Il faut sauver le soldat...Les fesses de James ! ~ Hugh & James

Quand le jeu prend une drôle de tournure...

Il s'était rendu au Kaleïdoscope, son nouveau terrain de jeu depuis qu'Alice lui avait donné rendez-vous à cet endroit. C'était ici qu'ils se retrouvaient, dans le carré VIP, à l'étage, surplombant le commun des mortels, les scrutant en quête d'un nouveau jeu, d'une nouvelle victime. Et s'ils ne trouvaient rien d'intéressant à se mettre sous la dent, ils tiraient des plans sur la comète, visant des étudiants d'Oxford pas forcément présents ce soir là. C'était ainsi qu'était venu le sujet Galadriel delanoue, une des rares pucelles de cette université, un cas improbable. Même lui n'avait réussi à rien. Et finalement, bien que ce ne soit pas son genre, il s'ennuyait tant qu'il avait préféré abandonner et changer de cible. Ainsi, c'est Anaelle Collins qui ferait les frais de leurs petites manigances.

Il avait commencé par se renseigner sur elle, en parallèle, il continuait son petit jeu avec Breeony et un soir, un événement improbable était survenu. Alors qu'il devait rejoindre la blonde pour des tracas administratifs, elle avait eu un accident près du lieu de rendez-vous et sa victime était aussi la sienne : Anaelle. Il avait réagit, comme un robot, il avait tout simplement fait ce qu'il fallait. Elle avait été prise en charge et finalement, il s'était dit que cette situation pouvait être une opportunité. Il avait une raison solide pour lui parler et comme toujours, il se montra avenant, agréable, attentionné...Il avait mis son masque d'ange, dissimulant au mieux sa véritable nature, comme face au public, face à presque tout le monde. Rares étaient ceux à avoir compris qui il était réellement.

Il était donc là, dans cette boite de nuit ce soir-là, attendant dans un confortable fauteuil à l'étage sa comparse pour un énième jeu malsain, un verre de scotch à la main. Il balayait la salle du regard, guettant une proie en attendant qu'Alice ne se décide à pointer le bout de son nez. Il avait remarqué une jolie brune près du bar et une fois son verre terminé, n'ayant pas envie de patienter davantage, il se leva et alla dans sa direction. Ce qu'il n'avait pas prévu, c'est qu'il était tout autant une proie que sa cible ce soir et cela...ça n'allait pas beaucoup lui plaire, d'autant plus quand il découvrirait de qui il s'agit...

Quand le jeu prend une drôle de tournure...

Il se dirigeait vers la proie avec laquelle il avait décidé de jouer ce soir quand il se fit intercepter par une voix masculine lui proposant un verre. Premier réflexe : un mouvement de recul. Dire que ça ne lui plaisait pas qu'un homme l'aborde était bien en dessous de la réalité, il abhorrait cela plus que tout. Il détestait ce qu'il considérait comme des déviances et sur ce point là, on pouvait clairement dire que James était homophobe même si ce terme est stupide puisqu'il n'en a pas peur, il les déteste, les voit comme des sous-espèces ou des malades, mais il n'en a pas peur. Bien sûr, de tout cela, il n'en dira rien. Cela gâcherait l'apparence qu'il veut se donner, gentil, serviable, attentionné, tolérant...Tout ce qu'il n'était pas en réalité.

En posant les yeux sur l'homme qui l'avait abordé, il eut la surprise de reconnaître la personne qui l'avait reçu lors de son admission à Oxford. Si Lewis Caroll père avait largement graissé la patte à bien du monde pour éviter que n'éclate au grand jour les manigances de son fils et le scandale concernant sa si jolie professeure de droit, James avait parfaitement conscience qu'entre les deux universités, il n'y avait sans doute pas de tabou et que son dossier devait être chargé. Cependant, l'argent ouvre bien des portes et malgré ce petit écart, qui n'a jamais pu être prouvé à 100%, James était un étudiant brillant et ils ne pouvaient se permettre de le refuser dans leurs rangs. Toujours est-il qu'il avait toujours su tirer son épingle du jeu et si certains doutes persistaient dans l'esprit de quelques uns, il n'en avait cure.

La surprise passée de voir le DRH dans cet endroit, il se mit à réfléchir rapidement à sa réponse. Si de base, il avait eu envie de l'envoyer balader en entendant une voix masculine, il se retrouvait face à une personne faisant partie de l'administration d'Oxford, et ça, ça compliquait les choses. Il y avait deux options : soit il risquait de se faire draguer, ce qui lui hérisserait les poils, soit le DRH s'ennuyait et avait envie de compagnie et de discussion...Ce dont il doutait dans un endroit pareil. Il afficha un sourire et lui répondit, l'air de rien :

Monsieur le Directeur, je suis surpris de vous voir dans un endroit comme celui-ci.

Une façon pour lui de recadrer les choses si contrairement à lui, il ne se rappelait pas qu'il avait un des étudiants d'Oxford en face de lui. Il n'était pas sûr cependant que ça changeait quoi que ce soit, il avait pu vu par lui même plus d'une fois à quel point la dépravation avait envahi l'université.