(inachevé) aux confins des étoiles (feat jupiter)

Aux confins des étoiles
Sun is up, I'm a mess
Gotta get out now, gotta run from this
Here comes the shame, here comes the sham

La symbiose parfaite de la décadence juvénile et de la beauté céleste, voilà ce qu'ils sont, ces enfants d'un monde que j'effleure, que je grappille, que j'embrasse avec parcimonie. Dans leurs costumes trois pièces, dans leurs robes clinquantes, sur leurs talons de trente centimètres, et dans leurs voiture d'un million de mètres. Ils se déhanchent sur la ballade nocturne, enivrés pas les notes de l'alcool, par le Fa du champagne et le Do de la poudre blanche. Ils écoutent la musique, l'étreignent  avec ardeur pour mieux se consumer. Et ils aiment ça les étudiants d'Oxford, brûler pour la jouissance d'une vie nocturne, pour la folie d'une nuit d'ivresse Ils aiment ça, ces monstres édentés, incapable de mordre mais qualifiés pour cracher, insulter, abattre d'une ribambelle de mots plus violents qu'un coup de poing bien placé. Ils aiment ça ces enfants d'un autre Monde, qui s'évertue de vivre dans le notre, dieux qui un jour flancheront, les genoux pliés, devant les hommes qui eux, ne feront rien pour les relever.

J'attends, au détour d'une ruelle, l'oreille attentive à la musique guindée qui s'échappe du Duc de Cambridge. J'aime les notes dorées, l'ardeur du violon, l'harmonie de la flute qui s'échappe avec virtuosité. Je sais pertinemment que cette musique n'est là que pour dissimuler l'effervescence qui secoue ce lieu de décadence. Ça a beau puer la richesse, ça dégueule de la folie furieuse, emblème d'une génération qui ouvre la porte pour ne jamais ressortir. Du moins, pas dans les mêmes conditions. Moi, j'attends, le froid gelant mes gestes, la soirée captivant mon esprit. Ils passent devant moi, hésitent, reculent, et se décident à me parler. Il n'y a pas quarante étranger qui vend de la poudreuse aux abords de l'Université. Et moi qui suis à la fois leur Roi et leur Bouffon, je m'amuse à changer de masque dès que la nuit est tombée, me parant de ce regard presque trop captivant, de cette voix presque trop enivrante. Je charme pour mieux vendre, tout en restant dans un professionnalisme dont j'ai appris les tournures et les roulures en cours de politique. C'est ça d'être attentif au monde qui nous entoure. On apprend, on avale, on respire le savoir, alors que les autres n'expirent que du vent.
L'heure est à la sortie, à la fin de le la soirée qu'ils pensaient éternelle. Mais quand apprendront-ils qu'il n'y a pas d'infini dans leur monde de merveilles ? Il n'y a que l'abrupte vérité, celle qu'on claque à leur visage de fils de., de successeurs, d'héritiers. Ils ne sont pas infinis, ces enfants qui grandiront et oublieront ces années de folie où ils ont jouer avec la vie et avec l'Histoire.
Je tourne les yeux à gauche, je regarde le flot d'étudiants qui passe la porte. Certains ont leur chauffeur attitré, d'autres ont leur jambes. Et d'autres encore n'ont même plus l'esprit pour les tenir debout. Et c'est le cas de Jupiter, petite planète qui ne tourne plus rond. Je souffle et commence à marcher vers elle, passant devant les autres qui ont déjà oublié qui j'étais. Je suis leur anonyme fétiche, le fantôme de leur rêve sous acide, l'inconnu aux doigts dorés. "Miss Jupiter, la Terre vous appelle…" Je murmure, alors qu'elle est déjà penchée, titubant sur ses talons de douze, dans sa robe trop serrée, sur ses jambes trop menues. Jolie Jupiter qui n'a de cesse de tenter d'effleurer le Soleil, astre lumineux dont l'alcool lui compté la beauté.

L'univers a ses planètes, Oxford a Jupiter

ft. Miro & Jupiter ۰ J'aime être dans tes bras...

La soirée était à son apogée. Et Jupiter aussi. Entre l'excellent whisky et les rails de cocaïne qu'elle étalait de manière pathétique sur le petit miroir, elle ne savait plus quelle heure il était et depuis quand elle était là. La jeune femme transpirait l'alcool et peinait à tenir sa paille. Elle peinait même à se la mettre dans le nez. Elle sniffait très fort avant de s'affaler sur le sol en poussant un  soupir d'extase et de bien-être. Attrapant son verre qui reposait sur le sol, la jeune femme le porta à ses lèvres, savourant les dernières gouttes de whisky qui traînaient au fond. Se relevant, l'étudiante ramassa son matériel et le fourra dans sa petite pochette, quittant les toilettes. Il fallait qu'elle fasse comme si tout était naturel et normal.La demoiselle s'appuya en bord d'un lavabo et fixa son reflet dans le miroir. Ses yeux étaient à demi clos, brillants. Ses pupilles étaient totalement dilatées et son maquillage avait coulé. Poussant un léger soupir, la jeune femme fit de son mieux pour se ravaler la façade mais ses gestes étaient gauches, mal assurés. Peu satisfaite du résultat, Jupiter haussa les épaules. Tant pis pour sa gueule de merde, elle avait l'habitude. S'étirant, elle quitta les toilettes, ramenant son verre vide pour en réclamer  un autre. Pas moyen de ne pas continuer à se mettre minable.

Jupiter n'était jamais seule dans ce genre de soirée. Voir son cul se trémousser sur la piste était normal. Ses sourires aguicheurs étaient une extension du décor. Jupiter était toujours dans les bonnes soirées. Elle était toujours dans les soirées. C'était inévitable. La jeune femme s'envoya le contenu de son verre puis se dirigea doucement vers la sortie, le pas mal assuré. Clairement, arrivé à ce stade, les talons de ses Louboutin lui semblaient vertigineux. Jupiter planait et comme son prénom l'indiquait, elle vivait l'instant dans l'espace, elle était au plus près des étoiles.Oubliant de récupéraer son manteau aux vestiaires, Jupiter quitta la soirée en compagnie d'autres jeunes qui allaient probablement rentrer chez eux, eux aussi. La nuit avancée était fraîche, Jupiter en profita pour inspirer, tirant mollement sur sa robe qui remontait dangereusement. Elle l'avait sous les fesses et le moindre pas ne l'aidait pas à rester plus bas. Tant pis. Alors qu'elle marchait lentement, baissant son visage, une voix familière s'éleva non loi d'elle. Jupiter pensa d'abord avoir imaginé ce murmure mais elle sentait la présence d'une personne près d'elle. Jupiter releva son visage et aperçu l'adorable minois de Miro, son dealer adoré.  La jolie brune cessa aussitôt de marcher, manquant de se tordre la cheville. Si bien qu'elle dut s'agripper à Miro pour ne pas chuter. Se mordant la lèvre, elle se tourna vers lui, l'observant. Oh... Moi qui pensait finir la soirée seule... Bonsoir cher Monsieur... Puis elle lui adressa un léger sourire, venant se coller contre lui brutalement, l'entourant de ses bras. Homme de ma vie, te voilà... Revoir ton beau visage me remplit de joie !

Aux confins des étoiles
Sun is up, I'm a mess
Gotta get out now, gotta run from this
Here comes the shame, here comes the sham

Jupiter tombe, Jupiter dégringole, dans une danse stellaire dont seuls les cieux peuvent en être témoins. La petite planète a tout d'une grande, sur ses hauts talons, dans sa robe trop courte, qui lèche la courbure de ses fesses à chaque pas non contrôlés. la petite planète s'évapore au lieu de rester, brume stellaire qui s'amuse à me chatouiller les narines et à me faire rigoler. Elle est jolie la petite Jupiter, qu'elle soit gazeuse ou réelle, virevoltant sur la piste étoilée, tombant sur le bitume arasé. Elle est jolie la petite Jupiter malgré les litres d'alcool qui ont éclaboussé son joli minois et la poussière de coke qui illumine ses yeux tel le feu d'une Super Nova.
Elle s'agrippe à moi et tourne son visage bruni vers le mien, à la teinte similaire. Oh... Moi qui pensait finir la soirée seule... Bonsoir cher Monsieur... Je lui adresse un petit sourire, pas celui que j'offre à mes clients lors d'une vente, pas celui qui charme, qui secoue le ventre et transforme leur peur en papillons de couleur. Non, ce sourire il n'est que pour elle, petite fille qui ne cesse de confondre le caniveau avec son lit à baldaquin. Parfois je me demande ce qui pousse ces jeunes à se considérer comme tel, au point de jouer avec leur vie comme on joue au poker. Tu tires, tu gagnes, tu tires, tu perds. Il n'y a pas de règles, simplement des tactiques pour remporter le tournoi. Mais visiblement, ce soir Jupiter a omis d'utiliser le ruses qu'on lui a inculqué. Homme de ma vie, te voilà... Revoir ton beau visage me remplit de joie" Ses bras forment un étau contre mon corps. J'ai beau être plus grands qu'elle, elle a cette force digne des saoulards en quête dune nouvelle aventure qui compriment leur existence avec la violence d'un coeur sous acide. Et ça claque en elle, et ça bourdonne dans sa tête. Je les connais les symptômes, j'en ai bien assez entendu parlé, témoin d'un monde que je crée avec virtuosité. C'est mal Miro de canaliser la folie pour mieux la déverser dans le monde de ces enfants, qui risque de confondre jouissance nocturne et virage mortel. "Toi, finir seule la soirée ? Mais comment est ce possible ?! Regarde toi, tu es adorable dans ta petite robe ! "Je joue le jeu, j'interprète le rôle du garçon qu'elle attend, celui qui la sauve et qui la ramène au château. Je la décroche doucement de mon corps, attrape sa main pour la fourrer dans la mienne et lui adresse un grand sourire. "Tu veux rentrer ou tu as encore assez d'énergie pour faire le tour de la ville et dessaouler ?"

L'univers a ses planètes, Oxford a Jupiter

ft. Miro & Jupiter ۰ J'aime être dans tes bras...

Miro, c'est un dealer. Mais c'est pas n'importe quel dealer. Il deal propre lui au moins. Il deal dans le luxe. C'est pour ça que, quand il faut taper, Jupiter tape chez lui. Parce que la came est bonne et que le fournisseur est sexy. Et ce fournisseur prend bien soin d'elle lorsqu'il la ramasse dans la rue, à demi endormie, lorsqu'il tient ses cheveux quand elle évacue le trop plein d'alcool, mais surtout lorsqu'il la ramène dans sa chambre et qu'il la couche comme une enfant. Elle aurait bien aimé qu'un soir, Miro il finisse par abuser d'elle. Même si elle est dans un état second. C'était un fantasme des plus étrange mais ce garçon avait une attraction sexuelle aussi puissante que la pesanteur. Ou alors c'est tout simplement que Jupiter ne trouvait pas d'hommes capable de la combler totalement. Enfin, il y en avait bien un mais lui, il était spécial. Jupiter ne se contentait pas seulement d'aimer le plaisir qu'il lui donnait, elle lui avait donné son cœur et il ne le savait même pas. Alors après, ce qu'il se passait entre ses cuisses, elle s'en fichait pas mal. Un orgasme et ça repart. Jupiter ne se leurrait pas réellement sur ce qu'elle était. Une catin bourrée d'argent qui s'allongeait dans le lit de n'importe qui tant qu'il avait quelque chose d'intéressant en échange. Lui payer des verres, lui payer sa came, l'emmener dans un grand restaurant chic où le verre de vin est a deux chiffres. Jupiter était une gourmande de luxure et tout n'était qu'argent pour elle. Sa vie était parfaite et elle espérait vraiment faire naître une profonde jalousie chez les gens qui la côtoyaient. Loin d'être une fille timide et dérangée qu'on la voit dans une posture peu glamour, Jupiter est déjà toute collée contre Miro, déblatérant des choses insensées qui donne la preuve qu'elle n'est plus du tout sur la même planète que le reste du monde. Un large sourire orne son visage de riche défoncée pleine d'alcool alors que Miro lui répond. Oui, il est vrai qu'il est rare que Jupiter finisse sa soirée seule. Mais quoi ? Parfois ça peut arriver.
La jeune étudiante ne répond pas. Il n'y a rien à répondre à ça.. Du moins pas par des mots. Jupiter se mit à rire légèrement, remuant alors contre Miro dans une petite danse aguicheuse qui, elle le sait, n'aura aucun effet sur lui. Peut être qu'il est gay. Ce n'est pas grave, elle ne l'aimera pas moins. Chacun fait ce qu'il veut de ses fesses non ? Soudain, le Miro s'écarta d'elle, lui faisant faire une moue boudeuse, déçue. Où va t'il ? Nul part, il lui a prit la main et elle ne s'en est même pas rendue compte. Sa question la fait rire à nouveau. La jeune femme retira alors doucement sa main de la sienne et retira ses chaussures, les collant contre le torse de Miro, signe qu'il devait les lui porter, trop lourd pour son bras paresseux. J'ai de l'énergie à en revendre ! Et c'était bien vrai. Malgré qu'elle soit toute remplit de coke et d'alcool, Jupiter avait encore pas mal d'énergie pour marcher. On marche ! On se promène ! La nuit nous appartient ! La jeune femme attrapa le bras de Miro et se mit à marcher, pied nue, sans son manteau, sa robe beaucoup trop courte pour une jeune fille de son âge. Mais elle n'a plus de dignité depuis longtemps. Elle porterait une culotte que ça en serait choquant. La jeune femme grimaça légèrement, après avoir fait quelques pas, puis se mit à se dandiner tout en marchant. Faut que je fasse pipi...

Aux confins des étoiles
Sun is up, I'm a mess
Gotta get out now, gotta run from this
Here comes the shame, here comes the sham

Jupiter, elle fait partie de ces filles qui n'ont aucune maitrise sur leur vie mais qui laissent penser le contraire. Elles écument les boites de nuit, indépendantes, jouant les femmes objets, en étant parfaitement conscientes de leur manipulation. Elles écument les échoppes bling bling, en jouissant de leur fortune et en le faisant bien comprendre au reste de la populace. En apparences, elles maitrisent tout, de leur voix à leur garde robe, de leur coiffure à leur marque de papier toilette mais au final, elles tombent dès que le rideau se ferme et que le spectacle se termine. Elles flanchent ces filles, dans l'anonymat le plus pur, dans le secret le plus enfoui. Jamais elles n'oseraient avouer que leur vie n'est contrôlée que par leur destin et leur nom, que leur existence est assimilé à ce qu'elles font et non à ce qu'elles sont. La nuance est subtile mais bien douloureuse : chaque attitude peut les mettre au sol, chaque mot de travers devant telle ou telle principauté peut les faire flancher. Elles ne contrôlent rien, elles sont contrôlées. Par un nom, par une réputation, par le syndrome du compte en banque plein à craquer. Parfois, je préfère ma liberté à la richesse de ces enfants qui doivent mentir pour survivre, se cacher pour être accepté.

Ses chaussures claquent contre mon buste et je les attrape en esquissant un léger sourire. Comment peut-elle marcher avec ces choses ? On marche ! On se promène ! La nuit nous appartient ! Même avec plus d'un gramme d'alcool et de coc' dans le sang, elle se dandine avec la plus grande aisance, faisant de la rue son nouveau podium. Elle est jolie Jupiter, la peau halée, le regard félin et la démarche chaloupée. Elle est sexy Jupiter, dans sa robe courte qui dévoile le pli de ses fesses sur ses cuisses dénudées. Elle est jolie et elle est sexy et pourtant, jamais l'idée de la toucher n'a traversé mon esprit. Comme si la voir dans un tel état de faiblesse m'empêchait de l'imaginer en tant que possibilité. Comme si lui tenir les cheveux quand elle rejete le mal qui danse en elle, l'allonger dans son lit et la déshabiller telle une enfant, bloquait tout fantasmes possibles. Je la regarde marcher, heureuse, pleine de vie, pleine d'acide, et elle se retourne pour me regarder. Cette attitude, ce trépignement, je l'ai déjà vu chez les fillettes de 8ans qui n'attendent qu'une chose : que quelqu'un les amène aux toilettes ! Faut que je fasse pipi... Et ça ne manque pas. J'éclate de rire et me rapproche d'elle. Il est tant de jouer au héros, de mettre ma cape et de sauver la princesse d'une inondation peu appréciable. "Viens par là…." Je lui attrape la main de nouveau, tenant sa paire d'escarpin dans l'autre et l'amène entre deux voitures, loins des regards indiscrets et de la populace qui s'enjaille encore un peu. Elle ne mérite pas qu'on la voit dans une telle position. Même moi, je me retourne, attendant qu'elle ait fini son affaire.. " Y'avait l'air d'avoir du beau monde ce soir… Alors pourquoi tu as fini seule Jupiter ? Aucun homme n'a remarqué a quel point tu étais fabuleuse ? Ou aucun n'était assez bien pour toi ?" Je parle, dos à elle, je parle et je m'amuse à faire dériver la conversation sur sa vie amoureuse. C'est indécent de parler de ça à une femme, mais face à Jupiter Howard, je préfère parler de ses conquêtes que du trop de poison qu'elle insuffle dans son corps et dans son esprit. Ça, ce serait encore plus malvenu de ma part, protecteur d'un soir, mais surtout dealer notoire.

L'univers a ses planètes, Oxford a Jupiter

ft. Miro & Jupiter ۰ J'aime être dans tes bras...

Jupiter planait tellement qu'elle ne savait plus vraiment où était le nord, où était le sud. En revanche, la jeune femme restait lucide malgré tout et ça en était presque troublant de la voir aussi normale malgré la drogue qui avait rendu son regard dénué d'émotions et pourtant si brillant. La jeune femme parlait et s'agitait comme si elle débordait tout simplement d'énergie. Pourtant son haleine puait l'alcool, démontrant bien, qu'une fois de plus, Jupiter avait beaucoup trop abusé de whisky. Miro voulait se promener ? Non, Jupiter voulait se promener mais c'était comme si Miro lui avait lancé une perche pour qu'ils se baladent ensemble. La jeune femme, guillerette, lui colla ses chaussures dans les mains, sans lui demander son avis. Elle ne le prenait pas pour son esclave mais elle agissait comme avec lui parce qu'elle se sentait bien. Parce qu'avec lui, elle ne craignait rien. Miro aurait put s'inquiéter de cette fille venait de vomir ses tripes derrière une benne à ordure ou encore de ce garçon qui était appuyé contre un voiture, semblant être plein de colère sans aucune raison. Mais non, il avait jeté son dévolu sur Jupiter qui virevoltait et souriait comme si sa vie était simple et splendide.

Mais voilà qu'ils n'avaient pas fait dix pas que Jupiter se mit à agir comme une petite fille avait une violente envie de faire pipi. Et les mots tombèrent des ses lèvres, confirmant que son agissement n'était pas juste là pour lui montrer qu'elle savait danser comme une gamine à la vessie pleine. Couinant légèrement, Jupiter afficha un air pathétique. Miro, bon chevalier servant, lui attrapa la main et la guida dans la rue jusqu'à la placer entre deux voiture. Contente d'avoir un petit coin improvisé, Jupiter se mit à sourire et retira son string. La jeune femme chercha quoi en faire et elle posa alors son regard sur Miro, qui lui tournait le dos. Haussant les sourcils, la jolie brune se pencha vers lui et glissa son string sans sa poche. Cadeau ! Puis elle remonta sa robe et s'accroupit entre les deux voiture, se soulageant. Miro en profita pour lui faire la conversation. Jupiter poussa un lourd soupir. Seule. Désespéramment seule. Enfin, ce n'était pas la première fois ni la dernière. Les petites réflexions de Miro la firent rire, toujours accroupie malgré qu'elle avait terminé. Euh... Non... En fait, je t'attendais ce soir... Tu sais bien que tu es celui que j’attends chaque soir dans l'espoir de... de faire ce qu'on a jamais fait quoi...

Jupiter se redressa, baissant sa robe pour se rhabiller. Elle sautilla alors vers Miro et vint se planter devant lui, suçotant sa lèvre inférieure à la manière d'une adolescente timide. Puis elle lui sourit, entourant ses épaules de bras avant de venir se coller contre lui. Jupiter posa le bout de son nez contre celui de Miro, le frottant doucement. Tu es un homme beaucoup trop sage... Puis elle recula légèrement et se mit à chanter dans un français presque parfait, entraînant Miro avec elle pour qu'il continue de marcher. Quoi que c'était bien plus Miro qui marchait de Jupiter, ayant posé ses pieds sur les chaussures du jeune dealer. Tu me fais tourner la tête, mon manège à moi c'est toi ! Je suis toujours à la fête, quand tu me tiens dans tes bras !... Puis elle s'écarta de lui pour sautiller à nouveau, dansant presque en marchant devant lui, fredonnant le reste de la chanson. Elle avait totalement oublié de remettre son string et il semblait que c'était le dernier de ses soucis. Vraiment le dernier de ses soucis. Tournant sur elle même en continuant d'avancer, s'aidant parfois des lampadaires. T'as pas une clope Miro ?

Aux confins des étoiles
Sun is up, I'm a mess
Gotta get out now, gotta run from this
Here comes the shame, here comes the sham

Euh... Non... En fait, je t'attendais ce soir... Tu sais bien que tu es celui que j’attends chaque soir dans l'espoir de... de faire ce qu'on a jamais fait quoi... Une charmeuse, une parmi tant d'autres qui pensent qu'une paire de gambette allait me faire perdre la raison. Bon, parfois, ça arrive, mais il me faut quelques verres dans le nez et un sérieux besoin de tendresse pour me laisser harponner par une femme. Je ne suis pas le type d'homme que ces gamines apprécient en habitude, ni le type d'homme qu'elles recherchent. Trop insignifiant, trop renfermé, trop… étranger. De part ma nationalité, et mes convictions. Je suis un anonyme dans cette ville, dans ce petit monde qu'est Oxford, mes paroles sont insignifiantes, mes actes, n'en parlons pas.... Et face à une femme comme Jupiter, qui voit l'univers à travers un filtre argenté, je ne suis qu'une ombre qu'elle accepte le temps d'une nuit, dans la rue ou dans un lit.
Elle se relève, au même moment que mes yeux. J'ai déjà bien trop d'image d'elle dans mon esprit, autant garder un peu de mystère. Mais à peine ai-je temps de répliquer, de lui répondre avec ce décontracte qui m'est propre que je le sens minauder tout contre moi. Le chat est de sorti, sa truffe caresse la mienne, ses griffes grappillent toujours un peu plus. Trop sage… Elle ne me connait pas, ne sait rien de moi, et ne fait qu'imaginer une personnalité à travers les quelques heures que je lui offre. Elle a peut-être raison, ma vie est un doux mélange de tranquillité et d'aventure sordide. Je suis le danger et la sûreté, un paradoxe propre aux hommes de mon pays qui, le jour chérissent leur famille et la nuit, gravitent autours de l'horreur. Je ne suis pas de ces hommes qui tiennent en joug l'espoir mais… Je ne suis pas aussi la perfection que Jupiter Howard imagine. Je suis ébréché moi aussi, comme tout ces hommes, comme toutes ces femmes, sauf qu'a la différence de ces enfants, je me cache dès que quelqu'un effleure ces blessures.
A peine me suis-je habitué au jeu de doigts de Jupiter, qu'elle s'élance dans une chansonnette française. Du moins, d'après les sonorités que je reconnais. Elle en cache des qualités la jolie Howard ! Elle en oublie la décence, virevolte entre les lampadaires, sa peau caressant l'air et je m'amuse à la regarder, nue sous cette robe qui lui colle trop au corps, trop au coeur. Oui je suis trop sage. "Non, je ne fume pas Jupiter. Et tu n'as pas besoin de ça pour paraitre jolie…" Je m'approche d'elle, bloquant son ballet en m'arrêtant devant sa silhouette gracile et m'abaisse, comme le prince d'un conte. Sauf que ce n'est pas une chaussure que je lui propose, mais son string, qui me pend entre les doigts. "Puis-je ?" J'attends que sa jambe se lève pour enfiler cet infime bout de tissu qui pourrait craquer en une caresse. Trop sage... Mon cul oui !