Bloody Mary. ANGELUS&ALICE

Bloody Mary
Angelus & Alice
Elle avait dormi pendant presque dix-huit heures d'affilé. Revenue d'une promenade au milieu de la nuit durant laquelle elle avait parlé avec Eliakim, elle avait rejoint son lit avec un bonheur évident. Elle n'avait pas croisé son cousin, ne se souciant guère de savoir s'il était couché, s'il couchait, et s'il était sorti. Angelus pouvait bien faire sa vie, tant qu'il ne venait pas crier sur tous les toits qu'Alice se trouvait dans une somptueuse villa en Sicile avec lui. Les deux cousins s'entendaient à merveille, et depuis dix jours qu'ils étaient arrivés sur les lieux ils avaient échangé quelques discussion sur les fêtes, les filles, l'alcool, mais rien de bien sérieux. Ils n'avaient pas reparlé du bleu qu'Alice arborait au début de leurs vacances à cause de son oncle. Ils n'avaient pas prononcé le nom d'Eliakim, de Daisy, ou d'Oxford.
Alice passait le plus clair de son temps au bord de la piscine, et son cousin parcourait les bars et les discothèques à la recherches de quelques beautés sensuelles. Ce jour-là elle se leva aux alentours de 15h, en forme pour la première fois des vacances. Et surtout, elle était affamée. Le fait de discuter avec Eliakim lui avait permis de mettre au point certaines choses avec elle-même. Elle était prête à guérir, à faire le deuil de son enfant perdu, de ses fiançailles ratées, et de sa vie dissolue. Elle était prête à devenir une nouvelle Alice plus terrible que jamais. Plus aimée que jamais. Elle allait retravailler son image.

Elle demanda au majordome de lui faire préparer un petit déjeuner à l'anglaise, quant bien même l'après midi était déjà bien avancé. Elle le prendra au bord de la piscine. En attendant, elle décida de s'habiller convenablement, et pour la première fois depuis dix jours elle voulait être jolie. Elle mit son maillot deux pièces rouge, bleu et blanc, au couleur de l'Angleterre qu'elle aimait tant. Elle mis une robe longue blanche bustier par dessus, et un immense chapeau en paille très tendance. Elle mit ses lunettes de soleil et s'assit autour de la table qui faisait face à la cuisine. Elle prit son iPad - elle se l'était offert au début de l'été - et commença à regarder les dernières publications de l'Oxymoron. L'une d'entre elle la concernait, pointant du doigt sa disparition. Cela la fit sourire.
Le majordome vint lui déposer son déjeuner alors qu'elle continuait à regarder toutes les publications qui l'avait mise en scène. Son cousin arriva à ce moment-là. « Bonjour mon cher Cousin ! C'est une belle journée pour se baigner et profiter d'un instant en famille tu ne penses pas ? » Elle ne lui avait pas adressé un sourire aussi radieux depuis des mois, et elle lui présenta la chaise à côté d'elle pour l'inviter à s'installer. « Veux-tu quelque chose à manger ? Je meurs de faim ! »  Une bonne nouvelle lorsque l'on remarquait aisément que la jeune femme avait perdu beaucoup trop de poids depuis le début de l'été. Elle prit un toast en l'engloutit en très peu de temps, avant de prendre un morceau de bacon grillé. Elle laissa échapper un râle de plaisir. « J'adore ca ! J'ai terriblement bien dormi et toi ? Que vas-tu faire aujourd'hui ? » 

Bloody Mary
Angelus & Alice
Alice et Angelus s'étaient toujours très bien entendus. Ils n'étaient pas cousins pour rien, et malgré les différents entre Angelus et ses parents Alice n'avait jamais pris parti contre lui et était toujours restée sa chère et tendre cousine fidèle et aimante. Angelus était un Don Juan, un dragueur invétéré, et Alice le savait. Un fidèle allié aussi dans ses manigances bien que cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas fait appelle à lui. Principalement parce qu'elle n'avait détruit la réputation de personne depuis un moment. Elle avait l'impression de s'être assagie, laissée endormie par les promesses d'avenir avec Eliakim. Elle était devenue tolérante. Fut un temps elle aurait détruit Leigh avant même que celui-ci n'ait pu comprendre ce qui lui arrivait. Refusant de faire subir cela à Eliakim - car sans conteste il en aurait souffert - elle avait laissé sa réputation à elle en pâtir. Elle ne pouvait plus rien faire contre Leigh directement. Alors elle devait repenser sa stratégie. Et qui de mieux pour l'aider que son cousin qui la connaissait depuis toujours ? Après tout ils avaient fait leurs entrées dans le monde ensemble. Ils avaient été dans les bals de charités, dans les bals de débutants, et avaient apprit à vivre dans ce monde alors qu'ils étaient beaucoup trop jeunes.
Alice était reposée, et elle commençait à prendre conscience de beaucoup de choses. Tout devait changer. Elle devait non seulement assumer ce qu'elle avait pu faire cet été, mais retravailler son image pour la rentrée. Être La Kensington. Non plus Alice la jeune manipulatrice adolescente. Elle devait devenir la Kensington, une jeune femme ayant fait un beau mariage, fiancé à un excellent partie, et montant un empire. Elle voulait être une femme d'affaire, elle voulait faire honneur à sa famille. Elle allait monter un empire. « Bonjour ma tendre cousine ! Oui en effet ce serait agréable de partager un moment ensemble... » Elle sourit à son cousin alors que le celui-ci s'assit à ses côtés sur le canapé de la terrasse. Il portait uniquement un maillot, laissant apparaitre ses muscles saillants, et surtout les marques de sa nuit torride. Alice compta le nombres de suçons, et s'arrêta à onze, n'ayant pas eu le temps de compter ceux dans le dos, et plus bas ... Passons. Elle ne chercha même pas à comprendre comment il pouvait être autant griffé après une nuit. La veille il n'avait pas autant de marque. S'était-il battu avec une bande de tigresses ?
Passant à autre chose elle lui proposa de partager son petit déjeuner avec elle. Bien que l'après midi soit bien avancé son cousin sembla accepter en la gratifiant d'un de ses sandwichs infâme. Elle le regarda mélanger autant de matière grasse que l'on pouvait en trouver dans les faux seins de Paris Hilton. Elle grimaça en le voyant faire, prenant un scones pour y mettre de la confiture de cerises avant de le manger avec élégance. Elle ne s'attendait pas à ce qu'Angelus mette un de ses infâmes sandwichs devant elle, rejetant le merveilleux petit déjeuner anglais qu'elle avait commandé. Il la dévisagea de hautes en bas. Oui elle avait déconné, elle devait manger normalement à nouveau. Mais la dépression, la perte du bébé et l'absence d'Eliakim - sans compter la gifle de son oncle et la déception de son père - lui avait un peu coupé l'appêtit. C'est fou comme le fait de parler avec l'homme qu'elle aimait lui avait donné l'envie de reprendre en main sa vie et surtout sa santé. « Tu le termines où je te gave comme une oie. » Elle remarquait qu'il commençait déjà à s'en faire un. Elle regarda la chose : beurre, camembert (au réveil c'est toujours sympa), bacon, et surtout cette odieuse sauce barbecue. « Si je mange ca je vais vomir comme une oie surtout. » Elle arrêta son cousin alors qu'il était en train de se faire le sien avant qu'il n'ait mis la sauce barbecue et lui rendit le premier de ses chef d'oeuvre culinaire . « Je préfère sans sauce. Je ne suis pas très fan des plats où la sauce dégouline de partout ... Je mange proprement, il n'y a jamais rien qui dépasse... » Dit-elle avec un sourire compris et pervers. Ce n'était pas tout à fait vrai mais cela il n'avait pas besoin de le savoir. De son nouveau sandwich elle ôta le bacon avant de prendre la première bouchée. Ce n'était pas si mauvais, surtout sans la sauce ignoble et sucrée. Du reste elle se servit une tasse de thé et piqua du jus d'orange à son cousin. Mais très vite son estomac se tordit, n'ayant plus l'habitude d'être rempli de la sorte. Alors après quelques bouchés seulement elle fut obligée de laisser le sandwich de côté, pendant que son cousin lui donnait son programme de la journée. « Je pense me baigner aujourd'hui, rester à la villa, j'ai un peu la migraine et toi ? » Elle allait pour répondre lorsque des bruits de pas se firent entendre derrière eux. Deux demoiselles descendirent les escaliers qui menaient à la chambre d'Angelus et lui offrirent un sourire ravageur avant de partir sans demander leur reste. Alice leva les yeux au ciel. Cela expliquait beaucoup de choses. Apparemment cette retraite loin d'Oxford leur faisait du bien à tous les deux. « A force de les entendre hurler toute la nuit je ne m'étonne pas que tu ais la migraine. »  Dit-elle en prenant la main de son cousin. Elle commença à masser quelques endroits approprié. Elle avait passé beaucoup de temps à lire et à regarder des reportages sur le bien être, cela devrait sans doute aider son cousin.
« Je comptais profiter de la piscine et surtout penser à ma futur ... image. Une fois que je serai revenue à Oxford je vais devoir reprendre le contrôle sur ma vie. Mon histoire avec Eliakim deviendra un conte de fée. Nous serons le couple le plus en vue d'Angleterre, et rien ni personne ne pourra empêcher cela. »  Dit-elle avec toute la conviction et la force dont elle était capable. Elle était persuadée qu'elle pourrait faire cela. Qu'elle pourrait offrir au monde une idylle si parfaite qu'ils seront jalousés de tous. Elle lâcha la main de son cousin, et se leva. Elle ôta sa robe pour découvrir son nouveau maillot. « Je... J'ai parlé à Eliakim hier soir. Au téléphone. Pendant un assez long moment je l'avoue. Ca a été très instructif comme conversation... J'ai décidé de lui faire confiance, de croire en un avenir entre nous. »  Annonça-t-elle. Son cousin, comme tout Oxford, était au courant de l'histoire entre Leigh et Eliakim, de sa fausse couche, des disputes, du bleu, de tout... Elle n'attendait pas son aval mais son opinion. « Et toi, que vas-tu faire avec Daisy Hamilton ? »

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Angelus & Alice
Alice avait une vision très particulière de la famille. Elle était une jeune femme indépendante, qui vivait plus ou moins seule depuis longtemps. Son père avait souvent été en déplacement, et elle avait eu plusieurs nourrices, et majordomes à son service. Mais jamais elle n'avait véritablement eu le droit à une vie de famille - pas depuis que sa mère était morte. Les vacances chez son oncle quand elle était enfant étaient ce qui se rapprochaient le plus d'une vie de famille pour elle. Elle passait le plus clair de son temps avec Angelus à faire les quatre cent coups et à profiter de la piscine familiale. Elle voyageait parfois avec son père, mais c'était des voyages d'affaires où elle faisait office d'objet pour prouver qu'il était un homme mais surtout un père de famille. Elle avait toujours joué ce rôle. Parce que malgré tout Alice considérait que rien n'était plus important que sa famille. Elle serait prête à tout pour son père, son oncle, ou son cousin. Angelus pouvait l'appeler après avoir commis un meurtre à trois heures du matin, elle viendrait l'aider à cacher le corps et lui fournirait un alibi. Elle l'aimait inconditionnellement. Elle acceptait les critiques de sa famille, et leur punitions car elle portait leur nom, et elle avait à coeur de leur faire honneur. Elle avait le désir d'être à la hauteur de sa mère, d'être une femme aussi respectée et aimée qu'elle. Mais elle avait aussi le caractère impétueux et cruel de son père, ce qui n'aidait pas à cela. Elle avait le sang chaud des Kensington. Alors lorsque son oncle et son père lui avaient demandé de se faire discrète c'est vers son cousin qu'elle avait cherché de l'aide. Elle les comprenait, elle les écouterait, mais elle ne se sentait pas rester seule. Absolument seule. Elle avait besoin de la compagnie discrète et compréhensive de son cousin. « J'ai eu mon père au téléphone. Si il te touche encore une fois il aura affaire à moi. » Alice se tourne vers lui. Ils sont à table, prenant un petit déjeuner assez copieux quand il lui annonce cela. Il est assis du côté de sa joue meurtrie. On ne voit presque plus le bleu, mais il a frappé assez fort pour qu'elle soit marquée pendant presque une semaine. Elle caressa sa joue, et sourit à son cousin. « C'était mérité Angelus... J'ai fait honte à mon père et ma mère n'aurait sans doute pas été aussi compréhensive que ton père. Je l'ai... poussé à bout. M'envoyer en Sicile il y a pire comme punition. Mais merci... Merci de pendre soin de moi. »  Dit-elle, incapable d'en vouloir à son oncle. Dans cette histoire elle culpabilisait assez de s'être laissée aller. Ce n'était pas digne, d'elle, et sans doute sa mère aurait été horriblement déçue par ce qu'elle était finalement devenue. Une fille quelconque, qui se laissait aller à la drogue, l'alcool et aux mariages américains de Vegas. Elle avait été tout ce qu'elle détestait durant un moment. Pas chez les autres - car elle était amie avec quelques personnes dont l'excès était synonyme de style de vie - mais chez elle. Elle n'était pas faite pour cette vie-là. Elle était faite pour briller et être aimée. Elle était faite pour gouverner et pour le pouvoir. Elle n'était pas une jeune adolescente dont les hormones dictaient le monde.

Elle passa sur un autre sujet, ôtant sa robe pour découvrir son maillot, et son corps décharné. Elle parla d'Eliakim, car elle ne pouvait pas régner sans son roi, et Eliakim était le seul et unique homme qu'elle voulait dans sa vie. Elle lui avait parlé la veille, ce qui avait eu un effet plus que positif sur son humeur. Elle avait incroyablement bien dormi, et elle semblait reprendre vie soudainement. « Ne le laisse pas partir si tu l'aimes et si il partage tes sentiments. » Alice sourit, et se laisse aller dans l'eau, restant quand même sur le bord pour discuter encore avec Angelus. L'eau lui semblait froide sur sa peau meurtrie, et elle frissonnait un peu le temps de se réchauffer. Mais dans la chaleur Sicilienne cela lui faisait le plus grand bien. « J'ai douté si souvent de ses sentiments à mon égard. J'ai encore du mal à croire qu'il puisse m'aimer autant que je l'aime. » avoua-t-elle. Car sans doute Angelus pouvait être le seul à la comprendre sans la juger. Elle ne savait pas avouer tout cela, elle avait déjà du mal à se l'avouer à elle, mais son cousin pourrait sans doute la rassurer. Il avait aussi cette tendance à toujours aller voir ailleurs, alors qu'Alice ne doutait pas du fait qu'il n'y avait qu'une seule femme dans sa vie. Il avait une manière de regarder Daisy qui en disait long sur ses sentiments pour elle, et Alice n'était pas aveugle, elle le connaissait bien.
Il l'écoute en mangeant toujours ses chips et son sandwich. Ils ne discutaient pas ainsi depuis des mois, et cela faisait du bien à Alice. Ils s'écoutaient, se comprenaient, se soutenaient, et c'est tout ce qui comptait pour elle. « Son histoire avec Leigh... Oui ça a fait scandale dans Oxford. Mais tu es plus importante j'en suis sur. Il va bien ? Comment il réagit face à votre éloignement ? » Elle haussa les épaules. Comment lui dire qu'hier elle avait entendu un coup de feu ? Qu'elle lui avait demandé d'arrêté les drogues, et qu'il avait une fâcheuse tendance à l'auto-destruction ? Elle ne se sentait pas prête à retourner là-bas, elle n'avait pas le désir de tomber dans ses derniers retranchements encore. Elle n'était pas guérie. « Eliakim est quelqu'un de passionné. Il ne sait aimer qu'avec excès, et souffrir avec excès. Je pense qu'il craignait que je ne revienne pas, et ne se sentait pas la force de continuer si je ne donnais pas un peu d'espoir pour notre avenir. Il va allait mieux maintenant. L'éloignement n'a pas été facile pour lui non plus, et je crois... Que c'est plutôt rassurant en fait. De voir que sans moi il n'est plus que l'ombre de lui-même. Je m'étais tellement persuadée qu'il survivrait très bien si Leigh était à ses côtés... » Avoua-t-elle quand bien même c'était presque odieux et égoiste de sa part de penser ainsi. Mais son amour était égoiste, elle ne pouvait pas accepter qu'Eliakim s'en sorte sans elle, qu'il pouvait aimer une autre personne. Elle aurait été tuée de le voir heureux loin d'elle dans les bras de Leigh. Cela aurait fini de l'achever et de tuer ce qu'il restait d'humanité et de bonté en elle. Mais Eliakim avait besoin d'elle, comme elle avait besoin de lui. Enfin comprenait-il ce qu'elle avait ressenti ? « Quand Leigh est revenu j'ai... Eu le sentiment que je le perdais. Que je ne connais plus vraiment, et que sans moi la vie pourrait très bien continuer. Qu'il m'abandonnait sans oser véritablement se l'avouer parce que cette situation était parfaite : je cachais sa relation retrouvée qui lui avait valu tant de tord. Mais comment accepter de le voir heureux avec un autre alors que je lui appartenais toute entière ? » Demanda-t-elle à Angelus. Elle ne comprenait pas vraiment tout ce qui avait pu se passer, mais elle commençait à accepter l'idée que Leigh était une partie de l'équation. Mais qu'elle en était le coeur. « Il a besoin de Leigh, soit. Mais il n'est rien sans moi. C'est ce qui compte aujourd'hui. Que devrais-je faire selon toi ? Faire annuler ce mariage à Vegas, sans doute, mais après ? Reprendre comme si rien ne s'était passé ? Le... séduire à nouveau ? Réapprendre à le connaitre ? Faire les choses convenablement ? Je ne veux pas commettre les mêmes erreurs... Je veux que tout soit parfait cette fois. » Dit-'elle avec un sourire.
Pour la suite elle lui demanda ce que lui comptait faire avec Daisy. Mais le visage de son cousin devint plus sombre et elle eut peur de l'avoir blessé. « Le sujet est délicat pour l'instant. Je... Ne sais pas. » Elle lui sourit tendrement. « Tu veux en parler ? »

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Angelus & Alice
« Non personne ne mérite de prendre une gifle pour une stupide histoire de réputation. Et certainement pas toi. Ils auraient du te parler, comprendre, au lieu de t'en coller une. De toute façon mon père n'a jamais été bon pour la parole, ni même la douceur. » Il avait sans doute raison, mais Alice était capable de tout accepter de la part de son oncle et de son père. Après tout elle n'avait jamais eut véritablement l'exemple d'une famille normale et aimante. Pour elle son père était sans doute le meilleur de tous. Alors qu'elle ne le voyait quasiment jamais, que lorsqu'ils faisaient des choses ensemble c'était surtout pour l'aider à glorifier son image public, et qu'il avait toujours mis un point d'honneur à ce que sa fille contrôle et maitrise sa vie et son image. Qu'il lui avait donné comme valeurs principales le mensonge, la manipulation et la cruauté. Personne ne doit se mettre sur son passage, personne ne doit lui faire de l'ombre, personne ne doit la décevoir. Elle n'avait jamais été dans un parc d'attraction avec son père, lui demandant de la mettre sur ses épaules pour qu'elle puisse regarder le défilé de Mickey et ses amis, ou alors faisant les montagnes russes en se cachant sur l'épaules de son père parce qu'elle a peur du vide. Ils ne sont même jamais allés au cinéma ensemble - elle en avait un dans le sous-sol de sa villa de toute façon. Dans sa famille instable, manipulatrice et orgueilleuse, sa relation avec son cousin était sans doute ce qu'il y avait de plus proche d'une relation normale. Elle l'aimait comme un frère, il était son confident, son héros, son camarade de jeu. Quand ils étaient enfants ils faisaient toutes les conneries du monde ensemble, et ils rendaient fous leur parents. Ils n'avaient pas vraiment de limites à cet époque, et encore aujourd'hui Alice ne savait pas vraiment où placer les frontières du possible avec son cousin. Elle elle s'était enfermée dans les obligations dû à son nom, Angelus les avait refusé, et vivait libre sans se demander ce que son père pouvait penser de lui. Elle admirait Angelus pour cela. Elle l'adorait pour tout ce qu'il était, tout ce qui faisait sa personne. Et dans le moment de doute le plus important dans sa vie il était le seul être avec qui elle voulait être.
Elle lui parlait d'Eliakim sans risquer de se voir juger, à coeur ouvert, tentant de mettre des mots sur ce qu'elle avait ressenti pour le beau professeur. « Je suis sur qu'il était sincère. Mais trop idiot pour se calmer ! » C'était sans doute vrai. Elle et Eliakim avaient toujours eu dû mal à admettre leurs sentiments et à vivre avec. Peut être parce qu'ils s'étaient connus trop tôt sans réellement d'être découvert, ils s'étaient aimés avant de s'apprivoiser, ils s'étaient donnés l'un à l'autre sans aucune condition et sans savoir dans quoi ils mettaient les pieds. Ils s'étaient appartenus dés le premier regard, alors qu'ils n'étaient pas encore prêt à laisser leur liberté derrière eux. « Tu as la preuve qu'il ne survit pas sans toi ma cousine alors... » C'est vrai, et c'est égoistement qu'elle avait attendu cette preuve. Mais aujourd'hui elle devait l'accepter et l'assumer. Elle devait vivre aux côtés d'Eliakim et accepter de faire des compromis pour lui permettre d'être heureux. Tout faire pour qu'il soit bien, qu'il l'aime comme un fou, qu'il lui appartienne pour le restant de sa vie. En s'interposant entre lui et Leigh elle avait failli le perdre. Il ne pourrait pas choisir, si elle le poussait à faire un choix elle le perdrait. C'est très exactement ce qu'il s'était passé. Elle devait accepter Leigh, prendre sur elle et sourire quand l'amant de son homme était dans les parages. Elle ne sera jamais à l'aise ou heureuse de voir Leigh McAllister, mais elle pouvait sans doute le tolérer pour le bien d'Eliakim. Elle était capable de tout pour lui.
Pour l'heure elle était persuadée qu'ils étaient faits pour être ensemble malgré tout ce qu'il pourrait penser. Elle se demandait cependant comment elle devait faire pour que tout soit le plus parfait possible. Ils étaient légalement mariés dans un des pays les plus puissants du monde, mais ils ne l'étaient pas encore sur le sol Anglais. Elle ne savait pas si ce mariage Américain pouvaient réellement justifier d'un quelconque engagement entre eux. Ils méritaient tellement mieux qu'un Elvis chauve, et des vêtements de seconde main. Elle avait toujours voulu une grande cérémonie, et après la demande en mariage d'Eliakim elle avait failli l'avoir. Mais tout avait basculé. Peut être qu'elle ne devrait pas repenser au mariage tout de suite. Elle ne devait pas bousculer les choses cette fois, et profiter de ce qu'Eliakim serait prêt à lui donner. « De toute façon votre mariage est valide seulement en Amérique. Donc vous devrez vous remarier ici. Ne fais rien annuler, ce serait une perte de temps. Je pense que tu devrais... Vous devriez rester tout les deux. Vraiment ensemble. Partir quelque part, loin d'Oxford, de Leigh, d'Eden... » Eden... La jeune femme sourit, et baissa les yeux. Eden avait été une délicieuse parenthèse dans sa vie. Au moment où tout partait en vrille Eden lui avait fait gouter à la liberté, et à la douceur d'une étreinte charnelle passionnée et partagée. Elle avait adoré les instants qu'elles avaient passé ensemble, d'autant plus parce qu'elle savait que tout cela n'était que passager. Eden était son amie, elle pouvait l'appeler à 3h du matin Alice répondrait, mais elle ne ferait rien pour la mettre dans l'équation de sa vie avec Eliakim. Eden restait une amie, elle n'était pas une amante passagère. Elle n'était pas un problème. Elle avait donné à Alice ce dont elle avait besoin. « Eden n'est pas... Aussi importante dans ma vie que cela. Ce n'est qu'une amie. Mais tu as raison. Nous avons besoin de nous retrouver... » Dit-elle, se justifiant de la présence d'Eden dans sa vie. Elle ne dit rien au sujet de Leigh, elle ne voulait pas parler de cela. Il lui faudra beaucoup de temps sans doute pour accepter sa présence pour le restant de sa vie. Et le fait qu'il soit marié n'y changerait rien. Elle le savait. Elle devait l'accepter.
Son cousin continua cependant, lui présentant une alternative intéressante pour sa fin de vacances. « Et vous offrir des vacances dans un coin paradisiaque et loin des tentations. Pas de drogue, d'alcool, d'ancien amant. Juste parler, vous mettre d'accord et une fois que vous revenez sur Oxford vous vous installez ensemble et enfin vous faites votre vie sans rien autour. Tu le connais déjà Alice, ça ne sert à rien d'apprendre à le connaître à nouveau tu sais déjà tout de lui. Je pense que vous devez vraiment vous offrir... Deux semaines ? Trois même, loin de tout. » Elle acquiesça. Il avait raison. C'était très exactement de cela dont ils avaient besoin, et ce qu'ils s'étaient refusés toutes ces années. Ils ne parlaient que très peu en réalité, en tout cas pas vraiment de leur relation. Jusqu'au retour de Leigh la question ne se posait pas : tout était évident, et tout était déjà tracé sur un chemin, une destinée romantique. Mais avec le retour de Leigh dans le lit d'Eliakim Alice s'était totalement fermée à la conversation, et la douleur avait parlé à sa place. Elle avait été violente, très violente avec Eliakim, ce qu'il lui avait bien renvoyé. Ils s'étaient détruits. Il était temps à présent qu'ils en parlent, qu'ils se comprennent, qu'ils fassent des compromis. Elle était prête à accepter Leigh, sous condition, dans sa vie. Elle ne voulait plus craindre de voir Eliakim souffrir de la perte de Leigh si ce dernier décidait de partir à nouveau. Elle ne voulait pas craindre de le voir la quitter parce que Leigh pourrait enfin être à lui. Elle voulait être sûre qu'Eliakim lui resterait fidèle - en tout cas au maximum de son possible. Elle y pensait avec la gorge serrée, mais elle ne devait pas se miner le morale pour cela. Elle en parlera avec lui. « On a jamais vraiment prit le temps de parler c'est vrai ... » Dit-elle comme pour remercier son cousin. Il avait mis le doigt sur ce qui leur manquait depuis toujours. « Rome, L'Inde, Toronto... Un endroit très beau où vous n'aurez aucune tentation. La Thaïlande c'est très beau. Les plages immenses, les maisons au dessus de l'eau où vous pourrez être seulement tous les deux... » Elle vint rejoindre Angelus dans l'eau et l'embrassa sur la joue. Elle ne savait pas si ces destinations étaient les meilleures mais c'était une sublime idée. Après tout c'est très exactement ce dont elle avait besoin. « Je tiens à profiter de ces vacances avec toi d'abord. Je ne me sens pas toute à fait prête pour rentrer à Oxford. Et tu sais que pour moi aucun pays n'équivaut la France pour retrouver la personne que l'on aime... »  Dit-'elle en souriant.
Elle emmènera Eliakim en France avant la rentrée pour lui offrir quelques jours loin de tout, avec elle uniquement. Dans ses bras, dans son lit, dans son coeur, elle le retrouvera parfaitement. A cette idée un sourire immense illumina son visage. Elle ne vit pas Angelus qui était allé sous l'eau pour lui attrapper les pieds. Dans un cris elle alla sous l'eau à son tour, tirée par son cousin. Lorsqu'elle retrouva le chemin de la surface elle le regarda avec un air effaré : « Tu vas me le payer ! » Elle lui envoya une giclée d'eau avec sa main avant de nager sur lui à toute vitesse pour le prendre par les épaules et le pousser vers le fond de toute ses forces... mais de la force elle en avait bien moins que lui... « C'est pas du jeu ! Fais semblant de couler s'teuplait ! Pour mon orgueil personnel ! »

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Angelus & Alice
« Vous n'êtes pas capable de vivre l'un sans l'autre. Il suffit de voir dans quel état vous vous mettez lorsque vous êtes séparés. » La mélancolie qu'elle ressentait s'estompa presque aussitôt. Elle ne pouvait pas vivre sans Eliakim, c'était une évidence. Même son corps reflétait le manque de lui. Rachitique, maigre, ayant perdu son teint et son sourire, elle semblait incapable de survivre plus longtemps loin de l'être qu'elle aimait. La voie de la guérison était encore longue sans doute, mais à présent elle avait une certitude : à la fin elle le retrouvera. Elle restera sans doute encore une semaine ou dix jours avec son cousin, le temps de reprendre des forces, des formes, et de se reposer. Après cela elle retournera à Oxford, retrouver Eliakim et l'inviter à partir avec lui. Loin de tout, loin d'Oxford, loin de toutes ses manigances, de Leigh, d'Eden, de la souffrance, de leur enfant. Elle sourit à cette perspective. Elle avait hâte d'y être soudainement, et en même temps elle se rendait compte qu'elle n'avait pas vraiment profité des vacances avec son cousin.
Elle voulait être insouciante comme lorsqu'ils étaient enfants. Ils avaient passé énormément de vacances ensemble, à jouer dans la piscine, à monter dans les arbres du jardin pour cueillir les pêches mûres, à courir avec leurs chiens dans les grandes prairies, se roulant dans l'herbe dans les descentes. A aller dans les parcs d'attractions saisonniers, hurlant dans les montagnes russes parce qu'Alice a peur du vide. Mangeant des barbes à papa, alors que cela n'a pas de gout. Manger des nuages disait Angelus. C'était resté.

Pour l'heure elle se retrouva dans l'eau, emportée par son cousin qui était tout à coup d'une humeur taquine et joueuse. Il n'en fallut pas plus à Alice pour répondre à son attaque. « Que tu dis ! Ce n'est pas avec ta taille de mini-pouce que tu vas te venger ! » Elle n'écoutait pas alors qu'elle se jetait sur lui et tentait de le faire couler - sans grande réussite. Alors, agacée et mignonette elle lui demanda s'il pouvait faire exprès de couler. Pour lui faire plaisir. Elle se sentit partir de l'eau, alors qu'Angelus s'enfoncer dans la piscine. Elle ne le sentit plus bientôt et sourit. Son cousin pouvait tout faire pour elle. Elle adorait cela. « Whoa ! Tu es trop forte ! » « Je sais ! »  dit-elle en souriant comme si c'était une évidence. Mais alors avant qu'elle n'ait eu le temps de faire le moindre mouvement elle sentit les bras d'Angelus sous ses genoux. Il la souleva et elle se retrouva sur son épaule, pliée en deux, incapable de bouger. « Maintenant à mon tour ! » Elle battait des jambes et des mains, tentant de se libérer alors qu'il sortait de la piscine. Il faut dire qu'elle n'était pas bien épaisse la demoiselle. « Angelus ! Arrête ! Lâche moi ! »  Demandait-elle en hurlant, comme si la peur de ce qui allait se passait la rendait tremblante. En réalité elle avait le sourire sur les lèvres et du mal à se retenir de rire. Elle le vit faire le tour du bassin pour venir sur le plongeoir. « Qu'est-ce que tu fous !? »  Il s'avance sur le plongeoir et la regarde un instant. Elle n'a pas le temps de réagir qu'elle se sent soulevée et dans le vide, dans les air. Avant d'atterrir dans l'eau en criant.
Elle se retrouva dans l'eau, un instant, sans savoir où était le haut ou le bas. Elle avait ouvert les yeux, dans les bulles et les vagues. Elle sortie de là au bout de quelques secondes, reprenant son souffle et se mettant à rire. « Tu vas me le payer Debussy ! Viens là si tu es un homme ! »  Dit-elle alors qu'elle lui lancer une giclée d'eau en pleine figure. Puis une autre, puis une autre, créant une bataille d'eau comme si à ce stade cela lui importait d'être mouillé...

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Angelus & Alice
Les instants qu'elle passait avec son cousin étaient précieux, surtout durant ces moments de doutes et de terreurs. Alice n'était pas une angoissée de base, mais lorsque la peur lui saisissait la gorge elle paniquait. Elle ne savait pas maitriser ses émotions, et peu de personnes étaient capables de la calmer lorsqu'elle était en proie à la panique. Angelus faisait partie de ces rares privilégiés. Elle adorait passer du temps avec lui, ne serait-ce qu'en étant dans la même pièce sans même avoir à parler. Il était son cousin, un frère qu'elle n'avait pas eut. Il était un souvenir d'une famille qui s'était malgré tout éloigné avec le décès de sa mère. Son père et le père d'Angelus ne s'entendaient pas très bien. Il faut dire qu'ils sont diamétralement à l'opposé l'un de l'autre. Rare étaient les vacances qu'Angelus avait pu passer chez Alice. Le père d'Alice se présentait comme l'oncle du jeune homme quant bien même plus rien ne les rattaché l'un à l'autre depuis la mort de la mère d'Alice. Ils s'entendaient à merveilles, car le père d'Alice avait un sentiment familial très prononcé et présent. La famille c'est ce qu'il y a de plus important.
Pour l'heure se confier à son cousin lui avait fait énormément de bien. Elle se sentait légère, plus vivante, et était même capable d'oublier un instant sa douleur pour jouer avec Angelus dans l'eau de la piscine pourtant si froide. Car Alice n'avait pas chaud, mais cela devait être dû aussi à sa minceur, et à sa fatigue. Elle accumulait la fatigue, ce n'était pas vraiment une bonne chose. Mais que pouvait-elle y faire après tout ? Pour l'heure elle s'amusait dans l'eau, et elle riait mêmes aux éclats comme la jeune fille qu'elle était. Avec Angelus elle s'autorisait à n'être qu'une enfant, parce que c'est ce qu'ils étaient après tout. Ils n'étaient que des enfants. Qui s'adoraient.
Il l'éclabousse, la fait partir sous l'eau, et l'agace. Elle promet de se venger, et le sourire machiavélique de son cousin n'est pas là pour la rassurer sur la suite du jeu : « Et que vas-tu faire ? » Ouais bonne question. Il disparait sous l'eau, et s'approche d'elle, rapide comme un... Dauphin ? Pour venir l'enserrer par les hanches et commencer à la chatouiller. Elle se tord, rit, et se débat pour sortir de cette étreinte mortelle. Elle ne supporte pas les chatouilles ! « Arrêtes ! Arrêtes ! T'as gagné ! » Crie-t-elle en espérant que cela le fera arrêter. Essoufflée la jeune femme se tourne face à son cousin, et en lui souriant elle lui saute au cou pour le serrer contre elle. « Merci Angel'... Je t'aime tellement Cousin...» Elle reste un instant ainsi, avant de recommencer leur jeu.

Elle a oublié un instant sa peine. Elle a tout oublié dans les bras de son cousin. Parce qu'il l'aime d'une amour sans faille. Parce qu'elle l'aime à la manière d'une enfant.