Keep calm and ... (Angelus&Mischa)

Keep calm and...
Angelus & Mischa
La lumière des ambulances se frayent un chemin dans l'obscurité qui s'est allongé sur la ville d'Oxford. Déjà il n'est plus vraiment lui-même, sous le choc, ne comprenant pas ce qu'il se passe autour de lui. Les mains sur la poitrine inerte de son ange déchue bougent en imaginant les battements de son coeur. 1, 2, 3. Souffle, inspiration pour lui rendre la vie, espérant qu'il n'est pas déjà trop tard. Les mouvements saccadés sont hésitants, alors que ses yeux sont embrumés par l'émotion et la peur qui l'a saisi déjà. Il entend des voix derrière lui, les ambulanciers sont sur place. Les voix sont trop proches, une main se saisit de la sienne, et l'amène loin de là. Il se laisse entrainé. Epuisé, perdu. Que s'est-il passé ?
Rapidement il se retrouve dans une ambulance pour rejoindre l'hôpital John Radcliffe. Que s'est-il passé ? il ne sait pas vraiment que dire, bien que les indices sur place semblaient plutôt évidents. Droguée, sans doute. Je ne sais pas. Il reçoit un médicament, ou est-ce simplement du sucre, comme pour le sortir de son état catatonique. Il entend les machineries près d'Eden. Il est dans l'ambulance car il ne savait pas où aller. Son état de choc inquiète les médecins. Est-il blessé ? Il entend la voix de loin, comme s'il n'était plus vraiment là. Comme s'il était ailleurs. Non je vais bien. Il parle, doucement, d'une voix audible, se concentrant sur ce qu'on lui demande, comme pour se rattacher à quelque chose. Tout cela ne peut pas être vrai. Il va sans doute se réveiller à un moment où un autre. Qui est-elle ? Il déglutit avec difficulté. Ils arrivent à l'hôpital, il reconnait le chemin. Eden Winchester.

A l'intérieur il la voit partir loin de lui. Ils lui demandent de rester dans la salle d'attente, ils vont l'emmener et prendre soin d'elle. Il comprend, il acquiesce. Vous pouvez appeler quelqu'un ? La famille ? Un ami ? Peut être. Il ne sait pas. Mais il répond en un vague mouvement de tête. Cela semble suffire. La secrétaire l'appelle, il doit remplir des papiers pour l'admission. Mais il ne sait pas grand chose, il l'avoue presque honteusement, et on lui demande de remplir ce qu'il connait. Nom, prénom, adresse, numéro de téléphone. Rien de plus. Pas même le groupe sanguin. Absolument rien d'autre. Allergie ? Passage antérieurs à l'hôpital ? Qu'en sait-il ? Il laisse le dossier à moitié rempli en s'excusant de son ignorance. Etat second, il sort prendre l'air.
Dehors les bruits de l'hôpital sont atténués. Il y a quelques patients qui sont sortis pour boire un café ou un thé. La famille d'autres qui sont là pour fumer une cigarette. Il n'a même pas une cigarette. Il est parti comme un fou de l'appartement d'Eden, y enfermant Lullaby dans un dernier instant de lucidité. L'Observatoire. Comment l'a-t-il su ? Elle voulait toucher les étoiles, une dernière lettre qu'il a en main depuis tout ce temps, et un post sur Instagram qui l'a réveillé. Et dans un geste étonnant, il s'était saisi du téléphone d'Eden une fois sur le toit. Il le détient toujours, dans une poche de sa veste. Il le sort, et observe l'écran. La famille ou des amis ? Il ouvre le répertoire. Sans doute certaines personnes s'inquiéteront pour Eden. Il y a peu de numéros dans le répertoire. Il ne sait pas qui appeler. Il tente d'appeler Papa mais personne ne répond. Il ne sait pas quoi laisser comme message, alors il rappellera peut être plus tard. Il est cinq heures du matin, il faut dire. Il regarde le journal d'appel. Outre son nom le seul qui apparait assez souvent pour attirer son attention c'est celui d' Angelus . Il ne sait pas qui c'est. Un ami ? Un amant ? Plus. Qu'importe. Sans doute devrait-il être mis au courant. Mischa ne supporte pas d'être seul là tout de suite.
Il appuie sur le nom et appelle depuis le portable d'Eden. Quelques sonneries, et il tombe sur la messagerie. Il raccroche, et recommence. Une fois. Deux fois. Jusqu'à ce qu'une voix d'homme lui réponde. « Ce n'est pas Eden. Je m'appelle Mischa, Mischa Dempsey. Eden est à l'hôpital John Radcliffe je... J'ai trouvé ton numéro dans son téléphone, j'ai pensé que tu devrais... le savoir. Ou venir. Ou les deux. Je sais pas. »  Il se sent stupide tout à coup. Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Rien. Il ne sait pas. Il reste incroyablement calme, comme si son coeur s'était arrêté de battre... en même temps que celui d'Eden Winchester.

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Angelus & Mischa
Il regarde la nuit qui s'allonge à l'horizon. Les premières lueurs de l'aube ne vont sans doute pas tarder à percer. La nuit semble interminable soudainement, et il sent l'angoisse le saisir. La nuit ne s'arrêtera peut être pas cette fois. Peut être que le soleil ne sortira pas de l'horizon. Plongé dans une nuit sans fin, il attendra, espérant sans doute ressentir la chaleur du soleil une fois encore. Tu perds la tête Dempsey C'est ce qu'elle pourrait lui dire. Tout comme il craint de ne plus voir le soleil, il angoisse à l'idée de ne plus entendre sa voix. Et si elle ne devait pas lui revenir ? Et si jamais elle ne se réveillait pas ? La sensation de son corps inerte ne le quittait pas. Son corps sans vie, frêle et froid. Sa gorge se serra. Quelqu'un répondit au téléphone et il parla d'une voix monotone. Il se sentait con. « J'arrive. » Réponse rapide avant que la tonalité ne se fasse entendre une fois encore. Seul à nouveau. Il tente de ré-appeler le dénommé Papa mais cette fois il tombe directement sur le répondeur. Dommage. Il raccroche et range le portable dans sa poche. Le regard vide, il se pose dans un lieu vague dans le parking en face de lui. Un vent frais se lève, et il frissonne. Mais il ne rentrera pas. Il doit attendre Angelus. Il doit attendre Angelus, qu'importe qui il est. Au vue de sa réaction il doit être proche d'Eden, la connaitre plutôt bien. Sans doute mieux que lui. Après tout qu'est-ce qu'il sait vraiment d'Eden ?
C'est un être libre, un esprit vif et extravagant qui ne supporte aucune limite. C'est une pile électrique, dont la vie est rythmée par la musique et l'amour de ses proches. C'est une musicienne de talent, curieuse, et qui a peur de rêver. Qui a peur de ne pas rêver assez. C'est une enfant qui a décidé de mourir plutôt que de vivre. Pourquoi ? Il n'aurait jamais pu le croire. Est-ce que c'était cela son terrible secret ? Cette lueur presque mélancolique dans son regard ? La mort, déjà. Présente sans qu'il ne s'en doute. Elle avait décidé d'en finir avant même qu'il n'entre dans sa vie. Ce mois à ses côtés c'était un sursit. Une chance. Un dernier souffle, un dernier cri avant de sombrer définitivement.

Perdu dans ses pensés il ne voit pas tout de suite cette silhouette immense qui s'avance, cherchant quelqu'un du regard. Mischa tire une dernière fois sur sa cigarette avant de venir écraser le mégo dans le cendrier laissait par l'hôpital à cet effet. Il laisse la fumée s'échapper de sa bouche et inspire profondément. Il se sent épuisée. La lettre d'Eden dans sa poche est lourde soudainement. Comment tout avait pu tourner aussi mal soudainement ? Comment s'était-il retrouvé à l'hôpital près du corps inconscient d'Eden ? « Mi... Mischa ? » La voix le fait sursauter. Il tombe de haut devant une réalité bien trop lourde à supporter pour lui. « Oui ? »  Regard interrogateur il ne comprend pas ce que veut cet inconnu. « C'est moi Angelus... Salut. Qu'est ce qui c'est passé ? » Angelus. Oui. Le seul nom qui revenait dans le téléphone d'Eden. Il fait un vague signe de la tête, et suit Angelus à l'intérieur. « Ils l'ont amenés je... Elle était inconsciente. »  Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Si seulement il pouvait le savoir. Il ne trouve pas les mots, il n'a pas les mots. Il a une lettre, et un corps inerte. Rien de plus. Et l'espoir, fou, que tout cela s'arrête dans un sursaut. Qu'il se réveille chez Eden, une fois encore. Mais cette fois la jeune femme est paisiblement endormie à ses côtés, dans son pyjama immonde de licorne. Et elle sourit, parce qu'elle rêve à leur journée parfaite. Parce qu'elle rêve, simplement. Parce qu'elle sait qu'elle a le pouvoir de réaliser ses rêves.
Eden ne sourira peut être plus. Lui non plus.
Il cherche ses mots mais rapidement ils se retrouvent devant la secrétaire qui tend le dossier incomplet d'Eden à Angelus. Ce dernier rempli les cases vides avec une rapidité déconcertante. Il se tourne ensuite vers Mischa. Reprends toi Dempsey, bordel ! Parle, dis quelque chose. « Je suis son frère. » Hausse de sourcil interrogatoire. Eden n'a pas de frère. De cela il en est sûr. « Enfin son frère de cœur... Et toi qui es-tu ? » Frère de coeur. meilleur ami. Il comprend mieux. Il fait signe à Angelus de s'éloigner de l'accueil pour s'assoir sur deux chaises dans un coin de la salle. Qu'est-ce qu'il est ? Putain il en a d'autres des questions qui tuent ? Pourquoi les choses lui semblent si compliquées soudainement. « Je suis... un ami ? Je dirais bien un ami proche mais ... On a passé la journée ensemble. Et elle... est partie au milieu de la nuit. Elle a laissé ca. »  Explique-t-il comme il peut, n'osant mettre de mot, ne sachant comment l'expliquer. Il tend la lettre à Angelus. Après tout son nom est marqué sur les pages emplies et marquées des larmes d'Eden. « Je l'ai trouvée. Elle était inconsciente, le coeur arrêté. Je ne sais pas... Je sais pas. » Voila, résumé assez lucide de la réalité.

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Angelus & Mischa
Il est grand. Soudainement Mischa prend conscience que le mec qui est devant lui est vraiment très grand. Pourquoi ? Il ne sait pas. Ses yeux piquent, sa tête est en vrac, il a la migraine. Il ne réfléchit plus avec Cohérence. Il ne réfléchit plus du tout. Il lutte pour ne pas fermer les yeux, pour ne pas risquer de revivre la scène qui tourne dans son esprit en boucle. Il se concentre sur ce qui l'entoure comme si cela pouvait l'empêcher de sombrer. Il y a onze personnes dans la pièces avec eux. Il y a une adolescente qui porte un jean troué et une chemise d'homme. Elle a deux chaussettes différentes : une rose et une verte. Elle a des chaussures basses, c'est à cause de cela qu'il a put voir ses chaussettes. La secrétaire porte des lunettes immenses qui lui mangent la moitié du visage. Elle a l'air fatiguée, vraiment. Même son anti-cernes ne cachent pas les cernes qu'elle a sous les yeux. Elle a du courage pour travailler dans ce genre d'endroit. Vraiment. Mischa ne pourra pas travailler dans le médicale. Le malheur des autres lui donnent l'impression d'être la sienne. Il a toujours été empathique, parfois un peu trop. Il a toujours su deviner ce que les gens cachaient. Il avait deviné qu'Eden cachait un lourd secret. Mais jamais il n'aurait pu imaginer... ca.
Assis dans la salle d'attente, espérant avoir rapidement des nouvelles d'Eden, de sa douce Eden, il tend à Angelus la lettre qu'elle a écrit. La lettre qu'il a retrouvé à son chevet lorsqu'il s'est réveillé. Seul. Jamais il n'aurait pu croire à cela, Putain . Il ne peut pas le comprendre. Pourquoi Eden ? « J'vais la flinguer. » Réflexion virulente qui a le mérite de faire réagir Mischa. Ironie. Elle s'est flinguée toute seule. Cruauté. Il inspire profondément. Sa tête lui tourne. Il ne sait pas pourquoi, mais il parle à Angelus. Peut être que ce qu'il dit n'a pas beaucoup de sens, mais il parle. Il n'est pas seul, et ca lui fait un bien fou. Il parle, s'arrête. Inspire. Respire Dempsey. Angelus se lève, et part. Il ne fait pas un seul geste pour le retenir. Déconnecté de la réalité, il ne comprend rien à ce qu'il se passe. Dehors une ambulance arrive. Des médecins sortent, et reviennent en poussant un brancard. Il ne réagit pas. « Mange... S'il te plaît. » Il voit le paquet de madeleines que lui tend Angelus. Et sans mot dire il les prend. Il n'a pas faim. Pas vraiment. Il n'a pas envie de manger en tout cas. Mais le type à côté de lui le dépasse de trois têtes si ce n'est plus. Il fait peur. Vraiment peur. Eden serait en sécurité avec un mec comme cela. Son frère de coeur. Il ne devrait peut être pas contrarier un peu de sa carrure. Alors, ouvrant le paquet de madeleine il en prend une et commence à la grignoter, mâchant longuement sans raison, simplement pour combattre le noeud qu'il a dans le ventre et risque de lui donner la nausée à tout moment. Il inspire et se redresse pour se mettre contre le dossier de la chaise. Le visage qu'Angelus tourne vers lui lui donne des frissons. Il fait vraiment peur ce mec. « Dis moi seulement que vous n'étiez pas en soirée. Que vous n'avez rien pris... Aucune drogue. Car si tu es un des junkies avec qui elle traîne je te refais le portraits ici et maintenant. » Scepticisme. Un des junkies avec qui elle traine. L'incompréhension se dessine sur le visage de Mischa. Est-ce qu'il est sérieux ? Eden traine avec des junkies ? Sérieusement ? Elle si pétillante, souriante, et délirante ? Est-ce que c'est le monde qui ne tourne pas rond ou lui qui est devenu aussi naïf et aveugle ? « Non on... On était chez elle. On a passé la journée à jouer du djembé et à refaire le monde. On a rien prit. Même pas une clope. »  Dit-il, comme pour rassurer le bellâtre. Apeuré à l'idée de prendre une droite. Sceptique face à la révélation qu'Angelus lui fait sur Eden. L'évidence se faire rapidement. Il ne peut pas y croire, et pourtant la vérité est là. Tu ne la connais pas.
Angelus lui tend la lettre et Mischa reste sans bouger. Cette lettre il l'a lue une fois. Les mots restent gravés dans sa tête. Sa lettre d'Adieu. « Elle parle de toi. Tu devrais la lire... Tu es apparemment très important pour elle. Elle a voulu se suicider. » Il se tourne vers Angelus, sans sourire. Incapable de sourire. « Et apparemment je ne connais pas la même Eden que les autres... »  Dit-il, le regard perdu. D'un geste de la main, il refuse de prendre la lettre. « Crois moi, ces mots-là resteront graver dans mon esprit un moment. » Elle l'aime, avoua-t-elle dans une dernière lettre avant de mourir. Tragique. Horrible. Il a mangé la moitié de la madeleine, en reprend un morceau, laisse le silence s'installer. Pas longtemps, avant de se retourner vers Angelus. « Elle traine avec des drogués ? Sérieusement ? Je... J'arrive pas à croire que cette fille, si pétillante, souriante et... délirante... en même temps j'aurai jamais cru qu'elle pourrait... » Les mots lui manquent.

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Angelus & Mischa
Eden en train de sourire. Eden en train de rire à une blague nulle. Eden en train de jouer du djembé. Eden qui l'embrasse. Eden qui le soigne alors qu'il vient de se battre pour elle. Eden qui lui fait des pancakes. Eden dans son pyjama Licorne. Eden qui joue du piano à ses côtés, leurs doigts dansant ensemble sur les touches de l'instrument. Harmonie. Comment peut-il imaginer une autre Eden ? Une fille qui a grandi trop vite, loin d'une mère musicienne qui était morte trop tôt. Une adolescente qui traine dans les bars, les boites de nuit, et s'endort souvent dans les lits d'inconnus, se réveillant sans se souvenir de ce qu'il s'est passé la veille. Une droguée, qui boit à outrance jusqu'à en oublier son nom. Une fille qui se retrouve dans les toilettes pour se préparer des rails. Non. Il refuse de le croire, il ne peut pas imaginer que toutes ces rumeurs sur Eden soient vraies. Il ne peut pas croire que la fille qu'il a découvert, qu'il a rencontré, ne soit qu'un simulacre. Une illusion, qui ne renvoie à rien. Une enveloppe vide. Un mirage. Non. Ce sont les autres qui se trompent sur son compte. Ce sont les autres qui se sont laissés prendre au piège, manipulé par une Eden joueuse et enfant. Prise au piège de ces rumeurs qu'elle a crée sans le vouloir. Elle ne peut pas être cette fille, paumée. Pas alors qu'elle est si souriante et lumineuse dans ses bras. Jamais il ne l'a vu avec de la poudre. Jamais elle n'a prit quoi que ce soit à ses côtés. Pourquoi ? Pourquoi lui avait-elle menti ? Perdu, il ne savait plus qui penser, quoi penser. Il ne savait plus où était le vrai, le faux.
L'être humain est complexe, entier, ambigüe, paradoxale. Alors peut être qu'il n'a pas été trompé. Peut être qu'Eden s'est perdue aussi. Duel. Désespérée. « Je ne sais pas si tu es au courant, mais elle a perdu sa mère lors de l'accouchement. Eden c'est toujours senti responsable de cette mort... Et depuis son adolescence elle n'a cessé de se détruire. Elle a toujours cherché la mort sans la trouver, elle a toujours été dans une optique d'auto-destruction et... Personne n'a jamais pu apaiser ça. L'absence de son père qui travaille beaucoup n'a jamais rien arrangé. » personne n'a jamais pu apaiser ça. Il fronce les sourcils et se tourne vers Angelus. Il savait pour la mère d'Eden, cela lui avait échappé lors de leur première rencontre, mais il ne s'était pas imaginé que cela pouvait être aussi grave. Que cela pouvait être aussi présent. Alors il comprenait, il comprenait mieux tout ce qu'il s'était passé. Sa mère était morte dans la mettant au monde. Elle pensait l'avoir tuée. Elle pensait que c'était de sa faute, et son père absent ne devait pas faire grand chose pour la convaincre du contraire. Il ne pouvait rien faire contre cela. Il ne pouvait pas ramener sa mère. Mais elle avait ce talent, elle avait ce don que sa génitrice lui avait laissé en partant. Elle n'avait pas le droit de le sacrifier. Elle n'avait pas le droit de se sacrifier. Pas à cause de la douleur. La douleur, elle pouvait la dompter, elle pouvait la combattre, elle pouvait l'accepter, et vivre avec. C'est dur de vivre. Mais il n'y a que cela qui compte : la vie.
Angelus continue, se confiant à Mischa qui l'écoute d'un air attentif, tentant de comprendre Eden. Se nourrissant de ses confessions comme si la réponse à ses questions se trouvaient là, quelque part. « On c'est disputé il y a quelques jours. Elle voulait simplement m'éloigner, je le comprends maintenant. Mais je n'aurais jamais pu penser qu'elle... Allait faire ça. Pas alors qu'elle t'avait trouvée toi. » Son coeur manque un battement. Il ferme les yeux, et il sent son corps se tendre sous la douleur. Dans cette vie ou dans une autre. Il se tourne vers Angelus, et lui offre un regard triste. « Je suis arrivé trop tard, sa décision était déjà prise. »  Avoua-t-il. Comme si soudainement toutes ses paroles énigmatiques avaient plus de raison d'être. Comme si soudainement tout cela avait un sens. Il comprenait mieux sa lueur étrange, son mystère, et cette mélancolie teintée de regret qui passait parfois dans son regard. Elle avait déjà choisi de mourir quand ils s'étaient rencontré au Deepers. Il l'avait perdue avant même de l'avoir aimée.

Le coupant dans ses pensés, un médecin arriva vers eux, et les deux hommes se levèrent dans un même mouvement. « Miss Winchester est dans un coma semi-artificiel. Elle peut se réveiller aujourd'hui, comme dans quelques semaines. Vous êtes ? » Un coma semi-artificiel. Il ne savait pas du tout ce que cela voulait dire. Etait-ce une bonne chose ? Une mauvaise chose ? Il sait pas. Il est nul en médecine, et il ne s'est jamais retrouvé dans un hôpital. La dernière fois qu'un de ses potes avaient fait une overdose il n'avait pas eut le temps de lui dire adieu. La seule chose que le médecin lui avait dit c'est qu'il n'avait pas survécu. Point. C'était il y a presque sept ans maintenant. Une croix sur sa main, tatouée, comme un rappel. Un putain de rappel. « Mischa Dempsey, je l'ai ... trouvée. » Dit-il en premier, comme pour justifier sa présence encore en ces lieux. « Angelus Debussy, son meilleur ami. Vous lui avez fait passer des tests ? IRM, radio, scanner ? » Mischa se tourna vers Angelus, et le laissa prendre les rennes, ne réalisant pas tout de suite ce qu'il venait de dire. Il regardait sa main, et inspirait profondément. Eden n'est pas morte. Elle est dans un coma semi-artificiel. Ca voulait dire qu'elle allait survivre, sans doute. « Écoutez... J'ai d'autres patients qui font aussi des overdoses, je n'ai pas de place avant demain pour l'IRM. » D'autres patients qui font des overdoses. Une réalité dure à accepter pour lui. Il se rassoit, laissant Angelus prendre les devants. Tout cela le dépasse. Il ne comprend pas. Est-ce que Eden va bien ? Est-ce qu'elle va s'en sortir ? « D'accord. Que voulez-vous en échange ? Je veux les meilleurs médecins sur son cas, ne regardez pas les dépenses je m'en fou. Faites lui passer tous les scanners possibles ! » Il faut dire que le Angelus sait s'y prendre. Il dépasse le médecin, et il semble vraiment décidé à le faire flancher. Mais les médecins d'Oxford ne sont pas aussi corruptibles que les médecins de Londres, ou d'autres villes. Sans doute parce qu'ils sont habitués à se retrouver devant des gosses de riches qui se pensent tout permis. Eden est une gosse de riche. Angelus est un gosse de riche. Qu'est-ce que tu fous là Dempsey ? « Je me moque un peu de l'argent... En revanche... Debussy comme le compositeur ? » Debussy. Putain. Angelus Debussy. Sérieux ?! Putain. C'est le petit fils d'un des plus grands compositeurs du siècle. Et il est le meilleur ami d'Eden. Normal. « C'est mon arrière grand père. » Docteur, je vais faire un infarctus. Regard rempli d'étoiles il regarde Angelus finir de convaincre le médecin. Même lui est prêt à faire tous les examens qu'il faut pour avoir une partition. Une partition de Debussy, mais il pourrait en mourir pour cela. Pour la musique. Parce que la musique c'est tout.

Le médecin s'en va, et Angelus revient vers Mischa qui ne le quitte plus des yeux, comme s'il était un apolon grec descendu de nul part. « Je savais bien que ça servirait un jour. Ça va aller, ils vont s'en occuper t'inquiète pas. » Il déglutit, et inspire profondément. « T'es... Un Debussy ? Sérieusement ? Genre... De la famille Debussy ? Putain. Sérieux, tu veux pas être mon meilleur ami aussi ? Le mien est moins classe que toi. Personne n'est aussi classe que toi ! »  Demande-t-il, comme un putain de gamin Mais rapidement, lunatique, l'inquiétude le reprend. Eden... « Tu veux aller la voir ? » Il sourit. « On peut ? Allons-y. »  Dit-il en se levant. Ils vont vers l'accueil et demande le numéro de chambre d'Eden. Rapidement, ils rejoignent l'ascenseur et monte au second étage. Chambre 203. Il se retrouve devant la porte, et Mischa perd son souffle. Il se tourne vers Angelus. « Coma semi-artificiel... ca veut dire qu'elle va bien ? »  Demande-t-il, espérant qu'il comprenne mieux tout cela que lui, avant de poser sa main sur la poignée et d'ouvrir la porte. Accueilli par les bruits des machines qui entourent le corps allongé d'Eden.