(abandonné) Boire pour oublier. Ezeckiel/Jane

Boire pour oublier.
Ezeckiel & Jane

Elle dormait d'un sommeil de plomb. Elle était terriblement fatiguée ces derniers temps et pour cause. La rentrée n'était pas de tout repos pour la jeune femme. D'un côté elle avait son cher mari qui avait eut un accident et dont les deux jambes refusaient de bouger. Un blocage psychologique le laissait dans cet état de léthargie. En contrepartie, cela faisait presque deux semaines qu'ils faisaient tout pour avoir un enfant. La jeune femme avait envie d'avoir un enfant, et le sexe avec Leigh avec un côté romantique et tendre qui ne lui déplaisait pas. Elle avait le besoin de lui montrer qu'il était aimé, et qu'elle le désirait toujours. Malgré son handicap passager. Il était toujours son mari, son âme sœur et son meilleur ami. Ils vivaient dans un cocon depuis deux semaines, et elle n'avait mis le nez dehors que pour faire des courses, aller à la galerie ou aller donner ses cours.
Elle avait repris les cours depuis maintenant trois jours et ce n'était pas pour lui déplaire. Elle adorait enseigner, et les élèves de cette année étaient terriblement doué. Elle avait donné les coordonnées de la galerie à une jeune artistes talentueuses mais boursière qui cherchait un endroit où créer. Jane était toujours heureuse de pouvoir recevoir de jeunes talents chez elle, dans son atelier, ou à l'atelier de la galerie. Pour le reste, elle avait revu Eliakim, lui demandant de prendre soin de Leigh quand il le pouvoir. Elle avait revu son frère Iosef aussi, fantôme d'un passé qu'elle pensait révolue. Elle n'en avait parlé à personne. Cela rajouterait aux angoisses de Leigh de tout lui raconter. Et Eliakim n'était pas le confident de Jane. Ezeckiel, un de ses très bons amis serait parfait pour cela, mais elle ne l'avait pas vu depuis des jours aussi. Pourtant ils travaillaient tous les deux dans le bâtiment des arts. Mais elle n'avait pas eu la chance de le croiser en salle des professeurs. Elle espérait qu'il allait bien. Elle savait qu'il était au prise d'une romance avec une jeune élève, Avery. Mais elle n'en savait pas plus. Après tout la vie d'Ezeckiel était toujours au coeur des discutions des élèves dans le bâtiment des arts. Un professeur anciennement célèbre cela faisait toujours un effet monstrueux face aux jeunes. Jane le comprenait, cela l'amusait beaucoup en outre.

Jane n'était pas une lève-tard, bien au contraire. Elle avait le sommeil léger la majorité du temps, et en général elle se levait avec le soleil. Mais ce matin-là elle fut même plus rapide que le soleil, et pour cause. Elle entendait les crépitements, et les rires devant chez elle. La fenêtre de la chambre conjugale donnait directement du côté de l'entrée, et alors qu'elle ouvrait les yeux elle se rendit compte qu'il y avait une foule de paparazzis devant chez elle. « C'est quoi ce délire… » murmura-t-elle alors qu'elle se lever du lit où Leigh dormait encore paisiblement. Elle espérait qu'ils ne le réveilleraient pas, et la jeune femme mit une robe de chambre rose pâle – assez courte et sexy avouons le – pour pouvoir aller les faire fuir. Pourquoi une bande de vautours dans leur genre viendraient-ils devant chez elle ? Se seraient-ils trompés de lieu célèbre ? Il y avait pas mal de membres assez importants de la Jet Set Anglaise à Oxford, elle le savait, mais elle n'en faisait pas partie, et refusait en outre d'en faire partie. Elle tenait à sa petite vie tranquille.
Tournant les clés qui se trouvainet dans la serrure elle ouvrit la porte d'un coup, faisant tomber un corps endormi juste devant elle. Elle hurla, et recula de deux pas. « Qu'est-ce que c'est ?! » Cria-t-elle alors qu'elle s'avançait à nouveau, prenant son courage à deux mains.
Ezeckiel. Dans un putain de mauvais état.
L'inquiétude la saisit automatiquement, et elle se pencha vers son ami pour le réveiller. Il avait les yeux rouges, et semblait avoir du mal à aligner deux mots. Ivre sans aucun doute. Elle se leva cependant pour marcher vers l'entrée de sa maison. Les paparazzis arrêtèrent de faire crépiter leurs appareil pendant un moment. « Vous devriez rentrer chez vous Messieurs, très rapidement, avant que je n'appelle la police. » Sans un mot de plus ils partirent tous. Alors, une fois tranquillisée, la jeune femme retourna auprès de son ami et s'accroupie devant lui. « Ez', tu arrives à te lever… ? Viens. » Dit-elle en l'aidant à tenir sur ses pieds, le guidant jusqu'au canapé du salon où elle le fit s'asseoir. Elle retourna fermer la porte de la maison, de sa chambre, et alla chercher un verre d'eau dans la cuisine qu'elle posa devant lui, avant de s'asseoir sur la table basse en face de son ami. Elle lui caressa les cheveux dans un geste tendre et maternelle. « Qu'est-ce qu'il y a Ez' ? Pourquoi tu t'es mis dans un tel état… »  

Boire pour oublier.
Ezeckiel & Jane
Jane adorait Ezeckiel. Depuis leur première rencontre quelque chose était passé entre eux. Jamais il n'y avait eu d'ambiguité entre les deux êtres. Jamais ils n'avaient couché ensemble, ou même envisager une relation plus qu'amicale. Pourtant quand ils se sont rencontrés cela aurait tout simplement pu être possible. En tant que grande star de la chanson, Ezeckiel enchainait les conquêtes et les filles d'un instant dans les loges de ses concerts. Quant à Jane elle était au milieu de ses études, profitant d'une liberté d'action et d'une immaturité qui l'avait poussé à expérimenter tout ce qu'elle pouvait en matière de sexe. Coucher avec une célébrité c'est une des rares chose qu'elle n'avait pas fait. Elle en aurait eu l'occasion avec Ezeckiel. Mais dés le premier regard, dés qu'elle l'avait rencontré à la fin de ce concert à Londres, quelque chose d'autres était passé entre eux. Une évidence, lucide, une vision sans faille de ce qu'ils étaient. Ezeckiel lui était apparu avec toute sa fragilité et sa force. Elle avait vu en lui, retrouvant dans son regard les tréfonds de son âme. Déroutant, délirant, les photos qu'elle avait prise de lui avait révélé un homme si touchant et si beau que sa côte de popularité avait explosé durant l'année où Jane avait travaillé avec lui. Ils avaient beaucoup parlé à cette époque, de la vie, de l'amour, des relations humaines. Et jamais Ezeckiel n'avait été aussi franc avec quelqu'un. Jane ne se laissait pas berné par ses discours de jeune libertaire rockeur, elle ne le laissait pas lui mentir ou éluder la vérité. Elle le voyait . Sans miroir, sans masque. Elle voyait celui qu'il était. Et il pouvait tout deviner de ses humeurs à elle. Durant un an ils sont restés les meilleurs amis du monde. Une année durant laquelle ils ont tout partagé, incapable de passer plus d'une journée sans parler entre eux. Jane avait énormément appris aux côtés d'Ezeckiel.
Durant des années ensuite ils ne s'étaient pas revus. Il avait arrêté sa carrière, et elle avait quitté Londres, les études, et s'était mariée. Elle n'avait jamais plus travaillé auprès d'une star. Elle avait commencé à peindre et à sculpter. Elle avait ouvert sa galerie sous son nouveau nom. Et ce passé était resté derrière eux. Puis elle était revenue à Oxford où il donnait des cours. Et cette relation privilégiée avait repris de plus belle. Elle l'accueillie chez elle, alors qu'aux premières lueurs de l'aube il se trouvait devant sa porte, à moitié mort. Ivre, sans doute après une soirée de beuverie. La jeune femme, sans jamais juger son ami, l'invita à venir sur son canapé après avoir fait fuir les quelques journalistes qui campaient devant sa porte. Elle espérait que cela n'avait pas réveiller Leigh, mais elle n'entendit aucun son depuis la chambre.
S'asseyant à côté d'Ezeckiel, elle lui offrit un verre d'eau. Mais très vite elle remarque les larmes sur les joues d'Ezeckiel. Inquiète, elle le prend contre elle, le faisant s'allonger sur le canapé pour commencer à caresser ses cheveux. Maternelle, soeur de coeur du bellâtre, elle lui sourit, tentant de calmer ses sanglots. Elle lui demande d'une voix douce ce qu'il a. Et attend quelque temps qu'il trouve le moyen de calmer ses larmes pour lui répondre. Sans jamais arrêter ses gestes tendres. « Azilys est repartie en France... Avery m'a quittée pour rentrer en Amérique... Elyas ne me répond plus... J'ai plus rien... » Compatissante, la jeune femme sent à son tour l'émotion lui enserrer la gorge. Voir son ami si mal lui fait mal, surtout sachant que soudainement tout ce qui fait son univers a disparu. Azilys, sa petite soeur adorée, repartie en France. Avery, sa femme, la femme qu'il aimait, disparu en Amérique, sans doute bien trop prise par son passé. Et Elyas, son meilleur ami... Sans doute avec Azilys non ? Après tout Jane avait cru comprendre qu'ils étaient ensemble tous les deux. Mais Ezeckiel alors ? Resté seul à Oxford, personne n'a pris la peine de lui dire aurevoir ? Entre colère et compassion la jeune femme sent son étreinte devenir plus protectrice encore.
Pour se calmer elle prend un mouchoir en papier qu'elle a dans une poche de sa robe de chambre et la trempe dans l'eau pour en passer sur le front d'Ezeckiel. « J'ai plus rien. Ma sœur, mon meilleur amie, la femme que j'aime. Rien... Tout seul... » Elle se penche vers lui, et lui sourit. « Je suis là Ez.... » Murmure-t-elle sachant que ce n'était qu'une triste consolation cela dit. Mais elle était comme cela. La jeune femme ne laisse jamais ses amis, quant bien même ils se trouvent à l'autre bout du monde. Quant bien même ils sont au trente-sixième dessous. Ezeckiel était son ami, un de ses plus anciens amis ici à Oxford. Elle était là pour lui, et elle y tenait.
« Je comprends pas, je ne comprends plus rien ! » Il semblait complètement perdu, et elle pouvait le comprendre. Encore ivre, sous le coup de l'alcool, il était au prise de ses émotions, et de son sentiment d'abandon soudain. Jane connaissait cela. Lorsque la femme qu'elle aimait été partie du jour au lendemain son monde s'était écroulé. Elle avait rencontré Leigh quelques mois plus tard. La roue tourne, toujours. « Calme toi Ez... Je suis là. Je sais que tout cela te semble insurmontable aujourd'hui mais tu n'es pas seul. Tu peux compter sur moi... » Dit-elle en lui caressant toujours les cheveux.
Elle reste un temps dans cette position, regardant son ami, présente sans parler, pour lui. Attendant qu'il se calme un peu, qu'il trouve un moyen de tarir les larmes sur sa joue. « Tu veux boire un peu d'eau .... ? »  Propose-t-elle en désignant le verre qui se trouve sur la table basse devant eux. Maternelle, à la manière d'une soeur prenant soin de son petit frère. Elle lui sourit, se voulant rassurante. Elle imaginait bien que les choses n'étaient pas facile pour lui. Elle ne voulait pas le mettre plus bas encore. « Tu veux en parler ? Ou tu veux que je joue le rôle de la meilleure amie qui démonte la réputation de tous ces abrutis qui t'ont laissé derrière eux ? »  Demanda-t-elle en levant les poings comme si elle était sur le point de se battre. « Tu veux que je défende ton honneur ? »