+ my head is a jungle (jaelyn)

The story of my life
Je ne me souviens pas de ma mère. Je ne sais rien d'elle. Juste qu'elle avait les cheveux blonds et les yeux bleus, comme moi. Sinon, rien d'autre. Mon père ne parle jamais d'elle. Elle est un sujet tabou, interdit. Parler d'elle, c'est rouvrir une plaie qui laisse encore voir une cicatrice pas tout à fait refermée. Je ne sais pas si c'est parce qu'il me considère fautive. Dans tous les cas, les rares choses que je sais d'elle proviennent de photos. Il n'y a personne pour me raconter une histoire d'amour qui a mal tourné et dont le protagoniste restant fait tout pour que les pages du livre prennent la poussière.

Mon père est un riche homme d'affaire de Londres. Un des plus influents. Sa carrière, il l'a voulue, il l'a bâtie, et il était né pour ça. Il est issu de la bourgeoisie, son sang noble l'a toujours rendu prétentieux et arrogant. C'est peut-être cela que ma mère recherchait - et qui l'a charmée pour plus tard accepter de se marier avec lui.

J'ai toujours vécu dans le luxe. Nourrices, gouvernantes, professeurs particuliers, toute la clique. Je n'ai fréquenté que les enfants d'autres personnes haut placées, je n'ai mangé que de la nourriture gastronomique. Même quand je sortais de chez moi, c'était toujours dans une voiture de luxe flanquée de deux gardes du corps.

J'ai toujours eu tout ce que je souhaitais. Ce que je voulais, je le souhaitais. Avec le recul, je soupçonne mon père d'avoir fait cela uniquement pour avoir la paix. Il est vrai que les désirs d'une gamine de quatre ans ne sont pas bien difficiles à satisfaire, sauf pour le porte-monnaie qui s'en prend un coup. Ceux d'une adolescente sont bien plus compliqués, sans doute est-ce pour cette raison qu'il se désintéressa peu à peu de moi, prétextant être surchargé de travail - ce qui n'était pas faux, soit dit en passant, finissant par me donner ma propre carte de crédit pour que je puisse gérer mes dépenses seule.

J'estime n'avoir jamais été une enfant capricieuse. Petite, je n'ai jamais demandé les jouets les plus chers que je pouvais voir, seulement ceux que je désirais. Et pour avoir vécu dans ma chambre, je pouvais affirmer que la chose la plus coûteuse que j'ai jamais demandé, c'était un piano et encore, ce dernier m'a été offert par mon père lorsque j'avais quatre ans.

Mais ma vie n'a pas été facile pour autant. Mes années au collège ont été épouvantables; particulièrement la première. Bien que fille d'un riche noble, j'étais bien trop timide et empotée pour me faire admirer et respecter. Longtemps, je fus moquée, et on me désigna comme le souffre-douleur de la classe. Chaque année, j'étais intimidée, on se servait de moi pour porter le chapeau, faire les devoirs, la sale besogne. J'ai été humiliée, harcelée, par ces enfants qui venaient pourtant de familles bourgeoises, surtout que mon physique n'arrangeait rien. Petite, rondelette, j'étais la cible toute désignée. Je ne parvenais pas à relever la tête. A bout de souffle, j'ai fini par craquer et j'ai commencé à me tailler les veines. C'était la seule façon pour moi de me soulager, c'était aussi une sorte de punition, pour ma faiblesse.

Je me souviens de cette année. J'avais quatorze ans. La sonnette de la porte d'entrée avait retenti, un domestique était allé ouvrir. Je suis descendue dans le hall de notre villa, par habitude, et j'ai été étonnée de voir une jeune fille se présenter. Blonde, assez menue, les yeux noisette. Elle était plus âgée que moi, je pouvais le voir sur son visage. Elle cherchait mon père. Un domestique est allé le prévenir, je suis restée plantée devant elle. Et comme toute bonne jeune fille bien élevée, je lui proposai de s'asseoir et de prendre un verre de thé.

Je ne sus que plus tard de ce qu'elle et mon père ont débattu ensemble. Cassidy est ma demi-soeur. Demi-soeur que j'ai appris à connaître, à aimer, chérir. Tout ça dans le dos de mon paternel, bien sûr, car j'ai vite compris pourquoi il ne tenait pas à revoir cette fille non désirée. Elle m'a beaucoup aidée. C'est notamment elle qui m'a surprise en train de me couper les veines, une fois. Elle m'a permis de prendre confiance en moi, et depuis ce temps-là, nous nous sommes promises de toujours être là l'une pour l'autre.

Mes relations avec mon père n'avaient jamais été très chaleureuses. Je me souviens de la seule fois où j'ai vu mon père déraper. Il avait sans doute trop bu - je le voyais toujours avec un verre de whisky à la main, et j'ai entendu la porte d'entrée claquer. je suis descendue en cachette, attendant toujours le retour de mon père afin de vérifier qu'il allait passer me souhaiter bonne nuit, me croyant endormie. Mais cette nuit-là, il n'était pas seul; j'ai entendu les gloussements d'une femme. Elle était blonde, grand, belle, dans la vingtaine d'année. Mon père m'a surpris alors que j'essayais de retourner discrètement dans ma chambre. Le lendemain, il est venu me voir, et m'a fait promettre de ne jamais en parler en personne. J'ai compris que mon père avait fait quelque chose de mal, et qu'il ne fallait pas que cela se sache, sinon cela allait salir son image.

C'est à ce moment-là que j'ai compris que je ne pouvais pas nuire plus à l'image de mon père. La fille boulette, rondelette et peureuse fut vite remplacée. La métamorphose se passa durant l'été avant ma rentrée au lycée; en revenant, je n'étais plus la même. J'avais perdu du poids, j'avais minci, grandi, ma silhouette s'était affinée, bref, il était temps que le papillon sorte de sa chrysalide. Dire que les élèves étaient étonnés serait un euphémisme.

Mon adolescence fut solitaire. Riche, mais malheureuse. Au lycée, j'étais populaire, enviée, jalousée, désirée. J'avais pas mal d'amis, beaucoup d'influence, de relations, sans doute tout ce qu'une jeune fille de mon âge aurait rêvé avoir. Mais pas moi. Je me foutais pas mal de ces gens, en fait. Tout ce que je voulais, c'était attirer l'attention de mon père. Lui, qui n'était jamais là, ni pour m'admirer, ni pour me féliciter, qui n'était pas là pour donner l'attention et l'amour dont j'avais besoin, simplement. Je ne demandais pas grand chose, pourtant. Enfin, je n'avais pas l'impression de lui en demander beaucoup. Mais visiblement pour lui, si.

Je faisais en sorte d'attirer suffisamment l'attention, sans toutefois trop lui nuire. Enfin, me nuire. Me retrouver dans le bureau du proviseur tous les deux jours était une limite à ne pas franchir. Cette période là fut difficile, pour nous deux. Nous passions notre temps à nous engueuler. Lui qui disait que je lui faisais honte, moi lui balançant qu'il n'était pas un bon père. Un beau jour, j'ai craqué et je lui ai crié:
-Pourquoi tu ne m'aimes pas ?
Il s'est arrêté, ma regardé, et a soufflé:
-Je ne sais pas.
Puis il est sorti. J'ai compris, ce jour-là, que quoi que je ferais, il ne m'aimerait pas, mais ça ne m'a pas dissuadé de toujours essayer.

Après avoir décroché mon diplôme, j'ai choisi d'intégrer l'université d'Oxford, une des plus prestigieuses d'Angleterre. J'ai fini par mettre de l'ordre dans ma vie, en arrêtant d'y foutre le bordel. J'avais choisi une autre technique d'approche; cette fois, je ne ferais rien qui ne nuira à la réputation de mon paternel. Bien au contraire, je voulais qu'il soit fier de moi. Et quoi de mieux qu'une université telle qu'Oxford pour mettre mon plan à exécution ? Oxford, mon nouveau terrain de jeu, celui qui allait voir se jouer mon avenir.

Bienvenue,

j'aime bien cette double facette

Merci :23: j'en profite pour annoncer que j'ai fini

Han merci

Alors non la soeur en question c'est Cassidy - avec Dianna Agron en avatar :23:

Alors avec la femme blonde, bah elle est l'aventure d'un soir et je comprends pas l'enfant tu parles de Jaelyn ?

Avec plaisir

Alors bienvenue en retard :23: et félicitation pour ta validation :23:

Oh oui, hâte de lire la fiche de Cassidy
L'enfant, c'était Cassidy justement.