Maillots de bain et magazines

La fin de l'année. Pour beaucoup le mois de juin représentait une certaine délivrance. Une fois les examens terminés, chacun se presserait de rejoindre la Californie, les Caraïbes , l'Australie ou la Méditerranée afin d'y passer trois mois de pure folie. Pour ma part, ça ne signifiait qu'une chose : partir à travers le monde pour travailler pour différents magazines et stylistes. Autant dire que je trépignais d'impatience mais pour l'heure, j'étais dans les vestiaires de la piscine d'Oxford, prête à aller plonger une petite tête.

Une fois mon maillot de bain Chanel sur le corps (offert lors d'un shooting, il était deux pièces, blanc, tout simple mais qui valait beaucoup trop pour que je le cries sur tout les toits), je nattais rapidement mes long cheveux noirs avant de prendre ma paire de lunettes et ma serviette, direction la piscine quasi olympique d'Oxford. Au vu de l'heure, le club de natation n'était pas encore présent pour leur entraînement quotidien de fin de journée. Du coup, l'immense bassin m'était totalement réservé ce que j'appréciais grandement. Ma joie fut de courte durée puisque la porte du vestiaire des hommes claqua à son tour. Je me tournais vers le nouveau venu sans réellement m'attarder sur ses pectoraux ou le fait que son boxer moulait parfaitement tout ce qu'il y avait à mouler. Je savais qui il était, du moins de vue, mais je n'avais jamais pris le temps de présenter et lui non plus. En même temps, rien ne nous y obligeait. Je n'étais pas de celle qui pensait qu'entre riche, nous formions une sorte de club sélectif.

Posant mes affaires sur un banc, je saluais néanmoins Hazel avant de prendre la direction du plongeoir. Je ne pouvais certes pas prétendre au titre de nageuse de l'année mais je me débrouillais plutôt bien. D'un bon, je me retrouvais dans l'ea, plutôt fraîche selon les petites natures, parfaite à mon sens.

L’année touchait sur sa fin, bordel c’était pas trop tôt ! Mais à vrai dire je ne savais pas trop ce que j’allais faire cet été du coup je n’étais pas si hâtif que ça… j’avais un appartement duplex sur Londres, peut être allais-je y rentrer pour quelques temps, en tout cas hors de question de passer trop de temps en famille.
Aujourd’hui, plus aucun doute, l’été s’installait confortablement et amenant avec lui de ravissantes jambes dénudées surmontée de décolletés bien plus généreux que la normale. Assis sur un des bancs du parc du campus, à l’ombre d’un chêne, j’observais derrière mes lunettes de soleil les belles gambettes se profilant dans tous les coins. C’est alors qu’elle apparut, cette fille qui me faisait à coup sur cet effet de déjà-vu… Elle se dirigeait convaincue vers ce qui semblait être la piscine olympique, j’en étais même sûr au vu d’une serviette de bain qui dépassait de son sac de sport. Cette impression ne me quittait pas depuis la première fois que je l’eus aperçu à la rentrée de notre première année. Nous suivions tous deux les mêmes études mais on ne s’était jamais vraiment adressé la parole. Pourtant je connaissais cette fille c’était certain, mais d’où…

*FLASHBACK*

Rentrée 2014

- hey Haz mate moi ce ptit cul…!

Un de mes potes, de ceux qui aimaient tout comme moi la ravissante vue de n’importe quelle paire anatomique féminine, me tapa dans le coude ce qui me fit légèrement trébucher sur ma table de cours. Devant nous une magnifique créature métisse passa l’air de rien dans une petite robe noire, classique mais toujours efficace pour aller s’asseoir à quelques bureaux plus loin.

- C’est Maxime son prénom c’est ça ? me demanda-t-il soudainement fortement intéressé.

A chaque rentrée les hormones prenaient contrôle de n’importe quel jeune de cet établissement jusqu’à ce que l’hiver ne les freine. Quant à moi j’avais eu mon affaire le matin même avec une parfaite inconnue rencontrée à la volée sur Tinder la veille, ah béni soit les créateurs de cette application !
Mais je devais avouer que le parfum qu’elle laissa derrière elle semblait indiquer à mon instinct de mâle une opportunité saisissante.

- Oui, Maxime Lancaster…
- Bordel t’as même retenu son nom de famille ! Me dis pas que tu l’as déjà…
- Non, je retiens bien les choses c’est tout.

En fait, ce n’était pas vraiment que je retenais bien, je retenais plutôt ce qui m’intéressait. La première fois que j’avais vu cette fille au début de nos études, j’avais été frappé par une forte impression de déjà vu. Y’a pas d’idées à se faire, aucune foutue histoire de coup de foudre ou ce genre de merde pour pré-adolescente en manque d’affection. Non je l’avais vraiment vu quelque part… Mais où…


*RETOUR AU PRESENT*

- Bon… !

Je me levai d’un bond bien décidé à découvrir qui elle était. Après tout avec cette chaleur pourquoi pas la piscine ?! Je fis un petit détour par ma chambre pour prendre mes affaires puis me rendis en sifflotant jusqu’au lieu dit.
Pas le droit au short de bain dans ce genre d’endroit, boxer oblige, pas de soucis j’en avais un Calvin Klein qui avait légèrement tendance à exagérer les courbes généreuses de mon appareil génital.

Une fois au bord de la piscine je vis d’ailleurs le regard de Maxime se diriger directement à cet endroit précis. Je souris amusé de la situation et lançai un petit « salut » avant de poser ma serviette sur une des chaises longues. J’étais surpris qu’il n’y ait personne d’autre, peut être que beaucoup était déjà rentré ou alors y’avait-il un évènement important…? Grand bien m’en face, j’étais ravi car cette désertion allait me faciliter l’affaire.

Je l’observai plonger du coin de l’oeil, je ne sais pas si le plus fascinant était de voir que ce maillot de bain arrivait à contenir les deux très bons « arguments » de Maxime ou la dextérité avec laquelle elle fut entrer dans l’eau avant même d’avoir pu dire « ouf ».
Quoi qu’il en soit je ne me gênais pas et j’allai tranquillement m’asseoir au bord de la piscine plongeant juste les pieds histoire de m’habituer à la température. Bon ok j’étais peut être un peu frileux, ouais bon carrément mais je préférais rester en hauteur histoire de dominer la situation et d’observer le moindre détail. Je la regardais nager, un sourire en coin. Je devais avouer qu’elle était particulièrement belle et je ne sais si c’était son air arrogant ou sa façon de m’ignorer mais elle me donnait encore plus envie de la taquiner un peu.

- Bon Maxime… Il faut que je te dise un truc… On se connait j’en suis sûr, je t’ai déjà vu, enfin je veux dire en dehors des cours mais je ne sais pas où et ça me rend dingue de pas savoir alors que j’y pense à chaque fois que je te vois… Alors dis moi d’où on se connait ?

Je compris rapidement qu’avec elle ce ne serait pas aussi facile qu’avec les autres filles… Pas besoin de plonger dans l’eau pour me refroidir, cette fille était pire qu’une clim une rude nuit d’hiver !
Seulement je ne m’avouer pas vaincu pour autant, il m’en fallait bien plus ça, bien plus…
De plus je ne voulais pas spécialement la draguer, je voulais vraiment savoir d’où je la connaissais, bon après s’il s’en suivait d’une séance d’étirements dans les vestiaires je ne dirais pas non.

A mon poignet, je surveillais ma montre waterproof car j’avais rendez-vous à 19h pour une soirée de répétition avec le groupe de rock dans lequel j’étais. J’avais décidé de me lancer dans cette aventure au début de ma scolarité, ça veut dire trois ans déjà, entant que guitariste-choriste. J’adorais la musique, c’était une véritable passion pour moi et j’avais commencé la gratte très jeune. Nous avions acquéri une petite renommée dans la ville déjà mais nous étions en marche pour l’étendre à travers le pays.

Les bruits d’eau me fit revenir sur ma sirène qui s’offrait en spectacle devant moi, me montrant à quel point elle se mouvait si bien en milieu aquatique !
La confondre avec une autre ? Surement pas ! Mais je n’allais pas sortir la phrase typique des gros boulets de la drague : « Voyons il serait impossible de te confondre car ta beauté n’a nulle pareil à travers le monde ». A l’idée de cette phrase mièvre à en mourir je gloussai seul comme un con.

Je la vis m’observait entre deux longueurs, me prenant certainement de plus en plus pour un looser.
La plaisanterie avait assez duré et j’étais plutôt du genre impatient, j’aimais obtenir ce que je voulais au moment où je le voulais. En moins de deux je me relevais du bord de la piscine pour me diriger vers les tremplins de départ. Mais arrivé vers le bout de la piscine un magasine attira mon attention… Il était sur le banc contre le mur, prêt des affaires de la demoiselle.
D’un coup d’oeil je vérifiais que celle-ci est bien la tête immergée pour pouvoir fouiller sans être vu. Je m’approchais de l’hebdomadaire que je reconnaissais immédiatement, c’était un magasine assez connu dans le pays et particulièrement destiné à la gente féminine, ragot, histoire de gonzesse, régime, bronzage, toutes ces conneries y étaient partagés pour aider la ménagère moyenne à devenir un peu moins moche que ce qu’elle n’était.
A vrai dire j’en avais strictement rien à foutre de ce torchon mais j’avais enfin compris en observant l’image qui y faisait la couverture !

MAIS BIEN SUR ! Un sourire victorieux fendit mon visage et sans gène je m’emparai du journal avant de me diriger vers le bord de la piscine où j’y retrouvai Maxime sortant à peine la tête de l’eau.
Elle n’eut pas le temps de reprendre sa respiration que je claquais le bouquin sous ses yeux contre le carrelage humide. Elle eut un léger sursaut, observa ce que je lui présentais sous les yeux puis reporta son regard sur moi, accroupi devant elle.

- Héhéhé j’ai découvert ton petit secret mademoiselle la mannequin !
- Et ?

Son ton était froid et condescendant, cela ne semblait pas plus l’embêter. Evidemment que ça ne l’emmerdait pas, c’était normal ! Quand on était mannequin on s’attendait à être exposé aux yeux de tous et parfois même reconnu dans le civil. Seulement…

- Ouais ok ça c’est un magazine mignon, de mémères qui veulent perdre 10 kilos parce que leurs maris les trompent à force de routines et de vies particulièrement ennuyeuses mais si je te connais ce n’est pas parceque je lis ce genre de choses…

Je marquai une pause laissant planer l’interrogation mais elle n’était pas bête et rapidement son air méprisant se changea en horreur.
Je me relevai en souriant, laissant trainer le journal.

- Et ouais… D’ailleurs j’avais particulièrement aimé ta lingerie sur cette photo…

il fut un temps, comme beaucoup d’ados en manque de sensations, j’achetais des magasines de charme qui me permettait d’assouvir mes besoins à une époque où je ne pouvais ramener de filles chez moi. Je me rappelais particulièrement d’une page qui m’avait satisfait à souhait !
Je me rappelle parfaitement de ce numéro de… Playboy !