(inachevé) (jaimie) you can try hard but you can't ignore me.

La cravate négligemment relâchée, la démarche confiante mais désinvolte, Edwin quitta la salle de cours, passant sa main dans sa chevelure brune. Il n’avait jamais aimé ce professeur depuis son arrivée à l’université, et maintenant qu’il devait le supporter pour le cours d’histoire de la religion en Angleterre au XVI et XVIIe siècles, c’était pire encore. Comme à son habitude, il fit donc partie des premiers à quitter la salle, sans même prendre le temps de saluer ses camarades. Contrairement à beaucoup d’entre eux, le jeune homme n’était pas du genre à s’attarder pour ranger ses affaires, parler, raconter les derniers potins. Non à vrai dire tout cela l’emmerdait à un point inimaginable. Il avait après tout beaucoup mieux à faire de sa vie. De plus, une obligation le retenait aujourd’hui. En effet, depuis plus d’un mois maintenant, l’étudiant se voyait contraint de suivre une thérapie avec la psychologue de l’université suite à une altercation légèrement violente avec un autre élève. Edwin avait bien entendu essayé de convaincre son professeur que cela n’était qu’un accident, une erreur, mais le comportement du jeune homme semblait préoccuper l’homme. Foutaises. Par chance, cette thérapie s’était avérée bien plus divertissante qu’il ne l’aurait jamais imaginé, et ça, c’était uniquement grâce à elle, Jaimie Lindsor, la sage psychologue.

La porte de son bureau était fermée lorsqu’Edwin pénétra dans la salle d’attente vide du cabinet. La séance qui le précédait n’était donc pas encore terminée. Un peu déçu de ne pas entrer dans le vif de l’action immédiatement, le jeune homme se laissa tomber sur un des fauteuils et soupira profondément. Il y avait bien des magazines – sérieux évidemment – et des brochures à disposition mais l’envie n’était pas là. Il allait donc devoir attendre de la manière la plus simple, c'est-à-dire en regardant le temps passer au sens littéral du terme. Les yeux fixés sur la pendule de la salle, Edwin laissa ses pensées vaguer, le rythme de son cœur accordé au rythme régulier de l’aiguille. Le temps était horriblement long, et bientôt, il vint à se demander pourquoi cette séance durait si longtemps. D’après ce qu’il avait pu apercevoir de cette femme, elle ne semblait pas être du genre à entretenir une relation sexuelle avec un élève – à son plus grand malheur d’ailleurs -, il y avait donc peu de chances que son patient actuel soit son amant et l’occupe donc plus longtemps que nécessaire. Tout un tas de scénarios divers traversèrent son imagination, si bien que le temps passa bien plus vite au point qu’il fut surpris lorsque la porte s’ouvrit face à lui. Les muscles tendus, prêt à se lever, l’étudiant guetta d’un regard mauvais la personne qui allait en sortir. C’était donc une fille, visiblement très chamboulée par la séance qu’elle venait de passer. Le sourcil arqué, Edwin l’observa et esquissa un sourire gêné lorsque cette dernière ravala timidement ses larmes devant lui. Il n’avait jamais su s’y prendre avec les femmes lorsqu’elles pleuraient, ce n’était pas aujourd’hui que cela allait changer. De plus, il n’avait pas de temps à perdre, c’était maintenant à son tour.

Le sourire au lèvres, il se leva alors et frôla l’épaule frêle de la jeune fille, sans prendre la peine d’attendre qu’elle n’ai quitté la pièce. Sa main virile se posa alors sur la porte entre-ouverte et la poussa d’un geste déterminé. A son bureau se trouvait sa psychologue, dont la vue enchanta Edwin. Rien que de la voir, il savait déjà que les choses risquaient d’être une fois de plus amusantes. « Bonjour madame » lâcha-t-il de sa voix grave. « Vous êtes ravissante aujourd’hui. » Edwin savait pertinemment sa réflexion déplacée, mais c’était bien pour cela qu’il se permettait d’agir ainsi. Depuis quelques temps maintenant, il semblait prendre un malin plaisir à perturber cette femme pour son propre plaisir. Toujours avec son sourire insolent sur le visage, il s’installa finalement face à elle et laissa son sac tomber sur le sol. « J’espère que vous allez bien, compte tenu de la tête de la pauvre fille qui est sortie avant moi… »

EDWIN

crackle bones