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 (terminé) eliakim ღ step with me

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Rae I. Fitzpatrick




Rae I. Fitzpatrick
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MessageSujet: (terminé) eliakim ღ step with me   (terminé) eliakim ღ step with me EmptyDim 19 Avr - 21:47


step with me
eliakim&rae

Les brindilles craquaient sous les pas de Rae alors que le couvert de la végétation protégeait les deux marcheurs d’une bruine inopinée. Par-dessus le feuillage, un léger arc-en-ciel se dessinait sous le gris des nuages, délavé par la présence d’un soleil de mars. L’Irlandaise et son ami étaient arrivés quelques jours auparavant en « rebel county », terre mère de la brune. Mère. La trentenaire ne savait que penser de la sienne, de mère. Pour elle, seul le mot « génitrice » n’était fait que pour la qualifier. Elle l’avait mise au monde, l’avait éduqué, lui avait donné le sens du devoir, du déshonneur, de l’argent et de la manière dont le claquer sans éprouver le moindre remord. Elle lui avait appris à partir de ce rire cristallin, à regarder les gens de haut, à aimer sans concession. Et puis, un jour, alors qu’elle n’avait que 21 ans, Rae-Ann avait décidé de couper les ponts. Sous la chevelure peroxydée de la vieille se cachait des envies de grandeurs et de richesse que la prétendante au trône (Rae) mettait en péril par ses dépenses excentriques. La vieille avait fermé les robinets, laissant l’argent liquide couler pour elle – Smaug avait été dès lors son nouveau surnom.

Ravie. Les vingt-et-un ans de la brune avait été sa meilleure année. Elle avait accueilli la rupture avec sa famille comme une bénédiction avant d’exalter de se voir expulser de UPenn, sourire aux lèvres. Elle considérait son rejet comme le sommet de sa vie, le but ultime qu’elle avait enfin atteint à force de jouer. De tendre des cordes qui n’étaient plus élastiques. De manier les sentiments des autres en ignorant les siens. Les neuves années suivantes n’avaient été qu’un long et lent ballotement où Rae s’était laissé emporter sans qu’elle n’ait trop à penser. Elle s’était laissé couler et laisser vivre, continuant à railler et à descendre son entourage. Du moins, jusqu’à ce qu’Aisling ne lui offre un poste à Oxford et qu’elle retrouve pour de bon Eliakim. Le professeur de Biologie se tenait d’ailleurs à ses côtés, lui faisant l’honneur de l’accompagner en Irlande. Elle n’osait pas lui dire, n’arrivait pas à lâcher les mots mais elle le remerciait. En plus d’avoir pris les billets d’avions pour traverser la mer, il se présentait comme son point de repère. Sans lui, elle n’aurait certainement pas réussi à se présenter timidement à la demeure des Fitzpatrick. Si Rae-Ann avait esquissé un sourire gêné et timide avant de prendre froidement sa fille dans ses bras, Niall n’avait pas prononcé le moindre mot avant de s’éclipser par la porte arrière du garde-manger.

Après le rejet de la mère, celui du père laissait l’Irlandaise perplexe. Et étonnement ravie. Un fin sourire s’était emparé de ses lèvres alors que le retraité traînait de la patte pour disparaître dans l’obscurité.

Les retrouvailles s’étaient passées quatre jours auparavant, laissant la demoiselle sur le pas de la porte. Elle et son ami. Le confort de la demeure Fitzpatrick leur ayant été refusé, ils avaient décidé de louer une voiture et de procéder à un road-trip avec Rae pour guide. Elle lui avait expliqué l’origine du Fjord de Killary, l’unique Fjord d’Irlande. Ils avaient surplombé les Cliffs de Moher, baignés dans le soleil de mars, ébahis par le paysage. Elle avait raconté les légendes locales de la Cascade de Killarney, d’autres légendes également de l’existence des lepreuchaunes jusqu’à d’autres plus sanglantes. A présent, ils foulaient de nouveau le sol de Cork et de ses alentours, après avoir redescendus toute la côté Ouest. Dans quelques heures, le couple d’amis devait rejoindre la mère de Rae au café du parc. Et pour être franche, l’Irlandaise ne savait pas comment prendre la nouvelle. Elle s’en retrouvait mal à l’aise, pensante et peut-être un brin silencieuse. En plus de remercier son ami d’être venue avec elle de l’autre côté de la mer, elle était ravi qu’il se montre aussi compréhensif.

Une autre brindille craqua sous les chaussures de la trentenaire, la sortant de ses pensées alors qu’il arrivait enfin à découvert. D’instinct, elle leva la tête vers le ciel, remerciant le temps d’être aussi clément – la bruine venait de s’arrêter. Elle huma l’air frais écossais, arrachant un large sourire qu’elle exposa à Eliakim. De sa poche, elle sortit une barre de céréales et l’ouvrit avant d’en croquer un bout. Sur quoi, le sac de la brune se retrouva le sol encore humide – elle avait besoin de boire. De l’eau. Elle était déshydratée et les sorties en pub le soir ne l’aidait pas à récupérer. Ca et les conversations téléphoniques d’Eliakim qu’elle pouvait entendre parler par-delà la cloison du mur – elle lui en toucherait deux mots plus tard.
« T’en veux une gorgée ? »
L’Irlandaise agita la bouteille d’eau sous le nez de son camarade avant de reporter son attention sur la carte de randonnée qu’elle trainait depuis le début de la matinée. Les trentenaires avaient décidé de faire quelque chose de plus d’actif et si Rae avait été emballé par l’idée, elle s’en voulait d’avoir accepté.

Elle n’avait jamais été douée avec les cartes.

Mais elle n’osait pas l’avouer. N’osait pas le lui avouer. Alors, tentant bluff pour bluff, la brune replia la carte d’un air déterminé avant de pointer du doigt la direction qu’ils devaient prendre. Qu’elle voulait prendre. Elle avait l’assurance et l’avantage du terrain ; l’Irlande était son pays. Pourtant, elle leur accordait une pause, lui accordait un large sourire.
« J’crois que je te remercierai jamais assez. Saint Patrick inimaginable. Road trip de fou. Soleil de mars. Tournée des bars. Je recharge mes batteries, tu vois. Tu sais. » Pleine de délicatesse, l’Irlandaise déposa un baiser sur les lèvres de son ami avant de se hisser sur la pointe de ses pieds. « Et toi, dis-moi, t’en penses quoi ? » Elle connaissait la réponse mais ne pouvait s’empêcher de poser la question pour confirmer ses pensées. « J’peux la ranger ? », enchaîna-t-elle rapidement en montrant la bouteille d’un signe de tête.



Dernière édition par Rae I. Fitzpatrick le Mer 30 Sep - 23:16, édité 1 fois
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Eliakim A. Crowlley




Eliakim A. Crowlley
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MessageSujet: Re: (terminé) eliakim ღ step with me   (terminé) eliakim ღ step with me EmptyLun 20 Avr - 23:34

Rae & Eliakim

« Step With Me. »

Il plissa les yeux alors que le soleil rendait sa vue plus floue, plus difficile. Son regard azur se posa tout autour de lui alors qu'il tentait, sans grande réussite, de savoir où ils se trouvaient. Dans la forêt oui c'est certain, des arbres et de la végétation partout mais aucune trace de vie immédiate. Il soupira en s'arrêtant en même temps que Rae. Elle jeta son sac à terre avant de croquer dans une barre de céréales. Lui tournait sur lui même, cherchant des yeux une direction convenable à prendre. Quelque chose attira son regard, sur une feuille encore mouillée de la légère pluie qui venait de tomber, il remarqua un moustique prit dans les filets d'une toile d'araignée. Alors que l'insecte tentait, en vain, de se dégager de la prise de fer de l'araignée, cette dernière sauta sur le moustique. Elle l'enroula dans ses longs fils d'argents, l’empêchant de respirer jusqu'à ce que le moustique ne bouge plus. Un dernier sursaut traversa l'insecte avant qu'il retombe inerte.

Un bruit proche d'un Berk! traversa les lèvres roses de Eliakim alors qu'il s'éloignait de l'horrible araignée pleine de poils. Non il ne supportait pas les insectes, il en avait une phobie folle même. « T’en veux une gorgée ? » La voie fluette de son amie le fit sursauter alors qu'il se tournait vers elle. Il attrapa la bouteille d'eau en la remerciant et prit quelques gorgées fraîches. Il avait plus soif qu'il ne l'aurait pensé, si bien qu'il descendait la moitié de la bouteille en quelques secondes. Il lui rendit la bouteille alors que Rae tournait dans tous les sens la carte censée guider les deux amis dans cette forêt. Un fin sourire vint fleurir sur les lèvres d'Eliakim. Il aurait juré qu'ils étaient perdus, pas pour longtemps ils allaient bien finir par trouver une maison où un bar, et ils rentreraient à l’hôtel rapide. Après avoir avalé quelques verres de bière évidemment, ils passaient leur temps à ça depuis qu'ils avaient posés un pied sur le sol Irlandais. Entre ça et les balades à droite et à gauche, les soirées en tout genre et les légendes locales que Rae lui racontait, et bien ils ne dormaient plus beaucoup.

Ce n'était pas rare qu'il aille dormir avec elle d'ailleurs, de peur de voir un leprechaun surgir de sous son lit évidemment. Il lui sortait une autre excuse que celle la, il n'allait pas lui avouait que ses histoires de monstre, château hantée et tout le cortège avait le don de faire trembler Eliakim une fois dans son lit. Qui plus est ils avaient eu la bonne idée de loger dans un ancien château transformé en hôtel, autant dire qu'il s'attendait à voir surgir un fantôme à tout instant dans sa chambre. En autre il jurerait avoir vu une ombre proche de son lit la veille. Ce qui l'avait évidemment, poussé à aller dormir avec sa meilleure amie. A savoir ça, ils auraient pris une chambre avec lit double car dans le lit une place de Rae, il finissait souvent sa nuit par terre sur le tapis. Mais au moins il n'était pas seul ! Et il avait au moins la présence d'esprit d'enfiler un tee-shirt, c'était le minimum.

Il ne voulait pas penser à la suite de la journée, en effet ils avaient comme projet de retrouver la mère de Rae au café du village. Bien qu'il se sente redevable envers cette femme pour avoir mis au monde une femme comme Rae, il se trouvait qu'elle ne lui inspirait aucune sympathie. Déjà parce que lorsqu'ils avaient voulu tenter une approche la famille Fitzpatrick leur avait claqué la porte au nez. De là une idée folle avait traversée l'esprit des deux amis, ils avaient loués une voiture et avaient roulés sans s'arrêter. Jusqu'à trouver un hôtel non loin d'ici, qui d'après les rumeurs des villageois, était l'une des plus hanté de la région. Amusant. Alors même si il ne voulait pas l'avouait, il préférait voir son amie avec lui et donc décontractée, qu'avec les membres de sa famille. Ces gens avaient tendance à la mettre mal à l'aise et... Coincée. Tout comme lui lorsqu'il se trouvait face à son père.

« J’crois que je te remercierai jamais assez. Saint Patrick inimaginable. Road trip de fou. Soleil de mars. Tournée des bars. Je recharge mes batteries, tu vois. Tu sais. » Il lui sourit, amusé de la voir s'ouvrir comme cela. Il lui rendit le léger baiser qu'elle lui déposa sur les lèvres. Ce geste n'avait rien de sexuel entre eux, et il semblait doux comme une caresse. « Tu n'as pas à me remercier. Tu avais besoin de venir ici et je serais toujours là pour toi. » Elle avait tant fait pour lui, surtout après sa rupture avec Leigh. Elle ne l'avait jamais jugée, ne lui avait fait aucun reproche. Elle lui avait ouvert ses bras, seulement ça et pour Eliakim cela valait tout l'or du monde. « Et toi, dis-moi, t’en penses quoi ? » Il laissa ses yeux froid comme la glace glisser sur le paysage qui se dessinait autour d'eux. En quelques jours ils avaient vus tant de chose, des merveilles qu'il n'aurait jamais pensé voir dans sa vie. « C'est magique. Ce pays est splendide, j'adore. Tout ce que tu me fais visiter est exceptionnel ! » Un soupir de satisfaction franchit ses lèvres alors qu'il s'étirait de tout son long, respirant cet air frais et pur. Il n'aurait pas pu rêver mieux même si Alice lui manquait il devait l'avouer. Rae lui demanda si elle pouvait ranger la bouteille, il hocha la tête. Un petit ruisseau coulait non loin des deux amis, prudemment Eliakim s'avança vers l'eau sans faire de bruit. Quelques petits poissons nageait tranquillement, tant le lieu semblait apaisant. Ils n'ont jamais été péché, pourquoi se méfier du danger? Pensa Eliakim avant de se tourner vers Rae. « Allez avoue, on est perdu ? » Lui lâcha le professeur en tenta de retenir un rire qui montait dans sa gorge. Son ami n'a pas le sens de l'orientation, ce n'est pas bien grave mais de là à lui faire avouer c'est quasiment impossible.

Alors le blond recula un peu encore, craignant qu'elle ne lui jette un morceau de sa barre de céréales. Mais ce qu'il n'avait pas prévu, idiot qu'il était, c'est que le bord du petit ruisseau semblait glissant. Évidemment la boue qui constituait ce rebord précaire s’effondra. Eli' tomba en arrière en battant des bras sans réussir à se rattraper à quelque chose. Ses fesses rencontrèrent le fond du ruisseau composé de petits cailloux alors qu'il poussait un petit cri. L'eau glacée recouvrait son bassin, le bas de son dos et ses cuisses. Vivement il se releva aussi vite qu'il le pouvait, trempant le reste de son pantalon par la même occasion. Intelligent, vraiment. Et ça s'appelle professeur ! « Tu peux rire, va-y... » Murmura Eliakim en sentant un fou rire monter également en lui. Il se sentait idiot dans cette eau glacée, quelques poissons passant entre ses jambes.

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Rae I. Fitzpatrick




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MessageSujet: Re: (terminé) eliakim ღ step with me   (terminé) eliakim ღ step with me EmptyDim 5 Juil - 20:00


step with me
eliakim&rae

Sous le couvert des arbres, l’Irlandaise profitait de cette pause imposée. Balayant le paysage des yeux, innocemment, elle espérait voir un bâtiment qui pourrait lui donner plus d’informations quant à leur position. Sans succès. Autour d’eux, la nature avait son passe-droit. Tout était vert et marron – vert surtout – avec des pointes colorées pour toutes les fleurs qui venaient à peine d’émerger. Mais rien de ce qu’elle voyait ne correspondait pas (de près ou de loin) à ce qu’elle avait vu sur la carte quelques instants plus tôt. Se mordant les lèvres, elle n’osait pas dire à Eliakim qu’ils étaient hypothétiquement égarés dans les bois, préférant jouer la carte de la diversion. D’un vaste geste théâtral, elle lui présenta le paysage.

« C'est magique. Ce pays est splendide, j'adore. Tout ce que tu me fais visiter est exceptionnel ! » , lui avoua-t-il, soupirant d’aise. A cette remarque, Rae ne put s’empêcher d’afficher un sourire ravi. Revenir en Irlande avait été un véritable désir, une envie bouillante qui s’était faite de plus en plus insistante depuis qu’elle avait remis les pieds en Angleterre. Pourtant, dans le même temps, elle avait angoissé de revenir. Angoissé de revoir ses parents. De ne rien reconnaître. De ne pas se sentir à sa place. La compagnie de son ami la rassurait et, grâce à lui, elle pouvait faire ce qu’elle avait toujours fait : s’en foutre. Le regardant droit dans les yeux, déposant un baiser dans les airs après avoir fait claquer ses lèvres dans un « smack » bruyant et baveux, elle lui transmettait le message inverse : ce n’était pas le paysage qui était exceptionnel, c’était lui. Amusée, elle plissait les yeux, découvrant ses premières rides (vite, qu’elle fasse comme sa mère et aille chez le chirurgien plastique !).

Du coin de l’œil, la brune regardait son compatriote se diriger vers la rivière. A son rire cristallin, se fut une simple question qui s’éleva dans les airs. «  Allez, avoue. On est perdu ? » A peine avait-il commencé à dire le mot « perdu » que la demoiselle hochait déjà la tête de droite à gauche en signe de négation. Ils n’étaient pas perdus, ils étaient égarés. Ils n’étaient pas perdus, ils avaient emprunté un chemin inconnu non référencé sur la carte. Lorsqu’il s’agissait de faire preuve de mauvaise foi, Rae excellait. Alors, comme pour prouver le tout et contrer le rire gras qui s’échappait des lèvres du bellâtre, l’Irlandaise lâcha un « Non » ferme dans les airs, continuant son hochement de tête. Elle le menaça de sa barre de céréale et, se prenant au jeu, Eliakim recula jusqu’au ruisseau. Le limon se déroba sous ses pieds, le faisant chuter. Le nez dans le ruisseau, c’est la fête à Rousseau. Profitant de sa malchance, Rae se mit à lancer les morceaux de sa barre de céréales. En fin de compte. Hilare, elle joignit son rire à celui d’Eliakim alors que ce dernier se trouvait trempé. Détrempé. Il pataugeait dans la rivière, l’eau jusqu’aux genoux. Lentement, le regard malicieux, Rae enleva le capuchon de la bouteille d’eau qu’elle n’avait pas encore eu le temps de ranger. Elle en prit une nouvelle gorgée, s’avançant vers son ami. « Tu peux rire, va-y...

Elle n’avait pas attendu son invitation.
Pour ce genre d’événement, Rae n’attendait jamais.
Au contraire, elle prenait la phrase d’Elia’ comme une offre et, après avoir pris une énième gorgée, elle agita sa bouteille d’eau (ouverte) en sa direction – tout en restant assez loin pour ne pas subir trop de représailles. Après tout : si elle avait une bouteille d’1.5L ; il avait à sa disposition un ruisseau entier. « Ca » Coup de bouteille. « C’est pour m’accuser de ne pas savoir lire une carte.» Autre coup de bouteille.   « Et pour m’accuser de nous avoir perdu. » Nouveau coup de bouteille. « Nous ne sommes pas perdus, nous sommes égarés. » En forêt. A quelques kilomètres de toute civilisation. C'était tout.

Ruisseau. A défaut du chemin, il devrait certainement être indiqué sur la carte. Rae lâcha un « Ah ! » dans les airs, le doigt en l’air pour remplacer l'Euréka. Déposant la bouteille au sol, Rae déplia (pour la énième fois) la carte de randonnée. Elle la regarda un court instant, s’arrêta de rire avant de s’avouer vaincue. Elle s’approcha lentement d’Eliakim, lui tendant sa possession. « Vu que t’as l’air d’avoir une bonne connexion avec les éléments de la nature… » En toute innocence (ou presque), Rae indiquait le ruisseau des yeux.

« J’y crois pas ... quand même. Trente ans et même pas capable de faire attention. Que vais-je faire de toi ? » Elle le regarda des pieds à la tête, une nouvelle fois, pinçant ses lèvres pour arrêter de rire. « J’te dis pas la gueule que va faire Rae-Ann à te voir comme ça. J’espère qu’il y a assez de batterie dans l’appareil photo, ça va valoir son pesant d’or. » Sincère, Rae hochait la tête de haut en bas. Oui, ça allait valoir le détour. Pourtant, pourtant, elle ne se demandait pas si la situation actuelle n’était pas un coup du destin. S’il ne tenait qu’à elle, elle serait restée volontiers à cet endroit, emmerdant le monde et les obligations. Après tout, l’Irlandaise voyait ce séjour comme une manière d’échapper à Oxford pour quelques temps. Elle se connaissait, connaissait son incapacité à rester au même endroit trop longtemps. Elle connaissait son instabilité, aussi. Et, au cours des dernières semaines de travail, elle s’était surprise à auto-saboter son travail, en refusant trop de dossiers une semaine. En en acceptant trop la semaine suivante. En se déclarant malade alors que, pas du tout, ce n’était qu’une gueule de bois. Après le séjour Irlandais, Rae espérait que l’air frais l’ait aidé à la remettre dans le droit chemin. « Alors ? »

Alors. On est où ?
Toujours perdus ?


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Eliakim A. Crowlley




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MessageSujet: Re: (terminé) eliakim ღ step with me   (terminé) eliakim ღ step with me EmptyMer 8 Juil - 20:54

Rae & Eliakim

« Step With Me. »


Je sais les hivers, je sais le froid, mais la vie sans toi je sais pas...

Ses yeux se posent sur la belle Rae qui rit aux éclats, sans même voir le regard faussement furieux que son ami lui lance. Faussement oui car il est incapable d'avoir de la colère envers elle, même pas un peu non, rien. Il l'adore tellement, elle le connaît par cœur que ça en devient troublant. Elle se moque de lui et en retour il éclate de rire également, se moquant de la situation. L'eau glacée coule entre ses jambes, lui arrache même un frisson alors qu'il tente de se relever. Mais alors qu'il pose une main dans le ruisseau pour se lever, il sent quelque chose filer entre ses doigts. Un poisson, non pire des poissons même. Partout, qui nagent autour de lui comme si il n'existait pas. Alors sans trop croire en ses capacités de pécheur, il tente d'en attraper un sans même savoir si ils sont comestibles. Rae rit toujours derrière lui, râlant il se lève une bonne fois pour toute. Son pull est trempe, son pantalon marron l'est également et ses dents claquent. l’Irlande est magnifique, mais il n'aurait jamais pensé qu'il puisse avoir si froid en ce début d'été !

Il est originaire d'Irlande, de Dublin pour préciser, mais ses parents préférant la vie à Londres, il n'a jamais vraiment eu la chance de visiter son pays d'origine. Même si il parle plutôt bien l'Irlandais, assez pour se faire comprendre. En tout cas il ne remerciera jamais assez Rae de lui faire visiter ce pays, magnifique. En parlant d'elle il se tourne doucement vers son amie, sa meilleure amie. Elle semble plongée dans la contemplation d'une rare, censée à la base aider les deux randonneurs à trouver leur chemin. Mais apparemment cette carte doit dater du siècle dernier, car tous les chemins qu'ils empruntent n'existent pas. Donc ils avancent à l'aveugle depuis le début de la matinée.

Et ce n'est pas en comptant sur le sens de l'orientation de Rae qu'ils vont se retrouver, car même si il l'adore, son amie est incapable de se retrouver dans Oxford. Bon il exagère un peu, si peu ! Fièrement elle lui présente la carte, comme si lui même allait retrouver leur chemin. Avec une forme de lueur dans le regard, lui faisant bien comprendre que sa chute est une vengeance de ses paroles prononcées plus tôt, il sourit et attrape la carte qu'elle lui tend. Lui n'a aucun sens de l'orientation, mais au moins il le reconnaît. Difficilement, mais il le reconnaît. « J’y crois pas ... quand même. Trente ans et même pas capable de faire attention. Que vais-je faire de toi ? » Il préféra se retenir de lever les yeux au ciel, pire encore de râler car cela n'aurait fait qu'augmenter le fou rire de sa meilleure amie. « Au moins j'ai plus chaud. » Fine réplique, il claque des dents maintenant.

D'un œil distrais il regarde la position où ils doivent être normalement. Il est incapable de lui dire si ils sont au Nord ou au Sud, alors comprendre une carte, pas possible pour lui ça. Quand elle lui montre la position, il hoche la tête. De toute façon il la suivra partout, où qu'elle aille. « Le plus important de toute façon, c'est que je sois avec toi. » Parfois ça lui prend ce genre de déclaration, il accompagne la fin de sa phrase avec un sourire adorable. Il l'adore, pire que tout. « J’te dis pas la gueule que va faire Rae-Ann à te voir comme ça. J’espère qu’il y a assez de batterie dans l’appareil photo, ça va valoir son pesant d’or. » Souriant, fier de lui il sort enfin de l'eau, marche jusqu'à son sac avec un splash du a ses chaussures mouillées, et enfin ouvre son gros sac a dos bien chargé pour une simple randonnée. « J'ai tout prévu ! » Il en sort un pantalon de rechange, un pull ainsi qu'une paire de chaussure et de chaussette bien sèche et en dernier, un sachet en plastique. De là il commence à enlever ses baskets trempe, les enferme dans le sachet en plastique pour ne pas tremper son sac à dos. Il enlève ses vêtements mouillés, sous les yeux de Rae, sans aucune gêne. C'est bien la seule femme qui s'en moque complètement, pire encore elle serait bien capable de lui dire qu'il devrait faire du sport car il s'engraisse.

Manquerait plus que ça. Enfin il enfile ses vêtements secs et sort également de son sac deux sandwichs enrobé d'aluminium. Il en tend un à la belle, c'est simplement un snack composé de deux tranches de pain au lait, fourré au beurre et à la marmelade. Rien de bien exceptionnel, juste assez pour grignotter le temps de trouver une âme qui vive. « Au moins t'es sure qu'avec moi, tu mourras pas de faim. J'ai de quoi tenir pour trois nuits ! » Lance le professeur en mordant dans son sandwich avec appétit. « Alors ? » Demande la belle, comme si elle allait trouver une réponse sur le visage de son meilleur ami. Sans savoir, Eliakim montre une destination au hasard. « Par là, je le sent bien. Mes chakras sont attirés par cette zone. » Elle va le tuer, le noyer dans le ruisseau. De toute façon le ruisseau doit bien mener quelque part, alors autant le remonter. En quelques secondes ils se mettent en marche, Rae devant lui, toujours afin de contrer une éventuelle chute. « J'suis content d'être avec toi. » Lui avoue le professeur avec un sourire, en évitant de peu une branche en plein visage.

© Chieuze

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Rae I. Fitzpatrick




Rae I. Fitzpatrick
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MessageSujet: Re: (terminé) eliakim ღ step with me   (terminé) eliakim ღ step with me EmptyLun 3 Aoû - 2:41

Step with me


La trentenaire n’en pouvait plus – à petit feu, Eliakim la tuait. Sourire bien ancré au bord des lèvres, elle n’arrivait pas à s’en défaire. Elle avait beau secouer la tête de droite à gauche (à cause d’un rire profond), elle n’arrivait pas à le faire disparaître. Et elle le savait, elle le sentait : il n’allait pas s’en aller de sitôt. Dès que la brune parvenait à l’estomper légèrement, le professeur qui lui faisait office de meilleur ami parvenait toujours à l’attiser, à le faire revenir. « Au mois, j’ai plus chaud » Au fond de sa gorge, Rae retenait un « Hm mm, bien sûr », un rire, une autre moquerie. L’Irlandaise connaissait son pays et se plaisait à dire qu’elle était aussi traitresse que lui. Si les températures variaient peu dans l’année (de 2°C à 20°C), il fallait redouter le vent et la bruine inopinée (et parfois incessante) qui pouvaient se révéler dangereux. Vu comme ça, cela ne semblait pas dangereux – à peine de quoi s’inquiéter. Mais la morsure du froid se faisait d’autant plus profonde que l’on ne s’y attendait pas. Elle était vicieuse et déroutée ; mais pourtant bien présente. Et à voir Eliakim claquer des dents à intervalles réguliers, la brune savait qu’il s’était laissé bercer par la douceur apparente. Il n’était pas le premier.

Carte en main, le trentenaire sortit enfin du ruisseau. Le bruit de ses pas était amorti par l’humus couvrant le sol – et par la mousse aussi. Tout ce que Rae pouvait entendre était le couinement de ses semelles alors que les chaussures faisaient des bruits de succion à chaque enjambée. Et à la demoiselle de sourire de nouveau. Sous ses yeux ébahis, le pseudo-Irlandais (il n’y avait encore jamais mis les pieds !) se traîna jusqu’à son sac avant de se changer. Chaussures. Jeans. Chemise. Pull. Sac plastique pour emballer le tout. « J’ai tout prévu ! » L’Irlandaise (la vraie) se retrouva le souffle coupé à regarder son ami faire un défilé. Les mots lui manquaient, restaient bloqués au fond de sa trachée. A aucun instant, l’Irlandaise pensa à détourner de l’œil. Ce n’était pas qu’elle était voyeuse, non, juste qu’elle restait sous le choc. « T’es sérieux bébé ? » Sérieux au point de se trimballer avec autant de rechanger. A bien y penser, Rae n’avait emmener que de quoi boire (de l’eau), une carte (qu’elle ne savait pas lire) et quelques encas pour la route (des barres de céréales). Sans oublier un anorak pour lutter contre les intempéries irlandaises. En un instant, le mystère de l’énormité du sac du blond – roux ! – venait de se résoudre. « Au moins t’es sure qu’avec moi, tu ne mourras pas de faim. J’ai de quoi de tenir pour trois nuits ! » Tenir. Trois. Nuits. Les épaules de la demoiselle tressautèrent de haut en bas alors qu’elle se retenait (de rire). Récupérant le sandwich que lui tenait Eliakim, Rae ne perdit pas de temps pour en arracher l’emballage et croquer dedans. La marmelade : tous ses souvenirs d’enfance. Toutes les fois où elle avait échappé à la surveillance accrue de Rae-Ann alors qu’elle ouvrait les jambes à ses amants à l’étage. Toutes ses révisions, aussi, à l’Université accompagnées d’un verre de Prosecco. Puis, lorsqu’elle était partie vivre aux Etats-Unis, pendant un moment, c’était son repas du soir lorsqu’elle n’avait plus un dollar en poche. Putain. Un étrange voile passa quelques instants sur les yeux de la belle – voile qu’elle chasse tout aussi facilement qu’on passe d’une idée à une autre. « Et moi de quoi tenir 3 heures ! Mais j’ai l’eau. Et si tu restes hydraté, tu peux rester vivant un mois. C’est ça, non, mon cher professeur de biologie ? Foutage de gueule en toute et bonne amitié.

« Par-là, je le sens bien. Mes chakras sont attirés par cette zone.» Etait-ce elle ou Eliakim venait d’indiquer la direction … au hasard ? Elle en arqua un sourcil, soutenant le regard de son ami qui le tint sans ciller. « Vachement scientifique comme deduction. » Boutade. Rae alla embêter son ami d’un léger coup de coude dans les côtes avant d’ouvrir la marche. A l’affût du moindre danger, la brune scrutait chaque pierre et chaque aspérité du terrain pour diminuer le risque de chute. Si elle se pensait assez réactive et habile, elle n’était pas certaine des capacités de son ami. Il avait était un hooligan après tout, cela avait dû le diminuer un peu (non ?). Souriant à sa propre bêtise, elle avançait d’un pas sur et posé. « J’suis contente d’être avec toi. » Pour toute réponse, la brune se contenta d’un signe de tête discrète. Elle aussi, elle en était ravie, s’il savait. S’ils étaient au repos, elle l’aurait certainement pris dans ses bras, comme ça, pour lui retourner l’information. Mais le terrain commençait à descendre et elle préférait y porter toute son attention. Un jour, elle le lui dirait peut-être, qu’il était son phrare dans l’obscurité. Qu’il faisait ressortir la meilleure partie qui existait en elle. Qu’il était certainement la seule personne avec qui elle était honnête. Tout à fait honnête. Car à bien y penser, elle n’était pas certaine de l’être envers elle-même. Un jour, peut-être. Mais pour le moment… « Attention, ça … » Le corps de l’Irlandaise se tendit – elle était crispée. Aux abords du ruisseau, l’herbe se faisait plus glissante et, parfois, cachait des parties plus dangereuses. En équilibre précaire, Rae tenta de reprendre son équilibre. « …  glisse.» Sans succès. A son tour de se retrouver les quatre fers en l’air – elle avait tout juste évité le ruisseau, préférant déraper sur un petit mètre, se retrouvant en contre-bas. Découvrant quelque chose à même le sol, Rae décida de rester cul dans la boue quelques instants de plus. « Exactement ce que je voulais te montrer !» A comprendre : je ne suis pas tombée, c’était mon plan. « Avec ça, on peut survivre encore 3 nuits si on s’égare,» lâcha-t-elle dans les airs alors qu’elle pointait du doigt une crosse de fougère. Elle n’en avait jamais goûté mais elle avait entendu dire que ça avait un goût fumé. Très fumé. Et un goût de forêt. Trop occupée à regarder le sol, Rae ne pu pas voir qu’au loin – au large, loin devant, tout là-bas – les toits du point de rendez-vous dépassaient parmi les cimes des arbres.

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MessageSujet: Re: (terminé) eliakim ღ step with me   (terminé) eliakim ღ step with me EmptyMer 5 Aoû - 3:11

Rae & Eliakim

« Step With Me. »

Le nez en l'air, il tente de repérer du mieux qu'il peut leur position. Mais impossible de trouver, ils sont définitivement perdus. Et Rae est incapable de le reconnaître, fière Irlandaise qu'elle est ! Il sourit en se tournant vers son amie, elle n'arrive pas à se débarrasser de son petit rictus amusé. Il voudrait lui dire qu'il est sérieux d'avoir emporté, autant de chose. Mais il préfère lui prouver que son idée n'était pas si mauvaise. Elle le regarde se changer, il n'en est pas vexé. Il n'y a aucune attirance entre eux. Et puis elle affiche tellement une petite mine amusée, qu'il se doute qu'elle se moque un peu de lui à cet instant. Tant pis ! Au moins il est bien au sec à présent. Tout frais et sec il revient vers elle. « Et moi de quoi tenir 3 heures ! Mais j’ai l’eau. Et si tu restes hydraté, tu peux rester vivant un mois. C’est ça, non, mon cher professeur de biologie ? » C'est clair maintenant, elle se moque de lui. Puéril tel un enfant il lui lance un de ses regards te-fou-pas-d'ma-gueule avant de lui répondre, en affichant un sourire tout aussi moqueur. « Essaye de tenir en ne buvant que de l'eau. Oui tu peux survivre un mois mais... Tu ne seras plus capable de te lever au bout de deux semaines. Bouger te demandera un effort surhumain. » C'est possible de survivre, mais vous manquez tellement d’énergie que ça en devient incroyablement difficile.

« Vachement scientifique comme deduction. » Ne voulant pas répondre, il lui tire la langue. Malgré tout elle écoute ses conseils alors qu'ils partent dans la direction qu'il vient de montrer. Sans un bruit ils marchent, lui mâche toujours son sandwich à la marmelade, mélangé à un peu de lait concentré pour un peu plus de sucre. « Attention, ça … » Glisse. Dans sa tête il termine la phrase de sa meilleure amie alors qu'elle lance le mot de vive voix. Il la regarde les fesses dans la boue, l'air totalement naturel. Alors quelque chose qu'il n'a pas fait depuis longtemps, il laisse éclater un rire franc et sonore. Entre ses lèvres, un son entre le rire et le hoquet tant il peine à se calmer. « Exactement ce que je voulais te montrer ! » Le fou rire reprend de plus belle alors que maintenant, il se laisse également tomber sur les fesses en regardant sa meilleure amie. Oui qu'elle raconte ça a quelqu'un d'autre si elle veut, pas à lui ! « La boue c'est bon pour ta peau. Tu auras les fesses toute douce ! » Lance le professeur en se calmant comme il peut. Mauvais joueur, il fouille la poche de son blouson et sort son portable. Là, sans qu'elle ne le voit, il prend une photo de la belle Rae les fesses dans la boue. Ça ira dans son dossier spécial vacance.

Et en bon meilleur ami, il fera tourner la photo le jour où elle se mariera. Enfin si elle épouse quelqu'un un jour. Doucement et surtout en faisant attention à ne pas tomber également, il la rejoint en bas de la côte. Là où son amie attend toujours, au sol. Elle lui parle de quelque chose pour tenir trois jours, il tourne la tête vers ce qu'elle lui montre du doigt. Il regarde la crosse de fougère et avec une mine dégoûtée, prononce quelques mots. « Goûte si ça peut te faire plaisir. Je te laisse ma part. » Et enfin, il aide Rae à se relever en l'attrapant sous les bras. Il regarde l'étendue des dégâts et avec un sourire complice, amusé également, il pose son sac à terre pour fouiller à la recherche d'un pantalon propre. Après ça, elle râlera sur son meilleur ami trop prévoyant. En trouvant ce qu'il cherche, il lui tend d'un geste victorieux le pantalon à la taille de la belle, tout propre et sec. « Allez, je te regarde pas. » Avec un petit rire il se retourne pour regarder l'étendue sauvage qui se présente encore devant eux. Là il remarque au loin quelque chose, c'est tellement petit qu'il ne l'aurait presque pas vu si il n'avait pas été immobile pendant quelques instants. « Là ! » Crie presque le professeur en montrant du doigt, les toits des maisons dépassant à travers la forêt. Son sandwich toujours dans la main, tel un gamin ayant trouvé un trésor, il mord dans le pain de mie avec appétit. Enfin de la vie, ils ne passeront pas le reste de leur nuit dans cette forêt. Ce n'est pas que ça le dérange, mais une douche chaude leur ferait du bien à tout les deux. Et puis une bruine légère commence à tomber sur les deux amis. En mettant son sac sur son dos, il termine le reste de son mélange marmelade/lait concentré avant de se tourner vers la belle brune. « Après toi. Si une autre de tes cascades peut nous ouvrir la voie je ne dirais pas non... » Elle va le taper. Pire encore, lui mettre la tête dans la boue si il la titille trop. Evitant presque un regard noir, il lui lance son plus beau sourire.

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MessageSujet: Re: (terminé) eliakim ღ step with me   (terminé) eliakim ღ step with me EmptySam 26 Sep - 22:10

Step with me


Sourire coincé aux coins de ses lèvres, Rae ne pouvait s’empêcher de rire devant la posture d’Eliakim. Le nez en l’air, il donnait l’impression qu’il tentait de se repérer avec le vent. Le vent et les odeurs. Amusée, l’Irlandaise le regardait d’un œil bienveillant, attendrie. Bien qu’ils se connaissent depuis les dix-sept ans de la brune (depuis plus de treize ans !), ils donnaient l’impression d’être beaucoup plus jeunes. Des gamins, de véritables gamins, dont aucun ne semblait avoir plus de jugeote pour rattraper les bêtises de l’autre. Au contraire, les deux trentenaires donnaient l’impression d’être un gouffre sans fin de conneries. Ensemble, ils pouvaient rivaliser avec des gamins en maternel sur le banc du bac à sable. Ensemble, ils pouvaient affronter démons imaginaires et réels. Avançant mains dans la mains, Eliakim et Rae avaient la faculté de dérouter tout obstacle – pourvu qu’ils puissent en rire après, préparer une nouvelle farce, verre de vin ou de whisky à la main. Putain, qu’est-ce qu’elle ne ferait pas sans lui. « Essaye de tenir en ne buvant que de l'eau. Oui tu peux survivre un mois mais... Tu ne seras plus capable de te lever au bout de deux semaines. Bouger te demandera un effort surhumain. » Bruyamment, la brune souffla dans les airs tandis que le blond la regardait, mi-figue mi-raisin. Elle haussa les épaules, comme on chasse une idée saugrenue, avant de sourire de plus belle. « T’auras qu’à me porter, j’aurais plus besoin de bouger. »

Sans un mot, les deux amis reprirent la route, Rae ouvrant la voie. Dans le calme de la forêt, loin des klaxons et embouteillages d’Oxford, l’Irlandaise reconnectait avec elle-même. Elle se trouvait apaisée, libérée de toutes les pensées néfastes qui empoisonnaient son esprit. Elle oubliait la vengeance qu’elle devait mener contre la secrétaire qu’on lui avait assigné. Elle oubliait les dossiers de thèse qu’elle devait refuser. Elle oubliait les personnes qu’elle devait pourrir, sourire éclatant, en toute impunité. Et si ce n’était pas le fait d’être de retour dans son pays natal, c’était la présence du professeur de biologie qui avait cet effet sur elle. Pour une raison qui lui échappait, le trentenaire avait toujours fait ressortir son humanité, ce qu’il y avait de meilleur en elle, balayant tous les recoins sombres de son âme. La mâchoire crispée, Rae amorçait leur descente, faisant attention où elle mettait les pieds. Du moins, c’était ce qu’elle pensait avant qu’elle ne valdingue quelques mètres plus bas. Hilare, son ami en profite pour se moquer d’elle. « La boue, c’est bon pour ta peau. Tu auras les fesses toute douces ! » Cul dans la boue, la brune ouvrit et ferma les doigts, laissant échapper un « gnagnagna » muet. Décidément, ensemble, ils n’avaient pas 3 ans d’âge mental.

L’attrapant par le bras, Eliakim l’aida à se remettre sur pied alors qu’il fouillait déjà dans son sac. Pour en sortir un pantalon. L’Irlandaise le regarda les yeux grand ouvert, fronçant les sourcils, vérifiant que c’était bien sa taille. Ca l’était. « Allez, je te regarde pas. » Riant, le professeur se tourna. Vêtement de rechange en main, Rae était prête à protester avant que son ami ne s’exclame : « Là ! » A pas feutrés, la trentenaire vint le rejoindre, découvrant un toit dépasser de la cime des arbres. Lui donnant un coup de coude dans les côtés, elle ne put s’empêcher de railler : « Putain. Si j’avais su qu’on pouvait compter sur ses chakras… » elle serait certainement aller suivre des cours de yoga. De un, pour libérer toute l’énergie négative qui s’entassait en elle, comme un voile épais, dont elle n’arrivait pas à se défaire. Et, de deux, pour ouvrir son énergie spirituelle. Joke. Cartésienne de nature, la trentenaire ne comprenait pas comment (et pourquoi) le mâle d’eux deux pouvait se laisser aller à de telle mystification – elle ne cherchait pas non plus à le comprendre, elle l’acceptait en entier. « Après toi. Si tu autre de tes cascades peut nous ouvrir la voie, je ne dirais pas non… » Rire. Regard noir. Large sourire. Regard amusé. « T’es imbouffable Eliakim. Mais garde donc ça, si jamais je me ramasse encore. », lâcha-t-elle dans les airs en un souffle, rendant le pantalon à son plus proche confident. Elle préférait garder une garde-robe propre pour leur rencontre avec Rae-Ann. « A moins que t’en aies un deuxième. Et dans ce cas, je te demande carrément en mariage. » En toute amitié bien sur.

Enfantillages. Leur descente fut ponctuée de blagues à deux balles et autres conneries. Et c’était le sourire aux lèvres et le rire contagieux qu’ils arrivèrent au lieu de rendez-vous. De la fumée s’élevait de la cheminée, chaleur nécessaire pour combattre le froid irlandais. Une odeur de rashers (bacon tranché, fumé, fin et délicieux) vint la cueillir, lui rappelant des souvenirs qu’elle avait longtemps enfoui, lui rappelant le jour où elle avait quitté le pays, à ses dix-sept ans. Devenue rapidement un POSH dès son entrée à Oxford grâce (ou à cause) à sa propension à tromper et manipuler son entourage - tout sourire et voix mielleuse - elle avait rapidement abandonné tout fastfood pour ne dévorer que des mets fins. My body is a temple avait-elle souvent répété à Eliakim, à l’époque, alors qu’il se moquait de ses manières. Les Etats-Unis avaient inversé la tendance : après avoir claqué tout son argent, elle avait dû dévorer les pires mets de Philadelphie. La trentenaire salivait, pensait à prendre une douche avant que sa mère ne se pointe. Les talons de sa vieille claquaient contre le bois de la terrasse alors qu’elle traînait un jeune homme de la trentaine dans son sillage. La langue d’Irlandaise claqua contre son palais – elle aurait dû s’en douter. Si son père avait été là, l’entrevue n’aurait pas été possible. L’entrevue n’était qu’une passade, la possibilité de traîner dans les bras de son amant. « Mon ange, quel plaisir de te revoir. Que tu es magnifique ! » Laissant son amant derrière elle, la blonde peroxydée vint serrer la trentenaire dans ses bras, la laissant muette. L’amant de la demoiselle jonglait d’une jambe à l’autre, ne sachant pas où se placer, tandis que Rae s’extirpait du grappin de sa mère. « C’est vrai que c’est plus facile de prendre l’avion pour se rendre en France pour forniquer, vue splendide sur la Tour Eiffel, que de se rendre à Oxford. » Ironie. Acidité. Délassant ses chaussures afin de rentrer dans le chalet, Rae fit les présentations d’un signe de tête. « Elia’, je te présente Rae-Ann. Rae-Ann, je te présente Eliakim. », fit-elle en ignorant complétement l’autre trentenaire qui les accompagnait. « T’aurais tenu tête au patriarche, t’aurais peut-être plus de temps pour discuter avec Eliakim. » Après réflexion, ils auraient mieux fait de rester paumés en forêt. Avançant en chaussettes, se moquant éperdument du regard désapprobateur de Rae-Ann, de la clientèle présente dans le chalet, de la boue maculant ses vêtements, la trentenaire commanda pour la tablée. Deux chocolats chaud. Un verre de prosecco pour la vieille. Et un verre d’eau pour celui qui allait réchauffer les nuits de sa mère – elle en vomirait presque.
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