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 (joyce) un bon livre est un livre qui a vécu

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Rae I. Fitzpatrick




Rae I. Fitzpatrick
ADMIN — Wisdom's speaking to you


☆ date d'arrivée : 06/12/2014
☆ potins balancés : 2583


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MessageSujet: (joyce) un bon livre est un livre qui a vécu   (joyce) un bon livre est un livre qui a vécu EmptyMer 9 Mar - 17:04

un bon livre est ...


Mars – aussi loin que les souvenirs me reviennent en mémoire, j’ai toujours apprécié ce mois. Mars, c’est un beau mot, monosyllabique, un mot qui a du piquant. Peut-être parce que, Mars, fut le dieu de la guerre dans l’Antiquité. Peut-être parce que, Mars, en toute bonne Irlandaise, a une belle signification : l’approche de la Saint Patrick. Je me rappelle le défilé dans les rues de Cork et de celles de Dublin. Défilé à taille humaine, petit en soit, mais qui dure des heures. Défilé qui a pris une toute autre dimension lorsque j’ai traversé l’océan atlantique du haut de mes 20 ans. A Philadelphie, il s’étend sur des kilomètres et serpentine entre les rues. A Philadelphie, les pintes de bières ne sont pas les seuls à prendre une coloration verte : depuis l’université, la Schuylkill – un petit affluent – prend aussi des couleurs. Faut croire que les américains font tout en grand : bonnes idées comme conneries. Dans l’attente, je compte les jours : plus que dix.

L’idée de célébrer apaise mes pensées et ma rancœur, rend ma main plus légère. Bien que les demandes de bourses se fassent plus fréquentes en cette période de l’année, je les accepte avec moi de hargne, en refuse moins que la normale : le tampon « refused » ne vient pas ancrer chacun des dossiers qui passent entre mes doigts. L’autre raison, c’est que je n’ai pas encore saturé. Que je n’ai pas encore lu la demande de trop, celle qui m’envoie tout valser. « Amadán, tu crois que ça convient? » Pour autant, ça ne m’empêche pas de râler contre Mary – la secrétaire dont les traitements au peroxyde ont dû attaquer ses capacités cérébrales – ou contre les pauvres étudiants qui, l’espoir pour tout atout, viennent se plaindre dans mon bureau parce que leur demande n’a pas été accepté. S’ils savaient… S’ils savaient que, justement, j’ai tendance à changer d’avis après une confrontation. Parce que, justement, le refus n’est là que pour les pousser à venir dans mon bureau et me demander pourquoi. S’en suit souvent des cris : les leurs. De mon côté, professionnalisme oblique, je garde un calme légendaire avec un vague sourire accroché à la commissure des lèvres. Chose qui, après plusieurs confrontations, m’ont conforté dans mes pensées : ça n’est pas apprécié. Hugh, le DRH (arrivé un an avant moi dans les locaux), se marre souvent en regardant les mâles se casser en claquant les portes. Mais, surtout, il traîne souvent son regard pour suivre des yeux le cul des gamines de l’université lorsqu’elles prennent la porte.

Ce matin, j’ai reçu un appel de Louise. Louise, c’est l’assistance qu’on m’a donné au mois d’août. Pauvre française, elle n’a pas duré longtemps – je l’ai renvoyé dans son pays en octobre. Erreur professionnelle. Impardonnable. Ciao bella. Elle m’a demandé si je peux faire une lettre à son futur employeur, Londonien, comme quoi elle fait du bon travail. J’ai accepté, comme ça, sur un coup de tête. Clairement, si son travail consiste à faire tomber la gente masculine d’un battement de cils : elle excellait. Pour le reste, elle n’a pas sa place. En toute honnêteté, c’est la dernière partie que je vais envoyer à son futur employeur : l’ampleur de son incapacité. Etirant les lèvres en un sourire carmin, je commence le mail. Demander un service à la Fitzpatrick ? Décidément, même avec du recul, elle n’a pas compris comment je fonctionne.

La nuit finit par tomber – le coucher de soleil vient inonder mon bureau de couleurs orangées. Je me lève et tire les persiennes. Il n’a pas plu depuis plusieurs jours ; une chose peu courante à Oxford. J’hausse les épaules, jette un coup d’œil à mon ordinateur. Puis à l’heure. J’en ai marre de traîner entre les quatre murs de mon bureau. C’est décidé : c’en est terminé de ma journée. Derrière la porte, je récupère ma gabardine. Une fois dans le couloir, je lâche : « Mary ? » Derrière un bureau, une blonde décolorée relève la tête. « J’ai fini les dossiers demandés par le Doyen. Je te laisse les relire et traquer les fautes d’orthographe. Quand tu auras fini, tu pourras aller lui rendre. Bonne soirée. » Ironique, le bonne soirée. Alors que la porte claque derrière moi, je l’entends râler malgré la bonne insonorisation. Et, le pas léger, je décide de couper par le parc de l’Université.

Des rires. Des murmures. Des messes-basses. A quelques pas de là, un groupe de jeunes (parce que je suis vieille, CQFD) se rapproche dangereusement d’un banc où une rousse ( ? ) semble tout occupée à sa lecture. J’en souffle, suis encore trop loin pour intervenir si la situation vient à dégénérer. Mais, entre nous, ai-je réellement envie de jouer les bons samaritains ?
lumos maxima
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