cette fille, c'est un prédateur déguisé en caniche, à tes souhaits (ollie)

(12 years old) Ollie s'en souvenait comme si c'était hier. Logan n'était jamais venu sur le port. Elle l'avait attendu, des heures, dans le froid, sous la pluie, les cheveux devenu filasse à force d'absorber l'eau, les chaussures immergées. Mais il n'était jamais venu. Au bout de cinq heure d'attente, à jouer avec les oiseaux, lancer des cailloux dans la Tamise, inventé des histoires au sujet des passants, elle avait décidé qu'il ne viendrait définitivement pas. Ça lui avait brisé le cœur de devoir abandonné... D'abord, elle s'était dit : il va venir, c'est obligé. Peut-être qu'il a eu un empêchement, un accident. Peut-être qu'il devait aider sa maman... Mais la nuit tombait et elle savait bien qu'à son âge, elle ne pouvait pas rester ici, sur les quais, petite fille blonde dans un superbe manteau d'hiver au prix exorbitant. C’était le genre de chose qu'elle savait depuis qu'elle avait appris à parler. Alors, elle était rentrée à la maison, au bord des larmes, triste et étonnée. Ce n'était pas de son genre, de la laisser sans nouvelles. Que pouvait-il lui être arrivé ?
Elle se souvenait également parfaitement du comportement de sa mère lorsqu'elle était enfin revenue à la maison. Il était tard, beaucoup trop tard et Lisbeth Wilder aurait du lui passer un savon (c'est ce qu'elle faisait toujours, en temps normal). Mais, ce soir là, elle s'était approchée de sa fille, l'avait prise dans ses bras, dirigée vers la cuisine pour lui préparer un bol de chocolat chaud et des marshmallows. Elle avait partagé la peine d'Ollie de ne pas avoir vu Logan. Et elle avait discuté comme jamais auparavant. Ollie se souvenait d'une phrase de sa mère, une phrase très importante qui l'avait fait tiqué à l'époque et qui, quelques années plus tard, lui avait permis de comprendre ce qu'il y avait à comprendre. Lisbeth, pour clore la conversation avait dit : « On ne peut jamais faire confiance aux pauvres, ma Olivia, jamais. » Et pour cause, si Lisbeth avait lâché ça, c'était uniquement parce que Logan était pauvre, trop pauvre pour l'illustre famille Wilder. Mais, ceci, Ollie avait mit des années à le comprendre...

(17 years old) Ce jour-là, il pleuvait dans tout Londres, une averse à noyer les poissons et Ollie se baladait dans la maison en quête d'une occupation digne de ce nom. Elle passa devant la porte du bureau de son père, à la recherche de sa nitendo et la voix de sa mère l'interpela : elle était haut perchée, agacée et effrayée à la fois. « Comment cette femme peut-être exiger une chose pareille ? Comment ose-t-elle ? » « Calme-toi, Beth, on va arranger ça... Ne t'inquiète pas. » « Que je ne m'inquiète pas ? Tu rigoles ? Sais-tu ce qui risque d'arriver si jamais Olivia l'apprend, si jamais elle le lui dit ? » Ollie crut percevoir des sanglots à travers la porte. « Elle ne l'apprendra pas, Beth ! Je te promets, elle ne l'apprendra pas... » « Et si elle croise Logan dans les rues de Londres, que va-t-il se passer ? Non, il faut que cette femme et son fils retourne d'où ils viennent... Je ne l'ai pas payer pour disparaitre, il y a six ans pour qu'elle revienne aujourd'hui me menacer... » Ollie recula, sous le choc, manquant de s'écrouler sur l'étagère du couloir... Elle n'en croyait pas ses oreilles... Logan était de retour... Et, elle qui avait pensé qu'il l'avait abandonné... Elle apprenait aujourd'hui que sa propre mère avait payer sa famille pour quitter la ville... La colère l'envahie, brusquement.
Logan avait toujours été un problème pour sa mère : il était trop pauvre, trop sale, trop malpoli, trop turbulent... Et surtout, Ollie était beaucoup trop amoureuse de lui. Lisbeth avait tout de suite comprit ça et sa peur de les voir ensemble un jour, se marier, un jour, l'avait poussé à faire l'impensable. Ollie, sans un bruit, quitta la maison, maudissant sa mère, maudissant ses parents.