(inachevé) Never stop dreaming || Oliver & Seyrah

Oliver n'aurait jamais pensé que reprendre les cours à Oxford soit si étrange. De sa petite chambre au sein de la clinique de Montreux, il avait rêvé d'arpenter de nouveau les couloirs d'élites de l'institution, de retrouver ses vieilles habitudes et pourquoi pas, de prendre une fille ou deux dans un dortoir de première année, en plein milieu de l'après-midi ... À présent, il ne ressentait plus qu'une étrange sensation. Il semblait que le monde de dépravation qu'il chérissait tant avait évolué sans lui, lui qui y était pourtant prince et indispensable. Il comptait bien reprendre la place qui était sienne, baiser les règles et pourquoi pas commencer cela par retourner au Duke, comme le lui avait suggérer Alice ? Là-bas, il s'était toujours senti dans son élément.
Il enfila sa veste en cuir marron en sortant du Duplex et demanda à Larry, son nouveau chauffeur, de le conduire dans le centre d'Oxford. Assis confortablement sur la banquette arrière, le jeune Seymour entrouvrit la vitre et alluma une cigarette avant de s'immobiliser, stupéfait. Ça ne pouvait pas être sa voiture.
"Où sont les boissons, Larry ?" s'enquit-il, lorsque ses yeux ne trouvèrent pas la moindre bouteille.
"Quelles boissons, Sir ?"
Oliver haussa un sourcil mauvais. Comment ça, quelles boissons ?
"Serais-tu en train de te foutre de ma gueule, Larry?"
"Non Monsieur."
"Quoi, non Monsieur?" insista-t-il, tel un connard posant ses couilles sur la table pour montrer sa suprémacie.
" Non Monsieur je ne ... je ne me fous pas de votre ... gueule." répondit son chauffeur, comme si chaque vulgarité lui écorchait les lèvres.
" Bien. Dans ce cas, tu profiteras de notre petit tour pour faire le plein, si tu vois ce que je veux dire." conclut-il d'un ton vindicatif, persuadé en soit que Larry ne voyait absolument pas où il venait en venir. Seulement, s'il voulait garder son job, il avait plutôt intérêt à apprendre à le suivre.
Il s'enfonça de nouveau dans son siège, priant pour que le Duke soit toujours fidèle à lui-même et géré dignement. Il ne manquerait plus que son endroit de prédilection ne serve plus que du bourbon de seconde zone.

Oliver descendit de sa voiture à quelques pas du centre commercial, dans lequel il s'engagea avec l'attitude de ceux qui n'ont rien à foutre ici. Soit, le bar ouvrait dans un quart d'heure et il ne comptait pas attendre sans rien faire, à écouter le silence. Larry n'était pas très bavard. D'un côté, c'était pour le mieux. Il confia sa cigarette à un homme près de l'entrée qui le dévisagea d'un air interloqué.
"Je ne fume pas..." lui dit-il en lui tendant son mégot, comme s'il allait le lui reprendre. C'est tout ce qu'il trouvait à lui dire ? Vraiment ?
"Bah tu ferais bien de commencer mon gros," répliqua-t-il avant de s'éloigner d'une démarche princière, exaspérante.
S'il y avait bien une chose qui agaçait Oliver, c'était quand un endroit était bondé (sauf un club bien entendu, lorsqu'il pouvait sentir le corps d'une femme se frotter lascivement au sien). Or, il n'y avait rien d'excitant à se frotter aux mères de famille qui finissaient leurs courses, non merci. Il se dirigea vers les ascenceurs et y retrouva une jeune femme blonde qui lui disait vaguement quelque chose. Elle lui adressa un sourire aimable (le genre de sourire que les gens qui ne le connaissaient pas se permettaient de lui adresser sans crainte) et il lui rendit. Après tout, elle était plutôt pas mal. Ses yeux se posèrent sur sa chevelure d'où émanait un délicieux parfum. Vraiment pas mal. Il entra à sa suite et se tourna à demi vers elle.
" Quel niveau ?" lui demanda-t-il, se sentant presque l'âme d'un gentleman. Un rire s'époumona au fond de son crâne.
La cabine s'ébranla et pris de la hauteur. Il s'adossa au mur en consultant distraitement son téléphone. Tout à coup, l'ascenseur s'immobilisa brutalement en pleine ascension, manquant de les déstabiliser tous les deux. C'est quoi cette merde ?
"Qu'est-ce qu'il se passe ?" s'interrogea-t-il à voix haute, comme pour faire écho aux pensées des personnes présentes.