(terminé) Paris — Partie à quatre. Andrea&Aaron&Eliakim&Alice

Partie à quatre
Andrea, Aaron, Eliakim & Alice
Alice se trouvait très frenchies. Elle portait une robe blanche aux motifs fleurs verts et roses. Une petite robe dont le col et les manches étaient brodées en dentelle. Elle avait mit des petites sandales à talon Desigual et avait relevé ses cheveux en une demi-queue un peu lâche. Elle avait l'impression d'être de ces artistes bohèmes que l'on pouvait trouver à Montmartre, ou alors de ces riches parisiennes qui faisaient leurs courses sur les Champs Elysées. Elle adorait Paris, cela faisait trois jours qu'elle et Eliakim profitaient de la beauté de la Capitale Parisienne. Ils avaient déjà visité le Louvre la veille, avant une partie de sexe endiablée. Et pour l'heure ils allaient prendre un verre sur le Trocadero. La vue sur la Tour Eiffel y était imprenable et ils pourraient y trouver des bars tout à fait acceptables. Ils devaient retrouver un autre couple emblématique d'Oxford qui profitait également de la douceur de la France.
Alice avait vu une photographie de son meilleur ami - récent en outre puisqu'elle avait rencontré Aaron par le biais d'Iseult et du Bodley Club - sur Instagram. Elle avait alors proposé tout naturellement à Aaron et à son jules de venir boire un boire avec son fiancé et elle. Une manière de profiter un bon moment tous ensemble.
« Chéri, dépêche toi ! Tu es plus long qu'une adolescente de quinze ans quand il s'agit de te coiffer. » Cria-t-elle dans l'appartement alors qu'elle se mettait une dernière touche de gloss et prenait un petit sac à main en cuir blanc pour terminer sa tenue. C'est alors que son homme se décida à la rejoindre, beau comme un dieu comme toujours. Elle lui prit la main, s'empara de la carte magnétique qui servait à ouvrir la chambre et sortie en courant, tenant son amant par la main. Elle riait alors qu'elle l'embarquait dehors. Elle appella un taxi et lui donna l'adresse. Ils ne mirent pas longtemps à arriver sur place. Ils prirent place en terrasse, attendant la venue d'Aaron et d'Andrea. « J'aime de plus en plus Paris. »  Annonça Alice en se tournant vers son homme. Elle sortie son paquet de cigarettes et en proposa une à son amant avant de l'allumer. Elle avait sacrément ralentit mais n'avait pas pour le moment l'envie d'arrêter. « Je t'aime... » Dit-elle en lui souriant, les yeux plein d'amour.

Douce France
Alice, Eliakim, Andrea & Aaron
Ah la France, qu’est ce je peux aimer ce pays. D’abord pour toute la culture et la beauté de ses différentes régions, mais aussi et surtout pour sa nourriture si exquise et raffinée, du moins dans certains endroits et n’oublions pas aussi le vin français, un pur délice. Adossais sur le balcon de la terrasse de notre hôtel, je contemplais la magnifique vue qui s’offrait devant moi. À à peine quelques mètres de moi, se trouvait l’arc de triomphe et bien entendu la célèbre avenue des Champs Élysées qui était noire de monde, surtout de touristes d'ailleurs. Je profitais ainsi des rayons du soleil, venant caressant mon visage souriant. Car depuis que nous étions arrivés sur Paris pour notre petit séjour en amoureux, je n’avais pas arrêté d’afficher ce sourire béat, qui traduisait toute la satisfaction, tout le bonheur, que je pouvais ressentir en ce moment. Ce séjour était tout simplement parfait, puisque à peine étions-nous arrivés, que nous avions pu profiter de notre Suite Deluxe, du spa, de diverses visites : le Louvre, la Tour Eiffel et j’en passe. Mais le moment le plus important à mes yeux bien sûr, restera la demande en mariage de mon cher et tendre. Mon dieu rien qu’en y repensant j’ai les larmes aux yeux. Je regarde cette bague si parfaite et unique et je me dis alors que je suis l’homme le plus chanceux du monde. Venant me sortir de mes rêves, j’entendis la voix de mon homme justement, venant me rappeler que nous étions attendus pour un aller boire un verre, en compagnie d’amis oxfordiens, à savoir Alice et Eliakim. Alice était devenue en quelques sortes ma meilleure amie depuis un soir alcoolisé et de nombreuses rencontres par l'intermédiaire d'Iseult. Nous avons pas mal de point commun, notamment de part notre rang social … Quand à Eliakim, on s'en passera les détails.

Rejoignant ainsi mon homme dans la salle de bain, je ne pus m’empêcher de l’admirer, de le contempler alors qu’il était entrain d’enfiler ses vêtements. J’étais décidément l’homme le plus chanceux de toute la planète. J’avais face à moi la définition même de la perfection masculine « Bébé, tu es si beau … on vient tout juste de terminer de faire l’amour, mais si cela ne tenait qu’à moi, je viendrai à te faire hurler de plaisir à nouveau, là maintenant » M’avançant vers lui, l’enlaçant de mes bras en me plaçant dans son dos, je l’embrassais dans le cou, tout en l’admirant dans le reflet du miroir « On est beaux ensemble hein … quand je nous vois comme ça, je n’imagine pas pouvoir être plus heureux, je t’aime tellement …. ». Me résignant finalement à devoir relâcher mon étreinte, je me dirigeais vers la chambre où j’enfilais un jean noir assez moulant, un T-shirt blanc en col-v et bien entendu, je ne partais jamais sans ma petite veste en cuir noire. Quelques coups de peigne et de cire dans mes cheveux, ainsi que quelques gouttes de parfum et me voilà enfin prêt.

Arrivant finalement sur les lieux du rendez-vous au bras de mon homme, exhibant fièrement la bague à mon doigt, j’apercevais alors au loin la jolie bouille de ma blondinette préférée, ainsi que le sexy professeur de biochimie, d’ailleurs il fallait que j’arrête de l’appeler comme ça, cela pourrait être une source de dispute entre Andrea et moi, d’ailleurs je devrais peut être un jour parler à Andrea de mon passé avec lui … Après le mariage ce serait plus sûr, quoi que pas très honnête, enfin bon je verrai en temps voulu. Arrivant alors à leur hauteur, je fus le premier à prendre la parole « Ma majesté, monsieur Crowlley, bien le bonjour mes amis … » lançais-je le regard fuyant celui de Eliakim, un peu gêné de la situation que nous avions vécu et venant ainsi trouver le refuge dans celui espiègle de mon amie Alice.

Partie à quatre
Andrea, Aaron, Eliakim & Alice
« On devrait vraiment arrêter cette saloperie... » Elle inspira encore une bouffée sur sa cigarette avant d'acquiscer. Ils le devaient, mais elle n'en avait aucune envie. Et c'était assez glamour comme image : un couple de deux mannequins tout droit sortie d'une couverture de magasine de mode en train de fumer à la terrasse d'un café à Paris. Alice pouvait voir les passants s'arrêter pour les relooker. Elle et son homme, cet être parfait de part ses imperfections. Elle était extrêmement chanceuse de l'avoir. Et il était encore plus chanceux d'être avec elle, pensa-t-elle d'une manière à la fois sarcastique et prétentieuse à la fois. Elle lui dit qu'elle l'aimait avec toute la douceur dont elle était capable. « Moi aussi ma princesse... » Elle sourit. L'instant s'immortalisa dans son esprit.
Elle vit le couple arriver de loin. Ils rayonnaient, et pendant un instant elle eut l'impression qu'ils étaient les gens les plus heureux du monde. C'était sans doute le cas en outre. Leur relation était sans doute moins compliquée que celle d'Alice et Eliakim. Ils étaient beaux tous les deux. En les regardant on ne voyait pas un couple d'hommes homosexuels, on voyait un couple heureux et amoureux, tout simplement. Elle était touchée par cette image, et offrit à ses deux amis un sourire enchanté lorsqu'ils arrivèrent. Elle posa sa cigarette un instant pour les saluer. « Ma majesté, monsieur Crowlley, bien le bonjour mes amis … » s'exclama Aaron, son meilleur ami, avant de de la regarder droit dans les yeux, évitant soigneusement de regarder son Eliakim. Ce fut alors au tour d'Andrea de les saluer. « Comment allez-vous vous deux ? » « Aussi bien que vous deux j'imagine. Vous rayonnez, ca fait plaisir à voir. » Dit-elle en gardant un sourire radieux sur les lèvres. Elle regardait Aaron, qui semblait un peu gêné sans qu'elle ne comprenne pourquoi. Elle entendit la voix d'Andrea toujours qui engager la conversation, mais son attention fut capter par quelque chose d'autre. « Alors Paris ? » Elle regardait la main d'Aaron. Sa main gauche, et plus précisément son annulaire. Il y régnait une bague magnifique. Une putain de bague. La jeune femme n'en revenait pas. « Je rêve ! » S'exclama-t-elle alors qu'elle saisit la main d'Aaron pour la mettre sur la table et s'avancer pour mieux voir la chose. « Il t'a fait ta demande ? Oh mon dieu ! Tu vas devenir Monsieur sexy professeur Fitzwilliam !? » Dit-elle hystérique et excitée comme une puce. Son meilleur ami allait se marier. « Vous êtes mon couple de gay préféré. Encore mieux que dans les séries débiles à la TV. Maintenant dites nous tout. Comment ce sont passés ces fiançailles ? »  dit-elle en les regardant l'un après l'autre.

Douce France
Alice, Eliakim, Andrea & Aaron
À peine nous voilà arrivés devant nos deux amis, que j’étais partagé entre un sentiment de réjouissance à l’idée de passer du temps avec eux et un sentiment plus incertain, celui de la gêne occasionné par la présence de Eliakim avec qui j’avais eu une liaison par le passé. Cela me mettait mal à l’aise autant pour Andrea que pour Alice, car après tout d’après mes souvenirs, Alice l’avait contacté le soir où nous avions couché ensemble et je dois avouer qu’aujourd’hui cette pensée me retourne l’estomac. Faisant tout de même mine que tout allait pour le mieux (c’était quand même un peu beaucoup le cas, puisque nous étions Andrea et moi maintenant fiancés ), je saluais le parfait petit couple qui dégageait une aura et une beauté à couper le souffle. Fuyant tout de même le regard du sexy professeur qui était toujours aussi charmant et séduisant il fallait l’avouer, je me réfugiais dans celui de Alice, ma reine, ma douce, mon petit grain de folie que j’avais appris à apprécié de plus en plus ces derniers temps et qui avait tout de suite le don de me faire penser à autre chose. D’ailleurs c’est sa réaction excentrique, mais tellement agréable qui vint à me ramener à la réalité. N’ayant même pas le temps d’engager les choses, voilà que celle-ci c’était lancé dans la conquête de ma main, pour venir mettre à jour la bague qui ornait mon annulaire gauche. Elle enchaînait les mots sur un ton enthousiaste et dévoué, ce qui me fit rire. C’était tellement agréable de recueillir ce genre de réactions de la part d’amis ! Cela me touchait directement. Parce que même si la cause homosexuelle, semble s’améliorait quelque peu ces temps-ci, elle n’en est pas pour autant encore à un stade où l’on peut vivre aux yeux de tous notre amour. Me retrouver donc face à tant d’ondes positives émanant de ma jolie blondinette, me faisait vraiment du bien. « Eh oui me voilà la bague au doigt ! Qui l’aurait cru il y a encore quelques semaines de ça … personne à vrai dire » Il est vrai qu’avant nos retrouvailles avec Andrea et le début de notre second chance le jour de la saint Valentin, personne n’aurait pu penser qu’un jour je puisse me caser et me retrouver fiancé. J’étais connu pour coucher avec tout ce qui bougeait, donc bien loin de mon image de parfait petit boyfriend casé et fidèle que j’étais aujourd’hui. M’amusant à prendre plusieurs pose avec ma bague, un sourire aux lèvres, je me retournais finalement vers Andrea « Cet être parfait a compris qu’il ne pouvait pas laisser s’échapper un spécimen de mon genre, un spécimen unique en son genre il faut l’avouer … » terminais-je en riant légèrement, avant de rétorquais à Alice « J’espère bien qu’on est ton couple gay préféré ! Le contraire me ferait de la peine ! … Pour ce qui est de la demande, je vais laisser Andrea se charger de vous en parler, puisqu’il en est l’initiateur … tout ce que je peux vous dire c’est qu’il était trop pressé pour attendre … ». Je remerciais finalement Eliakim d’un geste de la tête quand le serveur vint à apporter les coupes de champagne qu’il avait commandé. Et c'est à ce même moment que j'attrapais la mienne et la levait alors en direction de notre petit groupe « À nos fiançailles mes amis et surtout à l’amour qui semble être notre nouveau crédo à tous les quatre ! Je vous aime ! »

Partie à quatre
Andrea, Aaron, Eliakim & Alice
Alice n'en croyait pas ses yeux. Son meilleur ami était fiancé. C'était comme un rêve éveillé, un conte de fée qui devenait réalité. Un conte de fée un peu moderne où il n'y aurait pas de princesse, et seulement deux princes, mais deux princes très séduisants, et magnifiques ensemble. Ils rayonnaient littéralement. « Eh oui me voilà la bague au doigt ! Qui l’aurait cru il y a encore quelques semaines de ça … personne à vrai dire » C'était évident que non. Alice connaissait la réputation d'Aaron comme un coureur de jupons qui aimait se faire aimer des autres, et qui n'hésitait pas à aller voir un peu partout s'il pouvait trouver un homme à son gout. Mais elle savait aussi que quelque part c'était un grand amoureux qui cherchait simplement son âme soeur. Il semblait l'avoir trouvé après avoir picoré à tous les râteliers. Même à celui de son amant à elle.
Alice avait tout mis à plat avec Eliakim lorsqu'ils s'étaient retrouvés après leur énorme dispute. Elle lui avait tout raconté sur les anciens garçons avec qui elle était sortie. Elle lui avait tout dit sur ses machinations, sur les gens qu'elle avait manipulé et détruit. En échange de quoi il lui avait fait la liste de ses anciens amants. Aaron y était inscrit. Mais c'était de l'histoire ancienne, Alice avait promis de ne jamais lui en vouloir pour cela, et elle n'en voulait pas à Aaron ou à Eliakim. Après tout Eliakim était très séduisant, Aaron aussi. Et c'était arrivé une fois. Une seule fois. Elle ne pouvait pas en vouloir à Eliakim pour cela, elle l'avait poussé à bout. Il avait eut besoin de cela pour aller mieux, ne serait-ce qu'un instant. Cela ne se passerait pas une nouvelle fois. « C'est incroyable... » « J’espère bien qu’on est ton couple gay préféré ! Le contraire me ferait de la peine ! … Pour ce qui est de la demande, je vais laisser Andrea se charger de vous en parler, puisqu’il en est l’initiateur … tout ce que je peux vous dire c’est qu’il était trop pressé pour attendre … » Alors Alice se tourna vers Andrea, touchant toujours du bout des doigts l'alliance qu'il avait offert à son bien aimé. Elle était une amoureuse de l'amour. Bien qu'elle semblait être de ces jeunes femmes indépendantes, qui ne voulait pas un jour dépendre d'un homme, elle était aussi une grande rêveuse qui adorait les mariages. Elle aimait le faste. « Alors elia, déchante de suite, je ne l'ai pas fait en haut de notre Dame... Même si c'était préparé.. J'ai simplement pas pu attendre, et je l'ai fait directement dans notre chambre d'hôtel, à peine arrivé. Je n'ai pas eu besoin de témoin pour s'enthousiasmer de ma demande. Tout ce que j'étais certain, c'était qu'il fallait que je la fasse. »  Alice laissa échapper un soupir d'attendrissement, trouvant que c'était une demande tout à fait adorable. Ce n'était pas le genre de demande qu'elle voudrait pour elle, mais c'était sans doute parfait pour Aaron et Andrea. Après tout leur amour était tellement évident, explosant à la vue de tout ceux qui les croisaient, qu'ils n'avaient pas besoin de mettre des paillettes et des feux d'artifices autour de cela. Ils étaient comme des étoiles dans le ciel nocturne, éclatantes. La voila devenue poète. Ridicule vraiment.
Son homme commanda du champagne, et ils levèrent leur coupe à l'amour. Un amour dont ils étaient tous les victimes. Ils étaient heureux. Alice se sentait d'humour taquine, comme souvent lorsqu'elle était heureuse. Elle se tourna vers Eliakim. « Prends exemple mon amour, je veux aussi une demande romantique. »  Dit-elle en lui offrant un sourire et un clin d'oeil complice, avant de se retourner vers Aaron. « Au moins maintenant je n'ai plus à avoir peur que tu tourne autour de mon homme à nouveau. Tu deviens un homme sage. »  Dit-elle sur le ton de la plaisanterie. Mais elle ne se doutait pas qu'elle venait de lancer un pavet dans la mare.

Douce France
Alice, Eliakim, Andrea & Aaron
Il y a des jours où il est recommandé de rester dans son lit, de ne pas en sortir excepté en cas de véritables urgences. J’aurais peut être dû me fier à mes premières impressions et éviter qu’on se joigne au rendez-vous fixer par Alice. Lorsque j’avais reçu son sms dans lequel elle nous invité à venir la rejoindre pour un apéro, ce n’est qu’après coup, après avoir répondu un grand Oui, que j’avais réalisé ma bêtise. Car dieu sait à quel point je peux aimer cette fille, à quel point je serai prêt à faire tout un tas de chose pour elle, mais quand il s’agit d’elle et Eliakim, j’ai beaucoup plus de mal vous voyez. Non pas que je n’accepte pas leur relation, ô grand jamais je ne pourrais penser une telle chose, Eliakim semble la rendre plus heureuse que jamais et c’est tout à son honneur, mais le point négatif là-dedans, c’est ma relation passé avec ce dernier. D’ailleurs cela faisait maintenant depuis l’arrivée de ce sms, que je ne cessais de me tourmenter à l’idée de devoir annoncer à Andrea ce qu’il s’était passé entre le professeur de biochimie et moi. J’avais essayé à plusieurs reprises d’entamer une explication, mais à chaque fois cela tombé à l’eau, car je n’avais pas le courage, la force et j’avais surtout trop peur de sa réaction face à cette vérité, qui je le savais bien évidemment ne lui ferait pas plaisir du tout, mais alors pas du tout.

Nous étions donc tous là, maintenant assis sur cette terrasse à la vue merveilleuse. Ayant tous un verre à la main, voilà que nous trinquons à l’amour qui rythme maintenant notre quotidien à tous les quatre, pour notre plus grand bonheur. Cherchant toujours à éviter le regard du sexy professeur *eh merde, il faut que j’arrête de lui donner ce surnom au passage*, je cherchais au contraire dans celui de mon futur mari un échappatoire « Bien sûr que je t’aime encore plus … chaque jour mon amour pour toi grandit chéri » rétorquais-je à son petit murmure. Levant ainsi nos verres et en buvant même une première gorgée, je manquais soudain de m’étouffer lorsque j’entendis les derniers mots prononcés par Alice qui me concernés directement. Reprenant mes esprits, posant mon verre pour ne pas le laisser tomber étant donné que ma main tremblait. Mon corps tout entier semblait vouloir m’abandonner pour me laisser seul face à cette révélation. Mon corps s’emballait lui plus que jamais, mon souffle se resserrait, laissant le minimum d’air entrer dans mon corps pour que je puisse encore respirer, tandis que mes yeux eux semblaient vouloir pleurer toutes leurs larmes, sauf qu’elles restaient coincées ce qui était terriblement douloureux. Tournant alors tant bien que mal mon regard vers Eliakim, je le suppliais du regard de m’aider … sa diversion ne tarda pas, mais malheureusement je savais qu’elle ne serait pas suffisante pour faire disparaître le regard noir d’Andrea que je sentais me transpercer sans même m’être retourné vers lui. Prenant finalement mon courage à deux mains, je me tournais à mon tour vers Alice « Oh que tu peux être peste parfois ma belle, c’est sûrement pour ça que je t’aime aussi … Mais je dois avouer que là, tu me mets dans un sacré embarra, si jamais cela tourne mal tu devras m’aider à arranger ça ! Tu me seras redevable ! » Terminant mes mots, je ravalais difficilement ma salive, avant de me tourner timidement vers l’homme de ma vie. Essayant d’échapper à son regard inquisiteur, j’attrapais l’une de ses mains et venait l’entremêlait à la mienne. Je restais muet de longues secondes, pour finalement dans un élan de bravoure me lancer « Puisque Eliakim semble en avoir mis au courant Alice … Toi aussi tu es dans ton droit de connaître toute la vérité … » Ayant besoin d’un remontant pour continuer, j’attrapais mon verre et le terminé d’une traite « Nous avons tous un passé … glorieux ou pas, il fait partie de notre histoire qu’on le veuille ou non. Avant que tu ne reviennes dans ma vie Andrea, tu le sais sûrement je n’ai jamais pu à nouveau ouvrir mon coeur à un autre homme. De ce fait j’avais trouvé la solution ultime pour éviter de devoir faire face à l’amour à nouveau. On va pas y aller par quatre chemins, je couchais avec tout ce qui bouge, ma réputation me suit dans toute l’université. Et parmi mon tableau de chasse si je peux me permettre cette grossière expression, figure notre ami commun Eliakim … » Prenant une grande inspiration pour continuer plus craintif que jamais je terminais « On a donc couché ensemble lui et moi, une seule fois et c’était il y quelques mois ! Ce n’était rien d’autre que du sex, rien de plus je te l’assure … » Du sex qui m’en avait laissé des souvenirs durant de nombreuses nuits après notre ébat, mais ça je n’allais pas le mentionner, cela risquerait de rendre la situation encore plus délicate « Voilà tu sais tout maintenant … je comprendrai que tu ne veuilles plus m’épouser maintenant ». J’essayais de jouer sur la corde sensible, sur l’élément le plus heureux qui nous unissait aujourd’hui, même si au fond j’avais vraiment peur qu’il annule sa demande. Le regard humide et la main moite, j’attendais de voir sa réaction, tout en lançant finalement un regard noir à Alice. Je ne lui en voulais qu’à moitié, il fallait qu’il soit au courant c’est certain, c’était juste peut être pas le moment le plus adéquat, mais ça avec elle j’en avais l’habitude maintenant.

Partie à quatre
Andrea, Aaron, Eliakim & Alice
La première chose qui lui fit penser qu'elle avait dit une connerie ce fut le silence gênant qui suivit sa remarque. Suite à cela, elle tourna son regard vers Aaron, qui regarda Andrea, qui lui-même chercha le regard d'Eliakim qui la regardait elle. Elle croisa le regard ténébreux de son amant qui semblait lui dire : t'es sérieuse là ?! Elle se mordit l'intérieur de la bouche, et grimaça. Elle avait fait une connerie. Elle avait lâché une bombe en plein milieu d'un orphelinat remplie de bébés, et elle ne savait plus comment faire pour récupérer les morceaux... En fait cette image était encore plus dégoutante et flippante qu'elle ne l'aurait cru de prime abord. Elle inspira, et ferma les yeux. Elle avait besoin d'une cigarette. Elle sortie son paquet, son zippo, et elle l'alluma. Elle ignora les regards des trois hommes autour d'elle, et elle baissa les yeux pour fumer sa cigarette sans avoir à surmonter les regards colériques de son meilleur ami et de son petit ami. Elle devrait regarder Andrea mais elle avait de croiser un regard qui voulait signifier tu viens de détruire ma vie pétasse . « « Et sinon vous avez visité quoi ?! » »  Belle tentative chérie, mais j'ai lâché une bombe, c'est pas un parapluie qui va éviter les dégâts. Mais je t'aime. Pensa-t-elle en retenant un rire moqueur. Elle prit une nouvelle bouffée. « Oh que tu peux être peste parfois ma belle, c’est sûrement pour ça que je t’aime aussi … Mais je dois avouer que là, tu me mets dans un sacré embarra, si jamais cela tourne mal tu devras m’aider à arranger ça ! Tu me seras redevable ! » Alice se tourna vers Aaron et lui offrit un sourire crispé. « Je ne savais pas que ... Qu'il ne savait pas... J'aurai dû m'en douter je... je sais pas... »  Elle se rendit compte très vite qu'elle s'excusait et se parlait dans le vide. Aaron était déjà en train d'expliquer la situation à Andrea qui semblait pouvoir tuer tout le monde sur son passage. Alice ne savait plus où se mettre. Elle avait envie de s'enterrer dans un trou et d'y élever des lapins pour les manger quand elle aurait faim. Encore une fois une image terrible. Elle était vraiment pas douée pour les allégories. « Nous avons tous un passé … glorieux ou pas, il fait partie de notre histoire qu’on le veuille ou non. Avant que tu ne reviennes dans ma vie Andrea, tu le sais sûrement je n’ai jamais pu à nouveau ouvrir mon coeur à un autre homme. De ce fait j’avais trouvé la solution ultime pour éviter de devoir faire face à l’amour à nouveau. On va pas y aller par quatre chemins, je couchais avec tout ce qui bouge, ma réputation me suit dans toute l’université. Et parmi mon tableau de chasse si je peux me permettre cette grossière expression, figure notre ami commun Eliakim … »
Tout le monde connaissait cette réputation. Tout le monde savait qu'Aaron était un coureur de jupons. Alice le savait, comme les trois quarts des élèves de l'université. Mais peut être qu'Andrea ne le savait pas. Peut être qu'Andrea ne voulait pas entendre parler d'Aaron. Peut être qu'Alice aurait dû se taire. Et maintenant quoi ? Elle fumait en espérant que tout le monde allait l'oublier. Bon. tout le monde l'oubliait très bien en réalité, mais le problème c'est qu'ils n'arrivaient pas à oublier ce qu'elle venait de dire. Elle avait peut être massacrer le plus beau des couples de l'université. Tout le monde allait la tuer. Elle allait faire la une de l'Oxymoron une fois encore. Génial. Non, elle devait réparer cela. Elle devait faire mieux que cela. Elle devait convaincre Andrea qu'Aaron l'aimait, et était fait pour lui. Cette histoire avec Eliakim était du passé. Une passade, un moment comme cela pour se gratter là où ca fait mal.
Le silence. Un silence très gênant qu'Alice ne supportait pas vraiment. Elle sursauta cependant lorsqu'Andrea poussa sa chaise et regarda les deux autres de toute sa hauteur. Elle remarqua alors qu'il était vraiment très grand. Plus grand qu'Eliakim. En tout cas quand il était debout il était beaucoup plus grand. Il faisait un peu peur d'ailleurs. « Et dire que j’avais confiance en vous, je ne sais même pas à qui je dois en vouloir. …»  Alice leva la main comme pour signifier qu'elle ne voulait pas qu'il en veuille à qui que ce soit. Mais il l'ignora. Il était en colère. Pourquoi était-il en colère ? « En fait, savoir que vous avez couché ensemble ou autre… Franchement j’m’en fous de savoir les détails, je m’en serais même épargné… Mais apparemment chéri Tu me caches encore des choses… » Il lui cache des choses ? Andrea parti pour aller boire un verre à l'intérieur. Alice resta un instant dehors avec Aaron et Eliakim. Elle fut la première à réagir cependant. « Je vais le voir. Laisses moi faire. J'ai fait une connerie, laisse moi la chance de la réparer. Je suis désolée Aaron, je ne savais pas qu'il ... Ignorait ce qu'il s'est passé entre vous. Je reviens, pas de bisous, de mamours, ou de câlins vous deux. Même si cette imagine m'excite assez, vous restez calme... » Elle commença à contourner la table pour rejoindre Andrea quand elle revint sur ses pas. Qu'est-ce que je raconte moi ? Elle désigna les deux hommes. « Oubliez ce que je viens de dire. Pas pour les bisous et tout mais ... Enfin, vous m'excitez pas. Pas du tout. »  Elle inspira, jeta sa cigarette à terre, et elle rejoint Andrea qui commençait déjà à boire au bar. Elle fit signe au serveur de lui servir à elle aussi une vodka. Elle se tourna vers Andrea. « Je suis désolée. J'aurai dû me taire. Aaron avait sans doute prévu de te le dire à un moment où un autre. Mais ... Il avait peur de te perdre sans doute, le connaissant. »  Dit-elle pour commencer. Elle s'assit à côté d'Andrea, alors que le serveur leur servit leurs vodka. Elle ne le regardait pas, elle voulait sauver ce couple qu'elle aimait tant. Elle avait dit une bêtise, une simple bêtise. Mais cela l'énervait qu'Andrea réagisse de la sorte. Ne voyait-il pas qu'Aaron était un autre homme depuis qu'il était là ? « Tout le monde a un passé. Aaron comme les autres. Mais ce qui compte c'est qu'aujourd'hui lorsque tu es là il sourit sans arrêt, il te regarde comme si tu étais la chose la plus fantastique au monde, et il parle de toi comme d'un dieu. Il t'aime à en crever. Il a couché avec mon Eliakim. Et il a dû coucher avec d'autres. C'est Aaron. A Oxford on l'appelle Dom Evans, pour le rapprocher de Dom Juan. C'est minable, oui. Parce qu'il a cette réputation de sauter sur tout ce qui bouge. Parce qu'il était malheureux. Parce qu'il essayait d'oublier. Mais aujourd'hui il t'appartient. Il a un passé, mais c'est ce passé qui fait de lui Ton Aaron. Alors ne lui en veut pas trop longtemps. Il ne survivra pas longtemps sans toi.» Dit-elle avec un voix à la fois douce et autoritaire. « Sans compter qu'il va me tuer. »  Dit-elle pour terminer. Elle lui sourit, embrassa sa joue et retourna vers l'extérieur pour rejoindre les hommes de sa vie.
Elle embrassa son homme et sourit à Aaron. « J'ai fait ce que j'ai pu... Laisse lui un peu de temps... Je crois qu'il a besoin de boire un verre ou deux... »

Douce France
Alice, Eliakim, Andrea & Aaron
La réaction de Andrea fut à l’image de mes cauchemars les plus terrifiants, à savoir un véritable mélange de colère et de déception qui me déchirait le coeur. Alice avait lancé là, une véritable bombe qui nous avait tous explosé au visage et plus particulièrement à Andrea. Voilà qu’il se retrouvait confronté à une réalité que je n’avais encore pas eu le courage de lui révéler. Ce n’est pourtant pas faute d’’avoir voulu tout lui dire, mais j’avais tellement peur de sa réaction, de ce qu’il allait bien pouvoir penser de moi, que du coup à chaque fois j’avais fais marche arrière. Et voilà qu’aujourd’hui ma blonde préférée avait décidé de mettre directement les pieds dans le plat, sans grande hésitation. Je me retrouvais donc là, à découvert, je n’avais plus aucun moyen d’échapper à la sentence que me réservé mon homme. Je craignais ce moment plus qu’aucun autre maintenant et j’avais de quoi avoir peur au vue de sa réaction.

Sa réaction fut à la hauteur de mes craintes. Il me fusillait littéralement du regard comme jamais. Ses yeux étaient plantés dans les miens, tels deux poignards. Il avait de la peine, de la colère et de la rancoeur en me regardant et c’est bien ça qui me faisait le plus peur. Tout l’éclat qu’il avait dans ses yeux ces jours-ci avait disparu pour laisser place ces nouveaux sentiments sombres. Il ne me laisse même pas lui attraper sa main puisqu’à peine je la frôle qu’il s’en écarte. J’essaie malgré tout d’être le plus sincère en lui dévoilant toute la difficile vérité de ma liaison avec Eliakim, mais en vain mes mots lui importent peu, le voilà blessé, humilié, déçu … me voilà donc à mon tour anéanti. Je le vois se crisper, se tendre sur lui même et je sais à quel point ces signes sont mauvais en ce qui concerne sa personne. Andrea n’est pas du genre à être quelqu’un de nerveux, de méchant et je l’avais d’ailleurs rarement, voire jamais vu réellement en colère, du moins à mon égard. Mais là c’était pourtant la fois de trop. Le voir aussi perturbé me déchirait le coeur, mes larmes commencèrent alors à monter à grand flots. Je faisais tout pour les retenir, ce n’était pas à moi de pleurer, car j’étais le seul fautif de mes actes. Il prit enfin la parole et à ce moment là alors ses mots vinrent à donner le coup de grâce à mon petit bonheur. Il pensait que je lui cachais des choses, alors que non, je pensais qu’il était au courant de mon passé de Dom Juan, après tout, tout le monde me connaissait à l’université pour être un sacré player. Certes je lui avais caché ma relation avec Elia’, mais c’était surtout pour le protéger, pour nous protéger, car je savais que ça lui ferait bien plus de mal qu’il ne voudrait l’admettre, même si là, il avait fait part de toute sa déception à notre encore. Restant sans mots, la tête légèrement penchée en guise de soumission à ses mots, je sentis sa présence nous quitter pour aller rejoindre le bar. À ce moment là, mes yeux ne purent retenir davantage mes larmes, qui coulèrent à flots.

Le voir se diriger vers le bar, c’était un peu comme le voir me quitter. J’avais peur, bien trop peur pour pouvoir envisager de lui courir après pour essayer de réparer mon erreur. Si je rentrais dans ce bar, j’avais la crainte maladive qu’il me demande de lui rendre cette bague et c’est pourquoi je préférais me réfugiais dans mes larmes, assis sur la terrasse. Alice intervient alors, allait-elle enfoncer le clou une dernière fois ? Non elle semblait se rendre compte qu’elle avait peut être fait une erreur en balançant cette information comme ça. Je ne lui en voulais pas, oh non loin de là, je n’en voulais qu’à moi-même pour ne pas avoir été assez fort pour lui avouer bien avant. C’est alors qu’elle se lança dans un monologue assez surprenant, ce qui eut le don de me faire légèrement sourire. La laissant rejoindre Andrea, acquiesçant seulement par un geste de la tête. Je n’osais pas relever la tête, par peur de croiser le regard de Eliakim. C’était sans compter sur celui-ci pour venir à me donner un coup de genoux. Relevant la tête vers le beau professeur, j’essayais de calmer mes larmes tant bien que mal « Eliakim tu crois vraiment que je vais te répondre que ça va ? … vraiment ? » Je n’avais pas le coeur à être tendre et par manque de chance Eliakim était le seul à qui je pouvais m’en prendre si l’on puisse dire à ce moment précis « Ce n’était que du sex, rien de plus … » À peine mes mots terminés, j’attrapais la bouteille de champagne que le serveur nous avait laissé à disposition et sans même faire attention aux regards des autres clients du bar, je buvais à grande gorgées directement à la bouteille. Alice réapparut et vint alors à vouloir me rassurer, mais là c’était peine perdue « C’est peine perdue, j’aurais dû tout lui dire dès le début, maintenant il va s’imaginer tout et n’importe quoi, j’ai perdu sa confiance pour une simple histoire de cul ! … Une histoire du passée en plus ! Je ne l’ai jamais trompé et je ne le tromperai jamais, mais maintenant je n’aurais même plus l’occasion de pouvoir lui faire entendre tout ça, puisque notre mariage vient de tomber à l’eau » Terminant le fond de la bouteille restant, je repris finalement « Étant donné que tu es à l’oeuvre de ce rebondissement merveilleux ma belle, je te garantis que tu me seras redevable éternellement, prépare toi à m’avoir sur le dos H24 et je te préviens, si je redeviens le Aaron du passé, tu risques de bien vite me détester ma chérie … » La fixant sans la quitter durant de longues secondes, je fis signe à nouveau au serveur pour nous amener une nouvelle bouteille, alors que Eliakim se leva pour aller à son tour essayer de parler à Andrea « Évite de lui dire que tu m’as fait crier de plaisir à plusieurs reprises veux-tu » lançais tout haut sans m’en rendre réellement compte. L'alcool me faisait devenir arrogant, voire même parfois irritant. L’alcool semblait être monté bien rapidement maintenant et pourtant ma soif de tout oublier rester insatiable. Me retrouvant finalement seul avec Alice, je me penchais vers elle pour lui confesser quelques mots « C’est peut être notre destin à lui et à moi de ne jamais pouvoir espérer vivre heureux ensemble, on est maudit ! On a dû jeter un sort sur mon berceau quand j’étais enfant … cela ne m’étonnerait pas que cela soit ma mère, après tout elle n’a jamais aimé Andrea … » Mes larmes vinrent à couler à nouveau, j’avais mal, bien trop mal, pour pouvoir rester lucide « Il faut pas que Andrea boive, on risque le scandal si on le laisse continuer … Aide moi à aller le chercher Alice » lui demandais-je tout en me levant difficilement, étant donné ma tête déjà bien tournante. Je tendais alors une main tremblante à ma meilleure amie, dans l’optique d’aller arrêter mon homme, avant qu’il ne soit trop tard.

Partie à quatre
Andrea, Aaron, Eliakim & Alice
« J’ai réagi comme un idiot hein ? » Alice ne pouvait pas répondre à cette question. Après tout elle ne savait pas comment elle réagirait en découvrant qu'Eliakim a couché avec Iseult, ou avec Oliver. Bon avec l'une elle serait capable de le tuer, et avec l'autre elle vomirait sans doute. L'image de son homme avec son demi-frère s'imposa à son esprit et elle eut un haut le coeur. En l'occurrence elle ne pouvait pas se mettre à la place d'Andrea, et il valait mieux sans doute qu'il s'éloigne plutôt qu'il fasse une esclandre en plein milieu du bar. Elle voyait Andrea comme quelqu'un avec beaucoup de classe et de retenu. Un homme anglais comme le monde entier les aimait. C'est sans doute pour cela qu'il avait préféré prendre du recul plutôt que de ce lancer à la gorge de l'amant de la jeune femme. Elle l'aimait pour cela, elle le trouvait véritablement fantastique. Il était un être avec beaucoup de classe et de retenu. Alors pour toute réponse elle lui sourit. Un sourire compatissant et amicale. Elle ne le jugeait pas, elle ne pouvait pas le juger. Déjà parce qu'il était son ami, et surtout parce qu'elle n'en avait pas de raison. Elle voulait simplement qu'il pardonne à Aaron, ou en tout cas qu'il ne lui tienne pas rigueur de ce qu'il avait pu faire auparavant. « Je sais que je ne dois pas lui en vouloir, mais ça passera… En fait c’est plutôt de la peur… C’est comme si tout le passé, que j’avais repoussé au fin fond de mon esprit, car certaines personnes, malintentionnés, m’avaient prévenu, mais j’avais décidé de ne pas les croire… Ca ne rend que plus réel, ce sentiment que je peux le perdre à tout moment… Et je ne pourrais pas le supporter, pas encore une fois Alice. » Cela aussi elle pouvait le comprendre. Elle-même avait eu si peur des qu'en-dira-t-on qu'elle avait rabaissé Eliakim durant presque six ans avant d'assumer cette relation. Elle avait été cruelle avec lui, et elle aurait pu le perdre durant tout ce temps. ALors elle serait passé à côté du bonheur. Mais elle avait apprit plus que cela aussi depuis qu'elle avait accepté ces sentiments. « Aimer c'est accepter le risque de souffrir. Mais crois-moi, je ne laisserais pas Aaron partir. Il serait fou de faire une chose pareille. En outre, je pense qu'il a exactement la même peur de te perdre lui aussi... Après tout il a le sentiment de t'avoir perdu déjà une fois. »  Répondit-elle tout simplement avant de lui faire un bisou sur la joue. Elle adorait ce couple, ils allaient beaucoup trop bien ensemble. « Alice… Merci, veille sur lui, et dis-lui que je reviendrais, toujours… Il me faut juste un temps seul… Mais je ne peux pas l’abandonner » « Promis. »  DIt-elle avant de rejoindre son meilleur ami et son fiancé dehors. Elle essaya de rassurer Aaron, mais le caractère naturellement pessimiste de celui-ci ne pouvait pas croire qu'il n'avait pas perdu Andrea. Cela agaçait assez Alice en réalité, mais elle ne le montra pas. Elle s'assit plutôt à côté d'Aaron et lui prit la main comme pour le rassurer. Elle voulait le rassurer, lui montrer qu'il devait avoir confiance en elle et en Andrea surtout. En cet amour si beau qu'ils partageaient tous les deux. Eliakim annonça qu'il allait lui aussi retrouver Andrea. C'était une mauvaise idée, mais Alice savait que son homme était une tête de mûle, elle ne pourrait pas le raisonner. Alors elle le laissa faire.
Elle se retrouva seule avec Aaron. « Étant donné que tu es à l’oeuvre de ce rebondissement merveilleux ma belle, je te garantis que tu me seras redevable éternellement, prépare toi à m’avoir sur le dos H24 et je te préviens, si je redeviens le Aaron du passé, tu risques de bien vite me détester ma chérie … » Elle répondit uniquement avec un haussement de sourcil. S'il croyait qu'il lui faisait peur en lui disant une chose pareille, il pouvait toujours se brosser. Alice adorait les défis, et imaginer sortir avec le Aaron dragueur et libertin lui plaisait assez. Mais pas autant que de l'accompagner à l'autel dans une magnifique robe qu'il aurait choisi spécialement pour elle. « Cela n'arrivera pas, Aaron-mon-Amour. Andrea reviendra, laisse lui juste digérer. Même si l'idée de te sortir en compagnie de ce Don Evans de légende me plairait assez... »  Dit-elle en souriant. Elle essayait de détendre l'atmosphère mais c'était peine perde. Aaron était presque six pieds sous terre. C'est fou comme l'humeur de ce type pouvait changer du tout au tout en une demi-seconde. « C’est peut être notre destin à lui et à moi de ne jamais pouvoir espérer vivre heureux ensemble, on est maudit ! On a dû jeter un sort sur mon berceau quand j’étais enfant … cela ne m’étonnerait pas que cela soit ma mère, après tout elle n’a jamais aimé Andrea … » Alice leva les yeux au ciel. « Mais tu n'as pas bientôt fini de dire n'importe quoi ? Aucun amour aussi beau ne peut être maudit dans la vrai vie. On est pas dans une pièce de Shakespeare, Aaron ! Ai confiance en lui, en toi, et en ce que vous vivez tous les deux. »  Elle fut arrêter dans son discours par un bruit de coup dans l'intérieur du bar. Alice sursauté, et croisa le regard d'Aaron. Lui aussi avait réagi au bruit. Ils entendirent les bruits de voix d'Andrea et d'Eliakim. « Il faut pas que Andrea boive, on risque le scandale si on le laisse continuer … Aide moi à aller le chercher Alice » Elle se leva, mais c'était trop tard. Andea revenait déjà avec un Eliakim qui avait un bleu sur une partie du visage. Alice ouvrit de grands yeux et tourner un regard désapprobateur vers Andrea. Une manière de lui dire J'espère que ca t'a fait du bien, je vais devoir faire retoucher toutes nos photos de vacances maintenant. Mais elle ne pouvait pas en vouloir à Andrea. Après tout Eliakim l'avait cherché. Un jour il arrêtera d'aller dans le lit de n'importe qui, et il arrêtera de se prendre des coups dans la gueule. « Ne le lâche pas, s’il-te-plaît, je reviendrais ce soir à l’hôtel… » Alice sourit et acquiesça une fois encore. Evidemment qu'elle n'allait pas lâcher Aaron des yeux. Andrea vint l'enlacer et lui glisser à l'oreille qu'elle et Eliakim formait un beau couple. « Tout va s'arranger, j'en suis sure, ai confiance. »  Lui murmura-t-elle en réponse. Elle le serra fortement contre elle avant de le lâcher. Elle se tourna alors vers Aaron, pendant qu'Andrea se tourna vers Eliakim pour l'enlacer à son tour. Alice eut le coeur serrer en regardant Aaron agir. Il regardait Andrea comme si ce dernier allait s'envoler soudainement. « Désolé pour ta mâchoire. Mais que je ne te reprend pas à lorgner sur mon homme maintenant. Parce que sinon ce sera le côté gauche. » > « T'inquiète pas. S'il lorgne une fois encore sur ton mec c'est moi qui lui mets mon poing dans la gueule. Et je lui arracherai les yeux. Et je l'enfermerai sans eau ni nourriture dans ma cave pour être sûr qu'il comprendra la leçon. »  Répondit-elle comme si c'était une chose totalement naturelle. Elle se rendit compte alors de ce qu'elle venait de dire. Un vrai discours de psychopathe. Elle regarda Eliakim avec un air totalement naturel et confiant. « Au moins tu es prévenu. »  Elle prit la main d'Aaron et lui embrassa la joue. « Tu veux... Qu'on écourte notre après-midi... Vous avez peut être des choses à régler avec Andrea.... ? » 

Douce France
Alice, Eliakim, Andrea & Aaron
C’est fou comme en l’espace d’un instant, de quelques secondes on puisse se retrouver à passer d’un état d’euphorie et de bonheur total à un état de véritable loque complètement anéanti. En vérité les deux extrêmes ne semblent donc pas si loin que ça, au contraire il suffit d’un élément déclencheur pour tout faire basculer. Et ici c’est l’amour qui nous unissait Andrea et moi qui avait été remis en cause, en jeu par le simple rappel d’un souvenir que je n’aurais pas dû lui cacher.

Je n’aurais jamais pensé pouvoir me retrouver dans un tel état de panique, de peur, d’angoisse. Jamais dans ma vie je n’avais pu ressentir ce déchirement dans mon coeur. C’était bien plus fort que lors de notre séparation il y a de ça six ans, je vous laisse imaginer donc dans l’état mental où je me retrouvais maintenant, puisque à l’époque j’avais quand même essayé de mettre fin à mes jours. Mon monde venait littéralement de s’écrouler sans que je puisse faire la moindre action pour essayer d’éviter ce massacre. J’étais peut être faible à me retrouver aussi touché par ce qui venait de se passer, mais en vérité cela prouvait réellement à quel point j’étais devenu dépendant de lui, de notre couple. Ma vie était enfin redevenue celle qu’elle devait être depuis son retour et imaginer que je puisse perdre cet équilibre, ce bonheur constant qu’il me procurait était tout simplement impossible. Je me retrouvais donc enfermé dans ma bulle, n’écoutant qu’à moitié les mots de mes amis qui essayaient tant bien que mal de venir à me faire entendre que tout allait finir par s’arranger. Je me laissais bien trop vite envahir par mes sentiments, c’était un défaut parmi tant d’autre et ma réaction en était ainsi tout de suite répercutée. De plus la bouteille de champagne que je venais de terminer ne m’aidait pas à avoir les idées claires. Cependant allant chercher difficilement en moi le brin de lucidité qu’il pouvait me rester, j’alertais Alice du fait qu’il ne fallait pas laisser Andrea boire davantage si l’on voulait éviter le scandal. C’est ainsi que je me levai bien décidé à aller le chercher, tout en tendant ma main à ma meilleure amie, cherchant là son aide et son réconfort inconsciemment aussi.

Par chance, le scandal fut évité. Andrea et Eliakim réapparurent avant même que l’on parviennent à les rejoindre. Mon regard fuya alors instinctivement celui de mon homme, trop honteux pour le moment pour pouvoir l’affronter. J’entendais alors ses quelques mots qui me rassuraient tout de même un peu, tout autant que son baiser sur mon front. Mais mon esprit était déjà ailleurs, perdu dans les méandres d’un futur parsemé d’embuches et de noirceurs. Andrea termina ainsi par saluer nos amis avant de quitter les lieux. Le voyant ainsi quitter ma présence, ici à Paris où il venait de me demander en mariage me tua littéralement. Écoutant alors les derniers mots d’Alice j’acquiesçai bien trop facilement histoire de mettre fin à tout ça, pour me retrouver seul, car c’était bien ce que je méritais à cet instant précis. « Ne m’en voulez pas, mais je vais rentrer aussi pour essayer de calmer et d'arranger tout ça … » Je me rapprochais ainsi de Alice que je venais à serrer dans mes bras avec force, l’alcool rendant mes gestes moins contrôlés, avant de lui glisser au creux de son oreille quelques mots qui se voulaient tout de même rassurant quand à notre relation « Je t’aimerai toujours malgré le fait que tu viens de lancer une véritable bombe … Je sais que je pourrais compter sur toi quoi qu’il arrive et j’en aurai bien besoin … On se reverra à Oxford … » Lui déposant un baiser sur la joue, je préférais cependant ne pas m’approcher davantage de Eliakim, lui accordant ainsi un simple geste de la tête en signe d’au-revoir. Je quittais ainsi nos amis, me faufilant dans les ruelles parisiennes … mais je n’avais aucune intention de rentrer, bien au contraire, j’allais plutôt sombrer dans la déchéance, dans l’alcool qui me paraissait être seul moyen maintenant pour combler la peine que je pouvais ressentir.

Ps : On peut terminer comme ça je pense, sauf si vous voulez continuer