SUJET 2 ✗ Lucia Zembrano, Lorenzo Greco, Ruby M. Hawkesbury, Daisy Hamilton, Angelus Debussy, Aedan Dempsey, Arabella Dunaway, Tobias Nightingale, Breeony I. Walsh, James Lewis Caroll, Sarah Harper

Elle regarde en l’air. Elle regarde en l’air, dévore la haute bâtisse du coin du l’œil, laisse un fin sourire émerger au coin de ses lèvres. Des pas précipités, derrière elle, lui informent que ses coéquipiers la suivent de près. Mais elle ne les regarde pas, n’ose pas leur jeter un coup d’œil tant elle est absorbée par ce qui se dresse devant elle. L’archéologue est tendue, hésitante ; elle se dit qu’elle n’a pas envie d’avoir peur. Pas comme ça. Mais l’archéologue est excitée, aussi, prête à se perdre dans les méandres des couloirs à défaut des pattes du Minotaure. Minotaure. Elle jette un dernier coup d’œil au couloir assombri duquel elle venait de sortir. Il n’y a pas à dire, la maison à l’air plus attirante.

Décidée, l’Ecossaise abaisse la poignée d’un geste sûr, laisse la porte s’ouvrir dans un grincement. Breeony en grimace, sait qu’ils ne sont pas les premiers. Des traces de pas recouvrent le sol, balaient la poussière, laissent supposer là où sont partis (ou non) les autres groupes. Puis, outre les traces de pas, la maison craque bizarrement. Un bruit de bois, un bois ancien. L’odeur y est aussi. Une odeur de renfermé, de papier mâché et de poussière. La poussière, elle la connait bien. Elle connait celle de son appartement et celle des fouilles, aussi, lorsqu’elle est accroupie devant une stèle du néolithique enfouie quelques mètres sous terre. Cette pensée la raccroche au présent, lui redonne confiance. Un peu. Suffisamment, en tout cas, pour qu’elle se dissocie de son groupe et suive un chemin qu’elle imagine moins pratiqué.

La tête haute, alerte, Breeony avance dans un couloir. Des photos, prises avec un argentique, décorent les murs. Visage triste. Visage amusé. Visage apeuré. Est-ce à cause du clown qui s’y cache, derrière un arbre, tandis que deux enfants prennent la pause ? La blonde n’en sait rien et chasse l’idée comme si elle soufflait sur de la poussière. Elle tourne. Une fois. Avant d’arriver au pied d’un grand escalier aux marches fines. Sans hésiter, la demoiselle les grimpe avant de lever le pied. Est-ce normal qu’elles grincent autant ?

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La dernière crisse sous le poids de la blonde ; elle en grimace. Elle sent, elle sait que quelque chose ne va pas. Que quelque chose l’attend en haut des escaliers. Alors, elle regarde à gauche et à droite, cherchant à vue d’œil la présence (ou non) d’une tierce personne. Breeony est persuadée d’avoir vu quelqu’un roder, tantôt. Elle est persuadée d’avoir entendu crier, aussi. Une plainte sourde, presque muette, alors que quelqu’un se faisait attaquer.

Elle débloque, a l’impression de débloquer. L’atmosphère de la maison hantée lui pèse sur les épaules et la met dans un sentiment d’insécurité. Elle n’aime pas ça, la blonde, de se sentir restreinte dans son champ d’action. D’ordinaire, elle est plutôt libre de ses mouvements, libre sur le terrain, à n’en faire qu’à sa tête. Un tour en patin, une séance de tir au but, une répétition improvisée autour d’un joint. Joint. Cartilage. Os. Une momie débarque dans son champ de vision, à quelques mètres d’elle – elle recule. En toute discrétion. Autant qu’elle le peut, du moins, tandis que le bois du plancher craque sous ses pas. Le reste, ce n’est qu’un flou artistique, une incompréhension générale. Elle sent ses pieds décoller du sol, tente de se débattre, lâche un cri aigu dans les airs. On m’enlève, on me kidnappe, sont les seuls mots qui lui viennent en tête tandis que des bandelettes viennent lui chatouiller le visage. Elle la comprit : la maison hantée a eu raison d’elle.

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