(inachevé) iseult △ prendre le temps de trouver le temps de
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Sujet: (inachevé) iseult △ prendre le temps de trouver le temps de Dim 4 Jan - 2:23
PRENDRE LE TEMPS DE TROUVER LE TEMPS DE /
Il lui a donné rendez-vous à neuf heures et cela fait au moins trois bonnes raisons pour arriver au Zappi's à sept heures et demie. Première bonne raison : il est encore dans le cycle des examens et par conséquent, il s'est réveillé à six heures du matin. Deuxième bonne raison : les examens sont enfin finis. Troisième bonne raison : ça évite de stresser, d'arriver extrêmement en avance aux rendez-vous. Quatrième bonne raison : ça fait longtemps qu'il n'a pas eu l'occasion de siroter un café en lisant un livre autre qu'un répertoire des différents médicaments ou des variations d'une infection pulmonaire. Angus, donc, a donné rendez-vous à Iseult à neuf heures, mais il est dans le café depuis sept heures et demie, Ulysses James Joyce à la main, trois tasses de café s'empilant à sa droite. Les quatre dernières semaines ont été infernales pour lui, mais c'est enfin vrai : il a fini son troisième semestre de médecine, et avec succès, s'il peut se permettre de le penser. Malheureusement, qui dit examens finaux dit un petit Rosenbach qui néglige ses amis—et elle en particulier. Elle avec qui il passe d'ordinaire tant de temps. Elle à qui il a donné rendez-vous, à neuf heures, au café Zappi's.
Neuf heures moins cinq. Angus dépose Ulysses et rajuste ses lunettes sur son nez, d'un majeur disgracieux directement entre les deux yeux, comme le font les scientifiques qui sont plus pressés que gracieux. Il intime à la serveuse de s'approcher d'un geste discret, lui commande deux cafés. J'attends une amie, je vous promets que je commande quelque chose quand elle arrive, intime-t-il à celle en tablier, qui fait remarquer d'un ton narquois qu'il n'a pas besoin de faire semblant que quelqu'un va le joindre. Angus ouvre son sac à dos d'une main agile et en sort un paquet cadeau, qui fait tomber une petite enveloppe—c'est son billet de train. Dans quelques heures, il retourne passer Noël chez ses parents, Noël avec Avery et les autres. Ç'a beau faire près de deux ans qu'il vit sur le campus, il y a toujours quelque chose de spécial et d'infiniment précieux à retourner chez sa famille, et Angus, obnubilé par ses études, n'a pas souvent l'occasion de le faire. Mais tout d'abord, avant le train et la dinde et le lait de poule et la bûche, il tient à passer un moment avec Iseult. Savoir comment se sont passées les choses pour elle, quels sont ses plans pour le temps des fêtes, pour le jour de l'an, particulièrement. Angus est encore hésitant : rester à Londres et boire du whisky avec papa, ou bien revenir à Oxford et faire la fête avec le reste des étudiants ?
Ce n'est pas tout le monde qui a la chance d'être le meilleur ami d'une princesse d'Écosse—c'est un privilège, mais comme (ne) le dit (pas) l'adage, avec de prestigieux privilèges viennent de prestigieuses responsabilités. Prestigieux privilège : petit déjeuner avec la dite princesse d'Écosse en observant la neige tomber doucement sur le campus d'Oxofrd. Prestigieuse responsabilité : trouver un cadeau à la hauteur d'Iseult. Par principe, Angus n'offre en cadeau pratiquement que des livres. Mais il reste le choix du titre, de l'édition, et, dans le cas d'Iseult, de la langue... Angus dépose le petit paquet sur le table et tape dessus comme on taperait sur du bois, d'un revers de la main. Il a un sourire aux lèvres : ce matin, il déjeune avec sa meilleure amie, l'école est finie, dehors, il neige mais il ne fait pas trop froid, c'est Noël et il n'y a absolument aucune raison d'être autre chose qu'infiniment heureux.
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Sujet: Re: (inachevé) iseult △ prendre le temps de trouver le temps de Mar 13 Jan - 17:02
♛
Angus & Iseult
Prendre le temps de prendre le temps de
J’étais à la bourre, et l’idée même de l’être m’horripilait. Jamais je ne l’étais. Toujours prête, toujours à l’heure, toujours à temps, toujours soignée, toujours … tout. Ce matin, c’était un peu comme si mon subconscient avait fait le travail pour moi et s’était dit : examens terminés ? Grasse mat’ au programme ! Mais non ! Je ne pouvais pas me le permettre, pas aujourd’hui. Et bien évidemment, c’était inconsciemment que j’avais coupé mon réveil pourtant réglé à sept heures trente tapantes. Je ne faisais pas partie de ceux qui avaient besoin d’une chaine de réveils pour être sûrs de se lever : 7h10, 7h20, 7h25, 7h28, 7h30. Non. 7h30, c’était 7h30, point barre et normalement, j’aurais dû me lever. Heureusement pour moi, c’est naturellement, les huit heures passées, que j’ouvris l’œil.
Mais me réprimander intérieurement n’allait pas faire avancer les choses. Je me levai, bondis sous la douche, rapide, cinq minutes à peine, avant de choisir dans ma garde-robe une robe en laine bleue marine à dentelle sur les bras et dans le haut du dos, de retourner sur mes pas dans la salle de bain le temps de tresser ma natte. Heureusement, je n’avais pas à prendre mon petit déjeuner, là était l’intérêt de mon rendez-vous avec Angus. C’est en pensant à lui que je me souvins de son cadeau, que je ne devais absolument pas oublier. Je déplaçai la boite devant la porte de mon appartement. Je faisais toujours ça avec les choses que je ne devais pas oublier. Parfois, j’arrivais encore à passer à côté et oublier l’objet en question mais là, vu la taille du colis, je ne risquais pas de le manquer.
Ah, Noël. L’idée même que les fêtes de fin d’année étaient désormais très proches me redonnait le sourire. J’allais pouvoir profiter de ma famille et de mes amis. Et cela commençait avec le meilleur des meilleurs. Je jetai un coup d’œil à ma montre, rassurée du peu de temps que j’avais mis pour me préparer, enfilai mes bottes en daim bleu également, ma veste, mon écharpe et mon sac avant de ramasser le cadeau et de quitter mon appartement. Je mis le cap sur l’ouest du campus et arrivai vingt bonnes minutes plus tard au Zappi’s où je voyais Angus à travers la vitrine. Je poussai la porte d’entrée et constatai non-sans mécontentement qu’il était neuf heures pile, et que par conséquent, je n’étais pas en retard. J’adressai un large sourire à mon meilleur ami. « Ça fait du bien de te revoir après tout ce temps ! » lui dis-je, tout en lui faisant la bise. Je déposai le paquet à terre –la remise des cadeaux, ce serait pour plus tard- avant de me débarrasser de mes affaires et de m’asseoir en face de lui. « Alors, quoi de beau à me raconter ? »
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Sujet: Re: (inachevé) iseult △ prendre le temps de trouver le temps de Mer 14 Jan - 23:26
C’est que ça passe très vite, Noël, et par conséquent, il faut diviser son temps efficacement. Choisir les gens que l’on a le plus envie de voir, dire non à des vieux amis londoniens, préférer rester à la maison avec papa et maman plutôt que de sortir faire la fête. Une année, avec Daisy, ils avaient sauté le réveillon de leurs familles respectives et avaient dépensé des montants d’argent exorbitants en hamburgers chez McDonald’s, puis ils avaient été sous les ponts de Londres, les distribuer à ceux qui passaient Noël autour d’un feu de poubelles. Déjà à l’époque, cela lui avait semblé complètement surréaliste, comme veille de Noël, et aujourd’hui, c’était tellement loin… choisir, donc, de passer Noël avec qui on le veut. Par exemple avec une robe en laine bleue et les cheveux roux qui viennent avec, qui chassent les souvenirs des envers des ponts de la Tamise, un 24 décembre, il y a longtemps, en compagnie de…
Angus se lève pour faire la bise à Iseult qui arrive.
ANGUS— on doit être les dernières personnes qui restent sur le campus ! tout le monde est rentré chez eux.
La serveuse, qui commençait à douter que quelqu’un le rejoindrait finalement, ou bien à le prendre en pitié parce que clairement, on lui avait posé un lapin, vient débarrasser les tasses de café qui jonchaient la table. Mais bien sur, qu’elle allait venir, l’accuse silencieusement Angus lorsqu’elle lui jette un regard compatissant, quasi-excité. Il commande omelette végétarienne—avocats, tomates, fêta, tout ce qu’il y a de plus frais. Décembre n’est pas une assez bonne excuse pour manger autre chose que des légumes.
ISEULT— ça fait du bien de te revoir après tout ce temps ! ANGUS— je n’aurais pas pu mieux dire ! je suis complètement vanné avec tous ces examens, et j’imagine que toi aussi. une chance que c’est fini.
Il fait mine d’être essoufflé—et surtout de ne pas regarder l’énorme paquet qu’a déposé par terre sa meilleure copine. Faire semblant de ne pas être excité par les cadeaux a toujours été une de ses faiblesses. Dix-neuf ans, et c’est à peine si Angus Rosenbach n’écrit pas encore au Père Noël pour éviter que ses parents ne lui signent le traditionnel chèque du temps des fêtes. Rien au monde n’est plus excitant qu’un cadeau bien senti à ses yeux.
ISEULT— alors, quoi de beau à me raconter ? ANGUS— the usual, the usual… rien de neuf, rien de particulier. je me suis inscrit à mes cours pour le prochain semestre. j’ai pris un cours de littérature, il me restait une plage horaire libre parce que celui que je voulais prendre était déjà plein… si ça se trouve, tu auras à me supporter trois heures de plus par semaine, veinarde !
Angus prend une longue gorgée de café, regarde au fond de sa tasse comme s’il y avait au fond une tache de mousse de lait en forme de son avenir—mais évidemment, c’est qu’il cherche dans les constellations caféinées une manière d’aborder le sujet qui le triture, en ce matin de Décembre, alors que la neige tombe dehors, molle et silencieuse, comme un petit bébé dans son landau, abandonné à Morphée, serein, paisible—et voici que même la narration se perd à force d’éviter le sujet. Ce n'est même pas qu'il soit triste, d'ailleurs, son visage est impassible. C'est que Noël ramène toujours souvenirs et nostalgie d'un temps passé... et qu'Avery a dit : si jamais tu me parles encore de tes problèmes de Noël, Cornell Angus Rosenbach, je déchire le contrat de gémellité.
ANGUS— potin pour toi, qui aime tant mettre ton nez dans les affaires des gens que tu aimes. il paraîtrait supposément que l’un de nos amis n’arrête pas de croiser son ex sur le campus, qu’il n’arrête pas d’y penser et que la seule manière qu’il trouve d’en parler à sa meilleure amie, c’est de se mettre en scène dans un dialogue ridicule…
Il soupire et louche par exprès, comme pour montrer qu’il sait pertinemment que c’est un sujet de conversation pathétique. Puis il sourit, exaspéré, et enlève ses lunettes pour essuyer les verres avec un coin de t-shirt.
ANGUS—joyeux Noël, avant que je me noie dans mon roman Harlequin de sentiments et que j’oublie de te le dire, tiens.
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(inachevé) iseult △ prendre le temps de trouver le temps de