Une partie de chasse.. [Alice]

une partie de chasse
Dean & Alice
Alice était rentrée à Oxford depuis une dizaine de jours à présent. Elle doutait de rester dans la ville jusqu'à la rentrée, car le désire d'aller profiter de quelques jours à St. Tropez devenait de plus en plus pressant, mais pour l'heure elle attendait que son cousin daigner lui renvoyer ses affaires, et espérait aussi qu'Eliakim accepterait de l'accompagner. Cela faisait dix jours qu'elle vivait plus ou moins chez lui, soucieuse de sa santé. Quand elle était revenue il était dans un piteux état, et en voulant le nourrir à nouveau elle l'avait envoyé directement à l'hôpital. Détruit par l'anorexie et les drogues il avait failli y passer. Inquiète elle était restée à ses côtés. Il allait beaucoup mieux aujourd'hui, et pour l'aider plus encore sa mère était arrivée en ville le matin-même. Sans demander son reste Alice l'avait laissé, un tendre baiser posé sur les lèvres. Il avait besoin de retrouver les siens, et elle savait combien il pouvait aimer passer du temps avec sa mère.  
Alors elle était passée chez elle, avait récupéré sa chienne dans la famille d'accueil qu'elle lui avait trouvé et son chaton. Elle avait décidé de venir faire un tour au Parc de l'université avec Oklahoma - son berger allemand - l'après midi. Elle avait pris Les hauts de Hurlevent et sur les coups de quatorze heures elle était venue profiter du soleil tendre de l'Angleterre. Elle adorait le parc de l'université. C'était un lieu agréable, calme, et d'autant plus en période de vacances. La chienne se mit à courir après les bâtons que sa maitresse lui envoyer avant d'en trouver un à laminer. La jeune anglaise la laissa faire et s'assit dans l'herbe fraiche. Alice portait une robe rouge, qui couvrait ses épaules, et remontait au-dessus de ses genoux. Quand elle était assise dans l'herbe on pouvait voir la moitié de ses cuisses. Elle laissa ses talons dans l'herbe et commença à lire. Mais elle n'eut pas tôt lu deux pages qu'une voix masculine la sortie de sa torpeur. « Vous êtes presque aussi ravissante que cet endroit. »   « Presque ? Est-ce véritablement votre meilleur compliment pour approcher une jeune femme ? » Demanda-t-elle au tac au tac. Elle ne reconnut pas le visage du bellâtre, mais il ne fallait pas être aveugle pour constater que c'était un homme très séduisant.
Sans que la jeune femme ne l'ait convié il vint s'asseoir près d'elle et Alice ne bougea pas. Il la regardait avec un air profondément séducteur, et Alice trouva cela agréable. Elle appréciait de plaire, mais elle n'était pas le genre de greluche à se laisser avoir par les compliments bateaux de quelques drageur bas de games. « Enchanté. Dean Tuder. Professeur à l'université. »  Un professeur ? Un de plus. Amusée, Alice laissa échapper un petit rire moqueur. Après Eliakim voici Dean Tuder. Est-ce qu'elle avait le visage de l'étudiante facile qui aimait se montrer aux bras de ses professeurs ? Ou alors peut être avait-il entendu parlé de sa relation avec Eliakim ? Tout se savait dans cette université, surtout en ce qui concernait Alice Kensington. Cette fille était une légende ici. « Alice Kensington, étudiante à l'université. Et je ne sais pas encore si je suis enchantée de vous rencontrer. » Dit-elle en fermant son livre. Sa chienne s'approcha, intriguée, inquiète qu'un homme qu'elle ne connaissait pas approche Alice. Elle aboya méchamment vers le professeur et Alice se tourna vers elle. « Couchée Oklahoma. » L'animal écouta à l'ordre et s'allongea aux pieds de sa maitresse sans lâcher Dean du regard. Alors la jeune étudiante se tourna à nouveau vers l'imprudent et lui sourit. « Est-ce que ce genre d'approche de drague a déjà fonctionné avec une étudiante ? Si tel est le cas alors ce que l'on dit est vrai : le niveau intellectuel à Oxford est en chute libre. Vous ne pouvez pas faire mieux ? »  demanda-t-elle avec un air de défis dans le regard. Elle avait envie de s'amuser, et être courtisée par un homme aussi séduisant était toujours bon pour le morale et l'orgueil.

une partie de chasse
Dean & Alice
Alice avait un regard critique sur les étudiantes et les étudiants d'Oxford. Elle avait l'impression bien souvent d'être entourée de jeune pouliches et de mâle en rut, si préoccupé par l'envie qu'ils avaient de contact humain qu'ils en oubliaient les convenances et les bonnes manières. Les techniques de dragues à l'Université n'étaient pas très diverses, et les phrases convenues et toute faite étaient monnaie courantes. Choses qui la rendait profondément nostalgique. Grande amatrice de belles lettres elle rêve du jour où elle rencontrera un homme qui lui fera la cour à l'Ancienne. Eliakim était comme cela. Mais elle n'avait que peu profité de sa manière de la courtisée tant l'envie de lui appartenir était encré dans son être. Finalement peut être qu'elle faisait partie de ces jeunes pouliches elle aussi...
Un beau professeur - car il faut avouer qu'il l'était - vint l'aborder alors qu'elle lisait dans le Parc de l'Université. Une approche qu'elle trouva ambivalente, pour ne pas dire presque grossière et brute. « Vous dites cela car vous pensez que c'était une approche. Or, ce n'était pas le cas. J'énonçais un simple fait. Et il s'avère que je me trouve désormais à vos côtés. J'ai donc réussi. » Réussi son approche ? La jeune femme haussa un sourcil, à peine convaincue parce qu'il était venu lui dire. Elle le laissa cependant s'approcher, trouvant là une distraction qui lui manquait profondément. Elle adorait lire, c'était un fait évident, mais elle appréciait encore plus le contact et la conversation avec les vivants autour d'elle. Eliakim était avec sa mère aujourd'hui, elle le laissait donc tranquille, et la venue de ce Dean était une belle opportunité pour passer un moment agréable. Hors de la belle conversation elle aimait aussi les joutes verbales. Et il semblait être partant pour jouer avec elle à ce petit jeu là.
Elle se présenta rapidement, sans donner trop de détails. Et en quoi cela serait-il utile ? Elle remarqua son regard tantôt interrogateur tantôt appréciateur, et elle se demanda soudainement s'il avait déjà entendu parlé d'elle ? Elle ne posa pas la question cependant, pas encore. « Si vous estimez que le niveau intellectuel d'un homme dépend de sa capacité à séduire une femme.. Vous me décevez. » Elle sourit. « Je pense que le niveau intellectuel d'une femme se ressent dans la manière dont elle aime être courtisée. »  répondit-elle du tac au tac. Elle ne serait pas du genre à se faire courtiser avec des phrases toute faite. Elle avait un côté terriblement romantique, c'était un fait cependant. Elle aimait les diner aux chandelles et les hôtels loin du monde. Mais elle aimait aussi un homme direct et franc qui ne passerait pas par quatre chemins. Elle aimait un homme qui saurait la faire rêver sans pour autant lui réciter un poème à l'eau de rose. Elle aimait les êtres avec du charisme capable de faire des discours passionnants. Elle se demanda un instant si ce Dean faisait parti de ce genre-là ? Et décida qu'elle était prête à le découvrir...
Il lui lance un regard moqueur avant de faire référence à sa remarque de tantôt. « Et pour répondre à votre question.. Cela fonctionne presque toujours. Il semblerait que les étudiantes soient encore plus stupides que leurs professeurs. » Désinvolte et plutôt sincère, le jeune homme semblait se moquer d'Alice, une chose qu'elle supportait encore moins que le romantisme bas de gamme des étudiants. Touchée au vif, la jeune femme lui lança un regard étonné et passablement agacé. « C'est que l'on a des professeurs passablement immatures s'ils passent leur temps à chasser les étudiantes. Vous n'êtes donc pas capable de séduire quelqu'un de votre âge ? Ou cela vous donne-t-il l'impression d'être encore dans le coup ? »  Demanda-t-elle en le déshabillant du regard. Elle avait un air appréciateur, c'est certain.
Elle pencha la tête de côté et sourit. Un sourire de jeune fille innocente et vertueuse, une chose qu'elle n'était pas depuis un moment maintenant. « Et lorsque cela ne fonctionne pas, que faites-vous ? »  Curiosité, toujours. C'est sans doute cela qui la perdra.