(inachevé) I could show you incredible thing ▬ Thomas

Jaelyn ∞ Thomas

Je regarde l'horloge, et un immense soupir se forme dans ma bouche, mais je me retiens de le lâcher. Je tâche de reporter mon attention sur le prof qui continue de déballer son cours sans se rendre compte qu'il a perdu la moitié des élèves. Mes yeux repartent vers les aiguilles. Encore deux minutes.

Je cligne plusieurs fois des paupières et essaie de me souvenir des deux dernières heures.  Si mes souvenirs sont bons, il parlait de la bataille de la Rochelle, une des victoires françaises sur l'Angleterre, et à en juger par l'expression de ma voisine, elle non plus ne saisit pas pourquoi cette bataille est mentionnée dans le cours. De toute façon, j'ai perdu le fil, alors.

Je vois lentement l'aiguille arriver sur le chiffre douze. D'un seul bond, tous les élèves se lèvent, laissant à peine le temps au pauvre professeur de terminer sa phrase. Je hausse un sourcil. Visiblement, je n'ai pas été la seule à m'endormir.
Je rassemble mes affaires et suis ma voisine, pour sortir de cet amphithéâtre et débouche dans les grands couloirs de l'université. Et j'essaie tant bien que mal de me frayer un chemin parmi tous ces étudiants. Mais deux ans d'expérience m'ont permis de m'habituer à la vue de tous ces couloirs, de ces étudiants déboulant de toutes parts, certains retardataires piquant un sprint afin de ne pas louper leur premier cours de la journée. Bref, on en voit de toutes les couloirs, à Oxford.


Je réussis à éviter une armoire à glace in extremis qui n'aurait pas manqué de me flanquer à terre, et je me dirige vers le pont des soupirs. J'en vois encore certains rôder autour du chat. Personnellement, je n'ai jamais compris cet intérêt qu'ils portaient à cet animal. Je suis de ces personnes qui appellent un chat un chat, et qui se foutent pas mal de ceux-ci.
Je presse le pas, agacée par cette journée qui a semblé ne plus en finir. J'esquive un lourdaud occupé à regarder dans le vide, mais en essayant de passer entre un couple en train de bécoter, je fonce en plein dans quelqu'un. Il fallait que ça m'arrive aujourd'hui, ce truc qui ne m'était jamais arrivé.
Je grommelle un « désolé » qui n'en était pas vraiment un, puis je reprends ma marche. Je remarque une silhouette familière, arrivant dans le sens inverse, et un sourire éclaire mon visage quand je reconnais ses traits. Enfin quelque chose de bien dans ma journée.
-Alors, on ne dit pas bonjour ?