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 (terminé) I am tired of missing you - Kensington

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Oli-May Kensington




Oli-May Kensington
STUDENT — l'élitisme est maitre mot


☆ date d'arrivée : 03/04/2016
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MessageSujet: (terminé) I am tired of missing you - Kensington   (terminé) I am tired of missing you - Kensington EmptyMar 5 Avr - 16:10


❝ I am tired of missing you . ❞
- Alice & Oli-May -
On croit toujours que certaines relations sont si fortes qu'elles pourront résister à tout, mais ce n'est pas vrai. Tout concourt à tuer l'amour. Les chances sont minces et tiennent plus de l'exception que de la règle.
 Oxford. Derrière mes lunettes de soleil teintées, je souris. J'étais chez moi. Je sortais de la gare, une démarche posée, sûre de moi. Le pauvre petit homme à mes côtés, ayant malheureusement proposé son aide pour porter mes bagages, peinait à me suivre alors que les zones de taxi et de bus s'éloignaient. Je n'en avais que faire. Une seule et unique chose à l'esprit; Oxford. Et ma cousine.
Cela faisait bien longtemps maintenant que nous ne nous étions pas vu, pas même parlé. Les premières années de mon intégration au centre en banlieue de Sydney, je revenais quand même de temps en temps auprès de mon oncle, ou ils venaient me rendre visites notamment pour les fêtes. Mais ces petits rituels ont bien vite pris fin. Après tout, à quoi ça pouvait bien servir de garder des liens avec cette folle que j'étais devenue? A quoi bon prendre son des apparences alors qu'on me cachait de toutes conversations lorsque je n'étais pas auprès d'eux? Au centre, j'avais appris à passer au-delà de ce genre de choses, bien trop oppressante pour me permettre de travailler convenablement sur moi. J'avais eu mal, j'ai été jalouse, je me suis sentie blessée. Alors j'ai cessé d'attendre, cessé de demander. Et j'ai avancé. Aujourd'hui, j'ai besoin de renouer avec ce passé. Aujourd'hui, alors que je vais mieux, j'ai décidé de revenir. Me venger? Je ne sais pas. Récupérer la perte? Aucune idée. Si il y a bien une chose que la pyromanie m'empêche de contrôler, ce sont les tonnes de pensées contradictoires, constamment. Alors comme d'habitude, je verrais. Je verrais quand je serais devant.

Les rues de la ville étaient calmes. La journée commençait à tomber, et les trottoirs se vidaient. J'avais voyagé pendant deux jours, deux jours où j'avais eu le temps de me faire happer par la foule. Les aéroports, Londres, les gares. Les Australiens étaient beaucoup plus calmes, beaucoup moins pressés. Là bas, on profitait de la vie, on ne laissait pas la vie profiter de nous. Alors, mes valises derrières moi, j'avançais lentement. Mes talons aiguilles claquant sur l'asphalte, je respirais, gardant un sourire aux lèvres. Les premiers rayons de soleil des dernières heures de la journée tombaient sur mon visage, annonçant qu'ici, c'était le début des nouvelles journées ensoleillées. Le début du printemps. Je profitais du calme de cette fin de journée. Cela ne faisait que 24 heures que j'étais à nouveau sur le sol anglais, à nouveau chez moi. Je profitais de chaque bouffée d'oxygène, de chaque regard, de chaque son de voix. C'est bien pour ça que j'avais préféré marcher une fois sortie de la gare, plutôt qu'autre chose. Le taxi, c'était hors de question; je n'entrais plus dans une voiture depuis ma plus tendre enfance. Et le bus, c'était trop populaire. Il n'y avait pas de première classe, dans un bus. C'était tout le monde, les uns sur les autres, sans aucune retenue, sans aucune classe. J'avais préféré marcher pour m'imprégner de cette nouvelle ville, de ces nouveaux bâtiments, de ce renouveau dans ma vie. J'avais préféré marcher, attirant les regards, annonçant que, tout comme le printemps, je venais éclairer les journées rallongées.

Il n'avait pas été compliqué de trouver l'adresse de la Lady Kensington. Alice Kensington-Crowlley, si on en croit certaines rumeurs. Je suivais la vie de ma cousine avec délice depuis l'île australe, et essayais de ne pas en perdre une miette. Mais ce serait bien plus amusant de lui demander des détails de sa vie, en face. En imaginant l'expression qui se collerait sur son visage lorsqu'elle se retrouvera face à moi, je ne pus m'empêcher de rire. Ce qui attira l'attention du pauvre porteur de bagages. Sommes nous arrivés? Le pauvre n'avait pas osé ouvrir la bouche depuis que je lui avais collé trois de mes sacs de voyage dans les mains, ravie de constater que certaines personnes avaient encore la sagesse et le tact de constater quand une personne de rang supérieur se postait devant eux. Je n'aimais pas demander, j'avais horreur de devoir quémander des choses qui pourtant sont naturelles. J'en étais donc ravie. Oh? Une plainte? J'en reviens pas. On n'a même plus le droit de profiter d'une petite balade maintenant.
Arrivée à l'adresse notée sur mon smartphone, je m'arrêtais un instant, contemplant la façade du bâtiment. Sans attendre d'avantage, je poussais la grille et m'avançais pour appuyer sur la sonnette. Passant ma langue sur mes lèvres, je me retenais de sauter sur place, la vague impression de me retrouver dans la peau d'une vilaine farce du 1er avril.
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MessageSujet: Re: (terminé) I am tired of missing you - Kensington   (terminé) I am tired of missing you - Kensington EmptyMer 6 Avr - 0:05

I am tired of missing you
Alice & Oli-May
Rapidement elle ferme l’écran de son ordinateur, et le range dans sa pochette. Puis, elle prend la pochette et la range dans son sac à bandoulière. Le plaçant sur son épaule, elle récupère son téléphone portable, ses écouteurs, et les met dans ses oreilles, incitant les autres à ne pas lui adresser un mot. La journée a été longue, éreintante et elle ne désire que rentrer chez elle. Ses amies lui font un signe de la main auquel elle répond distraitement. Les cours s’enchaînaient à un rythme effréné, et elle devait préparer le stage qu’elle allait faire dans l’entreprise de son père deux semaines plus tard. Afin de valider son année, et son diplôme. Soupire. Le ciel était ensoleillé, le printemps s’installant doucement – mais sûrement – sur Oxford. Elle souriait, appréciant le retour de la chaleur même timide, et des beaux jours. Elle portait une chemise blanche à manche longue, un pantalon en toile noir, et des talons qui claquaient sur le sol dans un bruit sourd. Ses cheveux blonds étaient retenus par un bandeau, et son maquillage soulignait un teint hâlé. Elle mit en route sa play list en mode aléatoire et marcha rapidement vers l’arrêt de bus le plus proche. Oui, elle prenait le bus en ce moment. Sans doute pour marcher plus long, et profiter un peu plus du soleil. Eliakim lui avait proposé de venir la chercher, mais il terminait une heure après elle, et elle ne désirait pas l’attendre à la bibliothèque ou auprès de ses quelques amies .
Depuis l’affaire Angelus/Daisy, cette dernière était partie se réfugiait à Paris. Alice et Eden ne se parlaient plus, suite à une conversation plutôt douloureuse et tendue dans un petit village au Nord de Londres. Angelus était aussi aux abonnés absents. Et Ekaterina cherchait tous les moyens pour intégrer les Posh, ce qui ne lui laissait pas beaucoup de temps pour voir Alice. Et en somme ; ce n’était pas plus mal, la Kensington ne supportant que très difficilement la présence des autres autour d’elle depuis quelque temps. Il n’y avait qu’Abigail qui avait le droit à ses sourires avenants et à ses mots doux. Mais la jeune femme travaillait ce jour-là.

Dans le bus, Alice trouva une place assise et sortit un roman de son sac qu’elle se mit à lire distraitement. En réalité son esprit divaguait à droite et à gauche, saisit par des ennuis dont elle ne voyait pas la fin. Elle avait ce stage qui approchait et la rendait nerveuse malgré tout, sachant que son père n’aura aucune indulgence envers elle. Il y avait sa dispute récente avec Eliakim qui avait laissé un gout amer dans sa bouche, sans doute parce qu’au court de la conversation elle avait promis qu’elle lui parlerait d’Oli un jour. Oli… Sans doute le plus lourd secret que les Kensington avait. Même Oliver, son demi-frère, ignorait tout de l’existence de sa cousine. Cousine, ou petite sœur, qu’importe, elle l’avait considéré comme telle durant des années. Une petite sœur qu’elle avait perdu, la rendant coupable de maux qui n’était pas vraiment les siens. Ou peut être que si. Qu’importe, elle avait manqué de jugement envers elle, une fois encore. Et il lui arrivait d’y penser, regretter ces années de silence qu’elle laissait s’écouler comme une trainée de poudre. Soupire. Il y avait aussi ce mariage qui approchait à grand pas. Surexcitée, elle se rendait compte qu’il lui restait encore beaucoup à faire.
Le bus l’arrêta dans le quartier nord, et toujours les oreilles obstruées par sa musique, elle rejoint sa nouvelle maison avec enthousiasme. Elle ouvrit le portail, et le laissa déverrouillé pour qu’Eliakim puisse y entrer sa voiture tantôt. Les chiens l’attendaient déjà en aboyant quand elle ouvrit la porte de la maison, et elle laissa ses affaires sur le côté pour venir les caresser, et leur mettre leurs laisses pour les sortir. Elle fit le tour du propriétaire, ses pensés vaguant toujours librement. Etrangement elle revint vers Olivia… Et grinça des dents. Elle n’aimait pas cette humeur mélancolique qui risquait de la terrasser.

Elle rentra chez elle, et alors qu’elle ôtait ses chaussures, se préparant à aller prendre une douche bien méritée avant de se mettre à travaillait ses cours, elle entendit son berger allemand se mettre à grogner. Ce qui ne pouvait qu’une seule chose : elle avait de la visite. Oklahoma était un berger allemand âgé de quatre ans. Avec un terrible caractère. Assez agressive, elle était dressée pour protéger sa maison, et Alice en particulier. Alors quand elle se mit à aboyer férocement la jeune femme ne put que comprendre que quelqu’un était entrer dans la propriété. Mais c’était trop tôt pour espérer voir revenir Eliakim. Eliakim qui avait dormi chez Anastasia la veille. Foutue dispute.
Elle intima l’ordre à la chienne de restait assise quand la sonnette de l’entrée se fit entendre. Elle s’y rendit, pied, nue, sur le qui-vive. Et finit par ouvrir la porte. Choc. Elle se retrouva face à un visage d’ange qu’elle n’aurait pas pu oublier. Même si cela faisait des années qu’elle ne l’avait vu. Deux, trois, quatre ans ? Elle n’aurait su le dire, mais les images d’une vie passée lui revinrent soudainement en mémoire. Elle ne pouvait pas croire qu’elle se trouvait là, sur le pas de sa porte, lui souriant. Ou pas. « Oli… Que… Qu’est-ce que tu fais là ? » Elle vit derrière elle un homme portant ses bagages, sans doute prêt à tomber sour leurs poids. Le choc avait déformé ses traits. Puis, au bout de quelques secondes, elle sourit à sa cousine, et se jeta dans ses bras, en la serrant durement contre elle, le corps emballait. « Tu m’as manqué. » Murmura-t-elle en la serrant fortement, les bras autour de son cou.

Elle se retira quand même, et s’effaça de l’entrée. « Je t’en pries, fais comme chez toi. » Elle l’invita à découvrir sa maison, dont l’entrée était un immense espace avec un salon, une cheminée, une cuisine à l’américaine, et une baie vitrée donnant sur le jardin. Les chiens en profitèrent pour venir accueillir cette invitée, la reniflant de tous les côtés. « Tu… Tu es de retour à Oxford ? »

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MessageSujet: Re: (terminé) I am tired of missing you - Kensington   (terminé) I am tired of missing you - Kensington EmptyJeu 7 Avr - 9:03


❝ I am tired of missing you . ❞
- Alice & Oli-May -
On croit toujours que certaines relations sont si fortes qu'elles pourront résister à tout, mais ce n'est pas vrai. Tout concourt à tuer l'amour. Les chances sont minces et tiennent plus de l'exception que de la règle.
 Avant que la porte ne s'ouvre, avant que mon doigt ne se décroche du bouton de sonnette, mes pensées fusèrent plus qu'il ne fallait. Je m'étais préparée à chacune de ses réactions envisageables. J'avais travaillé chacun de ses traits, chacune de ses expressions. J'avais imaginé la tonalité de sa voix, ou son silence. D'un côté, je l'avais plus préparée elle que je ne m'étais préparée moi-même. Cela faisait des années que je n'avais pas vu ma cousine, ma sœur en face de moi; elle avait probablement énormément changé. Les photos ne suffisaient pas à se rendre compte de l'apparence de quelqu'un que l'on connait si bien. Mais j'y avais tellement réfléchis, que je savais exactement à quoi allait ressembler Alice, qu'elle tête elle ferait face à moi.
Alors que je me tenais devant la porte, des aboiements de chiens de l'autre côté, j'avais l'impression de fumer par les oreilles. Je voyais clairement la réaction d'Alice. Ou l'un d'entre elles. Mais la mienne alors? Comment allais-je réagir? Comment étais-je censée réagir? Sourire, ne rien dire, faire un signe de la main, lui tirer la langue, faire une révérence? Comment mon corps, comment mon visage allait-il bien pouvoir agir face à cette sœur que j'avais tant aimé, que je connaissais tant, et à qui j'en avais tant voulu? Le regard fuyant derrière les verres de mes lunettes, je me détestais pour avoir mis les pieds ici sans réfléchir correctement. Tout mon corps bouillonnait. Mais alors que je m'apprêtais à entrer dans une nouvelle crise, une de celles que je n'ai pas vécu pendant longtemps, Alice apparu.

Un demi-sourire automatique sur les lèvres, j'ôtais mes lunettes de soleil, retrouvant mon calme. Elle était belle, elle était classe. Pieds nus, ses cheveux blonds en bataille, elle ne devait pas être rentrée depuis longtemps. Elle avait changé. Elle avait mûrit, elle avait grandit. Elle semblait plus mature, plus sensible, mais plus forte également. Elle était loin de l'adolescente que je connaissais. Et visiblement, elle était loin de s'attendre à me voir. Oli... Que... Qu'est-ce que tu fais là? Son visage était presque déconfit. Un mélange entre de la surprise, et d'autres choses. Pas que mauvaises, cependant. Déroutée, mais pas dégoûtée. Je remontais mes lunettes sur la tête.
Salut... Alice. Je n'avais pas prononcé son prénom depuis bien longtemps. Je me l'interdisais, pour ne pas ressentir plus de manque que ça. Plus de tristesse et d'abandon. Le dire enfin à nouveau, ma gorge se serra. J'avais oublié qu'une Oli-May Kensington pouvait pleurer. Et Alice choisit ce moment-là pour décider à ma place de comment nous devions agir. Ses bras se refermèrent autour de mon cou. Une étreinte sincère, forte, presque brutale. Aussi brutale que les coups tabassés par mon cœur dans ma poitrine. Elle sentait bon. Elle tremblait presque. Moi aussi. Alors, je joignais mes mains autour d'elle, lui rendant timidement son étreinte.

« Tu m’as manqué. » Mes sourcils se froncèrent instinctivement, alors qu'elle mis fin à ce contact. Bien sûr, elle ne pouvait pas se rendre compte de ce qu'elle venait de dire. C'était impossible, autrement. Parce que moi, lorsqu'une personne me manque, je le lui fais savoir. Quand une personne me manque, je prend de ses nouvelles. Lorsqu'une personne me manque, ce n'est pas parce que je l'ai éjectée de ma vie. Sans détacher mon regard, à présent beaucoup plus dur, d'Alice, j'intimais d'un signe de la main au bagagiste, de s'en aller. Sans un mot, je saisis les valises une à une, que je déposais à côté de la jeune femme, dans l'entrée. Je n'entendais plus grand chose. Je commençais à partir en vrille. Les chiens sautaient trop hauts, ils m'approchaient de trop, ils soufflaient trop fort. Le canapé était immense. La cuisine aussi. Le salon lui-même m'étouffait soudain par son immensité. J'avais besoin d'air.
« Tu… Tu es de retour à Oxford ? » Collée à la baie vitrée, je fixais mon regard sur l'extérieur, me retenant de ne pas exploser. En effet... Je sortais difficilement les mots d'entre mes lèvres, perturbée par la réaction d'Alice. Heureuse de me voir? Je ne savais pas comment interpréter ses mots, son étreinte. J'avais de la peine. Et j'étais en colère d'être moi aussi, contente de la voir. Il était temps de revenir. Je ne voulais pas que vous pussiez m'oublier tous les deux. Je déglutis difficilement, fermais un instant les yeux, pris une grande inspiration, et me tournais vers ma sœur. La détaillant un instant, je pris la force de lui sourire. Légèrement de travers.
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MessageSujet: Re: (terminé) I am tired of missing you - Kensington   (terminé) I am tired of missing you - Kensington EmptyJeu 7 Avr - 23:05

I am tired of missing you
Alice & Oli-May
Un secret c'est une arme. C'est une des premières choses que son père lui a apprit. A elle, et à sa cousine également, quoi que l'éducation politique d'Olivia était bien moindre que celle qu'il donnait à Alice. La raison était simple : Alice Kensington devait être l'héritière de son empire. Depuis le décés de sa mère, quand elle avait six ans, il avait eut à coeur de lui inculquer quelques principes de bases. Et le premier était celui-ci : le secret est une arme. Avoir des secrets est une bonne chose, cela permet de garder certains éléments de sa vie sous contrôle, sous clés, comme si le fait que personne ne le sache les rendaient moins présentes et moins dangereuses. Plus acceptables aussi sans doute. Mais si quelqu'un devait être mis au courant de ce secret, alors il était possible de perdre un pied d'attache, une partie de ce contrôle, une partie de ce pouvoir. Avoir des secrets que personne ne connait, c'est avoir le pouvoir. Qu'un secret soit révéler, c'est une forme de faiblesse. Depuis qu'elle était enfant, Alice apprenait à être forte. Et parce qu'elle gardait tous ces secrets pour elle, elle n'accordait pas sa confiance facilement. Et même quand elle la donnait, cela ne changeait rien. Ses secrets elle les préservait.

Eliakim lui en tenait rigueur, et jusqu'à un certain point elle le comprenait. Ils allaient se marier dans trois mois. Ils pourront tout partager : leur maison, leur vie, leur futur. Un avenir qui ne pouvait pas être serein pour son homme si il pensait qu'elle lui cachait des choses. C'était le cas, certes, mais elle avait dû mal à aller à l'encontre de vingt ans d'éducation assez drastique. Son père n'était pas un homme chaleureux ou agréable. Il était dur, froid, distant, et exigeant. Elle l'aimait, à n'en pas douté, et il le lui rendait bien. Mais elle avait aussi à coeur de le rendre fier, et pour cela elle respectait à la lettre ses enseignements. Olivia était le secret de la famille Kensington. Elle était le secret d'Alice et de son père. Un secret qu'elle tenait caché depuis son entré à Oxford. Un secret dont même sa meilleure amie ne doutait pas l'existence, ou alors l'avait-elle oublié. Personne ne savait pour sa petite soeur adoptive. Et personne n'aurait dû savoir. « Salut... Alice. » Elle se retrouvait à présent face à son passé, qui lui revenait comme une vague immense qu'elle ne pouvait pas contenir. Elle se perd un instant dans le regard de la jolie blonde devant elle, et elle sent son coeur se tordre de remords.

Parce qu'Alice n'est pas quelqu'un de mauvais au fond. Dire Adieu à Olivia a été un déchirement pour elle, et si elle n'a pas fait le chemin pour aller la voir aussi souvent qu'elle l'aurait voulu c'était sous la demande du Lord Kensington. Olivia est un secret, un danger pour sa famille, sa maladie la rendant violente et incontrôlable. Alice l'avait vu. Elle avait vu l'exaltation sur le visage d'Olivia lorsque l'incendie de leur maison s'était déclaré; Elle avait vu son sourire triomphale, et son corps trépignant d'une excitation étrange. Elle en avait eut peur. Depuis ce jour jamais plus elle n'avait vu Olivia comme elle l'était : douce, petite et fragile. Elle n'était pas fragile, pas vraiment. Elle avait une impétuosité que personne ne pouvait avoir la prétention de garder secrète. Olivia était dangereuse, l'idée s'était installé dans son esprit depuis toutes ces années. Puis elle l'avait oublié. Elle avait vaqué à ses occupations. Finalement peut être que garder un secret permettait d'oublier la gravité des choses. Et la voila qui lui revenait tout à coup. Etrangement, elle en était heureuse, plus que terrifiée. Elle la serra contre elle avant de l'inviter à rentrer dans sa maison. La faisant revenir dans son quotidien, dans sa vie par la même occasion, et sans se poser plus de questions que cela. Elle revenait ... « En effet... » Alice fait un vague signe de tête, alors que sa soeur pose les valises à l'entrer et observe l'espace qui l'entoure. Un espace immense, car Alice n'aime pas ce qui est exigus, sans doute la réminiscence de l'accident qui avait couté la vie à sa mère...

Elle restait au milieu du salon, alors qu'Olivia découvrait l'espace dans des gestes terriblement long. Alice en profita pour l'observer. Elle avait changé. Elle avait un corps de femme à présent, séduisant et allongé. Elle avait une peau hâlée, sans doute grâce au climat australien, et elle avait une manière de se comporter... elle n'aurait su dire ce qui avait changé, mais elle le sentait. Olivia n'était plus sa petite soeur. Plus vraiment. « Il était temps de revenir. Je ne voulais pas que vous pussiez m'oublier tous les deux. » Elle grimace, recevant le reproche contourner comme elle le pouvait. Elle n'arrivait pas à se souvenir la dernière fois où elle était venue la voir, ce qui prouvait une chose : cela remontait à trop loin. Mais elle ne se laissait pas démonter. Alors qu'une part d'elle culpabilisait, l'autre avait envie de sautiller de joie. Vraiment, elle était heureuse de la retrouver. Peut être est-elle guérit maintenant ? demanda une voix d'enfant dans son esprit. L'enfant qu'elle était à l'époque où Oli était venue vivre chez elle. Endeuillée, seule, elle avait prit la gamine dans ses bras en lui promettant d'être une grande soeur pour elle, une nouvelle famille. « Moi je ne t'ai pas oublié. Mais mon père refusait que je vienne aussi souvent que je le voulais. » Dit-elle d'une voix monocorde. Elle ne voulait pas accuser le Lord, elle connaissait les risques. Ne pas exposer Olivia, ne pas créer le scandale. L'éloigner et la garder secrète, pour la faire oublier de tous. « J'imagine que c'est un retour définitif. Tu t'installe à Oxford ? Tu reprends les cours ici ? » Demanda-t-elle en regardant les bagages dans l'entrée.

Mais finalement elle se frappa le front, et se mit à grimacer. « J'en perds le sens des convenances ! Est-ce que tu veux boire ou manger quelque chose ? Je te propose d'aller dans le jardin, on profitera du soleil. »  Dit-elle avec un sourire avenant.

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MessageSujet: Re: (terminé) I am tired of missing you - Kensington   (terminé) I am tired of missing you - Kensington EmptyMar 12 Avr - 15:31


❝ I am tired of missing you . ❞
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On croit toujours que certaines relations sont si fortes qu'elles pourront résister à tout, mais ce n'est pas vrai. Tout concourt à tuer l'amour. Les chances sont minces et tiennent plus de l'exception que de la règle.
 Finalement, Alice était devenue celle qu'elle voulait être. Elle était devenue cette femme que l'on attendait qu'elle soit, avec la vie que l'on avait prévu pour elle. Tandis que je la détaillais, je réalisais à quel point elle avait atteint exactement le point A qui lui avait été réservé. Celui pour lequel elle a été éduqué avec soin. Elle était belle, Alice. Elle avait du goût, elle avait cette classe que l'on attribue que très rarement, elle avait un homme qui l'aimait. Elle avait réussi, et le Lord devait être tellement fier d'elle. Son père, notre père, devait être tellement soulagé de sa réussite, de son chemin, et de l'avenir qu'elle préparait avec soin. Parce qu'Alice s'était toujours donné du mal. Par n'importe quel moyen, mais toujours, elle s'était donné la peine de réussir.
J'avais perdu en un instant la confiance que j'avais en moi alors que je traversais Oxford, quelques minutes plus tôt. J'avais perdu mes pensées, mes idées, mes envies de vengeance. J'avais perdu mes sourires mesquins, mes yeux dévastateurs, mes phrases sèches, presque méchantes. Je ne savais plus vraiment pourquoi j'étais là, pourquoi j'étais venue ici, me contentant de ce que j'avais à porté de main, ne serait-ce que pour entendre à nouveau la voix de ma sœur, le visage de cette cousine tant aimé par le passé. Les voix au fond de moi étaient tellement incohérentes, bouleversées, que j'avais envie de les détruire, de les voir partir en fumée. Je me bat avec moi-même, alors qu'Alice, en face de moi, cherche simplement à accuser le coup de la surprise du mieux qu'elle le peut. Et moi, je m'en veux d'être restée aussi sentimentale, tentant de paraitre celle que je suis à présent; une jeune femme mûre, bien dans sa peau, capable et envieuse de contrôler le monde autour d'elle.

La jeune femme grimace, alors que je tente un pic. Un mélange de culpabilité et de surprise, peut-être. Je ne suis pas dans sa tête, et je ne le serais jamais. La mienne est déjà bien trop compliquée à supporter. Comment pouvais-je savoir, alors, ce qu'elle pensait réellement de ma venue? En la voyant s'approcher de moi, je me remémorais notre enfance, si belle, si complice, puis l'incendie, et son changement de comportement. Sans même essayer de comprendre. De la peur, de la déception, du dégout, je ne sais pas, je ne sais plus. Alors que je l'aimais tellement, elle avait réussi, avec son père, a anéantir la confiance que j'avais en eux, que j'avais en quiconque autour de moi. Mais jamais je ne saurais ce qu'elle avait en tête, ce qu'elle a pu ressentir.
« Moi je ne t'ai pas oublié. Mais mon père refusait que je vienne aussi souvent que je le voulais. » Alors que ses mots, prononcés d'une façon stable et totalement normale, sortaient de sa bouche, je me mordis la langue. Alice avait eu la chance d'avoir un père, même si le décès de sa mère l'a évidemment affectée. Alice a été aimée par son père, et je pensais mériter un peu de cet amour moi aussi. Jusqu'à mon exile en Australie, je me sentais comblée, jamais je n'ai pu douter un seul instant d'une quelconque injustice. Non, le Lord m'appréciait, pratiquement autant que sa propre fille, et pour cause; il se démenait pour m'accorder les soins nécessaires. Par la suite, j'ai bien vu que, comme pour Alice, ma présence gênait, mon état dérangeait, venir me voir devenait lourd d'efforts. J'avais ressentit ce manque aussi clairement qu'il en était lucide. Mais jamais je n'aurais pu imaginer que cet homme, ce second père, puisse agir de la sorte. Qui croire? Que penser? Où était la vérité? Une amie désireuse de me rejoindre contre une honte familiale, sous le joug d'un père et de son secret, ou une sœur simplement heureuse de ne garder l'attention de son paternel pour elle uniquement ? Je serrais les points, sans pouvoir détacher le regard de ma cousine. Je ne savais pas si je devais lui en vouloir. En réalité, je ne lui en voulais pas. A cet instant, je me sentais seulement sale, comme ceux à qui on aurait lancé une boule de boue en pleine figure. Oui, Alice venait d'envoyer de la boue sur mon chemisier bleu pâle, sans aucun scrupule.

Comme si elle avait sentie le vide, Alice désigna mes valises d'un signe de tête. Comme les femmes d'affaires, elle savait y faire lorsque les situations devenaient trop tendues. « J'imagine que c'est un retour définitif. Tu t'installe à Oxford ? Tu reprends les cours ici ? » Je hochais de la tête, croisant mes bras pour m'apprêter à répondre. Changer de sujet? Peut-être. Nous aurions le temps de revenir sur les sujets qui fâchent, étant donné que je reste ici désormais.
Mais comme tout bon hôte qui se respecte, Alice ne me laisse pas le temps de répondre, et s'empresse de me sourire pour me montrer le jardin. « J'en perds le sens des convenances ! Est-ce que tu veux boire ou manger quelque chose ? Je te propose d'aller dans le jardin, on profitera du soleil. » Sortir? Oui, sans hésitation. J'avais besoin d'air, maintenant plus que jamais. Mes lèvres s'étirent, réponse à son sourire sincère et chaleureux, sans même m'en rendre compte. Après tout, nous sommes civilisées. Et sœurs. Avec plaisir, il fait si beau. Mais ça sera une eau bien fraiche pour moi. Pétillante si possible. Je ne bois plus d'alcool. Plus depuis un an, après avoir vécu des choses bien difficiles sous la boisson. Un an de sobriété, et pour le meilleur. De larges progrès grâce à ça. En espérant que mon retour ici ne viendra pas perturber mes nouvelles habitudes.

Je laisse Alice me guider vers l'extérieur, tout en répondant enfin à sa question précédente. Effectivement, je ne compte pas repartir avant longtemps. L'Australie, c'est beau, mais ce sont des vacances. J'avais besoin de retourner à la vie réelle. Mon dossier pour l'université a mis du temps à être accepté, à cause de la distance et de mon dossier... peu ordinaire, mais j'ai reçu mon inscription. Étant donné que j'ai pu suivre des cours à peu près égaux là bas, j'ai obtenu une sorte de passerelle pour la filière économie et gestion. Pile ce dont j'avais besoin pour mes projets. Je marque une pause, laissant mes yeux vagabonder dans son jardin, un instant. D'ici, le bruit de la circulation était inaudible. On y était bien. Je me tournais vers elle avant d'accepter son invitation à s'assoir. Il faut que je joigne papa. J'aimerais le prévenir de mon retour. Je ne voudrais pas qu'il passe à côté de ça. En plus, j'ai besoin d'aide pour trouver un logement. Il a probablement des contacts, à moins que je m'en occupe moi-même... J'insistais sur le surnom totalement sarcastique donné à mon oncle. Enfant, il m'arrivait de l'appeler ainsi. Il me l'avait demandé. Mais j'ai vite perdu cette habitude à la sortie de l'enfance, lorsque j'ai commencé à voir des médecins. Je suis sûre qu'il serait ravi d'entendre parler de moi par ses "amis".
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MessageSujet: Re: (terminé) I am tired of missing you - Kensington   (terminé) I am tired of missing you - Kensington EmptySam 16 Avr - 19:43

I am tired of missing you
Alice & Oli-May
Jamais elle n’aurait cru la revoir. Elle l’avait espéré, évidemment, mais le Lord avait mis tellement d’ardeur dans son projet d’éloigner Olivia d’Alice et d’Oxford, qu’elle s’était persuadée qu’elle devait l’oublier. Faire une croix sur celle qu’elle considérait comme sa sœur n’avait pas été simple, quant bien même elle était aidée par sa peur de la jeune femme. Car après tout elle l’avait vu se réjouir d’un incendie qui aurait pu leur couter cher. Elle s’était réjouie de voir les flammes monter à des sommets inégalés, impressionnants pour leurs regards d’enfants – ou de jeunes adolescentes qu’importe. Elle avait été terrifiée par sa fascination pour le feu, par ses crises de colères qui la faisaient paraître folle. Par tous les médecins que le Lord l’envoyaient voir, et qui étaient tous aussi étranges les uns que les autres, parlant de maladies qu’Alice n’avait aucune envie de connaître. Il lui était apparue au fur et à mesure des années que cette sœur était folle. Cette cousine qui avait vu la mort lui ôter ses deux parents trop tôt avait quelque chose de monstrueux en elle qui la contrôlait. Ou du moins qui la rendait différente. Et les enfants ont peur de ce qui est différent.
Elle avait été stupide, elle s’en rend bien compte, mais l’influence que son père avait sur elle était bien plus important que son désir de rester proche de sa cousine. Le Lord était sa seule famille proche, après la mort de sa mère. Elle avait une confiance aveugle en lui, et qu’importe ce qu’il exigeait d’elle, elle s’exécutait. Cela avait failli lui coûter cher, mais rien n’y changer. En ce qui concernait son père, Alice était inflexible. Le Lord et elle contre le reste du monde. Depuis toujours, en tout temps, et qu’importe ceux qui voulaient les détruire. Qu’importe qui elle devait blesser pour cela. Mais dire adieu à Olivia avait été douloureux. Elle en gardait une certaine rancœur, mais quelque part elle se disait que le lord devait avoir ses raisons. Des raisons qui lui échappaient encore aujourd’hui. A part celui du secret. Celui d’une enfant mettant le feu à leur villa. Une enfant qui avait perdu ses deux parents. Une enfant qu’il avait recueilli et qui était différente. Un scandale qui aurait mis Olivia sous le feu des projecteurs, mais aussi Alice. Une enfant – peut être – qu’il avait tenté de protéger. Et par la suite, quelle exécute avait-il eut pour la garder si longtemps en Australie ? Alice n’avait jamais eut à cœur de lui poser la question. Elle ne posait jamais de question. C’était un tord, peut être.

Pour l’heure elle sentait son cœur pris d’une allégresse particulière. Elle était en compagnie d’Olivia et elle se sentait bien, même si la jeune femme avait un regard fuyant et vitreux. Peut être la fatigue du voyage ? Sans doute d’ailleurs. Alice se rendit compte que du fait de la surprise elle n’avait pas été une hôte d’excellence – ce qu’elle tenait à être en tout temps – et proposa à boire à sa cousine. Celle-ci sembla soulagée par la proposition. « Avec plaisir, il fait si beau. Mais ça sera une eau bien fraîche pour moi. Pétillante si possible. Je ne bois plus d'alcool. » Plus d’alcool. Ce n’était pas le cas d’Alice, dés qu’elle rentrait de cours elle se servait un verre de vin, ou une bière qu’elle piquait à Eliakim. Mais par égard pour son invité elle se contentera de boire aussi de l’eau pétillante. Une fois n’est pas coutume, et elle s’en voudrait de narguer Olivia. « La porte fenêtre est coulissante, je te rejoins dans deux minutes. » Dit-elle en lui montrant l’accès au jardin, allant dans la cuisine pour préparer deux verres, d’eau dans lesquels elle met des glaçons, ainsi qu’une tranche de citron, avant de prendre la bouteille d’eau pétillante. Elle se saisit aussi de quelques tomates, de cacahuètes, et de fromages en cube pour grignoter. Elle rejoint sa cousine sur la table de la terrasse et pose l’ensemble devant elles.

Enfin alors qu’elles sont assises, les deux chiens partant en courant dans le jardin, jappant joyeusement, Alice se saisit de son paquet de cigarette et en prenant une entre ses lèvres. Une habitude qu’elle n’avait pas du temps d’Oliva. « Effectivement, je ne compte pas repartir avant longtemps. L'Australie, c'est beau, mais ce sont des vacances. J'avais besoin de retourner à la vie réelle. Mon dossier pour l'université a mis du temps à être accepté, à cause de la distance et de mon dossier... peu ordinaire, mais j'ai reçu mon inscription. Étant donné que j'ai pu suivre des cours à peu près égaux là-bas, j'ai obtenu une sorte de passerelle pour la filière économie et gestion. Pile ce dont j'avais besoin pour mes projets. » Economie et Gestion, fort bien. Alice acquiesce, un sourire aux lèvres. Elle est ravie d’apprendre que sa cousine sera à Oxford dés à présent. Mais soudain une angoisse la saisit soudainement : aucun de ses amis ne connaît pas l’existence d’Olivia. Elle se mord la lèvre inférieure à cette pensée. Les ragots et les rumeurs ne mettront pas longtemps à faire leur chemin au sein de l’université, c’était un fait. Surtout qu’Oliva ne saurait pas passer inaperçue – blonde, pulpeuse, magnifique, un pur produit Kensington. « Il faut que je joigne papa. J'aimerais le prévenir de mon retour. Je ne voudrais pas qu'il passe à côté de ça. En plus, j'ai besoin d'aide pour trouver un logement. Il a probablement des contacts, à moins que je m'en occupe moi-même... » Papa. Même elle n’avait jamais appelé son père ainsi. Elle lui préférait le terme « Le Lord » ou « père », mais « papa » avait quelque chose de trop familier qui convenait bien mieux au caractère d’Olivia en somme. Une chose qu’elle lui avait laissé, et qui sonné avec sarcasme à présent. « Si tu as besoin tu peux rester ici pour le moment, on a des chambres en plus, et une maison d’invité. » Dit-elle avec un sourire avenant. Après tout cela serait avec joie qu’elle accueillera sa cousine. « Tu peux l’appeler d’ici aussi, si tu arrives à le joindre, c’est plutôt compliqué ces derniers temps. » Dit-elle en tirant sur sa cigarette lentement, laissant la nicotine calmer ses nerfs, et son angoisse qui monte à mesure du temps. Olivia qui revient à Oxford, cela lui cause à la fois une excitation évidente et une peur lancinante qu’elle n’arrive pas à maîtriser. Elle prend son verre d’eau pétillante et en boit une gorgée, regardant les chiens s’ébattrent dans l’air. Soudainement, un miaulement la fait sortir de sa rêverie alors que son chat vient sur la table avec un œil inquisiteur vers Olivia. « C’est Chester, mon chat. C’est un peu le paradis des bêtes ici. Entre Eliakim et moi on les collectionne. » Dit-elle alors qu’elle caresse le chat d’un air distrait.
« Comment ca s’est passé là-bas ? Je… Je sais que je n’ai pas pris beaucoup de nouvelle mais… il n’est pas trop tard pour rattraper le temps perdu n’est-ce pas ? »

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MessageSujet: Re: (terminé) I am tired of missing you - Kensington   (terminé) I am tired of missing you - Kensington EmptySam 7 Mai - 18:07


❝ I am tired of missing you . ❞
- Alice & Oli-May -
On croit toujours que certaines relations sont si fortes qu'elles pourront résister à tout, mais ce n'est pas vrai. Tout concourt à tuer l'amour. Les chances sont minces et tiennent plus de l'exception que de la règle.
 J'ai toujours aimé surprendre, étonner. J'ai toujours aimé l'effet de surprise, et l'expression des visages ne s'y attendant pas, je les adore. Je ne sais pas ce qui me fait jubiler le plus: les centaines de questions qui peuvent envahir les esprits, ou justement l'absence d'une quelconque interrogation tellement les bras en tombent. J'aime me montrer, montrer des côtés de moi que personne n'aurait pu voir, dire des choses que jamais personne n'aurait pu dire, ou penser que je puisse les dire. Et l'expression sur le visage de ma sœur, de ma cousine, de la belle Alice, était absolument délicieuse à ce moment là. Elle n'aurait visiblement pas pensé que je puisse employer ce mot. Et sincèrement, moi non plus.
Bien évidemment, jamais je n'aurais employé ce surnom pour désigner l'homme qui m'a presque élevé, jamais je n'aurais employé quoi que ce soit d'affectif pour parler de lui. J'ai pu le faire, au tout début, petite que j'étais. Mais rapidement, je me suis vite rendue compte qu'il fallait des sentiments pour ce genre de surnoms. Et qu'il n'en n'avait pas envie. Il était trop froid, trop distant, trop riche, trop important. Et pour ma part, je n'y étais pas attachée. Enfin peut-être. Enfin surement... Mais bizarrement, j'ai toujours eu ce pressentiment. Cette impression de ne pas réellement faire partie de la famille. Ce qui n'était pas faux, ce qui n'était pas vrai non plus. Mais ce qui aurait dû être mieux géré. J'en ai toujours voulu à la terre entière d'avoir été abandonnée dans ce centre en Australie. Mais en y réfléchissant, tout ça venait peut-être de plus loin.

Qu'est-ce que j'espérais, réellement, en parlant de la sorte? Qu'est-ce que j'attendais de la part d'Alice, du Lord, d'Oxford, en exposant mes projets ainsi? Une réaction? Des promesses? Peut-être qu'en parlant de ça, de moi, du Lord, Alice me permettrait de rester à ses côtés, parlerait à son père, et ainsi m'aiderait sans le savoir à créer ma vengeance. J'avais bien sûr envie de créer moi-même l'effet de surprise. J'avais une envie monstre de jeter sur Oxford et sur le Lord Kensington une bombe dont je serais l'explosif. Alors en regardant Alice, je me titillais. A ce qu'elle disait, elle ne s'emblait pas vilaine, dans l'histoire. D'après ce qu'elle disait, elle se retrouvait plutôt victime qu'autre chose. Et bizarrement, retrouver ma sœur me donnait envie de la croire. Sans perdre pour autant ma colère et mes blessures causées par son absence.
« Si tu as besoin tu peux rester ici pour le moment, on a des chambres en plus, et une maison d’invité. » Je relevais la tête de mes ongles fraichement manucurés, et plantait mon regard proche du gris sur ma cousine. Elle semblait sérieuse, elle semblait sincère, elle semblait réellement prête et heureuse à m'accueillir. Et son sourire me fit l'effet d'un pincement au cœur. J'aurais pu m'en réjouir. J'aurais pu photographier cet instant que je m'étais tant imaginé durant mon séjour de l'autre côté du pacifique; deux belles jeunes femmes, sirotant un cocktail sans alcool et picorant des victuailles tout en papotant et en riant. J'aurais pu apprécier pleinement cet instant. Mais malheureusement, j'avais mal au cœur. Mal au cœur de me retrouver face à cette réalité que j'aurais pourtant tellement apprécié de vivre plus tôt. De la complicité, de l'amitié, une famille. Tout ça à cause de quoi? Une putain de fierté signée Kensington. Alors, au lieu de m'imaginer mangeant du pop-corn sur le canapé, main dans la main avec ma cousine, devant un film totalement fleur bleue et déchirant, je me contentais de la fixer, me mordant la lèvre. Pour quoi? M'empêcher de pleurer ou de hurler, je ne sais même pas trop.

Voyant que je ne répondais pas, elle enchaina. Et je souris. Un rire fin, mais jaune. « Tu peux l’appeler d’ici aussi, si tu arrives à le joindre, c’est plutôt compliqué ces derniers temps. » Un drôle de silence s'installe alors, laissant mon rire pour seule réponse, emplit de sous entendus clairement exprimés. Indisponible ces temps-ci? Pour moi, cela faisait un peu plus longtemps que "ces derniers temps" qu'il était trop occupé pour accorder du temps à sa nièce ou à qui que ce soit. Tu sais quoi, j'ai attendu quelques années. Maintenant que je suis là pour rester, je peux attendre un ou deux jours. Mais je l'aurais !
Croisant mes jambes l'une sur l'autre, je descendais mes lunettes sur mes yeux avec un sourire, laissant ma tête aller contre le dossier de la chaise. Jusqu'à ce qu'un chat miaule, me fixant sans aucun scrupule. « C’est Chester, mon chat. C’est un peu le paradis des bêtes ici. Entre Eliakim et moi on les collectionne. » Je n'ai jamais été très animaux. Mais je souris tout de même face à cette petite bête et à toutes les autres qui tournaient autour de nous. Alice avait l'air bien. Elle avait sa maison, l'homme de sa vie, ses animaux... Il ne manquait plus que le bébé, non?

« Comment ca s’est passé là-bas ? Je… Je sais que je n’ai pas pris beaucoup de nouvelle mais… il n’est pas trop tard pour rattraper le temps perdu n’est-ce pas ? » Mes sourcils se haussèrent sans que je ne puisse les retenir. Elle avait l'air à fleur de peau, nerveuse, presque mal à l'aise. A cause de moi? A cause de la situation? A cause du passé? J'avais du mal à faire une croix sur ce passé, sur mon passé, mais peut-être que de partager mes années en Australie avec Alice nous permettrait de revenir sur de bonnes bases. Me permettrais de lui pardonner. Mais je ne savais même pas ce dont j'avais envie. Et puis, est-ce que j'étais prête à remuer ces années, avec ses difficultés et ces bons moments, avec Alice? étais-je prête à jouer cartes sur table? Je croisais le regard de la jeune femme, et compris qu'il était peut-être temps. Alors je pris une grand inspiration, croisais mes mains et entremêlant mes doigts, serrant peut-être un peu fort. Rattraper le temps perdu... Je ne sais pas s'il est possible de rattraper quelque chose après tout ce temps... Mais peut-être qu'il est possible d'en créer d'autres... Je n'étais pas cohérente avec moi-même, je ne savais absolument pas ce que je voulais, ce dont j'avais envie. Mais finalement, j'étais lancée, et plutôt à l'aise. Comment ça s'est passé... L'Australie, c'est beau. C'est sauvage. Si ça avait été dans un autre contexte, avec d'autres détails, j'aurais probablement adoré. J'en aurais profité. Mais j'y étais pour des raisons qui ne peuvent être profitables. J'ai passé les premières années de mon internement là bas, à hurler, à pleurer, à me laisser mourir de faim puis dévorer tout sur mon passage. Je ne sais pas si tu as déjà ressenti le fait d'être humiliée, exclue, traitée comme une timbrée contagieuse. C'est affreux. Surtout quand tu est décemment consciente de ce qui t'entoure. Je marquais une pause, surprise de mon aisance à conter cette chose, mon passé. J'ai vécu plusieurs années d'enfer. J'étais totalement déroutée et j'ai mis bien trop de temps à m'y faire. Tentant de fuir, par n'importes quels moyens. Je suis devenue une pro des stratagèmes et autres manigances pour tout et n'importe quoi. Ouais, j'ai même débuté un trafic d'alcool. C'était enrichissant. Le ton devenant bien trop lourd, je m'autorisais un peu d'humour, même si mon cœur battait à cent à l'heure et que mes ongles s'enfonçaient bien trop profondément dans la peau fine de mes mains. J'inspirais une bouffée d'air, ne pouvant plus fermer les yeux de peur de revoir les images de mes débuts là bas. Et puis il y a eu un déclic. J'ai suivi à la lettre tout ce qu'on me disait, j'ai suivi pas à pas mes traitements, mes rendez-vous psy, le chemin que l'on m'avait tracé. J'ai pu intégrer une scolarité presque normale, j'ai appris à me contrôler, j'ai appris pourquoi c'était important et nécessaire de me connaître jusqu'au plus profond de mon âme. J'ai grandit. Il n'a suffit que d'un seul déclic pour que ma vie fasse de moi celle que je suis à présent. La tension était encore trop forte pour que je puisse me calmer et respirer à nouveau normalement. Mais je me sentais apaisée. Le fait de m'être un minimum dévoilée avait ôté une épine située je ne sais trop où. Un déclic... Alice aura pas mal de chemin devant elle pour savoir que ce déclic avait en fait un nom, des cheveux d'ors et un regard bienveillant. Mais pour le moment, j'avais l'impression d'avoir progressé sur ce point là également.




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MessageSujet: Re: (terminé) I am tired of missing you - Kensington   (terminé) I am tired of missing you - Kensington EmptyMar 24 Mai - 19:50

I am tired of missing you
Alice & Oli-May
La famille était une notion étrange qui sortait depuis quelques années de sa définition parfaitement étymologique. Au départ une famille c'est un groupe de personne liés par le sang. Les parents, les oncles, les tantes, les cousins, les neveux, les nièces, qu'importe. Chaque membre à sa place par rapport aux autres, définis par les liens indéfectibles de l'ADN et des unions charnelles. Enfants, parents, logique qui crée rapidement un arbre de relations que l'on dit « généalogique » - comme s'il pouvait y avoir une quelconque logique à ce genre de relation. Alice avait eut comme travail de faire son arbre généalogique quand elle a eut huit ans. Elle n'avait pas su où placer Olivia, parce qu'elle la considérait comme une soeur alors qu'elle était sa cousine. Elle comprenait pas - plus ou moins - ces mots sans en saisir la logique. Ainsi, si Olivia était comme une soeur, pourquoi ne pouvait-elle pas l'être parfaitement ? Après tout, elle vivait chez elle, elle était orpheline, et elles se ressemblaient assez pour que leur ressemblances puissent faire croire à un lien direct entre elles. Alors Alice avait saisit le paradoxe de ce terme de « famille » car tout n'était pas si simple en définitif.
Aujourd'hui elle se sentait grisée par la présence d'Olivia, mais elle en était tout autant chamboulée, ne sachant comment elle devait réagir, et prétextant ne pas avoir conscience qu'il subsistait un malaise entre elles. Pourtant c'était palpable. Oli avait toutes les raisons du monde de lui en vouloir, et Alice regrettait de ne pas avoir été assez forte pour élever la voix contre son père et oser venir auprès de sa petite soeur. Celle qu'elle avait juré de protéger quand elle était arrivée dans la villa Kensington. Elle ne l'avait pas protégée, parce qu'elle lui avait fait peur. Et Alice avait longtemps été assez lâche pour laisser sa peur l'envahir, ignorant ses sentiments plus profonds et son affection pour Oli-May. Elle était différente, et elle accepta cette fatalité comme une condamnation. « Tu sais quoi, j'ai attendu quelques années. Maintenant que je suis là pour rester, je peux attendre un ou deux jours. Mais je l'aurais ! » Elle sourit, cachant son angoisse qui s'élever dans sa gorge. « C'est comme tu veux, ça ne me regarde pas vraiment. » Dit-elle d'un ton qu'elle espérait assez détaché. Elle n'aime pas cacher des choses à son père, ils s'étaient toujours tout dit. Du moins, elle lui avait toujours tout dit. Jusqu'à ce qu'Eliakim ne prenne sa place au rang d'homme le plus important dans la vie d'Alice. Maintenant elle tenait son père en périphérie de son existence, et elle sentait que le Lord le prenait assez mal; elle devra rapidement apprendre à faire la part des choses, surtout alors que la date de son mariage approchait.

Et pour elle faire la part des choses s'était apprendre à écouter sa soeur, aujourd'hui. Elle avait décidé de laisser une chance à cette relation qu'elle avait vu s'envoler sans vraiment le vouloir ou l'empêcher. « Rattraper le temps perdu... Je ne sais pas s'il est possible de rattraper quelque chose après tout ce temps... Mais peut-être qu'il est possible d'en créer d'autres... » Elle fronce les sourcils, ne sachant si elle devait prendre cette phrase comme l'aveu d'une rancune trop tenace, ou comme une crainte de les voir à nouveau proche. Pour sa part c'était clair : elles étaient assez jeunes pour se retrouver. Il y en avait des plus vieilles qui redevenaient soeurs. Alors pourquoi pas elles ? Elle espérait simplement que la rancune qu'Olivia pouvait lui porter serait vite derrière elle. Alice avait le sentiment qu'avait grandi, muri, grâce à Eliakim entre autre. Et elle espérait que sa soeur le verrait également de cet oeil. « Comment ça s'est passé... L'Australie, c'est beau. C'est sauvage. Si ça avait été dans un autre contexte, avec d'autres détails, j'aurais probablement adoré. J'en aurais profité. Mais j'y étais pour des raisons qui ne peuvent être profitables. J'ai passé les premières années de mon internement là bas, à hurler, à pleurer, à me laisser mourir de faim puis dévorer tout sur mon passage. Je ne sais pas si tu as déjà ressenti le fait d'être humiliée, exclue, traitée comme une timbrée contagieuse. C'est affreux. Surtout quand tu est décemment consciente de ce qui t'entoure. » Dans chaque mots prononcés par sa soeur elle sent un reproche caché, une colère ravalée, et elle ne peut pas l'ignorer trop longtemps. Elle ne peut pas le combattre, non plus, parce que c'est à Olivia de vivre avec. Que peut-elle faire contre cela en réalité ? Le passé était le passé, elle ne pouvait pas revenir en arrière. Elle était venue en Australie. Deux fois. Peut être trois. Mais définitivement ce n'était suffisant. Pas pour Oli-May qui s'était retrouvée seule, loin de tout. Pour sa part, Alice reste silencieuse, accusant les coups avec fierté, refusant de baisser le regard comme un aveu de faiblesse. Elle ne devait pas être faible, quant bien même la culpabilité lui venait en plein fouet dans la poitrine pour l'étreindre.  « J'ai vécu plusieurs années d'enfer. J'étais totalement déroutée et j'ai mis bien trop de temps à m'y faire. Tentant de fuir, par n'importes quels moyens. Je suis devenue une pro des stratagèmes et autres manigances pour tout et n'importe quoi. Ouais, j'ai même débuté un trafic d'alcool. C'était enrichissant. » Elle grimace. Certainement n'était-ce pas ce que le Lord espérait de sa guérison. Mais qu'importe, ca lui avait permi de survivre, et aujourd'hui elle se sentait mieux. Non ? Alice tourne le regard vers elle, et la juge d'un oeil attendri. Elle lui est revenue, que peut-elle demander de plus ? Elle n'a rien a exiger après tout. « Et puis il y a eu un déclic. J'ai suivi à la lettre tout ce qu'on me disait, j'ai suivi pas à pas mes traitements, mes rendez-vous psy, le chemin que l'on m'avait tracé. J'ai pu intégrer une scolarité presque normale, j'ai appris à me contrôler, j'ai appris pourquoi c'était important et nécessaire de me connaître jusqu'au plus profond de mon âme. J'ai grandit. Il n'a suffit que d'un seul déclic pour que ma vie fasse de moi celle que je suis à présent. » Un sourire flamboyant vient illuminer les traits d'Alice alors qu'elle prend son verre et boit un peu comme pour retrouver ses facultés d'élocution. « Et qui es-tu aujourd'hui, Oli ? » Demanda-t-elle, sincérement, désireuse de re-découvrir cette soeur. Non pas pour son passé, qu'elle préférait laisser en arrière pour le moment, mais pour son présent et surtout pour l'avenir qu'elle espérait glorieux.

« Tu as l'air en forme en tout cas. Tu as grandi. Tu es une femme, c'est... C'est assez déroutant, mais plaisant. Tu vas faire chavirer des coeurs ici à Oxford. » Dit-elle sur un ton plus enfantin, comme pour essayer de faire passer la tension qui l'étouffe. Elle voudrait simplement profiter de ce moment d'allégresse pour parler comme deux adolescentes, comme celles qu'elles étaient avant. Mais sans que ca ne soit vraiment pareil. Après tout, Olivia avait grandit, elle avait souffert, et elle s'en était relevée avec plus de force que la majorité des gens. C'était une battante, et pour cela Alice était admirative. « Je suis désolée que ca ait été si dure mais... enfin. Tu te sens mieux aujourd'hui, non ? » Espoir qui brillait dans les yeux d'une soeur qui avait été meurtrie, apeurée, traumatisée. Et qui espérait simplement que tout cela soit loin derrière à présent.

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MessageSujet: Re: (terminé) I am tired of missing you - Kensington   (terminé) I am tired of missing you - Kensington EmptyMar 31 Mai - 17:16


❝ I am tired of missing you . ❞
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On croit toujours que certaines relations sont si fortes qu'elles pourront résister à tout, mais ce n'est pas vrai. Tout concourt à tuer l'amour. Les chances sont minces et tiennent plus de l'exception que de la règle.
 Alors que je terminais mon très bref résumé, je réalisais qu'au final, je ne m'étais jamais ouverte de la sorte à quelqu'un. A part mes nombreux thérapeutes, que je ne considérais donc pas comme de vraies personnes, simplement des médecins là pour essayer de me torturer ou me soulager selon les jours, je n'avais jamais réellement parlé de la sorte sur ce qu'il m'était arrivé, sur qui j'étais, sur le travail que j'avais effectué, sur ce que je voulais, sur ce que je ressentais tout simplement. Psychologiquement, je me considérais jusqu'alors probablement trop instable pour m'ouvrir réellement à mon entourage, et puis au fond, personne n'en valait vraiment la peine. C'était moi, c'était ma vie, mon histoire, et personne ne méritait de me connaitre comme cela. Le seul à l'avoir compris, c'était là bas, en Australie. Et il s'était lui-même donné la peine d'apprendre à lire en moi comme dans un livre ouvert. Jamais je n'aurais donné la clef de mon âme et de mon esprit de ma propre volonté. Jamais je n'aurais risqué de donner la possibilité à quelqu'un de me connaitre assez pour me blesser. Et j'imagine que ça doit être la raison pour laquelle j'ai abandonné une partie de ma vie sans un regard en arrière et sans un mot. Une partie dont IL faisait partie.
Finalement, m'entrouvrir à Alice, lui laisser voir une partie de ce qu'il m'était arrivé et une partie de ce que j'avais pu ressentir, me permettait de respirer un peu. Comme lorsque l'on entrouvre le bouchon d'une bouteille vide, alors que l'on était en train d'appuyer en vain dessus pour en faire sortir un peu d'air. Je me rendais compte que parler à quelqu'un qui ne semblait pas si malveillant que ça, de baisser un instant ses gardes, c'était totalement bénéfique. J'avais passé trop de temps à étouffer, j'avais le droit de m'accorder quelques moments de répits. Elle était ma cousine, ma sœur, mon sang, et elle m'avait involontairement ou non, fait bien trop de mal déjà. Ne pouvant pas faire pire désormais, je pouvais lui accorder un minimum de confiance et de partage. Brèche qui s'avérait bénéfique, car je réussi à conter ce passage de ma vie avec un ton finalement plus léger que ce que j'aurais pu imaginer. J'avais probablement mûri, je m'étais assagi, et je pouvait donc porter sur ce passé, un regard moins vif et écorché, plus distant et protégé. C'était un bon début, mais les battements de mon cœur m'intimait qu'il me restait tout de même encore pas mal de chemin à parcourir pour faire partie de ces gens que l'on qualifie de calmes et détachés.
Car au fond, c'était uniquement ça que j'attendais. Pour pouvoir affronter le Lord en face, lui dire ce que je pensais de toute cette histoire, et lui annoncer mon grand retour parmi la haute d'Oxford - voir bien plus encore - je devais savoir me contrôler un minimum. Je voulais qu'il voit la personne que j'étais devenue, et non la petite fille qu'il avait lâchement et peu à peu abandonné aux mains de médecins et de thérapeutes inconnus. Sa popularité et son héritage ne devant pas être noircis par la présence d'une Kensington atteinte psychologiquement, il m'avait envoyé hors du cadre. Maintenant que j'allais en faire à nouveau partie, je devrais travailler mon entrée. On ne sait jamais, il faut avoir la tête sur les épaules pour ne pas paniquer et appeler le SAMU lorsqu'un vieil homme fait une crise cardiaque.

Alors que j'achevais mon récit, Alice me regardait, souriante, lumineuse. Elle avait semblé touchée par mon passé, mais n'avait pas baissé une seule fois la tête, quand bien même la culpabilité semblait avoir traversé son regard. Je ne savais pas ce qu'elle avait bien pu traverser ici, à Oxford, mais Alice s'était renforcée elle-aussi. Elle savait faire face à toutes les situations visiblement, telle une femme du monde, celle que son père avait façonné dès sa naissance. Face à son regard droit et sa tête haute, je me retrouvais bizarrement quelques longues années en arrière, alors qu'elle occupait la place de la grande sœur que j'estimais, le modèle sur lequel j'appuyais toutes mes réflexions et ma façon de prononcer les mots. J'avais pensé être prête à tenir tête au personnage que ma cousine était devenu, mais pendant un instant, je me sentais ébranlée par la force qu'elle semblait avoir acquit, et dont j'avais peur d'être encore bien éloignée.
« Et qui es-tu aujourd'hui, Oli ? » Je la regarde, haussant un sourcil, alors qu'elle trempe ses lèvres dans son verre avant de continuer, le regard emplit d'une sincérité à laquelle je ne m'attendais pas. « Tu as l'air en forme. Tu as grandi. Tu es une femme, c'est... C'est assez déroutant, mais plaisant. Tu vas faire chavirer des cœurs ici à Oxford. » Un moment, un instant, je sens sa voix légèrement ébranlée, signe que rien n'est imperturbable. Une tension subsiste entre nous, et j'ai l'impression que la fierté et la retenue dans laquelle nous avons été élevées et avec lesquelles nous nous sommes construites commencent à être de trop dans l'atmosphère qui nous entoure. Comment deux personnes qui se sont tellement appréciés, tellement aimés par le passé, peuvent arrêter de se battre l'une pour l'autre, et se serrer la main comme de simples inconnues? Alice essaie de sourire, d'ajouter de l'humour à ses mots bien solennels et chancelants, mais personne n'est dupe. Après tant d'années séparées l'une de l'autre, tant d'années à essayer de s'oublier et à se détester secrètement, je réalise que nous connaissons toujours le fond de l'autre. Après tout, un cœur d'enfant grandit, mais ne se transforme jamais complètement.
« Je suis désolée que ça ait été si dure mais... enfin. Tu te sens mieux aujourd'hui, non ? »[/i] Mon cœur tape dans ma poitrine comme les tambours africains, envoyant mon sang dans mes tempes aussi rapidement que l'éclair tombe des nuages menaçant. Je sens mes mains qui commencent à trembler, alors que je tente de garder la tête haute et le calme plat pour lequel je me suis entraînée, face à l'amour, la déception et le soulagement qui forment un spectacle de voltige dans ma cage thoracique. Je ne savais plus quoi dire, et heureusement, car les émotions étaient si fortes et si floues que la boule grandissante en travers de ma gorge m'en aurait tout simplement empêché. Depuis longtemps maintenant, j'avais envie de pleurer, et je n'arrivais même pas à savoir pourquoi. Pour ne pas réussir à lui tenir tête ? Pour ne pas réussir à la détester comme je l'avais fait jusqu'à me retrouver face à elle ? Pour lui avoir manqué ? Pour la croire, au lieu de l'envoyer bouler ? Parce qu'en réalité, toute cette haine que j'avais développé, c'était uniquement du manque et des blessures émotionnelles ? Je me retrouvais à détourner le regard alors qu'il s'emplissait petit à petit de larmes que je n'avais plus vue depuis longtemps, tentant de voir le ciel bleu derrière le voile flouté qui recouvrait mes pupilles, mes mains se tordant l'une dans l'autre dans l'espoir d'avoir assez mal pour en oublier toutes ces pensées qui envahissaient mon esprit.
C'est joli mais c'est embêtant, toutes ces chaines... Prise d'un besoin de faire dévier la conversation, je tripotais mon caraco noir couvert de bijoux fantaisistes, auquel j'avait assortit une jupe blanche. Mais ça ne suffit pas à m'ôter tout ce que j'avais en tête, et encore moins les larmes qui avaient désormais remplis entièrement mes yeux. Sentant le regard d'Alice sur moi, je me sentais alors tellement honteuse que je soupirais, laissant quelques gouttes salées commencer leur descente sur mes joues. Je me tournais vers elle, et prise d'une crise de larmes incontrôlable, vint de jeter à ses pieds, accrochée à ses genoux, le visage caché au creux de mes bras. J'ai changé tu sais, j'ai changé je suis forte, je suis dure, je suis insensible Alice Sans aucune crédibilité, et avec une gêne et une honte qui ne calmait par mes tremblements, loin de là, je m'accrochais tant bien que mal pour ne pas exploser. J'avais des frissons tout en transpirant; laisser enfin mes émotions quitter la forteresse de mon corps n'était pas anodin. Je suis une femme tellement forte, tu n'imagines pas comme j'ai changé, mais Alice, je suis tellement soulagée de ton hospitalité, tellement soulagée de tes sourires, tellement soulagée de te voir enfin...

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MessageSujet: Re: (terminé) I am tired of missing you - Kensington   (terminé) I am tired of missing you - Kensington EmptyMer 1 Juin - 22:46

I am tired of missing you
Alice & Oli-May
Elle écoute sa soeur parlait d'une voix calme, posée, un peu déconnectée de la réalité, et elle ose à peine imaginer les épreuves qu'elle a dû traverser. Elle ose à peine imaginer sa peur, son angoisse, sa colère. L'image de sa soeur enfermée dans une chambre blanche, sans décoration, inhumaine la fait frémir. Elle l'imagine ahurie sous l'effet des médicaments que les docteurs lui feraient ingérés pour la calmer. Calmer une envie de brûler son environnement, un désir qu'Alice ne pouvait pas comprendre, mais qu'elle avait apprit à craindre. D'abord parce qu'elle en avait été témoin, et ensuite à force d'écouter les discours de son père et des docteurs. Tout cela prenait une importance qui la dépassait. Enfant - tout du moins était-ce l'impression qu'elle avait. Elle avait préféré penser que sa soeur était un monstre, angoissée à l'idée qu'elle se cache sous son lit le soir. Ou qu'elle l'attende, dans la cuisine, pour jouer avec le gaz. Ou les allumettes. Qu'importe. Elle en avait fait des cauchemars pendant longtemps, regardant le monde autour d'elle flambait dans un brasier intense. Mais incapable de l'arrêter, elle fixait Olivia qui lui souriait de manière démente. Elle la faisait flipper, et Alice était incapable de faire le moindre mouvement pour l'arrêter, ou la rejoindre. Elle restait impuissante, l'observant se disloquer avant de disparaitre dans les flammes. Puis le noir l'envahissait.
A mesure du temps le cauchemar devenait moins intense, et au bout de quelques années il avait finit par disparaitre, à l'égard des souvenirs avec Olivia, et de sa présence qui était relégué à celle d'un vague souvenir fantomatique. Plus rien ne subsistait d'elle dans la villa du Lord. Une porte close tout au plus, avec des cartons regroupant ses affaires derrière. Personne ne demandait jamais pourquoi la porte était fermée, et Alice avait fini par penser qu'elle l'avait toujours été. Stupidité et aveuglément qu'elle regrettait amèrement en entendant les années de peine de sa jeune soeur adoptive. De sa cousine, qu'elle aurait dû aider au lieu de l'oublier dans un coin de son esprit.

Alors que la voix d'Olivia se tarie, laissant un silence apaisé - étrangement - les envahir, Alice sent une boule d'émotion dans sa gorge qu'elle réprime en buvant une longue gorgée d'eau. Elle n'ose avouer ses hontes, sa culpabilité, préférant la laisser au passé et tenter d'arranger les choses, de retrouver sa soeur au lieu de la repousser comme elle l'avait fait trop longtemps. Elle voyait les choses différemment depuis qu'elle avait retrouvé Eliakim, perdu son enfant, et vu le monde autour d'elle aussi hypocrite qu'il l'était. Après en avoir souffert. Elle avait grandi. Olivia aussi. Et elle était gênée malgré tout, cela se voyait dans sa façon de jouer avec son carcan. « C'est joli mais c'est embêtant, toutes ces chaines... » Alice laisse un sourire attendrir venir fleurir ses lèvres alors qu'elle regarde la tenue - si charmante - de sa cousine. Sa peau hâlée ressortait sous les couleurs clairs, et les chaines de son haut, entourant un ventre plat et musclé. Elle était belle - sans doute plus qu'Alice aujourd'hui - et elle ferait des jaloux à Oxford. « C'est à la mode cet été. » Lâche-t-elle sans vraiment savoir si la déclaration d'Oli attendait une réaction. Qu'importe, elle ne voulait pas qu'un silence gêné s'installe. Elle était bien trop heureuse de la retrouver.

«  J'ai changé tu sais, j'ai changé je suis forte, je suis dure, je suis insensible Alice . » Alice aurait pu le croire, penser que sa soeur était devenue une femme froide et dure - comme elle en somme puisque c'est ce que le Lord aurait voulu - mais le visage baigné de larmes d'Oli lui enserra le coeur - et la rassura dans un même temps. Elle avait toujours été la plus sensible, la plus douce des deux. Olivia avait été protégée par Alice, qui elle subissait les foudres d'une éducation rigide qui voulait qu'elle ne soit plus vraiment humaine. Plus assez sentimentale ou émotive. Olivia avait toujours rit, pleuré, et sourit pour elles deux. Alors avec toute sa tendresse retrouvée Alice caressait les cheveux de sa soeur. Elle était en train de lâcher prise, mais cette fois les bras d'Alice seront là pour la soutenir. « Je suis une femme tellement forte, tu n'imagines pas comme j'ai changé, mais Alice, je suis tellement soulagée de ton hospitalité, tellement soulagée de tes sourires, tellement soulagée de te voir enfin...  » « J'ai changé aussi Oli... » Lâche-t-elle en continuant ses tendres marques d'affection, se penchant vers sa soeur pour embrasser le haut de sa tête, et continuer à l'apaiser par ses gestes. « Je ne suis pas si inébranlable que je le pensais. J'ai tant perdu... Te retrouver est une chance, et je refuse de la laisser passer. Reste ici quelques jours... prends le temps de t'organiser, et de te reposer. » Dit-elle avec un sourire tendrement maternelle qu'elle avait découvert il y a peu de temps. Il lui semblait qu'elle accordait soudainement à la famille une importance nouvelle. Oli était sa petite soeur, elle devait la protéger, et être présente pour elle. Elle ne voulait pas déballer les épreuves qu'elle avait traversé, elle voulait simplement être présente pour la soutenir. « Je vais préparer la maison des invités, veux-tu ? Accepte je t'en pries... Nous pourrons commander chinois ce soir, et je te présenterai Eliakim si tu le souhaite. Ou bien tu pourras resté tranquille. »


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MessageSujet: Re: (terminé) I am tired of missing you - Kensington   (terminé) I am tired of missing you - Kensington EmptyJeu 2 Juin - 14:22


❝ I am tired of missing you . ❞
- Alice & Oli-May -
On croit toujours que certaines relations sont si fortes qu'elles pourront résister à tout, mais ce n'est pas vrai. Tout concourt à tuer l'amour. Les chances sont minces et tiennent plus de l'exception que de la règle.
 Je me sentais désormais prisonnière de cette haine que j'avais moi-même développé durant toutes ces années, cette haine que j'avais égoïstement construite sur des ressentis irréfléchis et impulsifs. Jamais je ne m'étais posé la question de savoir pourquoi exactement Alice ne venait que très rarement me voir pour au final me laisser seule. Jamais je ne m'étais demandé pourquoi son regard demeurait fuyant dès lors que ma pyromanie s'était développée. Trop occupée à me laisser aller à mes pulsions et mes envies de destruction, me laisser couler vers cette source de chaleur et de liberté qui m'attirait inéluctablement selon mes humeurs, je ne m'étais jamais remise moi en question. Non, ce n'était pas possible que je sois la propre source de mon malheur. Les autres, toujours les autres. Parce que finalement, ne vit-on pas continuellement à travers les autres? Nous sommes dans une société qui ne fonctionnerait pas si on ne pouvait pas tirer profit de notre entourage. Une société basée sur une sorte de confiance bien méfiante, accordant le bénéfice des relations qu'aux personnes qui le méritent. Jamais je n'avais pensé ne pas mériter cette place au sein de ces échanges de profits. Je savais que si j'étais à ce point rejetée de ma famille, c'était parce qu'ils avaient honte, qu'ils ne voulaient pas que ça se sache pour ne pas ruiner leurs affaires. Mais jamais je n'aurais pu imaginer qu'Alice, ma chère cousine, une grande sœur aimante et aimée, ne me fuyait pas pour ça. Ce n'est qu'en la voyant devant moi aujourd'hui que je réalisais qu'Alice ne m'avait pas rejeté méchamment, pas uniquement parce que son père le lui avait demandé. Je l'avais simplement terrifié, désarmé face à mes pulsions incontrolablement cauchemardesques.
Agenouillée auprès d'elle, trop occupée à verser quelques larmes sous ses caresses et gestes d'affections, je commençais à réaliser que j'étais moi-même l'une des sources principales de mon abandon. Alice n'en était qu'une conséquence, entre ma maladie et son père qui avait simplement peur d’entacher sa réputation. Une conséquence entre les déboires de mon esprits et la société dans laquelle nous évoluons. Peut-être l'avais-je déjà compris durant les dernières années de ma thérapie, et c'est sans doute pour cela que je m'étais rendue chez elle, inconsciemment dans le désir de retrouver l'amie derrière l'ennemie que j'avais fait d'elle. Je n'étais pas encore prête à pardonner la solitude dans laquelle j'avais été abandonné, mais j'étais visiblement prête à écrire une nouvelle page, à la suite de ces années difficiles. Il était trop tard pour effacer ces ratures, mais encore possible de recommencer sur une autre feuille.

« J'ai changé aussi Oli... » Je relève vers elle mon visage, alors que ses lèvres venaient d’effleurer le haut de ma tête. En arrivant ici, j'avais été bien trop fière pour imaginer pareille situation. Non, j'étais devenue quelqu'un de stable, qui sait presque se contrôler, et surtout quelqu'un de fier. Je savais garder en tête ce que je voulais, et je savais l'atteindre. Mais cette rencontre avec ma sœur m'avait plus affectée que ce que j'aurais pu penser. « Je ne suis pas si inébranlable que je le pensais. J'ai tant perdu... Te retrouver est une chance, et je refuse de la laisser passer. Reste ici quelques jours... prends le temps de t'organiser, et de te reposer. » Je ne savais pas ce qu'Alice avait bien pu vivre de si terrible dans son trône d'or et d'argent ici, à Oxford, mais j'étais bien placée pour savoir que le chemin de la vie n'est pas tranquille, jonché d’embûches et de toutes sortes d'obstacles. Avec sa place et son nom, elle avait dû connaitre des choses dont seuls les personnages de Gossip Girl peuvent être victimes. La vie peut se montrer bien jalouse, quelques fois. Et si me rapprocher de ma sœur signifiait partager ces difficultés, je me sentais prête à les affronter avec elle. D'un geste délicat, je passais un doigt sous mes yeux pour en ôter quelques larmes, me redressant sur les genoux, la respiration encore chamboulée. Sa proposition me touchait, mais j'hésitais encore à craquer, mes sentiments émus se mélangeant à la rancœur que j'avais pu éprouver précédemment.
« Je vais préparer la maison des invités, veux-tu ? Accepte je t'en pries... Nous pourrons commander chinois ce soir, et je te présenterai Eliakim si tu le souhaite. Ou bien tu pourras resté tranquille. » Tout en essayant d'attacher quelques mèches de cheveux au-dessus de ma tête, je me relevais pour épousseter ma jupe blanche. Son regard et sa voix étaient sincères. Et pour être franche, j'étais bien trop fatiguée pour refuser quoi que ce soit de cet ordre là. J'avais fini de me battre pour aujourd'hui, c'en était déjà bien assez pour moi. Je me ferais un plaisir de rencontrer l'homme qui partage ta vie. Et puis... j'adore la nourriture asiatique ajoutais-je avec un sourire malicieux comme simple réponse. Elle se leva de sa chaise, alors que je commençais à m'apaiser. Les émotions, ça n'avait jamais été mon fort. J'avais réussi à m'endurcir et appris à contrôler certaines poussées d'énergies, mais j'ai toujours eu cette tendance à éclater lorsque ça devenait difficile à supporter. Je ne suis pas grande, j'ai un petit cœur qui se remplit vite. Et je déteste ça. Je suis désolée pour... ça commençais-je en désignant de la tête la place que nous occupions quelques minutes auparavant. Je ne suis plus du genre à me montrer en spectacle comme ça, ça me rend extrêmement mal à l'aise. Tu sais à quel point j'ai du mal à me contenir, je ne pensais simplement pas que ça m'arriverait là, aujourd'hui, avec toi... Mon regard a nouveau stable placé dans le sien, je tentais de lui prouver que cette flamme de folie ne brûlait plus autant que dans ma jeunesse, au creux de mes pupilles. Si je devais avoir confiance dans la sincérité dont elle faisait part, elle devait avoir confiance en ma nouvelle stabilité également.
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MessageSujet: Re: (terminé) I am tired of missing you - Kensington   (terminé) I am tired of missing you - Kensington EmptyJeu 9 Juin - 16:52

I am tired of missing you
Alice & Oli-May
La retrouver est une joie si intense qu'Alice serait prompt à oublier tout ce qui a pu les séparer auparavant. Elle est prête à croire qu'Oli est totalement guéri, qu'elle lui revient parce que le destin le voulait ainsi, et que plus jamais elle n'aura à souffrir de l'absence de sa petite soeur à ses côtés. Elle a si bien apprit à refouler son souvenir et tout ce qui les rendaient uniques, toutes les deux. Les après-midis passés à jouer au bord de la piscine de la villa à Londres, ou à jouer dans la chambre d'Alice aux poupées de porcelaines qu'elle collectionnait. Elle voudrait presque refaire des feux de camps dans le jardin, manger des chamallow, et regarder des films d'horreur sous les couettes pour flipper d'autant plus qu'elles n'entendaient que les sons. Elle voudrait retrouver une insouciance perdue il y a longtemps déjà mais qui lui était à nouveau indispensable. Mais elles sont adultes à présent; elles ont grandi, elles ont changé, et - Alice l'espérait - c'était pour le meilleur.
Elle n'était plus aussi vindicative et méfiante qu'auparavant. Si sa prétention ne se perdrait jamais totalement, elle avait aussi appris à être plus généreuse et à l'écoute - tout du moins avec ceux qu'elle considérait comme sa famille. Elle avait trop perdu, et trop souffert pour jouer encore les gamines capricieuses, et elle s'était largement retiré de la courses au scandale et aux premières pages de l'Oxymoron. Elle se faisait plus discrète, profitant de son existence de futur Madame Crowlley. « Je me ferais un plaisir de rencontrer l'homme qui partage ta vie. Et puis... j'adore la nourriture asiatique »  Elle sourit, caressant encore les cheveux de sa soeur alors que celle-ci se lève et essaie de cacher ses larmes. Alice le comprend, il n'était pas habituel pour elles de laissait leurs sentiments prendre le dessus. Elle même avait encore du mal à laisser les larmes tomber quand elle n'était pas seule. Eliakim arrivait à la faire pleurer, mais Eliakim était l'amour de sa vie. « Je suis désolée pour... ça. »  Elle hausse les épaules et lui offre un sourire tendre. « Tu as pas à te cacher ici, ou avec moi. » Répondit-elle, espérant qu'un jour elles retrouvent assez de confiance l'une avec l'autre pour être parfaitement elles-mêmes sans se dissimuler.

Mais il restait encore quelque chose du paraitre, provenant de leur éducation, de leur nom, du Lord, et cela sans doute ne disparaitra jamais vraiment. Alors Oli sèche ses larmes et tente de reprendre contenance, alors qu'Alice a assez de respect pour ne pas lui faire remarquer les bruits qu'elle fait assez son nom ou sa peau rougit. « Je ne suis plus du genre à me montrer en spectacle comme ça, ça me rend extrêmement mal à l'aise. Tu sais à quel point j'ai du mal à me contenir, je ne pensais simplement pas que ça m'arriverait là, aujourd'hui, avec toi... »  Sans doute. Mais Alice est heureuse malgré tout qu'une partie de ce passé, de cette peine, de cette douleur l'est quittée alors qu'elle était dans ses bras. L'ainé vient prendre sa soeur dans ses bras, tendrement, serrant sa poitrine contre son dos, et l'enveloppant dans une étreinte protectrice, avant d'embrasser sa joue, son cou, et son épaule. « Tu es à la maison Oli. »  Promesse - ou pas vraiment - alors qu'elle laisse l'instant passer, s'écarte, prend le reste de leurs boissons, et ouvre la porte. « Viens, j'vais préparer ta chambre, et tu pourras déposer tes affaires en attendant qu'Eliakim rentre. » Proposa-t-elle en invitant sa soeur à la suivre.

A revenir. A refaire partie de sa vie. Oli, ma tendre Oli; tu m'as terriblement manqué.


the end.
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