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 (terminé) don't hide, shine a little light, give up on your pride ∝ Clyde

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MessageSujet: (terminé) don't hide, shine a little light, give up on your pride ∝ Clyde   (terminé) don't hide, shine a little light, give up on your pride  ∝ Clyde EmptyDim 25 Jan - 13:20

Clyde & Jade



L’oral. Jade avait passé des heures à décrypter le moindre chiffre de façon à se parer à toutes éventualités. L’analyse d’une étude de cas représentait, très souvent, la hantise des étudiants. Il ne fallait pas déposer un avis subjectif, prendre du recul pour ne pas dévier vers un hors sujet et, surtout, être pertinent. Sa réponse à l’étude de cas était structurée, cohérente et regorgeait d’arguments justifiant sa réponse. Elle avait pris soin de citer de nombreuses thèses économiques ainsi que leurs auteurs pour personnifier son travail et le rendre plus authentique. Enfin, l’étudiante avait énuméré, avec parcimonie, quelques exemples ayant fait la une de l’actualité économique au cours de ces vingt dernières années. Fraude, usage de faux, blanchissement d’argent... L’étudiante maitrisait cette frise chronologique sur le bout des doigts. Confiante, elle s’était entêtée à vérifier ses hypothèses par diverses formules mathématiques qui, à chaque fois, coïncidaient parfaitement. Elle avait parcouru ce bilan comptable de fond en comble, comparant constamment le passif et l’actif. Pourtant, une seule ligne suffisait à accroître son appréhension instantanément : Clyde Welligton - Economie. Ce patronyme en gras évoquait crainte et obsession. Jade s’en voulut aussitôt d’être si faible, si facilement influençable par cet être aussi perfide qu’implacable. Malgré tout, les souvenirs d’une certaine soirée du nouvel an suffisaient à rendre ses paumes moites et amoindrir son self-control. Les prémices de cette nuit la troublaient, si bien que ses mains tremblotèrent lorsqu’elle enfila son manteau gris perle. Les aiguilles de l’horloge défilaient à une vitesse fulgurante, comme pour lui rappeler qu’elle allait bel et bien devoir affronter son professeur d’économie d’ici quelques minutes. Son estomac noué par l’inquiétude de cette rencontre, elle n’avait put ingurgiter qu’une vulgaire salade en guise de déjeuner. Pour la première fois, Jade avait accordé une attention particulière à sa tenue qui se voulait élégante et professionnelle. Cette jupe crayon ébène, ce chemisier immaculé et cette paire d’escarpin noir préservaient l’image d’une assurance contrôlée.  Elle avait prit soin de relever sa chevelure en un chignon de danseuse. Perfide illusion d’un aplomb qui avait déserté la moindre parcelle de son corps. Discrètement maquillée, elle teinta ses lèvres d’une couleur bois de rose avant de finalement rejoindre l’université d’Oxford.

Adossée à l’entrée de l’établissement, l’étudiante s’entêtait à feuilleter son dossier fiscal en jetant de temps à autres quelques regards impatients à sa montre. Désirait-il réellement tester sa persévérance en la faisant poireauter de la sorte ? Bien évidemment. Elle releva les yeux au ciel et reprit doucement son souffle. Impossible de se risquer à une remarque sarcastique au sujet de ce petit retard, il n’en serait que trop fier. Mordillant sa lèvre inférieure frénétiquement, Jade nota quelques repères sur ses feuilles, tâchant d’anticiper les remarques de son très cher professeur d’économie. Être dans un tel état l’insupportait, comment avait-il pu dilapider sa confiance d’un vulgaire revers de main ? Examinant les alentours, la danseuse perçut l’un de ses camarades de classe qui semblait se diriger vers elle d’un pas serein. Il dégustait à pleine dent un sandwich apetissant et, aussitôt, elle fut envieuse de son flegmatisme naturel. « Carter ! Bonne année et... bon appétit. » Souriante, Jade retrouva un semblant de bonne humeur lorsque son ami lui adressa une accolade  amicale. Très gentiment, il lui proposa une part de son encas qu’elle ne tarda pas à décliner, affichant une petite moue rassasiée. Son estomac était tout bonnement incapable d’accueillir le moindre aliment. Le blondinet ne tarda pas à la remercier pour ses voeux et lui adressa les siens par la même occasion. « Alors, tu as passé ton oral ce matin ?» D’un ton empli de curiosité, elle fut incapable de masquer son intérêt pour son examen. L’étudiant haussa les épaules et fronça les sourcils d’un air mécontent. « Ouais, avec monsieur casse-bonbons. Désolé pour l’expression mais ce gars-là est complètement maniaque. Il a chipoté pour un mot mal orthographié puis pour mon plan qu’il trouvait trop basique. J’ai même pas eu le temps de finir. Putain, je regrette monsieur Failer. Et toi tu passes maintenant ?» Jade se sentit faillir face à ces aveux qui ne présageaient rien de bon. Il était très certainement en rogne, mécontent de ces oraux ce qui ne faisait que renforcer son appréhension. Allait-il s’acharner sur elle de la même manière ? Secrètement, la danseuse espérait partir comme le favori de cette course au mérite. « Aïe, je suis désolée. Oui mais il est en retard de dix minutes, presque quinze à vrai dire. » Lassée, elle soupira avant de ranger son dossier dans son sac, visiblement peu disposée à réviser de nouveau. Le blondinet écarquilla les yeux de surprise avant de croquer de nouveau dans son sandwich. « Et toi, quand tu es arrivée même pas cinq minutes en retard, il a pété une durite. Ah tiens... Je crois que le tyran arrive... Putain sa merco en jette !» Jade mit quelques temps à se retourner, prenant une grande bouffée d’air frais pour pouvoir affronter enfin la tentation personnifiée. Le spectacle fut saisissant et, pour cause, la danseuse remercia intérieurement le pilier de soutenir sa presque défaillance. Elle sentit de nouveau sa poitrine s’oppresser douloureusement à la seconde même où il sortit de sa voiture. Au bord de l’étourdissement, elle resserra sa pochette cartonnée contre son buste en guise de bouclier insubmersible. « Sérieusement...» souffla-t-elle plus pour elle même en mâchouillant fébrilement l’intérieur de ses joues. Elle tâcha de simuler l’indifférence, prête à bondir ses armes au moindre dérapage.

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MessageSujet: Re: (terminé) don't hide, shine a little light, give up on your pride ∝ Clyde   (terminé) don't hide, shine a little light, give up on your pride  ∝ Clyde EmptyLun 26 Jan - 0:06


I know if I'm haunting you
You must be haunting me

jade & clyde

La vendeuse du snack ambulant tendit avec un sourire un panini encore chaud à Clyde Wellington. Sur le papier qui l’enrobait, était noté un numéro de cellulaire qu’il devinait aisément être le sien. La demoiselle refusa le pourboire de cinq dollars qu’il lui glissa dans la paume avec ce qu’il lui devait, cependant il suffit d’un regard subtilement charmeur qui lui laissait sous-entendre qu’elle était la déesse de la journée pour qu’elle finisse par accepter. Clyde tourna les talons, satisfait tout en mordant dans le pain duquel s’échappait un fumet de viande. Il n’avait pas le temps de s’offrir un déjeuner digne de ce nom puisqu’il courait un véritable marathon depuis ce matin. D’abord les oraux de la moitié de ses élèves d’économie c’est-à-dire une quinzaine d’étudiants. Il avait ensuite réussi à caser une réunion très importante avec les collègues de son cabinet de consultations en finances. Ils devaient revoir les résultats de l’année dernière, envisager de nouveaux plans pour celle qui démarrait sur les chapeaux de roue. Puis enfin, il terminerait l’après-midi avec les quinze derniers élèves qui jouaient une des notes les plus importantes de leur semestre. C’était à ce moment que tout se jouait pour eux et c’était ce midi-là que tout se jouait pour lui. Clyde était un des meilleurs éléments et mettrait tout en œuvre pour le rester. Même au sein d’une même entreprise, la concurrence perdurait pour lui qui aimait toujours rafler la première place – encore plus quand celle-ci se récompensait avec une jolie prime et une voiture de fonction très appréciable. Prenant soin de ne tâcher ni sa cravate noire, ni sa chemise immaculée sur le chemin, il se hâta jusqu’aux bureaux situés au quatorzième étage d’un grand building dont la vue surplombait tout Oxford. Il n’avait pas pris le soin de réviser à proprement parler : il connaissait tous les rapports qu’il avait rédigés sur le bout des doigts, il était capable de réciter des lignes de comptes entières, des résultats comptables qu’il avait calculés de mémoire en une poignée de secondes. Il était le meilleur, digne d’un Wellington. Néanmoins après avoir appuyé sur le bouton de l’ascenseur, il fut brièvement distrait par la liste des étudiants qu’il rencontrerait plus tard. La première victime à passer après cette entrevue professionnelle des plus lourdes n’était autre que Jade. Ces dernières semaines il s’était appliqué à l’oublier, à l’ignorer quand elle était éternellement assise au second rang de son amphithéâtre. Ce n’était que dans la solitude et le confort de son appartement qu’il s’autorisait à se rappeler ce réveillon de nouvelle année des plus mouvementés et des plus persistants. Dans un tel endroit confiné, tandis que la machine montait dans les étages, Clyde sentit également son estomac soulevé par des images exquises dont il aurait bien voulu approcher la saveur, en vain. La sonnette typique de l’ascenseur retentit, le faisant comprendre qu’il était arrivé à bon port. Avec une grimace, Clyde réarrangea sa cravate par laquelle il se sentait étranglé avant de franchir la porte de la grande salle de réunion d’un pas confiant : « Bonjour messieurs. »

Clyde appuya sur la pédale lustrée de sa Mercedes McLaren, ne résistant pas à l’appel de la vitesse. Non seulement il était en retard pour reprendre ses oraux mais le ronronnement du bijou mécanique lorsqu’il accélérait était la plus belle des berceuses. Il se sentait puissant dans un tel engin. Du moins tout le monde pouvait admirer sa puissance, représentée par les lignes épurées de l’automobile, sa couleur anthracite finement vernie et pour fini son logo rutilant à l’avant du capot. Au bureau, tout s’était déroulé comme il l’avait prévu. Il avait reçu les félicitations, les encouragements et il s’était vu offert le droit de conserver la voiture jusqu’au décembre prochain. Un sourire vaniteux ne quittait plus son visage et ses doigts battaient lentement la mesure sur le volant d’un morceau de piano qui résonnait dans tout l’habitacle. La sérénité avait détendu ses muscles, apaisé son esprit. Ces moments se raréfiaient et avec eux la quiétude d’un Clyde toujours survolté. Il savoura cette exception avec plaisir et alors qu’il roulait sur les graviers du chemin qui menait jusqu’à son bâtiment, il fut d’autant plus fat en remarquant deux élèves près de l’entrée. Carter dont il avait violemment souligné ses lacunes lors de son oral médiocre. A côté de lui, se tenait Jade, toujours dans le sérieux qui s’était habillée comme si elle passait un entretien d’embauche. Tant mieux, elle seule semblait avoir mesuré l’ampleur de cet examen. Il se gara à quelques mètres d’eux et descendit rapidement de sa voiture. « Pas de temps à perdre. Jade suivez-moi, Carter à mercredi. » Lança-t-il sur le ton de l’ordre. Il se hâta de laisser entrer l’étudiante avant de refermer la porte derrière eux. L’amphithéâtre était vide et faisait écho à leurs paroles, déconcentrant certains étudiants. Intérieurement, Clyde se félicita de ne pas avoir accordé une minute de plus à Carter la présence de Jade. Elle était à son oral, c’était à lui qu’elle devait s’exprimer, certainement pas à ce con de blondinet. D’un geste pressé, il posa son cartable de cuir sur le bureau tout en lui accordant à peine de l’attention. « Tu restes debout. Tu fais ta présentation durant cinq minutes et ensuite nous verrons si nous avons matière à débattre. » Lui s’affala sur sa chaise, dénouant légèrement cette foutue cravate. D’un geste désinvolte, il sortit ses dossiers de son sac, duquel se laissa entrevoir une étoffe de soie. Son kimono négligemment rangé dans un compartiment de sa mallette d’homme d’affaires. Croisant ses mains sur le bureau, Clyde planta enfin des yeux perçants et inquisiteurs dans le regard de Jade. Montre-moi ce que tu as dans le ventre, snobinarde. Et fais-moi rêver.
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MessageSujet: Re: (terminé) don't hide, shine a little light, give up on your pride ∝ Clyde   (terminé) don't hide, shine a little light, give up on your pride  ∝ Clyde EmptyLun 26 Jan - 23:17

Clyde & Jade



« A plus tard Carter. » Sur ces mots, Jade pénétra dans l’enceinte de l’établissement suivie de son professeur d’économie. Les couloirs étaient vides, la plupart des étudiants révisaient avec acharnement leurs derniers partiels. La danseuse s’entêtait à réciter mentalement le plan de son exposé, s’attardant sur quelques minimes détails insignifiants. A vrai dire, le moindre prétexte était bon pour ne pas accorder trop d’attention à son enseignant. Elle avait seulement prit soin de détailler brièvement sa silhouette alors qu’il déverrouillait la porte de l’amphithéâtre. Il était rare de le voir vêtu de la sorte et, secrètement, elle le regrettait amèrement. Le costard cravate le seyait à merveille. Sa conscience reprit immédiatement du poil de la bête à la seconde même où ils entèrent dans la salle, vaste étendue boisée qui serait spectatrice de ses prouesses pour les prochaines minutes. Clyde ne lui accordait pas la moindre attention, préférant vaquer à ses propres occupations. Jade, quant à elle, visualisait l’espace qui lui était accordé. Ce simple bureau représentait la hiérarchie, l’interdit.  Il n’était plus question de badinages insignifiants qui, au final, ne seraient source que de frustration et de mépris. L’étudiante était disposée à mettre tout en oeuvre pour réussir son oral qui représentait l’une des notes majeures de ce semestre. Soufflant une bonne fois pour toutes, elle déposa sa pochette cartonnée sur la table, se focalisant uniquement sur sa pile de documents minutieusement ordonnés. C’est alors que Clyde s’autorisa enfin une remarque. Sa répartie suffit à faire chavire le semblant de confiance qui lui était octroyée. Fidèle au personnage, il était autoritaire, dominant et presque intimidant. En règle générale, ce ton aurait irrité son égo démesurément. Pourtant, au sein de cette arène, ces mots suffisaient à émoustiller ses sens, narguant sa colonne vertébrale d’un frisson irréfragable. Jade se permit de le dévisager un instant d’un air dubitatif pour finalement faire glisser un exemplaire relié sur le bureau. Elle tâcha de ne pas prêter cas à cette cravate négligemment attachée autour de son cou. Doux supplice de ne pas pouvoir la retirer de ses mains agiles. « Très bien. » Discrètement, elle frotta ses paumes moites sur son manteau gris perle, comme pour liquider la moindre trace d’inquiétude qui menaçait de la faire chavire à tout moment. Enfin, elle prit ses notes, relut les première phrases pour se remettre en tête l’ordre chronologique et prit une allure nettement plus professionnelle. Le buste dressé, elle déambula autour du bureau comme pour s’accaparer les ondes positives de l’amphithéâtre. Son allure était le seul rempart qui lui restait pour affronter la tornade émotionnelle qu’était Clyde Wellington.

« Aux premiers abords, il est très facile de se laisser berner par ce bilan d’entreprise. » Tout en déroulant son analyse, la danseuse rôdait face à son professeur d’un pas lourd et affirmé. Le claquement de ses talons au sol était, définitivement, un son presque aphrodisiaque.  De temps à autres, Jade se risquait à jeter quelques coups d’oeil à son professeur. Ses prunelles assurées suffisait à justifier d’une certaine manière le moindre argument énoncé. « Des chiffres arrondis à la dizaine prêt et non au cents. Un passif semblant être nettement inférieur à l’actif déclaré et, de fait, un bonne dose de données injustifiées. Est-ce délibéré ou bien indépendant de la volonté du chef d’entreprise ? » Son plan avait été minutieusement élaboré, tenant compte des moindres nuances et lui permettant d’étaler ses connaissances avec brio. L’étudiante se lança dans une interprétation des chiffres, présentant les ambigüités qui pouvaient éventuellement ressortir à la première lecture de cette étude. Elle s’accordait malgré tout quelques petites pauses, un moyen de reprendre ses esprits face à cet afflux d’information. Son paternel lui avait enseigné depuis toujours qu’un silence correctement contrôlé demeurait une arme infaillible.   « L’écart entre la fourchette de perte fiscale de 53 millions d’euros et les 87 millions d’euros potentiels obtenus par extrapolation de quasi 93 millions d’euros de fraude fiscale au niveau de l’entreprise X peut s’expliquer de plusieurs manières différentes. » Jade avait aisément surmonté son stress, bravant les échelons sans une note d’hésitation dans sa voix. Fière de sa prestation, elle entretenait la chute de son analyse avec doigté. Durant son monologue, elle avait laissé entendre que l’entreprise avait bien été actrice de fraude fiscale. C’était audacieux de sa part que de feindre l’erreur pour finalement surprendre son professeur d’économie. Enfin, elle délaissa ses notes sur une table et s’approcha du bureau de Clyde, soudainement sujette à un spasme titillant son estomac. Son aura était tout bonnement déstabilisante. Un petit rictus aux lèvres, la danseuse appuya ses deux mains sur le mastodonte en chêne massif et planta son regard dans celui de son professeur : « Tout porte à croire que l’entreprise est coupable de fraude fiscale. A une exception prêt. Ce chiffre-là. » Elle s’approcha d’avantage et désigna de son index une minuscule ligne noyée dans ce tableau aux multiples colonnes. « Si l’on s’en sert comme coefficient, alors... » Par mégarde, ses prunelles s'égarèrent sur sa mallette en cuir qui contenait un tissu mordoré familier. En une fraction de seconde, Jade visualisa ce même kimono dentelé glisser le long de son corps face au regard fébrile du trentenaire. Bon sang, il l’avait gardé. Et qui plus est, dans sa sacoche. Son pouls s’accéléra automatiquement et elle maudissait intérieurement cet être infâme de la déstabiliser de la sorte. Son regard accapara de nouveau le sien et, après s’être brièvement raclée la gorge pour effacer toute trace de subversion, elle conclut :   « Alors, on se rend bien compte que tout ça n’est qu’une mascarade et qu’il n’y a pas de fraude fiscale. » Sa voix s’était éteinte en un bref chuchotis. Jade laissa le silence perdurer entre eux quelques instants avant de se redresser. Quand avait-elle établi une telle proximité ? Elle maintenait encore les bords du bureau fermement, comme si ce simple morceau de bois suffisait à retenir les souvenirs de cette soirée du nouvel an. « Avez-vous matière à débattre ? » L’étudiante le vouvoyez de nouveau, une façon comme une autre de rétablir une distance convenable entre eux. Son regard empli de défi tachait de dissimuler cette frustration naissante à la vue de ce satin dentelé.


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MessageSujet: Re: (terminé) don't hide, shine a little light, give up on your pride ∝ Clyde   (terminé) don't hide, shine a little light, give up on your pride  ∝ Clyde EmptyMar 27 Jan - 23:06


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jade & clyde

Le professeur d’économie n’avait que faire des opinions de ses élèves. Il se moquait bien de savoir s’il avait congédié d’une façon désobligeante le pauvre Carter. Au contraire, celui-ci devait s’estimer chanceux car il n’aurait pas hésité à lui rappeler ses graves lacunes qu’il considérait réellement handicapantes vu les années de formation qu’il avait pourtant suivies. Clyde détestait qu’on lui tienne tête ou qu’on contredise ses plans. Autant dire qu’un Carter occupé à discuter avec Jade n’allait pas survivre longtemps. Fort heureusement ce dernier s’était sagement éclipsé et enfin Wellington avait pu retrouver son étudiante favorite en tête-à-tête. Il ne perdit pas de temps. Il voulait l’entendre. A vrai dire, depuis le nouvel an, il n’aspirait qu’à l’entendre parler de nouveau. Que la voix lascive qu’il avait connue ne se manifeste de nouveau. Que la douceur de ses mots ne contrastent avec les suggestions finalement indécentes qu’elle lui avait faites. Il n’aspirait qu’à revivre un instant qui n’existait déjà plus. Dans ses pensées, l’effet était autre. Il comptait sur ses seuls souvenirs et son odeur délicatement enivrée n’apparaissait plus. Sitôt qu’il fermait les yeux, elle se dessinait devant lui et il avait beau tendre les bras cette fois-ci, poursuivre cette étreinte qui lui échappait toujours brutalement. Au moins de l’autre côté de son bureau, il pouvait l’atteindre d’un geste. Il pouvait la toucher avec ses mains comme ses discours. Et Dieu sait qu’il ne tourna pas autour du pot. Il s’éclipsait presque, lui laissant une scène dédiée. Jade pourrait ainsi se produire telle qu’elle était réellement, magistrale et convaincante. Il n’avait pas aimé le masque d’élève silencieuse qu’elle avait revêtu depuis ce fameux jour de l’an. Plus personne n’osait le contredire, visiblement interloqué que la plus grande contestatrice du groupe d’économie n’ait plus rien à dire. Ils pensaient certainement, pauvre fous, qu’il avait fini par la mater – ou pire lui ôter toute envie de débattre. Toutefois la vérité se présentait comme l’exact opposé. Clyde avait été pendu à ses lèvres, guettant une réaction qui ne venait pas. Elle préférait converser avec son voisin ou se réfugier dans ses prises de notes. Mais aujourd’hui, c’était différent. Ils n’étaient que deux. Aucun élément perturbateur ne saurait s’interposer et pour cause, Clyde avait fermé derrière lui – acte qui lui était formellement interdit par la déontologie. Ses règles avaient été claires : il n’y avait qu’elle pendant cinq minutes. Saurait-elle saisir sa chance ? Le décevrait-elle ? Derrière ce regard concentré, à travers cette main appliquée qui noterait ses arguments et ses erreurs, il attendait seulement que le spectacle ne se déroule devant lui. Portait-elle cet ensemble dont la couleur rappelait le jus sucrée d’une prune mûre ?

Ses yeux bleus dévoraient sa silhouette qui se mouvait intelligemment devant lui. Jade n’était ni immobile – signe de rigidité parfois de trop d’assurance. Elle ne s’agitait pas non plus de droite à gauche, ce qui trahirait immédiatement son stress. Ses pas étaient mesurés, ses gestes n’étaient pas superflus. Son visage porcelaine ne cédait pas aux difficultés, son regard était toujours confiant en ce que sa bouche pouvait bien expliquer. Elle étayait ses propos. Elle n’oubliait jamais de citer quelques exemples, de ne pas abandonner les textes théoriques. Elle rebondissait toujours sur des règles fondamentales, des lois mêmes qui dictaient le comportement et le fonctionnement de travail d’un consultant en finances. Lui-même savait qu’il n’était que trop jugulé dans ses méthodes, risquant à tout moment une faute et de décrédibiliser son résultat. Et alors que Clyde attendit qu’elle ne tombe dans le piège, Jade l’esquiva avec brio. Se rendait-elle compte qu’elle planchait sur le propre cas de son père – laissant sous-entendre une seconde qu’il aurait pu être coupable ? Car en effet, elle venait de révéler le détail essentiel qui avait fait peser le soupçon sur Rawlinson père. Ses yeux bleus suivirent distraitement son doigt sur les comptes, sachant très bien qu’elle pointerait dans le mille. Clyde ne peut alors s’empêcher d’esquisser un sourire en coin. Elle était brillante. Peut-être triste à dire mais son père n’avait pas hésité à lui montrer les ficelles du métier, à la laisser éplucher les comptes. Il préparait la relève après tout. De plus il était absolument certain que Jade n’avait reçu aucune aide sinon la mascarade aurait été immédiatement révélée. Il posa son menton dans sa paume, penché sur son propre bureau. L’excellence le séduisait, c’était indéniable. L’audace aussi qui semblait avoir conquis Jade qui, sitôt sa démonstration finie, lui demanda s’il avait matière à débattre. Plutôt que de s’avouer vaincu, le sourire du professeur laissait deviner sa ruse. Sans quitter son visage des yeux, il pointa à son tour le même coefficient. « Tu peux donc m’expliquer pourquoi ce coefficient doit être lu entre les lignes. Si cet élément seul aurait pu le faire accuser de fraude, pourquoi ce minuscule chiffre est à peine lisible ? C’est pourtant dans les règles d’une tenue de compte irréprochable. » Il questionnait même le fondement des règles imposées à tous les comptables. Il se recula sur sa chaise, prêt à accueillir sa réponse. Son index agile dénoua un peu plus cette cravate encombrante, surtout quand une telle créature se surpassait devant lui. « Tu es certaine que si le coefficient changeait, les comptes s’accorderaient d’eux même ? Qu’il n’y aurait aucune différence ? » Bien sûr que oui. C’était juste pour semer le doute dans son esprit, comme ferait n’importe quel criminel ou parti adverse. Clyde se leva finalement de sa chaise, faisant un signe à Jade s’approcher du tableau avec lui. Dans une écriture rapide et confuse, il reprit l’actif déclaré du cas étudié et le recalcula avec un autre coefficient. Il y avait tant d’assurance dans son écriture qu’elle ne remarquerait certainement pas qu’il avait volontairement fait une erreur de calcul. Il se rapprocha de Jade, de sa démarche volontairement dominante avant de lui tendre la craie du bout des doigts. Salis-toi un peu les mains Rawlinson, bats-toi pour ta place. Sa combativité l'émoustillait.
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MessageSujet: Re: (terminé) don't hide, shine a little light, give up on your pride ∝ Clyde   (terminé) don't hide, shine a little light, give up on your pride  ∝ Clyde EmptyMer 28 Jan - 23:17

Clyde & Jade



Jade était une très bonne oratrice, elle s’entichait à peser le moindre de ses mots pour honorer ceux-ci à leurs justes valeurs. Dès son plus jeune âge, l’étudiante avait été confrontée aux diverses apparitions de ses parents, toutes plus mondaines les unes des autres.  Il n’était pas aisée pour une jeune adolescente de s’exprimer face à un public intransigeant, avide de décrypter le moindre faux pas en guise de récompense. Les journalistes se plaisait à souiller leur image familiale grâce aux quelques décombres de leur passé. Voraces, la gratuité de ces informations demeurait leur unique arme de défense. A l’annonce de sa succession, son paternel avait taché de chiner la confiance de ses interlocuteurs, leurs prouvant par a plus b que Jade était l’héritière idéale. Minutieuse et perfectionniste, acharnée et dévouée, elle représentait parfaitement l’image Rawlinson dans son excellence absolue. Aussi, son père n’avait pas hésité à s’improviser mentor de son unique fille, lui inculquant ce que l’université n’était pas en mesure de lui apprendre. L’expérience. La pratique et non la théorie, l’univers qu’elle allait devoir affronter à bras-le-corps sous peu. D’une certaine manière, il s’agissait d’une seconde éducation qu’elle devait tisser méticuleusement. La danseuse avait choisi de mettre entre parenthèses sa carrière artistique pour pouvoir se consacrer au monument familial. Durant un été, elle avait épluché les moindres documents comptables et financiers, s’enrichissant au passage de nouvelles techniques dont elle n’avait jamais eu connaissance. « Si tu connais ton produit, tu ne t’écrouleras jamais » affirmait son père sans la moindre once d’incertitude.  Au pied de la lettre, Jade avait étudié l’historique de l’empire hôtelier pour pouvoir se construire un bouclier efficient face à ce vaste océan de requins.  Alors qu’elle dissertait sur son étude de cas devant son professeur d’économie, l’étudiante se forçait à remercier mentalement son mentor pour ses précieux conseils. Elle connaissait son sujet sur le bout des doigts, maniant les chiffres et les données d’une aisance prodigieuse. Ses notes s’étaient transformées en un support invisible puisque son regard vrillait uniquement entre le trentenaire et l’immensité de cet amphithéâtre. Tel un lion jeté dans l’arène, elle arpentait la pièce d’un pas aguerri comme pour soutenir l’éloquence de ses mots. Se laisser submerger par l’émotion était facile, affronter le regard limpide de son professeur était en revanche une tâche nettement plus complexe. Pourtant, elle se fit justice elle-même et, de temps à autres, ses prunelles dévisageaient Clyde pour soutenir ses propos acquittés. Livrée à elle-même, Jade se sentait nue et vulnérable face à l’intransigeance de son enseignant, ce qui ne fit qu’accroître sa motivation.

La danseuse mit un terme à cette forme de soumission en s’avançant vers le bureau, plus fébrile que jamais. De son index, elle désigna la consécration de cette étude. Son enseignant scruta le tableau et, presque aussitôt, ses lèvres se tintèrent d’un léger rictus. Bingo. Finalement, elle s’autorisa enfin à respirer un grand bol d’air frais, essentiel à l’accomplissement de son exposé. Clyde ne tarda pas à plonger de nouveau son regard dans le sien et, inconsciemment, ses doigts agrippèrent plus fermement le bord du bureau. D’un air de défi, elle arqua l’un de ses sourcils en réponse à ce sourire cruellement espiègle qui lui était adressée. Quant avait-elle vu son visage s’illuminer de la sorte pour la dernière fois ? Lors d’un diner, le dernier, cet été là. « Il est peut-être partiellement lisible, mais bel et bien réel. De plus ce coefficient est basé sur la variation annuelle alors que nous avons ici un bilan semestriel. Un bilan comptable est la photographie d’une trésorerie à un instant T, les données évoluent donc chaque minutes. En revanche, le coefficient est toujours le même, sauf en cas de grandes difficultés financières comme par exemple une liquidation judiciaire. » A son grand regret, Clyde s’appuya sur le dossier de son fauteuil, brisant ainsi ce semblant de proximité établi. En un instant, ses prunelles détaillèrent cette cravate que son professeur avait décidé de dénouer. Ne mesurait-il donc pas l’influence de ce simple geste fortuit sur sa douloureuse conscience ? Jade se força à ne plus le dévorer du regard une seconde de plus et reporta de nouveau son attention sur son professeur. L’étudiante se redressa à son tour comme pour mettre un terme à cette énième digression. Il se leva finalement de son siège, l’invitant à le suivre par la même occasion. Quelques secondes plus tard, elle se retrouvait à ses côtés, répondant à sa question tandis qu’il retranscrivait une équation au tableau. « Bien évidemment, le coefficient est le rapport de l’écart-type à la moyenne... » Jade appuya son épaule distraitement contre le tableau, prenant soin de détailler attentivement le profil de Clyde. A cet instant précis, elle sentait que l’oral prenait une délicieuse tournure qui lui permettait enfin de se décontracter. « Plus la valeur du coefficient de variation est faible, plus l'estimation est précise. En revanche, ça ne modifie en rien les comptes de l’entreprise. » Spontanément, la danseuse dévisagea son professeur de haut en bas tandis qu’il s’approchait d’elle d’un pas déstabilisant au possible. Avait-il la moindre idée de l’effet qu’il produisait par cette simple démarche ? Mâchouillant sa lèvre inférieure distraitement, son regard scruta quelques instants cette petite craie blanche qu’il lui tendait. Elle était dubitative, soudainement sujette à des émotions qu’elle pensait enfin enfouies. Bon sang, elle s’était décarcassée à feindre l’indifférence durant les semaines précédentes et ce simple tête à tête suffisait à ébranler ses principes. Magnétique. Après quelques secondes d’hésitation, elle saisit l’objet entre son index et son majeur, prenant soin de ne pas frôler sa peau. Douce frustration. L’étudiante contourna la silhouette de son enseignant et détailla le calcul qui se dressait sous ses yeux. Vérifiant mentalement le résultat, elle mordillait distraitement son ongle lorsque l’évidence se matérialisa dans son esprit. Comment n’avait-elle pas pu s’en rendre compte préalablement ? Ces chiffres étaient familiers, trop peu anodins pour n’être le fruit que d’une accidentelle coïncidence. D’un geste presque théâtral, elle raya la solution de sa craie blanche pour écrire la réponse correcte, illustrant celle-ci de ses mots : « Je vois que ce cas d’entreprise a très certainement dû marquer votre esprit... » De nouveau, Jade reporta son attention vers Clyde et recula de quelques pas comme pour admirer son œuvre. S’appuyant flegmatiquement sur le bord du bureau, elle adressa un sourire malicieux à son professeur d’économie : « C’était audacieux de votre part de me proposer une étude sur la potentielle fraude fiscale de mon père. » Ses prunelles scrutèrent quelques instants le fauteuil où le trentenaire était assis quelques instants plus tôt puis enfin sa mallette noire trônant à ses côtés. C’était bel et bien son kimono, elle l’aurait reconnu entre mille. La danseuse sentit un frisson parcourir sa peau partiellement dénudée sans pour autant dévier son regard de cette sacoche en cuir. « Audacieux, j’en suis moi-même presque surprise. Pourquoi m’avoir confié ce cas ? » Enfin, elle reporta toute son attention vers Clyde, plantant ses prunelles rieuses dans les siennes. Jade lui tendit alors sa craie fièrement,  espérant retrouver cette vibrante proximité qui lui manquait d’ores et déjà.

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MessageSujet: Re: (terminé) don't hide, shine a little light, give up on your pride ∝ Clyde   (terminé) don't hide, shine a little light, give up on your pride  ∝ Clyde EmptyJeu 29 Jan - 17:31


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jade & clyde

Jade était capable. Etait-ce une observation objective ? Les critères sur lesquels Clyde la notait étaient-ils les même sur lesquels il avait saqué les étudiants passés plus tôt dans la matinée ? Rawlinson l’ignorait certainement pour l’instant mais sur la dizaine de camarades qui l’avait précédée, seulement quatre atteindraient la moyenne. La loquacité, la stature, les justifications et les références avaient tantôt l’un tantôt l’autre manqué à leur prestation. Certains ne faisaient aucun effort – faisant partie des élèves poussés par leurs parents riches à faire des études pour conserver cette fortune et qui contribueraient sans aucun doute à leur ruine. D’autres s’étaient montrées étonnamment volontaires et rigoureux et ceux-ci excluaient toutes les pimbêches qui avaient cru qu’un décolleté et des sous-entendus corruptifs suffiraient à obtenir le laisser passer. Clyde s’était montré incroyablement intraitable comme à son habitude mais c’était ce qui faisait sa réputation d’excellents professeurs. Les rares chanceux qui avaient reçu ses compliments ou ses encouragement occupaient désormais tous un poste à la hauteur de leurs compétences. Oxford était une université réputée pour leurs avocats et leurs économistes – Wellington participait activement à la pérennité de leur notoriété. Selon lui, Jade réunissait toutes les qualités. Son côté macho l’avait beaucoup laissé croire que si les femmes avaient souvent l’intelligence, elle manquait de persévérance et d’introspection. Il fallait savoir conjuguer ses efforts avec son égo, savoir quand s’en servir et quand le laisser de côté. C’était difficile à croire mais parfois Clyde avait du taire ses critiques acerbes ou approuver quelque chose qu’il n’approuvait pas. Jade était parfaite. Jade était la meilleure élève de son groupe et certainement sur le podium de tout le cursus. Ainsi, parfaitement au courant de la note qu’il lui donnerait, il s’autorisait le droit de la pousser dans ses retranchements. Il la mettait face à des situations rares mais qu’elle serait à même d’affronter. Il lui exposait des contradictions, des erreurs bêtes qui pouvaient passer néanmoins inaperçues. Il la confrontait également à la pire des situations : quand le privé se mêlerait aux affaires publiques. Clyde lui avait sournoisement donné le cas de son propre père qui lui avait été confié l’été dernier, cherchant à savoir si elle devinerait d’abord s’il s’agissait des comptes de sa famille. Ensuite, il voulait observer sa réaction face à une accusation éventuelle. Que ferait-elle si un jour son père était de nouveau obligé par la justice à exposer le travail de toute une vie, des années de labeur et de revenus ? « Pourquoi le mentionner sur un bilan semestriel alors ? » Il fallait qu’elle sache protéger ses intérêts tout en maintenant ceux de son propre pays.

Clyde l’invita à ses côtés pour lui proposer des calculs à la fois complexes et étonnamment simples pour elle. Il poussait la farce jusqu’à son paroxysme car pour l’instant, Jade semblait être tombée dans le panneau. Elle avait naïvement étudié un cas en toute objectivité. Allait-elle garder le même discours en découvrant la supercherie ? Il lui tendit la craie avec un sourire en coin, lui confiant les armes pour se battre. L’œil avisé, il contempla la craie se déplacer sur le tableau noir, laissant une fine poudre blanchâtre se déposer sur ses doigts délicats. « Tu manques un peu de précision cependant. » Glissa-t-il à son attention tandis qu’elle résolvait l’équation d’une main habile. La précision du cerveau fonctionnait. En revanche, celle de son intuition lui fit défaut et il fallut une nouvelle impulsion de la part du professeur pour qu’elle ne finisse par tilter. Ses yeux bleus vagabondèrent sur son profil en pleine réflexion, admirant la courbe de ses reins soulignée par cette jupe crayon. Ce chemisier immaculé n’offrait rien en transparence et pourtant il ne put empêcher son imagination d’imaginer un ensemble en particulier. Son esprit vagabondait à sa guise, mêlant souvenirs et fantasmes. Il se vit obligé de retrouver la réalité quand elle finit par donner sa réponse combiné à sa révélation. Enfin, un faible rire satisfait résonna brièvement dans l’amphithéâtre. « Il t’en a fallu du temps. » Jade recula jusqu’à ce que son bureau ne retienne ses jambes de danseuse. Clyde détenait peut-être les rênes de cet oral mais il avait intérêt à ne pas lâcher le moindre leste au risque de voir Jade reprendre le contrôle. « Sans audace, on avance pas, Rawlinson. » C’était valable pour tout n’est-ce pas ? Son culot lors de la soirée du nouvel an lui avait dévoilé une autre facette de la jeune femme. Elle regorgeait de secrets et de surprises alors qu’il avait cru l’avoir cernée du premier coup lors de cette soirée chez ses parents. Il reprit les droits sur sa craie, suspendant son geste pour ajouter quelques mots. « Pour te rappeler que c’est moi le maitre ici. Ou alors que j’ai épargné ton père un long procès et une ruine grâce à ma précision. » Déposant la craie dans la boite près du tableau, il effaça tous les écrits d’un coup de serviette. Tâche superficielle alors que d’autres viendrait le salir de nouveau. Toutefois, il sentait l’attention de la belle étudiante portée sur lui et c’était un sentiment dont il ne voulait jamais se débarrasser. Qu’elle ne détourne jamais la tête en direction d’un autre homme. Se retournant, il la trouva pratiquement assise sur son office en bois verni. Si elle savait ce qui lui traversait l’esprit... Il s’approcha d’elle puis, pour représenter l’intimidation, se posta en face d’elle. A quelques centimètres d’elle, il posa ses mains de part et d’autres de son corps, sur le bureau. Il incarnait la menace, l’épée de Damoclès au-dessus d’eux, au-dessus de son père, au-dessus de tout. « Qu’aurais-tu fait si ce cas avait avéré une fraude ? » Il fallait qu'elle se pare à l'éventualité. Ceux en qui elle pouvait avoir confiance n'étaient pas forcément aussi purs d'esprit qu'elle. Tel était son cas.
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MessageSujet: Re: (terminé) don't hide, shine a little light, give up on your pride ∝ Clyde   (terminé) don't hide, shine a little light, give up on your pride  ∝ Clyde EmptyVen 30 Jan - 23:40

Clyde & Jade



L’étudiante excellait en économie, c’était un fait. Pointilleuse, elle tâchait de justifier ses propos sans même que cela lui soit demandée. Théories, spéculations ou simples exemples vérifiables, son objectif était de convaincre son auditoire grâce à sa fibre intellectuelle. Maintenant qu’elle maitrisait les grandes lignes de cette matière, Jade s’acharnait à développer une attitude professionnelle. Cette aisance corporelle lui était indispensable, l’élément clé qui suffirait à persuader ses futurs collaborateurs. La discipline qu’elle exerçait ne reflétait pas sa ténacité naturelle. Elle était délicatesse et douceur, grâce et finesse, valsant entre les lignes sans jamais sortir de son cadre. Pourtant, le monde qui l’attendait exigeait une toute autre perspective. De la rigueur bien évidemment mais aussi une bonne dose d’audace pour se parer à toute éventualité fortuite. Il n’était plus question d’une brasse innocente au beau milieu d’un lac paisible. Non, Jade allait devoir se débattre vigoureusement face aux requins qui dominaient ce vaste océan tourmenté. Sans doute disposait-elle des outils pratiques. Elle devait à présent les manier méticuleusement pour ne pas chavirer au premier remous. A commencer par son professeur d’économie qui prenait un malin plaisir à semer le trouble dans son esprit. Avec parcimonie, Clyde détachait quelques éléments de ses dires pour les manier à son avantage. Sans faillir une seule fois, la danseuse se forçait à adopter une attitude sereine, palliant les obstacles qu’il dressait un à un sur sa course au mérite. Non peu fière de sa répartie, l’entretien se déroulait étonnamment bien. Chacun à leur tour, ils se relançaient cette balle invisible comme pour pousser l’adversaire au sommet. Un délicieux moment que Jade aurait voulu poursuivre toute une après-midi, rien que pour pouvoir admirer la perspicacité de son enseignant. Il était brillant et réactif, un aplomb qui suffisait à éveiller son admiration. Elle esquissa un petit sourire à son énième question, haussant les épaules comme si la réponse coulait de source. « Il s’agit d’une formalité obligatoire. Le coefficient est recalculé chaque année mais doit figurer sur tous les bilans comptables. En revanche, on ne peut pas se servir de l’écart-type pour sur des chiffres semestriels. Les résultats sont automatiquement faussés. »

La tournure que prenait cet oral était exquise et c’est sans la moindre hésitation que l’étudiante suivit Clyde jusqu’au tableau. Il voulait la duper, c’était évident. Aussi, Jade analysait minutieusement les chiffres inscrits à la craie blanche comme une ultime tentative de dispersion. Contempler son professeur d’économie était bien trop facile et, si son penchant était indéniable, la réussite de son examen était capitale. A son tour, elle résolut l’équation en quelques secondes, modifiant deux facteurs ci et là. C’est alors qu’elle se rendit compte de la supercherie, triste constat que d’avoir dû étudier la potentielle fraude de son propre père. Jade avait été aveuglée par cet entretien, si bien qu’elle n’avait pas remarqué cette perche volontairement tendue. Mordillant sa lèvre inférieure, elle s’appuya contre le bureau en chaine massif, visualisant l’évidence qui se dressait sous ses yeux. Le rire cristallin du trentenaire la fit immédiatement redescendre sur la terre ferme. Ô combien de fois s’était-elle surprise à contempler Clyde au cours de ce fameux diner alors qu’il s’esclaffait aux côtés de son paternel. Instinctivement, elle se mit à sourire à son tour, se moquant presque de cette mesquine farce. Ses mots accaparèrent immédiatement son attention, l’audace était donc l’élément clé. Elle fit rouler sa craie entre ses doigts distraitement, tentant d’éliminer ce petit frisson qui parcourait d’ores et déjà son échine. « Je retiens donc ce précieux conseil. » Une pointe de malice dans sa voix, Jade lui tendit de nouveau l’objet qui avait rapidement blanchit le bout de ses doigts. Son professeur fut rapidement à ses côtés, laissant sous-entendre son excellence en matière de finances internationales. Elle esquissa un petit sourire en coin et, fièrement, elle fronça ses sourcils d’un air de défi. « Dans ce cas, j’ose espérer que l’élève dépassera très vite le maitre. » Ses paroles étaient lourdes de sens et, sans le moindre embarras, la danseuse détailla de nouveau la silhouette de son professeur. Ses épaules fièrement dressées et son dos sculpturalement fuselé, Jade pouvait encore se souvenir de son étreinte puissante lors de cette fameuse soirée du nouvel an. Secrètement, elle bénissait sa bonne conscience de lui avoir fait choisir ce chemisier immaculé, dissimulant les petites tâches rougeâtres qui ornaient son décolleté. Clyde avait un don naturel pour accaparer l’attention de tous, il était tout bonnement magnétique. Elle en avait eu la preuve durant ce premier semestre de cours grâce à ses camarades de classe, sujettes à leurs hormones en ébullition. Tandis qu’il replaçait la craie dans sa boite, elle sentit une pointe de jalousie enrouer sa gorge. Jade demandait à être la seule et unique exception. Désespérément. C’est alors qu’il s’approcha du bureau, la submergeant de toute sa grandeur. Sans même dévier son regard du sien, elle sentit ses mains de part et d’autres de son corps. Cette soudaine dominance évoquait en elle des pensées bien trop charnelles pour pouvoir être dîtes à haute voix. Les mains moites et le souffle un tantinet saccadé, elle bredouilla : « Je... » Les mots fusaient dans son esprit à une vitesse fulgurante, tous plus incohérents les uns des autres. L’espace d’un instant, ses yeux s’attardèrent sur cette petite parcelle de peau discernable sous sa cravate. Céder n’étant pas une éventualité envisageable, l’étudiante se redressa et le scruta intensément, déterminée à ne pas se laisser submerger. « La fille que je suis soutiendrait son père coûte que coûte. En revanche, la femme - et future professionnelle - que je suis se doit d’être objective et rationnelle. » Impartiale, elle avait tranchée. Bien évidemment, la danseuse avait été réellement affectée par cette affaire de fraude. Néanmoins, elle n’approuvait pas l’injustice et, de fait, elle n’aurait pas plaidé en faveur de son paternel si tromperie il y avait eu. Cette proximité devenait insupportable et Jade se retrouvait malencontreusement face à un dilemme. Téméraire ou réfléchie. Mordillant sa lèvre inférieure frénétiquement, elle déposa fébrilement ses doigts sur ses poignets sans détacher son regard du sien. Soulevant sa main droite, elle se fraya un minuscule chemin pour pouvoir le contourner aisément. « Nous avons quasiment dépassé les quinze minutes d’entretien. Cela vaut bien une très bonne note de votre part non ? » Croisant ses bras sous sa poitrine, l’étudiante le dévisageait d’un air malicieux, visiblement encline à un tant soit peu de légèreté.

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MessageSujet: Re: (terminé) don't hide, shine a little light, give up on your pride ∝ Clyde   (terminé) don't hide, shine a little light, give up on your pride  ∝ Clyde EmptySam 31 Jan - 18:41


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jade & clyde

Dans le mille. Jade tapait encore et toujours au cœur de la cible sans même viser. Ses mains aux ongles vernis chassaient d’un revers de main toutes les épreuves qui se dressaient devant elle. Elle n’abandonnait jamais, à en juger son écriture déterminée et ses iris concentrées. C’était une qualité de plus en plus rare chez la nouvelle génération. Non pas que Clyde s’estimait déjà vieux comparé aux étudiants à qui il enseignait, mais il notait un découragement facile et des revers de situations fréquents. Selon les statistiques semestrielles, le pourcentage de réorientation était passé de 10% à 20% depuis l’année dernière. C’était quasiment le double de jeunes adultes qui estimaient avoir fait le mauvais choix on ne pouvoir réussir dans tel cursus. Alors plutôt que de persévérer, ils changeaient de voie. La première intuition carriérale était souvent la bonne, comme pour les histoires d’amour. La passion pour un sujet ou un métier pouvait aisément se comparer à la passion pour un être : elle survenait brutalement, parfois contre son gré. Puis elle ne vous lâcherait pas, même après avoir tourné la page, les réminiscences de cette passion dévorante demeuraient toujours à l’état de braises. Quand la raison de Clyde le poussait à oublier l’intérêt qu’il portait à Jade, il finissait toujours par refaire surface, plus puissant que jamais. C’était lorsqu’on combattait les démons qu’ils acquéraient le plus d’emprise et d’influence. Seulement Clyde n’avait jamais appris à se laisser vivre alors de plus en plus les travers de sa personnalité, de ses désirs du monde s’avéraient colossaux et surtout dangereux. Il n’avait pas du tout l’attitude d’un professeur respectable durant cet oral. Du moins, il dissimulait ses sous-entendus derrière des gestes précis, des paroles choisies. Jade, plus réactive que jamais, serait sans doute la seule à déchiffrer cette alchimie codée qui persistait entre eux. Tôt ou tard, les mauvaises personnes finiraient par ouvrir les yeux et tendre l’oreille. Et alors ça serait la déchéance de sa réputation immaculée au profit d’une culpabilité évidente et peut-être même revendiquée. L’ainé Wellington courait à sa perte et plus l’oral s’éternisait, plus il accélérait sa course. Il lui avait finalement avoué la supercherie concernant le devoir qui lui avait été remis – une autre action qui lui était formellement interdite – et Jade s’était montrée moins véhémente que prévu. Elle aurait pu se sentir trahie, dupée, parce qu’elle l’avait été. Seulement, elle semblait récolter là des avantages qu’il s’était chargé de semer. Ainsi elle brillerait lors de ce devoir et il lui serait assuré un second semestre presque aussi tranquille dans cette matière. Clyde n’était pas là pour l’enfoncer mais pour la valoriser. A sa manière glaciale et mordante. Bien plus tôt que prévu, elle finirait par dépasser le maitre.

Irrémédiablement, l’oral approchait de son apogée puisque Clyde ne trouvait plus rien à redire. Parfois il se surprenait à espérer une mauvaise présentation afin qu’il ait le loisir d’appréhender ses erreurs et ainsi passer des heures entières à tergiverser sur sa manière de faire. Le fait est qu’un autre élève finirait par attendre de l’autre côté de la porte – peut-être guettant même le moindre éclat de voix à la recherche d’un indice. Prenant le taureau par les cornes, il avait tenté une dernière diversion. Il l’encadra presque de sa carrure athlétique engoncée dans ce costume marine avant de lui poser un dilemme certes dramatiques mais pas improbable. Souvent, les économistes et autre chefs d’entreprise étaient eux-mêmes des progénitures de magnats dans ce domaine. Ce qu’ils ignoraient, c’était qu’on restait indéniablement dans la sphère familiale et il n’était pas rare que des grands noms d’Oxford ne fassent les gros titres des tabloïds pour de sombres affaires de famille. Incroyablement à l’aise, il n’esquissa pas le moindre mouvement tandis qu’il attendait impatiemment la réponse de Jade. Qu’allait-elle faire ? Lui-même n’était pas certain de sa propre réponse. Fort heureusement, son paternel faisait de la politique et avait même confié les finances de leur patronyme à son ainé, plus fier que jamais d’avoir la possibilité de le faire. Quand elle bégaya, Clyde se sentit réchauffé d’un frisson de victoire. Elle perdait pied. Il scotcha un peu plus ses mains à la table, profitant de ce temps suspendu, pour admirer un peu plus les traits de son visage. Aussi enivrants que dans son souvenir pas si lointain. La vérité n’était pas biaisée par son désir pour elle. Malheureusement pour elle, elle trouva une parade et esquiva le sens premier de la question : l’aurait-elle dénoncé ? Il fallait croire qu’elle était encore trop novice, trop rattachée à son illustre exemple patriarcale. Cependant, Clyde l’épargna et accepta cette réponse finalement inachevée. Il aurait pu s’enraciner des heures dans cette position si ça lui donnait le droit d’être aussi proche d’elle. Si seulement elle ne l’entendait pas d’une autre oreille. Elle posa ses doigts sur ses poignets, l’envoyant mille lieux dans le ciel, mais à peine eut-il le temps de s’accommoder à ce contact qu’elle repoussa une de ses mains pour filer de sa cage. N’accepterait-elle pas cette douce captivité ? Car c’était bel et bien une prison qu’il risquait de bâtir autour d’elle, plus possessif et jaloux que jamais. Elle lui rappela ses obligations horaires et Clyde leva les yeux au ciel. Pourquoi quand il s’oubliait, elle se permettait d’être moralisatrice ? « Tu as si hâte de partir raconter à tes pimbêches de copine ta réussite ? » Répliqua-t-il, cinglant de frustration. Toutefois, il s’adoucit aussitôt, résigné à rendosser le rôle de professeur. « Je suppose que tu verras ça sur ton bulletin assez rapidement. Je te dirai juste que tu es celle qui a survécu le plus longtemps. » Il égara son regard sur ses feuilles pour distinguer le nom de sa prochaine victime. Un autre coup d’œil sur sa montre. Cinq petites minutes. Tout en dénouant finalement sa cravate qui allait rejoindre le fond de sa sacoche, il finit par lui avouer : « Tu as assuré, Rawlinson. » Elle avait réussi à le rendre fou avec son intelligence, que demander de mieux.
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MessageSujet: Re: (terminé) don't hide, shine a little light, give up on your pride ∝ Clyde   (terminé) don't hide, shine a little light, give up on your pride  ∝ Clyde EmptyDim 1 Fév - 14:54

Clyde & Jade



Jade regrettait presque sa pertinence. L’oral touchait à sa fin, les festivités avaient cessé, laissant place à un ultime dilemme. Le coup de grâce. Clyde choisissait minutieusement ses questions, titillant ses points faibles pour juger de sa perspicacité. Il la mettait devant le fait accompli, la jaugeait de toute sa grandeur de manière à tester son self-control. Sa confiance battait de l’aile alors qu’il s’était approché de l’étudiante, plus dominant qu’il ne l’avait jamais été. Sans scrupules, il avait encerclé son corps de ses mains agiles, une proximité qui s’avérait être aussi insoutenable qu’insuffisante. La danseuse était tiraillée entre ses désirs inassouvies et sa rigueur professionnelle. Saisir ses poignets pour que son professeur arpente son corps de ses dix doigts semblait être une idée si salvatrice mais terriblement damnable. Rétablir la hiérarchie en s’éloignant de lui était indéniablement la solution la plus rationnelle mais également la plus frustrante. Il dérogeait aux règles, s’amusait enfin à vadrouiller vers les chemins battus. Pourquoi maintenant ? Son emprise était poignante, si bien que Jade considéra de nouveau l’éventualité de finalement céder à cette tentation encore inassouvie. Par tous les moyens, elle s’était appliquée à nier l’évidence, se contentant de suivre ses cours d’économie sans piper mots. Ses camarades furent les premiers surpris de cette soudaine distance entre le professeur et l’élève. Tout au long du semestre, ils s’étaient inlassablement provoqués à coup de doctrines économiques et de piques soigneusement choisies. Elle ne réagissait plus aux remarques déplacées de ses camarades, s’appliquaient à noter son cours silencieusement pour finalement sortir de l’amphithéâtre la conscience lourde de remords. Petit à petit, elle avait développé un certain contrôle. C’était si simple de jeter quelques coups d’oeil à la stature de son professeur lorsqu’il notait quelques mots au tableau. De l’admirer alors qu’il lisait une page de son cours. De saisir un polycopié qu’il lui tendait en se focalisant sur ses notes. A présent, Jade était de nouveau à la case départ, livrée à ses sensations délicieusement contradictoires. Aussi, l’énième question de son professeur ne tarda pas à la déstabiliser de nouveau. L’étudiante avait bafouillé, ébranlée par ce simple bouton de chemise qui la narguait inexorablement. Le souffle saccadé, elle mourrait d’envie d’apporter une conclusion pour le moins luxurieuse à cet oral interminable. L’espace d’un instant, elle voulut lui demander d’annuler ses prochains entretiens pour pouvoir préserver cet après-midi. Que personne ne puisse le contempler comme elle était en train de le faire à cet instant. Cependant, sa conscience tapota son épaule, lui rappelant que l’Université d’Oxford n’était pas le lieu de prédilection pour de tels ébats.

Cette proximité était véritablement étourdissante et ses pulsions devenaient de plus en plus soutenues. Submergeant son être de toutes parts. Pour cause, elle décida finalement de briser ce doux rapprochement en contournant la stature de son professeur. Aussitôt, elle se sentit dénudée, comme si le poids de sa présence était un élément clé de sa personne. La danseuse se condamnait elle-même pour ressentir de telles émotions, si désarmantes, si enivrantes. Elle croisa ses bras comme une énième barrière à ce magnétisme évident, soutenant son regard d’un air rudement malicieux. Clyde sembla tout aussi froissé qu’elle, laissant pour la première fois sous entendre sa frustration naissante. L’étudiante entrouvrît ses lèvres, abasourdie par cette soudaine riposte contrariante. Elle préféra laisser planer le mystère et répliqua, énigmatique : « Pas le moins du monde à vrai dire... Il y a certaines choses que je préfère préserver. » Rajoutant une touche de légèreté, elle leva son index comme pour le réprimander d’une telle remarque. « Et ce ne sont pas mes copines. » Certainement pas quand je les entends fantasmer sur vous tout au long de la journée avait-elle envie d’ajouter. Elle se tut au dernier moment, reportant son attention sur les places vides de l’amphithéâtre. L’étudiante remarqua la sienne, noyée parmi tant d’autres. Mordillant sa lèvre inférieure, elle fut de nouveau embarquée par l’envie de mettre un terme à ce pseudo anonymat. L’exception, encore et toujours. La cravate de Clyde vint finalement rejoindre son kimono au fin fond de sa sacoche. Cette simple vision suffit à chatouiller ses sens, se rapprochant de plus en plus de cette sensation de chaleur au creux de ses reins. Les félicitations de son professeur la firent immédiatement sourire, sourire qui se dissipa quelque peu lorsque son regard se reporta sur la pendule au dessus du tableau. Cinq petites minutes. « Il faut croire que j’ai un bon professeur pour m’épauler. » Les prunelles espiègles, Jade détailla brièvement la silhouette de son professeur, soudainement enrobée d’un sentiment nouveau. La jalousie. Son désir aveuglant ne brouillait en rien l’évidence, il était tout bonnement captivant. Lasse de jouer la carte de l’insignifiance, l’étudiante renfila son manteau gris perle à contre coeur sans pour autant l’attacher. Sur le point de nouer son écharpe, elle se rétracta soudain pour briser ce silence d’un ton presque suppliant : « Clyde... » L’étudiante reposa son étole en cachemire sur la table gisant à ses côtés et s’approcha de son professeur d’un pas lourd. Elle n’avait pas la moindre idée de ce qu’elle faisait, de ce qu’elle allait bien pouvoir lui avouer. A vrai dire, ses pulsions parlaient à sa place et, pour la première fois, elle leurs ouvrit la porte bien volontiers. Laissant glisser son index sur le bord du bureau comme pour s’imprégner de sa force, elle lui fit finalement face. Aussitôt, Jade regretta d’avoir son manteau sur ses épaules, soudainement sujette à une bouffée de chaleur accablante. « Je n’en ai pas eu l’occasion mais je tenais à... vous remercier pour m’avoir raccompagnée au nouvel an. » Enfin, son regard accapara celui de son professeur, luttant contre l’effroyable envie d’enfin saisir sa chance à bras ouverts. Elle passa une main distraite sur le bas de sa nuque, enroulant une petite mèche de cheveux rebelle autour de son doigt. « Malgré tout, on a beau ingurgiter une certaine quantité d’alcool... » Jade laissa échapper un petit rire, se souvenant soudain de cette fameuse soirée où le whisky guidait encore ses moindres faits et gestes. Finalement, elle s’appuya de nouveau contre le bureau de son professeur, inspirant à plein poumon avant d’avouer : « Il y a toujours une grande part de vérité dans ce qu’on dit. » Elle renfloua ses mains moites dans ses poches, se surprenant elle-même de l’audace de ses propos. Pourtant, le moment lui semblait juste, opportun même. En un ultime geste de bravoure, la danseuse reporta son attention vers son professeur, guettant sa réaction avec impatience. Cartes sur table.


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MessageSujet: Re: (terminé) don't hide, shine a little light, give up on your pride ∝ Clyde   (terminé) don't hide, shine a little light, give up on your pride  ∝ Clyde EmptyMer 4 Fév - 20:15


I know if I'm haunting you
You must be haunting me

jade & clyde

Que pouvait-il bien ajouter alors que Jade l’avait ramené durement à la réalité ? C’était une situation ironique, l’élève rappelant son professeur à l’ordre, que Clyde ne supportait pas. Il avait eu le contrôle sur elle tout l’oral durant, abusant de sa supériorité hiérarchique. Il s’était permis des remarques qui auraient fait bondir d’indignation certains étudiants, il s’était autorisé à émettre des hypothèses qui auraient horrifié les autres. Certains n’auraient pas supporté d’être mis à un dilemme qui n’existait pas – du moins encore. Et pendant ce temps, Miss Rawlinson avait déjoué un à un ses pièges pour finalement s’autoproclamer l’élève la plus brillante. Sans doute se vanterait-elle de sa réussite auprès de ses camarades ? Il avait du mal à le croire. Elle incarnait tout autant la discrétion que la rigueur. Elle n’était pas comme la plupart des âmes féminines du campus, à accourir les unes vers les autres pour partager leurs dernières confidences. Plus les secrets étaient lourds, plus ils étaient intéressants. Plus les secrets étaient inconcevables, plus ils se répandaient comme une trainée de poudre. Et les anglaises étaient les meilleures à ce jeu-là, plus rapides que Lucky Luke. Sur ce point, Jade estima primordial de lui rappeler que ces filles-là n’étaient pas de ces amies. Pas étonnant. Même l’épouse Rawlinson, aussi affable soit-elle, ne comprendrait pas que sa fille puisse trainer avec de telles femmes en devenir. De vraies garces qui pataugeraient allègrement dans la mare aux requins, attendant de se faire mordre pour réclamer des dédommagements. Les pires murènes du Royaume-Uni. « Il faut croire que les filles en économie ont trop d’ambition pour espérer sympathiser les unes avec les autres. » Ils se regardèrent simultanément, se contentant presque de cet échange silencieux. Clyde était convaincu : il se laisserait coudre la bouche si toutefois il pouvait préserver ses yeux azur pour voir. Il n’y avait rien de tel que ces regards fuyants, incisifs, insistants, perdus. Il n’y avait rien de tel que de lire en l’autre, que de pouvoir outrepasser les mots futiles qui tentaient en vain de décrire des émotions abstraites. Pourquoi lui dire qu’elle avait assuré alors que sa performance était au-delà de l’expression ? Elle avait explosé les barrières, avait réclamé son trophée, surpassant presque que le maitre. Elle avait raison : sa candeur finirait peut-être par faire d’elle la meilleure comptable de tout Oxford. Peut-être que son incrédulité naturelle, sa façon d’appréhender les choses de front en toute modestie, récolterait les meilleurs lauriers qu’on puisse offrir. Dans une dizaine d’années, ce serait peut-être elle qui le mettrait au tapis, ruinant la toute suprématie de Wellington. Un bon professeur... Ce compliment n’eut pas l’effet escompté tandis qu’en silence, Clyde regrettait d’avoir endossé ce rôle. Il ne voulait pas être son professeur, du moins il aurait voulu lui enseigner autre chose que les chiffres ou la façon d’établir la vérité à travers les chiffres.

Jade alla se rhabiller, Clyde en profitant pour griffonner quelques mots dans son carnet. Subjugué par sa prestation, il n’avait pris le temps de prendre des notes quant à ses rares erreurs, ses qualités. Comment allait-il bien pouvoir juger cet oral en toute objectivité ? La réponse était claire : c’était impossible. Mais cette vérité, Clyde décida de le garder pour lui en refermant hâtivement son dossier. Il récupéra le cas d’étude de Jade – pour ne laisser aucune information filtrée et pour que personne ne finisse par découvrir qu’elle avait eu l’avantage d’étudier quelque chose qu’elle connaissait déjà, et ça sans s’en douter. Alors qu’il relevait la tête vers elle pour remarquer son chemisier disparu sous ce manteau de laine, elle l’interpela. Trop calme pour ne pas être soupçonneux, il attendit la suite qui allait s’avérer intéressante. Sinon, elle n’aurait pas employé son prénom – prénom qui sortait rarement de la bouche de ses étudiants. Il refusait qu’on ne copine avec lui tant qu’il avait encore en charge leur futur académique. En dehors du contexte scolaire, c’était autre chose. Impassible, son attention ne quitta pas son visage quand bien même elle glissa son index fin sur son bureau. Et si elle abandonnait le bois pour une matière plus vivante ? « De rien. » Répondit-il aussitôt en bon samaritain. Le geste qui officialisait son altruisme d’homme n’était que la trahison de son égoïsme éternel. Il l’aurait laissée plantée là si toutefois il n’avait pas craint qu’elle n’aille se consoler dans les bras d’un crétin de son âge. Il la voulait à lui ou à personne d’autre et comme il avait été suffisamment bête – ou masochiste – pour se refuser ce qu’il désirait tant, alors Jade finirait seule dans sa chambre. Il préférait sa peine à son réconfort. Mais la révélation qui suivit, accompagnée d’un geste des plus provocants à son œil de mâle, le laissa de marbre. En apparence, Clyde devait lui montrer qu’il n’était pas touché. « Je sais. » Rester campé sur ses positions alors qu’il aurait voulu reformuler tout ce qu’il avait bien pu dire ce soir-là. « Il y avait aussi une part de vérité dans ce que j’ai dit. » Il n’était pas bon pour elle. Malgré la dureté de ses propos, les traits de son visage demeuraient relativement sereins. « Tu es parfaite telle que tu es, Jade, ne laisse personne influencer ta personnalité. » Des paroles dites sur un ton sinistre, son visage se détournant du sien. La mise en garde était un avertissement de sécurité, presque protecteur, tandis qu’il se nommait bel et bien comme le danger. Si Jade devait choir, il serait le responsable de sa chute. Sa propension à détruire les autres était trop forte. Puis trois coups à la porte.
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MessageSujet: Re: (terminé) don't hide, shine a little light, give up on your pride ∝ Clyde   (terminé) don't hide, shine a little light, give up on your pride  ∝ Clyde EmptyJeu 5 Fév - 22:09

Clyde & Jade



Jade était sur le point de tirer sa révérence. Par tous les moyens, elle tentait de manœuvrer une toute nouvelle conclusion, nettement plus luxurieuse que ces quelques chiffres notés sur son dossier. Son esprit embrumé par de potentielles chimères, elle se rattachait à l’éventualité d’un énième rapprochement. Un contact. Une promesse même. Sa paume la démangeait tant l’envie de le frôler devenait tout bonnement un besoin existentiel. L’environnement qui les entourait était on ne peut plus propice, presque opportun. A l’image de son oral, Jade avait de nouveau envie de surprendre Clyde, le troubler pour mieux s’emparer de son être. Satisfaire ses moindres désirs et assouvir par la même occasion les siens. Réveiller cette lionne insouciante qui ne demandait qu’à être libérée de sa cage noircit par la frustration de cette nuit-là. Au jour de l’an, la danseuse avait fait la connaissance de son double, cette pécheresse assoiffée d’ardeur qui ne pensait qu’à se livrer à son professeur d’économie. Sans intimidation aucune, elle avait joué la carte de la sensualité, dévoilant les prémices de son corps et l’intimité de son âme. Fidèle à son rôle, son enseignant avait décliné cette offre pour mieux la raccompagner aux bras de Morphée. Clyde ne bravait jamais les interdits, s’en tenant à ce masque de professeur qu’il portait à merveille. A son grand désarroi. Aussi, ils savouraient ce silence de cathédrale qui se matérialisaient sous leurs yeux. Se défiant du regard, attisant la curiosité de l’autre, leurs échanges étaient aussi fâcheux qu’exquis. Jade ne put s’empêcher d’esquisser un petit rictus à sa remarque. L’étudiante marchait seule généralement. Elle n’était pas du tout acariâtre, bien au contraire. Malgré tout, elle préférait se lier d’amitié avec ses bouquins d’économie plutôt que de copiner avec ses camarades superficielles à souhait. A présent, Jade n’osait plus s’attarder sur l’horloge, les aiguilles semblaient la narguer fatalement comme pour lui rappeler l’inévitable. Ainsi, d’un pas nettement moins dynamique, la danseuse se saisit de ses affaires pour marquer un point final à cet entretien. Pourtant, son instinct s’imposa à sa raison, visiblement enclin à prolonger ce tête à tête.

Au moment d’enrouler son écharpe autour de son cou, Jade se rétracta pour finalement revenir sur ses pas. Son corps inéluctablement guidé vers l’objet du délit, elle laissa trainer son index sur le bureau de son professeur comme pour se donner la force d’arriver à point nommé. Clyde lui parût méfiant ce qui renforça son envie de rebrousser chemin vers ses affaires. Malgré tout, ses paroles eurent raison d’elle et l’étudiante ne tarda pas à le remercier de son secours, laissant tout de même sous-entendre le fin fond de sa pensée. Son pouls s’emballait tandis qu’elle recherchait la plus minime trace de désir sur le visage du trentenaire. Jade se reposa contre le pupitre, seul pilier soutenant cet ultime échec. Il était insensible à ses avances minutieusement dissimulées. Dès lors, la danseuse fixa le sol, n’osant pas confronter sa défaite à bras le corps. Elle avait beau exceller en matière d’économie, Clyde était le mystère par excellence. L’énorme point d’interrogation sur un brouillon raturé en long, en large et en travers. Au moment où elle entendit la naissance d’un compliment à son égard, l’étudiante dévisagea de nouveau son professeur, les prunelles emplies d’espérance. Ses mains s’entichaient à entortiller la ceinture de son manteau, tentant désespérément de contrôler ses pulsions qui s’avéraient être bien trop robustes. Elle avait envie de l’embrasser. Immédiatement. Jade laissa échapper un petit soupir reflétant sa lassitude, accablée par ce sentiment d’insatisfait. En un chuchotis, elle lui demanda : « Tellement de choses on été dites... Qu’est-ce que je suis censée retenir en priorité ? » Qu’elle le rendait malade ? Qu’il était un danger qu’elle se devait d’éviter ? Ou, au contraire, qu’il ne lui était pas insensible ? Comme dressée par ses envies, Jade fit un pas en avant pour amoindrir cette distance entre eux. Le regard braqué vers ses lèvres enchanteresses, trois coups à la porte la firent immédiatement redescendre de son nuage d’insouciance. Elle reporta ses yeux vers ceux du trentenaire, les prunelles suppliantes et dévouées. A sa manière, l’étudiante l’implorait d’annuler les prochains oraux, de l’enfermer au sein de cet amphithéâtre pour toute une après-midi. De finalement se laisser aller à l’incertain et d’ignorer la légitime relation professeur - élève. Au bout de quelques secondes, elle mordilla sa lèvre inférieure avant de reporter son attention vers la porte d’entrée, fusillant du regard ce seuil maudit. La danseuse reprit finalement sa place initiale avant de déclarer : « Il est temps pour moi de céder ma place. » Un faible sourire aux lèvres, Jade finit d’enfiler son écharpe et ses gants dans un silence de cathédrale. Les épaules lourdes et la gorge serrée, l’étudiante se dirigea finalement vers la sortie en tâchant d’ignorer ce désir inassouvi qui tiraillait de nouveau ses articulations. Partagée entre l’envie de le dévisager une dernière fois ou de s’enfuir telle une sauvage, elle ouvrit la porte après l’avoir déverrouillée. Fermer à clé n’était-ce pas formellement interdit ? Jade fit aussitôt face à Kimberly, l’allure de pimbêche par excellence. « A mon tour Rawlinson. » Le regard glacial, le rictus qu’elle lui adressa était à peine perceptible. De la jalousie par excellence. Sa camarade la contourna pour finalement s’installer près du bureau, bien trop aguicheuse à son goût. La main sur la poignée, elle était tentée de s’installer tout en haut de l’amphithéâtre pour les prochaines heures. Juste pour s’assurer qu’il ne la regardait pas de la même manière. « Bonne après-midi Mr Wellington. » Les convenances étaient de rigueur, surtout face à cette commère férue de potins. L’étudiante lui adressa un dernier regard lourd de sens et, contre son gré, apposa un point final à cette entrevue.



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