(inachevé) « Comme une étoile livide à deux doigts de tomber » (Galadriel&Aedan)

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« Comme une étoile livide à deux doigts de tomber »

Aedan referma son ordinateur alors que le professeur avait fini de causer. L’irlandais soupira en rangeant son PC dans la pochette adéquate. Alors, il mit la pochette sur son épaule gauche et sortit de la salle pour rejoindre son appartement. Il en avait marre des cours, il en avait marre de tout, ce qu’il voulait, c’était rester chez lui et ne rien faire. Mais il ne pouvait pas se le permettre. Il avait déjà manqué une semaine de cours parce qu’il ne faisait rien d’autre que rester allongé dans son lit à se morfondre toute la journée, s’il continuait ainsi, il n’arriverait jamais au bout. Au bout de quoi ? Il ne le savait même pas lui-même.
Lorsqu’il arriva chez lui, il ouvrit la porte, posa sa pochette sur la table et sauta presque dans son canapé. Allongé, il se demanda ce qu’il pouvait bien faire pour ce soir. Regarder des films ? Sortir avec des amis ? Ne rien faire ? Il ne savait pas. Il n’avait plus rien à manger pour regarder un film, sauf peut-être se faire un plat pour le manger devant la télé, mais non. Il n’avait aucune envie de sortir, mais en même temps, rester chez lui rappelait trop de souvenirs, trop de moments passés avec lui. C’était beaucoup trop. Alors, que faire de si beau qui pouvait l’occuper toute une soirée ?
Il était aux alentours de dix-huit heures trente lorsqu’Aedan se décida à sortir de chez lui, une écharpe autour du cou, cachant son nez du froid ambiant qu’il ressentait. A vrai dire, sa vie en ce moment était froide, elle était monotone, la nouvelle vie seul qu’il passait l’embêtait, voire pire, il s’ennuyait, aller en cours était la seule chose qui pimentait ses journées, et encore, il restait de l’ennui car la monotonie s’était installée, qu’il n’avait plus goût à rien. C’était triste, de vivre ainsi à même pas vingt-cinq ans. Génial, vraiment.
Le froid le « réveilla », en quelques sortes. Aedan, dès qu’il posa un pied hors de chez lui, sut où il allait aller. Claquer tout son blé dans de l’alcool au Deepers tiens, comme un étudiant normal. Alors, il se mit en direction, dans le froid qu’il ressentait. Le chemin se passa sans problème, de toute façon, il n’était pas d’humeur pour en avoir, et il aurait sûrement frappé quelqu’un d’autre juste pour avoir osé lui parler. Alors, lorsqu’il arriva au Deepers, il fut heureux de demander un verre et de s’assoir, pas loin d’un mec qui semblait vraiment lourd avec les filles et qui semblait avoir jeté son dévolu sur une seule.

☆ date d'arrivée · **☆ date d'arrivée** : 15/01/2015 **☆ potins balancés** : 227

Comme une étoile livide à deux doigts de tomber

Aedan & Galadriel →Comme une réminiscence

Le moral était en berne comme un drapeau ces dernières semaines chez Galadriel. Elle n'arrivait plus à faire semblent d'aller bien, c'était tout juste si ses sourires quotidiens tenaient la route. L'absence de sa sœur jumelle lui pesait de plus en plus, plus insupportable chaque jour qui passait. Elle n'arrivait plus à faire face, à faire comme si tout allait bien, comme si elle était « heureuse ». Elle en avait assez de ce masque de fille parfaite qui semble tout surmonter et être bonne en tout. Elle savait que le faire tomber, c'était risquer gros, mais au moins pour cette soirée, elle voulait être elle-même, la fille amputée d'une partie de son âme, amputée de sa sœur jumelle et triste à s'en sentir lourde comme du plomb. Si elle sautait dans l'eau, elle coulerait à pic.
Et être elle-même, c'était aussi retourner à son ancien amour, c'est à dire l'alcool. Elle n'en était pas fière, elle qui s'était jurée de ne plus en boire, y retournait quelques mois plus tard. Whilelmina devait sûrement se retourner dans sa tombe. Elle voulait juste mettre une distance entre ses pensées et sa conscience. Ne serait-ce que pour quelques heures, arrêter d'y penser. Elle n'avait pas l'alcool mauvais, de ce dont elle se souvenait, il la rendait même plutôt euphorique. C'était parfait, non ? Elle mit donc sa veste, une gavroche bien française sur sa tête parce qu'en ce moment il faisait froid dehors et ses Dr Martens. En vrai, l'automne n'avait de cool que son odeur de terre mouillée et les feuilles d'arbres qui vibraient de couleur chaudes. Elle ne comprenait pas les personnes qui aimaient cette saison, avec son vent froid et humide, ses pluies pénétrantes et ses rhumes. Elle en avait déjà eu deux en seulement deux mois.
Dehors, le vent soufflait en faisant tournoyer quelques papiers perdus, et elle sentit quelques gouttes de pluie. Raison de plus pour se dépêcher d'aller au Deepers club, qui n'était pas très loin à pied. Elle ne put pas courir à cause de ses chaussures neuves qui lui faisaient encore mal aux pieds, et arriva avec les cheveux humides commençaient à boucler, avec un mauvais pli en prime. Génial. Elle n'était pas là pour se trouver un compagnon nocturne, mais quand même. Elle s'assit et commanda une tequila tout de suite. Vite, vider des verres pour s'embrumer l'esprit. Deux verres suffirent à lui donner une légère sensation d'apesanteur. Elle avait perdu la main ! Mais elle pensait déjà moins à sa sœur qui n'était plus là, et l'alcool comblait le vide que sa disparition avait causée.
Comme s'il répondait à un appel, un garçon qu'elle avait déjà croisé à l'université la rejoignit. Elle le connaissait seulement de vue, ne lui avait jamais adressé la parole, et la voir ainsi, seule devant son verre, lui donna certainement des ailes. Il s'assit en face d'elle et proposa de lui offrir son verre, ainsi que tous les suivants. Ce n'était pas de refus, elle ne roulait pas sur l'or. L'alcool brouillait ses pensées, comme cette dernière fois où... Où quoi d'ailleurs ? Elle ne se rappelait plus. Elle se laissa offrir deux verres sous le regard désapprobateur du barman, avant de se dire que cela suffisait. Elle ne savait déjà même plus pourquoi elle était là. Ni depuis combien de temps. Un quart d'heure ? Une heure ? À mesure que l'alcool faisait son travail et la rendait absente, le jeu du parasite s'accentuait. Il n'offrait finalement pas les verres, apparemment. Lorsqu'elle sentit que ses mains devenaient trop baladeuses, elle le repoussa et se leva pour aller vers les toilettes. Elle voyait trouble. Il la rattrapa en chemin et elle tenta de libérer son épaule qu'il écrasait, mais il résista, lui arrachant un petit cri de douleur.
« Laisse-moi tranquille ! »
« Fais pas ta mijaurée. Tes verres, tu les fait valoir. »
Quoi ? Il l'avait prise pour une pute ? Mais elle ne lui avait rien demandé ! Elle lui servit un regard glacial – crédibilité zéro à cause de l'alcool – et chercha à s'éloigner, mais il l'agrippa de plus belle son bras et la tira de nouveau vers lui.
« Mais lâche-moi ! »
En reculant, elle bouscula quelqu'un assis au bar. La peur de voir la scène mal tourner pour elle commençait à lui tordre les entrailles.

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« Comme une étoile livide à deux doigts de tomber »

Il n’arrivait pas à finir sa bouteille. Enfin, la troisième bouteille qu’il avait ingurgité depuis le début de la soirée. Il avait chaud, il avait froid, il passait de l’envie de danser sur la table à l’envie de s’allonger par terre et du ruminer sa tristesse et son envie de passer le reste de sa journée allongé dans un lit à ne rien faire d’autres que larver comme il avait envie de le faire ces derniers temps. Mais il savait bien qu’il ne pouvait se le permettre, il avait déjà loupé beaucoup trop de choses.
Dans les bars, les disputes étaient très fréquentes. Tout du moins, dans tous ceux qu’Aedan avait fréquentés au moins une fois dans sa vie. Des mecs bourrés qui cherchent la bagarre avec d’autres, ou encore essayait de draguer des filles un peu trop réticentes à leur goût, ce qui se finissait souvent en bagarre générale, ou alors en engueulade qui animait le bar pendant une vingtaine de minutes avant de se finir comme si rien ne s’était passé. Et là, c’est ce qu’il semblait arriver. Une fille était arrivée dans le bar et avait commencé à parler à un gars. Il lui avait payé un verre, puis un autre, et un autre encore. Jusque là, rien d’anormal. Sauf que le gars semblait vouloir plus qu’elle, et alors ils commençaient à « se battre ». Cela ne le concernait pas, Aedan n’en avait rien à faire, sauf quand la concernée le bouscula, alors qu’il était tranquillement assis. Avec un regard mauvais, il n’avait pas regardé la jeune fille, mais l’autre, qui semblait toujours à fond sur celle qu’il suivait depuis son entrée. Alors, il se leva tranquillement et s’approcha de lui, le poing serré, prêt à le frapper s’il le fallait.

« Ecoute mon pote. » dit-il en posant sa main sur son épaule. « Elle a dit qu’elle ne voulait pas, ça ne te dirait pas de la lâcher quelques temps ? Tu pourrais au moins nous laisser tranquille. »

Alors, sans crier gare, il prit la main de la jeune fille et lui dit :

« Vient, on va aller s’assoir plus loin, histoire de pas être harcelés. »

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Comme une étoile livide à deux doigts de tomber.

Galadriel et Aedan →Comme une réminiscence.

Quelle idée d'aller dans un bar, aussi. Mais elle voulait oublier, ne serait-ce que pour quelques heures, la douleur qui était la sienne. L'alcool lui avait paru une bonne idée, sauf qu'elle avait oublié certains des effets, notamment celui de repérer les limites qui mènent au risque. Quoique, elle s'en foutait, même si elle ne devait pas. Parce qu'aller seule dans un bar, voulait généralement dire qu'on était accessible, et encourageait les plus bourrins, comme celui qui s'était mis en tête de la soûler. Elle qui n'attendait que cela, se vider la tête en noyant son sang dans l'alcool, avait saisi l'occasion, complètement à côté de ses pompes même si elle n'était pas encore vraiment ivre. Et finalement sa bêtise s'était retrouvée punie : voilà son « prétendant » qui exigeait une compensation pour avoir payé les verres. Sauf que non, elle n'y tenait pas, et le lui avait fait savoir, ce qui les rendait bruyant.
Galadriel avait fini par bousculer un homme assis au bar derrière elle en tentant d'échapper à la prise de l'autre, dont les yeux commençaient à briller d'une lueur qui ne lui plaisait pas, et lui faisait même peur. Elle se retrouva entre les deux, et commençait sérieusement à sentir le trouillomètre sonner. Le brun qu'elle venait de déranger se redressa en affichant un air sombre qui lui fit penser que sa dernière heure était venue, mais il ne la regarda pas elle, seulement celui qui la suivait, menaçant. La jeune femme ouvrit de grands yeux lorsqu'il prit sa défense. Elle s'attendait plus à ce qu'il lui dise d'aller mettre son bordel ailleurs. Celui qui tenait toujours son épaule préféra battre prudemment en retraite, plus à même de s'en prendre à quelqu'un de plus faible, et malgré l'air alcoolisé du grand brun, il ne risquait pas d'être de taille. Galadriel retint un réflexe de recul lorsque celui qui l'avait chassé tendit la main vers elle, mais ce n'était pas un geste agressif et elle s'en sentit un peu coupable. Elle le suivit en vacillant légèrement – quels effets enchanteurs avaient l'alcool... - sous le regard méprisant du troisième qui venait de perdre une présumée proie.
Elle le suivit à une table plus loin, où l'ambiance était moins agitée et s'assit en face de lui. Il semblait en aussi mauvais état qu'elle, même si ce n'était peut-être pas les mêmes raisons. Quoique, elle ne savait plus trop pourquoi elle était là. Ah si, Mina. Une douleur lointaine lui vrilla le ventre, et elle tenta de l'ignorer.
« C'est un peu bête de dire ça, mais merci. Faut croire qu'un an sans fréquenter les bars, ça fait oublier les codes à respecter et j'échappe pas à cette règle. »
Elle avait envie de s'étaler sur la table, mais préféra contempler son interlocuteur en appuyant son menton sur ses avant-bras. Elle n'était pas la plus douée pour se lier aux gens, mais elle voyait clairement qu'il n'avait pas l'air bien, et pas seulement à cause de l'alcool. Celui-ci aidant, elle se retrouva sans gêne à le lui dire. Au revoir bonnes manières de fille sage.
« Si je peux me permettre, tu sembles pas être au mieux non plus. Qu'est-ce qui t'a amené ici ? »
Si elle s'était vue dire ça en étant sobre, elle se serait enterrée vivante ou devenue ermite. Mais en fait, pour ce soir, elle ne voulait pas être celle qui ne dit rien. Pour une fois, elle envoyait chier ses retenues.

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« Comme une étoile livide à deux doigts de tomber »

Il avait l’impression qu’il allait passer la soirée tranquille, alors que non. Pourquoi devait-il toujours être dérangé dans tout ce qu’il faisait ? Boire en paix, assis, ce n’était pas possible ? Aedan avait l’impression de ne jamais être seul (ce qui était logique, puisqu’il allait toujours là où il y avait énormément de monde) et de ne jamais passer une minute dans la tranquillité. Maintenant, il fallait qu’un gros lourd en manque vienne emmerder quelqu’un qui allait le percuter lui. Pourquoi lui hein ? Il y avait des tas d’autres personnes dans ce bar. Tout ceci était réellement ennuyant, mais Aedan n’était pas prêt à laisser l’autre lourd harceler cette fille. Tout d’abord parce que ça ennuyait tout le monde depuis qu’il avait commencé, ensuite parce qu’il sentait que ça pouvait très mal finir, et il ne voulait pas que ça se finisse mal. Alors il avait été empêché ce mec d’aller plus loin dans la connerie et avait « sauvé la vie » de cette personne qu’il ne connaissait ni d’Eve, ni d’Adam. Mais au moins, il y avait un problème de moins ici, et un moyen qu’Aedan ait peut-être une soirée correcte et en bonne compagnie. La jeune fille ne semblait pas vraiment agressive, ni même désagréable. C’est pour ça qu’Aedan était resté avec elle, assis devant cette table loin des autres, où l’atmosphère était beaucoup plus calme que de l’autre côté, avec l’autre qui semblait trouver quelqu’un d’autre avec qui « flirter », même si Aedan doutait fortement que vouloir forcer quelqu’un à coucher avec toi n’était pas la meilleure façon d’avoir de très bonnes relations.

Son interlocutrice le remercia, et ajouta qu’elle n’avait pas fréquenté de bars depuis un an, et que tout ceci faisait oublier les codes. Les bars étaient des endroits étranges par moments, Aedan en avait fait l’expérience plusieurs fois, même s’il traînait dans les bars seulement depuis peu.

« De rien, c’est normal, faut bien qu’on t’aide à t’échapper des codes. »

Il n’était pas sûr que sa phrase signifiait quelque chose, qu’elle soit correcte, mais il n’en avait pas grand-chose à faire sur le coup. Qu’elle le comprenne ou non, il s’en foutait royalement, il s’était compris, c’était cela l’essentiel pour lui.

« L’alcool ? C’est une bonne réponse ? » répondit Aedan lorsque la fille lui demanda ce qui l’amenait ici.

En parler avec une inconnue ne lui aurait d’habitude pas semblé la meilleure option, mais avec quelques grammes d’alcool se faufilant dans ses veines, il n’en voyait pas l’inconvénient. Qu’est-ce qu’on ne pouvait pas faire quand on avait de l’alcool dans le sang ? (notez l’agacement)

« J’ai mal vécu ce que des tas de personnes ont mal vécu mais ne sont pas tombés dans une situation pareille. On m’a quitté et je ne l’ai pas supporté ? T’es dans la même situation, ou tu viens pour oublier autre chose ? »

Quelque chose qu’Aedan avait appris sur les alcooliques (c’était toujours bon à savoir, n’est-ce pas ?) c’était qu’ils venaient tous pour des raisons différentes. Certains venaient pour oublier une rupture (comme lui), la mort d’un proche, une erreur qu’ils ont dû payer cher … Un pluralisme qu’Aedan trouvait effrayant et beau, bizarrement.

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