Thomas Hughes

Etudier à Oxford, c’est un rêve qui s’est réalisé pour Thomas mais aussi pour ses parents qui le soutiennent depuis toujours. Il prend très au sérieux ses études de médecine et compte bien mener son parcours exemplaire à terme. Il n’a jamais eu un grand cercle d’amis, les siens se comptent sur les doigts de la main. Bien qu’Arthur soit son meilleur ami, il n’a jamais réussi à s’intégrer à son monstrueusement grand groupe d’amis. Cela lui convient bien puisqu’il n’a pas gardé un bon souvenir de ce genre de groupes d’élèves populaires, surtout au collège. Son naturel gentil et naïf l’ayant toujours prédisposé à devenir le bouc-émissaire de ses camarades. Tout ceci l’a rendu méfiant et surtout craintif des personnes faisant partie de cette « caste ». Il est resté très marqué par les traitements qu’il subit à l’époque, mais pense que c’est une page de sa vie qui s’est tournée car depuis son entrée à Oxford, il n’a plus connu ce genre de déboires (enfin ça va pas durer, et pour pas te nommer, n’est-ce pas DAISY ? °3°). Sinon, avec ses amis, il n’est jamais le dernier à proposer une sortie ou simplement faire l’idiot. Il est loyal et surtout très attaché à ses amis, en particulier Arthur avec qui il a fait les quatre-cent coups.
En amour, il n’a jamais été un bourreau des cœurs, pour preuve il n’a eu que deux petites amies, une au collège et une vers la fin du lycée. Il faut dire qu’être comme cul et chemise avec Arthur n’aide pas vraiment à attirer la gente féminine vers lui pour autre chose que lui demander le numéro du brun.

Thomas est le fils ainé de Cecil et Mona Hughes. Sa mère quitta alors son travail de secrétaire pour un nouvel emploi à plein temps cette fois-ci : mère au foyer. A l’époque elle ignorait que cela allait être toute sa vie, et qu’elle ne retournerait plus jamais travailler derrière un bureau. Cecil Hughes était lui un nom plutôt connu chez les élégants de la Capitale, car il était devenu une figure emblématique de chez Dege&Skinner, à Savile Row. Sa bonhommie contrastait avec son exigence d’approcher la perfection dans les tailleurs qu’il réalisait pour ses clients attitrés. Malgré la certaine popularité que connaissait Cecil dans son domaine, ses revenus n’ont jamais décollés, notamment parce que les tailleurs sont payés à la pièce, et qu’il était inconcevable pour lui de presser un ouvrage simplement pour de l’argent. Ainsi Thomas grandit dans la banlieue de Londres, dans une maison coquette mais aux dimensions modestes. Enfant joyeux mais timide, avoir hérité de la silhouette fluette de sa mère et non pas de la carrure imposante de son paternel n’aida pas le petit Thomas à se faire respecter des élèves les moins conciliants. Très vite il trouva sa place dans le rôle de l’élève qui faisait rire les autres pour éviter de se prendre des coups à la récré même si, malgré tout, il rentra plusieurs fois chez lui avec des bleus et des éraflures.

Intransigeant quant à son éducation, son père le poussa à toujours chercher à atteindre la perfection, et cela fonctionna très bien, puisque son fils fut toujours un excellent élève. Bien entendu il était hors de question de fréquenter les écoles et les lycées privés, mais la petite famille économisa dans l’unique but de pouvoir offrir à Thomas la possibilité d’intégrer les prestigieuses universités anglaises. Mais en attendant le jour où il ferait enfin son entrée à Oxford, le fils Hughes suivait son père au travail tous les samedis, restant le plus souvent dans l’atelier de l’arrière-boutique, et était de temps en temps invité à en sortir pour venir saluer un client de son père. C’est d’ailleurs comme ça qu’il fit un jour la connaissance d’Arthur Wellesley, alors qu’il venait de fêter ses huit ans. C’était le début d’une grande amitié, malgré toutes les différences qui les opposaient. Les deux compères se voiyaient souvent, mais leurs sorties étaient loin de ressembler aux loisirs habituels d’Arthur, le père de Thomas trouvant inconvenant de se retrouver à ne pas avoir les moyens de retourner une faveur. Ainsi malgré les nombreuses invitations à passer des vacances paradisiaques ou  prendre des cours d’escrime, les seuls moments où Thomas put approcher la vie de rêve de son copain d’enfance, c’était lorsqu’il était invité à passer le week-end dans la « maison de campagne » de ce dernier. Le temps d’un week-end il vivait la vie de prince d’Arthur, apprenant tant bien que mal les bases de l’équitation grâce à lui, et vivant au rythme des parties de chasse lorsqu’ils attinrent l’âge convenable pour y participer. Il ne fréquenta pas les mêmes établissements prestigieux (et monstrueusement coûteux) que son meilleur ami, et se contenta de viser l’excellence dans les collèges et lycées publics. Malgré ses notes il ne fera pas partie des quelques chanceux qui réussiront à obtenir une bourse, mais cela ne semble alors rien comparé à la fierté d’intégrer les rangs des étudiants d’Oxford, de plus aux côtés de son ami d’enfance. Les deux copains n’étudient pas dans le même domaine, mais vivent en colocation. Les années passants la famille Hughes a de plus en plus de mal à parvenir à rassembler les fonds pour permettre à Thomas de continuer son parcours exemplaire, aussi depuis la première année il enchaine les petits boulots d’étudiant pour pallier à tous les frais extra-scolaires dont la location de la chambre.