I trust in your unfailing love, but I was wrong. ELIRON

Aaron & Eliakim

Il avait trompé Alice il y a deux jours de ça et encore là, il avait du mal à croire qu'il avait osé lui faire ça. Il supportait mal sa trahison même si on pouvait le traiter d’hypocrite, de sans cœur, de coureur bref il avait l'habitude. Mais cette fois-ci il était amoureux d'elle, c'est indéniable. Les sentiments et la tendresse qu'il pouvait éprouver pour elle n'avait pas de limites, mais Leigh était revenu. Et comme un ouragan Leigh avait ravagé ses bonnes résolutions, sa droiture et sa fidélité. Il lui avait fait l'amour avec passion, le dévorant comme si ça avait été la dernière fois qu'il l'avait vu. Comme une façon de lui dire au revoir, chose qu'il n'avait pas pu faire. Il ne savait pas si cela allait recommencer, si il allait perdre Alice, Leigh où même les deux. Actuellement dans une situation qui le dépassait il n'en avait parlé à personne sauf à Rae sa meilleure amie, sa sœur, son âme sœur. Mais elle ne le jugeait pas, elle l'avait sermonné, câliné, embrassé, tapée mais elle ne le jugeait pas. Et il adorait cela d'elle, parce qu'il pouvait tout lui dire sans craindre une remarque mauvaise où méchante

Mais il n'en avait que plus étonné de recevoir un sms assassin de Aaron, le futur époux de son ami Andrea et accessoirement, son ancienne folie d'une nuit. Au début il pensait ne pas se rendre au lieu de rendez-vous mais il ne pouvait pas être aussi lâche alors il lui avait simplement répondu qu'il serait au rendez-vous évidemment. Tout en adressant un message à Andrea pour le prévenir que son fiancé lui cherchait des noises, il c'était levé de son canapé où il travaillait sur un dossier pour aller s'habiller. Mais il avait également reçu un sms de Alice pour le prévenir qu'elle n'arrivait plus à penser correctement, qu'elle n'arrivait plus à ôter les images de Eliakim avec son amant. Et qu'elle pensait à faire une pause. Mais ça elle n'avait pas osée lui dire alors il l'avait compris. Et pendant les deux heures où il avait du attendre le moment de rencontrer Aaron il avait bu.

Une bonne dose de vodka mélangé à un peu d'herbes du diable pour se changer les idées. Si bien qu'il se demandait si il serait en état d'aller voir le beau brun. En se levant il avait failli tomber en avant car l'alcool venait de monter dans sa tête avec une puissance inouï. Mais ça allait, il pouvait tenir debout. Alors emportant un joint si énorme qu'on ne voyait que ça, il prit le chemin de l'université d'Oxford. En pleine nuit et seul dans la rue déserte il marche d'un pas rapide, tirant quelques bouffés sur sa cigarette trafiquée. La drogue ne lui fait pas grand chose car il en prend depuis longtemps, simplement cela lui permet de se calmer. En effet il n'est pas sur de rester bien sagement devant Aaron surtout si ce dernier le cherche trop. En arrivant il aperçoit la silhouette musclée quoi que fine du fiancé de Andrea. Il s'approche de lui sans attendre, jetant au sol ce qui reste de son joint c'est à dire, pas grand chose. « Je t’accorde un bon point pour ta ponctualité … c’est déjà ça … » Il hoche les épaules, la remarque ne l'atteint même pas.

« Alors ? Qu'est ce que tu veux ? » Le brun n'attend pas pour répondre. « Je ne suis pas ici pour te casser la gueule ou bien pour te donner une leçon de morale, bien que ces deux options m’ont traversées l’esprit bien plus d’une fois … » Qu'il tente oui ce serait drôle, ça pourrait être une expérience nouvelle pour lui. Si il pense avoir le temps de le toucher, il se fait des idées ! « Non je suis ici pour essayer de comprendre comment tu as pu faire une chose pareil à Alice … Et je t’assure que je ne bougerai pas de là, sans avoir entendu une explication suffisante qui puisse soulager toute la rancoeur et la peine que tu m’inspires Eliakim … » Il le regarde, voudrait lui jeter des horreurs au visage mais avant ça il décide de lui répondre la première chose qui lui passe en tête. « Et en quoi cela te concerne ? Comment ça se fait que le Don Juan de l'école s'amuse à me faire des leçons de morale ? Je dois te rendre des comptes maintenant ? De toute façon je peux dire ce que je veux tu ne me croiras pas. Tu me vois comme une enflure de la pire espèce. Sois rassuré, Alice n'aura plus à souffrir de mes frasques elle veut faire une pause. Tu es satisfait ?! »

Aaron & Eliakim

Clyde part. Son meilleur ami, son frère de cœur, son jumeau maléfique quitte la ville pour Londres, rejoindre son père afin d'entrer en politique. Les prochaines fois où il verra son ami ce sera sûrement à la télévision. Ils ne se verront plus, ils ne rigoleront plus ensemble, ils partageront des souvenirs et une photo volée entre deux cours. Les deux enfants terribles ne seront plus et cette idée le ronge, lui faire mal, lui donne envie de tout casser et briser la moindre personne qui posera ses yeux sur lui. Car ce soir il n'a pas bu seulement pour Alice mais aussi pour son ami. Car ce dernier part pour la capitale Anglaise dés le lendemain, sans attendre. Il l'accompagnera à l'aéroport évidemment mais il est incapable de le regarder partir car quelque chose lui dit que ce sera la dernière fois qu'il verra Clyde tel qu'il le connaît. Insouciant, fou, déluré, heureux. Alors ce soir ce n'est vraiment pas le bon soir pour exiger une entrevue avec Eliakim. Il est drogue, saoul comme un supporter de foot un soir de finale. Il n'est bon pour rien et il n'est même pas sur de pouvoir marcher sans finir au sol et passer la nuit dans l'herbe.

Ils sont bien loin les moments où ils se cherchaient Aaron et lui, où ils se draguaient et pire encore, le soir où ils ont fait l'amour. Non ce sera voir le beau brun l'agace plus qu'autre chose, surtout qu'il va entendre parler de son infidélité, d'Alice et de tout ce qu'il sait déjà. Il n'a pas besoin d'entendre rabâcher qu'il est une enflure de la pire espèce, un infidèle, bref un homme bon à finir seul. Pourtant il ne sait pas pourquoi mais il c'est rendu au lieu de rendez-vous, sans doute car il a prit cela comme un défis. Et il est incapable de perdre ou de passer pour un lâche. Alors le voilà, devant Aaron, beau comme un dieu et plein de hargne à son sujet. « Que tu le veuilles ou non cela me concerne Eliakim, Alice est ma meilleure amie et c’est moi qui vais la ramasser à la petite cuillère par ta faute ! Alice est forte, Alice est brillante, Alice est beaucoup de chose, mais sache que tu viens de briser une partie d’elle-même et pour ça je t’en voudrais à vie … Alors oui tu peux venir ici me jeter toutes les horreurs de mon passé de Don juan à la figure, oui j’ai été un salaud, oui j’ai longtemps pensé qu’à mon petit bonheur en étant égoïste et égocentrique, mais aujourd’hui je ne pourrais jamais faire ce que tu as fait à Alice à Andrea ! Je vous ai si longtemps envié Alice et toi, votre histoire, votre amour si intense et passionnelle et apprendre aujourd’hui que tu as pu tout faire basculer, cela me fait bien plus mal que tu ne peux l’imaginer … vraiment » Il laisse un rire dénué de toute émotion sortir de sa gorge alors qu'il regarde en l'air. La nuit est claire, belle, les étoiles brillent comme des diamants.

C'est une belle nuit pour une dispute. « Tu ne serais pas si tu ne pourrais pas faire ça à Andrea. Tu ne sais pas ce qui peut me lier à Leigh. Tu juges sans réfléchir, sans comprendre. Non tu juges, tout toutes les personnes. Enfin si ton homme est le seul à comprendre un minimum. » Lentement, d'un pas traînant il marche jusqu'à la fontaine qui est toute proche d'eux et qui semble séparer les deux hommes. Car en effet les deux anciens amants sont face à face mais assez loin l'un de l'autre, comme si à tout moment tout pouvait exploser. Il s'approche de l'eau et plonge tête la première dans le bassin où l'eau continu à couler. C'est frais, cela lui remet les idées en place. En même temps il prend quelques gorgées qui lui permettent d'humidifier sa bouche et sa gorge, l'alcool et la drogue assèchent sa langue. Enfin il sort sa tête, trempe maintenant et se retourne vers Aaron. Il ne fait pas attention aux gouttes qui tombent sur son tee-shirt, il ne sent pas la fraîcheur de la soirée. Tout de même il remet un peu d'ordre dans ses cheveux sans faire attention au fait que seul son visage est trempe. Il est ridicule.

Mais avant qu'il ne réagisse Aaron c'était approché de lui et venait de le saisir par le col. « Mais tu es bête ou tu le fais exprès, bien sûr que je te déteste, que tu me dégoûtes pour ce que tu as fait à Alice ! Mais le pire dans tout ça, c’est que tu me fais de la peine, j’ai mal pour toi, pour vous, pour votre histoire Eli ! Tu crois vraiment que le fait que vous fassiez une pause me réjouis ! Mais merde réfléchis ! Putain ! Alice sans toi, ce n’est plus Alice ! » Violemment il repousse Aaron de toutes ses forces, refusant d'en entendre davantage. Car même si il refusait de l'avouer les mots de Aaron avaient le don de taper là où il souffrait le plus. « Mais lâche moi ! » Hurle Eliakim en se tenant bien droit, serrant ses poings si fort que ses jointures en devinrent blanches. « Maintenant si tu ne veux plus rien me dire ou faire pour essayer de sauver ton couple, de m’expliquer clairement pourquoi tu as fait ça et bien tu es libre de partir vaguer à tes nouvelles lubies, bien que crois moi l’alcool ou toute autre substances ne t’aideront qu’un moment … si au contraire tu veux essayer de réparer tes erreurs, je suis là pour essayer de t’aider, mais sache que je n’abandonnerai jamais Alice, quoi qu’il arrive … Je serai toujours la pour elle ... » Lui demande le beau brun, une fois assis contre le tronc de l'arbre d'Alice tout en se tenant la tête entre les mains. Un instant Eliakim eut de la peine, pour ce jeune homme qui semblait aussi perdu que le couple. « Je ne t'ai pas demandé d'abandonner Alice. Elle est ta meilleur amie je comprends tout à fait ça. Mais n'essaye pas de m'excuser, de me faire avouer que je regrette cette nuit avec Leigh. Parce que Aaron le pire est là... Je suis incapable de regretter ce que nous avons fait. » Il laisse ses yeux scruter les étoiles dans le ciel, trouvant le spectacle magnifique. Et puis calmement il s'approche de Aaron et s'assoit à côtés de lui contre le tronc d'arbre. « Entre Leigh et moi cela remonte à notre scolarité. Nous n'étions que des amis. Meilleur ami plutôt, confident, appelle ça comme tu veux. Déjà je craquais pour lui, ses beaux yeux bleus, son sourire, son intelligence, cet humour, sa tendresse et sa sensibilité qui fait de lui un merveilleux prof de littérature... »

Doucement il fouille dans sa veste à la recherche de son portable, il le sort, cherche dans ses photos et en trouve une de Leigh. Il tend le cellulaire à Aaron. Il ne fait pas ça pour lui faire du mal, simplement si il veut tout lui raconter il doit commencer par le début. La photo n'est pas toute jeune, elle représente les deux hommes à la plage, Eliakim a sa tête posé sur le torse fin de son amant. Ils sont heureux. Une semaine avant que Leigh ne parte. « Un soir on avait trop bu et je l'ai embrassé. Nous avons passés la nuit ensemble et cela a commencé ainsi. Nous avons vécus plusieurs mois de bonheur parfait, on s'aimait, on était parfait ensemble. Il était mon double, cette pièce manquante pour que je sois parfait. Et puis un jour il est allé voir ses parents et le lendemain il était parti avec comme excuse un petit mot posé sur notre lit. Je n'ai jamais compris. Récemment il m'a expliqué que ses parents m'avaient menacés, ils savaient tout sur moi et si il continuait sa relation homosexuelle ils s'en prendraient à moi. Nul doute qu'on aurait pas retrouvé mon corps. » Il baisse la tête, regarde ses mains. L'alcool le fait parler mais apparemment on est jamais aussi franc que sous substance ou liquide prohibé justement. « Il est revenu en ville il y a quelques semaines et... Tu connais la suite. J'ai toujours ces sentiments si fort pour lui, cette obsession, ce besoin de le voir, de le toucher. Je l'aime toujours. Et... J'aime aussi Alice. » Il arrête de parler, il réfléchit une seconde. « J'aime deux personnes. Alice est ma lumière, elle m'a permise de remonter à la surface lorsque je l'ai rencontrée. J'étais au plus mal à ce moment là. J'aime sa folie, son côtés enfantin, son humour, l'étincelle de vie dans ses yeux. Mais Leigh... C'est une passion déchirante. Nous ne pourrons jamais être ensemble car on se détruirait mutuellement. Et je veux épouser Alice. Je le veux vraiment. Tu penses avoir une solution alors ? » Il tourne sa tête vers lui et le regarde.