La jalousie est un vilain défaut. Avery & Jane « Pas trop dur de peindre des ronds noirs sur fond blanc ? » « Pas trop dure le commerce du Playback ? » « Touché. » Jane se met à rire et s'enfonce dans sa chaise tandis que le serveur leur apporte l'addition et deux petits bonbons à sucer. La jeune femme en prend un et le met directement dans sa bouche. Elle se trouve au Zappi's Bike Café aux côtés de son meilleur ami, Ezeckiel Bennett. Ils se connaissent depuis longtemps tous les deux, et leur relation claque dans l'air comme des bulles de savon. La jeune femme vient tout juste d'apprendre qu'il est à Oxford et ils se retrouvent pour la première fois depuis des années. Ils se sont connus lorsqu'elle étudiait à Cambridge. Il était alors une célébrité du monde de la musique. Travaillant sur l'image des stars et leur impacte sur la vie des fans, elle avait suivi Ezeckiel dans son quotidien durant presque six mois. Ils sont devenus très proches à ce moment-là. Vraiment très proche. Elle artiste libertaire, hurlant qu'elle n'a pas d'attache, et lui un musicien pervers qui s'afflige lorsqu'une femme ne se retourne pas sur lui, il était évident qu'ils devaient finir par coucher ensemble. Mais cela avait été une expérience sexuelle bien particulière. Comme coucher avec un très bon ami, sans sérieux, s'amusant avec des objets improbables. Mais c'était il y a des années, et après cela ils sont restés très proches, mais comme un frère et une soeur. Ou comme deux confidents. Elle lui disait tout, il ne lui cachait rien. Il ne pouvait rien lui cacher, elle lisait en lui comme dans un livre ouvert, et cela depuis le premier jour. C'est en voyant un cliché qu'elle avait fait de lui qu'il avait décidé de la garder à ses côtés comme stagiaire. Il y avait toujours eu une alchimie entre eux, et même après presque six ans loin l'un de l'autre elle était toujours présente.
Elle avait envoyé un sms au bellâtre une semaine auparavant, mais depuis elle n'avait pas eu le temps de le rappeler. Alors arrivant devant chez lui elle était venue le prendre en voiture pour l'amener Déjeuner avec elle. Il n'y a que comme cela qu'on arrive à avoir un rendez-vous avec ce fourbe d'Ezeckiel, elle le sait bien. Ils sont arrivés sur place, discutant du bon vieux temps avant qu'elle ne lui demande ce qu'il devenait.
« Je l'ai trouvée Jane. J'ai trouvé la bonne cette fois. Je suis amoureux. » La jeune avait tout de suite perçu l'émotion dans sa voix. Il était heureux, rayonnant, changé. Ils avaient toujours gardé plus ou moins le contact, se téléphonant souvent, et elle avait été longtemps inquiète pour lui. Parce qu'il se perdait dans un monde qui n'était pas le sien. Il avait enfin retrouver le chemin, et cette
Avery semblait véritablement le rendre heureux. Elle lui offrit le champagne pour l'occasion.
« Quand me la présenteras-tu alors ? » Avait-elle alors demandé quand ils étaient arrêtés sur ce sujet-là. Bientôt, sans doute. Quand elle pourra surtout, car Jane était incroyablement prise ces derniers temps et le fait de déjeuner avec Ezeckiel n'était pas anodin. Elle avait besoin qu'il pose dans sa galerie pour certains de ses élèves l'après-midi même. Elle voulait leur faire travailler sur la notion de portrait et il était l'être le plus photogénique qu'elle connaissait. Il pouvait lui rendre ce service. En échange de quoi il sera exposé lors de l'exposition de photo de l'Université du mois de Septembre qu'elle organisait. Il était attendu quinze minutes après pour l'occasion dans la galerie de Jane en centre ville.
Elle paya la commande, et alors qu'ils se préparaient à sortir Ezeckiel se décomposa. Il resta là planter à regarder la porte, et Jane suivit son regard. Une jeune femme, d'une vingtaine d'années sans doute, les fixait avec un air effaré. Jane comprit rapidement qui elle devait être : Avery. La jeune femme n'avait pas revu Ezeckiel depuis plusieurs jours, ce derniers ayant lamentablement perdu son téléphone il ne savait pas si elle pouvait le voir ou pas. Et elle n'avait probablement jamais entendu parler de Jane, puisque la relation amicale entre les deux individus n'avaient pas repris depuis longtemps. Avery partie en courant, et Ezeckiel fit un geste pour la rattraper avant que Jane ne l'arrête.
« Toi, tu as un rendez-vous à la galerie dans dix minutes, ne sois pas en retard tu me dois bien ça ! Et ne m'oblige pas à te rappeler ce qu'il s'est passé à San Diego il y a Sept ans. » Il s'arrêta net, mais l'angoisse dans son regard était visible. Elle lui sourit, et lui caressa la joue pour le rassurer.
« Moi je vais voir Avery, j'ai encore deux heures de libre avant mon prochain cours. Et va la voir après ta séance de photoshoot. » Dit-elle avec un ton un peu plus sévère sans être agressive. Elle l'embrassa sur la joue et partie à la suite de la jeune femme.
Elle n'était sans doute pas loin. Jane marche vers le nord, et s'arrêta devant un couple qui buvait un café.
« Excusez moi de vous déranger. Je cherche une jeune femme : ma taille, cheveux mi-longs, chatain clair, la vingtaine. » Le couple lui montra une ruelle où la jeune fille était partie. Les remerciant Jane y alla sans demander son reste, et trouva Avery assise sur un banc, l'air abattu. Elle s'approcha d'elle doucement, pour ne pas l'effrayer.
« Avery... ? » L'appela-t-elle doucement, arrivant devant elle, un sourire amical et affectueux sur les lèvres.
« Je m'appelle Jane McAllister. La femme qui était avec ton petit ami. Excuse le il... Doit faire un truc pour moi il ne pouvait pas venir te parler lui-même. Mais s'il avait pu il l'aurait fait j'en suis sure. » Dit-elle alors qu'elle se mettait devant Avery pour l'empêcher de partir si soudainement l'envie lui en prenait. Puis, quand la jeune professeur prit place à côté d'elle.
« Ôtons toute inquiétude tout de suite. Ez' et moi nous connaissons depuis longtemps. Nous sommes de très bons amis, mais nous ne sommes que cela. » Dit-elle avec un sourire sur les lèvres pour rassurer la jeune femme.