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 alice ღ the night will flee

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Rae I. Fitzpatrick




Rae I. Fitzpatrick
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☆ date d'arrivée : 06/12/2014
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MessageSujet: alice ღ the night will flee   alice ღ the night will flee EmptyJeu 12 Fév - 14:18


i'm all right, i'm not gone. just my trust and so on.
alice & rae

Portée par un sentiment grisant, par une extase presque divine, Rae déambulait dans les rues d’Oxford. La Camera Night Club avait fermé ses portes, livrant les derniers fêtards au noir de la nuit, aux alentours de quatre heures du matin. Quatre heures. L’Irlandaise trouvait cela tôt et avait eu rapidement fait de critiquer auprès des videurs qui ne l’écoutait que d’une oreille, lui mandant de partir si elle ne voulait pas d’ennuis, alors qu’elle vantait les mérites des horaires américains. La verve de la demoiselle se faisait intarissable sous l’influence de l’alcool – elle se transformait en stéréotype vivant. Avec quelques grammes dans le sang, elle se sentait plus légère, déblatérait plus que de raison, parlait en faisant de grands gestes, rigolait sans réellement connaître la raison. Après les videurs, ce fut au caissier de Burger King de se retrouver dans le même embarra, coincé sous un flot de parole incessant alors qu’il tentait (sans succès) de faire avancer le client suivant. Un burger en main, quelques pennys perdus en route, Rae s’était retrouvée de nouveau dans la rue. Mordant de temps à autre dans le Saint Graal de l’instant, elle se sentait dans l’âme d’une danseuse, tournant et virevoltant sur une musique imaginaire. Pourtant, elle avait bien les pieds ancrés dans le sol ; c’était son esprit qui lui jouait des tours. Tour. Tourbillon. Elle se laissait encore embarquer, laissait fleurir un large sourire sur ses lèvres auparavant rouge carmin. Le sourire eut tôt fait de se transformer en un rire gras et puissant (tout aussi gras que le burger, c’est peu dire) alors qu’elle se demandait si elle riait pour le plaisir de rire. Ou parce que son trop plein d’énergie était risible. Elle n’en savait rien, avait arrêté de réfléchir en début de soirée, avait arrêté de compter. Pourtant, le soir du jour de l’an, elle s’était dit « jamais plus », vraiment. S’était dit qu’elle devrait se contenter d’observer du haut de ses 29 ans. Ce qu’elle voulait observer : tout. Elle voulait s’inventer des histoires, récolter quelques ragots pour son temps libre, assouvir un plaisir malsain. Mais ce soir, l’Irlandaise avait péché, elle avait perdu. Elle s’avouait vaincue.

Plissant les yeux, la demoiselle se demandait dans quelle rue ses pas l’avaient mené. Pour se donner le temps de réfléchir, poser son esprit, Rae allumait une cigarette. Elle faisait partie de ces fumeurs d’occasion, ne grillant une clope qu’après une soirée bien arrosée. La question résonnait de nouveau ; triste écho à l’intérieur de son esprit. Elle regardait les portes, distinguait la présence des numéros sur les portes, sans pouvoir les lire. L’Irlandaise râlait contre le fautif, celui qui les avait floutés. Les avait dilués avec de l’eau, un pinceau et un brin de sobriété. Sobriété. Certainement ce qui lui manquait. Sautillante et de d’étrange humeur (tantôt bonne, tantôt mauvaise), la brune continuait son chemin de rues en ruelles. De ruelles en allées. D’allées en rues. Elle venait de rejoindre l’une des artères principales piétonnes d’Oxford lorsqu’une blonde marchait en sa direction, en contre sens. Les lèvres de Rae brûlaient d’échanger deux mots avec elle, de lui dire combien elle rayonnait au beau milieu de la nuit, de la secouer aussi car autant de classe l’exaspérait. L’Irlandaise n’avait jamais été simple à suivre – elle en venait d’autant plus compliquer et difficile à suivre alcoolisée. Finissant son burger alors qu’elle passait à côté de l’autre jeunette,  elle releva la tête vers le ciel, sifflotant tant bien que mal le motto d’Oxford.
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Alice Kensington-Crowlley




Alice Kensington-Crowlley
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MessageSujet: Re: alice ღ the night will flee   alice ღ the night will flee EmptyLun 16 Fév - 22:22

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Rae & Alice
Alice dansait sur la piste comme une démente. La Camera Night Club était la boite de nuit la plus commune et populaire d'Oxford, sans doute parce que tous les étudiants pouvaient s'y rendre. Elle y avait été avec quelques amies, des filles qui la suivaient comme son ombre dans l'espoir d'être mise sous la lumière des projecteurs. Alice n'était pas du genre à partager le devant de la scène, mais cela peut d'entre elles le savaient, et elle n'avait pas le coeur à démotiver les autres. Elle était habillée avec une jupe blanche, un top qui couvrait à peine sa poitrine, et laissait son ventre nu. Elle avait des talons hauts noirs et rouges, et ses cheveux étaient détachés. Elle s'était fait offrir des verres par tous les hommes de la boite quasiment, et jouant avec les sentiments de ces messieurs qui pensaient pouvoir être l'élue de la jeune femme, elle avait bu encore et encore, jusqu'à ne plus sentir la différence entre le gout de la Vodka et du Rhum. Elle était complètement ivre.
Elle dansait au centre de la piste. Elle ne savait pas où étaient ses amies et elle n'y pensait même plus. Les lumières agressaient ses yeux, et la musique tapaient dans sa boite crânienne. Elle avait la tête qui tournait. Seule la présence des corps autour d'elle lui permettaient de tenir encore debout. « J'AI CHAUD ! » cria-t-elle au jeune homme à côté d'elle, comme pour s'excuser de quitter la piste, à la recherche d'un peu d'air frais. Elle récupéra son sac et sa veste en cuir au vestiaire et sortie de la boite sur les coups des quatre heures quinze du matin. C'était encore tôt pour la jeune femme certes, mais elle n'en eut même pas conscience. Elle se mit à marcher dans la rue, dansant presque, avec la musique dans la tête. Elle fermait les yeux parfois et sautillait sur place comme si elle se trouvait encore dans la boite. Elle avait faim. Elle avait envie de manger des pâtes, et ne savait pas comment avoir des pâtes. Alors elle regarda autour d'elle, cherchant tant bien que mal un endroit où elle pourrait trouver le mets tant désiré. Elle vit une pancarte illuminée d'un restaurant de nuit. Elle y entra et vint trouver un serveur qui fut bien surpris de la voir dans un tel endroit. « Des pâtes ! Est-ce que je pourrais avoir des pâtes ? Je peux payer, j'ai des sous, et à emporter ! J'ai chaud ! » Dit-elle en essayant d'avoir l'air le plus normal possible. Elle posa un billet - prit au hasard dans son sac - sur le bar et attendit que le serveur vienne lui donner son doggy-bag avec une bouteille d'eau offerte. Elle trouva le cadeau fort gentil et vint lui poser un bisou sur la joue avant de partir. Elle prit la fourchette qu'il lui avait placé pour qu'elle puisse manger sur la route, et elle fut plus qu'heureuse de pouvoir enfin manger à sa faim.
Elle ne vit pas la belle brune venir vers elle. Enfin si, mais bien trop tard. Elle lui passa à côté et fut uniquement retenue par le bruit d'un sifflement. A la manière d'un chien elle s'arrêta et se retourna pour ce retrouver nez à nez avec Rae. La jeune femme savait qu'elle ne l'aimait pas, mais lorsqu'elle était ivre elle avait la facheuse tendance à aimer tout le monde. « Tu veux des pâtes ? » demanda-t-elle en mettant l'assiette en carton devant son nez. Elle lui sourit, mettant la tête sur le côté, comme une petite enfant. Elle était contente de voir Rae, quant bien même elle savait qu'elle n'était pas gentille avec elle. D'ailleurs, pour la première fois, elle se demanda pourquoi ? après tout Alice n'avait jamais rien fait à Rae, à part coucher avec son meilleur ami. Elle n'allait pas à ses cours, elle ne la critiquait pas, elle ne lui faisait pas la misère. Elle n'en avait strictement rien à foutre pour parler crument.
« Tu vas bien Rae ? Pardon... Allez-vous bien Madame la professeur ? Que faites-vous donc seule le soir au milieu de la rue ? C'est dangereux, vous ne devriez pas, on ne sait pas quel genre de gens bizarres se promènent ici ~ »  Elle posa sa main sur le bras de Rae et la poussa à la suivre dans la rue, continuant à marcher comme pour échapper à des ombres qui se seraient approcher beaucoup trop près d'elle. « Marchons, nous discuterons en route. » 

HRP : désolée pour l'attente :ange: si tu n'aimes pas je changerai :20: :29:
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Rae I. Fitzpatrick




Rae I. Fitzpatrick
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MessageSujet: Re: alice ღ the night will flee   alice ღ the night will flee EmptyDim 15 Mar - 15:42


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alice & rae

Le sérieux et le pédantisme de Rae s’étaient évaporés au cours de la soirée pour ne laisser qu’une carcasse vide, dépourvue de la personnalité d’origine. L’alcool avait toujours eu des effets étonnants sur la demoiselle qui, à présent, déambulait dans les rues d’Oxford d’un pas incertain. Ses yeux étaient rivés sur les pavés du sol, qu’elle fixait intensément. Le but de la soirée : être certaine de ne marcher que sur un pavé à la fois. Un seul. Un sifflement plus tard, du bout des lèvres, et Alice se retournait pour lui faire face. De toutes les personnes sur lesquelles Rae aurait pu tomber, il eut fallu que ce soit sur elle. Alice, Alice, défaitiste, l’artiste. Il eut fallu que ce soit sur elle, la fille dont Eliakim était tombée amoureux. Il lui avait annoncé la nouvelle quelques semaines de là, alors qu’ils venaient de se disputer (Alice et lui) assez violemment. Après tout, le cas de son père était venu sur le tapis. Pire même, son Cœur avait décidé de se comparer à lui – signe évident de la violence de la dispute.

- Tu veux des pâtes ? La presque trentenaire eut un mouvement de recul alors que la blonde lui présentait l’assiette en carton sous le nez. L’odeur de la nourriture la révulsait ; elle avait toujours eu des standards assez hauts. Même imbibée d’alcool, elle ne rêvait que d’une bonne assiette de « Bangers and Mash » ou de « Haggis ». Quelque chose qui tienne au corps, en quelques sortes, mais de bonne qualité. Quoiqu’à défaut de pâtes, Rae revenait de Burger King. Loin d’être le meilleur example… Coincée sous son bras, la blonde tenait une bouteille d’eau. D’un signe du menton, Rae la lui indiquait.
- Non merci. Par contre, j’veux bien un peu d’eau, si ça t’dérange pas. Qu’on lui file donc le liquide, elle avait le gosier sec. La langue de la brune était sèche ; elle avait l’impression qu’elle ne pouvait pas parler convenablement. Les mots se faisaient lents à sortir, les syllabes s’embrouillaient un instant avant de passer le bord de ses lèvres.

- Tu vas bien Rae ? L’Irlandaise ne releva pas la familiarité des propos de l’étudiante. Elle n’avait pas le temps, pas le courage. Et puis, l’appeler par son prénom avait pour conséquence de mieux l’ancrer dans le présent. Pardon… Allez-vous bien Madame la professeure ? La formalité des propos eut pour effet d’arracher un sourire à la brune. Madame la Professeure. Elle en rêvait, en avait rêvé, plutôt. Mais elle n’avait pas la patience d’Eliakim ni celle de Clyde : elle ne se voyait nullement enseigner à des étudiants qui n’avaient rien à foutre de quelques équations. Equations. Divisions. Divagations. La belle perdait peu à peu le sens de la réalité et comptait sur les paroles d’Alice pour la garder dans le droit chemin. Pourtant, la blonde vacillait inévitablement ; triste bateau qui n’avait pas pris le large depuis longtemps. Le résultat s’inscrivait lentement : elles aillaient sombrer. Que faites-vous donc seule le soir au milieu de la rue ? C’est dangereux, vous ne devriez pas, on ne sait pas quel genre de gens bizarres se promènent ici. Contact. Alice déposa son bras sur le sien, l’entraînant dans son sillage. Pourtant, Rae n’avait qu’une idée : rire. D’un rire gras et puissant. Elle était marrante la gamine. Marchons, nous discuterons en route.

L’Irlandaise lui emboîta le pas sans aucune difficulté. Avec la blonde à ses côtés, elle avait l’impression de se retrouver avec une vieille amie qu’elle avait perdu de vu – quoique Rae n’ait pas véritablement d’amie. Qu’Alice ne s’étonne donc pas que Rae lui parle avec toute la familiarité dont elle était capable. C’est vrai que t’as l’air vachement dangereuse Alice. Sic. Faux. La demoiselle n’était qu’une goutte d’eau dans un océan. C’était une rose dans un jardin bien entretenue, donc les épines devaient être plus pointues que les autres. Le danger d’Alice était ses plus grands atouts et ses plus grandes faiblesses : elle était un danger pour elle-même, à représenter l’idéal féminin. J’ai passé l’âge d’attirer le regard. Mais toi… L’Irlandaise ralentit pour le pas, jetant un coup d’œil à Alice. Ou, définitivement, entre elles deux, c’était Alice qui devrait faire attention. Elle avait la fougue de la jeunesse tandis que Rae commençait lentement (mais sûrement à vieillir). Du moins, c’était ce que lui soufflait la peur de vieillir, au creux de son oreille. J’vais bientôt avoir trente ans, tu sais, comme Elia’… La voix de la demoiselle resta suspendue dans les airs alors qu’elle enchaînait aussitôt sur un : Fais attention là où tu mets les pieds, veux-tu ? Ne t’as-t-on jamais parlé du monstre des pavés ? Un pied par pavé. Ou il sortira des ombres pour te dévorer. Conneries. Trop tard. L’Irlandaise se mordit la lèvre alors qu’elle les forçait à traverser la route. Elle avait envie de traverser le parc de l’Université. Elle avait envie de rire et de chanter. De tourbillonner sur elle-même. De danser, sans penser à ce qu’Alice pourrait bien penser d’elle-même. Elle avait seulement envie de se retrouver, comme elle était, dix ans auparavant : jeune et insouciante. Jeune et conne.

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Alice Kensington-Crowlley




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MessageSujet: Re: alice ღ the night will flee   alice ღ the night will flee EmptyMar 17 Mar - 3:10

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Rae & Alice
Souriant bêtement la jeune demoiselle culpabilisa lorsque Rae retint un haut-le-coeur face à son assiette de pâte. C'est pas grave cela en fera plus pour moi pensa la jeune femme en continuant à manger dans son plat. « Non merci. Par contre, j’veux bien un peu d’eau, si ça t’dérange pas. »  Elle avait la bouche pleine, les joues remplies de pâtes et les spaghettis dépassant de sa bouche. Elle acquiesça vivement et fit signe à Rae de prendre la bouteille qu'elle tenait sous son aisselle, faute de mieux. C'est vrai qu'elle n'avait pas même eut l'idée de la mettre dans son sac, oubliant jusqu'à la présence de son sac à son bras. Elle termina rapidement son assiette de pâte, en deux ou trois bouchées tant elle avait faim, et jeta ce qu'il restait de son festin dans la première poubelle qui passa. Suite à cela, elle reprit la bouteille que Rae avait à moitié vidée pour la terminer. Elle alla ensuite rejoindre le reste dans la poubelle. En règle générale la jeune femme n'était pas si simple dans ses choix de nourritures mais l'alcool la rendait beaucoup moins prétentieuse ou exigeante. Elle avait des photos d'elle en train de manger des hot dogs avec des oignons fris et du ketchup, ou encore en train de manger un hamburger de Burger King avec appétit. Chose qu'elle ne ferait jamais sobre, évidemment. Elle avait des gouts de luxe, comme pour le reste. Elle mangeait uniquement dans les meilleurs restaurants de la ville, ou alors cuisinait des plats équilibrés avec beaucoup de légumes. Du reste, elle s'était mise en tête qu'elle ne supportait pas cette junk food. Mais l'alcool libéré les moeurs.
L'élève accueillie ce professeur si estimée avec un sourire amicale. Chose qu'elle ne ferait pas d'habitude, ne supportant pas la présence de Rae et sa manière de la prendre de haut. Alice avec une prétention sans égale, et elle refusait de se faire marcher sur les pieds. Encore moins par une vieille trentenaire qui refusait de vieillir. Mais ce soir Rae lui semblait beaucoup plus sympathique, et Alice était même ravie de la rencontre inopinément. Elle sentait que c'était une belle soirée qui allait prendre fin en présence de cette douce irlandaise qui avait une place si particulière dans le coeur de l'homme qu'elle-même aimait. Penser des phrases aussi longue lui coupait le souffle. En outre, Alice avait une peur irrationnelle du noir quand il s'agissait de la nuit sombre. Elle ne savait pas sur quel genre de délinquante juvéniles elles pouvaient tomber, et Alice se méfiait des hommes qui rôdaient dans l'attente d'une proie à attaquer. « C’est vrai que t’as l’air vachement dangereuse Alice. »  Rae ne se doutait pas à quel point Alice pouvait être dangereuse. Est-ce qu'elle pouvait imaginer un seul instant que la jeune femme qui tenait son bras était une meurtrière ? Sans doute pas, et pourtant Alice avait déjà descendu un gamin à bout portant. Il l'avait sans doute chercher, il ne fallait pas essayer de faire peur à la belle Kensington. Elle avait des réactions violentes. Mais pour l'heure elle était calme et elle décida de ne pas contredire Rae. Elle devait garder le plus de mystère possible. Parce que le mystère ça rend sexy.
« J’ai passé l’âge d’attirer le regard. Mais toi… »  Alice souleva un sourcil à la déclaration de Rae. Elle s'arrêta un instant et déshabilla la professeur du regard comme si elle était une simple proie devant une prédatrice sexuelle. « Tu es une bombe sexuelle ne fais pas comme si tu ne le savais pas ! »  S'exclama la jeune Kensington comme si c'était la chose la plus évidente du monde. C'est vrai que Rae était une femme très bien conservée pour son âge. D'ailleurs quel âge avait-elle ? « J’vais bientôt avoir trente ans, tu sais, comme Elia’… »  « Ah ouais quand même. Tu es bien conservée pour ton âge. Comme Elia cela dit. Ses atouts sont même très très bien conservés si tu veux mon avis. »  déclara Alice en faisant un geste obscène au niveau de son entrejambe pour signifier que son homme était incroyablement bien monté. Elle ne se rendait pas vraiment compte de ce qu'elle faisait, ou alors elle n'avait pas vraiment conscience de la personne avec qui elle se trouvait.
Elles se remirent en marche, quand soudainement Rae la retint avec le bras. « Fais attention là où tu mets les pieds, veux-tu ? Ne t’as-t-on jamais parlé du monstre des pavés ? Un pied par pavé. Ou il sortira des ombres pour te dévorer. »  Alice la regarda, choquée et apeurée. « Je veux pas me faire dévorer ! Excuse moi je ne savais pas que le montre du pavé était là ce soir. Il te poursuit ? Qu'as-tu fait pour le mettre en colère ? »  demanda la jeune femme soudainement un peu plus sévèrement mettant ses mains sur ses hanches, faisant bien attention à n'avoir qu'un seul pied sur chaque pavé. Elle n'était pas dupe, on ne craignait pas les monstres des pavés sans raison. Rae devait avoir fait quelque chose pour les rendre dingues, et Alice devait savoir pourquoi pour pouvoir l'aider et la sauver. Ou alors peut être qu'elle devrait la laisser se débrouiller toute seule plutôt que mettre sa vie en danger pour elle. « Tu sais, je ne t'aime pas. Tu es méchante d'habitude. Mais ce soir tu es gentille. Alors je vais t'aider à échapper aux monstres des pavés. »
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MessageSujet: Re: alice ღ the night will flee   alice ღ the night will flee EmptyDim 5 Juil - 18:23


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alice & rae

Le monstre des pavés.
Rae se mordait les lèvres, se sentant ridicule d’avoir lâché l’information.
Le monstre des pavés.

Auparavant, c’était le fantôme du cinquième étage. Ou le monstre des escaliers. Sans compter celui de la fontaine. A chaque excursion, les doutes de la trentenaire la poursuivaient sans relâche (et ce depuis ses dix-sept ans) et, à défaut de les vaincre, elle avait fini par leur donner une identité propre. Ce soir, la peur de vieillir se cachait sous « le monstre des pavés » et, généreusement, Rae avait relaté son existence à la jeune blonde. D’ici, elle les imaginait rire dans son dos (elle et Eliakim), les imaginait se remémorer l’événement dans quelques années – pour autant qu’ils soient toujours ensemble. Pourtant, sous la lueur d’un lampadaire défectueux, l’Irlandaise pouvait voir les traits angoissés d’Alice, ce qui la fit souffler d’aise. Loin du papier glacé des magazines, l’égérie de Burberry était une femme comme les autres, dotée cependant d’un porte-monnaie conséquent. C’était une femme avec ses peurs et ses cauchemars d’enfant. Enfant. Alice avait toujours un visage poupin. Dans le fond. Un visage poupin et grave à la fois. Elle avait l’assurance d’une adulte mais les réactions d’une gamine. Et cela même parvint à arracher un sourire à la brune d’elle deux.

Déambulant sur les pavés (un à la fois, sans franchissement de lignes) d’Oxford, les deux jeunes femmes se découvraient une complicité dont Rae ne s’était jamais imaginé. Car elle ne l’aimait pas, cette gamine. Elle l’enviait, aussi. Enviait cette jeunesse, cette classe et cette insouciante déguisée. Mais l’alcool fait des miracles, balaie les différences. Et, à 4 heures du matin passée, rien ne lui semblait plus normal que de déshabiller Alice du regard pour lui chanter ses louanges. Chose qu’Alice, avec tout le naturel du monde, n’hésitait pas à retourner.
« Tu es une bombe sexuelle ne fais pas comme si tu ne le savais pas ! »
Si les joues de l’Irlandaises n’étaient pas déjà rosies par l’alcool, il y aurait fort à parier que la blonde l’aurait vu s’empourprer. Au lieu de quoi, la nouvelle dessina un large sourire sur les lèvres de Rae qui, toujours vacillante, hésitait à éclater de rire. Comme ça. Pour un rien, pour un tout. Mais pour rien, surtout.
« Ah ouais quand même. Tu es bien conservée pour ton âge. Comme Elia cela dit. Ses atouts sont même très très bien conservés si tu veux mon avis. »
Arrêt sur image. Alice, avec toute l’obscénité (ou presque) dont elle était capable, lui imageait les parties d’Eliakim. Rae en fronça les sourcils, pinça les lèvres avant de lâcher un rire gêné. Plus d’une fois, sans s’attarder, l’Irlandaise avait déjà vu le trentenaire nu et elle se retrouvait mal à l’aise d’en discuter avec sa copine du moment. Sa copine des six dernières années. Son coup d’un soir, régulier.  Sa relation rajeunissante, en soi. Le rire de la brune finit par se taire dans les airs et, d’un muet commun accord, elles se remirent toutes deux en route.

Avant de retomber dessus, l’ombre maléfique de la nuit. Avec le show d’Alice, Rae en avait oublié le monstre des pavés. Se mordant la lèvre inférieure, elle ne pouvait s’empêcher de jeter un coup d’œil par-dessus son épaule afin de vérifier que rien ne les suivait.
« Je veux pas me faire dévorer ! Excuse moi je ne savais pas que le montre du pavé était là ce soir. Il te poursuit ? Qu'as-tu fait pour le mettre en colère ? » Consciencieuse et apeurée, Alice venait de mettre ses mains sur ses hanches d’un air accusateur. Lui jetant un coup d’œil de travers, Rae s’arrêta de nouveau au milieu de la vie avant de s’écrier, sur la défensive :
« Rien. Strictement rien ! » Croix de bois, croix de fer : si je mens, je vais en enfer. Mais c’était là que la vérité, elle n’avait rien fait. Si ce n’était que de boire plus que de raison. « Shadow, son p’tit nom, se joue de tout le monde. Surtout si tu as quelque chose à cacher. Car les secrets ne restent jamais longtemps dans l’ombre, tu vois ? » Voyait-elle ? Pourrait-elle assimiler la menace cachée ? Ou, au contraire, allait-elle glisser innocemment sur les épaules de la demoiselle sans qu’elle n’en ressente l’empreinte ? Rae n’en savait rien et ne voulait pas le savoir. Pire même, il y avait fort à parier qu’elle ne sache pas réellement ce qu’elle venait de lâcher dans les airs.

Innocente.
Elle se déclarerait innocente pour toutes les fautes qu’on voudrait bien lui faire porter. Elle ferait porter le chapeau à l’alcool, avouerait avoir tout oublier.
« Tu sais, je ne t'aime pas. Tu es méchante d'habitude. Mais ce soir tu es gentille. Alors je vais t'aider à échapper aux monstres des pavés. Pire qu’un uppercut, une attaque frontale. Qui, une fois de plus, la fit vaciller. A moins que ce ne soit les effluves des shoots de tequila. Elle le savait, ce soir, elle aurait dû repartir aux bras du bel éphèbe qu’elle avait rencontré au comptoir. « Et toi, d’habitude, je te trouve imbouffable. Mais pour l’amour d’Eliakim, je veux bien te supporter. » Puisqu’elles étaient dans l’heure des vérités…

Avisant le parc d’un signe de tête, Rae invita d’un signe de main Alice à la suivre. Sa vision était légèrement brouillée. Mais elle avait envie de parler. Et elle avait tant de choses à dire à propos de ce parc. Tellement.
« Le Monstre des Pavés ne nous suivra pas. Et puis … » Et puis … Que voulait-elle lui dire, déjà. « Et puis … je pourrais te dire deux ou trois choses pour faire chanter Elia, si ça te tente. A moins que je ne me sois trompée … » Rae releva la tête, se rendant compte qu’elle jouait le tout pour le tout. Ou le rien pour le rien. C’était dans ses gênes de bluffer un peu. Mais de part l’importance qu’Alice avait dans l’université, Rae restait persuadée qu’elle fouillait dans le passé des autres pour garder une certaine mainmise. Car cela, Rae aussi l’avait fait. Et le faisait toujours. « … A moins que tu ne sois qu’une donzelle vierge de tout défaut et que le mot chantage ne fasse pas partie de ton vocabulaire. Mais j’en doute. »


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MessageSujet: Re: alice ღ the night will flee   alice ღ the night will flee Empty

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