(inachevé) I love the smoothies. [Jaimie]

I love the smoothies.

Pour une des rares fois dans ce pays, aujourd'hui il fait beau. Pas beau comme l'entendent les gens normaux, pas un beau normal, un beau d'ici. Pas de pluie, mais pas de grand soleil, juste des rayons qui traversent les nuages et qui vous empêchent d'avoir froid, pour une fois. Un après midi qui s'annonce presque bon. Je décide que c'est le moment d'en profiter, de ce temps, de ma bonne humeur, pour voir Jaimie.

Jaimie est une fille à part, un côté de ma vie qui n'a rien avoir avec les deux autres facettes. Elle n'attend pas de moi  que je sois le petit riche parfait, mais elle n'accepte pas non plus que je me laisse aller à mon côté manipulateur et incontrolable. Du moins elle me fais savoir ce qu'elle en pense. Je me suis toujours demandé si cela venait de son métier, si c'est pour ça qu'elle arrivait à me parler ainsi, à me faire comprendre des choses sans que je m'en rende compte sur l'instant. Sans que je réagisse particulièrement mal quelque soit le reproche, ou du moins pas comme avec les autres, sans que je lui en veuille très longtemps.

Ou peut être qu'elle est simplement née avec ça.

J'ai donc décidé de l'inviter à déjeuner, sans vraiment lui laisser le choix d'accepter ou non. Elle me connaît, elle sait que je l'harcèlerais jusqu'à ce qu'elle cède. Pourtant, je n'ai aucune raison particulière pour ce petit rendez-vous, seulement une vie toute simple de la voir.

Je m'assoie à une table, n'importe laquelle. De toute façon, le choix est plutôt facile puisqu'elles sont absolument toutes identiquement hideuses. Avoir choisi cet endroit ne me ressemble pas vraiment, mais à vrai dire en proposant à Jaimie de sortir, j'ai décidé qu'un peu de changement s'imposait.
Je suis en avance. J'ai plutôt la fâcheuse tendance d'arriver toujours en retard et elle le sait. Aussi je me suis bien appliqué à ne pas l'être, cette fois-ci. Rien que pour ne pas lui donner raison, c'est dire. J'attends patiemment, le regard balayant la salle à la recherche d'une possible compagnie en attendant que Jaimie se montre. Mais ma recherche est rapidement écourter, puisque je la vois apparaître et lui adresse un grand sourire.

I love the smoothies.

(prévert) ▽ Tout simplement des nuages Qui crèvent comme des chiens Des chiens qui disparaissent Au fil de l'eau sur Brest Et vont pourrir au loin Au loin très loin de Brest Dont il ne reste rien.

Jaimie n'a pas tout le temps été comme ça. Cette femme sûre d'elle, et qu'on envie pour sa façon de voir les choses autant que pour son physique. Jaimie, elle aussi est passée par différentes passes assez difficiles. C'est ce pourquoi aujourd'hui, elle comprend bien mieux chacun d'entre eux. Dont cet homme. Oui cet homme, qui est encore étudiant, mais plus âgé que la plupart. Séducteur dans l'âme, il fait verser des larmes sans s'en rendre forcément compte. Adrian n'est pas quelqu'un dont il faut se méfier. C'est un homme plein d'assurance, et rempli de bonté, mais qui ne se dévoilera jamais. Tel est le véritable problème. Sous ses multiples facettes, une seule vérité.
A ce jour, Jaimie allait diner avec lui. Elle avait accepté. Non pas qu'elle voulait se rapprocher, mais les barrières évidentes avec les élèves ne s'élevaient pas avec Adrian, bien plus âgé et réfléchi que la plupart des autres élèves. Elle savait qu'elle n'avait rien à redouter. Du moins, si il n'en avait pas décidé autrement qu'un simple repas. Elle le rejoignit assez rapidement, d'un pas sûr et affirmé. « Bonjour Adrian. Comment vas-tu ? » Dit-elle avec un petit sourire à la fois mesquin mais aussi naturel que possible. Il ne lui faisait pas peur. Pas pour le moins du monde. Mais, si Jaimie était toujours présente, c'est bel et bien qu'elle était persuadée de ne pas en avoir fini avec lui. Adrian était une forte personnalité, très dure à convaincre. Il ne fallait jamais se reposer sur ses acquis avec lui, car ses changements d'humeur pouvait vite mener une discussion à la dérive. Non sans un petit pincement de lèvre, elle s'asseyait à ses côtés. Aucune gêne n'était présente dans leur rendez-vous. Il sentait bon respirer cet odeur flottante de nourriture, même si le décor gâchait tout ce travail d'imagination.


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(c) AMIANTE