(inachevé) Si tu ne sais pas quoi dire, tais toi. ~ Jules & Sasha

☆ date d'arrivée · **☆ date d'arrivée** : 14/10/2015 **☆ potins balancés** : 407

Jules et Sasha.

Si tu ne sais pas quoi dire, tais toi.

Sasha arrive dans l’amphithéâtre pour son prochain cours et visiblement, elle a plus de trois quarts d’heure d’avance. Il n’y a rien d’étonnant lorsque l’on sait que la jeune femme déteste être en retard. Elle part toujours en avance pour être sure d’arriver à l’heure, non essoufflée et avec une allure à peu près correcte. Quand elle voit que certains de ces collègues arrivent en retard, essoufflé et dégoulinants de sueur, cela l’horripile. Elle ne comprend pas comment les gens arrivent à être en retard, il ne faut vraiment pas savoir gérer son temps. Elle arrive donc calmement derrière son bureau pour deux heures et installe ses affaires. Son iPad à sa gauche afin qu’elle puisse projeter des documents sur la toile blanche se trouvant derrière elle, ses notes devant elle afin de les avoir devant les yeux et ses stylos bien alignés. Voilà, ça c’ets un bureau bien rangé et si jamais il venait à être dérangé, elle ne sait pas comment elle réagirait. Ayant un peu de temps devant elle, elle décide de se diriger vers la machine à café se trouvant dans une salle à côté afin de prendre un chocolat chaud. La russe a une sainte horreur du café, ce qui change du cliché du professeur addict à la caféine. Non, elle, elle préfère les chocolats chauds, les cappuccinos et à la rigueur, un bon thé. Mais le thé au citron de la machine étant infecte, ça sera un chocolat chaud. Lorsqu’elle arrive dans la salle, elle remarque un groupe d’étudiant en pleine conversation. Elle leur fait un bref signe de tête accompagné de son éternel sourire puis elle se dirige vers la machine à café afin de prendre sa boisson. En attendant que celle-ci coule dans le gobelet, elle détaille les étudiants présents. Des jeunes filles riant aux éclats, un rire forcé soit dit en passant, et plusieurs jeunes hommes dont un tatoué. Beaucoup tatoué. La machine émet un bip sonore qui l’averti que sa boisson est prête donc elle prend son gobelet et quitte la salle afin de rejoindre sa salle de cours. Trente minutes avant le début du cours, elle adore vraiment être en avance.

Elle commence à relire ses notes en sirotant sa boisson chaude lorsqu’un bruit lui fait relever la tête. Un étudiant se tient debout devant son bureau en bois. Ce visage ne lui est pas inconnu… Ces tatouages non plus… Elle réalise alors qu’il était près de la machine à café tout à l’heure et elle est surprise qu’il vienne si en avance à son cours. Disons qu’il n’a vraiment l’allure de l’élève studieux et sérieux mais bon, les apparences peuvent être trompeuses. Avec son doux accent russe, elle lui demande :

« Oui ? Est-ce que je peux t’aider ? Le cours ne commence que dans trente minutes. »

La jeune femme avait toujours pris pour habitude de tutoyer ses étudiants. La plupart avait pratiquement son âge et puis elle n'aime tout simplement vouvoyer les autres. Sasha regarde cet étudiant avec un air perplexe, attendant une réponse. Etrangement, elle ne l’avait vu dans un de ses cours. Surement un nouvel inscrit, après tout nous ne sommes qu’au mois d’octobre et il y a beaucoup d’inscriptions tardives. Son regard se porte sur les tatouages du jeune homme en face d’elle puis réalisant qu’elle les fixe trop, elle se reprend et le regarde dans les yeux attendant une réponse.

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Invité Invité

Ce matin tu t'es levé de bonne heure. A la fenêtre de ta chambre, tu fumes une clope. Mieux que le croissant du matin. Pour une fois t'as passé la nuit seule, et ta gueule de bois ne se fait pas trop ressentir. Hier soir tu étais avec ton cousin, on ne change pas les bonnes habitudes. Monsieur est rentré seul lui aussi, du moins tu présumes. Vous avez passé la soirée dans le carré vip d'un club privé, magnum de champagne dans un sceau à glace et poupée gonflable sur les genoux. Des filles au cerveau endormie par la cocaïne, corps en plastiques et rires vides. Pour ne pas mentir c'est un appel de ta mère qui t'a sorti du pieux ce matin, sa voix sur-aigue en guise de réveil. Des reproches, encore, toujours. Des menaces, qu'elle n'exécutera jamais et sa prochaine venue à Oxford pour voir à quel point tu es un étudiant minable. Tu t'es contenté de dire "ok" tout le long de la conversation stérile, histoire que le serpent ne crache pas plus longtemps son venin acide.
Tu files dans la salle de bain, tu en ressors une demie-heure plus tard tout de Prada vêtu. Chemise blanche et pantalon camel. Un pull noir pour surmonter le tout. Tu relèves les manches de ton haut en sortant de la chambre, la porte claque derrière toi. A l'extérieur tu te sens comme un prince, clope au bec encore, tu avances comme si l'on te déroulait le tapis rouge. Tes yeux sont rivés sur l'horizon, ne perdant pas de temps à s'attarder sur la populace encombrante. Ce n'est pas que tu es pressé de rejoindre un cours, non. C'est que tu es en mission aujourd'hui, tu te dois de vérifier les dire de ton cousin. La théorie serait que monsieur aurait eu l'honneur de coucher avec l'une des plus belles prof de l'université avant toi. Impossible. Soit Mervi est un menteur, soit ... Jules Saint-Clair n'est plus ce qu'il était. Quand tu pousses la porte de l'établissement, tu sens des regards se poser sur toi. Tu tournes la tête une première fois, une jeune fille adossée contre un mur t'adresses un signe de la main. Aguicheuse. T’arques un sourcil alors que ton chemin s'arrête à quelques mètres d'elle. Penchée sur la machine à café, un cul, parfait. Des cheveux blonds ondulent dans le dos de la femme, et quand elle se retourne et pose ses yeux sur toi, tu émets un son plaintif. espèce d'enfoiré. murmures-tu pour toi même. Gobelet en main, madame le professeur s'éloigne et rejoins son amphithéâtre. Comme un missile à tête chercheuse tu la suis lentement, à l'encadrement de la porte tu l'observes un minute avant de t’engouffrer dans le lieu sacré. Debout devant son bureau à présent, tu restes silencieux. Elle relève la tête pour ton plus grand plaisir, et tu la détailles longuement, un rictus sur le visage. Oui ? Est-ce que je peux t’aider ? Le cours ne commence que dans trente minutes. quand elle ouvre la bouche c'est un supplice, son accent te ferait perdre tout tes moyens. Un rire s'échappe d'entre tes lèvres alors qu'elle fixe ce qui te parait être tes tatouages. russe ? tu poses ton cul sur son bureau comme si tu étais chez toi. je ne sais pas quel cours vous enseignez, mais j'y viendrai volontiers. lances-tu. Tu remets tes cheveux en arrière tout en la bouffant des yeux. il a pas menti le con. tu dis ça à voix haute, à quoi bon faire semblant.

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Jules et Sasha.

Si tu ne sais pas quoi dire, tais toi.

Au départ, Sasha comptait relire ses notes. Etre totalement au point pour son prochain cours sur la psychologie de l’enfant, un de ses cours favoris. On pourrait croire que les enfants sont simples à comprendre mais en réalité, c’est tout le contraire. Ils fonctionnent différemment des adultes et parfois, le moindre traumatisme peut avoir de graves conséquences sur son avenir. Elle avait souvent eu des enfants à son cabinet et il fallait toujours y aller doucement, ne pas les brusquer et leur parler avec des phrases simples qu’ils peuvent comprendre. Voilà, elle devait revoir ce cours-là, tranquillement en sirotant son chocolat chaud et en écoutant une de ses musiques favorites. Mais rien ne se passe jamais comme prévu. A peine s’était-elle installée sur son fauteuil, son gobelet de chocolat chaud posé stratégiquement à côté de son iPad qu’un jeune homme fit son entrée. Et magistrale l’entrée, on aurait dit un de ces princes dépourvu de cerveau cherchant à attirer l’attention sur lui. Un jeune riche arrogant. Lorsqu’elle lui demanda ce qu’il faisait ici, plus subtilement bien-sûr, il rit et lui demanda ses origines. Sasha arqua un sourcil, cachant sa gêne naissante, et répondit en essayant tant bien que mal de cacher son accent:

« C’est exact, il est si prononcé que ça ? »

Elle ouvrit grand ses yeux bleus lorsque l’insolent posa ses fesses sur le bureau, dérangeant tout l’organisation parfait qu’elle s’était faite. Le liquide brulant dans son gobelet se renversa légèrement mais heureusement, le gobelet lui ne tomba pas. La jeune russe se retint de ne pas de suite essuyer la tâche sur son bureau. Elle ne montra rien et continua de l’observer comme un animal au zoo. Elle comprenait pas ce qu’il faisait ici ni même pourquoi il venait l’emmerder elle, alors que primo ce n’était pas un de ses étudiants et deusio, il y avait mieux à faire que de parler à une prof de psycho de si bonne heure le matin. Il luit dit ensuite qu’il viendrait volontiers à un de ses cours. Un petit rire innocent s’échappa de sa bouche puis elle se reprit :

« Je ne pense pas que quelqu’un comme toi veuille suivre mes cours. Je te vois plutôt en économie ou en droit. »

Et il devait sans aucun doute appartenir à « ce milieu ». Vu ses vêtements, il ne devait pas s’habiller chez H&M ou n’importe quel autre magasin de ce type. Dior, Gucci, Prada lui correspondait mieux. Sasha ne comprenait pas pourquoi les personnes riches devaient absolument le montrer au monde entier. Elle par exemple était assez riche, elle avait les moyens d’aller dans de grandes enseignes mais elle ne voulait pas que ses élèves se sentent mal par rapport à elle. Alors elle s’habillait simplement mais on sans classe. Elle était toujours tirée à quatre épingles. La voix du tatoué raisonna dans l’amphi. « Il a pas menti ce con ». Que voulait-il dire par là ? Sasha afficha une moue perplexe en fronçant les sourcils. Elle ne comprenait pas le spécimen qu’il se tenait devant elle. Levant les yeux vers lui, elle lui répondit :

« Je te demande pardon ? »

Elle ne comprenait rien à cette situation. Alors elle se leva et commença à écrire quelques notions au tableau, évitant le regard de l’étudiant posé sur son bureau. Quel étrange début de matinée.

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