(inachevé) Un cuore di metallo senza l'anima (James/Cha)

ome, la belle Rome. 21 Juillet 2015.  


La moiteur de la ville est étouffante. Les petites ruelles m'appellent. Je marche sans but réel en cette fin d'après midi et tape les vieux pavés de mes baskets. Ma main droite passe dans mes cheveux pour les installer derrière mon oreille. Mon regard se pose sur les différentes boutiques de luxe. Ma tenue est bien trop simple pour qu'on me prenne au sérieux si j'entre mais soit. J'essaye plusieurs robes et finis par me laisser tenter par une petite robe noire. La vendeuse ouvre de grands yeux quand elle voit ma carte bancaire, mais je n'ai aucun doute sur le contenu de mon compte en banque. Je sors de la boutique, sac à la main. Un italien m'aborde pour me faire visiter la place Navone. « Une belle femme comme vous ne devrait pas être seule, je vous vole à vos pensées ! » Je souris en réponse.  Mais soit, pour le moment, un guide est appréciable ! Je suis mon bel italien, reluquant ses fesses moulées dans un pantalon de toile marine. Sa main attrape rapidement la mienne, me faisant dévaler les rues romaines à vive allure. Nous passons si rapidement devant les monuments que je pense percevoir son idée principale : soit il veut me perdre dans les ruelles pour me voler ma carte bleue, soit il a l'intention de me payer l'hôtel pour me sauter. Je le suis et le laisse m’entraîner dans les ruelles pavées.

Et puis, il apparaît devant moi, majestueux, grandiose, idyllique. Le Colisée, l'architecture à ne manquer sous aucun prétexte, et cette animation bruyante et mouvante à ses pieds. Mes yeux de petite fille s'illuminent comme dans un rêve. Mon côté étudiante en art sautille comme une folle. Combien de personnes souhaitent venir ici ? Et j'ai cette chance. Je suis émerveillée. Petite touriste que je suis. Et mon italien en profite pour me voler un tendre baiser au pied du Colisée. C'est le film idéal de toute jeune femme. Je le pousse légèrement, lui souris, et lance mon pied entre ses jambes. La douleur lancinante le fait hurler. J'évite sa gifle facilement. Quel petit joueur ! Je fais demi-tour et m'éloigne de l'italien. Il aura compris qu'on ne fait rien sans l'accord d'une femme.

Je longe le bâtiment pour atteindre l'entrée, laissant traîner mes mains le long des vieilles pierres. Je me dis que la chance me sourit quand je découvre que les italiens proposent une visite de nuit de la ville avec un guide qui baragouine trois mots d'anglais. Je saute sur l'occas' et m'inscris en vitesse. En attendant le début de la visite et l'inscription des autres participants, je me plonge dans un bouquin sur l'histoire de l'empire romain. Lunettes de soleil sur le nez, je suppose que personne ne va venir m'emmerder tellement j'ai l'air studieuse et surtout d'en avoir rien à foutre des autres. Quand soudain, un accent britannique trop familier m'interpelle. Je lève à peine la tête pour observer un petit groupe de mecs. J'observe et analyse, pleins aux as, sans être mauvaise langue, cela se voit le nez au milieu de la figure. Le type d'hommes qu'on retrouve souvent à Oxford. Malgré mon année d'étude en Égypte, je ne peux m'empêcher de penser à l'université anglaise. Je ne vais pas parler et continuer d'observer le petit groupe.

" Buongiorno a tutti e benvenuto a Roma. "

La visite commence enfin. Je referme le bouquin et le range dans mon immense sac en bandoulière. Nous sommes un petit groupe : les anglais, un couple français et moi même. Dès les premières explications, j'entends à peine le guide à cause des bavardages incessants des anglais, vraiment tout permis. Je pose une main chaude sur l'épaule de l'un d'eux, James à en croire ses amis. Un bel homme a qui tout semble réussir tant son charme est charismatique.

- Tu voudrais bien la boucler, si cela te plaît bien entendu.

Froide, mais polie. Je le regarde par dessus mes lunettes, un petit sourire au coin des lèvres. S'il n'a pas d'humour, il tirera la gueule le reste de la visite et je pourrai comprendre les explications en mauvais anglais de notre guide. S'il en a, nous pourrons parler ensemble. La balle est dans son camps.

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'ambiance du lieu est presque festive. J'imaginais le rassemblement de plus de 50 000 romains, les hurlements, les clameurs, la fête d'observer les combats d'hommes et d'animaux, la joie de voir le sang gicler dans un bruit de chair lacérée. J'aurais pu me retrouver dans le public, haussant le pouce ou inversement, applaudissant à chaque gloire de celui que je soutiens. Mais étrangement, je me voyais plus dans l'arène que dans le public. L'adrénaline d'un combat, la peur d'une mort imminente, l'espoir tenu par les cris du public. J'aurais aimé combattre pour gagner ma liberté, mais surtout pour la gloire que cela rapportait. J'aurais aimé voler une couronne de lauriers et passer fièrement la porte de la vie, même en mauvais état.

Mais aujourd'hui, dans ces murs, c'est une nouvelle bataille qui se joue. L'homme se retourne et m'observe. La  fierté sur son visage me dégoûte presque. J'ai rarement apprécié ce genre de groupe de mecs à l'université, ceux qui se croient tout permis et qui pense contrôler les autres par leur argent ou leur belle gueule. Je ne suis pas de celle qui se laisse manipuler par une liasse de billets, tout ce que je fais -et même les danses sexy du boulot- c'est par choix et surtout par plaisir. Même si j'avoue que celui là possède un bel atout physique. « Et si cela ne me plaît pas de me taire, qu'allez-vous donc faire ? » Je m'attendais tellement à cette réponse de la bouche d'un petit bourge sournois.  Mon sourire disparaît un instant alors que je fais un pas en arrière.

- Je pourrai te pousser de l'autre côté de la barrière, et tu t'écraserais sur l'un des couloirs de l'hypogée.

Deux pas rapides en avant et je colle mon visage au sien, nez contre nez, le souffle court. Ma main droite se lève en douceur, dans un geste presque las, en s'approchant du cou du jeune homme. Son odeur m’enivre un instant et j'en ferme les yeux en penchant légèrement la tête sur le côté, aspirant une bonne dose de son parfum. Tout ça en une seconde. Puis, d'un geste semblable à une reine égyptienne, pleine de grâce, j'approche mon pouce vers la base de son menton et y dessine un trait imaginaire de gauche à droite.

- Plus récente mais tout aussi intéressante, il y a la cravate colombienne si tu préfères. Une langue en dehors de sa cavité n'a plus la même utilité.

Sans reculé, je colle mon front contre le sien et souris. Un pas sur le côté me permet de le contourner alors que mes cheveux ont du caresser son visage avant de le quitter. Je reste un court instant à côté de lui et finis par avancer d'un pas lent vers le reste du groupe. Nous n'allons pas nous arrêter là, j'espère bien m'amuser dans cette joute verbale, s'il a un tant soit peu de répondant.

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