☆ date d'arrivée : 03/05/2015 ☆ potins balancés : 1572
Sujet: My House - Andrea Lun 15 Juin - 14:04
My House
Andrea Fitzwilliam & Catherine Blackbird
C’était complètement par hasard, complètement imprévu, que lorsque je me levais la semaine dernière, ma mère n’était plus là. Une simple serviette en papier dentelée lui avait suffi pour prévenir sa fille de son départ. « Je reviens dans trois semaines ». Où était-elle ? Pourquoi n’était-elle plus là ? Avec qui était-elle partie ? Toutes ses questions restèrent bien évidemment sans réponse, et le resteraient probablement toujours. Je n’avais peu faire de ce qu’elle faisait, de comment elle passait ses nuits et ses jours, de la manière dont elle ruinait son âme. Elle m’avait bien trop blessée pour que je m’en inquiète. L’appartement était de toute façon bien trop grand pour que nous nous y croisions les peu de fois où j’y étais, entre les cours et les soirées interminables, alors son absence n’allait pas me déranger plus que ça. Je ne savais pas si Heath était au courant. Je ne savais pas si ça l’inquièterait. Probablement que non. Nous n’avions pas eu l’occasion de nous croiser plus que ça récemment, et il me manquait énormément. Mon frère, mon sang, ce rocher qui me permet de rester la tête en dehors de ce flot de problèmes. J’avais besoin de sa présence et de ses bras plus que jamais. Mais il me faudrait prendre mon mal en patience et attendre son grand retour à mes côtés.
Pour le moment, c’était surtout Andrea qui m’inquiétait. Il m’inquiétait, parce qu’il changeait. Lunatique, il ne me disait pas tout et buvait de plus en plus. Même s’il avait été occupé récemment avec son emménagement, et que nous n’avions pas pu nous voir tous les jours, c’était évident que quelque chose n’allait pas. Sans le lui dire, je me donnais raison ; Aaron brisait sa vie à chaque fois qu’il y entrait. Alors qu’il avait pourrit six années de son existence, Andrea lui avait quand même pardonné. Lorsqu’il m’avait appris leurs fiançailles, je n’en croyais pas mes yeux. Pour lui, pour ce meilleur ami que j’aimais par-dessus tout, j’étais capable d’encaisser énormément de choses, mais prendre sur moi à ce niveau-là, c’était extrêmement difficile. J’avais peur pour lui. Et apparemment, mes craintes se révélaient assurées face à ce comportement étrange dont il faisait preuve en ce moment. Je sentais quand quelque chose clochait, et bizarrement, cela se trouvait en même temps que le retour d’Aaron dans sa vie, et leur promesse d’éternité. Pourtant, j’avais pris sur moi. Je n’avais encore rien dit, inquiète de le froisser d’avantage. Parce que oui, Andrea m’avait bien fait comprendre que son choix était décisif et qu’il n’écouterait rien de ce que je dirais. La preuve étant qu’ils avaient emménagés ensemble. J’avais essayé, mais je ne voulais pas le pousser dans ses retranchements. Je restais là, à l’écart, prête à intervenir n’importe quand, avant qu’il ne soit trop tard si possible. Mais ça devait venir de lui. Andrea se braque trop facilement, il est bien trop têtu pour écouter ce qu’on lui dit sans l’avoir décidé lui-même, prêt à faire tout l’inverse. Je savais désormais à peu près comment le prendre, même s’il restait totalement imprévisible. Avec lui, j’avais appris à réduire ma sincérité et mon impulsivité, mon besoin de tout contrôler, pour son bien.
Assise sur l’une des chaises dans la salle à manger, je dégustais une salade de fruit. Je venais de rentrer de ma journée, et je n’avais, bizarrement, pas la tête à sortir. Je scrutais l’écran de mon ordinateur à la recherche de mes prochaines vacances, reluquant mon portable en espérant recevoir un message d’Heath me donnant de ses nouvelles. A ce moment-là, je ne pensais pas à Andrea. J’avais la tête bien ailleurs, bizarrement presque sereine. La main pendue au-dessus du bol en cristal remplit de fruits rouges, verts et orange, je laissais pendouiller la petite fourchette, lui octroyant le droit de choisir n’importe quel morceau de couleur. J’étais déjà en nuisette, ayant pris ma douche tout de suite à mon retour ici. Mes cheveux attachés en un chignon flou, je me laissais presque aller à rêver. C’est ce moment que mon cellulaire choisit pour sonner. Un petit son flou, éphémère, accompagné d’une vibration qui me fit lâcher ma fourchette. Le sourcil levait, j’ouvrais le message d’Andrea… Et le rappelait aussitôt.
Pourquoi tu n’es pas déjà assis avec moi ? Viens tout de suite.
But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.
J’avais l’impression qu’il s’était écouler une éternité depuis que j’avais vu Catherine, pourtant ce n’était que l’espace de quelques jours. Mais tout avait dérapé entre temps. Et aucunement de la faute d’Aaron cette fois-ci mais entièrement de la mienne. Le pauvre subissait mes changements d’humeur et ma déchéance sans pouvoir y faire quelque chose. Je sais qu’il aimerait faire plus que ce qu’il fait en ce moment, et rien que pour cela je lui en suis reconnaissant. Mais le quotidien devenait vraiment pesant entre nous. On essayait de ne pas trop se toucher pour ne pas alimenter notre désir. Mais la frustration était belle et bien présente et ça commençait à devenir invivable. La tension était au plus fort et je ne peux pas toucher Aaron sans avoir envie de plus. Il est vrai que l’on était très fusionnel tous les deux, et du coup ne pas assouvir ce qu’on faisait, peut-être un peu trop, souvent, me rendait irascible et susceptible à la moindre remarque. Mais en même temps on s’était mis d’accord sur le fait qu’il n’y aurait rien avant que je ne connaisse les résultats définitifs. Mais voilà, je traînais à prendre rendez-vous, et Aaron me le reprochait de plus en plus. Il faut dire qu’il était tout aussi paniqué que moi, le pauvre. L’idée que l’on puisse avoir le sida avait tout bonnement lâché une bombe dans notre couple. Cela pour peut-être voir si on était vraiment solide ou non.
Mais je tardais vraiment à prendre rendez-vous, tout simplement parce que j’étais tétanisé à l’idée du résultat. Je ne sais pas comment je réagirais si j’étais vraiment positif, et si je pourrais accepter qu’Aaron endure tout cela, ou même s’il serait capable de l’endurer et de l’accepter. Et puis c’était quand même pas rien que d’avoir ce virus dans le corps. Au contraire j’avais l’impression que tout était chamboulé. Je ne sais pas si moi-même je supporterais la maladie. Il n’y a qu’à voir comment je suis à l’heure actuelle. Susceptible et irascible au possible, je me mets en colère pour un rien. Je me renferme sur moi-même et ne veut plus sortir. Et bien sûr mon état presque léthargique déteint également sur mon fiancé qui tente tout pour me changer les idées. Mais cela ne marche pas trop. Au contraire, j’ai plutôt tendance à l’envoyer bouler, parfois un peu trop méchamment. JE suis également plus souvent alcoolisé, noyant mon désespoir dans la boisson, désespérant Aaron, vu que je suis bien désagréable quand j’ai un coup dans le nez. La vie de tous les jours devenait infernale, parce qu’Aaron cherchait à me secouer et que moi je persistait à rester dans ma bulle, dans ma dépression, bien incapable de bouger et de faire ce qu’il faut pour en avoir le coeur net. Terrifié à l’idée d’être malade, et surtout de perdre l’homme de ma vie, je ne faisais rien. Peut-être espérais-je que cela allait s’arranger tout seul, pourtant je sais que ce ne sera pas le cas, au fond de moi. Je vais devenir une épave si je continue ainsi et je perdrais tout ce que j’aurais construit. Déjà que je ne sors plus beaucoup alors si en plus les seules personnes qui me gardent dans la vie sociale m’abandonne, je n’aurais plus rien.
Alors c’est lors d’une longue discussion, qui ressemblait plus à une explication tendue entre nous deux, que je pris la décision de m’éloigner durant quelques jours de mon homme. Pour le bien de notre couple, la décision s’est prise communément, ensemble. Et peut-être que d’être séparé de lui le temps de quelques jours allaient m’aider à franchir le cap du rendez-vous. Et pour cela je ne connais une seule personne qui pourra me faire sortir de ma léthargie. Parce qu’elle y a réussi un fois déjà, je n’ai aucun doute sur la réussite aujourd’hui. Alors j’avais tenté de l’appeler alors que je sortais de la maison avec mon sac sur le dos. Mais elle n’avait pas répondu, Catherine devait probablement être occupée, tant pis j’attendrais sur le perron de sa maison qu’elle revienne. En espérant qu’elle ne me laisse pas dehors. Je finis par lui envoyer un SMs, c’est quand même plus sûr. J’arrivais à peine devant chez elle qu’elle est en train de m’appeler. Je souris avant de décrocher. « Ma belle ? Mais je suis déjà devant chez toi, dépêche, je caille! » Je souris tout en raccrochant. Il lui fallut à peine dix secondes pour apparaître devant l’entrée. « Hey… » Je reste tel un nigaud devant l’entrée..
crackle bones
Kaya-Lyn J. O'Hara
STUDENT — l'élitisme est maitre mot
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Sujet: Re: My House - Andrea Sam 20 Juin - 12:28
[quote="Catherine Blackbird"]
My House
Andrea Fitzwilliam & Catherine Blackbird
Je ne supportais pas que quelque chose ne tourne pas rond chez Andrea. Je ne supportais pas qu'il aille mal, qu'il ai des soucis, des problèmes. Mais je ne supportais encore moins de ne pas être au courant de ce qui pouvait se passer dans la tête ou dans la vie de mon meilleur ami. Andrea est quelqu'un qu'il ne faut pas brusquer. Têtu, il sait se montrer le plus persévérant du monde lorsqu'il a décidé de garder quoi que ce soit pour lui. C'était une chose à laquelle j'avais eu beaucoup de mal à m'y faire. Moi qui ai un tel besoin de tout contrôler, d'avoir main mise sur tout, surtout quand ça concerne les personnes que j'aime et que je veux protéger, j'avais du apprendre à laisser le temps faire à ma place. J'avais dû apprendre à le laisser digérer avant de pouvoir obtenir une information. Si Andrea avait décidé de suivre son chemin, même mes efforts de persuasion et de manipulation les plus forts, peuvent se heurter à un mur. Il faut savoir patienter et le prendre avec des baguettes. Andrea est un ange, mais un ange qui ne se laisse pas faire.
Sur le pas de la porte, je l'observais un instant. Sac à dos en main, barbe de plusieurs jours, mine déconfite. Mon meilleur ami n'allait pas bien. Les joues blanches, il gardait pourtant son éternel sourire revigorant, même si un peu plus faible aujourd'hui. Ses cheveux étaient en bataille, il devait y avoir un peu de vent, dehors. Sa petite voix annonçait clairement la couleur: j'allais avoir du boulot. Andrea avait besoin de moi, il était prêt à se confier et à s'appuyer sur une épaule solide. J'allais devoir relever le défi avec délicatesse et efficacité pour le remettre sur pied aussi vite que possible, avec tous les moyens possibles et imaginables. J'étais prête à tout pour ce deuxième homme de ma vie, et ne laisserais personne, rien du tout, s'interposer entre lui et son bien-être.
Je rêve ou tu me dis "Hey"? Viens là mon coeur.
Afin de rompre cette distance que le pas de la porte imposait, je mis un pied nu sur la moquette à l'extérieur de l'appartement et sautais au cou de mon ami. Je lui claquais une bise sur la joue avant de me blottir dans le creux de son cou un instant, caressant le haut de son dos comme pour le consoler, alors même qu'il n'avait rien dit. Reculant, je laissais mes mains sur ses épaules et le fixais un instant. Je ne savais pas si l'appréhension se lisait dans mon regard, mais j'étais prête à relever n'importe quel défi.
Afin de le décharger et de le mettre à l'aise, je pris son sac de force, et ouvris le chemin. La porte claqua, nous laissant seul dans le grand espace Blackbird.
Suis moi, on va mettre tes affaires dans ma chambre pour le moment, je ferais monter quelqu'un pour agencer la chambre qui est juste à côté. Tes affaires doivent être froissées, je demanderais qu'on les remette à jour. Dre, tu veux boire quelque chose?
L'entrainant par la main, nous passions les pièces de l'appartement sans nous arrêter, droit vers ma chambre. Sur le lit, je laissais le sac, montrant d'un geste de la main l'ouverture, à gauche, où se trouvait une chambre d'amis. Bien sûr, je ne pensais pas le laisser dormir seul cette nuit, mais c'était une simple formalité. Deux pas vers le téléphone, une caresse sur la joue au passage, je passais l'appel avant de lui proposer à boire. Inquiète, je ne cessais de parler et de bouger. J'avais peur de connaitre la raison du mal-être d'Andrea, alors que de l'autre côté, je ne tenais plus en place d'en être informée au plus vite. Vu sa tête, son regard triste, ça ne pouvait pas être rien. Il se tramait quelque chose, quelque chose d'important, de grave, et je n'étais pas au courant.
But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.
En allant chez Catherine, je sais qu’elle ne me laisserait pas seul un instant. Pas qu’Aaron ne le fasse, bien au contraire. J’avais besoin de lui laisser un peu d’espace, je le voyais se détruire un peu plus, rongé par l’inquiétude. Cet éloignement ne pourrait que nous faire du bien à tous les deux. Même si à peine parti, j’avais déjà envie de retourner dans ses bras. Mais, il fallait que je tienne le coup, pour lui. Mais pour le moment j’étais plutôt un poison pour lui, incapable de me bouger, devenant susceptible, les humeurs changeant bien trop rapidement me faisant passer pour quelqu’un de lunatique. Alors peut-être qu’un peu de distance pourrait lui faire que du bien et à moi aussi. J’avais donc décidé d’aller chez ma meilleure amie, je ne voulais pas embêter Eliakim, il avait déjà bien assez de problèmes comme cela. Et je ne voyais pas chez qui d’autre je pourrais bien aller. Et puis je sais qu’elle saura me bousculer, parce que j’ai sacrément besoin d’un coup de pied aux fesses pour me bouger et arrêter de me lamenter.
J’étais désormais devant sa porte, attendant qu’elle vienne ouvrir. Certain qu’elle allait me trouver dans un état déplorable, je ne doute pas un seul instant qu’elle mettra cela sur le compte de mon homme. Elle lui tenait rancune, même si je lui avais demandé de faire des efforts. Alors me voir dans cet état-là, allait certainement provoquer une nouvelle rancune de sa part. Mais je ne pouvais pas faire semblant, c’était plus fort que moi. La douleur de l’annonce était bien trop puissante pour que je sache y faire face seul et que je parvienne à la masquer. Et Catherine était ma meilleure amie, mais aussi mon modèle sur plein de choses. J’enviais sa force, son courage. Même si, en façade je paraissais fort, la réalité était tout autre en fait. Je craquais bien trop souvent. Je n’étais pas fort, mes faiblesses m’atteignait bien trop souvent. Je fais un maigre sourire à ses mots. J’étais pitoyable.
La voyant s’approcher, je sors de mes pensées avant de m’engouffrer dans ses bras, mes bras entourant sa fine taille, mon visage s’enterrant dans son cou. Je permet à mon corps de relâcher la tension pendant quelques secondes dans son étreinte. C’est tout ce dont j’avais besoin. Je souffle un bon coup, laissant couler la larme traitresse le long de ma joue. JE redresse ma tête mais garde obstinément mon regard accroché au sol, ne supportant pas le fait que ma faiblesse puisse se lire dans mon visage.
Je la laisse faire, la suivant tel un automate. Je ne réagis pas alors que la porte claque, mon regard vissé au sol, je ne suis plus que l’ombre de moi-même. La distance avec mon homme n’arrangeait rien, alors je ne cessais de me répéter que c’était pour son bien. J’avais toujours voulu son bonheur avant tout, alors je ne pouvais pas être égoïste. J’écoute distraitement Catherine m’expliquer des choses, mais je suis bien incapable de répondre, alors je me contente d’hausser les épaules.
J’ai cette impression de ne plus être maître de mon corps, que mon esprit est parti loin, effrayé par tout ce que j’ai à endurer. J’avais l’impression d’être revenu six ans en arrière, au moment où tout s’est brisé pour la première fois. Mais là c’était cette fois-ci entièrement de ma faute. Je ne pouvais que me blâmer. J’observe à peine ce que me montre Catherine, j’avais besoin de calme, de m’arrêter. J’étais exténué, lassé de tout. Je la laisse faire, incapable de réagir et pourtant son hyperactivité avait un effet négatif sur moi, il m’épuisait. Je sais qu’elle est rongée par l’inquiétude quand elle agit comme cela. Et cela ne me fait que davantage culpabiliser, je ne fais qu’inquiéter les gens que j’aime en ce moment. Arrivant dans le salon, je me laisse tomber dans le canapé avant de prendre la tête entre mes mains, cachant ainsi mes larmes. Je ne pouvais plus rien retenir, j’avais besoin de craquer, de lâcher tout ce que je retenais depuis des jours pour ne pas inquiéter plus Aaron.