(inachevé) Everything is changed ... (Arabella & Aedan)

Un regard, une rencontre.
Un été, un sourire..

Arabella venait de vivre un premier semestre mouvementé. Pas vraiment le genre de semestre auquel la jeune femme s’attendait en arrivant dans cette prestigieuse université. Pas vraiment le genre de fréquentations qu’elle espérait acquérir, encore moins le genre de fréquentation qu’elle pensait devoir dissimuler de son passé à tout jamais. Oui, une personne de son cercle avait disparue, ou du moins c’était suicidé depuis le rebord de sa fenêtre. La police a conclu à un acte de désespoir, une amourette qui aurait mal terminé. Une histoire bien loin de Roméo et Juliette. Si Arabella était Juliette, Tobias serait son Roméo, et non le défunt étudiant. Tobias son meilleur ami qui l’a secouru quand elle eut besoin de lui, la première personne qu’elle a rencontrée en arrivant d’Italie dans cette ville. La première personne à qui elle fit confiance, confia ses secrets, se sentait en sécurité. Cependant, il l’avait couverte, à deux, ils avaient dissimulé le meurtre du garçon qui harceler la demoiselle, et qui c’était introduit dans sa chambre pour la surprendre. Tobias et Arabella prévoyait une grande carrière dans le domaine juridique et criminologique, mais avec cet incident leurs carrières sont menacées, perpétuellement. Pour le moment ils sont en sécurité, mais jusqu’à quand ? Oui, Tobias est son meilleur ami, mais Bella avait besoin de parler à quelqu’un d’autre, de pouvoir respirer sans se sentir coupable. Après tout, elle avait une chance sur deux d’avoir ruiné la carrière de son ami, et elle le vivait extrêmement mal, malgré le fait que son acte fut de la légitime défense.

Aujourd’hui, c’est une journée ensoleillée, idéale pour sortir se changer les idées, et tout oublier. Passant près d’un coffee shop, Bella céda pour un café viennois frappé. En période de grosse chaleur c’était excellent, rafraichissant. Buvant une gorgée à travers la paille, le liquide s’immisça délicieusement à travers son palais puis rafraîchit sa gorge, laissant un gout de café. Un délice. Payant la serveuse, l’étudiante en droit se dirigea directement dans le petit parc qui se situait en face profitant du soleil sur son visage de porcelaine. Souriant au soleil, la jeune femme fouilla dans son sac à la recherche de ses lunettes de soleil. Regardant les bancs de libres, elle dû se contentait d’un banc où un seul étudiant était assis. Détaillant le jeune homme, elle trouva ça amusant de voir un élève mélanger le froid de la glace et son gout sucré, avec un café chaud et amer. C’était un mélange quelque peu particulier, mais pourquoi pas. Dans le fond, chacun ses gouts. « Cette place est libre ? » Demandant gentiment si la place à côté de lui était libre, son intention de s’asseoir était claire. Même s’il lui disait non, elle prendrait quand même place à ses côtés.

Regardant le jeune homme dégustait sa glace, Bella remarqua le triple mélange de saveur, les papilles gustatives du jeune homme ne cessait de l’étonner. Il était la distraction dont elle l’avait besoin en ce moment, quelqu’un qui la change de son quotidien, qui ne fasse pas les choses comme tout le monde. Ils n’avaient pas encore réellement discuté, ni c’était réellement adressé la parole, mais Arabella ressentait une étrange connexion avec le jeune homme. Peut-être pouvait-elle essayer de faire la conversation, si cela n’intéressait pas l’étudiant, elle se rabattrait sur un bain de soleil en silence. « Salut, étrange mélange que tu as fait là. Tu as l’habitude de venir manger ici ? » Lui demanda-t-elle simplement, souriant légèrement.

Repensant à son meilleur ami, Bella se demandait s’il était en cours, ou simplement avec une étudiante de son cours. Ils étaient tous deux des coureurs de jupons, allant de droite à gauche, mais solidaire l’un envers l’autre. Ils n’avaient jamais couché ensemble, et c’était mieux ainsi. Détruire une telle relation pour une histoire de fesse serait un pur gâchis. Revenant au jeune homme avec lequel elle partageait le banc, elle finit par se présenter. « Je m’appelle Bella, j’étudie le Droit en première année, et toi ? Tu étudie aussi à Oxford ? » Cette question pourrait paraitre stupide étant donné que nous sommes dans la ville d’Oxford, mais l’adversité n’est jamais bien loin étant donné qu’à quelques lieux à peine se trouve Cambridge. Une école dont le nom n’est plus à faire, mais avec laquelle les étudiants s’entrechoquent dès qu’ils se croisent, cherchant à prouver sans cesse leurs valeurs, et leurs niveaux. Arabella n’en a encore jamais rencontré, la demoiselle n’aurait pas forcément d’à priori, mais peut-être qu’un élève de Cambridge ne souhaiterait pas fréquenter une étudiante d’Oxford.

Buvant une autre gorgée de son café frappé, Bella reposa le gobelet sur le banc, regardant les passants et leurs petites manies. C’était toujours intéressant de voir les tics des uns et des autres, cela permettait de découvrir quelques facettes d’une personne sans même lui parler, sans même qu’elle s’en rende compte.

Un regard, une rencontre.
Un été, un sourire..

Ce jeune homme paraissait solitaire, bien dans sa peau, mais un peu abandonné. C’est étrange, comme il est facile de reconnaître la personnalité des autres, ce qu’ils ressentent à cet instant, alors qu’il nous est impossible de faire la même chose avec nous-mêmes. Tout du moins, nous nous mentons à nous-mêmes sur notre état d’esprit. « Tout va bien, tu es heureuse », alors qu’en réalité, c’est davantage « Rien ne va plus, qu’est-ce que je fais, qu’est-ce que j’ai fait, comment vais-je m’en sortir ? C’est la panade. » Nous nous mentions à nous-même. Nous sommes tous des menteurs.

Il l’a jaugé des yeux avant de l’autoriser à s’asseoir, Bella a dû réussir un test secret n’appartenant qu’à ce bel inconnu. Il est beau, il pourrait très bien être une conquête de la belle, mais elle n’en avait pas envie. Il dégageait un petit quelque chose, assit sur ce banc avec son étrange mélange, et son air mélancolique. Un petit quelque chose qui touchait Arabella intérieurement, compatissante, elle avait envie de lui venir en aide. « Merci, c’est très gentil, les autres bancs sont bondés avec ce soleil tous les étudiants sont de sortie ! » Et c’était peu de le dire, cette journée estivale avait un air de vacances, tout le monde était détendue allongé dans l’herbe fraîchement coupée, ou sur des bancs avec leurs chapeaux et leurs lunettes de soleil.

Si ce jeune homme n’était pas un fou furieux, ou un fumeur de joint –même si elle n’a rien contre eux, juste qu’elle préfère éviter leur côté peace & love– ils pourraient probablement devenir amis. Il est vrai qu’elle a besoin d’amis ces derniers temps. Elle décida alors d’engager la conversation. Pour commencer, son étrange mixture. « Je n'aime pas le café, trop amer, j’imagine qu’avec le sucre de la glace ça doit compenser. C’est ingénieux ». Elle lui fit un sourire chaleureux. Bella ne jugeait pas les gens, elle essayait au contraire de les comprendre. Pour une aristocrate, elle n’avait aucune suffisance, et considère n’importe qui comme son égal. Elle n’a pas vérifié sa tenue vestimentaire avant de s’asseoir, ne s’est pas dit « quel ringard, que vont penser les gens si jamais je m’assois ici », non. Tout ce qui lui importait, c’était le bien-être des gens, et puis, il avait un air familier. Il lui ressemblait, sans vraiment lui ressembler. Aller savoir, certaines personnes ont cet effet-là.

« Enchantée, Aedan. Ton prénom est original, j’aime bien. Histoire ancienne, ça a l’air passionnant ! » Buvant une gorgée de son viennois frappé, qui se réchauffait un peu au soleil, elle continua à faire la conversation. « J’espère ne pas être trop indiscrète. Je débarque d’Italie, et la plupart des étudiants ont déjà leur petite bande, leurs habitudes, c’est difficile de trouver sa place. »