonce Dude. Son côté Gorgone ressortait assez bien avant qu'elle ne se mette à rire.
Il finit part lui demander si Lily voudrait être demoiselle d'honneur. Connaissant l'amour de sa fille pour les princesses, la danse, les bals, le maquillage, et les robes, Anastasia en était persuadée. « Nous viendrons alors. Et si tu crains que Lily soit découverte sache que je n'invite que des personnes sures, le secret sera bien gardé. En revanche tu es évidemment invitée avec Ezeckiel... » Elle sourit. Il la connaissait par coeur. Il savait pertinemment comment elle fonctionnait. Alors elle ne pouvait que se montrer reconnaissante. « Je lui en parlerai, promis. » Dit-elle. Elle devait le noter, mentalement, sinon elle risquait d'oublier. Mais elle lui parlera plus tard. Si elle était sûre que leur relation... menait quelque part. C'était trop tôt encore, elle ne voulait pas tirer des plans sur la commette et les projeter trois, quatre, douze mois en avant. C'était terrifiant, malgré tout.
Ils trinquèrent au mariage, à l'amour, à eux tout simplement. Elle but une gorgée de champagne, et entama son fish&chips, tout en avouant qu'elle n'avait pas vu Eliakim aussi heureux. Jamais. « Je suis heureux oui. Peut-être plus qu'avec Maxime car je savais qu'avec ce dernier rien ne serait vraiment possible. Nous n'aurions rien pu construire. Avec Alice... J'ai toute une vie devant moi. » Elle sourit. C'était beau à voir autant d'amour et de dévotion. Elle mentirait en disant que cela ne la touche pas. Elle prend une fritte, et la mange, heureuse d'entendre ces mots de la bouche d'Eliakim. « Et toi Ana ? Tu es heureuse ? » Est-ce qu'elle l'est ? Elle soupire. Elle est perdue, un peu perplexe, et surtout déstabilisée par toute cette histoire. Mais elle ne pouvait pas ignorer le fait qu'elle se sentait bien plus... Détendue, et souriante qu'avant. « Champagne, fish&chips et ami, je ne peut qu'être heureuse ! »  Elle ne pouvait pas en dire plus. Elle recommençait à vivre, et elle ne savait pas vraiment comment faire. Mais elle avait hâte de vivre sa vie, à nouveau.

The end