(inachevé) Ilyès&Eliakim. Laissez moi sur ma route j'en ai plus rien à foutre !

Le réveil est toujours difficile. Pourtant je dois me lever, je n’ai pas le choix. Mais en ce moment c’est encore plus difficile de se lever et de sortir travailler. Je resterais bien dans mon lit pour déprimer. Ce matin est particulièrement compliqué, j’avais encore passé une mauvaise nuit, peuplé de cauchemar où je voyais Aedan me rire au nez alors que je dévoilais mes sentiments. C’était un des cauchemar récurrents de ces dernières nuits. Je sombrais un peu plus à chaque fois. Je sais que je devrais aller le revoir et mettre les choses à plat, mais j’en suis incapable pour le moment. Parce que c’est trop dur. Trop dur de voir Aedan, et de voir que lui est heureux, contrairement à moi. J’ai parfois l’impression d’être le plus malheureux du monde. Pourtant je sais que ce n’est pas le cas. Mais je ne suis pas très objectif. Mais malheureusement je dois bosser encore et encore. Je dois continuer de vivre, je ne peux pas arrêter de travailler. J’ai un enfant à charge. Et il est ma priorité dans ma vie. Et il le restera toujours. Alors je m’étais préparé, même si je ne bossais pas aujourd’hui mais je devais faire des papiers. Et faire un peu de ménage, tout ce que je n’avais pas le temps de faire quand je travaillais.

Erwan était chez ses grands parents pour la journée. Mes parents étaient de passage sur Oxford, et avaient donc décidés de profiter de leur petit fils, ce qui me laissait un peu de temps pour moi. Alors que j’aurais vraiment pu en profiter pour voir le seul homme que j’aime et mettre les choses à plat. À la place je faisais du ménage, mon appartement en avait bien besoin. Et j’attendais eliakim, il m’avait dit qu’il avait des choses pour moi. Grâce à lui, j’ai accès à quelques cours que j’étudie le soir. J’aurais vraiment aimé faire des études, mais malheureusement mes parents n’ont jamais pu m’en payer, et ayant maintenant un fils à charge, ce n’est plus possible. En tout cas pas pour le moment.

J’entends deux coups secs sur la porte à l’heure donnée. Comme toujours Eliakim n’est jamais en retard. C’est quelque chose que j’appréciais chez lui. Je ne le remercierais jamais assez d’ailleurs de me passer des cours de droits, par le biais d’un de ses amis. Parfois je lui demandais également quelques uns de ses cours par curiosité, même si je trouve que j’abuse un peu trop, ils me les passe volontiers. Je vais ouvrir la porte avant de tomber face à Eliakim, et apparemment son chien, ce qui ne me dérange absolument pas. « Hey ! Vas-y entre ! Désolé, ne fais pas attention au désordre ! » Mon appartement est loin d’être grand, le salon me sert également de chambre, et la kitchenette est ouverte.

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J’avais fais la connaissance d’eliakim quelque temps après mon arrivée. Ca avait été un pur hasard. On avait commencé à discuter entre deux portes et c’est toi qui m’a proposé de me filer quelques cours. Voir même de m’aider lorsque j’avais des questions. Il t’arrivait même de soudoyer quelques uns de tes amis pour qu’ils me passent des cours de droit. Tu n’étais vraiment pas obligé de faire cela, et franchement je ne comprenais pas pourquoi tu faisais ça. Je faisais bien à quelques reprises ton ménage, mais je devais fortement insister pour que tu cèdes. Je n’aimais pas que tu m’aides gratuitement et même si je ne peux pas te dédommager financièrement, je veux te remercier à ma manière. Parce que je sais ce que tu risques, je suis loin d’être dupe. Et même lorsque tu me demandes de faire le ménage, je soupçonne que tu ajoutes des miettes par ci et par là pour me faire croire que ta maison n’est pas propre. Mais à chaque fois que je te demandes quoi faire tu hausses les épaules, alors je ne suis pas plus avancé que cela.

Je finis par ouvrir rapidement la porte. Je tombe face à Eliakim, je te fais donc le meilleur sourire que je peux, c’est-à-dire pas grand chose malheureusement. Et je te laisse entrer avec son chien. Bon ce ne serait peut-être pas négligeable d’avoir la compagnie, ça me changerait au moins les idées. Et j’arrêterais peut-être de me morfondre tout seul dans mon appartement, mon fils n’avait pas besoin d’une larve. « Je vais du mieux que je peux, je pense » Je te souris légèrement avant de hocher la tête « Oui il est avec ses grands parents pour la journée ! » Je souris au moins un qui s’éclate, tant mieux. Je prends ce que tu me tends. « Oh c’est beaucoup, merci mais fallait pas apporter tout ça, tu sais bien qu’avec les cours de droit je suis déjà heureux. » Je pose le tas sur la table basse, au moins je sais quoi lire ce soir «  Merci encore, mais tu ne devrais pas faire ça, je sais que tu risques gros. Je ne veux pas te créer de problème. »

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Je n’ai pas envie de t’embêter avec mes soucis. Tes soucis sont pratiquement de notoriété publique, alors j’estime que tu as déjà assez à gérer avec toi-même. Je ne vais pas t’embêter avec des soucis futiles, vraiment. Et puis je doute que cela doit t’intéresser. Après tout tu viens juste me passer tes cours, ce qui est déjà extrêmement sympathique, je ne vais pas en plus te demander de passer ton temps à m’écoute m’épancher sur mes problèmes désastreux. En plus de cela, j’étais en plein ménage, et rien n’était rangé dans le matériel, j’avais bien assez honte comme ça. Je n'aime pas recevoir dans une maison qui n’est pas rangée. Je ne suis pas vraiment maniaque, enfin certainement pas autant que toi. Je finis par te remercier de m’avoir apporté les cours, même si tu en fais beaucoup trop à mon goût. Je hausse les épaules, c’est certain que j'étudie les cours, mais ces derniers temps je me demande bien pourquoi je continue, c’est presque certain que je ne ferais jamais d’études. « Ouais, mais pour quoi au final ? »

Je soupire doucement, je ne voulais pas que tu es des problèmes à cause de moi et de ma soif d’apprendre. Au pire si c'était le cas, j'irais me dénoncer. Ce serait plus logique que ça soit moi et non toi qui ait des problèmes. « Oui c'est sûr, mais bon c’est moi qui a demandé à la base, donc c’est plus logique que le cas échéant c’est moi qui ait des problèmes. » En tout cas je trouvais cela bien plus raisonnable. Après tout ce n'était pas aux autres d’assumer mes conneries, même si la raison est plutôt bonne à mon sens. Et je suis prêt à assumer de me faire prendre la main dans le sac. Je finis par hocher simplement la tête « Je sais mais je ne veux pas t’embêter avec mes problèmes, tu en as déjà bien assez… » Surtout que pour ma part ce n'est que des problèmes de coeurs, et moins j'en parle plus ça m'évite de penser à aedan. « oh non t’en fais pas, je faisais juste un brin de ménage pour m'occuper en t’attendant ! »

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Je n’avais pas vraiment beaucoup d’amis à qui me confier sur ce que je vivais actuellement. À vrai dire le seul véritable ami que j’avais à ma connaissance était justement Aedan, qui était en même temps le coeur de mon problème. Tu étais bien présent pourtant, mais on échangeait plus des banalités sur la météo et les actualités, ainsi que sur les cours, mais sommes-nous amis pour autant ? Pourrais-je lui dire que je suis tourmenté par la seule personne que je considère comme un ami à un point que j’évite de le voir. Parce que je suis tombé amoureux de ce fameux ami.Mais tu m’avais, encore une fois, passé tes cours. Mais je commençais à me demander pourquoi j’acceptais tout cela, cela allait-il servir à quelque chose au final ? Tu parles d’une bourse c’est bien, mais malheureusement ça ne m’aiderait pas à payer les heures supplémentaires pour la baby-sitter. Même si j’avais Aedan qui m’avait proposé son aide, je ne sais pas comment sera notre relation aujourd’hui. « Oui.. Mais ça ne m’aidera pas à m’occuper d’Erwan, mes parents habitent trop loin et n’ont pas les moyens de venir toutes les semaines, et je ne pourrais pas me permettre de payer une baby-sitter en plus… »

Je finis par hocher la tête avant de sourire faiblement. Si tu le dis alors je te crois, même si ce serait vraiment la dernière chose que je veux ! Tout comme je ne veux pas t’importuner avec mes problèmes personnels, tu dois déjà bien avoir assez à penser ! Je te fais un maigre sourire en retour de tes paroles, ça a au moins le don de me réchauffer le coeur. « Quand bien même je ne veux pas abuser. » Je passe une main dans mes cheveux avant de finalement me laisser tomber à tes côtés. Je souffle profondément avant de torturer mes doigts. « Je crois que je suis amoureux… » Je secoue la tête, « Non j’en suis certain, tout comme le fait que ce n’est pas réciproque, alors que j’ai cru le contraire. C’est, enfin c’était, mon meilleur ami, et je l’ai embrassé. Et il a fui. » Je secoue la tête, je devais avoir l’air pitoyable à tes yeux.

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Je te confie tout cela. J’ai besoin d’en parler mais nous ne sommes pas extrêmement proche et mes parents sont trop loin pour que je confie tout cela. De plus je ne voulais pas qu’Erwan laisse traîner ses oreilles et comprenne qu’il y a de l’eau dans le vin avec Aedan. Je sais qu’il s’est rapidement attaché à Aedan, et je ne me vois pas être le père indigne qui brise le bonheur simple de son fils. Tu semblais être à l’écoute et ne pas vouloir me changer, ce qui est aussi important pour moi. Je n’ai jamais souffert du jugement d’autrui, j’avais appris même à passer au-dessus de tout cela. Mais aujourd’hui la dernière chose dont j’avais besoin c’est de me sentir jugé parce que je connais une histoire d’amour. Et aussi étrangement, c’est ma première histoire réelle d’amour. Les précédentes je n’avais pas été vraiment amoureux. Même de la mère d’Erwan. J’ai rapidement compris, en rencontrant Erwan que les sentiments que j’avais eu pour elle était simplement un certain attachement par rapport à sa condition fragile et que c’était le moyen le plus facile pour ne pas finir seul

J’avais fais une sacrée connerie en l’embrassant, j’en ai pris conscience quand il a fui. Sinon peut-être que l’on serait en train de vivre une belle histoire d’amour. Oui, je suis certainement en train de rêver. Mais il faut bien rêver dans la vie non ? Tout comme je commence à ne plus me faire d’illusions, je ne peux pas me le permettre, pas avec Erwan dans ma vie maintenant. « Je ne sais pas. J’avais l’impression qu’il me faisait des signes, ou j’ai mal interprété. Je ne peux pas me permettre d’entraîner mon fils dans tout ça, il a besoin de stabilité…. » Je soupire doucement. « Mon fils, je ne veux pas m’engager dans une histoire dans un seul sens. Mon fils est toute ma vie. Si je m’engage dans quelque chose, il doit également accepter mon fils. Qui a un cruel manque d’affection, malgré tout ce que je lui donne. » Je grimace, mon fils sera toujours ma priorité. Je ne sais pas si je peux te le dire, mais qu’ai-je à perdre? Si ça se trouve tu le connais, peut-être que tu pourras m’éclaircir qui sait ? « C’est Aedan… Un étudiant. » Je hausse les épaules, pas très à l’aise d’exposer ainsi ma vie privée.

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Tout compte fait je me rends compte que j’ai bien fait de t’en parler. J’ai l’impression que l’étau qui serrait mon coeur vient de subitement s’envoler. Je ne m’étais même pas rendu compte à quel point c’était douloureux de ne pas en avoir parlé et d’avoir garder cela pour moi. On dit toujours que c’est à ça que serve les amis. Et je commence sérieusement à le croire. Je finis par t’offrir un faible sourire, je n’étais peut-être pas plus avancé dans tout ce méli-mélo de sentiments qui m’habite actuellement. Mais au moins je sais que si j’ai besoin d’en parler, je pourrais désormais aller vers toi. Je ne suis désormais plus tout seul dans cette histoire. De plus, généralement quand j’avais un souci, c’est avec Aedan que j’en discutais quand on se voyait pour un service. Mais aujourd’hui ça le concernait directement. Alors ce n’est pas avec lui que je peux en parler. Le plus compliqué dans toute cette histoire, c’est que je dois aussi voir l’intérêt de mon fils. Je ne peux pas le mettre en danger pour mon simple plaisir. Je ne serais pas un bon père sinon. Et surtout pas un bon père protecteur. Erwan est la personne la plus importante de ma vie, et personne ne surpassera cela.

Tu me demandes le nom de cette personne. Pendant quelques secondes j’hésite à te le donner, mais qu’ai-je à perdre après tout ? si tu la connais tant mieux, sinon et bien au final je n’ai rien à perdre. Je finis par manquer de m’étouffer quand tu annonces que c’est ton frère. Quand je disais que tu pourrais le connaître, je ne pensais pas à ce point quand même. Je me frotte ma tignasse, soudainement bien plus gêné. « Hein… Heu non… Ca va aller.. Je ne voulais pas te mettre dans l’embarras… » Je secoue la tête, complètement perdu dans tout ce fratras. Décidément la vie était bien loin d’être simple. « Je ne sais plus où j’en suis, je suis complètement perdu. Il m’a totalement retourné le cerveau, je peux bien l’avouer. Le pire dans tout ça, c’est que si ce n’est pas réciproque, je ne sais pas comment je vais faire, Erwan l’adore, littéralement. »

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Je soupire, vraiment la dernière chose que je voulais était t’embêter avec mes états d’âmes et encore moins du coup si tu ne t’entends pas vraiment avec lui. Je grignote ma lèvre inférieure avec nervosité avant de lâcher un nouveau soupire. « Sincèrement, tu n’as probablement pas envie d’entendre parler de ton frère. Si j’aurais su je me serais abstenu. » Je passe de nouveau la main dans les cheveux. J’étais totalement perdu. Décidément toi qui étais censé déposer mes cours tu te retrouves désormais conseiller conjugal. Tu devais me trouver franchement pathétique. Et encore je ne suis pas quelqu’un qui aime montrer ses faiblesses et encore moins en parler. Mais vider son sac de temps-en-temps ne peut être que bénéfique. J’avais besoin d’être éclairer sur tout ce que je vivais à Aedan en ce moment. Parce qu’aussi étrange que cela puisse paraître, c’est la première fois que l’amour me tombe dessus. Même avec la mère d’Erwan, l’amour n’était pas présent.

J’avais fini par tout te raconter. Je n’ose pratiquement plus te regarder en face. Je torture mes doigts. Bon sang plus j’en parlais et plus je prenais conscience combien je pouvais être amoureux d’Aedan. Je suis cette fois pleinement conscient que l’amour que je ressens pour lui n’est pas que passager. « Oui, mais je ne sais pas si j’aurais la force de le voir si vraiment il ne ressent rien. Je n’ai jamais connu quelque chose d’aussi douloureux. » Je soupire avant de te sourire. « Je ne sais pas. La seule chose dont je suis certain c’est que, putain, je l’aime. Comme je n’ai jamais aimé quelqu’un, pas même la mère d’Erwan. Il me rend fou, littéralement.

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