Laisse la musique s'exprimer !

Laisse la musique s'exprimer !
Aedan & Mischa
« Je reviendrais ce soir, c'est promis. Repose toi, tu en as besoin. »  Il tente de sourire, refusant de laisser les larmes qui risquent de le submerger revenir, se penche vers elle, et embrasse ses lèvres doucement. Comme tous les jours depuis qu'il l'a retrouvée au sommet de l'Observatoire, il commence sa journée par un voyage à l'hôpital. Pour la voir, lui parler, lui sourire, la voir rire, et surtout s'assurer qu'elle est bien là. Qu'elle est vivante. Toujours un regard tourné vers le moniteur, il tremble à l'idée que son coeur s'arrête une fois encore. Qu'elle disparaisse, mirage soudain pour ne pas devenir fou. Elle lui sourit, et lui glissant quelques mots inaudibles lui fait un geste de la main pour signifier qu'elle sera toujours là. Il rit, un rire bien plus nerveux qu'avant. Il tremble encore, cachant dans son dos les mouvements saccadé de sa main, alors qu'il tente de se contenir, et quitte la chambre. Il récupère sa guitare qu'il a laissé à l'accueil du service sous les yeux brillants de la secrétaire. « On te revoit ce soir Mischa ? »  Il se tourne vers elle et lui offre un sourire plein d'une reconnaissance franche. « Je risque d'arriver juste à l'heure de la fin des visites. J'ai un rendez-vous important. Vous pourrez... lui dire que je reviens demain au pire. Je ne veux pas qu'elle s'inquiète. » Elle regarde des deux côtés du couloirs avant de se pencher vers lui, un regard complice qui réchauffe le coeur du jeune homme. « Si tu me ramènes des muffins je te laisserai dépasser l'horaire sans soucis. »  Un geste de la tête signifiant qu'il acceptait le marché et un coup d'oeil à l'horloge au-dessus du bureau des infirmières pour se rendre compte qu'il était déjà en retard. Juron qui lui échappe et le voila partie à travers les couloirs de l'hôpital.
Il déteste être en retard, mais depuis quatre jours il ne peut pas s'en empêcher. Il est en retard en cours, il est en retard aux répétitions des Dingoes, il est en retard à ce putain de rendez-vous qu'il attend depuis longtemps. Il y a deux jours il a reçu un nouveau message d'Ezeckiel lui disant qu'il voulait lui faire enregistrer un album. Le lendemain de la tentative de suicide d'Eden. Mischa avait passé la majorité de sa nuit à l'hôpital, espérant qu'elle se réveillerait, qu'il n'était pas arrivé trop tard. Il avait contacté le meilleur ami d'Eden qui avait prit la relève, allant s'occuper de Lullaby. Mischa était resté dans un état catatonique, coupé du monde, sous le choc. Terrifié, paniqué, un mélodie tremblante et des questions tournant dans sa tête. Pourquoi ? Pourquoi n'avait-il rien vu ? Pourquoi ne l'avait-il pas entendue quitter l'appartement ? Pourquoi personne ne l'avait empêchée ? Pourquoi la vie lui avait permis de la sauver ? Son coeur paniqué, brisé, terrifié, perdant une partie de lui-même qu'il venait tout juste de découvrir.
Il avait passé les deux jours suivant sur une chanson. Une seule et unique chanson. Peu de parole, peu de notes. Quasiment rien. Son coeur mis à nu. Il avait promis à Ezeckiel de la lui montrer. Il avait besoin d'en parler. Il ne savait pas comment faire, mais il le devait. Alors il monta sur sa moto, la guitare sur son dos, et roula jusqu'à l'adresse que son modèle et protecteur lui avait donné. Un petit studio d'enregistrement en ville. Il trouva sans trop de difficulté. Il connaissait cette ville par coeur, tant il avait marché dans ses rues juste pour le plaisir de se perdre. Il n'avait pas dormi de la nuit, ou très peu. Il avait passé une partie de la soirée avec Aedan, complètement ivre. Son jumeau semblait aussi paumé que lui ces temps-ci. Il avait dormi deux heures avant de se lever pour être à l'heure pour le début des visites. Une heure auprès d'Eden et déjà il repartait sur les routes. Son coeur ne suivait pas, son esprit était ailleurs. Il ne comprenait pas, il était perdu. Définitivement.

Quand il arrive sur les lieux le studio est déjà ouvert. Putain Ezeckiel est déjà présent, et lui à presque dix minutes de retard. Il craint, il s'insulte mentalement, garant sa moto, ôtant son casque avant de courir à l'intérieur. Fort heureusement c'est en souriant qu'Ezeckiel l'accueille. « Salut Mischaton ! » Surnom ridicule qui arrache un sourire au jeune homme - un sourire franc et amusé, chose rare ces derniers jours. « Salut Zeck ! »  Répondit-il en tentant de partager son optimisme. Il va enregistrer quelques morceaux aujourd'hui. Il en est heureux, mais il a aussi cette angoisse en lui. Il va se révéler, il va parler de quelque chose qu'il ne s'avoue pas encore. Pas vraiment. Parce qu'il a terriblement peur de souffrir, et pour la première fois de sa vie, il se refuse à vivre. « Qu'est ce que tu m'as manqué toi ! Ça fait plaisir de te voir ici ! » L'étreinte virile se termine et ils se font face. Mischa reçoit la remarque presque comme une critique - alors qu'il ne devrait pas - et rougit. « Désolé. Je sais que ca fait un moment que tu ... Attends ça. Moi aussi. Mais ... J'ai été assez pris ces temps-ci. »  Dit-il, ne sachant s'il devait tout déblatérer à Ezeckiel maintenant. Surement pas. Il laisse sa guitare sur le côté, et la sort sa housse.
Alors qu'il aimerait jouer, il sent soudainement une pression immense le saisir, et les larmes qui risquent de le submerger. Il ne doit pas pleurer, mais il se sent fatigué. Il se recule et s'assoit sur le canapé qui se trouve dans la pièce de la régi. « Excuse moi je... Je ne suis pas vraiment dans mon assiette. Juste... Un instant. S'il te plait. »  Demande-t-il alors qu'une larme passe sur sa joue. Putain il est perdu. Il aimerait chanter. Il veut changer. Mais sa voix est coupé. Il veut vivre. Mais son coeur est tétanisé. Il a besoin d'aide. Il a terriblement besoin d'aide.

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Ezeckiel & Mischa
Il est épuisé. Il ne peut pas le cacher, son visage est marqué par l'inquiétude et la fatigue à présent. Il va lui falloir du temps, il le sait bien. Pour le moment sa vie tourbillonne autour de lui sans qu'il ne puisse rien faire. En déséquilibre il a le vertige mais il se force à continuer d'avancer. Epuisé par les évènements il ne sait plus quoi faire. Eden est réveillée, et les médecins sont plutôt optimistes à son sujet. Elle doit faire un psychologue, évidemment, mais elle va bien. Il n'y a plus de traces des drogues, et son coeur semble assez solide pour survivre à cette épreuve. Des mots, simplement et assez cartésien. Mais Mischa n'est pas du genre à penser aux choses ainsi. Il ne pense pas en scientifique, il n'a jamais réussi à voir les choses avec cette simplicité toute scientifique. Quand il voit Eden sur ce lit d'hôpital il ne se demande pas Pourquoi elle est réveillée, mais si elle va vouloir le rester, si elle va le supporter. Et cette question l'angoisse, lui volant son sommeil et son sourire franc depuis quatre jours. Il ne se reconnaissait plus, et ca commençait à l'inquiéter sérieusement. Il ne se ressemblait plus au point d'arriver en retard au studio d'enregistrement. Il était sur le point de voir sa carrière démarrer, son rêve le plus précieux être réalisé. Et il arrivait en retard. Infime erreur qui l'agaçait prodigieusement. « Aucun problème Mischa, stresse pas. » Il voudrait dire que ce n'était rien. Mais ce n'était pas rien. Qu'est-ce qu'il était en train de foutre ? Tout allait pour le mieux, après tout. Il devrait peut être ne plus se poser de question et prendre la vie comme elle venait. Comme il l'avait toujours fait. Qu'est-ce qui avait changé ? Pourquoi est-ce qu'il était tétanisé ? La réponse était sous ses yeux, mais arriverait-il à dire les mots ? Sans doute pas. Il n'était pas doué pour cela. Il ne l'avait jamais été.
Epuisé, à bout de nerf, il sent l'émotion le submerger, et soudainement demande à s'asseoir, trouvant un canapé pour se poser. Son corps est lourd, il voit le monde tourner et son souffle se couper. « Il se passe quoi Mischa ? T'es cadavérique mec ! » Sans doute oui. Il doit avoir une sale gueule. Un trait qui barre son front à force de s'inquiéter, à force de regarder Eden avec la peur qu'elle ne disparaisse. A force de se forcer à sourire. A force de faire comme si tout allait bien. Tout doit aller bien. Le spectacle doit continuer. Elle est en vie, bordel. Elle est en vie. « Avale ça. C'est un ordre ! » Il lève un regard humide et plein de larmes vers Ezeckiel. Il lui tend un café et un muffin. Machinalement le jeune homme les bras, et croque dans le muffins. Son ventre se tord, et il grimace. La douleur de la faim qui réclame son dû. Doucement, il boit un peu de café. Depuis combien de temps n'a-t-il pas pris le temps de manger plus qu'un petit gâteau ou un sandwich sur le pouce ? Depuis un moment sans doute. Il ne sait plus.
Il demande un temps, mange doucement le temps que son corps assimile l'action. Retrouve ses bases. « C'est pour ça que depuis quelques jours on te voit plus beaucoup ? Il c'est passé quelque chose de grave ? Je te préviens on ne commencera rien tant que je ne saurais pas tout. » Il se tourne vers Ezeckiel. Et acquiesce. Un mouvement de tête qui vaut tous les mots qu'il refuse de dire. Il n'arrive pas à le dire, il a peur de le dire. D'affronter cette réalité. Sans doute parce que depuis quatre jours il est en présence de personnes qu'il ne connait pas vraiment. Sauf Eden, mais il refuse d'en parler avec elle. Il refuse de la replonger dans cette soirée horrible. Mais avec Ezeckiel c'était différent. Ezeckiel était son ami, son mentor, il était son modèle, et il avait une confiance aveugle en lui. Si Ezeckiel voulait lancer sa carrière et l'aider pour cela, sans doute devrait-il savoir tout de son histoire. Surtout ces dernières semaines. Après tout, cela a marqué ses chansons depuis. La rencontre avec Eden avait tout changé chez lui. « Si tu veux on peut reporter pour aujourd'hui... » Il termine difficilement son muffin, et se tourne vers son mentor. « Non ! Surtout pas ! Je... Je veux le faire. C'est juste... » Compliqué ? Impossible à dire ? Dur ? Terrifiant ? Blessant ? Terrible. Un peu tout cela à la fois. Il boit un gorgée du café, et pose le mug sur la table. Il regarde ses mains qui tremblent encore de toute la tension qu'il accumule. Les larmes coulent silencieusement sur ses joues. Il est épuisé, vraiment. « J'ai... rencontré une fille. Il y a quelques semaines, après un concert au Deepers. » Commença-t-il à raconter. « Elle s'appelle Eden. On a discuté jusqu'à la fermeture du bar. C'est une musicienne. Violonniste principalement, mais qui s'intéresse à tout. C'était... comme si je la connaissais depuis toujours. » Se souvient-il avec un sourire ravi sur le visage. Alors comment a-t-il pu ne pas le voir ? Ne pas le comprendre ? Il était persuadé qu'il y avait des signes avant-coureur de ce genre de choses. Mais elle était tellement souriante et joueuse avec lui. Elle semblait heureuse et maligne. Elle semblait être bien quand elle était avec lui.
« On a commencé à être proches. Il y a cinq jours, j'ai trouvé son adresse, et je suis allée lui jouer du djembé sous sa fenêtre. Elle adore... Les instruments étrangers, et elle rêvait d'en jouer. On a passé une journée... Incroyable. On a rien fait d'extra-ordinaire mais... Je sais pas. C'était juste incroyable. On était vraiment sur la même longueur d'onde. On a déliré toute la journée. Comme des gamins. » Dit-il en se souvenant des pancakes, du djembé, du violon, de la balade en ville, et même du cheval. Parce qu'elle a réussi à le faire monter à cheval. Il n'y avait qu'elle pour réussir un tel exploit. « Mais... il perdit son sourire lorsque je me suis réveillé au milieu de la nuit... Elle n'était plus là. Elle avait laissé une lettre, une putain de lettre, sur la table de chevet. Une lettre d'Adieu. » Dit-il. L'émotion lui enserra la gorge à nouveau. Il manquait d'aide, il prit le bord de son t-shirt comme pour libérer sa gorge. Il cherchait à reprendre son air, à retrouver son souffle. Revivre ses instants la le rendait désespéré. Il se tourna vers Ezeckiel, comme si les réponses se trouvaient là. Comme si lui pouvait lui expliquer ce qu'il s'était passé, à côté de quoi il avait pu passer. « Je l'ai retrouvé au sommet de l'Observatoire. Overdose. Elle avait... Elle avait... » Dit le Mischa. Tu as besoin de le dire. « Elle voulait mourir. Elle a essayé de se suicider. » Sanglots énormes qui le saisissent, faisant trembler son corps. Il prend sa tête entre ses mains et se laisse aller au pleure. « Pourquoi... Pourquoi... » Il n'arrive plus à trouver ses mots. Il ne comprend pas. Il ne peut pas comprendre...

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Eliakim & Mischa
Le pire ce n'est pas le manque de sommeil, ce n'est pas faim qui lui tiraille le ventre, ou l'impression constante que le monde va trop vite autour de lui. Le pire c'est de ne pas comprendre. Le pire c'est d'avoir l'impression de perdre pied, et de ne plus avoir d'emprise sur sa propre vie. Il avait toujours été un mec confiant, qui croyait au destin, au karma et à toutes ces conneries bouddhiste. Il était le genre de mec qui se levait le matin sans savoir de quoi sa vie sera faite mais qui en est ravi. Toujours prêt à dire oui à l'existence. A faire de nouvelle rencontre, refusant les rumeurs et les préjugés. Il prend les autres tels qu'ils sont sans se poser plus de questions que cela. C'est comme cela qu'il a rencontre Eden Winchester. Par hasard, parce qu'elle était seule à cette table, et qu'il a eut envie de lui offrir un verre. Parce qu'elle était venue un soir où elle ne devait pas travailler. Un soir de congé où - fatalité - les Dingoes jouaient au Deepers. Pourquoi est-ce que ca a été cette fille ce soir-là ? Il avait décidé de rester un peu dans le bar après le concert. Chose qu'il fait de temps en temps, mais assez rarement. Se produire sur scène pendant presque deux heures ca le grève en règle générale. Mais cette fois il avait décidé de rester. Cette fois. Effet papillon, infime, qui avait changé le court de leurs existences à tous les deux.
Il se retrouvait maintenant, un peu plus d'un mois plus tard, dans un studio d'enregistrement avec son idole. Dans quelle putain de vie ce genre de choses arrivaient ? Il n'arrivait pas à croire que cela puisse être réel. Il voulait profiter de chaque instant. Mais son corps et son esprit étaient en alerte constant. « D'accord, on maintient. » Il fait un vague signe de la tête, remerciant Ezeckiel de faire cela pour lui. Il avait une chance incroyable d'avoir Ezeckiel en professeur. Il avait eut la chance de jouer pour lui et avec lui dés son premier cours. Instant magique. Il lui semblait parfois que la vie lui avait toujours offerts des moments uniques. Il avait une collection incroyables d'instants géniaux. Et il craignait le moment où il allait devoir payer pour cela. Il avait failli perdre la femme dont il était... il avait failli perdre Eden. Mais ce prix-là était trop lourd. La vie d'un autre... Il serait prêt à sacrifier son amour pour la musique si c'était pour la sauver. Elle, ou quiconque. Mischa avait un amour inconditionnel pour la vie. C'est - à ses dires - la chose la plus précieuse qu'il possède. Il pouvait être sans un sous, dans la rue, et nu, il lui restait la vie. Alors rien n'était encore perdu.

Elle a voulu mourir. Il réalise soudainement, et il a envie de pleurer, lâchant tout. Face à Ezeckiel il peut tout lâcher. Face à Ezeckiel il peut être lui-même. Il sait qu'il en a le droit. Les mots lui arrachent l'âme et le coeur. Il sait que c'est trop lourd à porter pour lui. La vie est précieuse Bordel ! C'est tout ce qu'elle avait, et elle a voulu le sacrifier. Pourquoi ? « Pleure, lâche tout mon grand... » Il n'arrive pas à calmer les tremblements de son coeur. Soudainement toute la tension accumulée ces derniers jours tombe. Il lâche tout. Il n'a pas besoin de se retenir devant Ezeckiel. Ezeckiel ne le jugera pas, bien au contraire. Il le considère comme un mentor, un confident. Pas un grand frère, mais une sorte de guide musical. Il a une confiance aveugle en lui. Sans doute pourrait-il mis sa vie dans les mains d'Ezeckiel. Il a soudainement l'impression de reprendre pied à la réalité, et la chute est terrible. Le monde ne lui a jamais semblé aussi terne qu'à cette instant. Et même sa musique est laborieuse. Jamais il n'a été aussi peu fertile. Mais il sait que seule la musique pourra le sauver. La musique a toujours été sa porte de sortie, sa bouée de sauvetage. « Elle a peut-être des blessures que personne ne pouvait guérir... Elle a tentée d'apaiser la douleur peut-être et la mort lui a semblé être la solution la plus efficace... » Il écoute les mots d'Ezeckiel, s'y raccrochant pour ne pas sombrer, pour calmer les tremblements. Tu dois respirer Dempsey. Inspire, expire... L'angoisse redescend doucement. Il a les yeux fermés, la tête entre les mains, il appuie sur ses tempes qui frappent contre sa boite crânienne. Il a un mal de chien. Elle doit souffrir. La mort de sa mère était un trop lourd fardeau pour elle. Et les rumeurs, la réputation détestable que les élèves de cette putain d'université avait forgé sur elle. Les regards, les rires, le mépris. Tout cela, cette tension constante. Les gens ne cherchaient plus à la découvrir, ils pensaient déjà la connaitre. Mais ils ne savaient pas. Ils ne savaient rien d'elle. Il arrive à se calmer. Doucement. Après un peu de temps les larmes se tarissent et il arrive à reprendre contenance.
Il ôte ses deux mains et ouvre les yeux. « T'es amoureux Mischa. » Vérité qui fait battre son corps plus vite. Il se relève soudainement et regarde Ezeckiel. « Non je... Je... Complètement. »  Que pouvait-il dire. Putain. Il est tombé amoureux d'Eden Winchester. Il est tombé amoureux d'Eden. Lui qui avait toujours cru que son amour pour la musique lui fermait les yeux sur d'autres beautés. Que l'amour était comme le désir. Allant et venant. Il s'était fourvoyé. Complètement et irrémédiablement, il était amoureux d'Eden Winchester. Et cette idée le terrifiait et le faisait sourire en même temps. Il prit le mouchoir qu'Ezeckiel lui tendit, et se mouche dans un bruit tout sauf séduisant. Réalisant soudainement que sa vie lui échappait plus qu'il ne le pensait. Il était amoureux putain.
Alors qu'il se calmait il prit à nouveau son café - froid à présent - et le termina. Cela lui faisait du bien de boire. Il avait soif, et faim. Et il avait envie de dormir. Terriblement envie de dormir. Mais il ne le pouvait pas. Il avait quelque chose à faire avant. Pour lui. « Comment elle va ? Ta jolie Eden... Eden comme le jardin parfait que Dieu a crée pour Adam et Eve... » La main sur son épaule lui semble incroyablement chaude soudainement. Réconfortante. Comme celle d'un frère. Il sourit, et s'adosse au canapé. « Je suis là Mischa. T'es pas seul. » Il sourit à son mentor, un sourire franc à travers ses yeux rougis et ses joues gonflés. Il est encore sous le coup de l'émotion. Autant dire qu'il va avoir du mal à s'en remettre. « Merci. Merci pour tout. »  Dit-il en souriant. Eden, comme le jardin d'Adam et Eve. Le lieu non pas de tous les plaisirs, mais l'idéal, le paradis, sans pêcher. « Elle a été dans le coma durant trois jours. Les médecins ont dit que ... si j'avais été là ne serait-ce que trois minutes après elle y serait passée. Elle s'est réveillée hier. Elle... Se remet doucement. Elle semble... Je ne sais pas. Comme renaitre. Revenir d'une autre vie. » Dit-il en souriant. Dire qu'il était soulagé de la voir se réveiller serait mentir. Il en avait été bouleversé, comme si soudainement son propre coeur avait reprit sa course. « Mais je... J'ai peur de la laisser. De la voir partir à nouveau. » Avoua-t-il. Il se sentait responsable d'Eden, désireux de la protéger, et de lui montrer combien la vie pouvait être belle. Alors pour cela, il avait composé, se battant avec lui-même pour faire quelque chose de potable. « Et si on s'y mettait, Patron ? » Proposa-t-il essuyant ses joues, et les dernières larmes qui perlaient autour de ses yeux.

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Aedan & Mischa
« Enfin je suis mal placé pour te donner des leçons... » En matière d'amour qui pourrait se vanter de pouvoir donner des leçons ? Mischa regardait Ezeckiel et lui sourit, compatissant. Son ami semblait soudainement tout aussi perturbé que lui. Serait-il amoureux aussi ? Sourire triste sur le visage du musicien envers son mentor. Il avait longtemps cru que l'amour illuminerait son existence. Mischa a toujours été un grand optimiste. Il écoutait des chansons d'amour avant même d'apprendre à marcher, et il lisait des romans où les chevaliers donnent leur vie pour les femmes qu'ils aiment. L'amour lui avait toujours semblé être l'aventure la plus délirante et sensationnelle qui soit. Mais il avait aussi cru que l'amour était fait de bonheur et de plaisirs. Quand il avait rencontré Eden il s'était lancée dans cette aventure. Il n'était pas tombé amoureux d'elle, non. Il l'était sans doute depuis toujours. Aimer Eden c'était comme respirer, comme sentir son coeur battre. Naturelle et essentielle à son existence. Soudainement il avait une nouvelle raison d'être fou, d'être lui, d'être heureux. Dans les regards lumineux d'Eden, dans ses sourires, il avait cru voir le même sentiment. Il s'était trompé.
Il lui apparaissait inconcevable de ne pas l'aimer, et il souffrait d'être amoureux. Perdu, perturbé, il savait que la seule chose qui pourrait l'aider aujourd'hui c'était de jouer. La musique était salvatrice, c'était évident. Quand les mots sont impuissant la musique prend le dessus, elle prend le relai, et elle exprime ce qu'il ne saurait dire autrement. En matière d'Amour, Ezeckiel était sans doute le musicien le plus doué pour l'exprimer. Pourquoi aujourd'hui il semblait presque aussi perdu que Mischa. Amoureux, sans aucun doute, mais aux prises de la complexité de ce sentiment si universel et à la fois si unique.

Pour l'heure, Mischa n'osa pas poser plus de questions à son mentor. Il reprenait doucement le dessus, combattant les souvenirs qui le terrifiaient depuis autre jours. Il arrivait à prononcer le mot cependant, ce qui était un grand pas en avant. Ezeckiel en vint à lui demander comment aller Eden. Bien, sans doute. La jeune femme s'était réveillée avec quelque chose de nouveau dans le regard. Une étincelle qui pétillait comme un regain de vie. Comme si elle était revenue d'entre les morts. Mischa était soulagée de la voir ainsi, et en même temps il savait qu'il mettra du temps pour accepter ce qu'il s'était passé. « C'est normal, elle revient de loin. » Mischa acquiesça. Elle revenait d'entre les morts pour être plus exacte. Quand il l'avait trouvé son coeur s'était arrêté de battre. Pendant quelques secondes - ou quelques minutes - elle était cliniquement morte. Elle était partie, l'abandonnant sans lui expliquer pourquoi. Elle avait laissé une lettre, certes, mais il n'est pas dupe. Les raisons qui l'ont poussé à prendre ces saloperies sont encore bien présentes. Et si jamais cela revenait ? Et s'il était impuissant ? Il a peur, terriblement peur de ne pas être assez fort pour la sauver. Pour lui faire aimer la vie. « Elle ne partira plus, elle est entre les mains des médecins. C'est maintenant à toi de lui montrer que la vie vaut la peine d'être vécu... » Il sourit. Il aimerait être capable de faire cela.
Il avait toujours aimé la vie. Plus encore, il est convaincu qu'elle mérite d'être vécu, qu'importe les hauts et les bas. Qu'importe le regard des autres. Parce que la vie est comme un rêve, en mieux. La vie c'est un rêve qu'on ose accomplir. Pourquoi quelque part au fond de lui une petite voix reste optimiste, persuadé qu'Eden sait déjà tout cela. Qu'elle sait que la vie à ses côtés vaut le coup d'être vécu. Qu'elle partage ce sentiment si prenant qui l'envahi doucement depuis qu'il l'a rencontrée. Une petite voix, au fond, cachée pour le moment par les souvenirs et le traumatisme encore bien trop présent. Le corps allongé. Mort. Ne fermes pas les yeux Dempsey.

Le temps passe, un instant, il se reprend, il sourit. Il est prêt. A présent les mots sont devenus inutiles. Si Ezeckiel est au courant de toute cette histoire il ne serait que plus prompt à l'aider pour son morceau. « Tu t'installes, j'ai deux, trois choses à régler. » Il acquiesce, prend sa guitare et va de l'autre côté de la pièce. Il entre dans le studio d'enregistrement. Il y a des câbles un peu partout, et au centre de la pièce une chaise, et un micro suspendu. Il prend son instrument et s'installe sur la chaise. Il prend quelques instants pour s'accorder, et inspire profondément. La musique il l'a en tête. C'est la chanson qu'il a écrit alors qu'Eden était dans le coma. La chanson qu'il chantait quand elle s'est réveillée. Cette chanson, il voudrait la partager avec Ezeckiel. « Balance Mischaton ! » Le jeune homme ascquiesce et commence à gratter les quelques accords ce sa chanson. « Closed off from love. I didn't need the pain. »  Il chante doucement, peut être trop. Il repense à ces derniers mois, ces quelques semaines passés en compagnie d'Eden. Son esprit s'échappe, il rêvasse, s'envole. Son esprit embrumé par la fatigue à tendance à s'enfuir, refusant de se confronter à la réalité de cette chanson. Il rate un accord. S'arrête. « Excuse moi, est-ce qu'on peut recommencer ? » Demande-t-il en se tournant vers la cabine où se trouve Ezeckiel. Un sourire contris sur les lèvres. « Ok on reprend... » Il recommence alors. Il reprend sa guitare, se redresse, et recommence. « Once or twice was enough. And it was all in vain Time starts to pass, Before you know it you're frozen »  Il chante un temps, mais quelque chose le bloque. Il a beau avoir parlé d'Eden, de ce qu'il s'était passé, il n'arrive pas à regarder les souvenirs en face. Son regard se perd dans le vague. Il se concentre sur la chanson, les accords, les paroles. Il tente de ne rien oublié. Mais il ne la vit pas. Il le ressent, quelque part, il le sait. Il espère que ca sera suffisant. Mais il se trompe. Il sait qu'il se trompe.
Soudainement la porte s'ouvre et il s'arrête. Ezeckiel semble mécontent, et il sent ses joues chauffer. « T'es pas dedans Mischa... » Honteux, désolé, Mischa baisse la tête, et inspire profondément. « Excuse moi d'avance de te bousculer mais... »  C'est nécessaire. Il le sait. Il a besoin qu'on lui souffle dans les bronches. Fort bien. Il relève la tête et regarde Ezeckiel dans les yeux. Il est fatigué, il a peur, il a mal, il est hors de lui, en colère contre l'Oxymoron, contre les étudiants de cette fichue université, contre la terre entière. Parce que la femme qu'il aime ne supporte plus ce monde. Parce qu'elle a voulu en finir. « Là on enregistre ton single. Il me faut un tube tu comprends. Les paroles sont pour Eden, je le sais mais... Les personnes qui t'écouteront ne le sauront pas Mischa. Tu dois leur faire sentir. Je sais que tu es fatigué, que rien ne va en ce moment mais justement... Sers toi de cette fatigue, de cette peur pour me sortir un tube ! » Il acquiesce. Les paroles sont pour Eden. Non. Pas seulement. Les paroles sont une manière de déclarer la guerre à cette société de dictat et de qu'en-dira-t-on. Une manière de dire vous pouvez me juger, me dire que je me trompe, je m'en balance. Je suis amoureux. Je suis heureux. S'il saigne aujourd'hui c'est d'avoir failli perdre l'amour de sa vie. Il le sait. Il est en colère pour cela. « Qu'est ce que tu as ressenti lorsque tu l'as vu par terre ? Lorsque tu as pensé qu'elle ne se réveillerait pas ? » Il ferme les yeux. Il ne bouge plus, pendant plusieurs secondes. Il entend Ezeckiel sortir de la salle et revenir derrière les platines. Il ferme les yeux, et il revit la scène.

Il s'était réveillé seul. Dans le lit d'Eden. Elle partie. Son chien gémissant. Cette lettre sur la table de chevet. « Closed off from love, I didn't need the pain. Once or twice was enough And it was all in vain Time starts to pass, Before you know it you're frozen »  Silence. Rapidement il comprit qu'il s'était réveillé à cause de son portable qui vibrait. La dernière photo d'Eden. Il garde les yeux fermés alors que les souvenirs lui reviennent, jouant les quelques accords, son coeur battant de l'angoisse qui l'avait gagné à mesure que les secondes s'écoulaient. « But something happened For the very first time with you : My heart melted to the ground Found something true And everyone's looking round Thinking I'm going crazy »  Il avait courru à travers les rues pavets d'Oxford. Les mots de la lettre jouant dans son esprit. Fou. Ivre. Terrifié. Paniqué. « But I don't care what they say, I'm in love with you. They try to pull me away But they don't know the truth My heart's crippled by the vein. That I keep on closing You cut me open and I. »  Sur le toit, il avait hurlé son nom. Mais déjà elle était partie. Déjà elle le quitté. Son corps allongé sur le sol, ses yeux fermés. Et son coeur. Mort. Silencieux. Il chantait à mesure que les souvenirs lui revenaient, le submergeait. Les accords lui venaient naturellement. Il se laissait abandonné à la musique, à sa chanson. Jouant avec son âme, la peur et la colère dans sa voix faisaient vibrer son être. « Keep bleeding, Keep, keep bleeding love. I keep bleeding I keep, keep bleeding love Keep bleeding. Keep, keep bleeding love. You cut me open... »  Il continua à jouer, laissant les mots venir, sa chanson se défilant à mesure que les souvenirs lui revenait. La peur, la fatigue, la tristesse. Et les heures passés au chevet d'Eden en espérant qu'elle se réveillerait. Espérant qu'ils ne gagneront pas contre elle. Qu'elle reviendra. Qu'elle se battra. Repensant à son regard, ses yeux lui souriant alors qu'il jouait pour elle. La joie intense, la peur terrible. L'amour. Présent. Il chante, silence. Les dernières paroles. Et ouvre les yeux.

Il se tourne vers la cabine. Une larme coule encore au coin de son oeil. « On l'a notre tube Boss ? » Demande-t-il en souriant.

Laisse la musique s'exprimer !
Ezeckiel & Mischa
Il ouvre les yeux, les larmes coulant sur les côtés de ses joues, et inspire profondément. Le silence se fait autour de lui, et son corps s'affaisse. Soudainement, il a l'impression que la pression et l'angoisse qui l'étreignent depuis trois jours l'ont quitté. Un instant, un instant suspendu durant lequel il se sent épuisé mais libre. Libre de cette peur qui ne le quitte plus, libre face à cet amour qui l'étonne et l'envahit. Libre face à lui-même, l'esprit souriant, traumatisme mit en chanson qui soudainement semble plus compréhensible. Il se sent mieux, la musique le libérant des chaines que la vie lui met aux poignets. Il a tant de mal à sourire ces jours-ci, il a tant de mal à comprendre pourquoi la vie met cette épreuve sur son chemin. Et soudainement, cela lui semble plus brillant. Durant cet instant, il a envie d'être auprès d'Eden, il a envie de la rendre heureuse, et il ose croire à un avenir à ses côtés. Pour la première fois de sa vie - depuis longtemps du moins - il envisage un avenir. Il imagine sa vie auprès de la femme dont il est tombé amoureux. Il s'imagine vivre à côté d'Eden, ou jouer pour elle. Il s'imagine donner son nom à un album, et la voir s'épanouir à ses côtés. Il s'imagine la rendre heureuse. Il s'imagine heureux à ses côtés. Laissant derrière eux les rumeurs, et les qu'en dira-t-on. Laissant derrière eux les regards critiques et les ragots. Ignorant les autres pour se concentrer sur leur amour. Car c'est tout ce qui devait compter, n'est-ce pas ? Fort de cette révélation, le jeune homme respire plus facilement. La musique a ôté un poids énorme sur sa poitrine, comprimée par le chagrin et la terreur. Il peut à nouveau vivre.
La porte s'ouvre et il lève le visage vers Ezeckiel qui pleure à l'unisson avec lui. Ils ont l'air cons. « Tu m'as fait pleurer petit con ! » Rire du poulain qui efface aussi une larme qui coule sur sa joue. Moment profondément macho, n'est-ce pas ? Ironie. Il sourit à Ezeckiel, pas peu fier de sa prestation, et lui demande ce qu'il en a pensé de manière assez détourné. Mais au lieu de lui répondre, le musicien vient l'enlacer. Une étreinte fraternelle qui met du baume au coeur de Mischa. Un instant entre les deux hommes qui sont sur la même longueur d'ondes. Le premier touché par la musique du second, libéré. Deux hommes émus. Mischa répond à son étreinte du mieux qu'il le peut, sentant son sourire venir s'installer sur ses lèvres. Puis Ezeckiel se recule de quelques pas. « Je ne regrette pas de t'avoir poussé... Mais désolé quand même ! » Mischa fait un geste signifiant que ce n'était rien. « Je t'en pries. Tu as bien fait. J'avais... besoin de cela. »  Dit-il, ne se formalisant pas de si peu. Après tout Ezeckiel savait ce qu'il faisait. Il avait connu cela avant lui. Il était un des meilleurs musiciens de son temps, et ce n'était pas parce qu'il faisait de la dentelle. Après tout il avait dû passer par là lui aussi, se retrouvant face à la souffrance, et à ce qui l'avait blessé. Ils n'étaient bons que parce qu'ils parlaient d'eux. La musique était un art à la fois égocentrique et universelle. Faire passer une émotion qui n'a pas d'autre mot tant elle est intime par le biais de la musique. Voila ce qu'ils faisaient.

Pour l'heure ils se retrouvent tous les deux dans le studio, forts d'une première expérience musicale. « Tu es brillant Mischa. Tu iras loin... Très très loin. Je vais seulement augmenter le son de ta voix sur l'enregistrement et ce sera bon, je ne touche pas. Tu veux écouter ? » Le jeune élève sourit, et pose sa guitare sur un support adapté avant de sauter du tabouret où il était assis pour jouer. Il acquiesce et suit son patron vers la pièce à côté. Pendant quelques minutes, Ezeckiel joue avec la table de mixage pour faire les derniers réglages. Mischa s'assoit sur une chaise, épuisé, vidé de tous ses sentiments. « Je vais te faire une pub d'enfer. Et tu auras la succès que tu mérites... En revanche j'aimerais te demander quelque chose... » Mischa sourit. Soudainement un stress étrange lui prend les tripes. La célébrité, ce n'était pas après cela qu'il courait, mais il adorait partager sa passion. C'était un rêve qu'il n'avait jamais vraiment osé avoir. Un rêve qui allait se réaliser à présent. « Je peux être ton manager ? Honnêtement je n'ai pas confiance aux autres, ils risquent plus de te plumer qu'autre chose et... Te lâcher au moindre problème. » Surpris il sort de ses pensés pour se tourner vers Ezeckiel. Il fronce les sourcils, dubitatif un premier temps, se demandant si le professeur était vraiment sérieux. Il finit par comprendre qu'il était plus que sérieux et par poser une main amicale sur son épaule. « C'est vrai qu'on ne l'a pas dit... officiellement, mais je te considérais déjà comme tel en fait. Je serai ravi que tu sois mon manager. Vraiment. » Affirma-t-il avec un immense sourire.
Ezeckiel appuya sur le bouton play et durant trois minutes seule la chanson de Mischa perça dans l'espace réduit du studio. Il l'écouta, critique, n'aimant pas vraiment s'entendre jouer. C'était étrange, et c'était la première fois qu'il s'entendait vraiment jouer. Seul. Il s'était déjà enregistré avec les Dingoes, mais ce n'était pas la même chose. Fin de la chanson, il se tourna vers Ezeckiel. « C'est... Ca fait bizarre de s'entendre. » Avoua-t-il, face à sa propre gêne. « Est-ce que... Tu pourrais m'en faire une copie, juste de celle-ci ? J'aimerai qu'Eden l'entende. Avant toute chose. »  Demanda-t-il avec une sorte de timidité, ne sachant s'il pouvait demander cela. Il avait confiance en Eden, elle ne ferait rien avec ce CD, et ne le rendrait pas public, le gardant pour elle.

« Que faisons-nous pour la suite, Boss ? Je te prépare d'autres chansons ? On y travaille ensemble ? Comment ca va se passer ? J'avoue que... Je suis épuisé ce soir. Je me sens comme libéré et j'ai juste terriblement envie de dormir. »  Dit-il, un rouge envahissant ses joues.